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 aphasia | sinéad

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MessageSujet: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyDim 1 Juil - 16:56

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sinéad & nox

Le gris d’un ciel matinal recouvre un astre que ses yeux n’auraient pas supportés. Dénudés des étoiles qu’il a eu le temps d’admirer toute une nuit à moisir dans l’alcool, une routine d’ivresse qui finira bien par atteindre son point de chute, le trou dans lequel il se voit déjà tomber. Il enchaîne les heures de sommeils agités, les pensées furtives, piquantes, des ectoplasmes de mots et d’images qui font sur son esprit sans pitié, le rendant plus farouche encore, une humeur de merde lui collant aux tempes à présent. Bo n’a rien arrangé, Bo et ses envies d’être studieux, Bo et sa tête dans la lune plutôt sur la terre ferme. Il se demande Nox, parfois, ce qu’il a bien pu faire pour tisser un lien avec lui, pour que des orages ne leur éclatent pas sur la gueule à force d’être si profondément différents. Le seul sain d’esprit, le seul qui, pourtant, tisse des rêves ailleurs que dans la réalité. Il poursuit son chemin, une barque légère portée par les flots, sans en effleurer les fléaux qui rongent les rives. C’est justement pour ça que c’est seulement ce matin qu’il s’est rendu compte qu’il a égaré un de ses cahiers dans une bibliothèque où Nox fout jamais les pieds. Il a jamais dû ouvrir un livre plus d’une minute, à peine si il lisait ceux qu’on lui imposait en cours, ça n’a jamais été un plaisir, un passe-temps qu’il trouve blasant, éreintant, fait pour ceux qui n’ont pas envie d’affronter leur triste existence.

Du jugement plein le crâne, il se pose sur le perron de la bibliothèque, la matinée à peine entamée, sûrement que personne ne s’est encore levé pour ouvrir cette boîte poussiéreuse où moisissent des tonnes de papiers reliés. Il attendra, à moitié somnolant, forcé d’aller chercher cette merde à la place de son pote qui est partit loin de la ville la veille. Il s’occupe rarement de faire le larbin, sauf si il en a l’envie, pas trop de flemme dans le sang et si il a envie de faire chier ou non. Il mordra sa colère ailleurs, sans se soucier de qui ça blessera. Il connait pas bien le quartier, y traîne rarement, prince sectaire, enfermé dans son royaume doré, en acier où les barreaux sont incassables, tout semble si lisse chez lui alors que chacun sait au moins un secret inavouable de ceux qui entourent le quartier, les bouchent laissent glisser tant de rumeurs, vomissent et crachent des choses amplifiées pour le plaisir de parler, de délier les langues vipérines et de ne jamais se lasser de gâcher la vie des autres. Une de ses passions, bien qu’il ait une préférence pour attaquer de front, pas d’amusement dans le fait de railler l’autre dans son dos selon lui.

Un soupir s’échappe de ses lèvres alors que de ses yeux plissés il observe la rue si calme, quelques passants traînants des pieds sur les pavés, certains posant leurs regards sur lui qui les observe acec indifférence, comme si il était roi des lieux sans même jamais y être venu. Il se vengera de Bo un jour ou l’autre. Ses pieds s’agitent alors qu’il s’agite, fouille au fond de la poche arrière de son jean pour en sortir une cancéreuse vite grillée, le réflexe de se niquer les poumons, de le supporter pour se donner de quoi occuper ses lèvres sans avoir à sortir son portable pour vois les trop nombreux appels de Rory, les sms ignorés, se blaser un peu plus de tout cet entourage qu’il arrive parfois à regarder sans ressentir quoi que ce soit, le coeur figé dans un froid glacial. De ses lèvres pincées, il agite sa clope avant qu’à travers le filet de fumée qui lui brûle les prunelles, il n’aperçoive une silhouette approchée. C’est systématiquement qu’il se relève, la tête embrouillé mais scrutant le visage qui se décale du décor gris, gris laid, gris ennui, gris comme les nuages qu’il a dans les yeux alors qu’il met du temps avant que sa face qui fait tiquer ne lui revienne en tête. Son visage pue le sang et le drame, des vieux relents d'une furie qu'il a laissé passer sous ses yeux indifférents. Un truc en commun mais rien qu’il ne relève alors qu’il pointe finalement du doigt le bâtiment derrière lui “C’est ton truc ? J’ai b’soin d’entrer.” il sent que sa voix sonne comme un ordre, vieux réflexe, pas d’excuses pourtant alors qu’il se décale rien qu’un peu pour lui laisser le passage “Tu … T’as pas joué dans un porno ? Ta tête me dit vaguement un truc.” ça sort tout seul, il a pas pu s’empêcher de sortir une lame pour la lui planter, juste pour le plaisir de faire mal, d’esquisser un sourire qui sonne faux, pas certains que ce soit la bonne technique pour entrer mais pour ce qu’il en a réellement à foutre. Rien n’a d’importances, à part réveiller le feu chez les gens, un vrai pyromane des sentiments.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyDim 1 Juil - 19:04




NOX & SIN

Deux fois par semaine minimum, Sin est en retard à l'ouverture de sa bibliothèque tout aussi médiocre qu'elle. Se préparer lui semble normal, elle le fait avec agilité, simplicité. C'est seulement au moment de mettre un pied hors du lit que les choses se compliquent. Elle sent de suite la couleur poubelle de sa tête lui faire tourner la tête. Elle s'asphyxie dans son propre corps lorsque la lumière du dehors éclaire les tapisseries crasseuses de sa chambre. Et lorsque baby Sin fixe le plafond, elle se souvient que cette saleté de chez elle est l'endroit le plus chaleureux où on l'a balancé. Elle se remémore le ranch de son oncle, le vent qui passait entre les planches du chalet, le feu qui ne réchauffait jamais la maison entière et la laissait glacée sous ses draps. Elle se revoit aussi, recroquevillée sous les couvertures, minuscule petite fille avec quelques kilos de moins. Le vide en elle aspirait tout la bouffe qui entrait dans sa bouche, elle laissait pas le temps à son estomac de la digérer et ses muscles profitaient de rien.
Aujourd'hui c'est la même histoire si ce n'est qu'il  n'y a rien de flagrant sur son visage, ou même son corps. Les blessures sont plus subtiles, elles se logent au creux de ses pupilles en éclair de haine et sur ses traits figés dans une expression fade. Son visage est une sculpture que l'on n'a pas pris le temps de terminer, une pierre solide, inutile, froide, là pour faire beau alors que personne ne s'y attarde.

Sa silhouette se dessine sur les trottoirs crasseux, ses nike raclent le sol d'une lenteur contrôlée tandis que le ciel grisé l'attend de pied ferme. Trousseau de clés en main, elle balance sa clope sur la route et pose son regard sur un gamin de son âge qui se redresse. Elle est prête à ne rien dire pour une fois, à ne pas faire de réflexion jusqu'à ce que sa voix ne caresse ses tympans. Sinéad le trouve insupportable, ce timbre. Il l'agresse en profondeur, lui donne envie de lui en retourner une alors qu'elle remonte le rideau de fer au dessus de sa tête. Du porno ? Elle hausse les épaules, comme si cela suffisait pour l'impressionner. Elle est contente pour lui, de savoir qu'il s'astique devant ces merdes fabriquées et lui demande, froide. Pourquoi, tu veux que je te la suce ? Cinglante, chacun de ses mots sont des lames aiguisées qu'elle est prête à balancer. Pour le moment, elle prend soin de les planter à quelques centimètres de son visage et de ses couilles. Perdue dans son jogging sombre et informe, Sin entre la première, balance son sac derrière son bureau sans vérifier ses appels manqués ou ses messages. Les seuls échanges qu'elle partage à travers son smartphone se résument à la taule. Elle les appelle, pour le parloir, les rendez-vous, les annulations de dernière minute lorsque le responsable de la bibliothèque décide de la garder plus longtemps que prévu.

Sinéad sent au fond d'elle une couture sur le point de lâcher. L'ourlet magnifique de ses faux semblants. Elle est douée pour rester calme sans l'être. En réalité, elle est née hors de ses gonds alors l'énervement est un état normal pour elle. Pas besoin de provocation, avant que ce glandu ne vienne l'emmerder, Sin était déjà à cran. Elle est un vide qui s'étire, qui se contorsionne, fait des noeuds. Parce que ressentir quoi que ce soit, la gamine n'en est pas certaine, elle se sent comme aspirée. Les meurtres l'ont complètement déphasée, elle a parfois la sensation qu'on lui a enfoncé une énorme seringue dans  le creux du bide pour aspirer ce qui aurait pu faire d'elle une adulte épanouie et normale.
Normale.
Elle l'a souvent entendu dans dans la bouche de sa tante. T'es pas normale, ma parole. Jusqu'à s'y faire, l'accepter, croire en l'existence d'une normalité fantasmée. Elle se pose sur son bureau, un espèce de comptoir où l'on vient lui demander conseil. Une vieille table d'école recyclée, même pas retapée, un meuble bradé parmi tant d'autres. Même sa vie l'a été, bradée, de mains en mains, de bras en bras, de chambre en chambre. Une semaine chez grand-mère, deux chez la tante, cinq chez l'oncle et ainsi de suite avec des variations de temps et d'espace. Les jours au ranch lui ont toujours semblé plus longs que les mois chez grand-mère.
Vision déformée d'un esprit qui cherche à se rassurer. Sinéad termine par plonger ses pupilles dans les siennes. Sa silhouette s'avance, brute mais féminine, ses doigts attrapent sa clope, lui retirent sans un mot de ses lèvres avant de la balancer par dessus son épaule large. Plus grand qu'elle, elle ne se démonte pas face à sa contrefaçon de sourire. Tu t'es trompé d'adresse, à moins que tu sois du genre littérature érotique. Le rayon est plein mais personne ne vient jamais lui en emprunter. Les personnes qui viennent donner les fichettes de réservations ont beaucoup trop honte de partir avec l'un d'entre eux. Mais elle, elle sait, que ceux qui restent des après-midi entiers ne sont pas là pour lire des romans policiers. La chimère recule de quelques pas, froide, incorrigible, prête à sortir les crocs pour le faire détaler d'ici plus vite. Cette fois, derrière ses airs de connasse blasée, Sinéad sait qu'elle ne se fera pas sauter dans la remise pour passer le temps en attendant les premiers clients. Elle les prend généralement plus vieux, avec des mains si solides qu'elles pourraient lui casser un bras d'une pression trop forte. La brune ne ressent rien lorsqu'elle se fait remplir à l'abris des regards ; elle meuble juste le silence de respirations brûlantes et fortes.
Aujourd'hui, elle peut le remplir d'injures toutes prêtes au fond de sa langue, ce n'est pas un problème.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyLun 2 Juil - 14:34

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Tout en elle transpire le chaos, pas besoin d’être un grand observateur, minutieux et obsédé, pour le comprendre. Il se souvient pas du nom qu’elle porte ni même de l’exactitude raison de pourquoi son visage lui revient, se plante dans son esprit et se colle à des trucs horribles, au goût rouillé. Ca remonte si loin que tout est brutalement flou, qu’il ne se rappelle de pas grand chose si ce n’est qu’à l’époque, sa mère avait encore le sourire. Une éternité est passée depuis, du temps a coulé et a bétonné le tout dans la douleur. Il se demande ce qu’il peut bien foutre ici, à lui expliquer le pourquoi de sa venue, comme si il avait à s’en justifier. Ca l’emmerde, brutalement, d’avoir parlé pour rien dire, mauvaise habitude prise depuis quelques mois, à lâcher des mots sans importances alors qu’il déteste ça. Sa clope rougeoie encore entre ses doigts alors que le bruit du fer qui remonte vrille brutalement le silence, se répercute dans son crâne, ses yeux rencontrant ceux semblant plus noirs que le néant. Sa voix balance une connerie, pour le plaisir de faire sursauter ce corps qui a l’air de se traîner dans l’espace comme si elle avait deux boulets attachés aux chevilles. Juste pour le plaisir malsain d’empoisonner la vie de quelqu’un dont le nom lui est pourtant inconnu. Elle hausse les épaules, il pense que ça s’arrêtera là, détourne les yeux le temps de consumer un peu plus ses poumons de la cancéreuse qui lui pend aux lèvres. Sa voix venue de nul part éclate et il revient vers elle, presque surprise de l’entendre parler. Sa tête a le silence placardé partout, comme si parler était une option, non une obligation pour elle. Puis qu’est-ce qu’il en sait, au final ?

C’est sinueusement que ses prunelles pâles glissent sur elle, appréciant sans réel plaisir ce qu’il a sous les yeux, un physique qu’il trouve quelconque mais un parfum sombre qui attise ses propres démons, ivres de haine “Ca dépend, tu vas sortir les dents en le faisant ou pas ?” il prends le risque de paraître intéressé, se l’imagine à genoux devant lui avant de déchirer ses pensées en milles morceaux, il est loin d’être un clebs qui se laisse guider par les envies qui lui saignent les reins. Ou presque. De son corps enveloppé de noir, un truc qu’il trouve laid et informe, loin des habits coûteux et déchirés que mettent les filles qu’il côtoie, pour en montrer un maximum, elle entre, il la suit, grimaçant déjà face au décor qu’il a pas l’habitude de visiter. Ca empeste le vieux et la poussière, il se demande ce que foutait vraiment Bo ici. Peut-être que c’est elle qui venait voir, elle avec son onyx dans les yeux et ses lourds secrets, chacun a son lot. Le silence est étrange ici, plus calme que les rues qui s’éveillent au dehors, enfermé dans du coton, ça le met juste mal à l’aise, ce n’est pas son monde.

Elle s’avance alors, Nox la regardant parcourir les centimètres les séparant avec méfiance, ayant aucune idée de ce qu’elle renferme dans ses mots, laisse sa main venir happer sa clope pour la rejeter. Le reste de fumée qui lui restait au fond des poumons, il la lui jette à la gueule, en silencieuse provocation, lâche un rire sec en entendant sa pic “Évite de tendre trop vite la main comme ça, on sait jamais, tu pourrais y perdre tes doigts la prochaine fois.” le gamin vicieux en lui ressort, s’alimente d’images sales et glauques. Y’a jamais rien qui va dans sa putain de tête. Finalement, il reprend plus calme, l’ombre d’un sourire planant encore au bord de ses lèvres “J’ai pas besoin de lire pour me faire plaisir.” il mate déjà les rayons, en reculant de quelques pas comme pour y chercher le fameux cahier, soupir, la flemme lourde sur ses épaules de parcourir les lieux alors il se tourne vers elle “T’as pas un truc d’objets oubliés ou un bordel dans l’genre ?” il veut aller au bout de sa tâche et s’barrer, s’éloigner de tout cet être qu’elle représente, qui se fond bien dans les ombres de la bibliothèque, qui respirent l’enfer. Mais après, après avoir fouillé la merde comme il aime si bien le faire, il en ressort si souvent gagnant qu’il en oublie que parfois les plus forts ne se cachent pas dans les bonnes apparences. Il pense à Rory avec ses envies morbides plein la tête, son fiel plein les lèvres, ses pulsions de se faire vomir les poignets. Machinalement, ses yeux tombent sur les propres mains de celle qui n’a pas de nom, se demande si elle aussi s’aide en faisant ça, à pleurer ailleurs que par les yeux. Il la contourne, la bousculant rien qu’un peu, un fait exprès pour secouer la bête, s’avance vers la table qui lui sert sûrement d’accueil, cherchant une faille, un truc à dire pour ranimer l’ambiance presque glaciale qui a pris possession du lieu “Alors, c’est quoi ton délire à toi ? Les livres, sérieux ? T’as pas trop la gueule d’une binoclarde.” Nox qui ne cesse de se pencher sur les apparences, sur un paraître stupide, entraîné à s’emmêler entre le physique et l’âme, les mettant tous dans la case des inférieurs, sans possibilité d’être recyclables. Il s’est déjà intéressé à l’intérieur avant l’enveloppe, s’y est tellement penché que ça a fini par le brûler et faire éclore des névroses tenaces auxquelles il s’accroche, férocement, par peur que réessayer de redevenir un être fait de sensibilité soit encore un brutal échec.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyLun 2 Juil - 16:26




NOX & SIN

Elle ne se laisse pas impressionner, en a vu des types pire que lui en taule. En voit encore chaque mois lorsque son frère l'attend à l'une des tables du parloir. Sin ne laisse rien paraître lorsque certains posent des regards insistants sur ses courbes dissimulées tant bien que mal derrière ses vêtements informes. Elle a jamais vraiment aimé ses seins, ni ses fesses, ou la courbure de ses reins. Elle supporte pas l'idée d'être une femme aujourd'hui, se voit encore comme baby Sin, trimbalée dans les quatre coins de la ville pour essayer de la nourrir sans faire d'histoire. Elle aimait bien finalement, ce temps là où les vêtements réconfortants des cadavres de ses soeurs recouvraient son corps de gamine sale. Parfois on oubliait de la laver et elle ne réclamait jamais rien. Sin plombée par le silence, presque énervante à ne pas savoir demander quoi que ce soit. A l'école même histoire, elle ne levait pas la main pour dire présente à l'appel, ne prononçait pas un seul mot comme si on l'avait enfermé dans une bulle imperméable. Les remarques de ce type lui rappellent une fois de plus qu'elle n'a plus rien de l'enfant malheureuse, de la rescapée adulée par les médias. Si Sinéad était morte, personne ne ce serait jamais soucié d'elle. Si rien ne s'était passé, encore pire ; elle serait fantôme, dernière d'une famille décomposée par ses silences maladroits.
Poupée des tragédies, les pupilles du brun ne lui font rien, remuent en elle un sentiment familier de mépris qui ne la transporte plus. Il lui en faudra plus.

Dans un miracle, la gamine s'efforce de ne pas répondre, de serrer les dents et les poings alors qu'il inspecte, continuant dans son manège de provocations qui pourrait fonctionner si elle n'était pas sur son lieu de travail. Sin ne peut pas se permettre de déconner, de perdre son maigre salaire et retourner vivre chez son oncle. L'odeur du ranch, elle ne le supporte plus. Les chevaux dans les pâturages, elle ne leur trouve rien de beau, rien d'attachant, méprise les cavalières tout juste capables de poser leur cul sur un être vivant et leur donner des ordres. Elle aime pas les animaux, finalement, Harris. Elle n'aime rien en réalité, même pas ces livres qui l'entourent, même pas les yeux de ce type qui doivent pourtant en faire trembler des cœurs sur son passage. Le sien est figé, une pierre au milieu de la pierre. Il lui fait la remarque de ne pas avoir une tête à s'intéresser aux livres et la brune se retient de lui répondre qu'elle n'a en réalité la gueule à rien. Elle est vide, fade, elle sonne tellement creux que c'en est désolant. Non pas qu'elle soit conne mais l'intelligence, à partir d'un moment, suffit plus pour combler le manque d'âme.

Ses instincts infects d'employé lui prennent à la gorge alors qu'elle se redresse, supporte tant bien que mal son coup d'épaule pour aller récupérer une caisse en carton pleine de livres, crayons, trousses et même un téléphone. Sin ne lui fait pas suffisamment confiance pour le lui tendre, le pose sur son bureau en lui lançant un regard noir. Tu cherches quoi ? Un livre ? Non, il a tout juste la tête à avoir perdu une boîte de clopes ou de capotes. Enfant détestable et sans manière, la môme détestable s'éveille en elle, lui remue les tripes. Elle sent ses sentiments former un bloc solide à l'intérieur de son corps, un bloc qu'elle pourra pas cracher mais qu'elle tente de vomir comme un chat avec une boule de poils coincée dans la gorge. Arrête, tu vas finir par soulever le plafond de ma bibliothèque vu le niveau des discussions que tu m'offres. J'suis pas certaine que la bâtisse et moi on s'en remette. Moqueuse, elle ne cherche pas la complicité, à entretenir la moindre taquinerie avec lui. La taquinerie, c'est un mot trop chaleureux pour pouvoir les lier. Sin ne connaît même pas son prénom mais se souviendra de sa gueule encore longtemps. Non pas parce qu'elle lui est agréable mais parce qu'il lui refile la nausée. Une remontée acide qui lui brûle la langue et fait naître le plus mauvais d'elle. Encore faut-il qu'il puisse encore y avoir du bien. Elle se sent maléfique parfois, un diable au coeur de ses tripes la rend condescendante. Sinéad est juste comme ça, même son frère ne connaît pas un autre visage que celui-là. Son connard de frère, dans lequelle elle lit chaque mois l'horreur de leur famille tombée au combat.

Elle reste possessive avec son carton pleins de souvenirs qui ne lui appartiennent pas. Parfois, il lui arrive de lire quelques notes, d'imaginer le visage de ces filles et ces garçons avec la tête ailleurs au point d'oublier leurs affaires entre deux livres. Sin inspire, lui lance un dernier regard pour mettre les choses en place, lui tendre l'ultime perche et le forcer à se calmer. Maintenant, je te conseille de l'ouvrir uniquement pour dire quelque chose d'intelligent. Tu vas voir, c'est pas douloureux. Son regard sombre l'atteint, le brûle de ses pupilles incendiaires. Elle déteste avoir à user de ses mots pour remettre en place un autre. En général, sa gueule fermée suffit à les dissuader. Celui-là est un cafard plus résistant. Arrache-lui la tête, il aura toujours sa queue pour se guider.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyLun 2 Juil - 17:38

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Il s’embarque lui-même dans un champ de bataille dont il est pas sûr de ressortir indemne. C’est sûrement ça, qui le fait vibrer, qui lui donne l’impression d’être un peu vivant, le temps de ces discussions à sens unique où il mitraille de mots cruels, de respirer un air pur à s’en faire mal aux poumons. Là-dedans, tout est fossilisé, tout s’est figé en même temps que la mort de sa petite soeur. Son nom est imprononçable, comme si sa gorge pouvait se trancher si il s’égarait à en sortir une syllabe. C’est un mot interdit. Un détonateur sur lequel on peut appuyer si l’on veut faire exploser la maison dans laquelle erre sa mère, aux côtés d’un père qui ne sait plus ce qu’il doit faire pour réveiller sa femme enfermée dans son agonie de mère orpheline. Plus de bébé à bercer, plus de comptines à lui murmurer, plus rien à cajoler. Son monde s’est écroulé et toute la puissance du monde ne réussira jamais à reconstruire le château de cartes qu’est l’esprit de sa mère. Ca le dégoute d’y penser, le ferait presque trembler et c’est peut-être à cause d’elle, inconnue aux yeux vidés, qu’il y pense. Sa mère a la même galaxie d’onyx dans les prunelles, à trop s’y accrocher on pourrait y plonger et ne pas en ressortir, se faire happer par un truc affreux. Ce n’est pas ce qui lui fait peur, sait trop bien que ses propres yeux doivent hurler tout ce qu’il a pas envie de dire mais qu’il s’est longuement entraîné à dissimuler. Tout n’est qu’apparence dans son putain d’univers. On sourit pour faire semblant que le bonheur est tatoué à même notre peau et on rit même parfois, pour cracher à la gueule des autres que jamais ils ne pourront trouver nos failles. Des mensonges qui le lassent des matins comme celui-ci, où il a la tête dans un étau, le goût de l’alcool encore au fond du gosier et des envies d’emmerdes pleins les doigts.

Il s’appuie contre la table, attend qu’elle revienne avec une boîte remplie de merdes sans valeur, retient un soupir d’ennui face à l’étendue de la tâche qu’il attend, pour lui qui ne fait jamais rien que marcher d’un point a à un point b pour glander, chercher un foutu cahier lui donne bien envie de se tirer une balle à la place. Il est quasi certain qu’elle ne sourcillera pas face à la détonation, qu’elle piétinera son cadavre pour l’utiliser comme tapis d’entrée, sans même un sourire. Ca pourrait lui glacer le sang si ça ne l’amusait pas autant. Il hausse finalement les épaules, revenant à la réalité, se rendant compte qu’il n’a fait que la fixer depuis quelques minutes. Tu cherches quoi ? “La merde ?” qu’il répond du tac au tac, comme un gosse qui fouille, fouille et cherche encore, capable de se plaindre si l’adversaire éclate dans des cris de colère ou dans la violence. Il a saisit son regard noir, lui a sourit en retour, de plus en plus entraîné par les pauvres mots qu’elle laisse venir à lui. Il est prêt à parer les coups, la laisserait même s’infiltrer dans l’une de ses plaies si ça peut le distraire de sa réalité ennuyeuse, une routine dorée qui lui pèse finalement beaucoup trop. Il se décolle de la table, fouillant des yeux l’intérieur de son bordel, tiquant à peine à ses réflexions, s’en agaçant silencieusement. Les ordres sont claqués, preuves de l’acide qu’elle doit retenir avec force. Nox relève les yeux vers elle, oubliant un instant le téléphone qu’il a aperçu parmi les babioles semées et ramassées. “Alors ... sérieusement, ta tête me dit vraiment quelque chose. T’es pas célèbre dans le coin ? Pour un drame familiale ou une merde dans le genre ?” il minimise exprès les faits, lui balance ce poignard pour essayer de la faire reculer, se cabrer, mordre, qu’elle attaque un peu plus fortement, certain qu’elle est capable de bien pire. Une certitude étrange, il ne l’a jamais croisée, jamais vu, à part dans ses souvenirs floués par le temps qui coule et gomme les détails. Il n’a pas aimé l’ordre, il est de ceux qui aiment mettre des chaînes mais pas en porter, pourtant bien conscient qu’il est esclave de ses propres secrets.

C’est en ignorant un instant la boîte entre eux qu’il se penche, restant un con avide des femmes, cherchant les formes sous l’informe chose noire qu’elle porte, trouvant dommage de ne rien y trouver. “Tu dois en attirer des connards, pas vrai ? Qui doivent bander rien qu’à l’idée que tu pues la misère. C’est dommage, qu’on voit pas en toi … quelque chose de plus intéressant.” c’est un murmure assassin, il ignore si il le pense vraiment avant de tendre la main pour fouiller, enfin, balance le téléphone sur la table sans y faire grandement attention, en sort des objets inutiles. Tout ce qu’il sait c’est qu’il est vert. Tellement quelconque et ça n’aide pas tellement. Curieux, provocateur pour pas grand chose, il feuillette les pages, fait s’envoler la poussière accumulées. C’est sans la regarder qu’il balance finalement un deuxième livre sans importance, la flemme lui tordant le corps. Trop nonchalant, arrogant, puant l’enfant qu’on a jamais remis en place, oubliant les maux que lui laissait souvent son père, qui le rejette, encore et encore, ne le voyant même plus comme son fils. “J’te laisse chercher, c’est ton taff après tout.” la rabaisser à son rang social, voilà tout ce qui lui reste comme carte à sortir, pour décharger sa frustration. C'est presque trop évident à force, de remarquer qu'il cherche les regards pour s'y agripper, qu'il mord avant qu'on le fasse, qu'il supplie silencieusement des choses inavouables, qu'il ne s'avoue pas à lui-même, regrettant parfois de ne pas pouvoir s'arracher le truc visqueux et carmin qui lui sert de coeur mais qui n'arrive plus à ressentir normalement. Il vit tout à l'envers, la haine avant l'amour, la colère avant la tendresse, si ce n'est qu'il n'arrive jamais aux points opposés, se complet dans la même place, les mêmes sentiments collants à la peau.
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Dernière édition par Nox Lacroix le Lun 2 Juil - 19:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyLun 2 Juil - 19:07




NOX & SIN

Sin est une lionne, même ses silences sont des attaques. Les conneries lui effleurent les tympans sans faire leur chemin jusqu'à son cerveau. Elle met en place toute une technique en béton armé pour éviter la haine de l'atteindre, de la faire vibrer d'ondes mauvaises. C'est une eau trouble, derrière le vide, un liquide opaque et dégueulasse dans lequel les poissons crèvent par manque d'oxygène. Ses doigts se resserrent sur son carton alors qu'elle grimace de colère. Ce qui l'énerve le plus, ce n'est même pas qu'il vienne jusqu'ici pour lui parler de sa famille de ratés mais qu'il lui balance clairement qu'il cherche la merde. Est-ce que sa vie est fade à ce point ? Elle aussi voudrait avoir la tête vide au point de devoir la remplir. La sienne est déjà pleine de vices et de sombres histoires qu'elle peine à accepter. Le masque qu'elle porte est tellement réel qu'on ne voit pas son second visage là-dessous, les anecdotes sordides qu'il dissimule. Les yeux de Baby s'attachent à ses mains, elle les fixe, le laisse feuilleter, balancer le téléphone et les livres qui ne lui disent rien. Elle accepte son manque de manière parce que les siennes sont aussi sales. Elle ne cille pas lorsqu'il vient à lui parler de ses soeurs mortes, au même titre que ses parents. Elle a passé tellement d'interview lorsqu'elle était haute comme trois pommes qu'elle a appris à se détacher de la mort, du deuil qu'elle engendre. On l'envoyait sur les plateaux pour se faire un peu de pognon. Son oncle lui disait toujours que les chevaux ça coûte cher et elle les lui aurait bien brûlé, ces foutus canassons. A la place de ça, on la maquillait un peu, on lui disait qu'elle ne devait hésiter à pleurer et on lui posait des questions jusqu'à ce qu'elle ne soit plus apte de comprendre quoi que ce soit.

Sinéad hausse les épaules à sa question. Lâche un ouais détaché et se recule brutalement de lui lorsqu'il s'approche en lui balançant une remarque déplacée sur ce qu'elle est, ce qu'elle dégage. Elle sait qu'elle se résume aux larmes de son enfance et se fige à sa place. Son regard se pose sur sa mâchoire, elle la fixe longuement tandis que ses lèvres continuent de cracher tout ce qu'elle ne supporte pas. L'orpheline sent l'acide prendre place dans son corps, chasser le sang, la raison, la tranquillité, les barrières. Ses pupilles toujours attachées à son visage, elle termine par se redresser totalement pour lui foutre son poing dans la gueule. Sin pourrait se contenter d'une gifle mais elle est trop brute pour cela. L'os de sa main ne le fait pas souffrir, elle a appris à bien frapper, avec quelles articulations. Son index et son majeur replié lui ont offert un coup suffisamment fort pour le perturber. Folle de rage, embarquée sur la mauvaise route, la bête se sent capable d'aller plus loin, attrape son ouvre-lettre aiguisé sur son bureau et lui balance un autre coup par la tronche. Son corps gracieux et possédé par la haine parvient à le mettre à terre alors qu'elle le surplombe. Son visage quelques centimètres au dessus de celui du brun, la lame de son coupe papier se pose sur sa gorge. Et maintenant, ça va ? Je respire assez la misère pour toi ou il t'en faut encore ? Ses genoux de chaque côté de son bassin, elle le jauge sans une once de pitié pour lui. Elle sent au  fond d'elle un sentiment bouillonner d'une intensité nouvelle, une haine viscérale, un besoin primitif de le sentir se venger, réparer son égo mis à mal par une connasse capable de le foutre à terre.

Sa main tremble sous la force de ses émotions alors que la lame effleure sa peau. Ce n'est qu'en posant ses yeux sur sa bouche qu'elle se rend compte du léger filet de sang que sa lèvre dégueule. Et si c'était sa génétique moisie qui voulait ça ? Qu'elle parvienne à trouver suffisamment de cruauté pour ne laisser personne ne la prendre de haut. Surtout pas lui. Pas cet espèce de puceau qui pourrait faire naître un semblant d'estime aux yeux Sin s'il avait les couilles de vouloir se débattre.
En attendant, elle est sur son territoire ici et comme toutes lionnes, la voilà qui le défend.  
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyMar 3 Juil - 15:30

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Ca date pas de maintenant cette manie d’attiser le mauvais chez les autres. Il a toujours remarqué ce réflexe s’éveiller chez les autres rien qu’en le regardant ou en l’écoutant parler sans même le connaître; les regards noirs, le mépris, les poings serrés qui ne demanderaient qu’à frapper son visage de connard arrogant. Si l’enfant en a souvent été blessé, l’adolescent et l’adulte qu’il n’est toujours pas on réussit à en user, encore et encore, s’amusant de la hargne qu’il fait éclore chez l’Autre. Comme un déclencheur, un poison digne de lui brûlant les tripes et réveillant les bêtes enragées qui résonnent en eux. Il se sait au moins doué pour ça, en abuse sans remords, sans peur des conséquences que ça amènerait, marchand sur les fils à vifs de leur colère dévoilée. C’est sûrement comme ça qu’il se sent plus puissant, au sommet, trônant sur des êtres faibles incapable de contenir leurs pulsions ravageuses. C’est simplement pour ça qu’il la cherche, qu’il plonge à main nue dans les plaies qu’elle a sûrement jamais recousu, laissées pourrir par flemme ou peur de s’y attarder, par lassitude vu que son âme doit en être remplie. Pas besoin de trop réfléchir pour le savoir, à chacun ses blessures, ses cicatrices boursouflées parce que mal soignées. Tous pareils, tous ennuyeusement pareil. Dédaigner le monde, c’est sa tactique préféré. Il n’a pas à l’aimer ni à lui trouver des points positifs, tous les gens qu’il peut bien croiser continue de lui prouver que le moindre recoin de l’être humain reste noir, si noir et sec que même les mauvaises herbes n’y poussent plus. Juste du putain de vide sonnant creux. Aussi creux que les yeux qui le fusillent sur place, l’attaquent en silence. Elle a l’air de se foutre de ses mots, ça l’agace, le rend plus violent dans ses mots. Il lui crache à la face tout ce qu’elle doit inspirer aux autres parce que c’est ce qu’elle lui inspire. Quelque chose de cool à regarder pendant un moment parce qu’elle transpire le parfum du drame. Qui lui a réellement demandé ce qu’elle aime ou ce qu’elle hait ? Qui a déjà pris la peine de connaître sa personne avant son histoire. Tout ce qu’on a jamais fait pour lui. On voit d’abord son nom, toute la richesse souillée qui y coule, la folie de sa mère et les adultères de son père. Et lui, le gamin laissé là, entre deux parents déchirés. On ne lui a jamais rien demandé sur lui alors il demandera jamais aux autres.

Il voit pas son regard dérivé sur sa mâchoire, en dessiner les lignes des la pointe aiguisée de sa rage bouillonnante. Il voit pas non plus le poing venir et la douleur irradie tout de suite là où elle a su trop bien frappé. “PUTAIN LA SALOPE !” il retient ni le cri ni l’insulte, sa main se posant sur le coin de sa mâchoire, comme par espoir que ça fasse quelque chose, ses pensées devenues du sable parce qu’il est bien incapable de penser à cet instant. Il voit le deuxième coup venir sans l’éviter, son corps rejoignant le sol, son souffle coincé en travers de la gorge. Grimaçant de douleur, un poids se pose sur lui, le froid d’une lame caressant sa gorge. Le temps qu’il assimile toute la réalité de ce qui vient de s’enchaîner un silence passe. Un sourire éclot avant qu’un rire ne lui échappe, loin d’être nerveux, juste amusé, l’écho de la surprise s’y répercutant avant qu’il ne referme finalement ses lèvres qu’il sent douloureuses, pour retrouver la parole “Encore plus qu'avant, en fait !” elle a réagit à ses mots et c’est tout ce qu’il retient, inconscient. Il n’en oublie pas l’arme qu’elle pointe sur lui mais se fiche brutalement de se l’empaler dans le cou. Le fiel prends du temps à monter, serpente, crève le coeur, fait refroidir le reste. Il laisse sa tête se reposer contre le sol avant de brutalement la relevée pour percuter la sienne. Il ignore si il touche le nez ou même le front, profite de l’ouverture qu’il se donne pour la repousser et saisir le poignet retenant son coupe-papier, il serre peut-être trop fort, simplement par vengeance, se fiche bien qu’elle se brise un truc.

Il inverse les rôles, dépose trop brutalement son poids sur ses hanches, finissant par lui offrir son poing fermé en guise d’entrée, la rage au creux du ventre d’avoir été mis à terre par elle, plus que par le fait qu’elle soit une femme. Dans le brouillard de sa colère, il enserre sa mâchoire entre ses doigts, rapprochant son visage du sien, serrant toujours trop fort, histoire qu’elle sente ses propres dents lui rentrer dans la peau, qu’elle pense que d’une pression ça suffirait à lui briser le bas du visage. Il en a ni l’envie ni même la force, il veut effrayer et repartir sans être certain qu’elle connaisse encore le goût de la peur “Désolé, que tu sois une gonzesse ou pas, j’réplique toujours quand on m’frappe.” un sourire malsain revient sur ses lèvres dont la langue vient recueillir le sang qui s’y est perdu “Mais on peut aller plus loin s’tu veux, moi aussi ça commence à m’gonfler de te taper la discut’.” il s’imagine pas prendre de force quelque chose dont elle ne veut pas mais lui faire croire arrive à l’amuser. Sa main relâche lentement ses joues, passe le chemin de son cou pour rejoindre l’arrondit d’un sein à travers son vêtement sans formes. Là aussi ses doigts s’y crispent, il aimerait l’entendre gémir sa douleur ou qu’elle tente encore de se débattre. Les secondes coulent filent alors qu’il maltraite toujours son corps. Ca dure assez longtemps pour qu’il ait l’impression d’instaurer un malaise, la relâche brutalement en se relevant, bousculant son corps du pied “Allez relève toi. Même pour du viol, t’es pas le meilleur morceau, rassure toi.” Il le pense à peine, cherche encore à être cruel, sans se bâtir de limites. Il ignore le malaise au fond de sa tête ou la brûlure imagine au creux de sa main coupable, gardant un œil sur elle comme pour éviter des représailles qu’il ne verra pas, oubliant même que dehors la nuit est partit depuis longtemps, que ce n’est qu’ici que règne une ambiance digne d’un spectacle nocturne.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyMer 4 Juil - 18:06




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Elle voulait savoir s'il allait répliquer ou non. S'il avait les couilles ou s'il se contenterait de la voir plus faible sous prétexte qu'elle n'est qu'une femme. Son visage à quelques centimètres du sien, la lame contre sa gorge n'est rien de plus qu'un leurre. Elle ne lui fera pas de mal, ne se débattra pas s'il vient à vouloir la frapper. Sin le laissera faire, seulement pour voir jusqu'où il serait capable d'aller par simple blessure d'ego. Elle se souvient alors des journaux, des questions sans réponses à propos de son frère. Comment un gamin avait-il pu tuer de sang froid sa propre famille ? C'était un un acte prémédité, même pas un coup de tête, même pas une perte de contrôle. John avait monté son plan à l'abris des regards, dans leur dos. Sa chambre d'adolescent avait laissé son arme et ses balles s'empiler au milieu des peluches, de sa console et des posters. Une maison, sa maison, son foyer d'amour, tâché de sang, noyé de haine, recouvert de trahison, parsemé des cadavres de ceux qu'elle aimait.
Ce visage là, peut-être parvient-il à déclencher de la haine chez Sin mais cela lui paraît si peu lorsqu'on la compare au choc qui avait traversé son corps ce jour là. Les flics avaient défoncé la porte alors qu'elle errait au milieu des cadavress. Un type l'avait attrapé par le bras, posant sa grosse main sur ses yeux pour l'empêcher de prendre conscience de cette horreur.
Il était déjà trop tard. La mort s'était incrustée sur chaque parcelle de son organisme pour le tourmenter.

Cette même tourmente qui n'essaie pas de se dégager lorsque son front la percute. Sin ferme les yeux, accuse le coup tandis que son dos rencontre le sol. Elle n'a pas de chance face à lui, aucune, et ce doit être pour cette raison qu'elle se perd dans ce sillage. Elle veut y perdre des plumes, encore, pour le peu qu'il lui en reste de toute façon ; l'orpheline préfère toutes se les arracher plutôt que supporter leur inutilité. Elle ne s'envolera plus avec le peu qu'on lui a laissé. Son désolé aussi ironique soit-il lui fait froncer les sourcils. Et s'il était capable de ressentir de la culpabilité à son égard ? S'il pouvait regretter son geste ? Elle en vomirait. Ses organes vibrent tandis qu'elle tente de bouger sa main coincée entre ses doigts. L'autre vient s'écraser sur son visage colérique et Sinéad ne bouge pas. Elle se retrouve comme sous cet évier, à ne pas respirer pour sauver sa peau sans être certaine de vouloir vivre. Le filet de sang qui s'échoue de son nez ne lui fait rien, crée un lien avec celui du brun qui se le lèche du bout de la langue. Sa présence contre son sein la fait grogner, devenir plus menaçante mais elle n'a pas le temps de réagir qu'il se redresse déjà, lui accordant un coup de pied tout en lui crachant une réflexion qui ne lui fait ni chaud ni froid. Sin se doute bien qu'elle n'a rien pour elle. Son nom suffit à tous les rebuter. Elle est fascinante d'avoir perdu toute sa famille. Certains se demandent ce que cela peut bien faire, une môme réalisant que tout son équilibre se casse la gueule. Curiosité malsaine mais ça ne va généralement jamais plus loin que cette superficialité. Tant mieux, elle supporterait qu'on l'ouvre en deux pour fouiller dans ses tripes.

Il lui demande de se redresser et pour la première fois, Sinéad s'exécute, ses cheveux tombent mollement sur ses épaules. Eux aussi ont perdu de leur fluidité. Elle sent que sa main ne tient plus avec la même ardeur le coupe-papier. Son corps recule de quelques pas, percute son bureau où elle prend appui un instant. Le goût du fer dans sa bouche lui prouve qu'elle ne rêve pas. Sin déglutit difficilement. Ses paroles résonnent dans sa tête, ils traversent ses tympans, atteignent ses neurones. La réalité, il n'y a que ces mots là pour définir ce qu'il vient de lui cracher au visage. Elle n'est bonne à rien, c'est normal.
Il y a plus de dix ans, un matin, son frère a décide de tout lui enlever. Même sa dignité ne courbe plus l'échine lorsqu'un de ces types entre dans la bibliothèque dans l'unique but de la sauter. Elle accepte, froide, déterminée à combler le vide par du sale. Son cœur rate un battement. Quoi lui répondre ? A ce stade, il n'est plus question de provocations pour elle. Les choses se déroulent toujours de la même façon ; une seconde elle est là et celle d'après il ne reste que des cendres. Ce doit être pour ça qu'elle se met à tousser d'ailleurs, la poussière dans ses poumons lui fait un mal de chien.

C'est bon. Fatigue chronique qui lui tombe dessus. Ses traitements dissimulés dans son sac l'appellent alors qu'elle s'avance de quelques pas. La distance n'est rien lorsque la lame du coupe-papier se pose sur la joue de son adversaire. Vu sa gueule, Sinéad se doute bien qu'elle lui est suffisamment chère pour ne pas la laisser l'amocher. Pourtant, elle appuie suffisamment fort pour le faire saigner mais surtout reculer. Dégage de là maintenant. Je bosse, je n'ai pas le temps pour tes conneries. Sa voix ne tremble pas, possède toujours ce même timbre, cette même douleur sourde. La porte entrouverte n'attend plus que lui tandis qu'elle laisse l'arme glisser sur sa joue, l'ouvrir sur quelques centimètres avant de lui rendre liberté.

Les livres ? Tant pis. Ce n'est qu'en pensant à son carton que Sin réalise le sang qui s'écoule de son visage. Et s'il avait besoin de points ? Imperturbable, la gamine fouille dans son sac pour en sortir un paquet de mouchoirs et le lui balancer.
Elle prend alors le temps d'observer ses cheveux brun, son regard, son nez, la courbe de sa bouche, sa mâchoire saillante, son cou qui ne souffre d'aucune blessure, ses tatouages ; son allure de badboy surjoué.
Il est si laid.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyJeu 5 Juil - 14:46

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Carmin sur sa peau, il se sent subitement comme ivre, la tête prise en étau. La couleur de la vie qui coule sous leur peau a la même couleur, pourrait se mélanger sans qu’on y voit une seule nuance de différences. S’écoule de son nez la preuve de sa bavure, de son poing qui a dérapé sur sa face de poupée sans coton. Il s’en veut même pas un peu, le palpitant refroidi, les yeux glacés, le monstre de la rage convulsant au fond de son ventre. Il marche que comme ça, sous la pression, soumis à ce qu’il a dans le crâne, un trop plein qui déborde parfois sans qu’il puisse le contrôler, pas certains d’en avoir même envie. Elle a le visage de celle qui n’a rien à perdre, lui non plus. Tout ce qu’il a à perdre l’abandonne déjà, lui glisse entre les doigts, s’échappent, jouent avec le vide. Ce n’est pas grave pour lui dont l’existence a été vidée de tous ses meubles fondamentaux. Gamin à l’abandon qu’on laisse tellement trop errer qu’il se retrouve là, à percuter le visage d’une fille qu’il reverra sûrement jamais, qu’il a cherché, avec tout le vide dans laquelle s’est construite son âme. Elle saigne et ça lui donne envie de voir si à d’autres endroits ça coulerait de la même manière, est-ce que ça finirait par s’enrouler sur sa peau en serpentant lentement, caressant le bord de sa lèvre supérieur comme il est entrain de le remarquer, un chien fasciné par de la chair humaine. Du dégoût qui le saisie brutalement à la gorge, l’empêchant de respirer un instant. Il pourrait devenir comme tout le monde, nourrir ses démons et lâcher tout ce qu’il y a de mauvais en lui, une descente aux Enfers sans possibilité de remonter. Son propre visage s’approche trop près du sien, sa main curieuse qui pince trop férocement, éveillant sa hargne. Un grognement qui le fait à peine sourire, il aimerait l’entendre hurler, crier, repeindre les murs et le plafond avec ses plaintes et qu’elle baisse enfin les yeux si ils se recroisent. C’est grisant d’y penser et de l’imaginer nourrissant son égo blessé. Il s’emballe, le palpitant avec, rapproche ses lèvres des siennes avant de déconnecter. Il abandonne son sein, son corps, sa colère pour se relever.

Étendue par terre, il la méprise. Il aimerait la trouver d’une banalité effrayante, comme tout le monde. Découvre que ça lui est impossible. La nuit blanche et sans temps morts lui pèse sur les épaules, ça l’emmerde plus que de raison de rester là à niquer le temps avec elle. Il la bouscule, voit bien que ses mots l’atteignent à peine ou elle cache trop bien ses émotions, bien mieux que lui. Sa voix ricoche dans le silence, il s’écarte de quelques pas, l’observant se relever, les mèches de ses cheveux qui ont pu être beaux un jour, Nox n’en a pas été témoin. Elle combat son équilibre alors qu’il continue de la fixer, impassible, frôlant sa mâchoire du bout de ses doigts avant de grimacer. Son poing ne l’a pas raté, il aura sa signature sur la peau, devra dissimuler son origine derrière des mensonges qu’il a l’habitude de sortir. Les mêmes qu’ils crachotaient lorsque son père déballait sa haine sur lui à coups de ceinture. Les derniers coups datent d’il y a un mois, rien n’a changé depuis qu’elle est morte.

Nox reprend conscience du présent quand elle se remet enfin à parler. Il plisse les yeux, par certain de comprendre ce qui est bon. Tout ce qu’il entend ce sont les éclats de sa lassitude. Il ne réplique pas, trouve qu’il a bien assez parlé pour toute la journée. La folie s’approche, glisse sur le sol pour venir jusqu’à lui, il se tend contre la lame, serre les dents quand la langue de fer glisse contre sa peau, caresse et fend la peau. Il cille, conscient qu’elle est entrain de lui bousiller la gueule. Une marque de plus. Une larme pourpre lui coule sur la joue, quitte son lit pour s’aventurer sur le pâle d’une peau déjà esquintée, ses yeux glissant vers l’arme alors qu’il écoute à peine ses mots, finit par reculer sa tête, lèvres cousues par la hargne qu’il tient en laisse. Elle s’éloigne la connasse, souveraine de son royaume rempli d’ombres et de cauchemars. Quelque part, elle lui rappelle Rory, sa partie la plus brut, le diamant qu’on ne travaille pour en découvrir toute la brillance. Juste sortit de la roche sans même qu’on tente d’en apercevoir le cœur. L’objet qu’elle lui lance, il le rattrape machinalement, y découvre des mouchoirs, un semblant de rire nerveux s’échappe d’entre ses lèvres “Tu t'prends pour mon infirmière brutalement ?” ses opales remontent jusqu’à elle qu’il découvre entrain de le fixer. “Quoi ?” c’est agressif aussi incisif que le coupe-papier qu’elle a entre les doigts. Ses doigts se crispent sur le paquet de kleenex, faisant hurler le plastique alors qu’il hésite à réellement dégager. Il en a oublié ce qu’il était venu chercher pour mieux repartir. “Donne moi ce que j’cherche, après je dégage.”

Décrispant ses doigts lentement, il en sort un mouchoir, l’ouvre d’un geste sec avant de lentement s’approcher d’elle, déposant brutalement le mouchoir contre son nez, appuyant un peu trop fort juste pour le plaisir de l’entendre gémir. Il espère un léger bruit, une preuve qu’elle ressent un truc, son côté le plus délirant voulant même passer des heures à la regarder pour voir comment elle réagit au contact des autres. Est-ce qu’elle garde toujours cette face figée ? Ses yeux bavards qui pourtant sortent des phrases silencieuses qu’il ne comprend pas. Il ne retire pas sa main, ayant sûrement l’air d’avoir été vomi par les limbes, le visage balafré, les traits tirés de fatigue, la regardant comme on observe un mystère “C’est quoi ton nom ?” c’est la première chose qu’on demande d’habitude mais Nox qui fait rien dans l’ordre, il frappe, parfois il baise et après il demande, si il en a envie, si il ressent le besoin de donner l’impression à autrui d’avoir de l’importance dans sa vie. Personne n’en a mais ce matin alors que la vie prends possession des rues, il a l’envie de mettre un nom sur le fantôme qui se tient devant lui.
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MessageSujet: Re: aphasia | sinéad   aphasia | sinéad EmptyJeu 5 Juil - 15:58




NOX & SIN

La douleur, elle lui vient vraiment qu'après coup. Sinéad la ressent brutalement. Elle se concentre contre son nez qui ne doit pas être cassé mais qui lui fait suffisamment mal pour lui froncer les sourcils. Pour la première fois, sa souffrance n'est pas diffuse, elle est concentrée en un seul et unique point sur son corps. Sin pose sa main sur son visage, retient les larmes de sang qui s'échouent sur son pull noir. Elle râle un peu face aux tâches qui ornent le vieux plancher de la bibliothèque. C'est un peu comme si une couture venait de se défaire à l'intérieur de son corps. Un ourlet qui tenait bien mais que ce gamin vient de lui arracher avec la force de son poing contre son visage. Elle sent la souffrance physique lui piquer le visage, lui donner des fourmis dans les yeux. Sa vue est floue mais la brune ne bouge pas. Sa main posée sur le bureau, elle prend appui, le fixe sans répondre. Elle pourrait tenter de le soigner, elle a une trousse de secours dans la réserve mais n'a pas envie de le ramener dans sa pièce secrète. Il a des airs de démon, peut-être qu'il pourrait entrer en communication avec sa tapisserie et comprendre ce qu'elle fabrique une fois la porte fermée. Si ça se trouve, il capterait que derrière ses airs de zombie, elle est aussi la première à se faire sauter pour combler un truc. Elle est humaine au fond, basique, comme tout le monde mais elle s'y refuse et se cache telle une enfant capricieuse.

En s'adressant à Sin, l'inconnu vient de la pousser loin d'elle, hors de ses tranchées. Fermée comme une huître elle ne parle plus, laisse son regard naviguer sur lui. Ce n'est pas de la peur qui s'échappe de ses pupilles, seulement de la résignation. Le voir partir, c'est tout ce que l'orpheline désire à cet instant mais elle le sent plus têtu qu'elle. La distance s'amenuise à nouveau et sa main se pose sur son nez. La douleur est plus forte et la môme grimace. Ses doigts lâchent le coupe papier et se calent sur son poignet qu'elle serre brutalement. Si elle le maintient si fort, ce n'est que pour l'empêcher de s'éloigner, le garder proche de son corps labouré par la fatigue. Son regard l'analyse dans sa froideur magistrale alors qu'elle termine par remonter ses doigts contre les siens pour récupérer le mouchoir et soigner elle-même son nez douloureux. Sinéad reste muette encore un moment, les lèvres tremblantes d'une énergie nouvelle, d'un semblant de vie qui lui donne un sentiment d'effroi. Tel un animal sauvage, la brune met en place un processus d'autodéfense. L'animal se ressaisit, fronce les sourcils, reprend en consistance après sa minute de divagation sur ses traits recouverts de sang. Bizarrement, cela la soulage de savoir qu'il disparaîtra avec une trace d'elle sur la peau, qu'il ne pourra pas s'en débarrasser avant de nombreux jours. Son esprit s'égare, l'imagine inventer des mensonges, nier qu'une connasse comme elle a tenté de le mettre à terre.
Son coeur rate un battement ; elle se déteste.

Nettoie ta merde avant de partir. Sa voix s'élève, presque masculine tant ses cordes vocales vibrent grave. Le sang par terre risque d'attirer le regard des premiers visiteurs et l'ordre lui permet de récupérer toute sa dignité. Sa main se pose sur son torse pour l'éloigner, lui permettre de respirer correctement et chercher dans son carton. Par déduction, elle lui donne un cahier dans l'espoir que ce soit le bon. Sinéad reprend son rôle de bibliothécaire, un masque parmi tant d'autres, une panoplie de nuances fausses qu'elle offre au monde pour ne pas avoir à vivre réellement. Son corps contourne le bureau pour prendre place sur sa chaise inconfortable. Celle-ci craque sous son poids tandis qu'elle essuie son pull de son mouchoir déjà sale et qu'elle ne lui adresse plus un regard.
Elle prend une application quasi chirurgicale pour l'effacer de sa tête, oublier ce moment de trouble dont elle ne lui autorisera plus à recommencer.
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