Invité Invité 
 |  Sujet: solstice days  Mer 25 Oct - 11:06 | |
| 
Бо Бойков
(then lovers hastily are drawn to one another, vague and dreaming,)
-- -- -- -- -- -- -- -- --
prénom et nom: Boris. Ce n’est pas le prénom d’un ancêtre qu’on honore, ou qu’on n’essaie de ne pas oublier, non. Les ancêtres, on préfère les oublier, pour ne pas rouvrir des plaies mal cicatrisées. Boris, c’est un hommage. C’est d’après Boris Pasternak, l’idole de babushka, l’auteur du Docteur Zhivago. Mais Boris, c’est pas très beau, c’est pas très agréable à l’oreille, surtout avec un accent russe, un accent dur, un accent grave. Mama l’a toujours appelé Bo, alors c’est resté… Boykov, c’est le nom de nana, un homme qui fait figure de mythe un peu flou, un homme du passé qui n’a plus beaucoup d'écho dans le présent. âge et date de naissance: Vingt-sept ans. Un âge maudit, dirait babushka, parce qu’il avait vingt-sept ans aussi, nana, lorsqu’il a été retrouvé dans la Moskova. Il est né un 21 juillet, en plein été, et babushka avait plein de choses à dire, à propos de ces étés américains. lieu de naissance, origines: La mère patrie, il n’y a jamais mis les pieds, Bo. Babushka en parlait sans se lasser. Elle en parlait d’une telle façon qu’elle fascinait son audience à chaque récital. Elle en parlait avec la voix tremblante de nostalgie. Elle rêvait d’y amener Bo, un jour. De fouler à nouveau les pavés du quartier de son enfance. Mais elle est partie avant de pouvoir y songer plus sérieusement. Peut-il qu’il s’y rendra, seul, pour réaliser le rève de sa babushka… Ses origines russes, Bo en est fier, grâce à sa grand-mère, même s’il ne sait pas ce que ça veut dire, d’être russe, à part sortir une bouteille de vodka de nul part. Sa patrie, c’est les États-Unis d’Amérique. Sa ville natale, c’est New-York. Ce n’est pas la Russie, ce n’est pas Moscou. occupation: Babushka racontait que, dans une autre vie, elle avait été infirmière. Pendant la guerre. Pendant des temps difficiles. Elle n’avait pas vraiment eu le choix, au début, puis elle y a pris goût. Peut-être que Bo a trop écouté sa grand-mère. Son sourire, habituellement timide, était plein de fierté lorsque Bo lui a annoncé qu’il allait faire le même métier qu’elle. Parce que s’occuper des autres, c’est ce qu’il fait de mieux. S’occuper des autres, ça l’aide à se sentir utile. Ça ne paie pas assez pour faire taire les créanciers. Ça ne paie pas assez pour éponger les dettes qui continuent à s’accumuler. statut, orientation sexuelle: Il a eu besoin de temps, Bo. Il a eu besoin de temps pour comprendre que la seule chose qui l’intéresse, chez les femmes, chez certaines femmes, c’est le désir charnel. Il n’a aucune attirance romantique envers elles. Il n’a jamais réussi à éprouver autre chose que l’envie de partager quelques instants de plaisirs. Sans lendemain. Sans frissons. Sans émotions. Ses yeux, ils se sont plus souvent attardés sur des formes masculines. Bo n’a éprouvé de réels sentiments que pour des hommes, et babushka et mama l’ont très vite compris. Elles l’ont tout aussi rapidement acceptés, bien que babushka rêvait d’un beau mariage selon les rites juifs. La fusion de l’âme des deux mariés, le verre brisé… Elle a toujours gardé cette amertume en elle. C’est un beau gâchis, qu’elle pensait, sans le dire à haute voix pour ne pas blesser son petit-fils. traits de caractère: Il sourit, Bo, parce qu’il aime la vie, même si cette dernière ne lui montre pas le même enthousiasme. Il sourit, même quand le responsable du service financier de l’hôpital toque à la porte entouré d’avocats pour lui rappeler qu’il n’a pas payé les soins de sa babushka. Même quand il retourne l’appartement dans l’espoir de trouver quelques pièces perdues. Aucun obstacle n’est insurmontable, il faut juste y laisser quelques plumes, et continuer de l’avant. La vie, elle ne lui fait aucun cadeau. Mais il aime vivre par dessus-tout. Alors Bo, il est toujours souriant. Il rit. Il s’amuse. Il est toujours joyeux. Jamais sombre. Jamais seul dans son coin. Il est combattif, et ne part jamais perdant, même s’il ne se couvre jamais d’illusions : il sait ce qu’il vaut. Il sait qu’il ne pourra jamais viser plus haut. Il sait qu’il ne faut pas perdre trop de temps à rêver, même s’il aime ça, rêver. Non, il ne sera jamais docteur. Il n’aura jamais de quoi payer une belle maison à sa mère. Non, il ne rencontrera jamais le prince charmant. Il le sait. Pour autant, il est toujours optimiste. Il vit au jour le jour, pleure lorsqu’il ne peut retenir ses larmes, et rit le reste du temps… C’est le plus important. Affronter le quotidien avec un sourire. Toujours. Il est simple, Bo, il vit une vie simple, avec les armes qu'il a, même s'il décrocherait une étoile pour sa mère, s’il le pouvait, pour qu'elle puisse enfin avoir tout ce dont elle mérite. Il est sans doute un peu trop naïf aussi. Bo, c'est un astre irradiant, autour duquel on se réchauffe, autour duquel on gravite quelques temps pour recharger son énergie, mais Bo, c'est aussi une étoile fuyante, qui a peur de la monotonie, qui a peur de la corde au cou, qui a peur de l'ennui. Bo, c'est quelqu'un qui veut vivre. Pleinement. groupe: pléiades.
- la tête tournée vers les étoiles -Il se rappelle… … Le regard de sa babushka le transperce. Il n’a pas besoin de lever la tête pour le ressentir. Il est grand, Bo, du haut de ses quatorze ans, mais il se sent ridiculement petit face à elle. Il disparaîtrait dans un coin de la pièce, s’il le pouvait. Mais il est figé. Il attend… Elle trône sur son fauteuil de velours, usé avec le temps, les doigts entremêlés sur ses genoux, comme elle le fait la plupart du temps. Il ne voit que ses mains. Bo a baissé la tête. Ses yeux ne peuvent pas se détacher de l’index droit de babushka, ivre d’impatience, ivre d’exaspération, qui mimique le bruit de la trotteuse, qui court dans le carillon mural. Il comprend le message. Il sait ce qu’elle attend de lui. « Lève la tête, sois un homme ». Elle le lui a tellement dit. Les mots lui viennent naturellement à la tête, en russe. Ils semblent plus grave, en russe. Plus tranchant. Bo lève la tête avant qu’elle ne le lui demande. Ce simple geste lui demande un courage énorme. Mais il sait que derrière la rage, babushka cache un amour débordant pour ton petit-fils, et ça le fait sourire. Un petit sourire, au coin des lèvres, qui s’éteint lorsqu’elle hausse les sourcils, d’une telle façon qu’il comprend ce qu’elle pense. « Vy dumayete, chto nastalo vremya ulybat'sya? ». Bien sûr que non, ce n’est pas le bon moment pour sourire… Il se rappelle que sa grand-mère pouvait le terroriser. Il a été étonné de voir autant de personnes, aujourd’hui, réunis autour du cercueil de babushka. Les quelques femmes présentes se sont rassemblées entre elles, sauf mama. Elle s’agrippe aux bras de Bo pour ne pas tomber. Lui, il reste droit. La tête haute. Comme un homme. Et il sourit. Il sourit, parce qu’elle n’aurait pas voulu le voir pleurer pour son enterrement. Sa mère cherche son regard. Elle lui demande, perplexe, si c’est le moment de sourire. – Da, mama, c’est le bon moment, qu'il murmure en russe.
Il se rappelle que, …
… ce jour-là, il ne l’avait jamais vu aussi en colère. Elle attendait qu’il s’explique. Babushka avait ce don inné de faire parler les gens, et elle savait manipuler ses silences pour leur faire dire ce qu’elle voulait. Ce silence-là, il voulait dire « parle ». Explique toi. Justifie toi, même s’il n’y a aucune justification à ton acte. Il le sait bien. Il sait que, qu’importe ce qu’il pourra dire, ce ne sera pas suffisant. – Je voulais simplement faire un cadeau à mama, je voulais qu’elle ait quelque chose de beau à se mettre, c'est son anniversaire, babushka ! Inutile d’essayer !… Ce jour-là, il avait volé un foulard dans un marché. C’était un beau foulard, avec des brodures, et la matière était légère entre ses doigts. Il s’en rappellera toujours. Il était si désespéré de ne pas pouvoir acheter quoi-que-ce-soit pour l’anniversaire de sa mère, puis si content de pouvoir faire plaisir à sa mère. C’était sa seule motivation. Faire plaisir. Que sa mama lui sourit et l’embrasse sur le front en se mettant sur la pointe des pieds. C’était tout ce qu’il voulait. Mais babushka… Babushka a compris que Bo avait volé le foulard. Il ne l’a jamais vu aussi énervé que ce jour-là, mais ce n’était pas le pire. Le pire, c’était la déception. C’est babushka qui a élevé Bo, dans la tradition russe, dans la religion juive, qu’il pratique aujourd’hui. Elle lui disait qu’il faut vivre avec ce que Dieu daigne offrir dans sa générosité. Qu’il faut toujours être droit. Ne jamais se résoudre à des solutions extrêmes. Voler, ce n’est pas ce qu’elle lui avait inculqué. La déception dans ses yeux, dans sa voix, … lorsque Bo avait décelé cela, son sourire avait brûlé. Les larmes était montées. Parce qu’il avait honte. Ce jour-là, elle avait forcé son petit-fils a retourné au marché et à rendre le foulard. Bo l’avait fait, et quand sa mère était rentrée du travail, le seul cadeau qu’il a pu lui faire était son sourire et sa joie de vivre.
… – Izvini… Je n’ai rien pu t’offrir… qu’il lui avait-dit, en russe. Il pouvait sentir le regard de babushka.
– Toi, ta babushka, un bon repas ? C’est tout ce qu’il me faut ! … Il sourit, Bo, là devant le cercueil. Même s’il n’a jamais ressenti un vide aussi immense. Il y a une dizaine de personnes. Bo les reconnaît pratiquement toutes. Quelques visages sont plus familiers que d’autres. Il en avait presque oublié certains. Une petite partie des tout aussi petites communautés russe et juive s’était réunie. Mais il y a surtout les Bucharan. Madame et madame Bucharan. En croisant leurs regards, il ne peut s’empêcher de sourire davantage. Son cœur se réchauffe. De tous ses patients, ce sont les seuls à s'être déplacés. Ses yeux cherchent une autre silhouette, très familière celle-ci. Andrea. L’italien. Iital'yanskiy, comme dirait babushka, à qui il s’était confié, un soir, après quelques verres de vodka. Il le voit. En retrait. Iital'yanskiy, l’italien. « Mon italien », qu’il lui soufflait, à babushka, rêveur, toujours après quelques vodkas. « Ne te fait pas illusions », qu’elle lui disait.
Il reporte son attention sur le cercueil. Sourire aux lèvres. Sourire pour duper les larmes. Joie qui s’oppose à la tristesse. Le vide, surtout. Le précipice… Il sourit. - - SOYONS AMIS:
prénom/pseudo: low. pré-lien/inventé: pré-lien d'andrea. c'était comment ta journée? c'était long. le mot de la fin: vacances (bientôt). - Code:
-
<cp>arthur gosse</cp> - bo boykov
Dernière édition par Bo Boykov le Jeu 26 Oct - 7:00, édité 17 fois |
|
