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 insomnia | ange

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MessageSujet: insomnia | ange    insomnia | ange  EmptyJeu 16 Aoû - 13:57

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☾☾☾

bite my neck and call me angel
nephtys & ange

C’est cette nuit que les fauves sortent, grognent et hurlent à la lune leurs désirs les plus écœurants. Ces Samedis soirs que Nephtys n’a connu qu’en restant au fond de sa chambre, le nez collé à un livre ou à la télévision, fille pleine d’une sagesse et d’un désintérêt pour le monde qui a finit par peu à peu se briser lorsqu’est arrivé sa trentaine d’années. Ce n’est que récemment que ses soirées sont devenues des moments effervescents où les sourires d’amis de longues dates se cognent entre eux et où les souvenirs se racontent avec le timbre d’une nostalgie douce-amère. Ce soir, elle n’y a pas échappé, laissant couler un peu trop vite le carmin du vin ouvert quelques minutes auparavant, écoutant d’une oreille distraite les discussions qui s’emmêlent entre elles pour ne former qu’une suite de sons qui l’endorment. C’est ce qui a changé depuis l’enlèvement de sa fille, son monde implosé en plusieurs morceaux et elle, incapable de se recentrer dans une société qu’elle commence à mépriser. Parce que personne ne comprends. Les lames des regards remplis de pitié ou de bons sentiments lui donnent la nausée et la font se fondre un peu plus dans la glace qui lui sert d’âme. Nepthys qui se renferme, doucement, sûrement pour ne former qu’un corps qui ne sait plus vers quel eau se porter si ce n’est vers le chemin qu’a trouvé sa fille. Ses doigts se crispent contre le verre et la musique chantant son jazz en fond lui semble dés plus désagréable. Elle étouffe et il lui semble impossible de trouver la surface pour gober de l’air. Finissant son verre trop rapidement, elle le dépose trop brutalement sur l’ilôt en inox qui longe la cuisine d’un couple d’amis qui jettent le bonheur de leur mariage en plein visage. Chaque lèvres collées l’une à l’autre ou regards mielleux lui donnent envie de fuir. Son propre mariage a été un fiasco qu’elle a lentement piétiné, pleurant sur son propre sort sans chercher à comprendre celui qui partageait sa vie. Elle se dit tant pis, ça n’en valait sûrement pas la peine.

Les visages étonnés se tournent vers elle, Nephtys qui les ignore en s’éloignant, prétextant des maux de tête sans chercher à être plus convaincante que ça. Qu’ils la croient ou non, ça n’est plus son problème. Le coeur à la dérive, battant sa fureur au creux de sa poitrine, elle s’envole en quelques pas dans la soie noire d’une robe qu’elle aura enfilée pour pas grand chose. Elle pensait y arriver ce soir. Ce fut un bel échec. Elle retrouve la nuit, comme un cocon qui l’entoure de ses bras d’onyx strillés d’étoiles, l’argent d’un astre nocturne caressant son visage de ses lueurs plus douces que celle du soleil. La journée lui semble être un Enfer maintenant qu’elle sait que certaines horreurs peuvent en surgir sans qu’on y prenne garde. Croisant les bras, elle finit par entamer la marche vers le chemin qui la mènera jusque chez elle. Chez elle où un colibri a fait son nid sans même qu’elle ne s’en rende compte. Ca lui semblait évident de lui offrir quelque chose, plus qu’un toit, de l’affection maladroite. Nephtys qui n’a jamais su comment on aime ni comment partager ce qu’on a au fond de la tête. Elle aurait peut-être fait une mauvaise mère finalement. Le doute est un poison qu’elle laisse lentement s’insinuer dans ses veines, brûler ses repaires pour en faire de la poussière.

Des voix résonnants un peu plus loin arrivent à la sortir de sa torpeur, lui faire relever ses yeux aux prunelles acérées, scalpant le monde avec raideur mais sans en rater un détail. C’est d’abord la voix qui la pousse à presser un peu plus le pas, puis la blondeur qu’elle aperçoit près du visage d’un garçon inconnu. Les corps tanguent et chavirent, les paroles traînent, coulées dans l’alcool sûrement. Deux gamins paumés mais lui semble bien plus âgé et bien plus conscient de ses actes. Elle pourrait tracer sa route, comme elle aurait dû le faire l’autre soir. Cesser de plonger sur le chemin d’une gosse qui semble avoir des problèmes aussi énormes que les siens. Elle ne le fait pas. Sa main saisit brutalement le bras trop fin de l’enfant qu’elle n’a plus aperçu depuis des semaines, laissant à nouveau parler le vide dans ce qui lui sert de baraque. Nephtys s’empêche de ciller lorsqu’elle aperçoit enfin ses traits, l’évidence de sa sobriété disparue l’agaçant plus que de raison. Le coup d’œil interdit que lui jette son mec - d’un soir ou d’une nuit, peu importe - suffit à réveiller l’acide sur sa langue “Cours et vite avant que je décide de t’emmener au poste pour faire du reste de ta soirée un enfer.” ça sonne comme une promesse, la colère glacée fendant l’air nocturne et elle voit l’hésitation se peindre sur son visage de gamin, comme si il était réellement entrain d’hésiter à abandonner sa copine ici. Elle finit par se tourner vers Ange, un nom qui va à son visage, bien moins au feu infernale qui a l’air de lui brûler les tripes à chaque mouvements “Tu as bu ?” la question est purement rhétorique, le ton de sa voix pas fait pour la mettre à l'aise mais elle la met au défi de lui mentir, ses doigts encore enroulés à son bras, consciente d’avoir interrompue une énième parade nuptiale entre deux corps en chaleur quand le sien est coulé dans le froid.
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MessageSujet: Re: insomnia | ange    insomnia | ange  EmptyJeu 16 Aoû - 14:51

Le soir arrive, et avec lui, un tas de doutes. De questions. La peur qui me ronge les poignets et qui remonte jusqu’à mes paupières au point de les laisser constamment ouvertes. En bruit de fond, y’a les voix des p’tits cons qui raisonnent dans ma tête ; j’entends des Ouais viens à la fête y’aura du sky et de quoi s’mettre bien. Allez c’est bon tu passes ton temps à fuguer on l’sait tous. Ce satané son passe en boucle et c’est lorsque mon père vient m’souhaiter bonne nuit en embrassant mon front que j’réalise que j’ai rien à foutre ici. J’ai plus six ans qu’est-ce que tu fous !? Que j’lui lance en me levant d’mon lit et en prenant les premiers fringues au sol. Lui, certainement fatigué d’avoir une fille comme moi, préfère aller embrasser ma sœur sans me répondre ni m’regarder.

Parfois j’me dis qu’il préfèrerait que je n’rentre pas.

Y’a à l’arrière ma mère, toujours en train d’pester sur ce que je suis mais surtout sur ce que je n’suis pas. J’la vois déjà encore plus s’crever les poumons à gueuler lorsque j’aurai claqué la porte mais je m’en fous parce que j’me sens à deux doigts d’imploser ; j’étouffe. J’enfile mes docs et prends mon maquillage dans mon sac avant d’partir en gueulant Ne m’attendez plus. Mais j’sais très bien qu’ils ne m’ont jamais attendue.

Ma famille est un train et je n’ai jamais pu monter dedans ; certainement parce qu’il n’a jamais voulu s’arrêter devant moi.

J’arrive dans cette soirée d’merde et j’réalise que j’rentre dans la gueule du monstre que je n’ai de cesse de haïr. Là où les apparences lèchent les visages des filles tandis que la fausse violence griffe le sourire des garçons. Y’a un tas de gamins d’mon age et j’me reprends à les mépriser, à les dégueuler à chaque échange provoqué. C’est naturellement que mon corps se dirige vers l’alcool ; j’multiplie les accolades, les Salut et les Tu m’sers un verre ? Tout ça pour finir dans cet univers où aucune honte n’est là pour casser mes pensées.

On m’tend un truc à fumer, j’sais même pas qui c’est ni ce que c’est mais j’arrive à tirer dessus avant qu’on ne me le reprenne. Le corps plus conscient que mon esprit, j'fini par danser et c’est en cet instant que plus rien ne vient troubler mon existence. Y’a une symbiose qui caresse mon échine et m’allonge un sourire rapidement perdu lorsqu’une silhouette s’ajoute au mélange. Un pauvre mec qui se colle à moi, l’air assuré et la queue certainement affolée.
Mais,
le monde est là,
les regards aussi,
et puis moi. Moi. Moi j’veux quitter tout ça, les doutes et les angoisses. J’veux apprendre à aimer ce genre de choses qui m’semblent pourtant difformes.

J’veux aimer les hommes.

Alors lorsqu’il m’propose de partir d’ici, j’lui lâche un sourire et j’dépose un baiser au creux de son cou. Il m’emmène alors dehors et m’dit qu’il a commandé un taxi ou je ne sais quoi ; de toute façon ce qu’il a à raconter ne m’intéresse pas. J’sens l’ivresse guider mes mains le long de son torse, j’sens le désir tirer sa tête contre la mienne pour enfoncer ma langue à la recherche de ses lèvres.
Je devrais aimer ça,
Et pourtant, tout ce que j’arrive à penser,
C’est que, bordel, qu’est-ce que c’est amer.

- Bon il arrive ton taxi merde !?

- C’est un uber…
- Ouais taxis uber j’m’en branle. Qu’il soit là et qu’on fasse ça rapidement. Et puis t’la ramène pas si tu veux que j’te su-…

La voix coupée lorsqu’une main vient saisir mon poignet ; mais ce qui m’arrache encore plus les mots d’la bouche c’est bien ce visage retrouvé. J’sens, malgré l’alcool, un battement de cœur s’échouer dans les méandres de l’incompréhension. J’entends au fond d’mon crâne l’envie soudaine d’le pousser pour avoir uniquement le plaisir de m’extasier sur la douceur de ces doigts. Mais rien n’y fait, la fierté est bien trop présente et j’me contente de froncer les sourcils.

- Hé mais qu’est-ce ..-
- Cours et vite avant que je décide de t’emmener au poste pour faire du reste de ta soirée un enfer.

J’essaie de m’échapper de l’étreinte de Nephtys mais le cœur n’y est pas ; les souvenirs trop présents de nuits passées à rêver chez elle me retirent toute détermination. J’vois alors l’autre con hésiter, réalisant avec plusieurs heures de retard qu’il était bien plus âgé que moi – ce qui ne manque pas de m’arracher un léger rire propre à mon état.

- Tu as bu ?
- Moi ? Boire ? Noooooooooon… J’éclate de rire à nouveau, puis j’sens un peu de conscience m’agiter la langue pour me lancer sur la vague de l’ironie Enfin si. De l’eau, c’est bon pour la santé il paraît. Mais comme y’avait plus d’eau à la soirée ben j’ai pris un truc qui ressemble à ça… De la vo… Vodka j’crois j’sais plus en fait. Pauvre sourire dégueulasse que j’dois lui adresser tandis que l’autre inconnu a déjà dû se casser. Un soupire s’échappe alors de mes lèvres quand je lance

- Putain et mon plan cul alors !? C’est…
Et,
Je sens en moi,
Le palpitant s’affoler.
J’entends en mon sein cette chose autrefois morte se réveiller lorsque mon regard se pose sur sa main serrant mon poignet. C’est pourtant rien, c’est pourtant un simple geste d’adulte ; mais les degrés sont montés et j’me sens comme un Julien Sorel.
Désemparée sous le contact,
Que je ne devrais pas,
Autant apprécier.

- Mais euh …. !? Bordel mais lâche moi je.- Hé ! Ho !? Réveillée et certainement les joues rosies, j’secoue pauvrement mon bras. Mais Nephtys sait.

Nephtys sait tout.
Nephtys comprend tout.
Nephtys,
Est – peut être –
Mon tout.
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MessageSujet: Re: insomnia | ange    insomnia | ange  EmptyMer 22 Aoû - 14:26

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nephtys & ange

Ce n’est que l’instinct d’une mère écorchée vive qui l’a poussée à foncer vers les deux silhouettes qui pâlissent dans la nuit. Si elle ne retient qu’à peine les traits du type qui l’accompagne, son regard se souvient encore du visage d’Ange. Il a tout de l’innocence mais les commissures de ses lèvres chantent une autre chanson, celle de l’insolence et de la rébellion, contre le monde entier. Nephtys pourrait s’éviter cette corvée, la laisser retourner à ses parents qui doivent sûrement se demander où est passé leur fille. Nephtys n’agit pas avec son cœur d’avocate mais avec celui d’une mère au cœur atrophié. On lui a enlevé son bébé, à elle, sans prendre le temps de se demander le vide que sa disparition laisserait en elle. Si elle est encore étouffée par le poids de la tristesse dix années après, ce n’est que parce qu’elle ne veut rien admettre. La réalité que lui impose les autres, leurs regards insistants, pleins d’une pitié visqueuse qui lui a collé au corps toute la soirée, elle n’en veut pas et le rejette férocement sans pourtant laisser filer sa haine de ses lèvres qui demeurent closent, cousues par la douleur.

Sa main est intruse sur le poignet qu’elle attrape mais elle ne sert pas assez fort pour le lui briser ni lui faire mal, finit par poser sur elle un regard inquisiteur, cherchant une trace de son ivresse sur son visage de gosse paumée. L’autre finit par reculer de quelques pas, crachant “Putain d’follasse.” que Nephtys ignore. Si elle est folle, elle n’a encore rien montrée. Tout est parfaitement contenu sous du béton, sa froideur laissant parfois filtré de ses brèches quelques coups d’agacements. Elle ne se brisera pas. Pas ce soir, pas quand elle a un corps plus fragile encore que le sien face à elle. Les paroles qu’elle jette dans un bordel de mots la perdent un instant, lui faisant légèrement froncer les sourcils avant qu’elle ne lâche un soupir “Hm hm, je vois. Et bien on va aller te purger à l’eau. Fraîche.” sa voix est doucereuse alors qu’Ange se rend enfin compte de l’absence du garçon sans prénom. Et il n’en aura sûrement jamais aucun maintenant. Ses yeux se tournent vers le chemin qu’il a pu prendre alors qu’elle hausse la voix, attirant les regards des gens sur eux. Nephtys finit par la relâcher la fusillant de ses yeux trop noirs, boîtes translucides de secrets inavouables “Baisse le son. Tu sais que ce n’est pas en criant qu’on t’écouteras plus ?” l’ombre d’un sourire pointe au coin de ses lèvres avant de rapidement disparaître, sa main pointant le chemin qui les mènera jusqu’à chez elle. “Allez avance et évite de tomber.” d’une légère pression dans le dos, elle la pousse à avancer, leurs deux silhouettes jurant brutalement sur le trottoir. Nephtys n’a rien d’une mère ce soir quand Ange n’a pas les traits de celle de sa fille. Les traits de sa propre gosse sont toujours des fantasmes qui ne seront jamais confirmés.

Elle laisse le silence traîner avant de tourner un instant les yeux vers la blonde près d’elle, d’hésiter et de laisser filtrer une question “Ton plan cul hein ? A ton âge, tu ne devrais pas plutôt avoir un copain ?” elle n’a pas eu l'expérience de cette vie-là Nephtys, a connu le désir bien tard et l’amour lui parait être un mot bien éphémère, à présent. Son existence parait n’être qu’une réussite professionnelle alors que toute son intimité ne se résume plus qu’à des regrets et un fantôme. Elle bute sur les mots, entrouvre les lèvres, se sentant toujours aussi maladroite devant une adolescente qu’elle ne connait que depuis quelques semaines. Elle aurait peut-être été une mère déplorable, en fin de compte. “Tu es rentrée chez toi ?” façon détournée de demander pourquoi elle ne l’a plus revu depuis ces quelques jours écoulés, qui lui ont paru un peu plus longs. Assez longs pour que sa parano prenne le pas sur sa raison, l’imaginant dans la même situation que sa fille. Et l’angoisse l’a étranglée jusqu’à ce que l’étau se relâche doucement, qu’il la délaisse au fil des minutes passées à marcher auprès d’elle, les battements de myocarde racorni s’apaisant en douce symphonie.
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MessageSujet: Re: insomnia | ange    insomnia | ange  EmptyJeu 23 Aoû - 13:08

Le trouble est là ; il me bouffe, il m'engloutis et je n'sais plus trop où j'en suis. Est-ce que j'ai déjà su, de toute façon ? J'pense pas. D'ailleurs, c'est bien ça l'problème. Peu importe où j'suis ; j'ai l'impression d'pas être à ma place. Y'a toujours une gêne qui s'installe : même chez moi, j'suis de trop.

Mais,
y'a un mais.

Quelques jours passés chez elle ; celle aux traits souffrants et au regard croulant sous la peine d'arriver encore à vivre - m'ont paru être les seuls heureux. Aucune question parasite, aucune honte ou bien gêne, bien que les paroles se faisaient rares ; les yeux, eux, étaient bavards. J'l'ai vu clairement,
Nephtys.
Parce que moi aussi, j'ai perçu ce truc effrayant,
magnifique,
ce besoin d'se retrouver chez l'autre.

Et maintenant, t'es là, toujours avec ton teint parfait et ta chevelure parfaite.
Sauf que l'alcool, lui aussi est là. L'ivresse tourbillonne en moi avec un tas de désirs mal foutus, refoulés ; j'ai la peau qui brûle à ton contact.

-Hm hm, je vois. Et bien on va aller te purger à l’eau. Fraîche. Tu parles, tu parles, mais j'arrive pas à écouter. J'ai l'esprit qui flanche et les iris accrochés à ce poignet que tu n'lâches pas avant que je n'te le demande. Ce n'est qu'une fois le contact interrompu que j'arrive de nouveau à réfléchir et que j'suis à deux doigts de répondre. Sauf que tu m'lances Baisse le son. Tu sais que ce n’est pas en criant qu’on t’écouteras plus ?
- Mais j'CRIE PAS j'parle normalement qu'est-ce que tu racontes !? L'alcool qui grille certainement les typans (et, avec, toute remise en question). J'fronce les sourcils, les joues toujours un peu coloriées par la gêne précédente ; c'est pour avoir l'air fière que j'croise les bras et détourne les yeux.

Pourtant t'as bien raison Nephtys,
j'crie parce que j'ai envie qu'on m'écoute,
sauf qu'au final, chacun m'entend et personne n'est là pour me répondre.
Personne à part toi.

- Allez avance et évite de tomber.
- Parle moi mieux j'suis pas un chev-... De nouveau le cerveau qui flanche et mes genoux qui suivent le pas imposé. Y'a ma main qui pousse la tienne lorsque j'commence à marcher pendant que j'te dis Mais arrête de m'toucher bordel ! Parce que le contact m'rend folle, parce que j'en ai marre qu'on m'rappelle sans cesse que j'suis une névrosée.

Parce que l'alcool me pousse un peu plus dans ce bourbier dans lequel j'essaie d'nager ; mais rien n'y fait j'vais finir par m'noyer.

-Ton plan cul hein ? A ton âge, tu ne devrais pas plutôt avoir un copain ? Le palpitant qui s'cogne un peu plus sous les mots qu'tu m'lances dans la plus grande des naïvetés. J'suis à deux doigts d'imploser, de tout t'avouer, d'te dire Putain mais quel copain ?! Moi j'mouille en regardant les seins ; moi j'ai les joues roses en regardant les silhouettes des filles et si j'commence encore à flipper, là, c'est parce que tu m'rappelles tout ça. J'suis dégueulasse jusqu'au bout, finie à la pisse comme dirait ma mère et elle a pas tord quand j'vois les images qu'y'a dans ma tête le soir. Moi j'aimerais aimer normalement. Pourtant rien n'y fait, j'ai été créée pour transgresser ; histoire qu'on ne m'pleure pas quand j'serais crevée.
Mais à la place, les mots se bousculent dans ma gorge, roulent sur ma langue et ricochent sous mon palais

- Un c ... ?! Pff...Je. Hé. Mais. Puis. Ca te regarde pas d'abord hein. Si ça se trouve j'en ai un. Même deux ! Puis c'est un truc de vieux d'avoir des copains ok. J'en veux pas moi. J'les manipule moi... Les mecs. O-O-Ok ? Puis... Dans un sursaut y'a quelques mots qui filtrent - encouragés par cet état loin de la sobriété. Puis ça m'dégoute j'me dégoute. J'fronce les sourcils en réalisant la vérité soufflée. J'essaie alors d'me rattraper pauvrement en ajoutant J'veux dire sucer ça m'dégoûte ça a un goût amer tu trouves pas ?

J'croise ton regard mais j'arrive pas à l'supporter alors j'accélère le pas quitte à t'laisser un peu derrière moi. C'est d'ailleurs ce qu'il s'était passé l'autre fois ; touchée par un putain d'sentiment positif j'm'en suis allée. Parce que j'ai pas le droit d'être heureuse quand j'sais que j'rend tout le monde,
autour de moi,
malheureux.

-Tu es rentrée chez toi ? Un rire jaune s'échappe d'mes lèvres et j'me retourne pour marcher à reculons et enfin soutenir ton regard. J'y arrive quelques secondes mais fini par laisser tomber mes yeux sur ton cou pour n'pas céder à l'embarras et pouvoir continuer à te faire face.
- Chez moi ? Tu veux dire chez mes parents ? Un peu ouais, mais j'suis repartie là. Non parce que... Sinon... J'ai pas d'chez moi, tu l'sais bien...
Tu l'sais bien, soufflé comme un aveux honteux ; comme des pleurs invisibles. J'fini par ajouter, pour changer d'sujet et justifier mon regard qui n'arrive pas à s'poser sur son visage

- T'es archi bien fringuée tout le temps ou t'es invitée à des soirées de bobos tous les soirs ? Le sourire de travers, j'dois m'arrêter d'marcher à reculons pour n'pas tomber - l'alcool m'faisant tituber. J'me résigne à lui tourner le dos de nouveau,

et les habitudes qui ne se perdent pas.
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