friendship has no timing / liva

friendship has no timing

LIVA & NAOMI

Tu as de la difficulté à croire que il y a à peine deux semaines, elle bougeait sous ta cage thoracique. Elle était devenue si grande que tes organes s'étaient compressés et sa présence leur était douloureux. Tu échangerais cette douleur mentale qui t'habite à présent contre cette inconfort physique sans hésiter. Ce jour, tu le repousses depuis trop longtemps. Une chance tes parents sont là pour toi. Ta mère s'est occupée tes arrangements funéraires de la petite. Tu la savais forte, mais elle t'impressionnait depuis ton retour de l'hôpital. Elle venait de perdre sa première petite fille après tout. Elle avait si hâte d'être grand-mère. Elle te montre aucune faiblesse depuis ton retour à la maison. Tu aurais voulu qu'on te donne la chance d'être une aussi bonne maman qu'elle.
Vous ne vouliez pas de funérailles ton fiancé et toi. Vous aviez faire le choix à l'hôpital rapidement avant qu'il reparte puisque les visites étaient terminées. Vous ne vouliez pas de la pitié de vos proches. Tu te promettais de la visiter le plus souvent possible. Tu ne voulais pas être ici. Tu venais pour elle. Tu te disais qu'elle devait se sentir bien seule. Après tout, elle n'a connu que ta compagnie. Tu lui dois une visite. Ton père t'avait conduit au cimetière étant donner qu'on te déconseille de conduire encore quelques jours. Tu devras revenir avec ton Ezio ici, mais tu voulais trouver sa pierre tombale une première fois seule. Ayant peur de la vulnérabilité que tu ne veux pas lui montrer. Il travaille surement présentement de toute façon. Peut-être qu'il est déjà devenu seul après tout. Ta mère l'a tenu au courant des détails puisque lui aussi il avait de la difficulté à accepter son départ. Alors organiser l'enterrement du bébé reste inconcevable pour vous deux.
Tu avais apporté des fleures pour mettre un peu de vie dans cette endroit marquée par tant de fins. Tu avais observé la voiture de ton père quitter la stationnement. Tu aurais du quitter le parking et marcher sur ce gazon qui sert de couverture à tellement de cadavres. Tu restes paralysée même si tu te répètes qu'elle voudrait surement que tu la visite. Alors que tu es confronté avec des idées lourdes. Peut-être que tu n'étais pas prête. Peut-être que tu avais besoin de son père pour parvenir à entrer véritablement dans le cimetière. Tu aurais pu rappeler ton père pour partir rapidement. Tu ne peux pas fuir l'inconfort éternellement. Alors, tu t'assoies sur le trottoir près des voitures. Tu laisses les fleurs tomber à tes pieds. Elle ne pourra jamais sentir de fleur que tu penses. Elles ne servent à rien. Tes mains qui trouvent ton visage parce qu'il est trop lourd. Tu as besoin de support pour ne pas tomber plus bas.
Tu es sans doute restée assise ici trop longtemps. La chaleur du soleil tu la sens sur tes épaules, mais il peut bien bruler ta peau pour te rappeler que tu es en vie. Quand tu relèves la tête, tu remarques une jeune femme revenir de cette endroit qui te fait si peur. Tes sourcils qui se arquent parce que tu as cette forte impression de la connaître. Sa silhouette devient de moins en moins flou et quand tu reconnais son visage de la petite librairie, tu réalises que ça fait trop longtemps que tu l'observes. Sa voiture est étrangement stationnée pas très loin de ce qui te sert de banc. On se connait? Tu oses lui demander sans sourire. Elle aussi, elle semble fatigué par la vie.  On va à la même librairie non? Comme si cette affirmation vous unissait, tu te sens déjà plus à l'aise face à cette endroit lugubre.  Je m'appelle Naomi et toi? Elle voulait peut-être pas faire la conversation, mais tu l'entames sans gène. Tout le monde a besoin de se changer les idées après une visite chez les morts.

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