( topic commun ) course illégale

Il est déjà bien entamé lorsqu'une gonzesse plutôt bien roulée lui signifie qu'elle se rend dans les bas fonds de la ville et qu'elle le soupçonne ne pas avoir assez de cran pour la suivre. Nonchalant, Ryker quitte le bar, plante son regard sur le bas de ses reins tout le long du chemin. Quelques mètres en arrière pour profiter de la vue, ce n'est qu'au bruit des moteurs que le brun redresse la tête pour percevoir une foule de gamins surexcités mais aussi de racailles qu'il arrêtait autrefois. Aujourd'hui, le maton n'a plus aucun avec de ces histoires de justice. En réalité, il se surprend à ne plus en avoir rien à foutre. La biche qu'il avait dans le viseur disparaît dans le rassemblement alors que lui reste à l'écart. Un type lui fait comprendre que s'il veut rester sans soucis, il lui vaut mieux parier ; ce que l'homme fait en jetant par les fenêtres le peu de fric qu'il possède. Sa bière à moitié vidée à la main, son regard se tourne vers cette silhouette à ses côtés. Ça te dit de parier avec moi lequel se crashera le premier ? Vingt balles que l'autre clampin avec sa veste en cuir arrive pas au bout du circuit. Un sourire cynique aux lèvres, il lui tend sa bouteille de bière comme pour signer le pacte secret qu'ils sont en train de passer. L'haleine chargée, le regard ailleurs, ce soir Diaz a bien l'allure de ces connards que l'on préfère savoir loin de soi.

Les mains dans le poche, Nikos regarde avec envie les bagnoles rutilantes qui s'apprêtent à concourir. S'il avait de la thune, s'il avait du temps, s'il avait la caisse : il l'aurait fait sans aucune putain d'hésitation. Mais le moteur de sa vieille Chevrolet n'y survivrait pas et c'est le genre de course qui se prépare à l'avance. Il peut pas s'empêcher d'imagine la passion qu'il aurait mis à se préparer à un événement pareil. L'effervescence, l'odeur de la poussière, de l'essence et le bruit des moteurs qui ronronnent. Tout ça l'attire, l'excite, titille son envie d'adrénaline. Il se voit bien derrière le volant, à user de vitesse, à flirter avec la mort. Voir ses concurrents dans son rétroviseur, rentrer dans cet état de transe que seules les expériences de mort imminente sont capables de vous donner. Il aurait adoré ne serait-ce que filer un coup de main à un de ces types pour bricoler leurs bagnoles. Il a vu la tronche des pilotes et aucun ne lui donne particulièrement envie de parier sur lui. Il a souvent remarqué que c'était les mecs qui avaient le moins l'air de savoir qu'ils faisaient qui s'en sortaient le mieux. Il voit déjà des têtes familières parmi les clients du Lyon, certains le saluent d'un signe de tête, un autre est allé jusqu'à lui claquer amicalement le dos. Il a surtout hâte que al course commence. Alors il attends, patient, le top départ. Sur le côté. Regarde la foule du coin de l'oeil et navigue sur son téléphone appuyé à un food truck qui propose des hots-dogs à l'eau de vaisselle.

« J'sais pas trop si je vais y aller », bien sur que tu vas y aller, tu peux pas te permettre de rater ça. Et si jamais il s’y passe quelque chose de grand ? Quelque chose de bien ? Le genre de truc qui fait parler pendant des années entières ? tu t’en voudrais à mort de ne pas avoir assisté à ça. Alors oui t’ira à cette course de voitures, pas très légale. T’avais eu l’information par Ben, ou son pote, tu sais plus trop, le bruit court maintenant dans tout le campus. C’était ce soir là, à la sortie de la ville. T’arrive en trottinant, après tout le monde car ton connard de patron n’avait pas voulu te laisser partir plus tôt –même s’il n’y avait plus un chien dans le restaurant depuis une demi-heure, il avait toujours une bonne raison de vous faire rester-. Tu traînes autour des voitures, t’écoute les cris des bookmakers, le ronronnement des bolides. On dirait un film. Manque plus qu’une pétasse en talon haut et en mini short pour donner le départ. Ah non. Non elle est là aussi. Tu ricanes en les observant, toi tu fous pas mal de la course, de qui vas gagner, de ceux qui vont prendre un max de blé et de ceux qui vont tout perdre n'a jamais été fan des jeux d’argent, trop de risques à ton gout-. Toi t’es là pour l’ambiance, pour les gens survoltés, pour la bière bon marché qui coule à flots. Tu plaques ta pièce d’identité sur le comptoir improvisé, commande une pinte. Tu files un billet au gars, récupère ta pièce d’identité, attrape celle qui traîne à coté de tes mains. Tu reconnais le gars. Enfin non. Tu reconnais surtout le petit bout de plastique, la pièce contrefaite. Ta bosser dessus tout un dimanche après-midi dans le sous-sol chez ta mère et Patrick. C’est toi qui as vendu cette fausse carte. Tu te souviens plus du gars, ce Sil, mais une tignasse blonde comme les blés ça se remarque, ça se repère. Tu le cherches dans la foule, le retrouve à quelques pas. « Salut ! », peut-être bien qu’il se souvient pas de toi ? après tout tu l’as vu qu’une fois. Tu lui tends sa carte, ricane un sourire aux lèvres. « C’est une belle contrefaçon », tu te marres à ta propre blague, trempe tes lèvres dans la bière. Heureusement que c’est toi qui es tombé dessus…

@Sil Myers

Une course de voiture. Bon moyen pour se jeter dans l’bain. Pour retourner dans l’milieu. Celui du fin fond de Night Falls. Les habitués du Sinners que t’as pas croisé depuis trop longtemps. T’as préparé un peu d’fric pour miser. Mais le fric a disparu sans même que t’ai le temps de faire quoi que ce soit. Le voleur qui se fait voler. Putain de blague. Tu cherches dans toutes les poches avant de te rendre à l’évidence. Un de ces connards t’as piqué ton portefeuille. Et bon retour !

Elle débarque comme une fleur alors que t’imagine avec attention comment tu tortureras la personne qui t’a volé si tu l’as retrouves. Froncement de sourcil. Pourquoi elle a ça elle ?! « J’vois pas d’quoi tu parles. » Tu récupères sèchement la carte d’identité qu’elle tient dans sa main. Cette carte, tu l’as fais y’a deux ans. Avant d’passer la majorité. Tu sais bien que t’as une gueule de gamin dessus. Que n’importe qui se penchant un peu sérieusement dessus te rirait à la gueule. Mais tout le monde s’en branle dans le quartier. On t’servait de la bière à quinze ans. Suffit juste de savoir où aller. Et connaitre les bonnes personnes. Ce qui compte, c’est surtout que cette pièce d’identité, elle était dans ton portefeuille. « Puis j’veux bien voir la tienne hein. T’as l’air d’avoir douze ans. » Remarque désobligeante que tu lâches en la regardant de haut en bas. C’est pas complètement faux. Elle a au moins autant de seins que Nora. Autant dire que ça se bouscule pas au portillon. « T’as trouvé ça où ? » T’es énervé. Et insulter la fille qui insinue que t’es pas des plus légal n’est probablement l’idée du siècle. Surtout considérant que ton portefeuille a des chance d’avoir été abandonné par loin de la carte qu’elle a retrouvé. Dépouillé de l’argent certes. Mais quand même.

@Janis Black

elle a pas assez de sous pour parier quoi que ce soit, mais si elle le pouvait, elle mettrait un bon paquet de blé sur son oncle, lui qui attends le top départ, reluquant la fille en mini jupe de la tête au pied comme le gros pervers et alcoolique qu'il était. depuis toujours et à jamais il garderait cette réputation, le gérant du cygnus n'était qu'un abruti, et gina, elle elle bossait là-bas simplement car elle ne pourrait rien faire des autres, ses rêves de grandeurs envolés dès que sa mère a été admise à l'hôpital. la situation ne s'arrangeait pas. alors elle était venue ici, voir l’événement, soutenir son ignoble oncle, oublier ses histoires, passer du bon temps, mater quelques mecs - même si ceux qui se trouvaient ici n'étaient pas forcément de bonnes fréquentations (pour ne pas changer).
habillée d'un short en jean déchiré, d'un top, de vieilles baskets, accompagnée d'une casquette noir à rayures, elle était tout à fait dans le thème de cette journée : la nonchalance. car tous les participants aujourd'hui n'étaient que des débiles en manque d'adrénaline dans leur pauvre petit quotidien désastreux. c'était crescent heigts.

en attendant, la brunette décide d'aller se prendre un hotdog indigeste accompagné de frites grasses. elle ne prenait jamais de poids, alors autant en profiter. après ça, elle irait se prendre une bonne pinte de bière pour faire passer toutes ses cochonneries. elle paya le vendeur d'un billet abîmé présent dans sa poche depuis des millénaires et s'appuya au foodtruck en observant les participants se mettre en place. un mec de la ville @nikos avergopulos - aucun étranger ne pouvait être ici sous peine de s'ennuyer à mourir, était à côté d'elle, les yeux rivés sur son téléphone. ça lui fit penser que le sien était encore sur sa table de nuit, déchargé de la soirée de la veille.

" t'es venu parier sur quelqu'un ? je te conseille d'oublier le gros tas d'en face." si son oncle l'entendait, elle le sentirait passer, des insultes jetées à la figure de cette nièce qu'il ne supportait plus. mais il n'était pas là pour surveiller ses gestes et ses paroles. elle prit une bouchée du hot dog et le regretta amèrement. " putain, c'est encore plus dégueulasse que ce que je pensais. " à la limite de cracher par terre, elle se retint, elle était déjà assez mal vue dans la ville pour en rajouter une couche.

Spoiler:

Les yeux rivés sur son feed Instagram qu’il fait défiler sans jamais liker, Nikos regarde sans regarder, perdu dans ses pensées lorsqu’une nana sortie de nulle part l’aborde. Il lève la tête, se demandant si ça pouvait être un visage familier, mais non. Une nana random qui n’avait pas l’air accompagnée, exactement comme lui. Elle lui conseille de ne pas parier sur un mec qu’elle lui désigne d’un bref coup de menton. Le grec porte son regard vers le type en question et l’ironie veut qu’il le connaît. C’est un fidèle client de son bar, de ceux qu’il apprécie pas particulièrement d’ailleurs et qu’il ignore la plupart du temps. Un très gros consommateur quoique mauvais payeur. Il est souvent obligé de lever la voix pour qu’il vienne régler sa note au comptoir. Chose qu’il fait 99% du temps en rechignant. Oh ouais, je le connais. C’est bon client de mon bar. Je risquais pas de parier sur lui effectivement, je pense qu’il a de la bière Bud à la place du sang. Tu le connais ? L’idée que ça puisse être son père lui traverse l’esprit et ça l’emmerde un peu pour elle. Avoir un white trash en guise de daron ça doit pas être facile tous les jours, surtout dans une ville comme Crescent où les ordures sont plus répandues que les bourges. Nikos en sait quelque chose, ils viennent tous se réfugier devant son comptoir, la vague à l’âme. il la fixe ensuite tandis qu’elle enfourne son hot dog et grimace. Il sait à quel point ce food truck peut être dégueulasse, il sait aussi que niveau hygiène ils approchent de zéro mais Nikos se retient de donner son avis. Jusqu’à ce que la fille témoigne de son dégoût. Nikos ne peut pas s’empêcher de lâcher un petit rire. Ouais leur hot-dog sont dégueulasses, t’auras mieux fait de manger avant de venir ici. A moins que t’ai envie de faire une intox alimentaire. Ils vendent de la bière bien fraîche en face si tu veux faire glisser tout ça. C’était déjà ça de pris. 

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