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 the pros and the cons of breathing (gekos)

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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyDim 1 Avr - 9:46

Le secret, c'était de laisser son âme au vestiaire. Ce n'était pas Avergos qui devait rentrer dans la cage mais seulement un enveloppe corporelle avec pour seule essence la rage destructrice. Parce que de toute manière, c'était la seule énergie qui pourrait le faire sortir de là vivant ou pas trop trop amoché. Tout au long de sa vie, il avait caché dans un coin de sa tête toute une avalanche de pensées destructrices qu'il évitait d'ordinaire pour éviter de pousser le mauvais bouton. Toutes ces pensées noires qu'il avait appris au fil du temps à contenir pour ne pas commettre l'irréparable trouvaient leur raison d'exister une fois que la porte de la cage se refermait sur lui. À ce moment-là il se passait le film de ses regrets, de ses frustrations, de tout ce qui pouvait peindre le tableau en cinquante nuance de noir et de rouge. C'était la phase finale de son entraînement, celle qui allait déterminer à quel point il allait frapper fort. Il lui suffisait de se mordre suffisamment longtemps l'intérieur de la joue pour que le gout métallique du sang afflue et provoque l'envie de voir couler celui de son adversaire. Une sorte de rituel de préparation bien rodé pour être psychologiquement prêt à ne pas tomber, à tout donner, à ne rien laisser passer. Le premier combat avait été un massacre, le type l'avait mis K.O en dix minutes. Il soupçonnait Aran de l'avoir confronté exprès à plus fort que lui pour tester sa ténacité, pour voir jusqu'où il pouvait aller. A la fin du combat, alors que Nikos reposait allongé sur le banc du vestiaire, une côte sûrement fêlée et la lèvre ouverte il lui avait demandé si il était prêt à continuer malgré ce qu'il venait de se passer. Nikos avait hoché la tête les yeux rivés sur le plafond, la seule réponse qu'il était capable de formuler. Son cerveau était en train de process ce qu'il venait de se passer et l'humiliation cuisante qu'il ressentait avait besoin d'être très très vite remplacée. Comme pour faire durer le test, Aran avait programmé le deuxième combat trois jours plus tard. Un délai pas suffisamment long pour se remettre et trop court pour se préparer au prochain. Mais Nikos n'avait rien dit, il avait fait ce qu'on lui demandait, s'était rendu à l'entraînement, avait gentiment soigné ses blessures seul dans sa salle de bain. Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, les combats en eux-mêmes n'étaient pas traumatisants. Le public, les hurlements, le sang qui gicle, la tension musculaire : tout ça était grisant, une putain de décharge d'adrénaline qui le rendait vivant. Sans parler des liasses de billets verts qu'il voyait passer dans les mains de Ruby. C'était ça qu'il voulait plus que tout, chaque fois qu'il apercevait le visage de Benjamin Franklin, il humait le parfum de la liberté. Ce soir il était finalement sorti vainqueur, le mec en face de lui, un abruti d'un autre bled paumé environnant était arrivé beaucoup trop confiant et avec la peur comme tâche de fond. Parce qu'un excès de confiance dans la cage ne pouvait être dû qu'à l'appréhension de l'enjeu. Ce soir Nikos avait réussi à en faire fi, et c'était à lui que Ruby avait tendu les billets cette fois-ci. Le sentiment de toute puissance du grec avait été fugace mais bien présent. Le sourire en coin d'Aran en guise d'applaudissements lui avait suffit et une fois sorti de la cage, il avait foncé dans les vestiaires. Là dans le reflet de glace, le visage légèrement tuméfié flouté par la buée, Nikos s'était mis à rire comme un maniaque. Son rire grave, cassé, raisonnant dans le vestiaire de fortune. La victoire était exquise. Mais à quel prix ? Le plus difficile était de parvenir à lui cacher sans lui mentir, car Elle sentait tout. Berner la reine des astres était risqué, mais jusqu'ici il s'en sortait bien. Leur couple était encore au stade de balbutiements, certaines choses étaient d'une simplicité troublante comme se réveiller à côté d'elle ou lui faire à manger tandis que d'autres, comme ne pas lui demander d'où elle rentrait à 4h du matin et résister à l'envie de regarder l'écran de son téléphone par dessus son épaule étaient douloureusement difficiles. Mais il s'en sortait. C'était du moins ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il sorte de l'entrepôt où se déroulait les combats et qu'il la vit appuyée sur le capot de sa Chevrolet. Il s'arrête net, son cerveau n'a même pas le temps d'imaginer une version plus plausible. Son shaker de protéine dans une main, une serviette autour du coup et les cheveux encore humide de la douche, il aurait pu plaider l'entraînement de boxe habituel s'il n'était pas 4h du matin, si il n'y avait pas du sang séché sur sa pommette droite et s'il ne boitait pas légèrement en marchant vers elle. Sans parler de toutes les voitures sur le parking et les hurlements d'excitation et de rage qui viennent de derrière lui, contenus derrière l'énorme porte de fer. Mais c'est la surprise à laquelle il est empreint au premier, il bégaye presque. Qu'est-ce tu fous là ? Elle est comme d'habitude toute en jambes, ses bras croisés sur sa poitrine en parfaite adéquation avec son regard noir. L'adrénaline du combat, la satisfaction procurée par la victoire vient de s'envoler pour rejoindre le ciel noir et sans nuage de Night Fall. Les environs l'entrepôt est désert mais on peut encore entendre les clâmeurs du public raisonner à l'intérieur. Nikos était le deuxième match de la soirée, il en restait encore deux. Et pourtant il avait le sentiment que le vrai affrontement, c'était pour maintenant. Et il ne s'était pas du tout entrainé pour celui-ci, si tant est qu'il aurait pu un jour l'être assez.
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Gemma de Salm
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Gemma de Salm

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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyLun 2 Avr - 2:11

Elle a tenu moins d'une minute. Le temps de douze inspirations douloureuses, foutu incendie dans la poitrine qui a menacé d'embraser la totalité de l'entrepôt, consumer tous ceux qui y rampaient, les coudes serrés et les haleines lourdes, ne laisser derrière que des cendres - ce qu'ils auraient tous dû rester. Ramener toute cette crasse humaine à son état originel. Parce que Gemma est Gemma, dotée d'une capacité rare à surélever sa propre dignité en toute circonstance, ça l'a rassurée quelque part, de s'être enfuie si vite. D'avoir été physiquement incapable de rester en place, d'assister à ça. Les phalanges d'un putain d'homme des cavernes rencontrant la mâchoire que, quelques jours auparavant, elle a parcouru du bout des lèvres. Elle n'a pas pu. Dans sa mentalité parallèle, qui place l'indépendance et l'instinct de préservation loin devant tout le reste, elle a choisi de voir ça comme un bon signe. Le dernier rempart de sa santé mentale, de tout son système de valeurs que l'arrivée de Nikos dans sa vie a rendu instable. Si elle était absolument irrécupérable, si Nikos était véritablement devenu sa priorité sans qu'elle y ait jamais consenti, perspective qui la terrorise depuis son retour de D.C., elle serait restée. C'est ce qu'elle se répète. Si Nikos était plus important pour elle qu'elle ne l'est elle-même, elle aurait maintenu les yeux rivés sur chaque micromouvement du rustre en face de lui. Elle aurait été incapable de détourner le regard, prête à onduler avec la masse hurlante de spectateurs afin de garder le contact visuel jusqu'à la fin, afin de s'accorder une connaissance encyclopédique des bleus qui fleuriraient dans quelques heures sur cette peau qu'elle aimait considérer comme sienne désormais. Elle serait restée scotchée, déterminée à n'en rater aucune miette, de façon à être prête à se ruer vers lui en sauveuse à la seconde où tout déraperait. Faisant les cent pas à l'extérieur, toujours atteinte par les ondes de cris venant de l'intérieur comme autant de vagues de nausée, c'est ce qu'elle se répète. Elle cherche le bon dans cette situation, elle cherche le digne. Le fait qu'elle ait tourné le dos au spectacle de sa propre apocalypse est rassurant. Depuis l'agression de Nikos, cette nuit lancinante avant son départ précipité pour la capitale, elle a la couleur de son sang tatouée à l'intérieur des paupières. Dès qu'elle les clôt, elle le voit. Ce carmin sombre, visqueux et brillant comme le vernis qui lui orne les ongles, épousant sa peau jusqu'à dépasser les limites de ses griffes, débordant sur la longueur de ses doigts pâles, se logeant sur la peau fragile de son poignet, tiède contre son pouls. Les cauchemars sont réguliers comme de la machinerie. Légèrement apaisés avec l'éloignement, ils sont revenus en force depuis son retour à Crescent - maintenus à distance de bras lorsqu'elle dort avec lui, grignotant chaque pan de son sommeil lorsqu'elle rentre au manoir. Sa propre sauvegarde érigée au dessus de tout le reste ; elle refuse simplement d'ajouter de nouveaux spectres à sa mémoire déjà hantée, alors elle tourne le dos avant qu'ils ne puissent s'imprimer en elle. Les trois dernières nuits ont été les pires, depuis que la petite visite de courtoisie de Fiedler à l'entrepôt a ravivé les plaies dans tous les sens du terme. Puisque les probabilités qu'elle parvienne à cacher à Nikos les contusions de la forme des cinq doigts poisseux de la brute autour de sa gorge n'étaient pas de 100% et que l'astrologue n'a aucune affinité avec les jeux de hasard, elle a prétexté devoir passer du temps avec Edna. Tout pour se maintenir à distance le temps que les bleus se résorbent et qu'ils entraînent avec eux les confessions qu'elle refuse de faire. Le comble, dans cette putain de parabole, c'est que lorsqu'elle l'a vu monter dans sa Chevrolet, plus tôt dans la soirée, elle arrivait chez lui pour réparer les éventuels pots cassés. Tout dans cette situation abjecte est une humiliation cuisante. Le fait qu'après pas plus que trois jours loin de lui - dans l'absolu, encore moins puisqu'elle est passée en coup de vent au Lion la veille pour un baiser volé derrière le bar avant d'aller rejoindre les filles - l'absence était devenue insupportable. Ou qu'elle soit réduite à ordonner au chauffeur de taxi de suivre son mec comme une épouse de telenovela trahie. Pire encore, le fait qu'elle ait passé les trois derniers jours à se morigéner de sa propre opacité, se sentant coupable de lui cacher les bleus sur ses clavicules alors que, durant tout ce temps, il lui avait activement menti. Appuyée sur la carrosserie de sa Chevrolet, les bras croisés, elle hésite encore sur la marche à suivre. Maintenant qu'elle a remis ses priorités en ordre - l'autoprotection devant lui, devant eux, à tout prix - que faire pour limiter la casse ? Gemma y réfléchit pendant ce qui s'apparente à des heures, n'étant pas prête, dans le fond, à s'en aller avant de l'avoir vu, avant de s'être assurée qu'il va bien, ou autant que faire se peut au vu des circonstances. "Qu'est-ce tu fous là ?" L'accusation dans sa voix est un putain de coup de poing dans la poitrine mais elle ne s'attendait à rien de mieux. Si elle était en possession complète de ses facultés habituelles, elle aurait une remarque sardonique à lui glisser du bout des lèvres, un chapelet de syllabes cruelles et paralysantes. Quelque chose qui ferait aussi mal que rentrer dans cet entrepôt, la raison écartant les mensonges et comprenant la vérité longtemps avant que le coeur immobile ne l'accepte, refuser d'y croire jusqu'à ce que ça soit son tour, jusqu'à ce qu'il apparaisse, front and center dans une putain de cage, l'appétit illicite du braconnier dans le regard. A la place, elle baisse les yeux, refusant de les déposer sur la peau de son visage ou celle de ses mains, là où l'inévitable est criant, et tend la main. "Tes clés." Avant qu'il n'apparaisse, elle jonglait entre les émotions, gorge et poings serrés, sans parvenir à faire le tri. Sa voix, blessée et irascible, décide pour elle. Rage it is. "Je conduis." Impériale, regard froid et mâchoire tendue, l'ordre ne souffre d'aucune contestation. Pour insister là dessus, elle se déplace jusqu'à la portière conducteur, offrant à Nikos son profil, les yeux rivés fermement sur l'horizon, n'importe quoi n'étant pas sa proximité immédiate. Le trajet est silencieux. Elle n'a rien à dire. Aucun mot d'aucune langue n'est à même d'exprimer la trahison, la peur, la volonté nette de faire marche arrière et la certitude qu'il est trop tard, qu'ils sont désormais à deux dans ce merdier et dans tous les autres, le fait qu'elle est restée moins d'une minute, douze inspirations, et qu'elle sait que ça a suffit à enfoncer un poignard dans son poumon parce que sinon comment il explique que ça soit si difficile de respirer ? Les rues sont désertes et la progression est tout de même lente. Au feu rouge, qui vacille dangereusement au dessus de la rue sous les bourrasques de vent qui font trembler l'habitacle, ses doigts s'agitent pour s'empêcher de traverser l'espace entre eux, de se glisser contre ceux de Nikos et s'assurer qu'il va bien. Elle enfonce ses ongles longs dans le volant, réarrange le foulard en soie enroulé contre son cou, allume nerveusement l'autoradio mais celle-ci laisse échapper un rock plaintif et délicat, des accords qu'il appréciera trop, aussi elle l'éteint aussitôt. Doucement, les contours du feu de circulation s'adoucissent, se brouillent jusqu'à se fondre dans leurs contours et Gemma est tellement peu habituée au phénomène qu'il lui faut plusieurs secondes pour réaliser que des larmes de rage obscurcissent sa vision. Une a roulé sur sa joue, elle la balaie d'un mouvement pressé. Elle a une centaine de questions à poser, elle les sent se presser au bord de ses lèvres jusqu'à la forcer à les entrouvrir. Non, putain, non, elle les ravale jusqu'à ce qu'elles se crament au brasier entre ses côtes. Le silence accusateur, lourd comme une chape de plomb et explicite comme un discours, c'est tout ce que son palpitant meurtri est en mesure de lui accorder pour l'instant.


Dernière édition par Gemma de Salm le Mar 3 Avr - 23:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyMar 3 Avr - 12:50

Il a l'impression d'être un ado sorti sans autorisation pris en flagrant délit. Son coeur bat à tout rompre et il sent à l'arrière de son crâne un fourmillement qui ne laisse aucun doute à ce qu'il ressent en ce moment : un mélange de honte et d'agacement. Il se demande depuis combien de temps elle est là. Un moment visiblement puisque ses joues sont légèrement rougis par le froid et que la manière dont elle tient ses bras serrés contre son corps en disent long sur le combat qu'elle mène avec les bourrasques de vent depuis un moment. T'es arrivée y a longtemps ? Evidemment elle ne lui répond pas. Faut dire que c'est presqu'un murmure qui s'échappe des lèvres de Nikos pris en faute. Il n'ose pas parler, il a le sentiment de ne pas le mériter, c'est du moins ce que lui dicte son regard. Toute son adrénaline vient de descendre en flèche, il préférait retourner dans la cage immédiatement plutôt que de vivre ce qui était sur le point de se produire. Sa première pensée est de se demander si quelqu'un s'est approché d'elle depuis qu'elle est arrivée sur le parking, il sait de quel genre d'individus se constitue le public et il sait encore plus à quel point il n'a pas du tout envie d'imaginer Gemma au milieu des ces sauvages. L'idée qu'elle puisse l'avoir vu se battre de ses propres yeux ne lui traverse même pas l'esprit puisqu'il n'imagine pas une seule seconde qu'elle l'ait tracé du Lion jusqu'ici. En revanche, ce qu'il sait et ce qui est sûr c'est qu'il ne lui a jamais parlé de tout ça, puisque le but premier des combats était d'amasser assez d'argent pour la rembourser. Chose qu'elle n'accepterait jamais si elle l'apprenait, pourtant bien au fond de son sac de sport repose deux liasses de billets de cent. Il a pourtant pris ses précautions, s'est toujours assurée qu'elle était occupée ailleurs pour pouvoir vaquer à ses occupations sans éveiller ses soupçons mais faut croire que Nikos était un piètre dissimulateur. Le pire dans tout ça était son absence de réaction. Elle était calme, trop calme. Son regard n'était même pas mauvais, il était juste... A vrai dire il n'arrivait même pas à le croiser. Elle lui demande ses clés de voiture et docilement, comme un enfant coupable il lui tend les clés de sa Chevrolet et prend place sur le siège passager. Il a du mal à réaliser ce qu'il se passe, le silence qu'il trouvait d'habitude si confortable, si pure, se transformait en supplice de tous les instants. Le coude appuyé sur le rebord de la vitre, Nikos laisse les lumières de Night Falls éclairer son visage alors que le paysage nocturne défile dehors. Il n'ose pas la regarder, au lieu de ça il aperçoit son propre reflet dans le rétroviseur. Les cheveux en bataille, la lèvre inférieur légèrement entaillée et la pommette encore érafflée sans parler des marques de griffure qu'il apercevait en train de courir le long de sa nuque. Il ferme les yeux un instant, s'insulte mentalement pour se retrouver dans cette situation totalement absurde. Peut-être qu'il a tout foutu en l'air, peut-être qu'elle le ramène chez lui et qu'elle va lui dire adieu et là alors il aura l'impression de mourir comme ça a été le cas avec Mila, sauf que cette fois, ça sera pire. L'ignorance est la pure souffrance, Nikos en comprend tout le sens ce soir alors qu'il donnerait n'importe quoi pour entendre le son de sa voix. Ils étaient à peine sur la bonne voix. Elle restait dormir, elle était même passée l'autre soir l'embrasser avant de sortir sous les regards stupéfaits des clients qui étaient plus habitués à les voir se disputer ou royalement s'ignorer que de se prendre dans les bras entre le comptoir et la porte de la réserve. Nikos avait recommencé à composer, prenait même le temps de regarder Netflix lui qui d'habitude ne trouvait de l'intérêt en rien. Il regardait des nouvelles recettes végétariennes sur Google dans l'attente de sa prochaine venue à l'appart et se surprenait à siffloter en faisant la plonge. Tous ces petits moments de bonheur qu'il était en train de ré-apprendre à apprécier, bientôt envolés. Il mourrait d'envie de savoir où est-ce qu'il s'était trahis, à quel moment elle avait compris qu'il lui cachait quelque chose. Mais surtout il mourait d'envie de savoir ce qu'il se passait derrière ses yeux noirs. Ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait. Tout sauf ce silence qui annonçait le pire. Il en venait presque à espérer que le trajet dure des heures pour ne pas avoir à affronter la suite. La voiture s'arrête au feu rouge, et maintenant qu'ils ne sont plus en mouvement le silence est d'autant plus assourdissant. Dis quelque chose au moins. C'est insupportable ce sil-- Il se coupe net, il vient de tourner la tête vers elle et elle est là, digne, la tête haute et des larmes qui dévalent sur son visage. Et là, Nikos pourrait jurer sur tous les Dieux et Déesses de la mythologie grecque qu'un truc se brise littéralement en lui. Une montagne de verre de crystal propulsé par terre dont le verre pillé se plantent dans chaque interstice de son être. C'est la vision la plus insupportable qui lui ait été donné de voir depuis la mort de sa mère. Il ne s'est jamais aussi sale et con de sa vie qu'à ce moment là. Parce que jamais dans aucune des dimensions possibles il n'aurait un jour imaginer voir Gemma pleurer, encore moins pour lui. Et ça avait quelque chose de magistralement beau, de surnaturel venant de sa part. C'était un arrêt dans le temps, quelque chose qu'il relevait logiquement pour lui de l'impossible et pourtant. Peu importe le feu rouge, de toute manière le carrefour est désert. Au moment où le feu passe au vert, Nikos se penche vers elle et tente de l'enlacer avec son bras droit. Gem, non, non, merde, stop... Il s'empresse d'essuyer ses larmes et porte ses lèvres à ses joues, sur ses yeux, prêt à recevoir une offensive comme une réponse à son étreinte, tout sauf la voir comme ça. Il se surprend à regretter leurs engueulades, leurs piques, leurs reproches infondés et leurs envolées lyriques venimeuses. C'est... C'est pas... Tout sauf ça. Il serait capable de raconter n'importe quoi pour subir tout sauf ça.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyMer 4 Avr - 7:08

Le silence est tout sauf confortable. Il s'est glissé vicieusement entre eux et les pousse vers leurs extrémités respectives de l'habitacle comme un ressort tendu. C'est un foutu supplice qui entache tout l'oxygène jusqu'à ce qu'à les faire suffoquer. Un airbag qui a pris la forme du véhicule, il amortit le choc, atténue la douleur, mais Gemma sait qu'ils vont devoir se désempêtrer rapidement s'ils ne veulent pas courir le risque d'étouffer. Ça ne viendra pas d'elle, fuck, hors de question. Pas un mot, bien qu'elle en ait des milliers à lui envoyer au visage. Non, elle se taira, yeux rivés sur le bout de la route comme s'il détenait des réponses. Sa dignité a déjà été suffisamment mise à mal cette nuit sans qu'elle ne sache tolérer la moindre nouvelle égratignure. Impressionnant, avec quelle vélocité Nikos l'a réduite à ça. Une boule de nerfs sur le cuir crissant du siège, des gouttes salées-sacrées sur les pommettes. Elle refuse de se recroqueviller davantage. Elle suppose qu'il la connaît suffisamment désormais pour savoir que, chez elle, le calme est cent fois plus violent que les cris. Depuis le départ, ils manient tous deux les rugissements avec méthode, avec habitude, presque avec goût. Ce silence est entièrement nouveau et, doigts serrés contre le volant jusqu'à ce que les jointures de ses phalanges menacent de percer la peau, elle espère qu'il en crève autant qu'elle. Que les coupures qui constellent le visage de Nikos sont douloureuses, tellement urticantes que c'en est intolérable, qu'il a envie de grimper à l'extérieur de sa propre peau ou la réduire en lambeaux. Si la vision de Gemma adossée à la voiture quand il est sorti de l'entrepôt n'a pas réussi à le faire souffrir - gratifiée de rien d'autre que de la surprise, qu'est-ce tu fous là, même pas foutu de ressentir autre chose qu'un sentiment poli de pénitence - tant pis, elle se contentera de l'affliction physique. Le résultat est le même, en fin de compte. Tant qu'il a mal. Elle est victorieuse - il craque en premier. Ça devrait être satisfaisant. Ça ne l'est pas. Il s'abat contre elle, lèvres brisées contre la peau humide et elle rassemble toute la majesté dont son éducation l'a pourvue pour rester stoïque, paupières fermées, poitrine serrée. Pour s'éviter de se laisser aller contre lui, de se fondre toute entière dans un soupir de soulagement à la perspective qu'il aille bien, qu'il soit en un morceau et surtout en un morceau près d'elle, elle reste rigide. Son coeur bat avec tant de furie dans sa gorge qu'elle a envie de le cracher sur le tableau de bord. D'où Nikos se trouve, il doit l'entendre, lui le musicien doit comprendre dans le rythme de son palpitant toute la vérité qu'elle a laissé le silence recouvrir. Il l'appelle Gem et elle prend une inspiration tranchante comme un rasoir. Il ne l'a jamais appelée Gem. Ça a toujours été le monopole des filles et elle ignore si elle devrait laisser le surnom, qui n'a jamais été aussi enchanteur que modulé par ses lèvres à lui, émousser sa hargne ou si, au contraire, elle devrait lui reprocher avec d'autant plus de virulence cette tentative probable de l'adoucir. Elle n'a pas le temps de pencher d'un côté ou de l'autre qu'il prononce les mots qu'elle refuse d'entendre. Elle l'interrompt brusquement, détournant la tête pour se dérober à ses lèvres, échapper à son regard. "Si tu finis cette phrase, c'est la dernière chose que tu feras." Le grondement est bas et belliqueux, prononcé face à la vitre derrière laquelle Night Falls oscille. Gemma est plus à l'aise dans les avertissements que les larmes et Nikos vient juste de lui offrir le tremplin qu'elle espérait pour monter dans les tours. S'il ose lui dire que ce n'est pas ce qu'elle croit, elle va mordre. Car pire que le mensonge, pire que la peine qui se tord dans son estomac, serait d'être prise pour une idiote. Oh, elle a ses défauts, tous plus intenses les uns que les autres, portés en étendard de sa non-discipline. La naïveté n'en a jamais fait partie. Le simple fait qu'il soit prêt à contrebalancer un mensonge avec un autre - elle n'a pas besoin d'en entendre plus ; à l'évidence, il n'y a aucune façon honnête dont il aurait pu finir cette phrase - réalimente le brasier que les connotations affectueuses de son 'Gem' avaient apaisé. Elle se retourne vers lui, les yeux froncés, la mâchoire affûtée, et dresse une paume en guise de rempart entre eux. Interdiction d'approcher. Elle rencontre le regard de Nikos pour une seconde et, machinalement, détourne le regard. C'est risible. Elle n'est même pas foutue de maintenir son attention sur son visage car chaque griffure est un rappel cinglant des quelques secondes d'enfer aperçues au fond de la pièce mal éclairée, et elle est aussitôt prise du besoin impérial de faire marche arrière, retourner jusqu'à l'entrepôt et y foutre le feu. Garder le monstre qui lui a servi d'adversaire et le démembrer. Len-te-ment. "Je veux la vérité."  Un bruit de klaxon retentit derrière la Chevrolet, un conducteur froissé les dépasse et du coin de l’œil, elle aperçoit le feu redevenir rouge. Le carrefour est vide à nouveau. Elle n'en a strictement rien à foutre, ils ne vont nulle part de toute façon, pas avant qu'il ne lui ait fait la promesse qu'elle exige, et tant pis s'ils passent une bonne partie de la nuit dans la voiture. Techniquement, ce ne serait pas la première fois. "Promets-le. Jure sur ce que t'as de plus cher. Jure sur le Lion. Jure sur Cece." Gemma est dangereusement superstitieuse. Pour elle, une promesse est contractuelle si elle est attachée à quelque chose de tangible. Trop de questions se bousculent contre sa langue, elle veut lui demander comment, pourquoi, depuis quand. Elle doute de tout désormais, est-ce que ça a commencé quand elle était à Washington ? Est-ce que les combats ont toujours été là, toile de fond constante depuis la partie de billard qui a sonné le glas de leurs santés mentales respectives, tous ces mois auparavant, et elle a simplement été trop aveuglée par ses propres craintes pour s'en rendre compte ? Elle a besoin de savoir mais après tout ça, sans filet, elle est incapable de le croire. Elle a besoin d'une garantie, d'une certitude brute que, peu importe ce qu'elle osera lui demander ce soir, il ne mentira pas. At the very least, qu'il mentira mieux.
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyJeu 5 Avr - 6:36

C'était exactement ce qu'il comptait dire, et ça lui hérisse le poil de voir qu'elle avait deviné ses intentions à la perfection. Ce n'est pas ce que tu crois, dis moi ce que tu as vu, t'avais qu'à pas me suivre si t'avais peur de ce que t'allais découvrir. Trois réponses, trois très mauvaises stratégies. Ses larmes lui ont fait perdre le goût d'une bonne répartie acerbe et l'ont laissé empreint à la panique. Il aurait effectivement été capable de balancer tout et n'importe quoi pour que le tableau change d'ambiance, c'était trop insupportable pour lui. Pourtant, Nikos n'a jamais été adepte du mensonge. Il sert le silence ou la vérité froide, chirurgicale, à la tête du client. Jamais le mensonge. Il n'est pas non plus du genre à étouffer un conflit à coup de baisers et de caresses. Ils valaient mieux que ça. Et pourtant c'est ce qu'il venait de faire, et elle l'avait compris. Elle le menace et en temps normal, un sourire en coin se serait dessiné sur ses lèvres. Parce qu'elle fait ça à la perfection, mais surtout parce qu'il y voit une marque d'affection profonde. Mais pas cette fois. La main qu'elle lève, symbolise le mur invisible qu'elle érige entre eux et Nikos se recule dans son siège sans jamais la quitter des yeux. Elle veut la vérité, il manque de lui demander si elle est sûre de la souhaiter mais se retient. Il suit des yeux l'automobiliste impatient qui les double et peut voir l'agacement sur son visage. Connard. Il donnerait n'importe quoi pour être autre part, pour pouvoir doubler la Chevrolet et s'enfoncer à toute vitesse dans les méandres de Night Falls lui aussi. Sauf qu'il ne peut pas. Il est bloqué là comme un con sur le fauteuil passager de sa propre caisse et la tornade rousse assise derrière le volant ne le laissera pas actionner la portière tant qu'il n'a pas répondu correctement à l'interrogatoire. Elle lui demande la vérité et il ne peut normalement rien lui refuser. Surtout pas ça. Parce que la vérité, elle la mérite c'est juste qu'il n'est pas sûr qu'elle est prête à l'entendre. Il se doute de sa réaction. Il y a peu de chance qu'elle apprécie de savoir que son mec se battait dans une cage toutes les semaines en échange de grosses liasses de billets au fond de son sac Nike. Parce que oui, c'était ce qu'il était maintenant. Son mec. Autant appeler les choses par leur nom. Et sans doute qu'en temps que mec il n'était pas censé lui mentir, dissimuler ou pire encore imaginer autant de stratagèmes pour parvenir à ses fins. Il ignore toujours ce qu'elle a vu, si elle est au courant de tout. Même si ça lui parait improbable, il espère qu'elle ne l'a pas vu dans la cage, en proie à ses pires démons. Il espère qu'elle n'a pas vu sa grimace de rage non contenue au moment où il a asséné les premiers coups, qu'elle n'a pas vu le sang d'un autre gicler sur son torse. Mais c'est presque si il ne voyait pas le reflet de ses combats dans ses larmes, il comprend à ce moment là qu'en réalité il y a peu de place au doute. Elle sait pertinemment ce qu'il a fait dans cet entrepôt sous les hurlements surexcités de la foule. Soupir à fendre l'âme, il se remet droit dans son siège et le silence est nouveau d'or dans l’habitacle. Il ouvre la bouche, prêt à tout avouer puis la referme. Et si après ça tout partait en fumée ? Si après ça il n'y avait plus d'eux ? Si après ça il ne pourrait plus jamais sentir sa main sur sa cuisse quand il conduit ou manquer de s'étouffer dans ses cheveux lorsqu'elle dort contre lui en cuillère ? Un little white lie n'était-il pas de mise si ça lui permettait de sauver leur avenir ? Non. Elle lui a demandé de jurer, elle a besoin d'une garantie qu'elle peut encore lui faire confiance et il n'a pas d'autre choix que de le lui donner. Depuis la nuit chez toi, j'ai plus jamais voulu toucher une autre femme que toi. Il la laisse process cette information, d'une importance abyssale pour la suite. Si elle n'est pas capable de comprendre qu'il ne pourrait plus jamais en toucher une autre qu'elle même sous la contrainte alors il y avait peu de chance qu'elle comprenne la suite. Néanmoins il devait lui dire, il serait incapable de lui expliquer pourquoi c'était cette nuit là qui avait sonné le glas de tout son temps passé potentiellement avec les autres mais pourtant ça avait été le cas. Et escorter sans passer la nuit avec elles rapportait beaucoup moins en comparaison de toutes les dettes qu'il faut que je me rembourse le plus tôt possible. Alors j'ai trouvé une autre alternative. Un peu plus risquée mais beaucoup plus lucrative... C'était que le deuxième combat si tu veux tout savoir. Il tourne la tête pour ne pas avoir à affronter son regard, parce qu'il a honte de ce qu'il s'apprête à avouer mais elle veut la vérité, c'est ce qu'il se répète; Alors il la sert. Et ça me fait du bien, ça me... Ça me vide de toute ma haine, tout ce qu'il y a de noir en moi... Ça sort à ce moment-là. Et ça me fait du bien. répète t-il le regard fixe. Il ne s'était pas du tout attendu à prendre du plaisir à combattre. Il pensait qu'au contraire il serait dégoûté de voir la misère humaine dans toute sa noirceur s'adonner à faire verser le sang en échange d'argent mais en réalité il y avait instantanément pris plaisir. Il s'était montré plutôt timide pendant le premier combat, par peur de blesser l'autre, et lorsqu'il s'était rendu compte que son adversaire n'avait au contraire aucune pitié pour lui, il était trop tard pour reprendre la main. Nikos avait fini pratiquement KO en titubant jusqu'à la sortie de la cage. C'était exactement ce dont il avait besoin pour que le métier rentre, il s'était entraîné de manière totalement différente pour le combat de ce soir. Et ça avait porté ses fruits. Nikos était désormais accro. Tu la voulais la vérité, la voilà. Je te le jure sur toi. Sur ces mots, il la regarde à nouveau. Dans les yeux. Là où elle ne peut pas le fuir, quand bien même elle le voudrait. Parce que finalement, elle était ce qu'il avait de plus cher. Parce que cette vérité ni lui ni elle ne pourra jamais la fuir.  Bien sûr il y avait le Lion, bien sûr il y avait Cece mais lorsqu'il imaginait les pires scénarios catastrophe qui pourraient lui arriver, sa perte était sans cesse mentionnée. Elle est lumière, nuit, soleil, sourire et larme à la fois. Un monde dans lequel elle n'était pas n'existe pas.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyVen 6 Avr - 7:55

Tout a un goût de cendres. Qu'il cherche à l'apaiser par n'importe quel moyen la ferait ricaner si les circonstances étaient différentes. L'ironie est immonde. Monsieur je-me-bats-dans-une-cage a tout à coup peur de la confrontation. Crache le sang mais craint les larmes. Qui l'eut cru. Condition d'opportuniste toujours bien en place, les habitudes de Gemma ont la peau dure. Elle sait que leur statut a changé, qu'ils ne sont plus régis au même règles qu'avant l'un face à l'autre. C'est assimilé, ou du moins autant que la chose soit possible après avoir vécu une existence entière dans le dégoût quasi religieux des hommes. Elle a revu ses assomptions, par et pour lui. Elle désagrège ses absolus lentement. Pourtant, il y a toujours cette section d'elle, binaire, sans coeur, qui pense en terme de victoire. Qui voit la réaction instantanée de Nikos face à sa peine comme une arme à utiliser. Un stratagème à retenir, for future reference. Elle en aurait honte de ce réflexe lâche si seulement son égoïsme ne constituait pas son dernier refuge. Il s'éloigne, se rassied face au pare-brise et ce simple prélude muet est déjà difficile à avaler. Fuck. Si le silence pique tant, elle a peur de ce que la vérité qu'elle a exigé lui fera. Tandis que Nikos daigne enfin parler, elle se tait obstinément, scelle les lèvres, caution tape derrière le rouge à lèvres foncé. Il y a un millier de ripostes qui lui bouillonnent sous l'épiderme - tous les foutus défauts dans son argumentation dans lesquels elle veut désespérément enfoncer un ongle, tirer dessus jusqu'à ce que tout cet aveu ne soit plus qu'une pelote à ses pieds. Elle veut lui répondre qu'il y a d'autres moyens. Du haut de son privilège, indécent dans une ville comme la leur, elle a envie de lui crier qu'il est minable à se laisser cogner dessus pour quelque chose d'aussi sale que des billets verts. Qu'il n'a qu'à se mettre au tai-chi ou au tir à la carabine ; lui qui se formalisait de son Colt à elle, connait-il seulement la thérapie de l'arme à feu, métal frais dans la paume incendiaire ? Elle veut lui dire, tongue in cheek, qu'elle s'imaginait naïvement qu'elle le satisfaisait. Elle sait tout mieux que tout le monde Gemma, elle lui en veut des coups, des mensonges, de la peur acide dans sa gorge mais peut-être avant tout d'échapper à son contrôle. Elle veut corriger les erreurs évidentes dans toute cette putain de situation. Mais elle se tait. Se mord la lèvre inférieure pour que les mots se cognent à une barrière physique, qu'ils ne s'échappent jamais là où Nikos pourrait les entendre. L'interstice qu'elle s'est créé est bien trop précieux pour qu'elle le laisse se refermer avant d'avoir pu en retirer tout ce qu'elle a besoin de savoir. Qu'il ait arrêté l'escorting la surprend - mais à quoi elle s'attendait, exactement ? Trop obnubilée par eux, par lui, elle n'a pas pris deux secondes pour réfléchir à toutes les corollaires de cette relation à laquelle ils s'essayaient maladroitement. "Depuis la nuit chez toi." Elle sait que ce n'est pas l'intention de Nikos, mais elle lit ça comme une accusation. Elle entend qu'elle l'a poussé dans cette cage, longtemps avant qu'ils deviennent un "nous" et elle réfute l'incrimination avec chaque putain de fibre dans son corps mais reste stoïque. Muette. Jusqu'au "je te le jure sur toi" qui la fait inspirer dans un sifflement entre deux rangées de dents serrées. Aussi difficile à entendre que la confession qui a précédé. Gemma déglutit, tourne la tête, le regard droit devant. Lentement, alors que le feu passe à l'orange une nouvelle fois, elle démarre. Tourne à l'angle et laisse défiler deux rues sombres le long des roues avant de répondre. "Ok." Sa voix est basse pour se forcer à rester digne, presque un murmure contre le vent. "Sois honnête avec ça, maintenant. A ma place, tu ferais quoi ?" Elle le savait dès la première seconde qu'elle finirait écorchée, qu'il ferait ses griffes sur sa peau, elle n'en avait jamais douté mais elle n'avait simplement pas imaginé que les cicatrices apparaitraient si tôt. "Si c'était moi qui revenais rouée de coups avec la lèvre ouverte et qui te dit que j'en ai besoin, tu l'accepterais ? Ou tu tournerais les talons avant que le pire n'arrive ?" Elle refuse de croiser son regard, même une seconde, même en périphérie. Elle préfère ignorer ce qu'elle pourrait y lire. Parce qu'il n'y a aucune bonne réponse à sa putain de question piège - aucune. Gemma a beau savoir qu'elle va le regretter avant même que les mots ne franchissent ses lèvres, que ce n'est pas dans une voie sans issue qu'elle s'engage mais dans un fichu ravin, elle fonce quand même. "Je peux t'aider pour tes dettes. Tu le sais." La fin est acide, une accusation en bonne et due forme. Elle en veut à la fierté de Nikos d'être si déplacée, de refuser la charité mais d'accepter les coups. Elle ne s'embarrasse plus à masquer son dédain, parce que c'est lui ou les cris, c'est lui ou les larmes, et il n'y a que dans la condescendance qu'elle ait jamais trouvé ses marques.
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyVen 13 Avr - 19:02

Le feu passe orange et la Chevrolet se remet lentement en branle, à son grand soulagement. C'est bizarre d'être assis sur le siège passager de sa propre voiture, il y a quelque chose de mystique à voir les mains de quelqu'un d'autre sur son volant. Les siennes sonnent juste évidemment, le tableau est parfait. Comme si le cuir du volant avait été fabriqué pour qu'un jour elle y pose ses mains. Difficile de ne pas y voir une allégorie de la situation. Elle au commande du navire de son destin, elle est devenue capitaine et demande des comptes qu'il peine à lui livrer. Parce que se confier à sa nouvelle raison de vivre n'est pas sans conséquence quand on connait la magie dont sont capables les deux protagonistes que sont Gemma et Nikos. Il lui ouvre la porte sur toute la noirceur de son être et l'oblige à payer le prix cher, celui de prendre le risque de la perdre si jamais elle aperçoit dans le trou de la serrure le monstre qui sommeille en lui et qui sort une fois que la porte de la cage se referme sur lui. Elle l'oblige à réfléchir à ce qu'il n'a même pas envie d'envisager, ce à quoi il n'a même pas envie de penser. Gemma a les clés de sa boite de Pandore sans même le savoir. Avec toute la malice qu'on lui connait, elle arrive à subtilement inverser la situation pour l'obliger à ployer sous le poids de l'évidence. L'imaginer elle dans cette cage... Imaginer son visage tuméfié, quelqu'un lui faire mal. Pendant une seconde il manque de lui dire de se garer sur le bas côté car il sent son estomac se retourner violemment. La nausée le prend et il a besoin de se concentrer pour se calmer et laisser la pression retombée, du moins tenter. Il lui en veut instantanément de l'avoir obligé à matérialiser ces images atroces dans son esprit. Me demande pas d'imaginer ça. C'est complètement différent, ça n'a rien avoir. Mais le pire est à venir lorsqu'elle met le sujet sur le tapis sans même prendre de gants, sans même tenter de ménager sa fierté. Dents serrés, mâchoire crispée, il resserre la prise dans la poignée de la portière au point que ses jointures deviennent blanches. Il sait qu'il va regretter les mots qui vont franchir ses lèvres et pourtant ils les franchissent quand même dans un soupir teinté de frustration. Tu peux pas comprendre. Et il le pense, comment pourrait-elle comprendre ce à quoi il est confronté ? Il a vu où elle habitait, il a vu où elle vivait et surtout comment. Il a vu la facilité avec laquelle elle a réussi à obtenir le financement complet de ses frais d'hospitalisation. La vie avec elle a l'air facile. Un coup de fil, un tas de solutions. Nikos est étranger à tout ça, les seules fois où il a effleuré du bout des doigts des comptes bien remplis c'est en vendant ses services à sa clientèle 3ème âge. Comment Gemma pourrait comprendre l'importance de ces combats alors qu'elle ne connaissait pas le manque ? Il sait que ce n'est pas de sa faute, il sait qu'elle n'a jamais appuyé leur différence. Tant qu'il n'était question que d'ébats clandestins à l'arrière de sa Chevrolet ou dans sa chambre, la question ne s'était pas posé. Toutes leurs différences, mêmes leurs points communs, s'échouaient au sol en même temps que leurs vêtements. Il n'y avait pas de démarcation de classe. Avant, du moins. Aujourd'hui tout avait changé puisqu'ils formaient un tout, leurs deux entités rassemblées, Nikos avait été peut-être naïf de croire que leur seul point de friction éternel serait toujours Cece. Il y avait bien plus que Cece. On vient de deux mondes différents. Dans mon monde, on demande pas à sa petite copine riche d'effacer ses dettes d'un coup de baguette de magique. C'est bizarre. De parler d'elle en ces termes, et il regrette que ça soit de cette manière. Il aurait aimé qu'elle l'entende autrement, que ce moment ait une saveur particulière maintenant qu'il était quasi-certain que cette simple expression ne résulterait pas forcément à elle s'enfuyant à toutes jambes. Mais ça faisait longtemps que Nikos avait renoncé à l'idée de pouvoir prévoir quoique ce soit lorsqu'il s'agit d'eux-deux. Alors traite moi de macho suicidaire mais ton American Express peut pas m'acheter le peu de fierté que je perdrais si je te demandais de l'aide. J'ai pas besoin de ton aide. C'est dur et il s'en rend compte un peu trop tard mais l'orgueil l'agite comme une marionnette. Parce que ce qu'elle ignore c'est que 60% des recettes gagnées grâce aux combats vise à la rembourser elle un jour, elle ignore qu'il a récupéré les papiers à l'hôpital, il ignore de son côté comment il va s'y prendre pour un jour réussir à lui faire accepter tout cet argent qu'il considère qu'il lui doit. Puis il y a le chèque... Ce fameux chèque qu'il a trouvé dans sa boite aux lettres il y a quelques jours. Dans une enveloppe marron avec son prénom complet écrit à la main sur le devant. Peu de gens connaissaient son véritable prénom, les américains étaient assez stupides pour croire que Nikos était son prénom et s'en amusaient beaucoup. Même ses professeurs au lycée l'appelait par son diminutif. Mais ce n'était pas le point le plus notable, le pire n'était pas non plus la somme. Qui couvrait largement ses dettes d'ailleurs. Le pire était la provenance du chèque, Piraeus Bank. Ni plus ni moins que la première banque de Grèce. L'émetteur était une entreprise du nom de Prometheus dont le nom était tellement répandu que Nikos n'avait trouvé aucune information exploitable en s'y penchant. Quoiqu'il en soit, ce chèque anonyme était un énorme point d'interrogation qui s'ajoutait à la liste des raisons pour laquelle il ne trouvait jamais le sommeil. Il n'avait pas encore décidé de la bonne ou mauvaise augure de ce petit miracle trouvé dans sa boite aux lettres, mais l'épisode de ce soir avec Gemma le poussait à penser que si il encaissait ce chèque, tout ces dégâts pourraient être évités. Mais pour le moment il n'en est pas question puisque accepter ce chèque ne vaudrait pas mieux que d'accepter l'argent de Gemma. Dès que j'aurais amassé la somme dont j'ai besoin j'arrêterai net. T'en entendras plus jamais parler, et en attendant je ferais tout pour être discret. De toute manière c'est pas à la fréquence à laquelle tu viens me voir que tu risques de pouvoir compter mes hématomes. Il croise les bras sur son torse, signe de mécontentement avant de tourner la tête vers elle. Et oui c'est un reproche. Mon lit sent même plus toi. Et ça, ça c'est pire que tous les coups qu'il peut se prendre sur un ring. Parce que son absence est une torture doucereuse qu'il ne peut plus se permettre depuis qu'elle a fondu dans ses bras une matinée de mars.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyMar 17 Avr - 10:15

Forcément, elle se braque. Elle savait ce qu'il riposterait avant même qu'il n'ouvre la bouche, et le fait d'avoir anticipé sa réaction ne la rend pas moins insoutenable. C'est complètement différent, ça n'a rien avoir. Il y a de la bile dans la voix de Nikos, un ton sans appel qui irrite Gemma car chaque intonation lui intime silencieusement de se taire. Le cuir du volant crisse sous la pression de ses phalanges. Elle avait besoin d'une raison tangible, aussi légère soit-elle, sur laquelle canaliser toute sa frustration, ces hectolitres de rage impuissante qui se sont déversés en elle par vagues successives entre le moment où elle a posé le pied dans l'entrepôt et maintenant, au détour d'une rue délabrée. Elle avait besoin d'un faisceau de colère aveugle. Serviable jusqu'à la moelle, il lui en donne un. De toutes les façons potentielles d'interpréter les mots de Nikos, elle choisit celle qui lui fournira le plus de combustible. Elle opte pour le sexisme - l'attaque qu'elle sait le mieux cerner pour l'avoir trop côtoyée. Sa voix est glace, expression en béton armé qui tente en vain de croiser le regard de Nikos à la lisière de son champ de vision. "C'est différent parce que je suis une fille, c'est ça ? Bien sûr, parce que l'instinct de survie n'est sexy que quand un pénis n'y est pas attaché." Il n'y a plus de prétention de maturité qui tienne, toutes les occasions sont bonnes à prendre pour le provoquer. Pour lui faire ressentir un dixième de l'agressivité qui l'étreint, elle ; s'il croyait s'en être débarrassé sur le ring, elle est bien déterminée à lui prouver le contraire. Elle lui donne raison à sa façon : oui c'est complètement différent, ça n'a rien à voir, car elle sait être plus venimeuse que n'importe quel abruti râblé n'en sera jamais capable. Car elle sait où frapper. Car elle, au one on one contre Nikos, elle a des mois d'entraînement. Il parle de dignité et ça fait mal. Parce que oui, ils viennent de deux mondes différents, non, elle ne peut pas comprendre, jusque là il a raison sur toute la ligne - côtoyer Nights Fall ne suffira jamais à lui faire parler couramment la langue du manque. Elle le sait, c'est son putain de complexe majeur mais elle veut lui hurler que justement. A quoi bon être ensemble, ce mot qu'il lui a tendu comme un défi et dont elle s'est saisie comme un drapeau blanc, si elle ne peut pas partager ses foutus privilèges avec lui, comme elle l'a toujours fait avec les filles. Elle a beau tiquer lorsqu'il prononce les mots petite copine, étiquette à laquelle elle ne s'habituera à l'évidence jamais, ce n'est pas ce sur quoi elle s'arrête le plus longtemps. Il parle de fierté, il parle d'American Express, il parle de mondes différents, et tout ce joli petit discours infantilisant lui donne envie d'envoyer la Chevrolet s'enrouler autour d'un pylône électrique. Elle sait que la suite est supposée l'apaiser, qu'il lui offre un compromis et qu'elle devrait être reconnaissante parce qu'apparemment c'est ce que les couples font, même si le mot leur va terriblement mal, même si le concept est trois tailles trop petit. Sauf qu'aux oreilles de Gemma, accepter le rameau d'olivier ressemble à s'y méprendre à écraser. Il n'y a aucune foutue chance qu'elle se laisse faire, peu importe la partie d'elle qui a le coeur dans la gorge devant la tendresse de ses remontrances. Gemma la musèle, laisse l'orgueil prendre les rennes à la place. "Tu demandes combien pour la nuit, normalement ?" Deux secondes de silence tonitruant. Même l'asphalte sous les pneus semble se faire discret. Elle a le regard vissé droit devant sur leur destination encore invisible mais néanmoins proche, deux rues et ils sont au Lion. Elle ignore si, une fois devant le pub, elle devrait avoir envie de monter à l'étage avec lui ou mettre les voiles à l'arrière d'un taxi. A qui de son instinct ou ses principes donner le dernier mot. "500, dans ces environs là ?" Elle ignore les tarifs d'un escort, n'a aucune raison de le savoir et, avant ce soir, ne s'était absolument jamais posé la question. Elle n'en a strictement rien à faire de la précision de son propos, au final. Ça n'a aucune espèce d'importance. Il a parlé de fierté, bien. C'est à sa fierté qu'elle s'en prend. "Et combien de fois on a dû coucher ensemble, hm ? Avant, je veux dire. Facilement plus de cinquante, non ?" Avant 'ensemble', avant 'normal', peu importe les définitions pour le moins créatives qu'ils ont fini par donner à ces deux mots. "Fais le calcul. Je crois que je te dois une petite fortune." Il y a du venin dans ses mots qu'elle ne cherche pas à masquer. Non, à l'inverse, elle veut qu'il sache qu'il ne l'a pas adoucie, qu'il ne l'a pas apprivoisée. Qu'elle n'est pas moins vénéneuse désormais simplement parce qu'elle ne l'est plus qu'avec lui. L'attaque est également destinée directement à l'hypocrisie de Nikos. Combien de fois il lui a intimé de faire attention, d'être plus prudente, combien de questions il ne lui a pas adressées, masquant toutes un paternalisme abrupt sous le vernis des bonnes intentions ? Tandis que lui retroussait les dents et bandait ses poings, le seul crime de Gemma était de s'enticher des quartiers sombres, des heures tardives de la nuit, de répartir ses soirées entre le Lion et le Sinners, d'être une fille et d'avoir la carrure frêle.
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyDim 22 Avr - 8:42

Et bien sûr, au lieu de relever la seule phrase qui ait vraiment de l'importance dans ce combat de boxe verbal, Gemma retient tout le reste. Elle ne s'arrête pas au faite qu'il lui fasse part de son manque d'elle de manière à peine voilée. Elle ne retient pas qu'il est dans la demande, qu'il a besoin de l'avoir à ses côtés. Au contraire elle retient tout le reste et forcément elle lui délivre l'insoutenable en réponse parce qu'ils ont toujours été doués à ce ballet où le sarcasme se heurte à la volonté de blesser pour mieux supporter la douleur infligée par l'autre. Elle lui sort la carte du féminisme, enchaîne sur une question totalement incongrue pour mieux amener la suite qui est honnêtement insupportable à entendre et comprendre. C'est quel genre de question ça ? Ca arrive souvent, elle l'emporte avec lui dans sa rage destructrice et il se retrouve complètement largué dans un océan déchaîné. Il la connait maintenant, il sait lorsqu'elle échafaude un piège pour lui faire avouer ce qu'il n'a pas envie de dire. Elle estime 500 et il sent une sorte de honte sourde poindre en lui. La moitié, qu'il grommèle entre ses lèvres serrées. 500 c'était pour la totale, diner, nuit ensemble, petit-déjeuner et lunch du lendemain avec un extra entre les deux évidemment. C'est peut-être la première fois que Nikos se rend compte d'à quel point ce à quoi il s'est livré ces dernières années est glauque. Il bloque, black out presque pendant un moment, il tourne lentement la tête vers elle et l'observe. Du contour de sa mâchoire à ses yeux noirs jusqu'à la racine de ses cheveux. Comment un être aussi parfait peut-il témoigner d'autant d'animosité. Mais putain tu... Le ton est outré, il n'essaie même pas de prendre un air dégagé pour feindre que ses petites provocations ne l'atteignent pas, parce que cette fois-ci oui, elles l'atteignent. Il est totalement scandalisé, sans doute que si c'était lui derrière le volant il aurait tiré le frein à main en plein milieu de la route et aura couru dans la nuit noire jusqu'à ne faire qu'un avec l'obscurité. Puis soudainement ça fait tilt, il éclate de rire. Un éclat de rire sonore, limite tonitruant. Tellement pas lui. Nikos n'a jamais été le genre de type à rire à gorge déployée mais là si, une main sur le ventre la tête en arrière : la totale. Lorsqu'il arrive enfin à s'arrêter de rire, il finit par articuler Attends, tu crois que j'en ai que pour 50 000 balles?! Putains mais j'aurais aimé! 50 000 balles... C'est facile 50 000 balles... Il ricane à nouveau, plus légèrement cette fois-ci. Et il se rend compte à quel point ça lui a fait du bien, de laisser ses cordes vocales vibrer pour autre chose que crier, s'énerver ou grogner. Il se doute que le bout de femme à côté de lui ne doit plus être qu'un tas de magma bouillonnant mais ça n'arrête pas Nikos. Le ton qu'elle a prit, cette manière de se montrer aussi vulgaire que condescendante à propos d'un sujet qui ne le concernait que lui. Il se doutait que 'ensemble' signifiait également parfois le droit pour l'autre de porter des jugements sur la manière dont  La dernière fois que j'ai fait nos comptes y en avait pour 375 000 dollars sans les intérêts. Et crois moi les intérêts de l'organisme de crédit auquel mon père a emprunté pratique des prix sont tout sauf avantageux. L'organisme de crédit de son père s'appelle Alonzo, mesure 2m04 et porte une bague en or massif à chaque doigt. Nikos se souvient de l'ombre de son énorme silhouette dans le living room le soir où il est venu accompagné de quelques "amis" clore le deal, du haut de ses 8 ans il avait parfaitement mesuré la dangerosité du type. Il avait imprimé son visage dans son esprit à cause du sourire étrange qu'il avait adressé à sa mère. Avec le recul, ce sourire carnassier puait les mauvaises intentions. Ce souvenir était comme du sel sur les plaies de sa mémoire. Mais c'est autant de choses qu'il ne dira jamais à Gemma, il y a des détails de sa vie qu'il ne tiendra jamais à partager quand bien même il avait souvent envie de se confesser et de tout lui raconter. Un jardin secret pavé d'orties. Alors si tu veux procéder au remboursement, on a intérêt à s'y mettre dès qu'on rentre parce que t'es loin du compte. C'est elle qui avait commencé à être grossière après tout, la manière dont elle avait de tourner les choses à son avantage, à le faire culpabiliser. Elle qui n'aurait jamais accepté qu'il juge n'importe quelle activité elle pouvait pratiquer en son absence. Sa proposition était indécente et sa répartie l'était à présent. Il avait l'impression d'avoir fait deux pas avant, trois pas en arrière. Right back to the start.
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Gemma de Salm
- mante religieuse -
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MessageSujet: Re: the pros and the cons of breathing (gekos)   the pros and the cons of breathing (gekos) EmptyMar 24 Avr - 2:45

Ça fait mouche. Elle voit le corps de Nikos se tendre à la périphérie de son champ de vision et Gemma exulte silencieusement. La satisfaction est délicieuse mais sera de courte durée, elle la savoure précipitamment avant qu'elle se dissolve dans les potentiels remords. C'est ce dont il a toujours été question entre eux de toute façon, la gratification immédiate. L'arrivée des sentiments et d'une forme de loyauté bancale n'a pas été suffisante pour redistribuer les cartes - et Gemma en retire une certaine fierté malsaine. Elle a mis trop de principes entre parenthèses en acceptant d'être un peu (trop) à lui. Elle a mis un genou à terre et a besoin de se prouver qu'elle a gardé le menton haut, qu'elle sait toujours retrousser les lèvres. Il a du gravier dans la voix, peine à avaler le venin qu'elle lui enfonce dans la gorge et ça fait du bien l'espace d'une poignée de secondes, ça a le goût de la victoire qui lui manquait tant, seul remède à l'humiliation d'entrer dans l'entrepôt rempli des mensonges de Nikos, de voir sa silhouette qu'elle a fini par connaître par coeur encaisser les coups. Dire que depuis ce matin là, celui des promesses trop optimistes arrachées du bout des lèvres, elle attendait le moment où ça merderait, où elle merderait. Dire que, pendant tout ce temps, c'était Nikos qui tissait les pieux mensonges - "une bagarre au pub" avait-il prétendu alors que les doigts de Gemma glissaient sur une constellation de bleus contre son flanc. Elle l'avait vu venir, au final, ne l'avait-elle pas prédit dès la première seconde, depuis ses bras enroulés autour d'elle dans l'appartement calme "à la seconde où tu me blesseras..." C'était pas de l'astrologie, pas de la chiromancie, pas du tarot, rien de plus qu'une connaissance élémentaire des lois de la gravité : une chute, ça fait mal. Tout autant que le rire ogresque de Nikos qui sonne la fin de la jubilation de Gemma. Ça aura duré moins qu'elle ne l'avait espéré. Le regard fermement rivé devant, loin dans la nuit noire qu'elle voudrait voir les engloutir, elle souhaite retourner au silence inhospitalier du début du trajet plutôt que de devoir entendre ce rire. Abrasif, guttural, rien de joyeux dans le son grave, c'est la putain de marche funèbre vibrant contre le diaphragme et Gemma doit déployer un effort colossal pour ne pas enfoncer ses ongles dans la gorge de Nikos ou envoyer la Chevrolet contre la façade la plus proche. Elle encaisse le poison dans ses mots en serrant les dents, émerveillée que celles-ci ne se soient pas réduites en poudre à ce stade. "Donc quoi, qu'est-ce que t'es en train de dire ?" Elle ne s'embarrasse pas d'un faux miel dont elle aurait habituellement enduit ses mots - il est tard et elle a pas le courage. A quoi bon de toute façon, puisqu'il verrait immédiatement à travers le sarcasme sucré ? "Je peux t'aider uniquement si j'ai la totalité de la somme, c'est ça ? Très bien. Donne-moi juste quelques jours." Le naturel revient au galop et la fin se teinte d'un sourire angélique dont la fausseté crisse entre ses lèvres. Bien sûr que c'est du bluff, bien sûr qu'il refuserait catégoriquement de toute façon, c'est tout sauf la manière dont elle souhaiterait s'y prendre. La Chevrolet s'arrête, plus brutalement que strictement nécessaire, devant le pub. La rue est déserte, sombre, morte. Elle éteint le moteur, glisse hors du véhicule et claque la portière. Le bruit résonne longtemps dans le calme mortuaire. Elle attend que Nikos s'extirpe du côté passager pour lui lancer les clés au dessus du toit de la voiture. Une partie d'elle espérait qu'il se prenne le trousseau en plein visage mais damn, il a les réflexes affutés. Le geste est limpide : elle ne montera pas à l'étage avec lui. "T'as raison. Je peux pas comprendre. D'ailleurs j'arrête d'essayer." Elle croise son regard par dessus le capot et espère que le sien dise à Nikos tout ce qu'il a besoin de savoir, la douleur sourde, la rage impuissante à fleur de peau. Elle sait que les échos des larmes précédentes scintillent toujours dans ses yeux, prêtes à dévaler le long de ses joues au premier signe de faiblesse. "Fais ce que tu veux, Nikos. Remplace tes bourgeoises par ces brutes et appelle ça de la fierté. Mais n'ose pas sous-entendre une seule seconde que t'as fait ça pour moi." Elle sait qu'il se défendra d'avoir jamais tenu pareils propos, mais elle sait lire entre les lignes. Depuis la nuit chez toi, j'ai plus jamais voulu toucher une autre femme. Non, elle en veut pas de cette responsabilité qu'il lui place sur les épaules. Elle la nie en bloc. Si c'est supposé la flatter, ça ne sert qu'à la rendre nauséeuse. Elle refuse d'avoir quoi que ce soit à voir avec le bruit sourd de quatre phalanges hostiles contre sa tempe, pas après tout ce qu'ils ont vécu, pas après la peur acide acide acide alors que ses mains tremblantes se recouvraient de vermillon. Dans toutes les putains d'acceptation du terme, elle refuse d'avoir son sang sur les mains.
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