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 the sound of silence (ft. reed)

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MessageSujet: the sound of silence (ft. reed)    the sound of silence (ft. reed)  EmptyMar 17 Juil - 0:53


the sound of silence
(rp libre)
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L’ombre et la lumière se mêlent toutes deux en jetant leurs reflets d’ambre moirée sur la mer. J’aime le crépuscule, j'aime l'aurore. J’ai toujours aimé les moments de seuil. L’Islande me régalait, une fois l’an, d’une aube et d’un crépuscule mêlés en une longue nuit de lumière estivale où l’orbe rougeoyante rasait l’horizon sans jamais vouloir le quitter, se contentant de filer sur le pourtour de mon champ de vision. Mais je suis loin, si loin de mes terres, depuis tant d’années. Demain, à la gare, arrivera une jeune fille que l’on m’envoie de mes terres. Un oiseau perdu, désespéré, à peine sevré de ses drogues après une tentative de suicide. Ma mère connaît ses parents, un couple bien de l’Église Adventiste de l’île, m’a-t-elle dit. Elle les a convaincus d’envoyer leur fille à l’étranger, à la garde de son fils, acteur de théâtre, bon croyant, et professeur d’arts dramatiques depuis plusieurs décennies. Bon croyant… mais divorcé par deux fois.
En bon chrétien, et quoi que ma mère m’ait mis devant le fait accompli, j’ai accepté de recueillir l’enfant. Je ne sais rien d’elle, sinon son prénom, Veredis, et son ascendance, fille de Fjalar. Ce n’est pas tout à fait exact, j’en sais aussi ce que ma mère m’a dit à son sujet : bonne chrétienne avant qu’elle ne tente de mourir, promise à un garçon de la communauté, toujours été sérieuse mais pas nécessairement brillante, elle a eu de justesse son diplôme de fin d’année. Mais cela, je ne veux pas le croire sur parole. La jeune fille logera chez moi, j’aurai bien le temps d’entendre son récit, son histoire.

Je suis venu me ressourcer ici. Je ne sais quand je pourrai revenir contempler les miracles de la nature. Cette aurore vaut pour toutes celles que je raterai, pris dans un nouveau rythme quotidien. Je me repais des langues de flammes jetées sur les nuages, et des ondoiement vermeil sur la surface d’argent de la mer. Je connais bien ce lieu, je viens fréquemment réfléchir, assis en tailleurs à même le sol, face à la mer. Le dos droit, je laisse le frisson des vagues m’emplir l’être et la caresse du vent me frôler le visage. Qui sait, vraiment, quand je pourrai revenir ici ? Attirer une jeune fille tentée par l’étreinte de la mort sur des hauteurs d’où elle pourrait chuter volontairement n’est certainement pas l’idée la plus lumineuse qui soit. J’espère, cependant, réussir à lui tendre la main, à la faire revenir à la vie… Quelle idée. Pourrais-je y parvenir sans être Dieu moi-même ? Pure ubris, pure démesure, sans doute.

Un crissement sur l’herbe sèche derrière moi. Je pivote du buste, me retourne, darde d’un regard neutre la personne derrière-moi. Un visage inconnu, une silhouette étrange que les ultimes flammes du jour mourant teinte de bronze : une statue immobile qu’ardent les derniers rayons avant la nuit. Je me relève pour lui laisser la place. Peut-être cette personne veut-elle être seule à son tour comme j’avais moi-même besoin de l’être.

« Bonjour ? »


Dernière édition par Arelius Bjornson le Mer 18 Juil - 1:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: the sound of silence (ft. reed)    the sound of silence (ft. reed)  EmptyMar 17 Juil - 6:13

the sound of silence
@Arelius Bjornson & Reed Taylor



5:41 AM

Chasser de nuit. Personne ici ne le fait. Tu es seul, vêtu d'un tréi militaire et d'une paire de lunettes conçues pour rendre nyctalopes les prédateurs dans ton genre. La respiration est basse et chaude, véritable souffle de mort qui traverse les arbres, remonte la piste jusqu'à la crique. La proie est acculée, bientôt, il n'y aura plus que l'eau dans son dos pour l'empêcher de s'échapper. Quelques mètres vitaux entre elle et le canon de ton fusil. Pas de sniper, non, un véritable fusil de chasse. Tu ne veux pas d'assistance électronique pour tirer. Pas d'artifices. Conditions réelles ; comme lorsque tu éclates la cervelle de ces types à presque bout portant. Chasser de nuit, c'est chasser comme un loup ; répéter la gestuelle pour être parfait lors de la représentation. Ce sport n'est rien d'autre qu'une préparation physique à ton job. Les techniques de chasse fonctionnent à merveille avec les humains. Nous ne sommes que des animaux, après tout.

Lorsque tu la vois bouger entre les feuillages, tu cesses de respirer. Elle est là, c'est le moment de viser.  Tes pieds évitent les pierres et les branchages, tu avances en silence, ombre parmi les ombres, entièrement concentré à ta traque. Trop pour avoir pris conscience de l'heure qu'affiche ta montre. Le jour se lève, déchire le ciel de ses premières lumières. La variation de luminosité, aussi infime soit-elle, perturbe les capteurs de ta vision nocturne. Tu cilles pour faire le point et décales d'un millimètre. Le millimètre de trop. Le coup part dans un cri de rage car tu sais d'avance que tu l'as ratée. Putain de technologie de merde ! Attrapant les lunettes, tu les jettes rageusement par terre et les écrases de ta rangers tandis que la biche se fait la malle, effrayée par la détonation. Il ne te reste plus qu'à rentrer bredouille ; ton service commence dans six heures, tu dois en dormir au moins quatre pour attaquer la journée en forme.

Avant de partir, un rituel : fumer une clope et saluer le soleil. Quand la chasse est finie, tu te fous des odeurs de goudron qui te sortent par la bouche et trahissent ta présence puisqu'il n'y a plus de proie dont il faut se cacher. Quelqu'un se trouve à ta place, celle que tu prends toujours pour contempler les lumières si particulières de ce moment où l'on ne sait plus si la nuit meurt où si le jour revit. Bonjour. Pour toi, c'est clairement une nouvelle journée qui commence. Ton esprit reboote, ne se laisse pas prendre à la mélancolie où aux souvenirs. Tu ne viens ici ni pour méditer ni pour te recentrer car tu n'es pas ce genre de mec. Lorsque quelque chose ne va pas, tu prends rarement le temps de réfléchir, agis bien souvent par instinct. Lorsque quelque chose te tracasse, tu ne te laisses pas ronger par les doutes où les interrogations : tu provoques les réponses, cherches les certitudes. Reed Taylor est connu pour avoir les pieds sur terre. Rien ne lui fait plus plaisir que de pisser du haut de ce panorama tout en se disant que c'est une belle journée qui commence pour casser du connard. Vous pouvez rester, y'en a que pour deux minutes. Pas qui s'avancent, braguette ouverte, fusil sur l'épaule et clope au bec. Dans le bruit de pisse qui tombe dans le vide, on entend l'assistance soupirer d'indignation. Tu es aussi connu pour ça : tes manières de sauvage.


Dernière édition par Reed Taylor le Jeu 19 Juil - 6:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: the sound of silence (ft. reed)    the sound of silence (ft. reed)  EmptyMer 18 Juil - 2:05


the sound of silence
(ft. Reed)
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Les premiers feux du jour. L’orbe ensanglantée roule sur l’horizon et s’élève avec une lenteur consommée par-delà les nuages. Le cadre idéal pour une séance de méditation avant de laisser filer entre mes doigts le temps et l’ultime journée de libre qui demeure. Je suis à l’orée d’une représentation nouvelle de soi. Une représentation au temps indéfini, puisque si je connais la date d’arrivée de l’enfant chez moi, je ne sais quand elle partira, laissant derrière elle un logis silencieux. Cette quiétude retrouvée sera-t-elle teintée d’angoisse ou de soulagement ? Cela fait longtemps, désormais, que je vis seul, j’appréhende la cohabitation, et hésite à me maugréer de n’avoir su refuser l’impérieux ordre maternel dissimulé derrière une douce demande.

Je méditerais bien sur tout cela, mais le nouvel arrivant n’a manifestement pas le même sens de la contemplation ou de l’introspection. Grand gaillard, qui me semble d’autant plus démesuré que je suis toujours assis et qu’il se tient droit, campé sur ses appuis. Fusil sur l’épaule – j’en lâche un pincement de la lèvre, j’ai toujours eu peu de goût pour les armes – cigarette entre les lèvres. Il me salue, néanmoins, et m’indique de ne pas bouger, puisqu’il sera rapide. Je ne peux m’empêcher de le regarder faire avec un certain amusement, sourire au coin des lèvres, convaincu, désormais, que tout pourrait bien arriver au cours de cette rocambolesque journée.

Je replonge mon œil vers l’horizon brûlant, ne commentant pas le besoin de soulager sa vessie de mon voisin. Qu’y aurait-il à commenter à une si naturelle activité ? Le cadre incongru ? La brusquerie ? Le manque de pudeur ? Ma foi… je ne suis pas homme à m’offusquer pour si peu. Au clapotis des vagues répond le concerto de mon voisin. Je m’en amuse. Brille dans mon œil une lueur de franche hilarité que je ne cherche pas à dissimuler. J’ai toujours été prêt à accueillir la plus étonnante situation avec le sourire… Puisqu’il est là, autant faire la conversation et trouver une piste de réponse aux questions qui me taraudent.


« Dites-moi plutôt. Que penseriez-vous de la situation suivante ? Une enfant suicidaire de dix-huit ans élevée dans un mouvement religieux que d’aucuns qualifieraient de secte envoyée par ses parents chez un homme inconnu à l’autre bout de la planète pour une durée indéterminée ? Pure vue de l’esprit, naturellement. »

L’on m’a toujours dit que les interventions divines pouvaient prendre n’importe quelle forme pour aiguiller l’homme dans le doute. En proie aux hésitations, c’est une évidence, alors il me semble bien qu’une aide du ciel n’est pas à négliger. J’ai toujours vu ou cru voir des signes à chaque étape décisive de ma vie, et celle-ci, sans doute, ne fait pas exception. Mais le type qui pisse du haut de la falaise au petit matin, c’est tout de même une première, songé-je non sans amusement.
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MessageSujet: Re: the sound of silence (ft. reed)    the sound of silence (ft. reed)  EmptyJeu 19 Juil - 11:38

the sound of silence
@Arelius Bjornson & Reed Taylor


Avantage incontestable de Crescent Heights sur Chicago : sa proximité directe avec la foret et les nombreux coins de nature qu'offre la ville aux esprits qui, comme le tien, s'accommodent plus des silences des grands espaces que du brouhaha des centres ville. Du haut de cette falaise, personne pour te remplir l'esprit de conversations inutiles si ce n'est cet intrus dont la problématique te laisse songeur. Te la tenant d'une main et fumant de l'autre, tu dessines mentalement le schéma complexe qu'il te dépeint et réfléchis aux tenants et aux aboutissants qui pourraient bien en découler. Ton esprit d'analyse est inversement proportionnel à ta verve : tu penses plus que tu ne parles et ce depuis l'âge de dix ans.

- Un, je n'aimerais pas être cet inconnu. Deux, j'ai des doutes sur sa fiabilité. En supposant qu'il ait été choisi par les parents de l'enfant, cet homme ne peut qu'attirer les suspicions. Tu remballes la marchandise, refermes la braguette et casses le fusil pour en sortir les cartouches vides. La précision du geste témoigne de l'habitude de la pratique. Trois, si elle est suicidaire, la question ne se posera bientôt plus. Basique.

Le cul de mégot finit au fond de l'une des cartouches que tu imbriques dans l'autre, cendrier improvisé retrouvant sa place dans le fond de ta poche tandis que tu fixes l'horizon, la peau embrasée par le soleil levant, le sourcil interrogateur. Dites m'en plus sur cette secte hypothétique et sur les intentions de cet homme. Le flic n'est jamais bien loin, toute piste est bonne à remonter pour un chasseur.
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MessageSujet: Re: the sound of silence (ft. reed)    the sound of silence (ft. reed)  EmptyJeu 19 Juil - 14:10


the sound of silence
(ft. @Reed Taylor)
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Faute sous le regard clair du levant, laisse l’éclat rougeoyant t’auréoler du sang versé par le Christ. De ses plaies suinte la lumière qui brûle ma face, me faisant cligner de l’œil et vaciller sous une tendre chaleur. L’éclat d’ambre jette sur mes traits la luisance du bronze, et je demeure masque silencieux tandis que mon vis à vis réfléchit en clapotant du haut du récif. Le silence installé n’est guère piqueté que l’odeur âcre de la cigarette. La réponse fuse d’une voix sèche, courte, à l’efficacité tranchante. Je médite ces mots pesés avec soin.

Acier flamboyant sous la lune,
déjà couchée,
elle ne peut témoigner de l’intention.


Le cristal de parole mussé en un coffre de phrases aux intonations neutres et curieuses danse encore quelque instants dans mon crâne avant que mes lèvres n’exhalent la réponse d’une voix posée. Quelques notes d’accent de mes origines filtrent dans ma maîtrise parfaite de la langue locale.

« Il y a, à Reykjavik, en Islande, un petit rassemblement de l’Église Adventiste, un rassemblement se réclamant du Protestantisme Luthérien. Si l’on en croit la doctrine de ce mouvement moribon : l’apocalypse devrait arriver sous peu, durer six jours, et s’achever par le retour du Christ sur terre pour le septième . »

Grossier raccourci des élucubrations d’autrui, mais je n’ai ni le coeur ni la passion de me lancer dans une envolée théologique de si bon matin, et je doute que mon vis à vis soit homme à se passionner pour les questions de foi. Je poursuis.

« Une jeune femme de cette communauté à peine majeure a tenté de mettre fin à ses jours, ce qui est considéré comme un péché dans la plupart des courants chrétiens : pour d’obscures raisons, ses parents ont vraisemblablement choisi l’exil en guise de châtiment, et ont jugé que l’enfant parti à l’étranger depuis trois décennies ferait parfaitement l’affaire en terme de tuteur, quand bien même il ne connaît pas cette jeune fille. Quant aux intentions de cet homme... »

Je laisse flotter un instant de quiétude pensive.

« Il cherche à savoir ce qui l’a poussé à accepter pareille responsabilité, et se demande ce qu’il pourrait bien faire pour aider cette enfant... »

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