leurs caresses font pousser des fleurs (zéphynthe)

« Nolan, arrête de pleurer. » L'gosse, il a de la fièvre. Zéph, il sait pas trop quoi faire, parce qu'il était pas préparé pour gérer un gosse, parce qu'on lui a imposé et bien qu'il est hors de question que Nolan aille vivre avec une famille qu'il ne connaît, c'est pas tous les jours simple.

Et le gosse continue de pleurer,
alors que les yeux de l'adulte se posent sur une simple peluche,
et il pense à Hyacinthe.

Il lui manque, le gosse. Une semaine, c'est bien trop long. Son coeur tambourine, peut-être qu'il pourrait chialer tellement il a besoin d'lui. Nolan qui termine par se calmer, et Zéphyr qui prend son téléphone, qui tape un simple message. S'il vient pas, Zéph il s'ra pas bien. Parce qu'il a b'soin du gosse.

Parce qu'il est amoureux.
Bien trop.
Qu'il est prêt à tout pour lui,
Qu'il accepte tous les sacrifices pour que le môme reste.

Et Nolan qui trouve sa place dans son lit, alors qu'il allume le baby-phone, qu'il pénètre dans la cuisine se servant un immense verre d'eau. Il entend du mouvement, un bruit de clé dans une serrure. Son coeur qui tambourine, qui accélère. Enfin. Ouais, juste une semaine, mais sûrement la plus longue à son goût.

Alors, il se dirige à l'entrée,
Hyacinthe face à lui.

Il perd pas trop de temps, s'empresse de prendre le gosse dans les bras, fermant les yeux quelques secondes. Sentant l'odeur de ses cheveux, sa main sur sa nuque pour le garder contre lui. « Tu m'as manqué, bon sang. » Un murmure. Et puis leurs lèvres, qui se lient.

Ouais, il est là. Enfin. C'est beaucoup trop agréable de sentir son corps contre le sien. C'est tellement doux de sentir ses lèvres contre les siennes. Il a l'impression que sa vie reprend enfin un sens, qu'il peut enfin respirer.

Ouais, il est là,
mais il lui a bien trop manqué.

Il sait pas trop s'il peut supporter une autre semaine comme celle-ci. Et s'il n'avait pas envoyé le message, il sait pas trop si Hyacinthe se serait bouger. Et au fond, il a peur de connaître de la réponse. Il se laisse emporter, dans leur chambre.

Parce qu'avec le temps, c'est chez Hyacinthe, aussi.
Parce qu'il y a la brosse à dent de hya dans la salle de bains,
ouais, il manque plus qu'le nom de famille du gosse sur sa boite aux lettres.

Il prend sa main, Zeph. Il se laisse tomber contre le matelas, emportant le corps du môme avec lui, l'attirant contre lui, le serrant fort. D'peur qu'il se casse, d'peur qu'il file. « T'es beau, toi aussi, Hya. » Il frôle leurs lèvres. Ouais, avec le gosse, il redevient une personne. « Nolan est malade. J'en peux plus. »

Ouais, il est épuisé.
Mais il veut pas en parler.
Il veut juste retrouver Hyacinthe, c'est tout.

Il est beau. Bordel. Il fait rayonner la chambre, juste grâce à sa présence. Il donne un peu plus de sens à la lune, qui se bat contre les nuages pour montrer sa beauté. Il n'en revient pas, au fond, Zéph. Leurs lèvres ne se quittent plus. Leurs corps se collent, trouvent leurs proximités. Et eux, ils laissent l'ombre de la nuit les emporter.

Et pourvu que Nolan il s'réveille pas.
Pourvu que la fièvre s'apaise, pousse le gosse à dormir,
il veut pas briser l'esprit qui règne actuellement.

« Pas que cette nuit... » Son plaintif. Il veut qu'il reste cette nuit, puis demain, puis les jours qui suivent. Parce que ça devient insupportable d'pas voir Hyacinthe, d'pas savoir c'qu'il fait, d'pas savoir s'il va bien. « Tu m'as bien trop manqué pour que j'te laisse partir demain matin. » Ouais, c'est hors de question.

« Je t'aime. »
Qu'il souffle,
doucement,
soufflant dans son oreille.

Et Zéphyr, il laisse l'envie qui monte, alors qu'il bascule sur le corps du gosse, alors que ses lèvres dérivent dans son cou, déposant des baisers timides. Il n'y a pas eu que le manque de Hyacinthe.

Son corps lui a manqué,
son sourire,
ses yeux,
c'est un tout.

« Reste. » Supplice. Pour toujours.

C'est beau, cet amour qu'ils s'offrent mutuellement. Et c'est con, d'être autant attacher, autant amoureux d'un garçon de cet âge jeune. Il pourrait partir, profiter, s'amuser avec des jeunes de son âge mais c'est pas ce qu'il fait. Il reste avec Zéphyr, il accepte Nolan comme si c'était son propre gosse, il accepte les caprices de cet adulte mal dans ses baskets. Hyacinthe, c'est cette étoile qui brille a des années lumières, avec cette peau douce. Hyacinthe, tout le monde se retourne dès qu'il passe dans un endroit tellement il dégage quelque chose de fort. C'est sûrement cette chose qui a attiré Zéphyr quand ils se sont rencontrés. Et sûrement, que si on lui demandait quelque chose qu'il n'aime pas chez le gosse, Zéphyr ne pourrait pas répondre. Parce qu'il en sait rien, parce qu'il y a tellement de choses qu'il idolâtre chez le gosse.

Alors ouais, il l'aime.
Peut-être un peu trop.
Peut-être qu'il lui dit pas assez non plus.
Mais Zéphyr peut mourir pour lui, s'il le faut.

Et l'envie est là, dès que leurs corps sont trop proches. Il est déjà en train de manger sa peau, de déposer des milliers de baiser dans son cou, se rapprochant un peu plus de son corps, caressant le bas de son dos. Il en frissonne, le môme, en sentant les doigts de Hya sur sa peau. Son corps se réveille, il lui en faut pas énormément pour que l'envie soit visible.

Sauf qu'il parle de Tim.
Et d'un coup, ça le refroidi.
D'ailleurs, il le regarde, se sent un peu comme un con.

« Putain pourquoi tu parles de lui ? » Il hausse pas la voix, il est juste un peu vexé, beaucoup blessé. Il a compris, Zeph, parce qu'il est pas con. Il sait très bien que Hya était avec lui. Il s'imagine très bien que s'il ne lui répondait pas, c'était parce qu'ils étaient ensembles.

Alors Zeph, il se recule. Il a plus envie de faire l'amour. Il a sûrement envie de chialer, tellement il est épuisé et que la seule chose qu'il désire, c'est d'le retrouver. Retrouver Hyacinthe, juste lui, et pas de Tim. « Déjà qu'c'est difficile pour moi d'vous savoir ensemble, ça m'arrangerait de pas entendre ce putain de prénom dans mon appartement. » Puis de toute manière, le baby-phone émet un bruit.

Nolan dort plus.
Et là, il peut vraiment craquer Zéph.
« Putain. »

Il laisse Hya là, lui il s'lève, va retrouver Nolan. Puis la fièvre a pas baissé. Fait chier.

Zéphyr s'est énervé, un peu trop emporter. Il s'en veut déjà de toute manière. Il lui en faut pas trop, parce qu'il supporte pas de s'en prendre à Hyacinthe. Le problème, c'est qu'il accumule les choses sans demander de l'aide quand il sent qu'il est sur le point de se jeter dans le vide. Il se sent mal, actuellement. Parce que Hyacinthe n'a rien fait. C'est son rayon de soleil. C'est l'amour de sa vie. Il n'a pas le droit de lui rejeter Tim à la gueule, parce qu'encore une fois, il n'a rien fait de mal. Il est au courant, il sait que Hya aime autant Tim que lui, que leur amour n'est simplement pas le même. Alors Hya, il revient.

Et Zeph, il le laisse prendre le bébé,
Il s'assoit sur une chaise, est complètement lessivé.

Et il se sent con, d'un coup. Parce qu'il n'a pas pensé aux dents. Il souffle un bon coup, mais faut croire que c'est l'information de trop. Il sent qu'il craque, que les larmes sortent, qu'il les laisse s'effondrer sur son visage. Zeph souffre. Il n'a pas pu faire son deuil correctement, encaisse les problèmes des autres en essayant de trouver des solutions sans se laisser au final un minimum de répit. Que cette semaine a été bien trop difficile parce que Hya n'était pas avec lui, qu'il se sentait bien trop seul et qu'il a peur qu'un jour, le gosse finisse par partir. « J'suis désolé. »

Qu'il sort, essayant de calmer les larmes. Son corps tremble, et c'est bien la première fois qu'il voit Nolan aussi calme. C'est qu'il doit pas être un très bon père, au final. Il s'excuse pour sa façon d'agir envers lui, s'excuse d'être d'une humeur de merde, s'excuse de tout rendre difficile. Il sèche ses larmes, mais ça fonctionne pas encore. « J'en peux plus Hya. J'suis à bout. » Qu'il fini par souffler, parce qu'il s'met à exploser en sanglots, le pauvre gosse.