ouragan (zica)

un regard vers les gens qui tourbillonnent par ici et par là. les serveuses avec leur jupe sûrement trop courte. de toute façon, elles n'ont pas le choix. ça sera toujours comme ça, l'uniforme. plus c'est court, plus les regards sont là, plus les hommes en manque viennent et plus il y a d'argent dans les banques du sinner. ça marche comme ça. du moins c'est ce que tu aimes penser. parce qu'en ce moment, c'est pas la grande forme, en ce moment, il manque des rentrés d'argent du côté des combats qui se jouent dans la cours. rien d'extraordinaire, mais t'es du genre à faire des montagnes de pas grand chose quand il s'agit du sinner. alors ça urge, dans ton esprit. toutes les solutions possibles et inimaginables tournent en rond, encore et encore. elles tournent, s'entrechoquent et finissent toutes par disparaître parce qu'elles ne suffisent pas, parce qu'elles ne sont pas à la hauteur. tu t'armes de patience, tu divagues jusqu'au bar où tu te sers, sans préavis. rien. un verre, une bouteille, le verre qui se rempli et qui se vide rapidement entre tes lèvres. ton regard qui n'est absolument pas posé sur les corps qui se dandinent derrière, non. toi, tu observes les bouteilles, le regard loin, l'esprit tout aussi loin. toujours réfléchi, toujours impassible, toujours aussi froid. mais tu risque de le devenir un peu plus quand tu la reconnais, dans un coin. tu penses. c'est elle. c'est obligatoirement elle. tu déchantes avant de te lever. cette fois, tu ne réfléchis pas de suite non. cette fois, tu te projettes jusqu'à elle et tu lui attrapes le bras sans ménagement. pas un mot. seulement ton regard dans le sien. ton regard meurtrier. tu l'avais prévenu. tu te souviens. tu lui avais dit de t'attendre ou de partir et ne jamais revenir. mais elle n'est pas restée, mais elle est revenue ! pourquoi ? pour qui ? sûrement pas pour toi vu son regard à moitié perdu, à moitié sûr d'elle aussi. cette assurance qu'elle avait au début, qu'elle avait devant toi, jusqu'à ce que tu la bouffes, toute crue et qu'elle prenne la fuite, rapidement. qu'est-ce que tu fais là ? tu craches, à moitié haineux. son corps qui est là, proche du tien, son odeur qui pourrait presque te paralyser, mais elle t'a prouvé qu'elle était comme les autres, luca. une femme comme les autres, comme tu les détestes, comme tu n'en veux pas. tu les détestes, elles, celles qui partent alors qu'elles devraient restées. souvenir d'une mère qui a pris la fuite en vous laissant. t'y peux rien.

la nuit est froide contrairement au jour qui vient de passer. il n'y a presque personne dans les rues de son quartier, sauf quelques amis se promenant dans la nuit. tu as décidé de marcher ce soir, seule et pleine de vie, le pas éclairé par les néons blancs des réverbères. orange grove est jolie la nuit, scintillante et propre, on sentirait presque cette odeur iodé mélangé au parfum des terre-pleins arborés. tout est beau ici, le spectacle est net et clair, mais au fur et à mesure, l'image se noircit. t'es impressionnée luca, du changement entre tous ces quartiers et de la lumière qui s'éteint au fur et à mesure. les ruelles atypiques deviennent longues routes au bitume éclaté. les réverbères s'éloignent les uns des autres et font tomber le paysage dans l'obscurité. tout devient moins vivant ou plutôt moins plaisant. sa tête se baisse et là, quelques pas plus loin et après un bon quart d'heure de marche. night falls, lieu du vice comme tout le monde aime à le catégoriser. son nom l'indique et les personnes qui l'habite également. t'aimerais faire demi-tour, mais tu ne peux pas. après plusieurs jours sans y avoir mit un pied, il fallait revenir. pourquoi ? un présent. un vulgaire bracelet à la signification importante, un bijou que tu penses perdu au milieu de l'enfer. et te voilà, les jambes déjà tremblante à l'idée de retourner à l'intérieur. t'aurais préféré demander à tim d'aller le chercher, de le retrouver pour toi, mais il aurait eu des soupçons. pire, il aurait pu lui demander comment elle la égaré. plus de questions, t'es sevrée des interrogatoires pour un moment. la capuche baissée sur ta tête, tu réussis à entre dans l'enceinte du sinners en montrant ta pièce d'identité uniquement, en ayant au préalablement bien regardé qu'il n'était pas à l'entrée. lui. zian. mais tu passeras inaperçu, tu le sais, tu l'espères. alors tu rentres déterminée en pensant savoir où se trouve ton bracelet. mais, luca, pourquoi ton regard se pose partout comme cela ? pourquoi depuis que tu as passé ses portes, ton esprit est comme happé par la foule ? comme si tu cherchais quelqu'un. sauf que, encore une fois, c'est lui qui t'as trouvé. tu sens la poigne entourer ton bras et ce souvenir revient trop vite. tes talons se tournent pour lui faire face et il se retrouve là, lui que tu voulais éviter -ou peut-être pas finalement- encore une fois prédateur comme si il avait senti sa proie arriver. au fond luca, tu voulais savoir ce que ça te ferait de le revoir, si tu ressentirais la même chose, si cette rencontre avait vraiment changé quelque chose en toi. parce que t'es comme ça, toujours à l'affut de la moindre expérience et qu'ici t'étais tombée dedans comme dans le cratère de la terre. et depuis, t'es pris aux trippes, comme une droguée en manque, t'en as pas eu assez et en jouant avec le feu, tu vas te brûler. tout ce que t'as vécu ce soir là, la nuit où vous vous êtes embrassés, tout s'est mélangé et à part ton bijou, t'es venu remettre les choses un peu dans l'ordre. tu t'attendais à sa réaction, même si elle est bien plus haineuse. pourtant il t'avait prévenu luca, tu le savais qu'en remettant les pieds ici, tu ne serais pas la bienvenue. son regard, tu le revois, même froideur, même noir au fond de l'âme et comme la première fois tu ne te laisseras pas faire -au début-. lâche-moi. tu grognes avant d'ajouter. je suis une cliente et je viens boire un verre. audacieuse, menteuse, ton arrogance s'évapore de tout ton être et te pousse à rejoindre le bar et détachant ton bras d'un geste brusque. il te suivra, c'est certain, mais pour quelle menace encore ?

t'es pas sympa, t'es même tout le contraire. t'as la rage qui traverse tes veines, la haine qu'elle soit présente alors que tu l'avais prévenu. plus jamais. non. plus jamais elle ne devait revenir en ces lieux. c'est chez toi, et uniquement chez toi. luca, elle influe sur ton esprit, sur tes idées. elle restait et trempée dans les affaires, ou partait pour ne jamais revenir. sauf qu'elle n'en a fait qu'à sa tête, comme toutes les femmes. une pensée pour nora, que tu chasses bien vite, t'es assez en colère. pas besoin de rajouter une nouvelle idée malsaine. non. tu attrapes son bras, tu l'empêches de bouger avant de poser la question qui te brûle les lèvres. qu'est-ce qu'elle vient foutre ici. elle n'a aucune raison d'être là. non aucune. tu pourrais la mettre à la porte, toi-même, mais ça serait lui montrer beaucoup plus d'importance qu'elle ne peut en avoir.. n'est-ce pas ? sûrement. son regard tombe dans le tien. t'as l'impression de retrouver cette luca qui voulait s'écarter, cette luca fière et énervante quand elle te foudroie. elle grogne, elle se débat et tu lâches prise devant ses mots que tu n'attendais pas. tu t'attendais presque à ce qu'elle revienne pour toi. naïve idée qui avait commencé à germé en croisant ses courbes à travers la pièce. elle se défile, se détache pour mieux se rapprocher du bar. tu la regardes se pavaner jusqu'au bar avant de la suivre. tu peux pas rester là, les bras croisés. tu peux pas rester en arrière, t'as jamais su faire et encore moins l'accepter. alors tu la rejoins, tu passes derrière le bar et tu prends la bouteille. tu zappes le barman et évidemment il ne te dira rien. t'as un nom, une position et ici tout le monde sait qu'on ne te cherche pas. sauf luca. apparemment. bouteilles en main, tu lui sers son verre. tu mets la dose d'alcool, évidement avant de poser le verre devant elle. t'as cette violence dans tes gestes, une violence que tu contrôles, pourtant. tu la regardes, droit dans les yeux. tu ne lâcheras pas. tu ne la lâcheras pas. tourbillons de sensation qui s'enveniment. bois. tu lui ordonnes, comme si t'avais tous les droits sur elle, sa vie, son corps, son âme. tu fais pas das la demi-mesure avec luca, et certains auraient du mal à te reconnaître. devant son hésitation, tu pousses le verre vers elle. t'es venue pour boire, alors vas-y. tu lui rappelles; elle l'a voulu. elle l'aura. ce jeu malsain.

Tu veux plus que tout ne pas flancher devant lui alors tu sors tout ce qui te sert de colère, dépose un peu plus ton venin sur ton passage pour continuer de le tourmenter. Le jeu n’est pas fini, il recommence sans même une trêve forcée, pas même un bonjour, ni un ça va rempli de fierté malsaine. Non, c’est comme si vous ne vous étiez pas quittés. A croire que cette détermination vous rapproche, électrique, violente, insoumise. Et tu reviens comme si tu pouvais te permettre de le narguer de cette manière et intérieurement tu te dis qu’il l’a mérité. Il mérite que tu l’ignores de cette façon après ce qu’il t’a fait. Tu veux que ça l’affecte, le faire sortir de ses gons pour de bon et voir jusqu’où il est capable d’aller. Le revoir ici, tu t’y attendais un peu et même si tu aurais aimé trouver ton bracelet et partir avant que ta présence ne le gêne, tu n’es pas déçue. Même si son regard est plus froid, même si ses gestes sont plus brutales, ce contact retrouvé t’accroche comme un aimant. Tu te rappelles de ces sensations survenues lors de vos échanges, te souviens du goût de ses lèvres jusqu’à la douceur de sa peau. Mais à cet instant, vous n’êtes plus que deux fauves dans cette cage sombre et remplie de monde. Pourquoi t’aimerais qu’il recommence là où vous en étiez ? Pourquoi tu ressens ça luca ?
Et comme si tu avais la main, tu t’approches du bar et lui a y’a suite, proche, il passe derrière le bar et tu ne comprends pas tout de suite ou il veut en venir. Ce verre dosé, ses yeux qui te transperce l’épiderme et assène ton cœur. Un présage amère et mauvais, l’ordonne qu’il te donne te glace le sang mais tu ne dois pas faillir. Tu le regardes du même ton, un sourire s’esquisse sur ton visage légèrement maquillé avant de retirer ta veste lentement pour finalement t’asseoir au bar. Merci Zian. Jamais tu n’oublieras son nom, gravé en toi comme un souvenir existant et terrifiant à la fois. Ta main se porte sur le verre pour l’amener à la naissance de ta bouche. Boire pour faire semblant, avaler pour mieux continuer. Trop fort, pas habituée à un tel degré, mais tu fais face sans en boire trop. La glace tinte quand tu le reposes sur le bar avant d’ajouter nonchalamment : je t’ai manqué ? Comme si elle n’avait pas été affectée par lui, se moquer, gratter un peu plus la bête comme un shot d’adrénaline qui t’attends. Étonnée de ne pas encore avoir été mise dehors, tu continues encore, toujours, jusqu’au moment où tu jetteras ton dernier as.

tu sais ce qu'elle cherche à faire : t'énerver, évidemment. elle ne devait pas revenir et pourtant elle est là, elle a traversé la foule pour venir se coller contre le bar. ton bar. pourquoi revenir chez toi alors que la première fois, elle a simplement pris la fuite sans rien laisser. tu te souviens parfaitement. t'es revenu dans le bureau après avoir géré une stupide histoire entre deux mâles dominants de la boîte. rien de plus. rien dans la bureau. elle avait juste disparu. comme si elle n'était jamais venue. comme si elle n'était jamais passer par ici. pourtant elle est là, maintenant, elle prend ses aises et elle te montre à quel point elle fait ce qu'elle veut. sauf que tu n'as pas envie que ça se passe comme ça. ça n'a jamais été ton truc. tu lui sers un verre. un verre qui lui donnera le tournis si elle le termine rapidement. un verre qui lui permettra d'avoir ce goût amer qui t'a pas quitté depuis qu'elle a pris la poudre d'escampette. que dire de plus. tu ne la lâches pas du regard et elle semble en faire autant. elle ne te lâche pas. te défis. un verre devant elle. son sourire qui t'énerve, comme ce corps qu'elle dévoile en retirant sa veste. elle s'installe, dévoile son corps, ce corps que certains ont déjà remarqué. tu évites de lancer des regards meurtriers, non, il est uniquement dédié à la brune ce soir. elle et personne d'autre. elle prend le verre. une gorgée. ses lèvres qui tremblent presque contre le liquide corsé. elle repose le verre avant de poser une question. tu fronces à peine les sourcils avant de te sortir un verre et de le remplir doucement. moins qu'elle, t'es pas aussi stupide. tu veux surtout lui faire perdre les moyens d'une autre manière. se laissera-t-elle faire ? si oui, c'est qu'elle a cette confiance malsaine. une que tu as pu attiser. si tu veux connaître la réponse, finis ton verre. tu lui proposes, ou ordonne presque. c'est comme ça. elle veut savoir si elle t'a manqué, et bien qu'elle termine son verre et peut-être que tu lui répondras. peut-être, sûrement. toi même, tu n'as pas vraiment la réponse, en réalité. tu pourrais la faire partir, tu pourrais la sortir de là pour qu'elle ne remette plus les pieds, et pourtant tu n'en fais rien. et pourtant, tu restes là, tu la regardes et tu essaies de la faire craquer une nouvelle fois.

il recommence et tout est sombre quand il parle, juste quelques mots pour ordonner, pas de menaces encore mais ça ne saurait tarder. l'ambiance est pesante et comme un manteau trop lourd, se referme contre toi qui te retrouve accrochée à ton siège. on y respire l'air de dante ici, on sait qu'le vice est partout rien qu'en tournant le regard un peu autour. des femmes dansant sur un podium sous les néons violacés, leurs corps ne faisant qu'un avec cette musique indécente. mais elle donne envie cette musique, fait ressortir le vice en chacune des âmes se promenant dans ses lieux et c'est surement ce qu'il t'arrive là maintenant luca. t'as le désir au corps et c'est zian qui t'embrase à ce point. tu lui as posé une question étrange, dérangeante, inappropriée et pourtant il y répond presque. pour savoir, tu devras boire, du chantage ? très peu pour toi. et si il savait seulement, que l'alcool il t'en faut plus pour être vraiment dans sale état, à moins de boire d'une traite. c'est ce qu'il à l'air de te demander, de plonger dans ton verre comme une assoiffée. mais pourquoi ? t'es septique, tu le regardes en fronçant les sourcils. rien ne sera jamais simple avec lui. tu t'rends pas vraiment compte à qu'elle point ton départ la rendu aussi virulent dans ses paroles, tu pensais pas qu'il réagirait aussi mal. alors ce verre, tu le portes à tes lèvres encore pour le défier, lui montrer que tu peux faire face ou du moins essayer de pas passer pour la chose fragile de la dernière fois. pourquoi t'es énervé comme ça zian ? une gorgée pour le faire patienter, encore une question pour l'embêter. t'es jeune luca, inconsciente comme la dernière fois, l'impression qu'le monde peut encore se mettre à tes pieds, mais c'est pas le cas. tu n'obéis pas. moi j'ai pensé à toi. tu lâches à la volée en te penchant un peu plus sur le comptoir pour t'approcher.

le soucis avec luca c'est qu'elle n'est pas obéissante, et le soucis avec toi, c'est que tu aimes presque quand elle n'écoute pas. même si tu préfères quand elle écoute. là, accoudée au bar, tu la vois jouer avec le verre, comme elle joue avec tes nerfs. une situation si délicate, et si frivole à la fois. tu pourrais partir, après tout. tu pourrais la laisser, t'en aller et juste la laisser faire sa vie loin de toi. ça serait le choix le plus judicieux. cependant, c'est un choix que tu ne fais pas, puis que t'es encore là, à la regarder, à lui demander de boire son verre, à lui ordonner même. t'es accroché à son regard tandis que les clients s'agitent autour, tout comme les danseuses qui bougent au rythme des basses. elle te regarde dans les yeux, la brune et elle ne te lâche pas du regard, comme si elle cherchait quelque chose, comme si elle voulait te défier, encore et encore. t'en fais de même, tu ne risques pas de perdre la face devant elle.. d'autant que tu es chez toi, en plus. son verre qui tourbillonne contre ses lèvres sans jamais perdre son contenu. elle joue, et tu observes presque impuissant. j'suis pas énervé. tu lui assures. tu l'es rarement, tu le montres rarement. mais la haine que tu peux ressentir, ça, par contre, tu ne te gardes pas de l'exprimer, et de lui envoyer pour le coup, ne pleine figure. elle trempe ses lèvres, pas plus, avant de continuer sur sa lancée. elle a pensé à toi. vraiment ? tu as aussi pensé à elle. tu t'es demandé pourquoi elle était partie. pourquoi elle n'était pas restée ce soir là. tu t'es demandé ce qu'elle avait voulu, vraiment. ses gestes, ses doigts et ses jambes autour de ta taille, elle le voulait autant que toi... alors ? j'suis content de l'apprendre. j'te laisse maintenant, j'ai des affaires plus importantes à régler, tu connais la porte de la sortie hein. tu tranches, finalement. tu ne veux pas perdre ton temps, pas plus de temps. t'as pas grand chose à faire, mais tu trouveras sûrement mieux que traîner avec luca. alors tu t'échappes et tu laisses le barman retrouver son taff, du moins auprès de luca. tu t'éparpilles pour te trouver une table loin des clients, une table au calme, côté des personnes qui pèsent dans le milieu. t'es chez toi, alors forcément t'as tous les accès. tu t'installes là, et tu demandes qu'on t'amène un verre.

pourquoi t'es là luca ? pourquoi tu fais semblant d'être un femme que t'es pas à jouer pour rien. ce personnage que tu lui montres là, c'est juste quand t'es en train d'chasser à ta façon. il réponds pas à ton manège cette fois. la dernière fois il t'a surprise, pas de plan, tu ne pouvais pas répondre comme tu as l'habitude de faire. t'as l'impression d'être plus puissante que l'autre fois mais à quel prix ? il ne veut pas jouer dans ton jeu ça se voit, et toi qui continue dans le mauvais sens, tu te rends compte bien trop tard que tout ça, ça le fait fuir de toi. preuve qu'il en avait pas rien à foutre la dernière fois, enfin t'espère. il te rembarre, prouve qu'il en a rien à faire de ce que t'as beau lui sortir comme connerie calculée, automatique. il redevient calme, neutre juste devant tes yeux et ça te glace. c'est le vide pendant un instant, juste après l'avoir vu partir. zian retourne d'où tu viens, t'as pas l'droit de me faire ça putain. pourquoi quand tu pars j'ai un truc qui se brise en moi, pourquoi quand j'ai plus ton regard sur moi, j'me sens vide comme ça ? qu'est-ce que t'as fais pour arriver à ce résultat ? c'est le trou noir dans ton esprit, tu cogites pour rien, tu finis ton verre mécaniquement comme si t'en avais besoin pour avancer, pour t'perdre dans tes pensées. une gamine au royaume du diable, un royaume où t'es pas la bienvenue luca, celui que t'aurais jamais du quitter la dernière fois. tu laisses ta veste sur le dossier -tu sèmes tout c'est pas possible- l'alcool te donne un second souffle, parce que ce verre tendu était bien trop fort. à la merci de tous, tu te lèves dans l'espoir de le retrouver, tes yeux le cherche à cause du désespoir qui t'enivre. il s'en fou d'toi luca, laisse tomber, sors d'ici et oublie tout ça. tu te le répètes sans grand succès, tu avances dans les lieux en essayant de retrouver ton chemin. mais c'était sans compter le gars qui te suit depuis que t'as quitté le bar. t'as rien compris, il s'est mis en travers de ton chemin et t'as voulu lui cracher à la figure pour qu'il dégage. il est resté, alors t'as continué. pousse-toi putain. il a pris ses aises en touchant ton ventre et tu l'as poussé plus fort. il a cru que t'étais une de ces danseuses trop dénudées pour dire non, comme si les femmes ici n'étaient que des pions. tu t'demandes si il a pas joué avec toi zian finalement, t'en viens à perdre le file de ta pensée quand ce connard d'inconnu vient à s'approcher de toi. trop près. on dirait qu'il n'y a personne ici pour voir ça, les hommes doivent tous faire ça après tout. ils ont l'air tous aussi vicieux les uns que les autres. ton regard est noir et tu réussis à te détacher tant bien que mal en lâchant un juron déterminé. ton visage se tourne. tu l'vois au loin dans l'fond de la salle et vos regards se croisent. c'est beaucoup trop pour toi, tout ce que ses yeux te font juste pour quelques secondes. tu veux partir, mais il t'en empêche, il te tient, juste par un regard.

une bouteille qui arrive, un verre et des glaçons. c'est tout ce que tu as demandé. tes yeux ne se perdent pas sur les podiums en face de toi, non. tes yeux se perdent sur le verre, d'abord, puis le liquide ambré, ensuite. finalement, tu essaies de ne pas regarder vers le comptoir, parce qu'elle y serait encore. tu ne veux pas al voir, tu ne veux pas craquer et tomber dans le panneau. ses filets, si habilement tissés, ils sont là et ils t'attendent. ça ne fonctionnera pas, non ça.. tu dérailles, tu tombes sur la scène. ce type et ses mains baladeuses sur luca. vraiment ? vraiment. pas une bonne idée. loin de là. tes doigts s'enfoncent dans le cuir de la banquette qui t'accueille. tu essaies de ne pas bouger, tu essaies de faire en sorte de ne pas être touché. pourtant tu l'es. les jointures de tes poings qui se referment disent le contraire. ton regard qui se noircit également. t'es là et tu n'as qu'une envie, foncer dans le tas, foncer vers elle. pourtant tu bouges pas. tu observes la scène en priant presque pour qu'elle se débatte. qu'elle se laisse pas faire. il n'y a que toi, qui peut. il n'y a que toi, qui a le droit. n'est-ce pas ? alors tu serres les dents jusqu'à ce que ça arrive et c'est le cas. elle le pousse, le bouge et tente de s'écarter en tomber dans ton regard qui n'a pas loupé une miette du débat. qui n'a rien loupé de la scène qui s'est déroulée devant tes yeux. elle tombe dans ton regard noir et tu ne bouges pas. pas de suite. il faut le geste de trop. le geste de ce type qui lui attrape le bras pour la retourner. contact visuel rompu. t'es déjà debout zian. t'es déjà debout en marche vers elle. tu t'incrustes, tu t'installes là. tu ne touches personne, ton regard suffit. je te conseille de la lâcher et de sortir d'ici. maintenant. tu préviens. ta voix est étonnamment calme, sûrement parce que c'est chez toi ici. sûrement parce que tu sais ce que tu fais. t'as cru quoi ? ici, on touche pas. encore moins les clientes. dégage. tu rajoutes. tu le regardes dans les yeux et il ne tarde finalement pas à partir. sûrement parce qu'il a compris qu'il ne valait mieux pas te tenir tête. t'as été videur, faut pas l'oublier, avant, puis t'as été dans ces combats illégaux, et tu gagnais zian. alors c'est sûrement pas un type comme ça qui va te faire reculer. qu'est-ce qui te ferait reculer, en réalité ?

ça n'a duré qu'une fraction de seconde et le sinners s'est dépeuplé. un moment ailleurs pendant lequel t'as tenté de faire ça à c'que tu ressens, juste cette pointe dans ta poitrine qui te brûle quand son prénom résonne dans ton crâne. putain t'es tellement bizarre depuis que tu l'as rencontré. et de revenir ici ça n'arrange rien, c'était pas du tout ce à quoi tu t'attendais. c'est pire encore. touchée, coulée encore une fois mais cette fois ci pas un rien, une détournement de situation à laquelle tu ne t'attendais pas. il s'en fiche, il part et te laisse sur le bas côté et te voilà en chien avec tes idées.
sauf que cette fois-ci t'as pas tellement le temps d'y penser. le gars revient à la charge comme si il se pensait tout permis. t'as envie de lui hurler dessus, lui cracher au visage que tu bosses pas ici, que t'es rien pour personne ici. tes bras tentent un barrage avant qu'il n'ose quoi que ce soit, tu sais un peu à qui t'as affaire. et tous ces gens autour qui n'voient rien c'est dingue. t'as juste le temps de lui imposer un nouveau -non- avant de sentir sa présence à nouveau derrière toi. il est là, droit, le regard menaçant vers quelqu'un d'autre que toi. surprise, tu te demandes comment il a pu arriver aussi vite, ton souffle se coupe en l'écoutant. un regard pour zian, l'autre pour le gars qui baisse les yeux et finit par entendre raison. t'as du mal à y croire, mais il est bien là. mais il ne te parle pas, ne pose même pas les yeux sur toi en pressant l'inconnu de s'en aller. tu te sens petite encore une fois, pas capable de te défendre du gars, de lui, de tes sentiments. le coeur qui bat trop vite dans ta poitrine t'aimerait l'arracher une bonne fois pour toute pour qu'il n'ait plus le droit de contrôler tes émotions comme ça. tu ne veux pas lui dire merci, puis de toute façon ça ne sort pas, t'as encore le regard troublé quand tu le regardes et c'est luca la vraie qu'il voit. la même que la dernière fois. restée bouche-bée tes bras se referment contre ton ventre pour te protéger, mais de quoi ? mouvement mécanique. t'aurais pas du zian, pourquoi tu m'as défendue ? juste parce que c'est son travail. tu te résignes, amère de le retrouver si proche de toi sans pouvoir le toucher comme l'autre fois. tu n'oses pas. j'ai perdu un bracelet l'autre soir, tu l'aurais vu ? ta voix est peut-être trop fragile pour être entendue, mais tu sors ça comme si il pouvait encore être la solution à ton problème. est-ce qu'il t'aidera aussi cette fois ?