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 haunted by the ghost of you (mila)

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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyMar 20 Mar - 10:09

La rembourser. C'était le seul truc auquel il était capable de penser en ce moment. Tous les moyens étaient bons, peu importe la légalité discutable de celui-ci. Il avait réussi à connaître la somme qu'il devait à l'hôpital en allant chercher son dossier et il avait failli perdre connaissance en voyant la somme en bas de la fiche. Le solde affichait zéro évidemment puisqu'une De Salm, peut-être même deux étaient passées par là mais ce n'était pas ce qui importait Nikos, ce qui importait Nikos c'était de rembourser sa dette. Parce que le sentiment de gratitude mielleux qu'il éprouvait à son égard était insupportable, il avait envie de s'en débarrasser le plus rapidement possible. Ce sentiment visqueux n'avait pas sa place dans sa vie, il l'avait laissé faire car il n'avait pas le choix, mais il regrettait d'avoir signer si facilement. Si ça se trouve, tout ce silence radio était du au fait qu'elle regrettait ce geste. Tout était possible avec elle, mais quoiqu'il en soit, cela ne confirmait que l'urgence qu'il avait de se débarrasser cette énième dette. Alors il avait naturellement recommencé l'escorting, ses prix avaient drastiquement baissés puisque désormais il refusait tout rapport sexuel, il ignorait pourquoi ou peut-être qu'il le savait et qu'il avait pas envie d'y penser mais en tout cas ce qui était sûr c'est que ses clientes étaient beaucoup moins enclines à sortir leur porte-feuille maintenant qu'il avait été clair sur le fait qu'il n'était plus un bien consommable. Il se contenterait de faire le mannequin, d'être beau et de se taire en soit. 
Ce soir, il accompagne Mrs Von Hudchein. Une riche allemande de passage pour rénover sa maison de vacances dans une ville voisine, pas de soirée à thème cette fois-ci au Country Club, elle a juste besoin de quelqu'un avec qui manger au restaurant et qui l'écoutera lui parler de son mari qui la délaisse, de ses gosses ingrats qui n'en veulent qu'à son argent et de son putain de yorkshire qui a perdu la moitié de sa vivacité depuis qu'elle a changé de toiletteur. Nikos hoche la tête, sourit et se félicite d'avoir trouvé un job dans lequel on lui offre autant de whisky qu'il le souhaite. C'est son troisième et la voix de sa cliente lui parait de moins en moins perçante. La dernière fois qu'il s'était rendu dans ce Country Club il en était sorti bouleversé et en colère, il se revoyait en train de vriller totalement dans le garde à manger. Hop, un quatrième whisky serait de mise.
Deux heures plutard, Mrs Von Hudchein qui a quand même l'âge nôble de 71 ans lui fait savoir qu'elle est fatiguée et l'invite à profiter un peu du bar, parce qu'elle a besoin de se reposer dans son hôtel. Tout sera sur sa note, il n'aura qu'à commander et savourer l'orchestre qui joue du jazz depuis une vingtaine de minutes maintenant et le lounge qui se vide progressivement. C'est exactement ce dont il a besoin, un peu de calme, de la bonne musique et de l'alcool alors il la laisse partir et s'installe sur une de ses chaises hautes. Il profite d'être du bon côté du bar cette fois, les glaçons dans son whisky n'ont même pas eu le temps de fondre avant qu'il le descende. Et c'est au moment où il pose son verre sur le bar qu'il l'aperçoit, à quelques mètres, elle aussi le regarde et ça lui cause un joli raté de battement de coeur. Ca fait une éternité qu'il l'a pas croisé, il la pensait même partie de la ville. Et pourtant elle était là, dramatiquement belle, belle à s'en taper la tête contre le mur et c'est ce qu'il avait fait les semaines après qu'elle ait commencé à royalement l'ignorer. C'était il y a des années maintenant mais la rancune chez Nikos était tenace, il se sent soudainement à l'étroit dans son costard, même si son col est ouvert et sa cravate dénouée sur ses genoux. On pourrait presque croire qu'il a réussi dans la vie et ça lui plait bêtement à Nikos, de se dire que si ça se trouve Mila va s'imaginer qu'il a réussi et qu'il n'avait jamais vraiment eu besoin d'elle. Mais les apparences peuvent être trompeuses, elle était bien placée pour le savoir puisqu'elle avait feint d'être attachée à lui pendant des mois avant de l'ignorer du jour au lendemain.
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyVen 23 Mar - 8:13

elle a l’âme un peu trop lourde pour sa carcasse frêle, ce soir. squelette à l’ossature ébréchée à force de se ronger la conscience, de se laisser dévorer par les fumées toxiques coincée entre les parois de son crâne. devient sa prison, sans qu’elle n’y trouve le moindre halo lumineux pour lui signifier qu’il y a un échappatoire, quelque part. et quand sa réalité est bien trop monochrome et accablante, elle la tord, la modèle pour lui donner une toute nouvelle forme un peu plus fantastique qu’avant. et dans l’effort de sculptrice, elle en oublie presque tout. creuser des sillons dans un masque pour étouffer les remords qui étranglent la trachée, tracer des sourires là où la joie a déserté et finalement s’échapper de ces même rues qui aspirent toute la candeur pour la recracher en smogs brunâtres. et c’est ainsi qu’elle se retrouve ici, macérant au beau milieu d’une richesse qu’elle avait tant tenté d’écayer au fil des années, n’en voulant finalement plus après avoir bu à la coupe de l’opulence jusqu’à s’en enivrer. mais c’est une boucle infernale qu’elle ne parvient pas à détruire, ou bien n’ose pas s’engoncer dans d’autres sentiers que celui-ci. elle connaît ces endroits, et quand elle y érafle l’écarlate de sa semelle sa pupille est presque déjà habituée aux effusions de marbre, d’étoffes ostentatoires et évidemment aux rictus mordus par les simagrées fausses. presque, si elle ignore ses viscères qui se nécrosent rien qu’en inhalant cet air vicié aux parfums respirant l’excès. mais son costume est parfait, parce qu’il est bien trop teinté de réalité, parce que ce sont les souvenirs de sa propre personne qui l’ont construit. elle ne fait que se glisser sous son propre épiderme, renouer avec l’ancienne elle qui se dopait au doré et à l’odeur de satin neuf. finalement, c’est au country club qu’elle pose son dévolu, désireuse de mélanger l’illusion à une épaisse couche de whisky plus onéreux que son loyer. brûler les billets verts au fond d’un cristal qui écorche l’âme, c’est la meilleure combinaison pour anesthésier son esprit trop vif et colmater partiellement les plaies. juste l’espace d’une soirée, oublier mila et redevenir la poupée cousue au fil dorée mais à l’intérieur pourri. le bond en arrière est fulgurant, quand elle observe le retroussement trop prononcé de sa lèvre sanguinolente. il est effrayant quand ce sont les fantômes qui se mêlent à la danse, et qu’elle croit inventer des traits familiers à des silhouettes entassées dans la pièce. ce type qui semble se métamorphoser avec une perfection criarde à une version plus âgée de nikos, comme une mue qu’on aurait laissée dorer au soleil. mais les illusions se dissipent, les contrefaçons se craquèlent. lui, soutient son regard et c’est son visage qui se découpe avec d’autant plus de clarté, comme s’il aspirait toute la lumière. plus que des ténèbres qui les enveloppent, autour. ou bien est-ce lui, les ténèbres. elle hésite, perchée sur ses échasses, comme si elle voulait effleurer le firmament, et finalement elle décide de se rapprocher. juste un peu, juste un peu trop quand elle réalise qu’elle s’est assise juste devant lui. mila n’a jamais vu une illusion aussi parfaite. est-ce que tu peux arrêter de me fixer? c’est assez perturbant. et elle réalise un peu trop vite que de la même façon qu’elle avait bâclé les séparations, les retrouvailles sonnent aussi comme un fouillis trop froid au bout de sa langue. les vieilles habitudes qui reviennent en galopant, il la happe encore plus dans ces années déjà entérinées depuis longtemps, supprimées par la mémoire sélective. et malheureusement, il en faisait partie aussi, de toutes ces erreurs qu’elle avait laissées mourir dans les limbes de sa mémoire. mais ce soir elle veut bien faire une exception, déterrer les épitaphes, sans pour l’instant se soucier de revenir remuer la lame qu’elle avait abandonné dans sa poitrine.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyLun 26 Mar - 8:10

La plus jolie fille du lycée, c'était ce que tous les mecs répétaient. Totalement le genre de meuf qui finissait reine du bal de promo. Mila Rojas avait été le sujet numéro 1 des vestiaires de son équipe de football dès le premier jour où il l'avait intégré, elle avait pourtant deux ans de moins qu'eux. Nikos se souvenait parfaitement d'un jour où la star de l'équipe avait copieusement décrit tout ce qu'il aimerait lui faire si il se retrouvait un jour dans son lit. Lunaire, détaché, Nikos n'avait pas spécialement relevé à l'époque, habitué aux blagues triviales de ses co-équipiers. Plaisanteries qu'il ne supporterait plus aujourd'hui et qui aboutirait sûrement un échange musclé. Totalement à l'écart de la vie de son lycée, il ignorait totalement qui elle était jusqu'à ce qu'elle devienne son binôme en cours de chimie. Classique. T'as l'air vraiment chiant comme mec. C'était les premiers mots qu'elle lui avait adressé entre un microscope et une grenouille morte. Elle avait dit ça comme on commente la météo, d'un air dégagé, pas une once de reproche dans la voix. Elle avait dit ça comme si elle le connaissait depuis toujours, avant de reprendre une gorgée dans son thermos et sans vraiment le regarder. C'était cette ignorance sans doute feinte qui avait plu à Nikos, et le sourire qu'elle lui avait adressé ensuite. Un sourire qui mêlait provocation et amusement. Nikos qui avait tant de mal à tisser des liens avec le commun des mortels s'était surpris à rire à ses traits d'esprits et à atteindre ses cours de chimie avec impatience. Trois semaines plus tard, il avait sa main sur sa cuisse sous la table et tout le lycée criait au scandale. Comment le grec out-sider avait pu avoir sa chance avec la bomba Mila ? Un mystère pour tout le monde comme pour lui. N'empêche que ça avait marché comme eux, il était lune, elle était soleil et rien de ce que les autres pouvaient dire ou faire ne pourrait rien n'y changer. C'était du moins ce qu'il avait cru.
Retour à la réalité, Nikos n'a plus dix-huit ans, il n'est plus quarterback de l'équipe du lycée, il n'a plus besoin de rassembler toute sa concentration pour finir un TP au lieu de rêver des jambes bronzées de sa petite copine reine du lycée. Nikos a 24 ans, plus de 100 000 dollars de dette sur les épaules, un job d'escort boy et un bar miteux dans lequel il s'était fait poignarder y a trois semaines. Sans parler de l'obsession de ses jours et de ses nuits qui s'était barré à Washington DC. Le Nikos de 24 ans a bien changé, mais la rancoeur qu'il éprouve pour celle qui a signé la fin de son adolescence est toujours là, dormante mais présente. Elle le regarde à son tour et il sent l’électricité dans l'air. Mais le mauvais. Tout lui revient comme une chanson entêtante, heureusement que le whisky est là pour amortir ses pensées noires. Mâchoire serrée, regard noir, il aimerait répondre du tac au tac mais il n'en a jamais été capable avec elle. Elle était peut-être une des seules femmes au monde à réussir à le réduire au silence, mais plus maintenant. Désolé j'essayais de voir quel masque t'as décidé de porter pour ce soir. Il prend une gorgée de miel ambré, repose le verre sur le comptoir. Alors ce soir tu nous sers de la gosse de riche déprimée ou la veuve noire affamée ? C'est presque salvateur de laisser la haine glisser de la sorte sur sa langue. C'est tellement bon pour une fois de faire du mal en son âme et conscience à quelqu'un qui le mérite. T'as plus de cernes que de visage, tu devrais tenter le sommeil. T'sais le truc que tu m'as volé quand tu t'es barré. S'il n'y avait que ça encore... Nikos y trouve son unique plaisir de la soirée mais celui-ci est peu gâché par sa beauté à se damner. Les lèvres pleines, les cheveux longs, épais, le teint mat. Il se souvenait même avoir lu de la fierté dans les yeux de son père un jour qu'il débarquait à l'improviste dans la chambre de son fils alors que ce dernier et Mila regardaient un film tranquillement allongés dans le lit de Nikos en plein été, un ventilateur braqué sur eux et les jambes hâlées de l'adolescente contrastant avec les draps blancs. Stavros lui avait fait un clin d'oeil entendu auquel Nikos avait répondu par un regard remplis de mépris, rabattant le drap sur Mila. Putain de merde. Le tourbillon de souvenirs était un peu trop violent pour lui, tous les souvenirs se mélangeaient, s'entrecoupaient ce qui avait pour résultat de fausser sa perception de la réalité, de ce qu'il s'était vraiment passé. Ils avaient réussi à s'éviter miraculeusement pendant toutes ces années et il avait fallu que le destin les fasse se rencontrer ce soir. Au moment où sa vie partait totalement en live et qu'il se noyait dans une mélasse de merdes d'ennuis noirâtre. Perfect timing.
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyMer 28 Mar - 12:55

il aura suffit de la vision de son visage pour ranimer les plaies purulentes, titiller tout ces regrets acides qu’elle avait préférés ignorer. mais face à face avec le chef d’oeuvre qu’elle avait lacéré de sa propre poigne, c’est toute la foutue farandole des années regrettées qui se rejoue sous ses paupières. mila est frappée par des flashs de souvenirs aussi aveuglants et assourdissants que si la foudre lui avait calciné l’échine. l’ignorance et la séparation était bien plus simple à assumer la tête haute, le détachement qu’elle s’était ficelé de toutes pièces bien plus crédible lorsqu’elle n’avait pas son regard si proche du sien. et quand finalement ce sont ses lèvres qui se décollent, le grain de sa voix vient comme déchiqueter ses tympans d’un bourdonnement fiévreux. nouvel éclair qui pourfend l’air lourd, nouvelles réminiscences qui s’entassent sur ses épaules pour l’affaisser encore plus. nikos qui l’attrape par les chevilles pour l’entraîner contre son gré dans les cendres tout juste fumantes de leur relation calcinée par sa propre bêtise. elles se déposent de partout, particules radioactives qui l’empêchent de faire demi-tour. elle ignore pourquoi elle est venue jusqu’à lui, après autant d’années, après que chacun ait poursuivi sa vie en abandonnant derrière eux le cadavre de ce qu’ils étaient. simplement pour rouvrir les points de sutures, ou animée par une motivation trop obscure pour qu’elle n’en comprenne le sens. les faits sont là, transpirent de chaque pore de sa peau à mesure qu’elle sent les secondes s’étirer et qu’il continue de parler. l’amertume et les accusations dans sa voix sont supportable, le sous-entendu de la douleur qu’elle lui avait nichée dans le coeur est bien moins plaisante. sa mâchoire s’enserre, bouche stérile qui se refuse à lui offrir la moindre réponse. parce qu’elle n’en a pas réellement. aucune excuse assez convaincante, aucune raison qui pourrait apaiser sa sentence. mila est irrémédiablement coupable mais après une cavale bien trop longue, la sentence est dure à avaler. et dans ce genre de situation, c’est la langue qui devient acide, les jointures qui se blanchissent contre un verre au cristal reluisant qu’elle aimerait bien plus rempli pour lui donner l’audace qui s’était émoussée au fil des années. c’est l’absurde réaction d’un animal blessé qui plante ses canines avec désespoir dans la main de l’autre, tout en sachant que l’effort est vain. s’il veut prendre le rôle de l’homme bafoué et trahi, elle acceptera sans broncher celui du bourreau au coeur de marbre. tiens, je te préférais plus docile. elle essaye de se convaincre elle même, de la validité de son choix de s’en détacher. de barbouiller cette image presque trop parfaite qu’elle avait de lui de tares grossières et assez accablantes pour ne pas sentir le regret frapper à sa porte. mais en le voyant ici, baigné par un luxe qui lui sied étrangement bien au teint et coincé dans un costume qui respire la réussite, c’est les questionnements qui s’entrechoquent entre les parois de son crâne. et si? et si elle n’avait pas mis un terme à leur relation? et si elle l’avait fait de manière plus digne, sans tout détruire sous une épaisse couche de rancoeur? rien, qu’elle s’intime à elle-même, avant de reprendre de l’aplomb. sérieusement ça fait quoi, 4 ans? et t’es encore rancunier à ce point là pour une amourette de lycée? détruire pour mieux régner. elle essaie d’appliquer la règle en tâtonnant, cherchant du bout des doigts les fêlures qu’elle pourrait enfoncer pour ne pas paraître la plus misérable. et elle en oublie presque la principale raison de sa venue ici, celle d’un échappatoire idyllique. au lieu de cela, c’est avec les fantômes du passé qu’elle se retrouve confinée, comme un purgatoire insupportable au bout duquel il n’y a pas de réel pardon. je venais plutôt pour m’excuser d’ailleurs, mauvaise idée je referais pas l’erreur. sans trop le réaliser, elle place des incohérences dans son propre discours, incarnées par le son chancelant de sa voix qui s’essoufle avec une assurance craquelée. finalement elle n’avait jamais réellement fait le deuil d’eux, en y mettant une fin sans réelle forme. elle les avait simplement annihilés, placés au même niveau que ses parents relayés à de simples figures jonchant son ancienne vie, sans pour autant s’en désintoxiquer. et à présent qu’elle y est confrontée, c’est tout qui ressurgit à la surface, des palpitations dégoulinantes des premiers émois jusqu’aux premiers déchirements.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyJeu 29 Mar - 5:23

Jamais su comment ni pourquoi, juste le silence. Plus de réponse aux messages ou à ses appels, suppression des photos sur les réseaux sociaux et lorsque la rumeur était parvenue à ses oreilles il était trop tard pour faire quoique ce soit. Il l'avait vu main dans la main avec un autre mec dans le couloir et ça lui avait suffi pour comprendre le message. Trois jours plus tard il déposait un carton dans lequel l'attendait tout ce qu'elle lui avait laissé : un soutien-gorge, une robe, un chargeur de téléphone de portable et un rouge à lèvre. Tout le reste, Nikos l'avait enfoui au plus profond de lui-même pour ne plus jamais le ressortir. Elle avait allumé un feu insatiable en lui et était partie en le laissant se consumer. IIl avait trouvé refuge dans les levers de soleil rosés et le whisky ambré, lesquels resteront ses plus fidèles compagnons toutes les années d'après. Des nuits blanches pour des pensées noires, et l'insomnie comme compagne du soir. De quoi se taper la tête contre les murs et le coeur contre le sol. Pas tout à fait arrivé mais pas totalement paumé. Le présent et le passé rentrent en collision ce soir et Nikos a un smoking en guise de tenue de combat. Plus docile. Il s'esclaffe. Ça pour être docile il l'avait été. Il lui ouvrait la porte, venait toujours la chercher, accomplissait ses moindres désirs avec un sourire attendris. Virginité, temps gaspillé, pensées torturées, il lui avait tout donner sans compter. C'était peut-être ça le problème, il l'avait aimé trop vite et trop fort, au point qu'il n'avait pas vu le précipice qui n'attendait que de se retrouver sous ses pieds. Sans doute qu'elle avait semé des indices pourtant, et il s'était senti encore plus con de ne les avoir jamais repéré. Son regard vient se perdre dans son verre et des fossettes couleur ironie viennent habiller ses joues. Il finit par relever la tête vers elle et immobilise ses pupilles noires dans les siennes tâchées de mauvaise foi et d'orgueil mal placé. Tu sais ce qui est le plus navrant dans la trahison, Mila ? Même son nom était une torture à prononcer. Il l'avait tellement répété, chuchoté, abîmé. Et pourtant, allez savoir pourquoi, il avait cet arrière-goût sucré dont il avait eu tant de mal à se décrocher, à oublier malgré tous les hivers passés depuis. C'est que ça vient jamais de gens qu'on déteste. C'était encore pire, de se dire que pour elle ce n'était qu'un simple amourette de lycée. Que 5 ans de rancune c'était trop pour digérer un amour délaissé. Il avait cru la connaitre, vraiment. Du fond du coeur. De fond en comble. Il pensait que leur bulle à eux était increvable, qu'elle se satisfaisait des soirées étoilées sur le toit du Roaring Lion et des baisers enflammés dans le local d'entretien du lycée. Il pensait que c'était assez. Il pensait que c'était pour tout ça qu'elle restait et que rien ni personne pourrait les séparer. Ils étaient la lune et le soleil, le ying et le yang, rien n'était logique dans le couple qu'il formait et pourtant Nikos avait toujours pensait qu'il sonnait juste. Qu'en quelque sorte, bien à sa manière, il parvenait à la combler. Alors qu'en réalité, elle était tout à fait encline à étudier ce que les autres pouvaient lui proposer. Lorsqu'elle prétend être là pour s'excuser cette fois-ci il éclate de rire franchement. T'es pas du tout venue pour t'excuser, tu continues te foutre de ma gueule même 5 piges après. Parce que oui ça fait pas quatre mais cinq ans. Il en revient pas, son audace. Les premiers mots qu'elle lui a adressé étaient une sommation de cesser de la regarder et maintenant elle prétendait être sur le point d'implorer son pardon. Tu vas te payer toute seule ton verre ? J'arrive pas à y croire, ton prince charmant n'est pas dans le coin ? Il balaye la salle du regard avant de la regarder à nouveau. Il est hilare mais méfiant, il la regarde d'un air entendu, attendant confirmation de ses intentions...  Me dis pas que tu comptes sur moi pour... Elle oserait pas tout de même, aller jusque là, venir le voir dans l'espoir qu'il lui paye sa conso. Mais après tout, il pensait la connaitre aussi y a quelques années, la nana qu'il avait en face de lui était une parfaite inconnue et ses intentions un total mystère, alors pouvait-on vraiment le blâmer.
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyDim 1 Avr - 14:48

elle s’en souvient encore, de cette chaleur molle incrustée à l’épicentre de la poitrine, qui l’étreignait de l’aube jusqu’au crépuscule. elle se souvient des fourmillements colonisant l’estomac, des frissons coulant sous la peau dès qu’il l’effleurait. dès que leurs pupilles se mélangeaient, teintées de l’éclat naïf des sentiments trop fraîchement et rapidement éclos. le coeur sous serre, nourrit par l'adrénaline violente de la découverte de l’autre, choyé par les éclats solaires de l’adolescence. deux êtres gavés à des illusions bien trop réelles pour croire à un mirage, qui se dessinaient des lendemains toujours plus colorés et lumineux. ils étaient beaux, tragiquement imparfaits et pourtant parfaitement assemblés. comme une dope trop puissante qu’il lui déposait du bout des lèvres, et qu’elle laissait entacher son système avec une inconscience réconfortante. elle pensait l’avoir tatoué à l’encre indélébile le long du ventricule, elle se pensait impossible à sevrer de sa présence addictive. mais elle avait découvert que l’encre pouvait s’écailler, que même le pire des camés était capable de redécouvrir la sobriété après avoir goûté à l’indécence des paradis artificiels. c’était grisant, cette sensation d’immortalité qui bouillonait dans les veines quand sa paume trouvait la sienne. sa réelle place. ou tout du moins, c’était ce qu’elle était parvenue à pensée, imbibée d’une allégresse qu’elle dégustait avec avarice. alors qu’elle ne la méritait pas. qu’elle ne le méritait pas, lui et tout ce qu’il lui avait offert. tout ce qu’elle avait progressivement déchiré sous ses yeux, arraché de la poitrine et piétiné d’une semelle sanglante. premier brasier qu’elle avait nourri, foutu feu de joie imprimé sur sa rétine encore innocente à la fumée toxique de la destruction. elle l’avait découverte, cette vacuité dévorante qui emplit le squelette après avoir tout brisé de ses propres mains. c’était plus simple de les déchirer du bout de ses griffes que d’attendre nerveusement le jour où la dose ne serait plus assez puissante. le jour où tout finirait noyé sous une couche monochrome de quotidien ennuyant, que l’étincelle ne suffirait plus à faire crépiter le brasier. alors elle avait préféré se délecter d’un dernier feu de joie, égoïstement. et tant pis s’il devait rejoindre les cendres. mila n’avait même pas à connaître le jugement et l’amertume de la culpabilité qu’on lui enfonce dans la gorge. pas un mot, pas un regard. c’était passé d’une effervescence de passion furieuse au calme plat des lendemains d’apocalypse. mais la fatalité était finalement bien plus coriace, et coincée face aux cicatrices qu’elle avait dessinées sur sa peau, elle en déteste le goût. et comme si toutes les paroles qu’elle lui avait refusées durant toutes ces années étaient simplement restées somnolantes contre son palet, nikos continue de lacérer, déchirer, fendre, nourri par la satisfaction d’enfin la blesser à son tour. ses yeux ont une couleur bien différente quand ils sont allumés par la haine. au moins je peux plus te trahir, estime-toi heureux. les blessures deviennent profondes, sanguinolentes. et elle sent ses propres lames s’émousser contre l’acier de ses reproches. ce sont ses genoux qui faiblissent sous le poids astronomique de la culpabilité qui lui arrondit petit à petit l’échine habituellement si droite. le plaisir habituel de transférer de sa douleur à l’autre ne veut pas se montrer. au contraire, elle se sent encore plus fébrile à chaque assaut qu’elle lui assène. mais quand il continue le défilement infernal de sa colère qui s’immsice par chaque pore de sa peau et qu’elle éponge jusqu’à la saturation, c’est un nouveau type de douleur. elle avait tant souhaité l’engraisser à l’illusion d’une personne qu’elle n’était pas que finalement il y croyait. à présent, tous les souvenirs avaient étés recouverts par d’autres, déformés par ce détachement et cet égoïsme qu’elle lui avait offert. c’est pareil, 5 ans. mila ne trouve pas ses mots, bute à chaque articulation, s’embrouille au bout de sa langue tremblotante. grosse erreur de sous-estimer l’influence qu’il pouvait encore avoir sur elle. elle se contente d’une poignée de palabres prononcés à mi-voix, réduite à un semi-mutisme qu’elle ne parvient pas à dissiper sous le joug corrosif de son regard accusateur. mais il appuie sur le détonateur qu’elle ne pensait pas existant avec sa dernière insinuation, remue encore plus les viscères pour lui arracher toute once de sanité. et c’est sa paume qui s’égare pour venir imprimer d’un claquement sonore toute l’étendue de sa rage contre son visage. tu sais quoi nikos? si ça peut te faire te sentir mieux de te placer comme une putain de victime en me faisant passer pour la pire des garces, fais-toi plaisir. la vision qui se colore progressivement d’un carmin épais, alors qu’elle lui crache son venin sans une once de parcimonie. c’est l'ébullition dans son crâne, la frustration acide d’être finalement confrontée à une situation où elle ne parvient pas à prendre le contrôle. tu veux que je te dise que je m’en veux absolument pas? que pendant tout le temps où on était ensemble j’ai fait semblant de tenir à toi? que je suis juste revenue pour t’utiliser juste une dernière fois? c’est ça que tu veux entendre? dis-moi. le flux de sa parole s’écoule avec une précipitation étourdissante, elle sent chaque nouveau son lui brûler les lèvres un peu plus jusqu’à ce que l’étuve devienne insupportable même pour la reine des flammes.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyMar 3 Avr - 5:46

La pression monte, dévastatrice impossible d'ignorer le bruit que fait son sang à ses tempes. Il connait son caractère et pourtant il force, il continue, il repousse les limites. Il sait qu'elle va pas tarder à exploser, qu'il va pas s'en sortir comme ça mais ça l'empêche pas d'insister. Il choisit soigneusement ses mots comme on choisirait un instrument de torture. Si il a un millième de chance de lui inflinger un millième de la douleur qu'elle a causé alors il est tellement prêt. Comme un enfant furieux, Nikos déballe tout le venin dont il est capable. Peu importe la qualité du reproche, du moment que ça lui fait mal. Elle prend pour tout le monde en rafale ce soir, pour elle déjà, pour le mec pour qui elle l'avait lâché, pour Cece qui faisait chier, pour Gemma qui le torturait, pour son père qui l'abandonnait, pour son avenir aussi noir qu'une nuit à Night Falls. Il sait qu'il va trop loin au fond, parce que la méchanceté ne lui va pas. C'est pas son genre à Nikos d'invectiver, de piquer, il n'y a que quand les sentiments se mélangent et tombent dans l'incontrôlable qu'il commence à tenter de blesser. Mila est une plaie ouverte, suitante, sur son passé. Mila, c'est les questions auxquelles il a jamais eu de réponse et un tabouret vide en cours de bio à ses côtés. Mila c'est aussi un parfum laissé sur l'oreiller et un grand éclat de rire lorsqu'elle l'aperçoit à l'autre bout du couloir. La reine des apparences, l'instigatrice de sa chute libre dans les abysses des coeurs brisés. C'était à cause d'elle qu'il n'avait pratiqué du meaningless sex pendant des années, c'était à cause d'elle qu'il n'enregistrait aucun numéro de téléphone, ou presque, parce que ça faisait trop de mal de les effacer. Elle expliquait un tas d'aspect de son présent alors qu'elle faisait partie de son passé. Il voit qu'elle perd ses moyens et ça lui fait plaisir, il continue même jusqu'à ce qu'enfin elle réagisse. Le silence se fait pendant quelques secondes dans le bar alors que Nikos réalise à peine ce qu'il vient de se passer. A croire que Nikos Avergopulos était devenu le punching-ball officiel de Crescent Heights. Après le coup de couteau à Night Falls, la claque sonore à Orange Grove. Ce n'est même pas l'humiliation publique qui le pique, c'est pas non plus sa joue qu'il imagine rouge vif, lui qui marque si facilement en temps normal. C'est le fait qu'en approximativement quatre minutes de conversation ils avaient réussi à en arriver là. Est-ce que t'es putain de sérieuse. Ce n'est même pas une question, évidemment qu'elle est putain de sérieuse. Tout chez elle crie la colère et la haine, elle est plus que sérieuse. Il la soupçonne même d'être capable de lui en recoller une si les prochains mots qui sortent de sa bouche ne lui conviennent pas. Nikos se lève d'un coup, la saisit par le bras et l'emporte avec lui jusque dans le hall, l'assistance est médusée mais le grec n'y prête pas attention, fonçant tout droit dans le couloir étroit et à l'abri du regard qui relie les cuisines au bar lounge. Il sent qu'elle se débat mais peu importe, il la tient assez fermement pour l'obliger à la suivre. Je suis pas venu ici pour me donner en spectacle, t'as vu ce que t'as fait ?! Il est presque essoufflé, il commence à réaliser que son ex vient de lui coller une gifle qu'il avait presque... Mérité ? Ils se regardent droit dans les yeux et pendant une brève seconde Nikos ressent toute la tension sexuelle qui régnait jadis entre eux. Il se rend compte que son absence ne l'a pas immunisé contre elle et là c'est le mur de ses certitudes qui s'écroulent à leurs pieds. Nikos s'écarte brusquement, comme si elle avait tenté de le brûler ou un truc dans le genre. Je suis désolé. Ca lui brûle les lèvres parce que quelque part, c'était de ses excuses dont il avait besoin, c'était pas lui qui était censé faire amende honorable et pourtant elle avait réussi à complètement retourner la situation. Il regrettait d'avoir abandonné son Jack sur le comptoir. Je suis désolé de m'être comporté comme un sombre connard mais oublier ce que t'a fait c'était pas facile. T'oublier tout court c'est pas facile. Vous entendez ce son ? C'est le bruit de l'ego d'Avergos qui se reprend un shot de Jack lui aussi devant tant de sollicitude envers celle qui lui a broyé le coeur avec un sourire en coin. Il s'était promis à lui-même un million de fois de ne jamais lui adresser la parole, de toujours faire comme si elle n'avait jamais existé. Il s'était juré de partir le plus vite et le plus loin possible d'elle pour n'avoir jamais à recroiser son regard et retomber dans ses vieux travers. C'était le pire retournement de situation qu'il pouvait imaginer et pourtant voilà où ils en étaient. Mais soit, au moins c'était quelque chose qu'il n'avait plus besoin de porter. Se taire pendant des années, ignorer son existence, sentir son coeur se serrer à chaque fois qu'elle traversait ses pensées, c'était pas une vie. Il devait son salut à Gemma, qui avait remplacé cette douleur pas une autre bien plus particulière ponctuée de silence radio et d'orgueil mal placé. Gemma lui avait redonné l'envie de vivre et parfois celle de mourir, mais au moins elle était parvenue à ressusciter son âme morte. Prouvant ainsi qu'il y avait une vie après Mila.
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyJeu 5 Avr - 5:23

c’est une caricature presque grotesque de retrouvailles entre les amants déchirés. nikos qui se dessine le masque de l’homme bafoué à l’égo balafré et à la fureur volcanique, mila qui elle prend le rôle d’un véritable martyr impuissant. prend le visage de tous les maux de sa vie, semble-t-il. elle le sent dans sa fureur démesurée, dans la facilité qu’il a de rendre sa langue acide et d’éffiler ses mots pour mieux faire couler l’hémoglobine. elle aurait pensé la lame émoussée depuis les années, rouillée par des souvenirs tordus sous la distorsion de l’oubli, même brisée à force de s’être insurgé silencieusement contre elle. il n’en est rien, et il semble même que les années ponctuées de distance et silence radio insolent ont pris le rôle de pierre d'affûtage. l’arme est presque létale, il n’a plus rien du jeune homme silencieux et docile qu’il était, il n’a plus le genou aussi aisé à faire ployer. et si ses assauts n’étaient p as directement dirigés contre sa propre poitrine, probablement qu’elle éprouverait une certaine fierté à la vision de l’épanouissement que sa trahison avait précipité. mais la seule pensée qui lui intoxique le crâne est celle de faire cesser la douleur, de la diffuser en nouvelles coupures. sa carapace est trop dure pour le peu de virulence qu’elle parvient à rassembler, tandis que lui n’est que lave et coulures de magma bouillonnant. alors elle fait ce que toute personne sans répartie et arme pour se défendre contre la tempête fait, réagit avec la violence en espérant que l’impact de sa paume suffirait à lui renfoncer les mots qu’elle ne veut pas entendre dans la gorge. première victoire de la soirée, pas la dernière elle espère, quand le résultat attendu se concrétise en son silence. elle en déguste chaque murmure, se délecte du calme comme d’une onction déposée le long de la plaie, s’autorise même à reprendre une respiration fugace. le repos est bien court, et elle devine les éclairs d’une nouvelle tornade venir zébrer son regard qu’elle venait d’imbiber de surprise. puis c’est sa poigne qui agrippe son bras, nouvel assaut qui lui diffuse des frissons qu’elle imagine d’inconfort sous tout l’épiderme. je suis putain de sérieuse et si tu me lâches pas tout de suite… la menace n’atteint pas son point culminant, puisqu’ils trouvent rapidement leur destination en ce qu’elle devine être un couloir où aucune âme ne prend la peine de s’égarer. au creux de son esprit, c’est le clignotant qui se met à scintiller, le rouge fluo du danger. la proximité soudaine l’étouffe, comme si les murs s’enserraient autour d’eux comme un boyau acide, le sol devenait sables mouvants les dévorant trop vite. c’est toute l’étincelle des passions qu’elle pensait éteintes depuis bien longtemps qui recommence à crépiter quand les pupilles s’enlacent gravement, qu’elle sent son regard chuter minablement contre sa bouche. mais il vient éventrer la tension aussi rapidement qu’elle s’est nichée entre eux, avec des mots qui lui rappellent l’ignoble réalité dans laquelle ils sont enfermés. et c’est elle qui les y a plongés, balancé les clefs aux ombres de la cage poisseuse de la rancoeur. les excuses sonnent étrangement vraies. atrocement lancinante. flashback pénétrant du nombre de fois où les mots s’étaient formés au bout de ses lèvres. vision inexistante du mot prononcé de sa propre voix. des excuses plus que nécessaires qui n’avaient jamais prises une forme adéquate. tu vois c’est pour ça, nikos. quelques sons soufflés dans l’air entaché par leur présence. elle sait qu’il comprend immédiatement à quoi elle fait allusion, ce qu’elle essaie d’expliciter après bien trop longtemps. la difficulté est d’autant plus étranglante quand même elle-même n’a jamais réellement compris le pourquoi du comment. même après que ça soit moi qui t’ai laissé, moi qui te gifle, tu trouves toujours un moyen de t’excuser. les doigts s’égarent dans sa chevelure, y cherchent une contenance plus solide que celle qui fait chanceler ses membres. elle se sent décliner, vient trouver appui contre le mur et s’offre quelques centimètres en plus de distance avec lui. juste assez pour continuer. c’était pas parce que j’avais trouvé mieux ailleurs. c’était parce que je savais que je trouverai pas mieux, justement. longue inspiration qui apaise le palpitant essoufflé, au bout de l’implosion qui menace de plus en plus de s’échapper par ses lèvres fébriles. je suis désolée. elles sont finalement là, bancales et murmurées d’une façon à être quasiment inaudibles, mais tout de même là après des hivers à les taire tout en continuant d’en imaginer le son coulant le long de la langue, les foutues excuses qu’elle lui devait. et c’est presque une délivrance.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyVen 6 Avr - 6:06

Surcharge émotionnelle directe, impossible de reconnecter avec le réel pendant quelques secondes. Parce que quelques reflets glissent sur son visage et qu'il se rend compte qu'elle a changé finalement. Même physiquement. Ses traits sont moins poupins qu'avant, ses joues un poil plus creusé qu'avant. Il aimerait bien glisser un doigt autour de ses pommettes mais ça fait un moment maintenant que ce visage ne lui appartient plus, si il lui a appartenu un jour. La maturité de ses traits est un rappel désagréable qu'elle a vécu sans lui pendant toutes ses années. Qu'elle a dormi sans lui, profité sans lui, ri sans lui, respiré sans lui. Quelque chose d'inconcevable il y a cinq ans. Elle avait été la première à réveiller quelque chose chez lui, leurs âmes s'étaient jointes jusqu'à faire des étincelles, déclenchant un immense brasier que ses yeux dans les siens ce soir alimentent les cendres encore chaudes. Un feu qui devrait être réduit à l'état de poussière aujourd'hui et à qui pourtant il suffirait d'un fin brin de vent pour partir en combustion spontanée. La raison lui dicte de s'écarter, de se barrer, de faire demi-tour et d'aller se noyer dans un océan de whisky confortablement allongé dans son lit, un pilon entre l'index et le majeur mais il est incapable de bouger d'un centimètre. Se retrouver près d'elle était grisant, même après toutes ces années. Ça serait mentir de dire qu'il n'a pas imaginé mille fois le jour où il la recroiserait. Sans doute que si il n'avait pas été cet outsider toujours isolé, il aurait demandé des nouvelles d'elle par connaissances interposées. Sauf que Nikos avait la rancune farouche et l'orgueil tenace, il avait lâché l'affaire dans un soupir de résignation sans jamais vraiment tourner la page. De toute façon, si elle était partie, c'est qu'elle n'avait jamais voulu rester. Le plus dur avait été de faire comme si de rien n'était, d'oublier leur routine, de ne plus l'attendre contre le grillage à la fin des cours ou entendre sa chanson préférée sans l'entendre chanter sur le siège passager. La ré-éducation Mila comprenait bien des étapes, à croire que ce parcours du combattant n'en finissait pas. Car après tant d'années, Nikos aurait pu penser qu'il aurait fini par développer une immunité à force de temps et d'absence. Mais non. Quand elle s'éloigne de quelques centimètres, c'est presque si il n'a pas envie de la rattraper par le bras pour l'obliger à rester plus près, mais les mots qui viennent de franchir ses lèvres l'arrêtent net dans son fantasme. C'est ça, quoi ? Il est intrigué maintenant, il veut savoir. Tempête, marée, vent ou paix ? Il est lamentablement suspendu à ses lèvres et ce qui arrive par la suite lui renvoie l'image d'un homme faible. Insupportable. Je me suis excusé parce que je t'ai manqué de respect. Et que je veux pas être ce genre de mec aigri qui insulte son ex dans un bar. Il aurait aimé le dire avec plus de conviction, plus de fermeté mais là encore il a l'impression de faire preuve de mollesse. Si seulement il était capable de montrer à nouveau les crocs, mais la vision de Mila se laissant aller contre le mur suffit à le maintenir dans cet état de subissement. Nikos sent son coeur louper un battement et le sol se dérober sous ses pieds. Le regard fixe, les mots de Mila tentent de faire sens dans son esprit. Il y lit bien sûr entre les lignes des mots qui font du bien, qui apaisent, il sent même quelques morceaux de son coeur traumatisé se recoller légèrement. Tu m'as quitté du jour au lendemain pour te mettre avec un autre mec parce que j'étais trop bien pour toi ? Vraiment, je suis censé croire ça ? Aucune ironie dans son ton, la question est légitime. Mila lui avait offert un monde de douceur sensuelle, des caresses brûlantes, des orgasmes à quatre heure du matin, des bisous dans le cou au détour d'un couloir, des fous rires sur le capot de sa Chevrolet et il était censé croire que tout ça avait été sacrifié sur l'autel du peu d'estime qu'elle avait pour elle-même ? Va falloir que tu fasses mieux que ça... C'est ce qu'il pense mais il dit rien. Et elle s'excuse. Les trois petits mots tellement précieux qu'il avait toujours eu envie d'entendre un jour pour être sûr que ce qu'ils avaient vécus était réel et pas seulement un chapitre bâclé de son histoire qui méritait d'être oublié. Mais maintenant qu'ils étaient là... Nikos est pétrifié, pour la première fois de sa vie il a envie de parler sauf qu'il ne sait pas quoi dire. T'es heureuse au moins ? Je veux dire maintenant. T'es heureuse ? T'es avec quelqu'un qui te traite bien ? L'inverse lui retournerait les tripes. C'était peut-être un peu stupide de présumer qu'elle n'était pas seule mais il était difficile de croire qu'elle puisse l'être. Pas avec cette bouche, pas avec ce corps, pas avec ce rire ni avec ce regard qui aurait pu alimenter toute une ville en électricité. Même si l'idée qu'un autre mec puisse la toucher lui donnait envie de gerber il espérait au moins que ça valait le coup. Que sacrifier leur histoire l'avait au moins mené vers une forme d'épanouissement dans laquelle elle se complaisait.
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MessageSujet: Re: haunted by the ghost of you (mila)   haunted by the ghost of you (mila) EmptyLun 16 Avr - 14:06

chaque nouvelle seconde qui s’égrène dans le sablier est comme une aiguille de plus qui se fiche dans les plaies qu’elle pensait depuis bien longtemps suturées. mais il est là, arrachant tous les fils par le simple tranchant de ses mots, la lame de sa présence qu’elle sent glisser contre sa chair dangereusement. et peut-être qu’elle aurait préféré qu’ils en restent à deux âmes acerbes de s’être arrachées l’une à l’autre sans goûter à aucun cessez-le-feu. peut-être que tout aurait été moins chaotique entre les parois de son crâne si elle n’était pas venue consciemment réveiller la tempête qui sommeillait sous sa langue à lui. mais mila aime souffler sur les braises, y rajouter généreusement le combustible jusqu’à ce que la combustion lèche le visage. ça aurait été plus simple de se murer dans le même silence qu’elle lui avait intimé quand ils étaient encore quelque chose digne d’être sauvé, et pas un brouillon dégueulasse d’une relation bâclée et éclatée alors qu’elle scintillait trop fort. et il était là, le problème. mila aveuglée par toutes ces lumières qu’il lui déposait dans les pupilles, presque habituée à la commodité de toutes les attentions que nikos trouvait à lui donner. du haut de son piédestal, elle avait mal envisagé la chute, trop occupée à flirter avec les astres et les nuages. et maintenant que la voûte est simplement jalonnée de nuages pluvieux, coton imbibé de foudre électrisante et ce même gris qui tapisse les nuées, elle en vient presque à regretter. encore plus quand nikos dépose finalement les armes, et change l’acidité en un discours teinté de cette même affection toujours aussi vibrante. les insultes étaient bien plus simples à digérer. la haine qui nourrit la sienne, mais quand l’accalmie lui cingle la poitrine, elle ne sait plus quoi lui offrir. quelle porte ouvrir, lesquelles lui refermer pour éviter le faux pas. c’est une brume éparse qui lui assombrit l’esprit, et un doute vigoureux qui tétanise les membres. et elle trouve un refuge de fortune en creusant une distance entre eux, légère mais assez confortable pour s’immoler dans son regard sans flancher une nouvelle fois. je te demande pas de me croire, c’est la vérité. le genre de vérité qu’on étouffe sous des apparences façonnées, qu’on renfonce dans la trachée en espérant qu’elle ne remonte pas à la surface aux premières intempéries. et il lui avait arraché des lèvres en un froissement de secondes, mila trop modulable se dégoute presque elle-même en imaginant le spectacle qu’elle lui offre. elle aimerait avoir la même ardeur qu’avant, quand elle lui offrait des regards creux et anesthésiés de toutes ces passions qui pourtant lui lacéraient quand même la poitrine. quand elle parvenait à le transformer en un simple visage banal au milieu d’une foule d’adolescents engoncés dans le couloir. mais les années avaient effritées le masque, creusé des sillons dans l’argile qui avait déjà glissé de son visage pour mourir minablement au sol. je t’ai pas quitté pour me mettre avec un autre mec, d’ailleurs. il s’est jamais rien passé entre nous, j’avais juste besoin d’un nouvel accessoire. le torrent de paroles perce les lèvres, et elle sent les derniers mots couler avec amertume le long de sa langue. grave erreur. pas d’un nouvel, t’étais pas… c’est la frustration qui lui colle les pulpeuses, coupant court à un semblant d’explication qui ne fait qu’empirer l’insinuation glabreuse. c’est sa présence qui réveille les vieux démons, les remue jusqu’à ce qu’ils laissent leur respiration toxique emprisonner son système. c’est la même mila que quand elle avait enterré vivante qui ils étaient pour le simple plaisir de se pavaner avec les nouveaux, redorer cette image d’elle qui s’était ternie depuis qu’elle était avec nikos, qui revient la titiller. le matérialisme écoeurant saupoudré d’un doré aveuglant.  pourtant sa nouvelle question l’extirpe de sa torpeur, rappel brûlant de sa vie actuelle et des nouvelles silhouettes qui y sont tracées. celle de cash, plus particulièrement. et la réponse s’échappe d’une bouche trop sincère. comme une réaction naturelle, instinctive. j’en sais rien. souffle carbonisant qui s’échappe dans l’air lourd du couleur. et le son de sa propre voix qui s’y engouffre, résonne dans son esprit d’un écho sale, semblant de requiem qui lui saigne les tympans. l’honnêteté qui en suinte est trop prononcée, même pour elle-même. enfin oui, je veux dire. c'est un peu compliqué mais ça l'est toujours non? c’est la mila qui manie les supercheries avec excellence qui reprend les rennes, dessine un sourire sur les lippes douloureuses de s’arquer après ce qui semble une épuisante éternité. et toi? elle réciproque la question par simple commodité, politesse dira-t-elle même. mais la réponse la ronge trop, et elle devine presque son désir de ne pas en connaître la réponse. parce que malgré les années, les sourires éraflés et les mots vénéneux qu’ils s’étaient balancés, elle était toujours là. bouillonante et crépitante au creux des entrailles. menaçant de se répandre en magma épais et fumant, la jalousie crasseuse qui lui bouffe l’existence.
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