maintes intentions / niaran

Ça le fait sourire ces gouttes de pluie qui ruissellent sur son front. La sensation d’froid qui s’empare de sa nuque lorsqu’elles se faufilent sous son col. Il se surprend à reconnaitre que rien ne le gêne, il pourrait se faire à toutes les situations, plus ou moins confortables. Ça lui fait penser à la sueur qui perle lors de ses combats. L’effort est intense, pendant plusieurs longues minutes, un moment qui se prolonge tant qu’un des deux chiens battants n’est pas à terre. L’nez dans la boue. C’est toujours la même surprise quand un coup bien placé n’est pas prévue à l’avance. On sent la fin du match arriver quand les corps parlent d’eux-mêmes. Il a besoin de thune Aran, trop longtemps qu’on n’a pas parié sur sa gueule, donc les finances en pâtissent. Il s’nourrit d’un rien, chope dans les échoppes et boit l’eau des robinets du bar. Il y a quand même ce billet dans l’fond de sa poche pour aller boire verre, toujours là aux aguets.  Tout le monde est au courant, il ne sait pas faire les bons choix Aran. Il est tombé dans le piège de l'argent facile trop tôt, il a pris la mauvaise décision dès le départ.
alors il se retrouve dehors, sous la pluie battante à attendre une chimère aux cheveux bruns. un rêve affreusement irréaliste qu'est de conquérir une femme qui ne souhaite aucun lien avec lui. c'est le trouble dans sa vie, mais il ne fait rien pour prêcher sa paroisse. Préférant laisser ses pulsions dévastatrices prendre le dessus à la moindre contrariété. Il ne veut rien lâcher le loup, reviens inlassablement flairer sa proie. Gâcher encore un peu plus la relation entre Nevan et lui, sans jamais vouloir s'en rendre compte. Son regard se perd contre les parois du bâtiment, il ne sait pas à quel étage elle vit, mais il est là, juste devant. Il attend l'insaisissable sans sa permission encore une fois. Perdu dans le quartier, des heures à écoulées pour que le temps passe plus vite, il veut la voir encore. Mais pas au sinners non, dans un autre contexte cette fois. La voir sous forme humaine et non charnelle. Un brin de naturel dans ce monde de néon et de danse du pêché. Il ne regarde pas l'heure, le temps qui passe ne semble pas le déranger au contraire. Il piétine le pavé en attendant que la porte daigne s'ouvrir pour la voir enfin apparaître. Et au bout d'un certain temps, une silhouette s'échappe de la porte, il se fait tard le visage ne se fait pas voir. Elle est brune, femme cachée sous un large manteau. Il s'approche soudainement le fauve, sans annoncer sa venue. Jetant son énième mégot de côté, il sourit de la sentir enfin près de lui. Sa main se pose sur son épaule, il est la un peu trop près, sans vraiment regarder les détails. Le visage se montre enfin, un peu tard, il a déjà bercé le silence du prénom : Nevan. Le souffle est court, presque suffoquant. Mais il ne retrouve pas ses traits qui l'ont marqué, il ne voit pas l'opale foncé de ses yeux en retour ni sa bouche en cœur mainte fois embrassée dont le souvenir resté accroché. Non, c'est une tout autre femme qui se dresse devant lui malgré quelque détails qui ne lui sont pas inconnus.

Maintes Intentions

Niaran

“You will hear thunder remember her, and think : she wanted storms.” 

« Aran »  C’est lui. Elle hoche la tête. « J’vois. » Le type dont sa meilleure amie lui parle parfois. Ce type qui est le feu et le vent à la fois. Intense, puissant, mais pas toujours loin. C’est flippant, quelque part. Vraiment pas rassurant de le savoir rôder autour de l’appart’. Il sait où elle habite ? Mais pourquoi il est là dehors sous la pluie ? Ça lui va pas, Niamh. Ça lui colle des frissons dans le dos, c’pas un comportement sain, ça… Et encore moins safe pour Nev’. Mais elle ne peut pas s’empêcher de penser aux premiers jours après que son copain lui ait annoncé qu’à présent ils feraient une pause. Elle aussi, elle faisait exprès de passer dans le coin, pour espérer tomber sur lui, par ‘pur hasard’. Quelque part, y a quelque chose de touchant chez Aran, quelque chose qui résonne en elle. C’est ptètre ça qui la fait sourire. Il grogne, mais elle ne se décontenance pas, enfonce juste ses mains dans sa poche. « Elle est au sinners ? » Elle hausse les épaules, la brune. «  J’en sais rien, elle travaille pas ce soir, en tout cas. »
Mais le Aran, il s’arrête pas là, y a une lueur dans ses yeux, y a son visage qui a envoyé pleins de signaux que Niamh sait pas trop interpréter. Elle recule un peu quand il lui crache sa question à la figure. «  Woh. Eh. Doucement. J’en sais rien moi… » Elle fronce les sourcils, Niamh. Ça tourne pas rond, là. C’est pas bon. Le type, on dirait un drogué en manque. Elle garde la distance. D’un coup, elle se dit que c’était peut-être pas une bonne idée de s’être arrêtée. Qu’elle aurait du tracer sa route et baisser la tête, le laissant planté là. Mais en même temps, si Nevan se ramène…. Elle veut même pas s’imaginer ce qu’il serait capable de faire. Y a quoi comme choix ? « -  Je sais pas ce qu’elle fait, Nevan, mais je doute qu’elle soit de retour pour la soirée. » Ça tourne à cent à l’heure dans sa tête. Nevan, c’est un oiseau libre. Elle vole, elle butine, elle se pose pas. Ce gars-là, c’est clair qu’il veut plus que ça quand l’idée même que Nev’ aille voir ailleurs, lui écorche autant les cordes vocales. Niamh, elle tangue sur ses pieds, se balance, pointes, talons. Puis elle s’arrête en se penchant vers ce type. « J’allais m’acheter des clopes, tu peux m’accompagner, s’tu veux. T’as l’air d’avoir besoin d’aide. De parler ou j’sais pas trop quoi. » Ouais, de l’aide. C’est exactement ça, ce type a besoin d’aide…. Dans quoi tu t’embarques, Niamh ?

(c) DΛNDELION

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Maintes Intentions

Niaran

“You will hear thunder remember her, and think : she wanted storms.” 

Est-ce la frustration de ne pas la voir devant lui qui le fait réagir de la sorte ? Probablement. Il s’attendait à retrouver ces yeux noirs légèrement amandés et ces lèvres pourpres qu’il commence à connaitre par cœur. Mais rien de tout cela, bien loin de ne pas apprécier la beauté de cette femme qui ne lui ait pas inconnue, il est quand même surpris et déçu de ne pas être tombé au bon moment. Peut-être va-t-il devoir attendre encore un moment avant de la croiser, ou cette jeune femme sera-t-elle la clef qui l’emmènera jusqu’à Nevan ? En tout cas, Aran n’hésite pas à sauter sur l’occasion pour la questionner, un peu trop brusquement. Difficile d’y mettre les formes, il n’essaie même pas qui à passer pour un homme étrange. C’est sûrement ce qu’il est au fond, malgré l’honnêteté qu’il met dans ses paroles. Son air de batard  le fait aboyer sans qu’il ne s’en rende compte et elle devient méfiante, sourcils froncés, bouche fermée. «  J’en sais rien, elle travaille pas ce soir, en tout cas. » Rassuré d’en savoir un peu plus sur son emploi du temps, les traits de son visage se lissent un peu plus. Sa main vient frotter son front machinalement, signe de soulagement qu’il ne tente pas de dissimuler. « Woh. Eh. Doucement. J’en sais rien moi… »  Ses yeux se perdent dans l’horizon, il la sent agacée par sa réaction, sa manière de lui parler et elle a raison. Un léger pincement se fait ressentir dans le palpitant en l’entendant lui dire qu’elle ne sera pas présente ce soir. Il a attendu pour rien sous la pluie, son regard se vide un instant, perdu à la pensée qu’elle puisse être avec quelqu’un d’autre.  « J’allais m’acheter des clopes, tu peux m’accompagner, s’tu veux. T’as l’air d’avoir besoin d’aide. De parler ou j’sais pas trop quoi. » ces paroles lui font retrouver son contact après un léger silence. Un sourire s’arque sur son visage, besoin d’aide ? L’idée te faire rire car tu n’as pas pour habitude de demander de l’aide à qui que ce soit. A ce moment précis, il est plus du côté « je ne sais pas quoi » de la situation. Machinalement, sa main passe dans sa poche pour y chercher son paquet de cigarette. Il en glisse une entre ses lèvres avant tendre la boite vers son interlocutrice. « En attendant, prends en une et je peux savoir quel est ton prénom ? » Mettre un nom sur un visage est une chose agréable, peut-être que la réponse suffira à se souvenir enfin. C’est presque une excuse, et puis il pas grand-chose d’autre de prévu de toute façon. « Je te suis » Il n’engagera pas la conversation, parler de Nevan juste pour en parler ou même évoquer leur situation est d’autant plus oppressant. « Tu vis avec Nevan ? » pure curiosité.

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Maintes Intentions

Niaran

“You will hear thunder remember her, and think : she wanted storms.” 

Y a mille expressions qui passent sur le visage d’Aran, mais celles-ci, heureusement, tendent à s’adoucir. Niamh a jonglé, a joué avec le feu et a tout juste évité de se brûler… pour le moment seulement, puisqu’elle continue. Elle s’était éloigné du brasier, du volcan qui attend la moindre secousse pour exploser... pour finalement revenir. Parce que s’il embrase Nevan, Niamh veut être non loin pour la récupérer et panser ses plaies. S’il vient la brûler, carboniser ses chairs, Niamh se mettra en travers de son chemin. Pas touche. Pas touche à sa moitié. Pas touché à son deuxième poumon. Pas touche. Elle glisse, Niamh. Elle disparaît, réapparaît. S’interpose. Contrôle comme elle peut, de loin. Marionnettiste avec ses baguettes. A distance. Mais novice. Elle ne s’y prend pas forcément bien, s’y abîme, elle aussi. Il sourit, Aran, quand elle soulève l’idée qu’il aurait besoin d’aide. Ça le fait rire, même. S’est-il encré Nevan aussi profondément sous le derme ? La morsure de la morphine s’est elle à ce point étendue qu’elle s’est estompée et qu’il en recherche à nouveau, à tout prix, le contact ? Parce qu’il reste, le chien. Il reste sous la pluie, mais près de Niamh. Espérant sans doute que la présence de la demoiselle invoquera sa belle. La belle et le clochard, hah. Léger sourire en coin à cette idée. C’est presque ça. Sauf que Nev’ ne vit pas dans un manoir, ne joue pas du piano et ne se pose pas, mélancolique, à la fenêtre qui surplombe la rue. Nev’ est sauvage et farouche. Nev’, c’est elle qui a adopté Niamh et pas l’inverse. Nev’, on force pas, ça marche pas comme ça. Ce sont des histoires d’hypnose. Si tu te laisses pas sombrer, si tu résistes ou si t’espères tout gérer, parce que toi, d’habitude, tu gères. Ça marchera pas. Elles, ça s’est fait naturellement, sans que l’une ne coure après l’autre. Un coup d’œil vers lui. Il ne court même plus. Il se précipite, se laisse tomber, pousse sa présence dans l’ombre de Nevan. Jusqu’à dépanner une cigarette pour Niamh, en lui tendant le paquet après s’être lui-même servi. « - En attendant, prends en une et je peux savoir quel est ton prénom ? » Elle hoche la tête, s’en empare d’une, qu’elle allume avec un de ses briquets qui traîne dans sa poche. « - Merci. » Elle range le briquet. « - Moi c’est Niamh. »  Fumée recrachée sous le ciel pluvieux. Elle sourit enfin et d’un mouvement de la tête indique la direction qu’ils vont prendre. « - Je te suis » Une main dans la poche, l’autre qui tient la cigarette. La capuche toujours sur la tête, leurs ombres glissent sous les lampadaires. Théâtre chinois sur fond d’ors et d’ocres, tentatives vaines des luminaires pour imiter des soleils factices tous les dix mètres. Elle parle pas, Niamh. Pourtant, des centaines de questions lui brûlent les lèvres et se mêlent au goût du tabac. « - Tu vis avec Nevan ? » Elle hoche la tête. « - Yep. Depuis quelques temps, déjà. Avant que vous ne vous rencontriez, je crois. » Comme pour lui dire, j’étais là avant toi. T’es sur mon territoire.
Elle remarque l’absence de goutte, que la pluie a enfin cessé de tomber et finit par rabattre sa capuche. Accalmie. La lumière se pose alors enfin sur son visage démaquillé et sur sa crinière brune. Elle inspire, expire ses bouffées de fumée avant de rebondir. « - Elle est quoi pour toi, Nev’ ? » Ça lui brûle presque les lèvres de le demander. Comme si ces mots-là étaient poisons sur le bout de sa langue. Comme un pressentiment qu’elle n’aimera pas trop trop la réponse. A voir, ça pourrait lui donner des pistes sur comment éradiquer le virus, parce qu’elle ne veut pas avoir à pousser Ali à l’empêcher de s’approcher des filles de Nevan en particulier. D’autant plus que le garçon ne sera pas là pour l’empêcher de l’approcher en dehors du Sinners, puisqu’il sait où habite Nevan. Dangereux, vous dis-je, mais Niamh n’a pas la moindre idée de la puissance de ses flammes.  

(c) DΛNDELION

Cadeau pour la patate qui a édité son post :