i saw an angel...azur

- la tête tournée vers les étoiles -


BLEU GIVRÉ: le violet sur ses ongles s'enlace avec la lumière bleue. et comme une claque, un sursaut, la musique entre en scène, habitant tout son être, chaque recoin de son cerveau embrumé dans des notes de guitare. assis au mileu de la pièce vide, sur ce trône de velours vert, entouré par ces personnes, ces tableaux qui ne font que l'observer. c'est la collection de ses parents, tout autour. pas la sienne. mais c'est lui, comme la pièce maitresse de l'exposition, l'oeuvre qui n'a pas de prix. sa vie résonne dans l'ombre de  celle de ses parents. connu parce qu'ils sont connus. et observé parce que ses parents l'ont rendu observable. il n'est que fils de, enfant de ces parents trop peu disponibles qui privilégient coupes de champagne à progéniture. et il reste seul, seul avec sa soeur, entouré de ces tableaux, plus coûteux les uns que les autres, plus coûteux que sa vie à lui. azur, entouré de ces cinquantenaires qui ne font que de le fixer, comme un diamant au milieu de grains de sables. ils le regardent, le dévisagent. morceau de viande perdu entre carnivores. azur est seul.


BLEU PERSAN: azur il était perdu entre toutes les têtes blondes. et ses cheveux à lui, ils sont passé du brun au rouge au blanc, mais ce qu'il y a en dessous change pas. puis c'est arrivé d'un coup, cette décision, ça l'a prit, comme une étreinte d'un démon qui ne le quitterait jamais avant qu'il soit parti. et ils se sont cassés tout les deux, sur ce coup de tête angélique, postés sur la moto verte, les tableaux vulgairement accrochés à l'arrière, leur deux minuscules sacs sous leurs fesses. et comme à son habitude, la petite soeur est accrochée à lui, les mains entrelacées sur son torse, menton enfoncé dans son dos, regardant les traits blancs sur le macadam passer un par un, les éloignant tout les deux petit à petit du nid, dans la seule direction de l'avenir.


BLEU SAPHIR: elle était là. comme une théophanie. ange apparu d'entre les corps transpirants, aurore, auréole dorée. d'entre toutes celles qu'il avait jamais apperçues, c'était elle, Elle, celle sur qui il laisserait son regard, déesse de l'amour qui prit alors possession de son coeur. mais sort sordide lui étant prédestiné, la belle était déjà prise, mais les yeux d'azur ne retourneraient jamais dans leurs orbites. parce que derrière aurore, il y a nox, chien de chasse, cerbère amoureux. mais les lèvres s'entrelacent sans le moindre complexe, les corps se collent et s'étreignent, ne faisant bientôt plus qu'un. orgie sentimentale, ils étaient dorénavant deux à partager presque les mêmes émotions pour la douce. peu importe les différences d'intensité, elle était là, prise entre deux hameçons, reine des coeurs.  mais en quelque étreinte amoureuse, les relations se distordent et se dénouent, ressort sentimental ne faisant que tressauter. "vos désirs sont désordre."


BLEU ÉLECTRIQUE: l'ange danse. il danse et les larmes se confondent avec la sueur. musique électronique s'invitant à marcher en cadence sur les nuages avec lui. elle est là, en face de lui. et il y a nox, plus loin, un peu derrière. mais il est dans le trou noir, et azur est dans le bleu nuit du crépuscule, avec elle. et ils dansent, ils valsent, il sautent, ils vivent et ils s'aime. une infinité d'étoiles à caresser sur ses joues, elles se confondent avec celles qu'il a dans les yeux, à moins qu'il n'y réside autre chose. parce que son regard est différent, ce soir. ses yeux le fixent d'une autre façon, quelque chose qu'il n'aurait jamais remarqué avant, peut être. parce que ce soir, des météorites ont élu domicile dans ses pupilles, fragments de soleil venant caresser sa peau en un instant.
ils dansent.