(Jackie) We are the reckless, we are the wild youth

( la tête tournée vers les étoiles )
FAMILLE :
Il y a Papa et Maman, éreintés par la vie, les lèvres généralement bordées de reproches et de soupirs. Ils sont sévères, mais ils ont toujours été plus tendres avec elle qu’avec son frère, parce qu’elle est la petite soeur, la petite fille aux joues roses et à la bouche en coeur, la petite fleur que l’on veut protéger. Mais lorsqu’elle s’est faite mauvaise herbe, faisant rouler ses jupes pour les raccourcir, se faisant percer le nombril sans demander l’autorisation de personne, chipant les rares objets de valeur reposant dans le coffret à bijou de sa mère pour essayer de les refiler à des prêteurs sur gage, disparaissant une ou deux semaine pour squatter chez des « amis » et en revenir avec des traces de griffures dans les dos et les reins, ils ont vu rouges et ont été clairs : soit elle redevenait l’enfant sage qu’ils avaient gardé sous leur toit pendant seize ans, soit elle se débrouillait toute seule. Elle a décidé de se débrouiller toute seule et de se trouver un appartement étudiant où être tranquille, une chambre - qui se rapproche du taudis - dont elle paie le loyer une fois sur deux - elle s’en sort en faisant les yeux doux au propriétaire. Elle prend parfois un café avec lui ; ça fait plaisir au vieil homme d’avoir une compagnie fraîche et loquace qui s’éprend d’un rien, l’innocence incarnée dans une nymphette au jean troué au niveau des fesses, et ça fait plaisir à la jeune fille de ne pas avoir besoin de toucher physiquement cet homme pour lui plaire et rester dans ses bonnes grâces. Et puis elle l’aime bien, il a plein d’histoires à raconter, on dirait qu’il a fait toutes les guerres. Mais parce qu’on ne peut pas rester fâché éternellement avec Papa et Maman - surtout quand on a encore besoin d’eux, de leur tendresse, de leur chaleur, et un peu (beaucoup) de leur compte en banque, même si celui-ci n’est pas très rempli - elle est revenue leur rendre visite une fois, puis deux, puis trois, jusqu’à passer parfois des week-end et des semaines entières chez eux, dans sa jolie chambre dont la peinture rose s’écaille. Au final, son appartement est davantage devenu un bonus qu’un véritable logement. Elle préfère être chez ses parents. Au moins, il y a la télé, là-bas. Et il y a Cassie.
Tommy et Cassie, son frère et sa nièce. Elle les aime, de tout son coeur. Ok, Tommy est parfois un peu trop ours, un peu trop bourru, et il ne sourit jamais, alors quand elle est avec lui elle se force à rire deux fois plus, pour lui. Pour espérer voir une petite lumière briller dans ses prunelles. Pour alléger, ne serait-ce que quelques secondes, le poids qui semble accroché à ses épaules.
Avec lui, elle n’a pas besoin d’être charmeuse ; elle peut revenir l’enfant-clown qui se tort le nez et fait des grimaces improbables pour le dérider. Elle sautille à son bras, très fière d’être en vue en sa compagnie, parce qu’elle, elle n'a pas honte d’être soeur avec un ex-taulard. Au contraire. Elle passe le maximum de temps avec lui. Lorsqu’il est au bar, elle vient souvent squatter ; elle se pend à son bras ou à celui de Cash - elle a le droit, c’est le meilleur ami de son frère ! et, ahem… il lui plaît un peu, beaucoup, il dégage une aura d’interdit qui l’attire comme un papillon est attiré par un lampion -, bavarde avec Tanja qui la fascine, et parvint à se faire payer des tournées gratuites par certains clients amusés par ses piailleries, clients qui aiment bien l’aider à faire ses devoirs - ils se font mousser en montrant qu’ils savent encore maîtriser les mathématiques ou la littérature, et Jackie s’en sort avec des notes plus ou moins convenables. Elle les remercie toujours, et les baisers qu’elle claque sur leurs joues sont sincères.
Et puis parfois, elle enfile son costume de super-tata, s’occupant de Cassie quand Tommy n’est pas là. Elle la berce, lui raconte des histoires, embrasse son front, et fait tout pour que son frère puisse récupérer sa garde. Allant jusqu’à s’incruster chez Tommy, parfois, et vider toutes les bouteilles qu’elle déniche dans l’évier. Ou alors elle les donne à d’autres mecs, dont elle se fiche bien qu’ils finissent ivres morts sur la chaussée. C’est pour Tommy qu’elle s’inquiète. Seulement pour lui. Même si elle aimerait bien le faire taire, parfois, lorsqu'il l'appelle Jacqueline !

Anecdotes :
(1) Elle adore les animaux. Si elle s’écoutait, elle vivrait dans une véritable ménagerie, remplie de chats errants et de chien sauvés de l’euthanasie. Mais parce qu’il n’y a déjà pas de place pour ses affaires de sa chambre, elle se contente d’offrir des croquettes aux animaux qui vagabondent près de son appartement. Elle leur prépare aussi des petits bols en plastique remplis d’eau, et elle est toujours partante pour promener le chien du voisin. Dans un certain sens, elle est une princesse Disney moderne !
(2) Mais les princesses Disney ne s'amusent pas à charmer les inconnus qui leur plaisent pour essayer de les mettre dans leur lit, non ? Parce que Jackie, c’est ce qu’elle fait. Elle aime se sentir attirante, désirable ; elle n’a que dix-neuf ans, elle vient seulement de réaliser toutes les portes que lui ouvrent son jeune âge et sa beauté. Elle est passée de la gamine un peu clown, affublée de sourcils épais, qui vit en faisant rire les autres, à la jeune fille en fleur qui n’a plus besoin d’être drôle ou maligne pour attirer les regards. Il lui suffit d’une bouche gourmande, avide de découvertes, d’yeux de biche, de longs cheveux qui sentent la mangue et d’un corps vibrant de désir sous ses jupes courtes, pour obtenir ce qu'elle désire.
(3) Elle adore se faire offrir des cocktails compliqués, aux couleurs électriques, plein de jus bizarres et exotiques et parfois couronnés de chantilly et d’une cerise - comme des milkshakes, version alcoolisée -, mais en vrai, c’est surtout de bière qu’elle raffole. De la bonne bière blonde, mousseuse, qui dessine une moustache blanche au-dessus de ses lèvres.
(4) On l’accuse parfois - souvent - d’être une fille facile. Ça lui arrache de petites moues navrées, mais elle peine à comprendre l’insulte. Elle s’amuse, elle profite de tout ce que la nature lui a offert, pourquoi devrait-elle en avoir honte ? On lui a déjà dit qu’elle était une fille pour une nuit et pas pour une vie (coucou la citation skyblog), et ça lui a procuré une drôle de sensation dans le creux de l’estomac. Elle n’a jamais songé à se marier ou à avoir des enfants, mais c’est quand même bizarre à entendre. Ça renforce son sentiment que seul le présent compte, car le futur est envahi par la brume et la quasi certitude de finir seule. Ce qui lui fait un peu peur.
(5) Elle a tout de même un vague projet d’avenir : faire du théâtre. Jouer la comédie, ça l’amuse beaucoup, et puis elle sait attirer les regards, non ? Mais ce n’est qu’une idée floue, lointaine.
(6) Elle emprunte beaucoup d’argent aux gens autour d’elle. Elle fait parfois de petits boulots pour pouvoir les rembourser, s’improvisant serveuse de café ou de fast food - quand les propriétaires ne sont pas trop regardants sur son jeune âge -, mais elle finit invariablement par ne plus se présenter à son poste et par se faire virer.
(7) Elle est accro aux jeux vidéos. Quand elle ne pianote pas frénétiquement sur son téléphone - oui il y a de bons jeux sur mobile, tout à fait -, elle fait surchauffer son vieil ordinateur d’occaz’ pour mettre en charpie quelques ogres. Elle rêve d’avoir un vrai ordinateur de gamer et traîne parfois dans les conventions de jeux vidéos, où ses cosplays ont pas mal de succès et lui permettent de gratter quelques codes gratuits, ou un abonnement de quelques mois à un jeu en ligne, mais bon, tout le monde ne se laisse pas avoir.
(8) Elle adore son grand frère et a été profondément touchée par son arrestation. Lorsqu’il était en prison, comme une vengeance contre les autorités qui l’ont enfermé, elle s’est amusée à voler quelques petits articles dans les magasins - rien de bien onéreux : des vernis à ongle, des rouges à lèvres, des lunettes de soleil, glissés dans son décolleté - et n’a jamais totalement perdu cette habitude, même après sa libération. Encore aujourd'hui, elle fourre dans ses poches des articles pas très chers dans les magasins, comptant sur son visage angélique pour ne pas se faire soupçonner par les vigiles. Il lui arrive même de faire les poches des gens dans la rue ou de ses amis. Elle le cache à son frère, de peur de sa réaction.
(9) Elle est très curieuse, plus curieuse qu’un chat ; elle adore découvrir de nouvelles personnes, de nouveaux lieux, de nouvelles expériences, et n’a aucun problème à sociabiliser, tant elle pose des questions et trouve toujours quelque chose à dire. Elle aime montrer aux autres qu’ils l’intéressent, mais elle aime aussi intéresser les autres ; elle est flattée par l’attention qu’on lui porte et se laisse facilement avoir par ceux qui lui promettent la lune. L'opportunisme, ça marche dans les deux sens !