big jet plane (gemma)

Le regard perdu à l'horizon, là où la nuit se déverse dans le lac Nikos n'entend que son coeur battre à ses tempes et le bouillonnement de sa colère sourde. Son rythme cardiaque s'affole comme un cheval fou et il sent un fourmillement familier dans ses jambes. Celui de la douleur furieuse de celui qui ne parvient pas à se faire comprendre, celui qui se bat contre vents et marées en vain. Il tente de fixer un point à l'horizon, n'importe quoi qui pourrait le calmer et éviterait qu'il implose une nouvelle fois mais c'est peine perdue. Ses propres paroles raisonnent en écho dans sa tête. Il sait qu'il ne pourra jamais reprendre ses mots, ni effacer le regard qu'il lui avait lancé. Le joint qu'il a sorti roule nerveusement entre ses doigts avant de retrouver sa place dans sa poche arrière. Aucun paradis artificiel ne pourra calmer le démon qui rugit au fond de ses entrailles. Il fulmine, shoote dans un tas de sable qui prend sa chute dans l'eau. Les mains dans les poches pour ne pas les précipiter contre la première surface dure qu'elles rencontreront dans un élan de rage noire caractéristique. Il remue sa colère, la blâme pour tous leurs maux. Un jour elle dessine du bout des doigts tout un monde d'évasion dans lequel il imagine qu'ils pourraient être heureux comme le commun des mortels, un autre elle écrase du bout de son talon la somme de tout ce qu'ils sont. Il n'y a pas de limite dans leur auto-destruction, ils ne réalisent que dans les cris et la confusion, depuis le début. Toujours dans le chaos. C'est dans ça qu'ils sont les meilleurs. Soit le sexe sauvage à l'arrière de Chevrolet, soit les regards froids de chaque côté du bar. Les gémissements de plaisir ou les rugissements furieux, jamais au milieu, jamais d'entre-deux. Il l'entend rétorquer dans le fond, il ordonne à son cerveau d'ignorer chaque mot qui sort de sa bouche même son cerveau n'est pas assez dupe. Il est programmé pour épouser chaque son qui sort de sa bouche, chaque mouvement que fait son corps et ça loupe pas. Quand il l'imagine en train de faire du stop au bord de la nationale, sa mâchoire se contracte au point qu'il finit par sentir la douleur irradier. Impossible, il a envie de croire qu'elle ne le fera pas mais il la connait trop pour se raconter des conneries. Gemma est capable de tout, encore plus lorsque sa fierté est sur l'autel des sacrifices. Bien sûr que la déesse rousse va se débattre, bien sûr qu'elle place Nikos comme bourreau. Comme si ce n'était pas elle qui encore une fois, refusait de le rattraper alors qu'il serait capable d'aller la chercher au bout du monde. Il se promet de ne pas bouger puis finalement il n'y tient plus. Il fait volte-face, se dirige droit sur elle et lui arrache le duvet des mains qu'il jette par terre. Conscient que ce geste puisse lui faire peur, il se calme pas pour autant. Au contraire. Round 2. Combattez. Of course I'm gonna let you hit the road alone in the middle of the night because I'm a total dumbass! You're impossible Gemma, you're fucking unbereable! Why do you have to do this? You take only what you wanna hear and you give up the rest! You're the most annoying girl I've ever met, that's unbelievable! Il est furieux, furieux et en même temps complètement déboussolé par le torrent d'émotions qui le bouscule. Ses grands yeux bruns qui le regarde, ses épaules si fines, son petit air véhément d'amazone orgueilleuse alors qu'il sait pertinemment qu'au fond elle est autant affectée que lui par ce retournement de situation trop brutal. Tout chez elle le met à mal. La pensée qu'il puisse un jour la perdre, qu'elle puisse un jour lui tourner le dos lui soulève l'estomac. Il tremble presque. Lui, le brun apathique qui communiquait majoritairement par des mouvements de sourcils ou la force de ses poings se retrouvait presque à genoux devant un petit bout de femme aussi amochée que lui. I felt numb for years before you came into my life, I couldn't even feel the wind on my face anymore until you walked throught the door of the Lion that night! I instantly knew that I needed you to want me! Don't you get that? I knew deep down that nothing would ever be the same after that but I didn't gave a fuck! Because I'd rather end up damaged from us than to give up on you! I'll never give up on you, Gem but I need something to hold on. Do you get that? Tell me you get that. Sa voix se casse sur ces derniers mots, presque suppliant. Il est à bout de souffle, à bout de coeur, à bout de tout et pourtant. Le foutu appel du vide. Colossal. Inévitable. Mais trop tard, il plonge à corps perdu et tant pis. Tant pis pour toutes les promesses qu'il s'était faite, pour les mots qu'il s'était promis de ne jamais redire. Foutu pour foutu. Putain d'appel du vide. I... I'm sorry Gemma. Trust me, I'm deeply sorry. I tried to fight it every times you pushed me away, every times we argued like tonight. But the truth is it won't go away. It's here. Growing deeper and deeper everyday. I'm deeply sorry but I think... I think I love you.

Spoiler:

Gemma entend les pas de Nikos crisser dans son dos et elle serre les dents, pressant la cadence. Sans surprise, la manoeuvre est en vain. Il la rattrape dans un laps de temps pathétiquement court et se met en travers de son chemin, jetant son sac au sol. Gemma tique. Ne répond à ce geste que par le simple soulèvement d'un sourcil orgueilleux, qui a l'avantage d'en dire bien plus long que n'importe quelle forme de protestation verbale, tout en ne lui donnant pas la possibilité de répondre. Lui barrer la route, c'est du grand Nikos, cette chevalerie typique dont elle n'a jamais voulu, au service de tout sauf de la cohérence. Il ne veut plus la voir mais l'empêche de mettre les voiles. Classique. Parce qu'il la voit comme fragile, à n'en pas douter, et il préfère l'emprisonner dans cette situation humiliante plutôt que la laisser courir un quelconque risque sur la nationale. Il n'a toujours pas compris - il ne le comprendra probablement jamais - que la personne qui est le plus susceptible de lui faire du mal, c'est lui. Qu'il est un putain d'hypocrite à la déchirer dans une inspiration et prétendre la protéger la suivante. Elle voudrait lui dire qu'il peut ravaler sa sollicitude, qu'elle est tout à fait capable de prendre soin d'elle-même, thankyouverymuch, qu'elle est la méchante de tous les contes de fées et que la créature la plus dangereuse de la forêt, c'est elle. Que les probabilités qu'elle se fasse ramasser par un cannibale  sur le bord de la route oscillent entre extrêmement minces et inexistantes. Que Night Falls est bien plus dangereux que la périphérie. Que si elle tombe sur un serial killer sur la route, alors ça signifie que c'était écrit. Ironiquement, le meurtre de Cece ne l'a pas rendue plus précautionneuse. Au contraire, Gemma estime qu'il existe pire comme perspective d'avenir que de rejoindre sa soeur au paradis des martyrs. C'était le plan depuis toujours, au fond. Elles se croyaient éternelles, ou c'est ce qu'elles clamaient sur tous les toits, mais le plan tacite, ça a toujours été de laisser un joli cadavre. Live fast, die pretty. Tout ça, toutes les répliques qui lui titillent le bout de la langue, Nikos les connait déjà par cœur. Il peut sans doute les lire dans le regard insolent qu'elle dépose sur lui. Gemma garde les lèvres closes, croise les bras sur sa poitrine, le laisse lâcher tout ce qu'elle sait déjà. Oh oui, elle est insupportable, fuyante, une fichue épine dans son pied, c'est assumé et, surtout, c'est vrai depuis le premier jour. S'il s'imaginait qu'elle changerait, s'il pensait que l'avoir toute à lui suffirait à ce qu'elle se modèle à ses espérances, ce n'était pas seulement naïf mais suprêmement prétentieux. Elle est impassible, garde les bras croisés et le menton haut. Elle attend juste qu'il se taise pour lui asséner un de ces célèbres "t'as fini ?" - s'il veut voir insupportable, elle va lui donner insupportable. Sauf qu'elle n'en aura jamais l'occasion. Il la désarçonne tellement qu'elle perd le fil de sa propre production théâtrale. Les bras de Gemma tombent faiblement le long de ses flancs tandis qu'il réécrit leur genèse. Nikos ôte à leur mythologie l'élément de solitude, de hasard, l'orbite et la gravité, le remplace par une prédestination qui, vu qu'elle a dédié sa vie aux présages, ne devrait pas être lui si difficile à croire. Mais elle déglutit, l'oracle. Anxieuse, elle combat l'envie impérieuse de plaquer sa paume sur la bouche de Nikos avant que plus de supplice tiède n'en sorte. Il lui présente ses excuses, les traits sincèrement pénitents, et elle comprend qu'il n'y a que deux issues à ce fil conducteur. Qu'il va lui dire adieu ou qu'il va lui dire quelque chose de pire, de bien plus définitif, et elle sait immédiatement qu'elle ne veut entendre ni l'un ni l'autre. Ils se dirigent droit sur deux foutus murs et elle ignore lequel fera le moins mal. La sentence tombe comme un couperet, le silence se fait assourdissant, une biche prise dans une paire de phares. "No you don't." Sa voix est faible. Elle est apparemment aussi incapable de le dire que de l'entendre, et c'est tout ce qu'elle est foutue de répliquer. "No." Elle veut s'en convaincre. "No no." Au deuxième coup, elle prend en virulence et ça devient un ordre. "No you don't! Take it back!" Avant qu'elle ne puisse se raisonner - ce qui impliquerait qu'elle en soit capable - ses paumes tambourinent contre le torse de Nikos. Elle veut le pousser en arrière mais il ne bouge pas d'un millimètre et ça ne fait qu'attiser sa frustration. "Take it back! How dare you say never? Don't make promises you can't keep! Do you have any idea how many people-" Peut-être que c'est l'expression sur le visage de Nikos qui reflète tout ce qu'il y a de brisé en elle. Peut-être est-ce le fait qu'il l'a appelée Gem, ou bien la réalisation qu'elle ne peut plus continuer à lui imputer les péchés des autres. Il n'est ni Cece, ni Kitty, il n'est pas Riley, Rosie, ses mères ou Hyacinthe, l'abandon décliné à l'infini, le départ qui porte tous les noms sauf le sien. Il n'est pas la somme de tous les monstres qu'elle a connu avant lui, il n'a eu de cesse de le prouver depuis le premier soir. C'est le premier à utiliser ses mains autrement que pour en glisser une sous sa jupe et l'autre contre sa gorge. Putain, il a dû s'excuser de l'importuner avec ses sentiments. Et le pire, c'est qu'elle vient de lui donner raison. La réalisation est violente et fluide comme un foutu tsunami. Elle ne peut plus continuer à le repousser par principe. Il lui est mille fois plus important que ses crédos. La rage s'évacue de ses mains comme de la flotte d'une baignoire dont on a retiré le bouchon ; elle tournoie une seconde, hypnotique, et disparaît. "Oh, fuck." Lâché dans un murmure étouffé, sa propre honte qui lui saute à la gorge. Physiquement incapable d'affronter son regard et tout le ressentiment qu'elle pourrait y lire, Gemma laisse tomber son front contre le torse de Nikos, se blottit contre son pull pour mieux s'y cacher. "I'm so sorry." Elle a tellement à se faire pardonner que c'en est vertigineux. Si l'un d'eux mérite une déclaration, c'est lui, elle en est parfaitement consciente, elle voudrait la lui offrir mais putain, c'est au dessus de ses forces. Les mots ne vaudraient rien. La poussière de Cece n'est pas encore retombée dans son palpitant alarmiste et sous la couche de cendres, tout est souillé. Gemma n'est pas capable de cette offrande là, mais elle veut en faire une, n'importe laquelle, et les mots de Nikos résonnent encore à ses tempes. I need something to hold on. "Friday!" Précipitamment, presque crié, ourlé d'un enthousiasme déplacé, ça fend brutalement le silence sans qu'elle n'ose relever la tête vers lui. "Dinner. With my mom. Is Friday good?" C'est pas suffisant, c'est un pas timide en avant alors qu'il vient de courir un marathon. Elle relève légèrement la nuque, prend une inspiration douloureuse, s'adresse à ses lèvres parce qu'elle est toujours incapable d'affronter ses yeux. "You asked me why. Well, they're worried about me. Since Cece and... everything, I think they think I'm alone. That I'll unravel or something. But if you meet one of them, they'll see that I'm... that I'm in good hands. They'll see that, among all of this sadness, I have something to be pretty fucking happy about." Ouais, c'est maigre. L'inévitable bourdonne dans ses oreilles : Gemma ne vaut pas le quart de ce qu'elle lui fait subir. Mais elle est une coquille fissurée, et c'est tout ce qu'elle a à mettre sur la table.

La dernière fois qu'il l'avait dit, le soleil déclinait derrière Mila et tous les rayons transperçaient faiblement à travers ses cheveux. Le temps avait semblé s'arrêter quelques secondes cette fin d'après-midi là. Au sommet de Crescent, une fois n'est pas coutume, il lui avait murmuré entre deux volutes de fumées et elle y avait répondu par un baiser langoureux dont elle avait le secret. Une semaine plus tard, elle paradait au bras d'un autre, son regard fuyant le sien. Il l'avait appris comme tout le monde, en plein milieu de la cafétéria. Nikos se souvenait distinctement des sourires narquois et des regards interloqués qu'on lui avait lancé. Mila n'avait pas baissé la tête pour autant, prenant bien soin de piétiner le coeur de son désormais ex à chaque foulée. Nikos se l'était promis, il ne le dirait plus jamais. A quiconque. Puisque le prix à payer était visiblement une silhouette s'évaporant à l'horizon. Puis il y avait eu Gemma, les nuits passées à l'étage du bar, ou sur la banquette arrière de la Chevrolet. Son sourire, son sarcasme énervant et ses cils à l'infini. Et c'est comme ça que l'envie avait commencé de nouveau à poindre. La première fois qu'il l'avait pensé elle était debout dans l'obscurité de la cuisine en train de grignoter des brownies vegan qu'il lui avait fait. Vêtue d'un sweat de Nikos, 10x trop grand pour elle elle pensait pouvoir picorer en toute discrétion alors qu'il lui avait interdit d'y toucher avant le lendemain matin pour le petit-déjeuner. Ses longs cheveux tombant en cascade sur ses épaules et il avait apprécié quelques secondes de ce spectacle à la dérobée avant de l'interpeller. 'I thought we had a deal, G' elle avait sursauté de surprise, avant de lui répondre en lui balançant un torchon qui traînait sur le plan de travail. Et ça lui était apparu tellement clairement. D'un coup, d'un seul. Sans crier gare. La conclusion était évidente : il était totalement, désespérément amoureux d'elle. Et ça le consumerait sûrement jusqu'à la fin de ses jours. Ca avait fini en éclats de rire, et il l'avait soulevé jusqu'au comptoir de sa cuisine américaine. Le reste leur appartenait. Puis il l'avait pensé d'autres fois encore. Quand il la regardait dormir ou quand elle pensait qu'il ne la regardait pas. Un tas de fois en somme. Mais il s'était retenu parce qu'il savait que s'il avait le malheur de lâcher ces trois mots terribles il prendrait le risque de la perdre à tout jamais. Il savait que s'il y avait bien un sentiment qu'il devait réprimer pour parvenir à s'en sortir vivant c'était bien celui-là. Et pourtant ce soir, c'était sorti. C'était sorti comme si c'était écrit et c'est le soulagement qui envahit Nikos au moment où ces mots franchissent ses lèvres. Il attend une réponse et ce qu'il lit dans ses yeux annonce la couleur. Elle finit par briser le silence et c'est la colère qui la secoue. Elle abat ses poings sur lui, il sert les dents, son regard vient se perdre quelques parts entre les troncs d'arbre plongé dans la pénombre. Le feu de camp se reflète sur son visage, parfait écho à la tornade qui s'active derrière ses pupilles. Calm down. Mais c'est inutile, elle ne l'entend pas. Elle est partie loin dans un monde où il n'est pas. Et lui il attend, comme d'habitude, qu'elle revienne. Pas de promesse, pas de jamais, pas de preuve en soit. Il a du mal à comprendre comment elle peut lui en vouloir de verbaliser ce qui est pourtant déjà si évident. Mais soit. Il attend que l'orage passe, et paradoxalement il ne regrette pas une seule seconde d'avoir laissé échapper ces mots qui lui valent ces petits coups rageurs sur son torse. Il est même surpris quand soudainement les poings laissent place à une étreinte à la Gemma. A comprendre proche mais pas trop. Il hésite un instant avant de refermer les bras sur elle avec un soupir d'aisance qu'il aurait aimé réprimer. Avant de réaliser que de toute manière il n'était plus à ça près. Elle fait mention à nouveau d'un repas vendredi avec sa mère et cette fois-ci Nikos a apprit sa leçon. Il ne loupe pas le coche. A la place il opine du chef et répond Friday is perfect. Mais c'est la suite qui lui confirme qu'il n'avait aucun regret à avoir. Parce que pour la première fois depuis qu'il a croisé son chemin, elle avoue l'associer à quelque chose de plus que positif. Elle conjugue son prénom au bonheur et Nikos a bien du mal à réprimer un sourire. De 0 à 100, des caresses aux coups, de la violence à la paix. S'il y a bien une chose qui est certaine c'est qu'elle a le don le faire se sentir vivant chaque seconde passée à ses côtés. Et le fait est qu'il avait hâte de dire à sa mère à quel point il ferait tout pour rester auprès d'elle. Si Gemma refusait d'entendre certaines choses, de les assimiler, de les comprendre, il était sûr que sa mère serait beaucoup plus encline à entendre toutes les belles choses qu'il avait à dire sur eux deux. Mais surtout sur elle. Il savait qu'elle était restée à Crescent pour les filles, maintenant que plus aucune d'entre elle ne faisait partie du décor, sûrement que ses parents se demandaient pourquoi elle ne rentrait pas à la capitale. Nikos aimait penser qu'il y était pour quelque chose et finalement, ce qu'elle venait de lui dire le mettait plus ou moins sur la piste. Well, that makes two of us. Cette fois-ci les fossettes se creusent. Pour de bon. Parce qu'il sait à quel point ces simples mots ont du lui coûter, il s'est fait à l'idée qu'ils ne fonctionnent pas du tout à la même vitesse. I know you don't like to feel enchained and that's not the point of all this G. The point is I want you to feel safe with me, because despise everything and what you think,  I do feel safe when we're together. Il l'étreint cette fois-ci, l'embrasse au sommet du crâne avant de glisser une main autour de sa nuque. So we good? Parce que finalement c'est tout ce qui compte et qu'il vaut mieux oublier ce moment incroyable où elle a répondu aux trois petits mots par une crise d'hystérie, n'est-ce pas. Elle avait beau le nier autant de fois qu'il le voudrait, il venait de prouver une fois de plus qu'il n'abandonnerait jamais.