bleus comètes (ava)

il a la caboche qui lui tourne un peu, oz. étourdi, il laisse traîner ses godasses bousillées sur l'asphalte, son cœur tambourine furieusement aux rythmes des percussions, l'monde extérieur est en sourdine, alors qu'la musique pulse furieusement à ses oreilles - il a braqué l'ipod à quelqu'un, il n'sait plus trop qui, ni quand, sans doute à un d'ces hipsters à la ramasse. ses pensées sont ailleurs, loin d'crescent heigh, il a une gueule à faire peur, une dégaine d'ange déchu. des cernes lui arrivent jusqu'au menton, ses yeux cobalts sont éjectés d'sang, un chouia défoncé, surtout en manque d'sommeil. ça fait un bail qu'il n'a pas dormi, oz, encore moins dans un vrai lit, ou même dans ses propres draps. il a passé les dernières jours à s'noyer l'sang dans l'alcool et à vendre quelques heures d'extases en poudre en échange d'quelques billets verts. faut dire qu'il se sent pas trop bien, ces temps-ci, genre, encore plus mal que d'habitude, et qu'il n'sait pas trop pourquoi. il arrête finalement d'errer sans but et s'adosse contre un mur décrépi, il l'attend, il sait qu'elle a fini son service il y a déjà quelques minutes, et qu'elle débarquera dans quelques secondes. ça lui plaisait pas trop qu'elle rentre toute seule, lorsque la ville est avalée par la nuit, alors il a juste prit l'habitude de l'attendre, à la sortie du bar. au début il f'sait croire à d'joyeuses coïncidences, mais elle était pas stupide, non, et même si elle râlait, il était toujours là, tenace. on la voit arriver d'loin, ava, avec ses cheveux couleur bubble-gum et son air revêche. un sourire beaucoup trop grand pour son visage s'immisce sur les lèvres vermeilles d'oz, c'plus fort que lui, et c'comme si il red'venait un mioche, toute sa gueule s'illumine. oh, p'tain, qu'est-ce qu'il est content d'la voir, son emmerdeuse de sœur. baabe, qu'il braille presque, en lui collant deux baisers sur ses joues glacées.

@ava faulkner