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 'cause i’m a problem with problems | nax

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MessageSujet: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyDim 7 Jan - 15:09

i know who i am and i’m not no good

jax & nejma

Une soirée passée ensemble, les amis d’enfance perdus de vue, frère et sœur liés autrement que par le sang qui enfin se retrouvent. C’est la deuxième fois qu’ils se voient depuis l’arrivée de Nejma à Crescent Heights, la deuxième fois seulement, en même temps ça fait pas longtemps qu’elle est là la Saoudienne. Une soirée à partager un morceau dans l’un des trop nombreux fast-foods de Night Falls, de nouveau, une soirée sur le ton de leurs retrouvailles, la jeune femme souriante mais la langue un peu trop bien pendue, le jeune homme brusque dans les actes et dans les mots, plus secret que jamais ; les gamins qui ont bien grandi depuis Riyad, les changements qu’ils ont encore du mal à accepter chez l’autre, l’apprivoisement qui se fait difficile entre eux deux.

Et la soirée qui est passée vite, trop vite, déjà Nejma se retrouve assise sur le siège passager de la voiture du basané, la ceinture à peine bouclée que déjà le véhicule fonce dans la nuit. Elle est j’occupe la petite brune, assise depuis même pas deux minutes que déjà les doigts s’attardent sur les boutons de l’autoradio, à croire que c’est dans sa voiture à elle qu’elle se trouve, les lourds soupirs qui lui échappent et font voler la petite mèche tombée sur son front, la faute à cette ville de malheur, trop paumée à son goût, qui capte qu’une station sur dix, les radios qui diffusent que des sons de merde, la radio qu’elle fait crachoter depuis cinq bonnes minutes, les bruits insupportables dont elle emplit la bagnole, jusqu’à reconnaître les premières notes de Cheap Thrills, de Sia ; les soupirs qui cèdent alors la place à un sourire tandis qu’elle se laisse retomber dans  son siège, satisfaite. Elle se trémousse sur son siège Nejma, discrètement, veut pas risquer de faire un faux mouvement qui pourrait distraire le conducteur, les lèvres qui se meuvent au rythme de la chanson, miment des paroles qu’elle connaît par cœur, qu’elle gueulera pas à voix haute, c’est dans sa voiture à elle qu’elle fait ça, pas dans celle des autres.

La voiture qui s’arrête sur un parking qu’elle a appris à reconnaître, le parking du motel où elle crèche depuis son arrivée ici, c’est pas l’grand luxe, un motel comme un autre, finalement. Malgré la pénombre ambiante, elle distingue son propre véhicule garé à quelques mètres de là, sourit en coin en apercevant sa compagne de route. Et les prunelles sombres qui se reportent sur le jeune homme qui aura eu la gentillesse de venir la chercher et de la raccompagner, « c’était plus simple comme ça », qu’il lui a dit.

- C’était très sympa ce soir, faudra qu’on s’refasse ça… Peut-être dans un truc un peu plus healthy par contre, j’vais finir par ressembler à une baleine à cause de toi.

Elle bat des cils la p’tite brune, joue la carte de la demoiselle préoccupée par son poids lorsque c’est bien le cadet de ses soucis, y a des choses plus importantes sur le plan de la santé sur lesquels elle doit se focaliser, et pourtant elle exploite à fond le cliché de la fifille, p’t-être juste pour le tester lui, voir s’il la croirait réellement comme ça. Et d’ajouter, plus sérieuse, le sourire qui se fait doux, le regard reconnaissant, parce que même si elle demande jamais d’aide ça lui fait toujours bien plaisir d’en recevoir :

- Merci de m’avoir ramenée. J’t’en dois une.

Et la petite tête qui vient se hocher d’un air décidé, le bisou qu’elle dépose rapidement sur sa joue, le saluant vaguement d’un « bonne soirée Jamal », avant de s’extirper du véhicule. Et elle disparaît sans se retourner Nejma, le corps qui se contracte face au froid glacial de la nuit, la tête qui vient instinctivement se rentrer dans ses épaules tandis qu’elle marche vers la silhouette à peine éclairée du motel, un bâtiment étendu sur deux étages qui paye vraiment pas de mine, pour le coup. Elle marche rapidement Nejma, elle aime la nuit, elle adore la nuit, mais pas ce soir. Pas dans ces situations où elle traîne dans des endroits un peu trop malfamés, un peu trop dangereux pour une jeune femme. Et le pas qu’elle s’autorise à ralentir un peu en arrivant aux pieds des escaliers menants au premier étage où se trouve sa pauvre chambre, la demoiselle qui reprend un peu son souffle, gravit les premières marches.

Elle arrive enfin sur le « palier », marque un petit arrêt, les yeux perdus sur la longue coursive qui s’offre à elle, passage obligé pour atteindre sa chambre. On y voit pas très clair, les ampoules des lampadaires trop vieilles pour faire correctement leur boulot et les rais de lumière jaunâtre, çà et là, tout juste suffisants pour discerner ce qui se passe le long de la façade. Et la demoiselle qui reprend courageusement son périple, les pas lourds qu’elle distingue seulement sur les marches métalliques de l’escalier. Elle fronce un peu les sourcils, accélère sans se retourner, par réflexe, l’expérience qui lui a appris que c’est typiquement le genre de lieux où vaut mieux pas s’attarder, pas se retourner mais plutôt tracer au moindre bruit suspect. Et c’est c’qu’elle fait, les petites jambes qui s’activent, sont un peu ralenties par les talons de ses bottines, mais pas trop, elle est loin d’avoir sorti le grand jeu ce soir. Elle s’active et pourtant ça suffit pas, y a la main qu’elle sent se refermer sur son bras, l’attirer fermement en arrière ; et elle manque perdre l’équilibre, la jeune femme un peu trop fatiguée sans doute, la jeune femme qui se retrouve nez à nez avec un type, pas l’genre de jeune homme un peu trop charmant qui aurait juste besoin d’un renseignement, non. Non, bien évidemment que non, ce serait trop simple ça, trop simple pour sa vie à elle. Il a rien à voir avec ce joli portrait cet homme, il est vieux, trop vieux pour elle en tout cas, mal rasé et la coiffure négligée, il débecte. Pire que tout, il est pas bourré. Elle le perçoit bien quand il ouvre la bouche, l’haleine qui refoule pas l’alcool, la voix parfaitement stable lorsqu’il débite ses paroles vues et revues, l’interpelle d’un « ma mignonne ». Il est pas bourré, et ça ça sent mauvais pour elle, parce que ça veut dire qu’il lui sera plus dur de s’en débarrasser, puis que c’est un vrai malade, pas le genre à juste partir en couille sous l’effet des substances.

Elle tire sur son bras Nejma, tente comme elle peut de se libérer, lâche un « dégage » qui fait pas grand effet, ouvre la bouche, hurle, sachant pourtant qu’il y a personne dans les environs. Personne sauf des fous pour traîner ainsi dans la nuit obscure. Le hurlement qui dure pas, d’un coup brusque elle se retrouve plaquée contre le mur décrépi du couloir extérieur, sa tête qui vient taper contre la surface rugueuse, sa respiration qui se coupe un instant et la main crade qui se presse contre sa gorge découverte. Elle le savait qu’elle aurait dû prendre une écharpe. Et les paroles aussi répugnantes que le personnage qui sortent de sa bouche, à quelques pauvres centimètres de son visage, le sale type qui lui susurre qu’elle devrait pas crier, qu’elle va avoir des problèmes si elle continue comme ça, puis que de toute façon elle cherche à se fringuer comme ça. Elle aimerait lui rétorquer que c’est pas son problème si les mecs comme lui savent plus se tenir dès qu’ils voient dépasser un bout de jambe. Elle aimerait lui gueuler de la laisser, qu’elle a pas peur des types comme lui, parce que les cons ça terrorise personne. Elle aimerait mais elle peut pas, la main qui se resserre trop fort sur sa trachée naturellement encombrée, elle étoufferait presque, là où une personne normale aurait juste un peu de mal à respirer, et toute sa concentration qu’elle met sur le fait de solliciter ses poumons, ne surtout pas se retrouver à court de souffle.

Elle a la haine Nejma, ça se lit dans son regard malgré les difficultés dans lesquelles elle se trouve prise, elle a la haine que des gens comme lui existent encore en 2018, elle a la haine parce qu’elle sait qu’en temps normal, si elle était pas si fatiguée, si elle avait bien pris ses médocs du soir et si cet abruti fini était affaibli par l’alcool, comme tous les autres, elle s’en serait déjà débarrassé depuis longtemps. Vraiment un sale bail, les connards sobres ; et le genou qu’elle balance, un peu au hasard, dans son entrejambe, le coup qui se fait trop faible, assez fort pour qu’il la lâche mais pas assez pour qu’il soit neutralisé. Et sitôt lâchée y a la quinte de toux terrible qui la prend, la lutte pour respirer alors qu’elle s’éloigne comme elle peut, tente d’atteindre sa chambre tant bien que mal. Mais il est coriace le salaud, et sa main désagréable qu’elle sent agripper son épaule, le simple contact qui lui donne envie de hurler de nouveau, si seulement elle pouvait mais elle peut pas, elle a pas le souffle pour, trop occupée qu’elle est à s’étouffer. « Tu vas payer pour ça, salope. Et j’t’ai dit de pas faire de bruit putain ». Mais le bruit c’est lui qui en est la cause, c’est lui qui l’a à moitié étranglé contre ce mur à peine aussi crade que lui, et la main qu’elle voit s’avancer à vitesse grand V, elle a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que déjà la gifle s’abat sur son visage. Et la jeune femme qui tombe au sol, s’écrase à terre, la faute à la violence du geste contre sa faiblesse à elle, la demoiselle trop aisément déséquilibrée, qui tombe comme une feuille morte d’un arbre. Elle pose sa main glacée sur sa joue brûlante, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine tandis qu’elle semble encore à deux doigts de recracher ses poumons tant elle tousse fort. Parce que y a l’angoisse qui monte, qui arrange rien, la haine qu’a cédé la place à la crainte. Parce qu’elle comprend qu’elle est foutue la gamine des sables, pas assez maligne pour s’en tirer, pour une fois ; et les yeux qu’elle relève vers lui, lui donnant, sans le vouloir, tout ce que recherchent les connards de sa trempe : la peur terrible, viscérale dans le regard.
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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyLun 8 Jan - 13:33

Heart beats the pump of my blood

jax & nejma

Il avait des plans sur la comète ce soir-là Jax, des plans qui rapportaient du fric, un paquet de dollars. Il avait un visage à tuméfier, un corps à fracturer. Il devait casser la gueule à un gars qui doit du fric au chef et qui essaie de passer entre les mailles du filet. Il devait, au passé. Car finalement ce pauvre type, il est venu donner son dû à temps. Il est venu en rampant comme un clébard jusqu’à Ash et l’a supplié de pas le tuer sur le champ, il a donné le fric et il a eu la clémence du boss pour pouvoir foutre l’camp. Il a eu du cul, car Jax il tournait déjà en voiture dans les rues de son quartier pour l’attraper ce bâtard mais il a reçu ce coup de fil, l’avertissant qu’il pouvait partir, pas besoin pour ce soir d’aller si loin, il avait finalement le champ libre pour toute la soirée le saoudien.

Il aurait pu choisir d’rentrer chez lui, aller boire un verre au Sinner. Y’avais pleins de truc à faire, des trucs qu’il a l’habitude de faire la semaine mais y’a ce p’tit visage qu’est apparu dans sa tête. Ce visage mi enfantin, mi adulte. Cette p’tite tête brune qu’est réapparu dans sa vie dans un moment inattendu comme un mirage tout droit venu de Riyad. Le nuage cotonneux qui rode au-dessus de sa tête, sans savoir si y’a d’la pluie qui va en découler ou si il s’en ira juste avec le temps. Il s’demande si elle s’en sort Nejma à Crescent Heights, surement. Il s’demande si elle a trouvé un job finalement ? Car lui, il n’a eu ouïe de rien de spécial dans les parages. P-t’être car il connait pas le bon monde pour ce genre de chose, lui il connait que les jobs de délinquant, les fraudes et l’argent sale qui se file de poignée de main en poignée de main. L’argent dont on ne veut pas voir la couleur, car souvent il a la couleur carmin, du sang de ceux qu’on fait couler pour l’obtenir.

Sans brut précis, il l’a appelé la gamine d’Arabie Saoudite, l’a eu au bout du fil. C’était juste pour avoir des nouvelles et c’est parti en sucette, très vite. Ce qui été juste un peu d’politesse et de curiosité à son égard c’est transformé en invitation, pour aller manger un bout ensemble. C’est comme ça qu’il est allé la chercher, sur un coup de tête dans ce p’tit motel pas bien esthétique. Soirée qui passe rapidement, sans l’ombre d’un nuage. Il a compris le basané qu’elle serait toujours aussi curieuse Nejma, toujours aussi chiante avec ses questions alors il en ignore une sur deux, répond à une sur trois. Elle en demande pas plus et ça va très bien comme ça.  Il est déjà temps de la ramener, le cadran électronique dans sa bagnole à peine démarré qui indique qu’il est bientôt minuit. Le temps qui a filé à vitesse éclair. La poupée qui à ses côtés, triture sans gêne les boutons de sa radio. Il lève les yeux au ciel, sourit en coin mais la laisse faire. Car il en a rien à foutre d’la musique qui peut passer dans sa caisse, si ça lui fait plaisir de choisir et qu’elle ne pose pas de question problématique sur le trajet en contrepartie ça lui convient.

Elle fatigue l’esprit la princesse des terres de sable, elle met quasi tout le trajet pour tomber sur le son qu’elle voulait. A ce rythme, il aurait été plus simple pour elle de juste brancher son téléphone au port USB et mettre ce qu’elle souhaitait… Mais bref, il l’a laissait faire, sans un mot jusqu’à qu’elle trouve son bonheur, bouge sa tête au rythme du son et fixe les décors extérieur. Le chemin qui s’est donc fait silencieusement, et ils arrivent rapidement au point de départ. Là où il est venu la chercher des heures plus tôt, la voiture qui ralentit, les environs qu’il fixe d’un œil vif. Ça parait vide, rien d’alarmant alors il met le véhicule au point mort, tourne la tête vers elle qui se met déjà à le remercier pour la soirée passé, en fait des caisses sur la forme physique qu’elle doit maintenir et il ricane, vient pincer une de ses joues.

« Ouais j’avoue, fait attention t’as une tête de Chipmunks là … La prochaine fois on ira manger du Quinoa pour que princesse étoile ne prenne plus un gramme hein. »

La voix qui se fait féminine dès qu’il prononce le mot quinoa, il sur joue les mimiques de gonzesse de sa voix grave pour l’amuser Jax, et surtout d’un ton ironique sur la fin de la phrase pour rentrer dans le jeu de la brune. Le jeu bien ridicule car au vue de sa frêle carrure, elle peut bien manger gras deux fois par jour que ça lui fera pas de mal, elle a l’air faible parfois la p’tite arabe. Et elle sourit, sous ses yeux, sourit de ses conneries et lui lève les yeux au ciel, arrêtant ses bêtises et reprend un air bien plus sérieux, venant de ses mains caresser le cuir du volant pendant qu’elle le remercie, elle aussi à son tour beaucoup plus sérieusement.

« C’est rien tranquille, tu me dois rien Nejma. »

Le hochement de tête qu’il lui sert pour la certifier qu’il n’attend rien en retour, et elle s’approche de lui sans ménagement, vient déposer un baiser sur sa joue bien trop naturellement. La Saoudienne qui ne manque pas d’être tactile et lui, l’homme pas habitué à la douceur de ses gestes. Il reste le regard rivé droit devant lui Jax, comme si de rien était. De glace quand pour beaucoup, ça s’embraserait de l’intérieur d’être approché, embrassé par une p’tite demoiselle. Mais pas lui, pas avec elle, pas avec grand monde en fait. Il en faut plus pour faire fondre le glacier, plus qu’une accolade d’enfant. Et sur ceux, elle le salut. L’ultime fois avant de quitter le véhicule, il lâche un « bye » à la volée, et surement qu’elle ne l’aura pas entendu mais pas grave, il fera pas la tête pour un si p’tit détail.

Le claquement de porte qui tinte derrière elle, la petite silhouette qui se fraie un chemin jusqu’aux escaliers de ce motel dégueulasse. Il la regarde Jamal, garde les yeux rivés sur elle le temps qu’elle se retrouve à monter les premières marches de l’escalier. Elle avance, lentement et il dérive un instant ses prunelles sombre de la poupée, à ses poches, le garçon qui se met à fouiller dans les poches de son jogging, à la recherche de son paquet de cig, de ses pétards déjà tout prêt ne demandant qu’à être allumé. Le joint qu’il cale entre ses lèvres afin de trouver maintenant son briquet. La mission qui devient vite compliqué, il trouve pas, alors il fouille dans sa boite à gant sans même remonter les yeux sur celle qu’il surveillait l’instant d’avant, s’doutant pas une seule seconde qu’un fils de pute est venu la suivre, que ce chien marche derrière elle pendant que lui, a la tête dans ses propres affaires à chercher un putain de briquet qu’il ne trouvera jamais.

Il claque d’un coup vif le rabat de sa boite à gant, fatigué de rien trouver. Les nerfs qui monte pour un rien, il allume le contact de sa bagnole Jax, déjà prêt à se faire la malle oubliant qu’il faisait quelque chose jusqu’à là, qu’il regardait si la demoiselle qu’il a raccompagné arrive à bon port. Alors, pour s’assurer qu’il a bien perdu du temps à rester à l’arrêt pour rien, il jette un œil vite fait dans les étages, regarde les portes pour s’assurer qu’elle est déjà rentré et pourtant y’a du mouvement au premier étage. Ça bouge vivement mais il voit pas, il plisse les yeux mais sans succès. Il baisse la vitre de sa voiture et avance sa tête du coté passagé, pour mieux distinguer les formes tapis dans l'ombre. Y'a du remue ménage la-haut, les fracas d'un corps qui tombe au sol, le bruit qu'il entend de sa bagnole, puis il perçoit vaguement un homme par dessus une femme. Y'a le sang qui se glace dans les veines en imaginant si c'est elle, le coeur qui s'arrête de battre un instant, qui coupent les mouvements. Les prunelles qui fixent la scène une demi ssconde avant que le feu ne remplace la glace dans son corps, les mouvements qui se font brusque, le brun qui sort rapidement de sa caisse sans même la fermer derriere lui, il se bouge pour atteindre à la hâte la cage d'escalier, les marches qu'il monte quatre par quatre. Il sait pas, il est pas sûr de ce qu'il a vue. Il est pas certain que ca soit Nejma mais il pouvait pas rester dans le doute. Il marche rapidement Jax, entend le chien se plaindre de pas faire d'bruit, le bras qu'il voit prendre de l'élan et le bruit de la gifle qui retentît.

Y'a bien une seconde de silence, une seconde pour realiser la situation qui s'passe sous ses yeux. Son amie d'enfance à leurs pieds, lui, c'pouilleux au dessus d'elle. Et la haine, la rage de voire une telle scène qui lui fait peter les plombs. Il l'attrape par l'arrière du col et le plaque au mur le plus proche. La tête qui va s'écraser contre le crépît, griffe, arrache sa peau des joues. Comme un pantin, il le recule un peu pour mieux le cogner contre le mur et le lâcher, que ce chien tombe à ses pieds. « Tu voulais faire quoi là ? » qu'il demande sans attendre la moindre réponse. La bouche qui s'ouvre et le coup de pied qui part en pleins dans la panse. Et un deuxième avant qu'il ne se jette sur lui et que tout devienne sombre autour d'eux, de lui. Les nerfs qui envahissent son corps entier. Et c'est noir, noir sans égal et des éclats sanglant qui glissent derrière ses rétines brisées. Le pourpre qui glissent, eclaboussent ses vêtements, ses mains à chaque coup qui fende l'air d'une force féroce. Le prince des matchs clandestins qui éclate sans remord chaque morceau de peau encore blanc, laisse entendre le craquement des os sous ses phalanges. Y'a tout qui rivent au vermeille et rien ne l'arrête. Il veut sa mort. Oublie qu'il y a une âme innocente derrière lui, pas même capable de voir l'homme inconscient sous ses yeux livides, l'homme qui est méconnaissable au sol. Jax n'a certainement pas d'remord il continue, tape pour lui faire comprendre, que plus jamais il aura la force de s'en reprendre à une innocente.

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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyLun 8 Jan - 17:23

i know who i am and i’m not no good

jax & nejma

Le béton glacial sous sa main gauche, le froid qui s’infiltre en elle, traverse sans vergogne le tissu de sa jupe. Le froid dont elle n’a présentement rien à carrer, c’est bien le cadet de ses soucis, d’ailleurs, les prunelles brunes terrassées par la crainte qui se relèvent vers son agresseur. Elle est foutue. Elle le sait Nejma, la gamine saoudienne qui aura eu de la chance, bien trop de chance les fois précédentes, sa bonne étoile qui semble rendre son tablier en ce début d’année, forfait épuisé. Et la princesse brisée qui se croit déjà aux portes d’un Enfer dont elle ne s’est que trop moqué, trop peu soucié, le salut auquel elle n’aura pas droit ce soir ; condamnée elle est, c’est la seule idée qui tourne dans sa tête, la détresse qui la rendrait presque folle, la main droite cramponnée à sa joue meurtrie et le cœur qui bat comme un oiseau affolé contre ses poumons, les poumons peu cléments qui refusent de respirer correctement, la panique qui n’arrange en rien les choses. Elle est foutue et elle le sait, elle a plus la moindre chance de s’en sortir dans cet état, faut pas se leurrer, c’est le fort contre la faible, le loup famélique contre la biche, le combat couru d’avance. Elle s’en sortira pas d’elle-même et elle peut compter sur personne pour venir la tirer de là, y a jamais personne qui passe en des lieux pareils, et même s’ils passaient ils s’arrêteraient pas, car ces gens-là ils sont déjà embourbés dans suffisamment d’emmerdes comme ça.

Y a bien Jamal. Jamal, ouais, elle lâcherait bien un ricanement amer si elle était pas en train de s’étouffer depuis deux minutes, si elle regardait pas l’horreur droit dans les yeux, parce que Jamal ça doit faire bien longtemps qu’il est parti, il a pas de temps à perdre sur le parking d’un motel miteux, elle sait pas combien de temps s’est écoulé depuis qu’elle lui a dit au revoir, cinq minutes, un quart d’heure, la gamine désorientée qui est au moins sûre d’une chose : ça fait trop longtemps pour qu’il soit encore là. Et les pas rapides qui résonnent sur les marches métalliques, elle tend l’oreille Nejma, la lueur d’espoir qui se fraye difficilement un chemin dans les ténèbres de la terreur, le cou qui se tend un peu, les yeux qui s’écarquillent en reconnaissant l’éclair jaune de sa veste. Pas possible. Elle a à peine le temps de comprendre c’qui s’passe que déjà l’ombre de salaud s’évanouit, la sale tête qui disparaît de son champ de vision en une fraction de seconde. Et le bruit sourd. Le bruit de la violence. Y a les prunelles sombres qui s’escriment alors à suivre l’action, voient la tête du dégueulasse qui lui faisait face à l’instant heurter le mur une seconde fois, il l’épargne pas Jamal. Mais elle a pas idée. Elle a pas idée la gosse des sables, se doute pas une seconde de la violence dont est capable son ami d’enfance, de la violence que renferme cette silhouette masculine, elle peut pas s’douter que là, c’est que le début des festivités.

Elle en a vu des combats Nejma, au fond des ruelles sombres, aux abords des bars ou des clubs. Elle y a assisté bien des fois, parfois c’était Isaac qui s’trouvait pris dedans, Isaac qui lui donnera l’impression de se battre comme un petit garçon dès qu’elle verra Jamal s’y coller. Elle connaît tout ça, apprécie pas particulièrement mais supporte, cille à peine lorsqu’il envoie son pied dans le ventre du connard, la respiration qui se coupe juste tant elle est concentrée sur c’qui se passe. Parce qu’elle veut voir, Nejma, voir jusqu’où il ira, s’il saura s’arrêter de lui-même ou s’il lui faudra intervenir. Parce qu’elle veut pas lui attirer de problèmes la p’tite brune, c’en serait presque comique lorsqu’elle est elle-même un problème gigantesque, un aimant à problèmes, en plus de ça. Mais pourtant elle veut pas.

Il lui tourne le dos celui qu’elle voyait un jour comme un frère, penché sur l’agresseur que jamais elle saura considérer comme une victime, car Dieu sait combien de filles ont déjà subi ses assauts avant elle, combien de filles n’ont pas eu la chance d’avoir un Jamal pour venir les tirer de ses griffes. Il lui tourne le dos alors elle voit rien, rien de la charpie en laquelle il est en train de réduire son visage, en tout cas, mais le bruit des impacts, chair contre chair, le nombre et l’intensité des coups et le son d’os brisés, à terme, sont éloquents. Suffisamment pour qu’elle comprenne que la machine de guerre est lancée, et qu’elle s’arrêtera pas avant d’avoir sa mort. Mais Nejma elle veut pas qu’il ait un tel sang sur les mains, qu’il devienne assassin par sa faute ; elle est naïve la gamine, ‘fin non, elle sait pas, c’est différent, loin de se douter que son ami d’enfance trempe dans des affaires tellement plus sales, que ce soir changera certainement pas le cours de sa vie, à lui. Elle peut pas deviner.

Et la p’tite brune si bien focalisée sur la scène se jouant sous ses yeux qu’elle en a oublié de ne plus respirer, de s’étouffer, de paniquer, tout simplement, le souffle qui s’est plus ou moins rétabli de lui-même grâce à la morbide distraction lui ayant été offerte. Il s’est plus ou moins rétabli oui, suffisamment en tout cas pour qu’elle revienne à elle, parvienne à s’écrier « Jamal ! », plusieurs fois, dans l’espoir de le faire s’arrêter, au moins un instant. P’t-être bien qu’ça attire son attention, p’t-être, p’t-être pas, elle en a pas la moindre idée, en tout cas il cille pas le jeune homme, les coups qui continuent de pleuvoir à la cadence d’une mitraillette. Elle sait pas quoi faire Nejma, la peur qu’il aille trop loin, qu’il finisse par le tuer pour de bon, non pas qu’elle en ai quelque chose à foutre de ce gros porc, mais elle se soucie du Saoudien, oui, plutôt deux fois qu’une. Refuse qu’il ait des problèmes par sa faute. Alors elle s’avance vers lui, à quatre pattes, du fait de la faible distance les séparant, pose une main dans son dos, doucement, oublie que dans un tel état il serait bien capable de faire volte-face, envoyer son poing souillé d’éclats vermeils dans son visage à elle plutôt que dans celui de l’autre. La raison qui s’efface face à la nécessité urgente de le faire s’arrêter, avant qu’il ne soit trop tard ; la voix qui se fait douce, aussi apaisante que possible, parce qu’il a pas besoin qu’elle lui gueule dans les tympans, la brunette.

- Jamal, arrêtes-toi, s’il te plaît… Il méritait, bien sûr qu’il méritait, mais j’crois qu’il a eu son compte là. Ça servira à rien de l’achever, il ira pas bien loin dans cet état d’toute façon. J’t’en prie, j’t’en supplie, putain, arrête, c’est bon.

La lèvre qu’elle se mordille nerveusement alors qu’elle laisse sa main glisser vers son épaule, la presser légèrement, la jeune femme qui se raccroche à l’espoir que cela suffise à le calmer, qu’elle a fait le bon choix, que c’était la bonne chose à faire plutôt que de se jeter sur lui, agripper son torse par derrière en lui gueulant de s’arrêter. Ça, ça marchait jamais avec les autres, alors sur lui elle tente autre chose, la douceur dont il a peut-être besoin, la douceur qu’il va p’t-être bien lui faire ravaler sans remords aucuns. Elle en sait rien, se contente d’invoquer mentalement Allah à qui elle a cessé de se vouer depuis trop longtemps, espérant voir le visage du basané se tourner enfin vers elle, le sang cesser de gicler de toutes parts et la symphonie de violence rendre sa dernière note.
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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyMar 9 Jan - 16:03

Heart beats the pump of my blood

jax & nejma

Il n’a aucune limite, il cogne comme un bourrin Jamal. Il ne le sent pas encore mais ses propres phalanges commencent à se faire douloureuses. Le genre de douleur qu’on ressent quand la pression s’étiole, que les nerfs retombe mais pour le moment il lâche rien. Il l’éclate à ce mec, comme il en a éclaté d’autre, comme il aimerait éclater son père, même des années après. C’est surement ça qui le pousse à devenir si méchant, cogner si fort. Ce souvenir qui remonte, ce souvenir qui s’égrène dans sa tête. Il revoit sa mère ruer de coups au sol comme Nejma à son arrivé, lui incapable de rien faire. Et lui, le géniteur qui s’prend pour un roi, qui se prend pour un fort de frapper son gosse et sa femme. Les rois fous, les rois lugubres des allées sombres, des lieux louches par prédilection, prêt à enlever l’innocence des femmes, prêt à tout pour vider les couilles qu’ils n’ont pas en s’attaquant plutôt à des hommes d’leurs tailles.

Le coup de poing de la main droite qui vient s’perdre dans la joue, pour sa mère. Le gauche qui vient s’écraser sur son nez déjà ensanglanté, fracturé. Pour la gueule de son père, car il ne peut pas s’occuper de son cas alors il passe ses nerfs sur toutes les gueules qui lui plaisent guère. Déferlante de coup qui commence à repeindre le sol de liquide âcre, de rouge vif. Il a les traits du visage serré Jax, les traits d’un homme qu’à lui-même perdu sa part d’humanité finalement. Y’a p-t ’être plus rien à faire, surement qu’il est aussi sale que l’homme qu’il a mis à terre, mais il veut qu’il s’en rappelle, que le jour où il compte refaire sa petite affaire, il se souvienne de ce qu’il a pris le jour où il s’est fait choppé. Que ça le fasse changer d’avis, tellement il aura souffert pour s’en remettre. Et les mains qui viennent se perdre dans le cou du dégueulasse, les mains qui commencent à se serrer autour de sa prise. La jugulaire qu’il sent jaillir entre ses mains salit du sang qu’il a fait couler. Il a les yeux sombres Jax, y’a plus de Jamal dans les parages. Y’a que la terreur de Crescent Height, les nerfs, la rage qui fait vivre l’éphèbe. Il a plus de moral, plus de conscience il se contente de serrer en comptant les secondes. Ça, c’est pour Nejma, pour l’ancienne sœur de Riyad. Pour le petit bout de femme qu’il n’avait pas le droit de toucher, pas le droit de frapper. Y’a personne qui touche à ça, encore moins sous ses prunelles chocolat. Y’a une voix qui au loin, l’appelle par son prénom trop peu prononcé depuis des années. Il l’entend pourtant n’arrête pas, tourne pas les yeux vers elle. Il garde les doigts sur la trachée du gars inconscient. Le regard vif, ardent, prêt à voir la mort défilé dans les yeux du bonhomme. Elle continue d’hurler derrière lui, elle continue et lui appuie un peu plus. Il voit l’homme écarquillé les yeux, les prunelles gorgé de sang, les vaisseaux éclatés. Il le voit avoir du mal à respirer, s’agiter sous ses doigts alors qu’il était encore inconscient jusqu’à maintenant. Il est à un rien, un doigt d’ôter la vie Jax, il file mauvais coton et y’a une main qui glisse dans son dos, les mains qui s’pose sur ses grandes épaules, les doigts qui s’agrippent à lui. Il sait déjà ce qu’elle va dire Nejma, sait déjà qu’elle va dire et il serre les dents en voyant l’homme rivé ses yeux sur elle, sa victime en dernier espoir pour sauver sa misérable vie. Il appuie un peu plus encore, l’entend crachoter, s’étouffer, s’asphyxier lentement et elle continue, l’implore, commence à perdre patience. Il a les yeux rivés sur ce clochard Jax, et enfin il le relâche, avec force. La tête qui va de nouveau claquer le sol et il dit pas un mot. Le regard noir, pas un brin, plus raisonnable.

« Va récupérer tes affaires Nejma. T’as cinq minutes. »

Qu’il lâche de sa voix ferme, les yeux rivés encore sur sa victime. Il est prêt à lui arracher le souffle qu’il peine à récupérer, les yeux clos au sol presque mort. Il se tourne pas Jax, il entend juste la demoiselle qui se relève derrière lui à la hâte, récupère surement ce qui doit être son sac plus loin et part jusqu’à sa chambre. Et lui, il reste là. Un instant encore au sol, le mains tremblantes. Il prend quelques secondes avant de se relever ; secouer fermement sa main, battant le vide comme si ce geste allait lui enlever la douleur qui s’éveille au milieu de ses paumes. Il regarde un instant ses mains le garçon, voit le sang qui peine à sécher. Il a le cœur qui bat toujours à un rythme trop fort Jax, le sang qui fait battre ses tempes. Il se recule, marche jusqu’à la rambarde la plus proche, les mains qui viennent s’appuyer sur le fer forger. Juste un instant, le temps que le cœur reprenne son rythme, que la rage s’évanouisse. Et pourtant, ça passe pas, il se tourne et le voit, l’envie de frapper qui ne cesse de grandir en le voyant geindre, ramper comme un putain d’handicapé pour s’échapper, s’tirer loin avant qu’il change d’avis et le tue pour de bon le basané. Y’a bien un coup de pied qui se perd, pour le faire avancer plus vite.

« Bouge de là où j’te jette par la rampe connard. »

Il souffle, les sourcils froncés et tourne le dos à la bête abattue. Il marche jusqu’à la porte à moitié laissé ouverte, glisse à l’intérieur de l’espace et referme derrière lui. Doucement sans un bruit, il voit la petite poupée assise sur le lit, tremblante et il croise les bras contre son torse, s’met à la fixer sans casser le silence. Y’a bien une minute qui passe comme ça, le garçon qui se met à regarder l’espace où habite la poupée des sables depuis quelques jours. Les affaires éparpillées à gauche à droite, les livres enpilé au sol, le maquillage de nana et des autres bagages pas ouvert encore qui jonche. Il la voit pas s’activer le garçon et il perd patience.

« Tu fais quoi Nejma bordel ? J’t’ai donné cinq minutes pour faire tes affaires tu crois j’vais passer la nuit à attendre là ? »

Les yeux qui se plissent sur elle, la poupée qu’a même pas prit l’temps d’allumer la lumière en rentrant dans sa chambre et il s’avance d’un pas, touche presque de sa jambe le sommier du matelas sur lequel elle est posée. Les doigts qui viennent, glisse jusqu’au menton de la jeune femme, la force à river ses yeux dans les siens. Et enfin il la voit, la joue toujours rosie par la force de la claque qu’elle s’est prise, les yeux de biche perdue, apeuré par la situation qu’elle vient de vivre et voir. Et il soupire Jax, la mâchoire aiguisé qui se serre, les yeux qui vont s’perdre plutôt dans le fond que de nouveau sur elle avant d’lui tourner le dos aller s’appuyer contre un mur et lui dire :

« M’force pas à te soulever, m’énerver encore plus Nejma, prépare tes affaires tu bouges d’ici. A moins que tu veux encore retomber sur un autre gars dans l’genre ? J’suis p-t’être intervenue pour rien ? »

Il en pense pas un mot mais c’est la colère qui le commande, il réfléchit pas à la dureté de ses mots Jax. Il a le cœur en titane, les nerfs en coton. Il agit comme un con et s’met pas une seule seconde à la place de celle qu’a vécu en premier l’agression. Il veut qu’elle se bouge, l’écoute et rien d’autre.

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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyVen 12 Jan - 1:17

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jax & nejma

La tête qu’elle entend cogner le sol dans un bruit sourd et la voix grave qui résonne dans la nuit, dans le silence nocturne jusqu’alors seulement troublé par le souffle de deux personnes ayant un peu trop de mal à respirer. « Va récupérer tes affaires. » Elle fronce les sourcils Nejma, les paupières qui clignent un peu, la poupée souillée qui peine à saisir où diable il veut en venir. Les récupérer pour quoi, au juste ? Partir, sans doute, mais pour aller où ? Et les paroles du jeune homme qui rejaillissent à son esprit avant que ces questions trop nombreuses, superflues en cet instant, n’aient le temps de franchir ses lèvres ; la proposition qui lui revient, il lui avait offert de l’héberger et elle elle avait rien trouvé de mieux à faire que refuser. Elle regrette bien, aujourd’hui ; elle regrette bien, ce soir, lorsque ses yeux ne peuvent éviter les éclats vermeils qui parsèment le béton, lorsque ses prunelles se posent sur les poings de Jamal qu’elle distingue à peine, remarquent pourtant le sang frais qui macule ses instruments de violence. Y a les lippes rosées qui s’entrouvrent pour se refermer aussi sec, les protestations qu’elle ravale sans regrets, elle sait même pas c’qu’elle aurait eu à rétorquer mais ça n’fait rien, car dans tous les cas elle en aurait pas eu le droit. Elle a pas le droit de faire sa mauvaise tête, pas ce soir, pas lorsqu’il a presque – totalement ? – tué un homme par sa faute, le sang qui souille désormais ses mains à cause d’elle, le sang qui ne saura jamais être lavé. Les iris sombres qui glissent sur le visage réduit en charpie, les paupières closes du connard qui aura eu la bêtise de lever la main sur elle cette nuit ; le soupir contenu lorsque ses iris se posent sur la silhouette de l’ami d’enfance devenu homme violent, qui lui tourne le dos, daigne même pas lui montrer son visage. Il attend. Et elle le fera pas attendre plus longtemps, pour une fois elle plie sans sourciller la grande enfant, lâche les épaules de Jamal, pose ses mains à terre pour prendre appui, se relever sans encombres sur ses jambes flageolantes, s’empresse de ramasser son sac tombé à-même le béton pour enfin regagner la chambre qu’elle aura eu tant de mal à atteindre.

Elle fouille dans son sac Nejma, peine à retrouver sa clé, les doigts tremblants qui la laissent glisser au sol lorsqu’elle tente de l’insérer dans la serrure. Elle la ramasse, la tête qui tourne alors que ses ongles heurtent le béton, la jeune femme qui se sent mal, les évènements des dernières minutes qui tournent en boucle dans son cortex, la peur qu’elle s’est efforcée de contenir, le contact dégueulasse de ses doigts sur sa peau, la violence de la gifle. La violence de Jamal, et son incapacité à elle de faire quoi que ce soit pour le calmer. Elle se mord la lèvre la môme, trop fort peut-être, tandis qu’enfin elle parvient à faire tourner la clé dans la serrure.

La porte qui s’ouvre en silence, elle entre précipitamment dans la chambre Nejma, prend même pas la peine de refermer la porte derrière elle, la laisse à moitié ouverte, la clé toujours enfoncée dans la serrure. Et son sac qu’elle laisse tomber sur la moquette élimée avant de se ruer dans la salle de bain, les doigts qui se referment, fébriles, sur les boîtes de cachets. Y en a trop, bien trop, les médocs qu’elle doit ingurgiter par dizaines pour survivre à ses journées, le traitement qu’elle suit qu’à moitié, elle est pas suffisamment assidue la gamine des sables, lasse, peut-être, depuis le temps, en a une fois de plus payé le prix cette nuit. Elle fait le tri rapidement dans la pénombre, les étiquettes flanquées sur les flacons qu’elle connaît aujourd’hui par cœur, et les comprimés qu’elle s’empresse d’ingurgiter l’un après l’autre, avale la dose qu’elle aura zappée ce soir, avec quelques heures de retard, mieux vaut tard que jamais, il paraît, et là elle a plus que jamais besoin de sentir son souffle se réguler.

Les médicaments à peine avalés qu’elle regagne la chambre sommaire, s’assoit sur le lit, le regard qui se perd un instant sur la pièce. « T’as cinq minutes », qu’il lui a dit, sa voix qui résonne trop clairement au sein de son cortex. Ouais, elle a cinq minutes mais elle en a sans doute déjà épuisé une partie, et sa respiration qui ne s’est toujours pas pleinement rétablie, c’est irrégulier, les quintes de toux qui reviennent toutes les minutes, les cachets qui mettront un petit moment à agir, elle le sait. Alors foutu pour foutu, elle ferme les yeux, se concentre, reproduit les exercices qu’on lui a appris à l’hôpital, les exercices qu’elle est censée pratiquer un moment tous les jours.

Les minutes qui s’égrènent et le souffle qui se fluidifie un peu, c’est toujours ça de pris, son corps qu’elle sent pourtant tremblant sur le matelas dur, la faute aux images qui se jouent, encore et encore, derrière ses paupières. Noir, carmin, les flashs de violences diverses qui percutent sans relâche, la voix qui résonne dans la pièce, la fait sursauter, ouvrir les yeux brusquement. Jamal. La silhouette masculine qu’elle distingue dans la pénombre, proche, les mots qui pleuvent, impatience palpable dans le ton. Et elle entrouvre les lèvres Nejma, prête à parler mais y a rien qui sort. Rien à voix haute, parce qu’il veut qu’elle lui dise quoi, Jamal ? Qu’elle a pas eu d’autres choix que de prendre le temps de réparer les dégâts dans son corps, parce qu’elle est trop fragile, que ça l’insupporte cette faiblesse, d’être une putain de bombe à retardement qui explosera un jour ou l’autre, disparaîtra, crèvera, p’-être bien dans un an, ou alors demain ? Qu’elle a envie de vomir à chaque instant depuis qu’elle a senti les doigts du gros porc se refermer sur son épaule, sur son bras, heurter sa joue, les contacts dont elle voulait pas et qui demeurent présents sur sa peau comme s’il gisait pas de l’autre côté du mur ? Qu’elle a envie de vomir, aussi, quand elle pense à c’qui aurait pu s’passer s’il était pas intervenu ? Qu’elle se répugne elle-même de pas avoir su se défendre comme elle l’a toujours fait face à l’agresseur, la faiblesse qui prend le pas, un peu plus chaque jour, à mesure qu’évolue la maladie. Mais nan. Elle peut pas dire ça. Elle peut pas se permettre de dire tout ça, et les mots qui meurent sur ses lèvres avant même qu’une syllabe n’ait été prononcée, le jeune homme qui l’a rejoint sans qu’elle ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, les doigts sales qu’elle sent se poser sous son menton, redresser sa tête. Et le regard qui se plonge dans le sien, le contact qui suffit à tout chambouler, elle est à deux doigts de craquer Nejma, vraiment, entre les évènements de ces derniers quarts d’heure et ces gestes un peu trop attentionnés dont elle a perdu l’habitude depuis des mois, un an. Elle est proche de s’effondrer sous ses yeux, et sans doute que ça se lit au fond de ses prunelles, sans doute que ça suinte par tous ses pores, tandis qu’elle respire un peu trop fort, détourne un instant les yeux, tout pour ne surtout pas craquer. Pas devant lui. Plus tard, toute seule, mais certainement pas devant lui. Devant personne. Et les doigts qui déjà quittent sa peau, laissant dans leur sillage le froid nocturne, le jeune homme qui s’éloigne, balance une nouvelle salve de paroles. Et elle serre les dents Nejma, serre les dents pour pas craquer, pour pas dire des choses qu’elle pourrait regretter, non plus, reporter sur lui les émotions envahissantes qui sont les siennes, les yeux rivés sur lui et la lèvre qu’elle mord avant de lâcher, sans animosité aucune, la lassitude dans sa voix qui contraste avec la colère du Saoudien.

- C’est bon Jamal, t’es pas obligé d’agir comme un con. Tu crois sincèrement que j’vais répondre « oui » à tes questions à la con ? Que ouais, c’était un régal de m’prendre une gifle d’un parfait salaud ? Que j’étais pas soulagée de t’voir débarquer ? Donc ouais, c’est bon, j’vais te suivre dans ton foutu appart’, accorde-moi juste deux minutes.

Et le regard blessé qu’elle vient ancrer dans le sien, les prunelles chocolat qu’elle laisse un instant peser sur lui, les prunelles qui hurlent sa déception qu’il puisse la penser comme ça, sa détresse cette nuit, le besoin qu’elle a qu’il lui laisse le temps, parce qu’elle est pas exactement une fille comme les autres Nejma, qu’elle saura pas courir partout et avoir plié bagage la minute suivante, mais ça il peut pas le deviner. Et enfin elle se relève, se dirige vers lui, ou plutôt vers l’interrupteur situé à même pas un mètre sur le mur contre lequel il s’appuie, l’enfonce sans accorder un regard de plus au jeune homme, laisse la lumière envahir la pièce. Et maintenant qu’elle y voit un peu plus clair, les vêtements qu’elle avait commencé à suspendre qu’elle fourre en vrac dans une valise, les bouquins, disséminés, qu’elle ramasse pour les ranger, plus précautionneusement, dans des sacs, les merdes qui traînent çà et là, palettes de maquillage, bijoux, médocs, qu’elle fout là où elle peut, là où y a encore de la place. Elle fait au mieux Nejma, déploie des efforts de rapidité mais sans doute que ça suffit pas, sans doute que ce sera pas assez pour Jamal, mais tant pis ; elle peut pas mieux, ‘toute façon. La chambre enfin débarrassée de toute trace de son passage, y a plus que le tas de valises bouclées et de sacs fermés au pied du lit pour témoigner de sa présence.

- C’est plutôt évident que j’pourrais pas tout prendre toute seule…

Elle pince les lèvres, baisse les yeux un instant avant de les relever vivement vers lui, refusant de témoigner de davantage de faiblesse encore.

- Tu pourrais porter deux valises du coup, s’te plaît ? Je prendrais la dernière, puis l’reste. On peut le faire en deux fois si tu préfères.

Les doigts qui viennent se glisser dans ses cheveux emmêlés, les prunelles qui quittent le jeune homme pour se poser sur le tas de bagages et le soupir qui franchit déjà ses lèvres. Une valise. Deux sacs. Ça devrait aller, elle devrait se débrouiller avec ça, ‘toute façon c’est vite vu, elle a pas le choix.
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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyVen 12 Jan - 10:29

Heart beats the pump of my blood

jax & nejma

Il est impatient Jax, il ne supporte pas de la voir inanimé comme une poupée de cire sur le lit. Pâle, sans vie, le regard perdu dans le vide. Il hait cet état léthargique alors le diable lâche son plus cynique sourire ; le diable regarde la saoudienne de ses prunelles sombre et lâche le plus aisément du monde des conneries plus grosse que lui. Les mots qui font très certainement mal, heurte la jeune femme. Les mots que peut-être plus tard ; quand il sera allongé sur son matelas il regrettera. Mais c’est dit, trop tard y’a pas de machine pour repartir en arrière. Puis au moins, ça a le don de la faire bouger. Les opalescences qui viennent se river dans les siennes, enfin elle réagit. Elle le traite de con la gamine, c’est légitime et il bronche pas. Il est plus que con Jax, ravagé par la rage et l’impulsivité. Il est souillé et n’est bon qu’à faire et dire des choses qui font mal. Il sait bien que la réponse à ses questions ridicules c’est bien évidemment un non, il sait tout ça, pourtant il ne manque pas une occasion pour jouer au plus con, manque pas une occasion pour cracher ce qu’il a dans le ventre. Même à elle, son amie d’enfance, à peine retrouver.

Les mots qui le font ricaner « Son foutu appart’… » Il tressaute de rire en entendant ça, elle a vraiment trop d’audace Nejma pour oser dire ça quand il lui propose pour sa sécurité, de venir loger à titre caritatif chez lui. Si ses mains n’étaient pas poissées par le sang du bâtard auquel il a réglé son compte, il passerait une main sur son visage, dans sa barbe. Le rire las, fatigué qui émane de sa gorge rendue sèche, les mots encore plus graves qui traverse son esprit vif, les mots qu’il pourrait lâcher mais qu’il garde dans sa tête rien que pour lui cette fois. Y’a bien l’envie de laisser tomber, d’la laisser dans sa merde histoire qu’elle comprenne que la vie à Crescent Heights c’est comparable à rien sur cette terre. Il a bien envie qu’elle grandisse, saisisse que ce qui aurait pu lui arriver ce soir, c’est que le début des emmerdes si elle veut rester vivre ici. Mais y’a une infime part de lui, une p’tite voix qui lui dit de relever les yeux vers elle, et c’est ce qu’il fait. Les iris brunes qui glissent sur le visage las de la poupée en face de lui, le visage doux, les traits d’une demoiselle qu’a pas demandé à vivre ça. Putain, c’est son amie merde, elle a été là quand lui, ne pouvait pas se défendre contre son bâtard de père. Il peut pas la lâcher dans cette jungle, pas quand il lui doit cette fier chandelle depuis seize ans. Alors il se détend, de pas grand-chose peut-être pour celle qui le regarde, mais pour lui c’est énorme. Le feu qui animait déjà ses paroles qui s’éteint en quelques secondes.

« Ouais ok, prend le temps que tu veux, j’suis plus à ça près hein. »

Le garçon qui tourne les yeux, par flemme ou p-t’être bien par manque d’envie de devoir affronter une seconde de plus son regard de chien battu. Le garçon qui vient perdre ses onyx dans la sombre rue du motel, il voit sa bagnole, garé –lâché- comme il l’a laissé en accourant pour s’interposer entre elle et son agresseur. Il soupire, s’étonnerait presque, de voir que personne ne tourne autour de sa caisse qui plus est, n’est pas du tout fermé, presque certains d’avoir laissé les clefs sur le moteur pourtant. Et les fines oreilles qui distinguent derrière lui le bruit des ressorts rouillé du lit duquel se lève Nejma, les pas étouffé par la moquette. Elle glisse jusqu’à lui la poupée perdue, glisse plutôt jusqu’à l’interrupteur sur lequel elle appuie. Il ne cille pas Jax, les yeux fermement fixé sur l’extérieur déjà prêt à se rebattre si on s’approche de sa voiture. Il entend derrière lui le remue-ménage, l’étoile à l’éclat moins scintillant qui fait ses bagages comme convenue une minute avant. Il discerne le bruit des placards qui s’ouvrent, des cintres qui glissent, les vêtements qui vont prendre place dans les valises. Le son du départ, ceux qu’il a connu déjà plus d’une fois. La toute première en quittant Riyad et ses semblables, la dernière en quittant un squat, fuyant un quartier pour finalement atterrir à Night Falls.

Il a envie de s’en griller une Jax, les mains qui viennent se poser dans les poches de sa veste avant de se rendre compte de leurs états. L’éclat vermeille qui tourne au marronné, le sang sec qui peint ses phalanges. Sans demander la permission, il se fraie un chemin dans le foutoir de Nejma, glisse ses jambes entre deux paires de talons et un sac à main jonchant le sol. Y’a qu’une porte toute façon, une unique autre porte qui mène à la salle d’eau et il se pose devant le lavabo pas des plus propre. Les yeux curieux qui se posent un peu de partout dans la salle de bain, l’éclat plus jaune que blanc de la pièce, le bac à douche pas très net. C’est bof, c’est suspect, c’est la précarité. Alors sans réfléchir une seconde de plus à ce que peut foutre une fille dans un endroit si dégueulasse il ouvre les robinets et passe ses mains sous l’eau gelé. L’eau qui au contact du sang devient tout d’abord rouge jusqu’à prendre une couleur délavé, le pourpre qui devient grenadine jusqu’à que l’eau redevienne limpide. L’eau qui glisse sur ses doigts scarifié, maculé de petite entaille faite par ce combat à main-nue. Il grince même plus des dents Jamal en sentant l’eau glisser dans ses blessures, il ressent plus la douleur. Il est habitué, n’a plus aucune sensibilité dans le creux des doigts.

Dans le miroir, il regarde son propre reflet un instant, les traits avides de toute émotions, les traits fatigué par cette pression qu’exerce le monde. Car quand ce n’est pas le poids de son propre monde qu’il a sur les épaules, maintenant c’est celui de Nejma qui s’ajoute. Elle ne demande rien la pauvre saoudienne, n’a même pas une seule seconde souhaité intégré pleinement son mode à lui et pourtant elle est entrée dans le mécanisme, elle a engrainé la machine. Jax il peut pas faire comme si Nejma n’était pas là, comme si il ne pouvait pas lui arriver une merde quand il vient de lui-même, d’avoir la confirmation quand quelques jours à peine elle a frôlait l’agression sexuelle. Il peut pas la laisser là, comme rien ne s’était passé, il peut pas la laisser dans l’coin sans avoir un œil sur elle. C’est terminé. Il lui doit une certaine reconnaissance, lui rendre ce qu’elle et sa famille a pu lui donner pendant l’enfance. Un abri, une sécurité temporaire quand vivre dans sa propre bâtisse était devenu un enfer.

Les minutes qui filent sur le réveil posé sur sa table de nuit, Jax qu’a repris appuis depuis un bout de temps à sa place initiale, contre un mur les yeux rivés sur l’extérieur, la lune et les étoiles dans le firmament et la clope au bec qu’il fume lentement. Il a bien failli rire Jax, rire jaune, vert même en trouvant ce foutu briquet dans la poche de sa veste. Si seulement il l’avait trouvé du premier coup ce putain de briquet, si seulement… Il serait rentré, tranquillement sans se douter qu’à une poignée de kilomètre plus loin, Nejma elle serait en train de se faire violer par un putain d’enfoiré, de sac à MST.  Au loin, il entend toujours Nejma faire son boucan avec ses affaires et il la laisse tranquille, la laisse prendre le temps qu’il lui faut pour rassembler surement déjà trop rapidement ses clics et ses clacs ; pour s’faire à l’idée qu’elle devra vivre avec un garçon, un homme qu’elle ne connait plus tellement, qu’elle a connu il y a déjà trop longtemps. Beaucoup d’information que lui-même doit intégrer dans son cortex fatigué. Et l’étoile, elle lui parle, le sort de sa torpeur lui montre les bagages aux pieds du lit en sous-entendant que seul, elle ne pourra pas tout prendre et il hoche la tête Jax « évident, captain obvious, avec tes bras ficello t’pourrais pas prendre tout. » Qu’il pense mais qu’il ne dit pas à voix haute. Et il s’avance lentement jusqu’à elle et ses affaires, regarde le tout un instant avant d’attraper deux des sacs et glisser les hanses sur ses épaules robustes, et il reste trois valises une qu’il peut porter, l’autre qu’il tirera.

« C’est bon, il te reste qu’à prendre celle sur roulette, on va pas se faire chier avec des allers-retours. »

Enfin, ils quittent la chambre, elle referme la porte à clef derrière elle et il l’attend sagement, la regarde faire, petite poupée appliquée sur sa tâche. Beaucoup trop douce pour ce mode de vie de nomade. Quand elle lui dit que c’est ok, il la laisse passer devant lui Jamal, histoire de garder un œil sur elle qu’on ne vienne pas s’attaquer à elle par derrière. Un brin parano –suspicieux- sur les bords, l’habitude des coups de pute, coup par derrière qu’assènent certains. Et ils descendent rapidement les escaliers, se dirigent jusqu’à la voiture du basané où ils déposent dans le coffre les quelques valises de la brune. Y’a tout qui entre dans le coffre et l’arrière de l’auto. Ils prennent place dans la voiture les deux Saoudiens, un instant de silence avant que Jax ne tourne la tête vers elle, la lueur diabolique dans le regard. Il a pas fini Jax, jamais y’a quelque chose qu’on doit à son amie et il partira pas sans.

« J’crois on te doit quand même le prix de la nuit que tu vas pas passer ici, file ta clef j’vais chercher le blé. »  

La main qu’il tend vers elle, déjà prêt à recevoir cette foutue clef et bien évidemment elle dit non la diablesse. Toujours non, non et non. Il n’était pas prêt à entendre quelconque refus à sa requête. Et il soupire devant elle, déjà fatigué de ses négations qu’il devra surement supporter un bout d’temps apparemment. Alors il ricane le garçon, le sourire en coin, le fameux sourire trop souvent présent qui vient prendre place sur son visage diaboliquement parfait. La fixant dans les yeux, cherchant à décrypter ce qui bien se passer derrières ses prunelles foncés, comment elle réfléchit cette mauvaise graine.

« Ah bah si t’as de l’argent à donner gratuitement, que t’es riche Nejma… T’es sûr ? Ca me prend deux minutes, pas plus … »

Deux minutes oui, deux minutes quand on agit par la force et les menaces, quand on est déjà prêt à refoutre la merde, faire un carnage si on obtient pas ce qu’on veut. Deux minutes précieuses ou il pourrait foutre le feu au motel sans l’ombre d’un remord, d’un regret dans les yeux.

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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyVen 12 Jan - 17:32

i know who i am and i’m not no good

jax & nejma

Y a les opalescences qui se perdent un instant sur le petit mont de bagage qu’elle se sera donné bien du mal à ériger, les opalescences qui ont tôt fait de se reporter sur le héros de la soirée, le sauveur inattendu. Il hoche la tête le basané, s’empare sans effort de la moitié des bagages, moitié qui ne tarde pas à devenir quasi-totalité. Elle est surprise Nejma, hausserait pas les sourcils mais presque, loin de se douter qu’il ferait preuve de tant de serviabilité à son égard ; et pourtant si, il reste p’t-être quelque chose à sauver du p’tit Jamal, finalement. Il fait plus que l’aider et pourtant y a les lèvres de la gamine qui s’entrouvrent à peine lui a-t-il fait comprendre qu’elle n’aurait à se charger que d’une seule valise. Mais elle sait pas à quoi elle joue Nejma. Elle sait pas c’qu’elle cherche à jouer les fortes pour rien, la négation qui a la fâcheuse habitude de se perdre bien trop souvent sur le bout de sa langue. L’habitude qui se ferait presque grotesque en cet instant, y a qu’à voir son gabarit, y a qu’à voir le nuage de faiblesse qui plane toujours au-dessus de sa tête, pour comprendre qu’elle devrait s’estimer heureuse d’avoir à ne porter qu’un seul des cinq bagages, plutôt que de chercher à contester l’offre, s’acharner à en porter plus qu’elle ne peut supporter, tout ça pour certainement tout faire tomber à peine arrivée au sommet des escaliers. Mais Dieu merci elle le saisit à temps, Dieu merci elle prend conscience de la bêtise de la chose avant d’avoir eu le temps de trop ouvrir sa jolie bouche, le mot qu’elle laisse mourir sur ses lèvres sans chercher à le ranimer.

- N… D’accord.

La négation qui cède la place, juste à temps, à l’affirmation ; la poupée qui s’abaissera pas pour autant à le remercier, elle en lâche pas des masses des « merci », pas par manque d’éducation mais par trop grande fierté, c’est pas pareil, juste qu’elle déteste devoir accepter de l’aide, surtout lorsqu’elle en a vraiment eu besoin. Et enfin elle tire la poignée de l’ultime valise, laisse le jeune homme passer devant elle pour pouvoir refermer la porte, son sac à main passé sur l’épaule. Elle galère moins que pour entrer Nejma, la clé qu’elle fait tourner sans mal dans la serrure, la seule hésitation au dernier instant, les doigts qui restent posés une seconde sur la clé toujours enfoncée, le temps de se demander si elle fait le bon choix. Si elle court pas au-devant de ses principes en acceptant de crécher chez Jamal. Parce que sans doute qu’elle finira par lui faire du mal à un moment ou à un autre, la gamine vénéneuse qui brûle tout c’qu’elle touche, brise quiconque a le malheur de l’apprécier un peu trop. Ouais, sans doute qu’elle le heurtera, les mots et la perte Ô combien plus douloureux que les coups de poing. Sans doute qu’il a pas besoin d’un problème nommé Tâhir dans sa vie, un problème de plus, parce qu’il a beau lui manquer bien trop de pièces du puzzle, elle est pas bête la brunette, commence à capter que la vie du garçon est loin de se décliner en cinquante nuances de rose ; au contraire, les nuances noir de jais et vermeils, les couleurs de cette nuit qui semblent teinter sa vie toute entière. Elle pourrait le forcer à la laisser tranquille. Le forcer à lâcher l’affaire, sans doute qu’elle y parviendrait si elle gueulait assez fort, si elle explosait un peu trop les limites du jeune homme. Sans doute. Mais p’t-être qu’elle a bien envie de l’accepter son offre, au moins un peu, alors tant pis. Elle s’accorde le luxe d’être égoïste, pour une fois dans sa vie, la clé qu’elle arrache vivement à la serrure, tourne la tête vers lui, lui indique que c’est bon. Ils peuvent y aller.

Et les silhouettes des deux grands enfants qui se découpent sur la façade du motel, sur les coursives, Jamal qu’elle entend dans son dos, chargé comme un baudet. Il l’a laissée passer devant, sans doute qu’il voulait pas risquer de la semer, il file trop vite pour elle le mauvais garçon, et la demoiselle qui s’engage dans les escaliers, agrippe l’anse de la valise à deux mains pour descendre les marches, se remet à la traîner sitôt parvenue au sol. Ils parviennent rapidement à la voiture les deux Saoudiens, les sourcils de Nejma qui se haussent en constatant qu’il a laissé le véhicule grand ouvert mais elle s’abstient de tout commentaire, se contente de venir caler les sacs à l’arrière pendant qu’il charge les lourdes valises dans le coffre. Sa bagnole à elle, elle sait pas quand elle la récupèrera ; faudra qu’elle lui demande, un jour, pas trop tard quand même, mais pas ce soir, on va pas compliquer plus encore la situation, puis ‘toute façon elle est pas bien sûre d’être en état de conduire. Elle s’installe donc sur le siège passager, la ceinture qu’elle boucle sagement, déjà prête à se tirer d’ici, le jeune homme qui ne semble pourtant pas du même avis, loin de là, lorsqu’il ne met pas le contact, pas plus qu’il n’approche ses mains du volant ou quoi que ce soit du genre, se contente de braquer son regard sur elle. Et la tête qu’elle vient secouer immédiatement après qu’il ait formulé sa demande, les mèches ondulées qui fouettent son visage résigné.

- Non, ça servira à rien Jamal, laisse tomber.

Les prunelles chocolat qui viennent s’ancrer dans les siennes, à son tour, l’air ferme, décidé sur ces mots. Elle veut pas, Nejma, elle veut jamais, elle est chiante et elle le sait la princesse des sables, mais à trop dire oui pendant dix-huit ans, elle a développé un amour tout particulier pour la négative. Et elle esquisse pas un geste, va certainement pas plonger la main au fond de son sac pour en extirper la moindre clé, pour elle tout est couru d’avance, ça servira à rien de taper du poing sur la table et c’est tout. Elle refuse et pourtant il insiste, il force le jeune homme, semble peu décidé à comprendre ses raisons ; et s’il veut pas comprendre, elle explicite, y a pas le choix. Et elle ricane Nejma en le voyant si intimement persuadé qu’il se fera rembourser, l’éclat qui a beau être plus cynique qu’autre chose, sonne quand même comme une bouffée d’air frais après tout c’qu’elle a encaissé.

- Ah, parce que tu crois que c’est le genre de maison à s’embêter avec des histoires de remboursement ? Ils ont pas bougé le petit doigt tout à l’heure, j’ai pourtant crié hein, et tu t’imagines qu’ils vont te rendre mon argent ?

Elle a le sourire en coin Nejma, la gamine des sables qui se pense un peu trop maligne, croit tout connaître des us et coutumes de Crescent Heights. Bien loin de se douter de jusqu’où son ami d’enfance est capable d’aller. Bien loin de se douter que c’est lui, et certainement pas ces gérants tout aussi merdiques que leur motel, qui a le pouvoir ici. Ils demeurent immobiles les jeunes gens, deux statues dans le véhicule, lui qui ne démarre toujours pas, elle qui lui file toujours pas c’qu’il demande. Et ce regard, ces iris qu’elle sent peser sur elle, le lourd soupire qu’elle exhale en plongeant sa main au fond de son sac, la clé qu’elle pose de mauvaise grâce au creux de la main du basané.

- Allez, c’est bon, t’as gagné… Vas-y hein, on verra bien c’que t’en tireras.

Et les petites épaules qui se haussent sous sa lourde veste, la jeune femme qui se retrouve bien vite seule dans l’habitacle, la ceinture qu’elle détache pour être plus à son aise, s’attendant à c’que cette petite affaire dure bien plus que les deux minutes qu’il lui a promis. Et les ongles qui viennent buter contre un étui cartonné au fond de son sac, le réconfort qui l’envahit tandis qu’elle sort rapidement le paquet de cigarettes, la tentation qui la tenaille depuis qu’elle a vu Jamal s’en griller une pendant qu’elle pliait bagage, mais elle avait pas le temps pour ça, maintenant oui, enfin. La clope qu’elle extirpe du paquet, embrase rapidement d’un coup de briquet ; la première bouffée qui se fait délicate mais elle respire mieux que tout à l’heure alors ça va, les habitudes qui reviennent vite, la cigarette qui se consume dans l’attente, la fumée qu’elle exhale dans l’air froid de la nuit, les yeux perdus vers le motel, les yeux qui se lassent vite de la façade inanimée, se relèvent vers le ciel nocturne, les étoiles qu’on voit mieux ici que dans les villes suréclairées dont elle a l’habitude, la vision qui la fait sourire, amèrement.

Y a la portière qui claque dans son dos et le bruit d’un corps qui tombe lourdement sur le siège conducteur, la jeune femme qui se retourne pour faire face à Jamal qui est enfin de retour, le moignon de cigarette presque achevée glissé entre ses doigts, elle hausse les sourcils. Alors ? La question muette, elle est curieuse Nejma, demande qu’à savoir si oui ou non il aura réussi, qui d’eux deux aura gagné le pari d’amis. Et la jeune femme qui se résigne enfin à écraser son mégot sur le sol du parking après en avoir tiré ce qu’il en restait, la portière qu’elle claque à son tour pour se tourner vers le Saoudien, sourire en coin.

- En tout cas t’as fait du bon boulot ce soir, Superman.

La référence discrète au jouet de superhéros qu’il trimballait partout avec lui étant petit, elle a pas oublié, Nejma ; mais elle sait pas exactement si elle le félicite – le remercie sans le faire – de l’avoir sauvé de ce connard, de l’avoir sauvée du motel miteux, d’avoir récupéré l’argent. Elle sait pas exactement elle-même, les paroles qui resteront volontairement évasives, avant qu’elle n’ajoute, s’enfonçant un peu dans le siège :

- Tu comptes passer toute la nuit ici ? Nan parce que faut le dire hein, dans c’cas autant aller se prendre une chambre, on sera plus à l’aise…

Le coup d’œil rapide qu’elle lui adresse, le sourire contenu, la jeune femme qui n’hésite pas – jamais – à se faire gentiment chiante pour lui faire comprendre, en l’occurrence, que, malgré la bonne humeur affichée, fidèle à elle-même, elle commence à fatiguer.
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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptySam 13 Jan - 8:17

Heart beats the pump of my blood

jax & nejma

Le sourcil qui se relève, le sourire mauvais qui glisse sur ses lèvres. La petite poupée qui n’a pas l’air de  croire une seule seconde que le prince de Riyad peut récupérer l’argent de la nuit qu’elle n’aura pas à passer dans cette chambre, quand lui est certain de ce qu’il avance. Bien évidemment que ce n’est pas le genre d’un patron de s’occuper du bon sort de ses clients à Night Falls, à Crescent Heights y’a que le fric qui compte, « généré de la monnaie en s’occupant le moins possible de la clientèle. » Le mantra perpétué qu’importe l’enseigne dans cette ville de misère. Faut pas être Einstein pour savoir que dans un lieu pareil, elle aurait même pu tomber nez à nez avec le patron quand elle se faisait agresser qu’il aurait simplement baissé la tête, mit ses écouteurs et continuer sa route comme si Nejma n’avait jamais fait un appel à l’aide. Mais il sait qu’il va le récupérer ce blé, qu’importe le moyen qu’il utilisera, femme ou homme derrière le comptoir. Y’a pas moyen que ça s’passe autrement. Elle mérite au moins ça la petite Tâhir, au moins d’avoir son fric avant de partir définitivement d’ici.

Il hoche simplement la tête, la flemme de lui expliquer comment il compte s’y prendre, la flemme de lui dire que jusqu’à présent, y’a personne qui lui a encore refusé quelque chose. P’tit prince des rues chanceux, prince qui sait utiliser ses poings comme arme quand la nécessité ce fait ressentir. Et il la toise, à la faible lueur du spot d’éclairage dans la gova. Il attend, patiemment qu’elle lui glisse entre les doigts cette foutu clé qu’il attend. Le sourire toujours en coin, jamais bien loin. Il voit bien dans ses iris sombre qu’elle est mitigé, pas certaine qu’il puisse faire cette prouesse et pour la forcer à s’activer il bouge les doigts sous ses yeux, d’un air impatient. Et enfin, elle capitule le souffle qui se fait long, le souffle qui le fait ricaner silencieusement. Il la voit trifouiller dans son sac à main et en sortir ce qu’il souhaite. Petite poupée ne feignant même pas sa mauvaise foi, qui lui glisse la clé dans la paume de la main. Il regarde la pièce de métal bien satisfait de l’avoir entre les mains et relève les yeux vers celle qui ne croit pas en lui.

« Enfin tu te décides, t’as été longue… Bon. Enferme toi dans la voiture ça s’rait fatigant que j’ai encore à me battre en revenant. Fait gaffe. »

Qu’il dit d’une voix sérieuse, les prunelles encrées dans les siennes avant de sortir de l’habitacle, fermé la porte rapidement derrière lui, et se diriger les mains dans les poches jusqu’à la réception de ce motel miteux. Il rabat la capuche de son sweat sur sa tête sur le chemin, le garçon qui pousse  la porte vitrée des lieux et fait face à un jeune garçon, plus jeune que lui, le genre de gosse qui bosse les week-end pour amasser un peu d’fric. Jax et ses grands yeux en amande, Jax et le sourire menaçant, il explique vite-fait ce qu’il s’est passé dix minutes avant dans la chambre 914. L’agression, Nejma la poupée qu’a frôlée le viol dans l’allée qui mène à sa chambre et pour finir, le pourquoi il est là. Le désir de revoir l’argent d’son amie puisqu’elle ne crèchera pas une nuit de plus ici. Et il balbutie garçon, feint qu’il n’a pas le droit de rendre les quelques billets de la nuit, qu’il n’a aucune preuve de ce que le saoudien avance. Il rit Jamal, le rire mécanique, diabolique le rire qui déstabilise. Et il l’voit pas venir le coup le jeune, il s’attendait pas à voir le bras glisser jusqu’à sa gorge derrière le comptoir, les doigts qui appuie sur son cou blanc comme neige. Et il menace Jax, parle lentement pour que chaque mot entre dans sa p’tite tête d’employer de merde. Il ordonne à ce petit con d’ouvrir la caisse et plus vite que ça avant que ça dégénère. Les doigts qui appuient un peu plus encore sur sa jugulaire pour qu’il se dépêche. Et il prend pas de risque le jeune, il tape le code de la caisse enregistreuse, les mains tremblante pas certain de finir vivant si il fait pas ce qu’on lui demande. Jax il a aucune race, Jax il voit quelques billets dans la malle et demande l’intégralité il voit le mec hésité et resserre un peu plus sa prise sur lui. Les doigts telle la queue d’un serpent qui s’enroule encore et encore autour de lui, prêt à lui couper la respiration si il ose encore hésiter une seule fois. « Bouge-toi avant que ça tourne mal pour toi. »Qu’il lâche de sa voix grave, sèche. Y’a plus une minute à perdre et enfin le garçon donne tout ce qu’il a donné. Jax qui sourit méchamment met une p’tite claque au visage du garçon en souriant. La brute qui sommeille en lui qui le prévient qu’il a pas intérêt à prévenir qui que ce soit ou venir le courser sinon ça va mal finir. Et sur le comptoir, il récupère la liasse de billet posé en vrac, le fourre hâtivement dans la poche de sa veste et sort à reculons de l’accueil miteuse de ce motel. Un clin d’œil en direction du p’tit con qui reprend avec du mal sa respiration.

L’ombre Abalhadj qui accourt rapidement jusqu’à la voiture garé des mètres plus loin, s’enferme à l’intérieur l’air bien évidemment satisfait, la lueur malicieuse dans l’œil quand Nejma tourne la tête dans sa direction, la fumée de sa cigarette qu’elle souffle tout doucement et elle lui demande, et il arque un sourcil, une nouvelle fois comme si la réponse est clairement évidente. Ainsi, sans dire un mot il sort la masse de billet de la poche de sa veste pose tout entre ses petites paumes, ses ongles peints.

« Il a rendu l’argent et un petit bonus pour s’excuser. »

Le sourire sympa qu’il lui sert, la gentillesse trop rare qui s’immisce sur ses traits toujours trop arrogants, trop énervant de coutume. L’humeur changeante au grès du vent. Une minute avant il était menaçant, maintenant doux comme un agneau et peut être que dans cinq minutes il sera à bout de nerf, prêt à exploser de nouveau quelque chose. Et justement, elle le remercie, à sa manière. Car bien évidement siffler un simple merci ce n’est pas donné pour une fille comme elle, elle glisse aussi une vieille référence qui le tend sur son siège. Les souvenirs à la pelle qu’il traîne comme des boulets autour de ses chevilles. Le superhéros de son enfance, le super héros qu’il a abandonné depuis bien longtemps pour le coté des anti-héros, les masques de l’ombre. Et il la regarde l’air perdu, une seule seconde où son esprit rive vers le passé, se rappelant de la poupée masculine toujours collé à lui quand il pensait encore que le héros, un jour, viendrait le sauver de sa vie merdique. Les souvenirs difficiles, les souvenirs auquel ils ne pensent jamais le jour de lui-même mais qui lui revienne de temps en temps lorsqu’il s’assoupit. Et heureusement elle s’remet à parler Nejma, pour lui rappeler qu’ils devraient y aller. Il a une demi-seconde de ralentissement Jamal, perdu dans son propre monde. Mais il hoche la tête, distrait, allumant rapidement le contact de la voiture et démarrant au quart de tour, traçant au plus vite loin de cet hôtel avant que les problèmes ne les rattrapent.

Le motel hors de vue, il a repris son expression habituelle Jax, le visage ferme, comme si rien ne peut l’atteindre et encore moins le passé qu’il s’obstine à faire taire dans sa tête depuis qu’elle l’a jeté sur le tapis de la conversation. Dès lors, il a plus dit un mot depuis cinq bonnes minutes le garçon. Et comme si de rien était, soudainement se remet à parler, de lui-même sans même glisser un regard à son amie d’enfance qui bizarrement est resté muette depuis qu’ils ont quitté le parking de son ancien domicile.

« Superman ça fait longtemps que je l’ai abandonné pour Batman… Ça c’est un mec, un bonhomme qu’à pas besoin de pouvoir faire la loi... »

Car les vrais hommes sont ceux qui n’ont pas besoin d’artifice pour se faire respecter, ceux qu’on pas de crainte ridicule comme la kryptonite, ceux qui n’ont pas de talon d’Achille. Y’a que eux de vrai, un homme sans crainte, sans faiblesse est un homme inatteignable et il s’est forgé comme ça Jax. Dans la solitude, l’attachement aux objets et aux personnes qu’ils ne sollicitent plus pour ne jamais être rendu faible bêtement.

Il roule trop vite Jax, les limites de vitesse de loin dépassé, les voitures qu’il frôle à un rien pour arriver rapidement dans son quartier mais y’a des obstacles sur sa route, des putains de feu rouges qu’il brûlerait si il était seul dans la voiture. Car quitte à mourir un jour ou l’autre, autant que ça soit de ses propres mains, pas celle d’un autre. Et il s’arrête sagement à ce feu, fait ronronner comme un gamin le moteur de sa caisse en jetant un œil à Nejma sur le coté. Il ricane, en voyant son air fatigué, surement las de sa conduite qui laisse à désirer et il avance un peu, freine tout aussi rapidement pour la faire valdinguer d’en avant en arrière. Il s’amuse comme un gamin l’emmerde.

« Aller sourit, t’as quoi encore ? T’es pas contente d’avoir eu ton fric ? Au fait, j’gagne moi rien à avoir gagné le pari ? »

Y’a jamais eu d’pari, elle a jamais parié quoi que ce soit pour qu’il aille récupérer son argent mais il joue les cons, cherche à embêter celle qui se fait trop silencieuse sur la route depuis un moment. Continuant de faire vrombir le moteur de sa voiture comme si il détenait entre les mains le volant d’une Formule 1 quand en réalité, sa voiture n'a rien de prestigieuse.

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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptySam 13 Jan - 16:39

i know who i am and i’m not no good

jax & nejma

Portière entrouverte, le nuage de fumée qu’elle regarde s’évader de ses lippes pour se fondre dans le firmament. Elle écoute rien la mauvaise tête, son chauffeur de la soirée qui lui a ordonné de s’enfermer dans le véhicule pour éviter de se foutre dans de nouvelles emmerdes nocturnes, de l’y entraîner avec elle, elle est pas bête, elle a bien saisi le message, le jeune femme qui trouve pourtant rien de mieux à faire que de laisser la portière à moitié ouverte, l’air froid de la nuit qu’elle sent frapper sa peau. Et la silhouette qu’elle distingue du coin de l’œil, les sens en éveil, le p’tit coup de pression, elle est pas encore totalement remise de c’qui a failli se passer sur les coursives du motel merdique. Mais c’est que Jamal, Jamal qui accourt dans sa direction, la direction de sa voiture, plus exactement, a déjà repris sa place derrière le volant l’instant d’après. Et elle se tourne vers lui la brunette, exhalant une ultime bouffée de nicotine, dans l’attente du verdict de cette mission, fructueuse ou infructueuse, qui sait ? Lui justement, le Saoudien qui a l’air fier au creux des rétines ; et la liasse de billets qu’il pose sans attendre entre ses doigts fins tout juste libérés du mégot, la gamine dont les sourcils viennent se froncer face à la masse d’argent. C’est plus, bien plus que le prix d’une nuit dans c’trou à rat, « pour s’excuser », qu’il lui dit. Elle y croit moyen Nejma, petite princesse des sables qui a trop de mal à croire en la bonté des gens de Night Falls. Ça fait pas bien longtemps qu’elle est là, mais ce court laps de temps aura suffi à lui faire saisir l’atmosphère ambiante. Et les lèvres qui se serrent imperceptiblement, Jamal, qu’est-ce t’as foutu encore ? La question qui demeurera informulée, elle a plus la force de poser des questions dont elle n’obtiendra pas de réponse ; pas ce soir. Et l’air exceptionnellement trop doux du jeune homme qui achève de la convaincre d’abandonner, elle peut sans doute le laisser tranquille, au moins cette nuit.

L’argent qu’elle fourre rapidement au fond de son sac, sachant pas bien comment le remercier, elle le fait plus ou moins, la référence rapide au jouet préféré de son ami d’enfance. Et elle se le figure plutôt clairement le petit Superman déjà usé à l’époque, se demande c’que ce grand garçon en a fait. S’il l’a suivi aux États-Unis, s’il l’a gardé, s’il est soigneusement rangé aujourd’hui, p’t-être quelque part dans son appart’ ou chez son oncle. Mais elle en doute Nejma, peine à croire qu’un homme comme lui s’attache à des souvenirs d’enfance, s’émeuve de retrouver ses vieux jouets dans un coin de son logement. Pas après l’avoir vu se battre comme il a pu le faire quelques quarts d’heure plus tôt. Et elle comprend mieux pourquoi elle l’a trouvé si changé en le revoyant une semaine plus tôt, au-delà de l’aspect purement physique, le comportement qui lui avait semblé bien éloigné de celui du petit garçon qu’elle avait toujours connu. Y a l’esquisse de dessin qui commence à se tracer dans son cerveau, des connexions balbutiantes, la jeune femme qui commence à saisir à quel point son ami a changé, qu’il baigne peut-être dans des affaires louches. Le même genre qu’Isaac finalement, p-t-être plus sombres encore, p’t-être moins, elle est encore bien incapable de trancher, commence à peine à comprendre, les pièces du puzzle trop nombreuses à manquer à l’appel.

Mais il répond rien Jamal, laisse s’écraser mollement sa petite remarque qu’elle pensait amusante, elle pensait pas à mal Nejma, est loin de se douter combien le passé du basané est douloureux, pour elle c’était innocent, les moments passés avec bébé Jamal c’est ses plus beaux souvenirs d’enfance, c’est encore inconcevable pour son cerveau d’y associer des émotions négatives. Il répond rien alors elle l’invite à démarrer, il commence à se faire tard et elle est épuisée, éprouvée par la soirée qu’elle vient d’encaisser, fatiguée à force de faire l’impasse sur ses médocs, par simple flemme ou mauvaise volonté. Et il hoche la tête, enclenche le contact, la voiture qui file déjà sur les routes nocturnes.

Ils roulent en silence les deux jeunes gens, la gamine trop fatiguée pour faire la conversation, le moulin à paroles qui s’est mis en service minimum, pour une fois. Elle pipe pas un mot, enfoncée dans son siège, la tête tournée vers la fenêtre, fixe les lumières de la ville qui s’esquissent à travers la vitre. La tête qui vient doucement se tourner vers lui, presque lentement, en entendant le timbre de sa voix emplir de nouveau l’habitacle, reprendre la conversation comme si de rien n’était, comme si cinq minutes ne venaient pas de s’écouler depuis qu’elle avait ouvert la bouche. Mais cela ne fait rien, c’est pas l’genre de choses sur lesquelles elle s’arrête la poupée, se contente d’esquisser un doux sourire suite à ses mots, le regard vaguement perdu sur son profil qui se découpe dans la pénombre, le nez droit qui se détache sur ce visage trop harmonieux.

- Parce que t’es un bonhomme toi… ?

Le rictus malicieux qui se dessine, bien évidemment qu’c’est un bonhomme, y a qu’à voir comment il manie les poings pour le savoir, mais elle l’embête juste un peu, fidèle à elle-même, ajoute, roulant un peu dans le siège pour se remettre face au pare-brise, à la route qui file sous leurs yeux :

- J’ai compris, j’t’appellerais Batman maintenant, t’inquiètes…

Et elle sourit un peu Nejma, le regard fatigué, le bâillement qu’elle doit réfréner toutes les deux minutes pour s’assurer de n’en rien laisser paraître ; la vitesse qui la dérange pas, il conduit comme un bourrin le jeune homme mais ça c’est une chose dont elle a pris le pli, qui ne la traumatise plus depuis longtemps. Et pourtant elle tire la tronche sans même s’en rendre compte, ça ne lui ressemble que trop peu, la gamine au sourire d’ordinaire trop facile. En réalité elle est juste trop concentrée sur le fait de ne pas tomber de sommeil sur le siège, ne pas se montrer plus faible encore aux yeux sombres du basané, mais y a la fatigue et les émotions trop lourdement accumulées qui la rendent irascible, le regard agacé qu’elle lui adresse en le voyant ricaner comme un gamin après que sa tête ne soit partie en avant pour revenir taper contre l’appuie-tête, lui faisant serrer les dents. Elle lui adresse un regard agacé, la fatigue ornant ses traits ronds, hausse un sourcil en entendant les questions à répétition dont il l’assiège.

- C’que tu gagnes ? J’sais pas moi, c’que tu veux…

Les épaules qui se haussent et la tête qu’elle abandonne dans le fond du siège, lasse, les sourcils qui viennent se froncer lorsqu’elle réalise ce qu’elle vient de dire. À qui elle vient de le dire. Jamal il peut se montrer chiant quand il veut, il vient tout juste de lui en faire la démonstration par A+B, et c’était sans doute une mauvaise, très mauvaise idée que de lui dire qu’il obtiendrait d’elle ce qu’il voudrait pour avoir réussi à récupérer le fric, elle veut même pas savoir comment.

- Tu veux une partie du fric, p’t-être ? Y en a plus que ce qu’il devrait, ce serait normal que t’en récupères une partie… Y a jamais eu d’pari ‘toute façon.

Elle essaie de noyer le poisson comme elle peut Nejma, de s’dépatouiller de cette situation tant bien que mal, hausse les sourcils, l’air de dire que ben ouais, ils ont jamais parlé de pari, tout compte fait. Et il est intenable le Saoudien, le feu tricolore à peine repassé au vert que déjà il recommence à faire bordel sur la route, sans pitié pour sa passagère bien plus éreintée qu’il ne le pense, la poupée qui valdingue sur son siège dès qu’il vire le volant un peu trop brusquement, fait crisser ses pneus sur l’asphalte. La poupée fatiguée, le cocktail d’émotions qui détraque tout en elle, amenuise sa patience à vitesse grand V, elle ne tarde pas à de nouveau se tourner vers le garçon, le regard voilé par un malheureux mélange de fatigue et de colère :

- Putain Jamal, à quoi tu joues ? Ça te tuerait de te calmer deux minutes, arrêter d’conduire comme si t’étais dans un jeu vidéo à la con ?

Elle attend même pas sa réponse la brunette, passe une main dans ses mèches ondulées, le soupir las qui lui échappe tandis qu’elle se concentre pour tenter de voir c’qu’elle aura à faire en arrivant chez lui, l’installation qu’elle devra faire, plutôt demain que cette nuit, sa bagnole abandonnée qui se rappelle à son bon souvenir.

- Au fait, tu pourras me ramener au motel, demain ? Faut que j’récupère ma voiture, j’irais pas loin sans elle.
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MessageSujet: Re: 'cause i’m a problem with problems | nax   'cause i’m a problem with problems | nax EmptyDim 14 Jan - 13:34

Heart beats the pump of my blood

jax & nejma

Il sait pas Jax si il est un bonhomme, un gros dur. Y’a toujours ce doute qui subsiste en lui, cette impression qu’il restera un faible qu’importe le comportement qu’il adoptera au cours de son existence. La faute à ce père qui pendant huit ans n’a fait que rabâcher à son gosse qu’il était une petite merde, un enfant faible qui ne pourrait jamais reprendre les rennes, qui serait toujours agrippé aux jupons de sa mère. Du coup ça s’est ancré en lui, dans sa tête. Puis il s’est envolé Jamal, de force loin de lui l’homme martyr, loin de sa génitrice. Et il n‘a jamais pu s’agripper de nouveau à quelqu’un quand ça n’allait pas depuis son arrivé au USA. Petit Jamal qui a troqué les pleurs et les mots doux et réconfortant contre l’apprentissage de l’auto-défense et du ravalement d’émotion. Car plus personne n’avait le droit de le voir triste le gosse de Riyad, plus jamais il s’est donné l’autorisation d’être celui qu’on devait consoler dans la maison des Abalhadj. Y’avait pas de temps à perdre avec le petit gosse des terres ardentes. Mais surtout, au fond de lui, persistait la peur d’être abandonné une nouvelle fois. Qu’à cause de ses jérémiades d’enfant, eux aussi ne décide qu’il méritait l’abandon comme l’avait déjà fait ses parents. Alors il ne répond pas, sourit comme si la réponse était bien trop évidente pour qu’il lui dise à voix haute.

Les prunelles marron qu’il sent rivés sur son profil, elle le détail et lui sourit, les yeux plantés un coup dans les rétroviseurs, l’autre coup, en face de lui dans l’asphalte ou les voitures, les gens roulent tout aussi vite que lui. Le surnom de l’anti héro qu’elle accepte d’utiliser sans rechigner à la place du héros en collant qu’il a fini par détester avec les années. Mais c’est étonnant venant d’elle, il est surpris Jax qu’elle obtempère sans faire sa remarque légère. Le pied toujours appuyé sur la pédale des vitesses il vient glisser ses perles sombres sur elle, intrigué par sa facilité à lui dire quand elle ne l’a habitué à n’obtenir que des négations de sa part.

« Plutôt que m’appeler Batman, tu veux pas commencer plus facilement par Jax ? J’pense ça serait déjà pas mal si tu fais ça. »

La demande faite sur le ton de l’humour mais pourtant, belle et bien sérieuse. Il n’aime pas entendre son vrai prénom scandé dans la rue, quand bien même si c’est elle qui le prononce, avec sa petite voix féminine, gracieuse. Il ne supporte juste plus son ancienne identité et elle, elle lui jette toujours tout ce qu’il a mis seize ans à mettre de côté, sous le nez. Elle fait pas exprès Nejma, elle en sait rien de tout ça et personne sait. Mais lui ça l’agace d’entendre Jamal quand cette part de lui n’existe plus depuis un bail. Jamal c’est le gosse des terres de sable couleur safran ; Jamal c’est le gosse qui a souffert en silence trop longtemps ; Jamal c’est le gosse qu’a attendu sa mère des années et qui ne l’a jamais vue apparaitre devant sa porte. Alors non, y’a plus de Jamal. Y’a Jax à la place le gosse qui aime beaucoup trop le drapeau américain, Jax qui utilise ses poings, Jax qui n’a peur de plus rien.

La voiture beaucoup trop silencieuse à son gout, bien que ça ne le gêne le moins du monde d’être dans le silence, c’est juste étrange venant d’elle. Un instant, comme la route est relativement calme que personne n’est dans les parages, il tourne la tête vers elle, longuement et remarque la gamine à l’allure fatiguée, toute ramollie sur son siège. Elle a l’air faite de chewing-gum, complètement épuisé et c’est surement la première fois depuis qu’elle a fait son retour dans sa vie qu’il la voit dans cet état, si morne quasi morte de fatigue. Et Jax, il ne sait pas agir correctement, Jax il voit les gens fatigués et il trouve rien de mieux à faire que les faire chier un peu plus encore. C’est pas méchant mais il a jamais consulté le mode d’emploi des relations humaines. Il s’donne tellement peu de mal à ne pas les calculer que lorsqu’il le fait, il agit souvent de la mauvaise manière. Et freiner comme un con jusqu’à la voir taper sa tête contre l’appuie-tête c’était peut-être pas l’idée du siècle mais c’est ce qu’il fait en pensant agir normalement. Y’a qu’à voir la gueule qu’elle tire, l’air fatigué, les dents qu’il entendrait grincer si il ne faisait pas rugir le moteur de sa caisse pour savoir que c’n’était pas l’truc à faire. Si lui a son éternel sourire en coin sur les lèvres, elle, elle n’est pas là pour rire et ça l’agace à lui d’la voir comme ça. Elle répond machinalement, sans vraiment prendre en compte ce qu’il raconte. Un haussement d’épaule qu’elle lui file juste pour se débarrasser d’la conversation et à son tour il dit plus un mot. Les yeux qui jusqu’à maintenant été rivé sur elle, qui vont de nouveau se poser sur le parebrise devant lui. Les prunelles à l’éclat d’or, le regard plissé qui épie chaque mouvement dans la nuit sombre, la ville à peine éclairé par les réverbères. Il l’entend parler encore, lui suggérer de prendre une partie de l’argent et il rit d’un air moqueur. Comme si il en avait besoin de ses trois billets en plus … Mais il répond pas, les doigts qui pianotent sur le volant en cuir, les yeux perdus sur le feu tricolore dans l’attente qu’il prenne la couleur tant attendu depuis une longue minute.

Voiture qui file dans la nuit. Il conduit comme habituellement Jax, se rend pas compte de la vitesse qu’il prend, l’aiguille au compteur qui monte encore et encore. Les pneus qui crissent dans certains tournants, il fait plus attention à Nejma depuis un moment. Oublie presque son existence tant la poupée se fait transparente et pourtant, c’est sa voix qui s’élève soudainement dans l’habitacle, l’once de colère qui traverse ses paroles qui le font hausser des sourcils au garçon. Elle commence déjà à le gonfler, il aime pas trop le ton qu’elle s’permet de prendre alors qu’il n’a rien fait sauf conduire comme il le fait, et le fera toujours.

« T’sais quoi Nejma ? J’pense que pour lot de gagnant j’veux que tu continues de somnoler comme tu le fais depuis que j’ai démarré plutôt que me parler de comment j’conduis ou pas. »

Simple, net et précis. Le ton qui se fait ni virulent, ni victime. Il lui adresse un sourire ironique et continu de conduire de la même manière qu’il le fait depuis des minutes. Il est pas énervé Jax, juste fatigué de ce changement d’humeur trop soudain à son gout. Il demande rien le basané, y’a que le respect qu’on lui doit et sa façon de parler il aime moyen, non. C’est une ambiance froide qui règne dans l’habitacle, les mains vissés au volant, la mâchoire serré. Ils arrivent dans le quartier, le garçon qui ralentit à la recherche d’une place libre ou stationner l’automobile, peu à l’écoute de ce que lui raconte la brune assise à côté de lui.

« Demain ? Non j’peux pas. »

Qu’il lâche rapidement, sachant déjà que la journée de demain sera trop remplie, qu’il a bien trop de truc à faire et pas assez de temps pour retourner chercher la caisse à Nejma. Il a les yeux rivés sur un mec qui entre dans sa voiture Jax, pas sûr de le voir partir ; pas certain qu’il reste. Alors, il met un coup de klaxon pour le réveiller, lui faire comprendre qu’il attend et enfin le mec allume le contact pour lui filer la place souhaité. Le saoudien, il en profite pour tourner sa tête vers celle de Nejma, l’air limite outrée de la réponse donné, les sourcils froncé et il arque un sourcil le tatoué, la langue qui passe un instant sur ses lèvres un peu sèche avant de reprendre :

« Puis, de toute façon ma conduite te plait pas donc bon j’vais pas te l’infliger princesse étoile hein ! »

Le clin d’œil qu’il lui fait pour appuyer ses dires, rappeler à la mauvaise graine que cinq minute plus tôt elle l’engueulait quand même pour conduite trop brusque. Et les doigts d’une de ses mains qui quitte le volant pour aller se faufiler jusqu’à sa petite tête, les doigts qui se perdent sur son crâne, ébouriffe doucement sa masse capillaire pour ne pas trop l’énerver une fois de plus. Et enfin, devant lui, la place se libère. Ainsi, il la laisse tranquille à Nejma, récupère sa main pour la refoutre à sa place originelle. Le garçon qui se gare rapidement, coupe le contact et souffle un instant, fatigué lui aussi de la soirée, fatigué à l’idée de devoir monter toutes les affaires de la brune.

« On verra pour ta voiture, si c’est pas demain ça sera après-demain. »

Discussion coupé, le garçon qui sort de la voiture et va jusqu’au coffre pour prendre un maximum d’affaire, comme lorsqu’ils ont tout posé, elle ne se retrouve qu’avec une seule valise à monter Nejma, s’assurant de lui filer la plus légère à la poupée beaucoup trop pale, l’air épuisé sur lequel il ne peut faire l’impasse.

« Aller t’inquiète, on monte et tu t’allonges si t’es si crevé que ça, fait pas ta fragile pour quatre pas ! »

Et il part en riant, la laisse derrière lui, en lui portant le maximum d’affaires. Le garçon qui ouvre la porte de son immeuble d'un coup d'épaule et la fait passer en première, montant au rythme de la demoiselle les quelques étages qui la mène chez lui, son nouveau chez elle.


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