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 (sola) la nuit étoilée de van gogh.

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MessageSujet: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMar 10 Avr - 12:34



(deva & solal)
la nuit étoilée de van gogh.

L’épais voile lunaire embrume la nuit froide. Le printemps arrive à peine, il fait encore frais et il se surprend à frissonner légèrement sous son casque tandis qu’il file à travers les rues, enchaînant les destinations, l’odeur et la chaleur des pizzas se glissant malicieusement à ses narines glacées. Pas de pourboire ce soir. Les pièces de la veille s’entrechoquent encore au fond de sa poche, au bout de dix ans peut-être qu’il pourra envisager l’achat d’une sucette. Au fond ça ne le démotive même pas, il adresse toujours le même sourire, éclaire le monde de sa douceur brûlante qui colore ses joues d’une légère teinte rosée, illumine son visage balafré par le temps. Une seconde à peine, le temps d’un feu rouge, il fixe ses mains gantées légèrement tremblantes, comme si elles lui étaient extérieures, comme s’il ne s’agissait pas des siennes. Ces secousses sont bien l’unique symptôme du mal qui le ronge, celui qu’il cache toujours un peu mieux, qu’il fait semblant d’ignorer. C’est le froid, il préfère se faire, c’est l’excitation, c’est l’adrénaline. Alors il appuie le bout du pied contre la pédale et se accélère, quittant ses doutes en faisant disparaître le feu tricolore de sa vue. L’astre s’est maquillée de brume lorsqu’il se débarrasse de son uniforme, le couchant dans un casier à son nom avant de s’étirer un peu, s’allumant machinalement une énième cigarette comme s’il s’agissait de la première de la journée. Son corps fin se courbe sous la fatigue, c’est presque tordu qu’il marche, Solal est un enfant des rues, il n’a ni classe, ni droiture. Lui il zigzague, serpente entre les rues, traîne les pieds, enchaîne les clopes et les jète sans un regard. 



Son oeil s’attarde pourtant sur la fenêtre du local pour employés. Cette dernière donne sur la rue noire, quasi déserte, où réside pourtant encore et toujours une silhouette longiligne, enveloppée dans un gilet épais, semblant attendre quelque chose. Il reste immobile face à la fenêtre, l’observant sans qu’elle puisse le voir. Il tire sur sa cigarette sans un mot. Elle est là au moins trois fois par semaine. Elle l’attend, comme s’ils étaient proches, elle le suit jusqu’à ce qu’il rentre chez lui. Elle reste même quelques minutes devant son immeuble miteux, comme si elle espérait l’apercevoir encore. Il n’a aucune idée de ce qu’elle veut. Il sait juste qu’elle est là et qu’elle attend, toujours, que lorsqu’elle pose ses yeux sur lui, elle ne le lâche plus. Il ne sait même pas depuis quand tout cela dure. D’où vient de chat toujours plongé dans le noir qui le suit sans un bruit même dans les rues les plus sombres ? Il s’entend inspirer, baillant légèrement en se frottant les yeux. Il est complètement épuisé, la nuit a été longue : et l’ombre a attendu. 

C’est avec une boite sous le bras qu’il rejoint le trottoir d’en face. L’ombre tressaille de surprise, elle prend bientôt la forme d’une jeune femme dont les cheveux bruns encadrent le visage, elle est trempée. Solal s’approche, s’arrêtant juste en face d’elle, reconnaissant l’image un peu abimée par le temps d’une jeune fille avec laquelle il était en primaire. Il ne se souvient même plus de son nom. « Hey. » Il s’entend dire de sa voix un peu cassée par le froid et toute sa nuit de travail. Il sourit en coin, retrouvant son éternel air espiègle, s’amusant un peu de sa surprise. « T’as faim ? » Il fait en lui tendant la dernière boite à pizza, encore toute chaude, embaumant un peu l’air glacé de son odeur doucement rassurante.


Dernière édition par Solal Jenkins le Ven 13 Avr - 5:28, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMer 11 Avr - 11:46

Onze ans c'est long. Onze ans c'est solal. C'est plus de la moitié de sa vie, déjà. Une chimère, un rêve qu'elle s'est inventée y a longtemps. Dernier rêve d'enfant, première obsession d'adulte. Elle l'a si souvent vu qu'elle est sûre de le connaître maintenant, sans rien savoir de lui. Elle l'a vu grandir, à l'ombre d'une vie dont elle n'a jamais fait partie. Ca l'avait jamais gênée deva, elle se posait là, périphérie d'une existence dont elle était l'inconnue. S'abreuvant des sourires qui n'était pas pour elle, des mots qu'elle n'entendait pas, des regards qui ne la voyait pas. Elle les emmagasinait, entre fantasme et folie. Parfois elle l’oubliait un peu. Jamais longtemps. Même maintenant, elle devrait sans doute pas être là, Ce soir encore, la pluie pour compagnie, elle reste dans la ruelle a attendre de le voir, juste une seconde. elle se promet mais elle sait déjà que ça suffira pas, qu'elle en voudra plus, qu'elle l'observa longtemps. De toute ses obsessions, solal est la seule qui est restée. Les autres finissent par se dissiper, elles voguent au gré des rencontres. Aussi changeante que son etat d'esprit. Y a que lui, immuable depuis si longtemps. C'est peut-être parce qu'elle le connaît pas vraiment, ou peut-être parce que c'était le premier a s'imprimer si fort dans son esprit. elle a sa vie pourtant, deva, son travail au roaring lion. Ses amis. Elle a même cash. Ca devrait suffire mais c'est jamais le cas. Elle se retrouve toujours dans les pas de solal, a suivre ses traces ou qu'elles mènent. A attendre quelque chose, sans savoir quoi. Peut-être qu'elle l'attend juste lui. Il tardera pas a passer maintenant, l'heure de reposer la veste de livreur et de rentrer chez lui. C'est une danse bien travaillée, un tango rôdé. Elle sait ou poser ses pas pour ne pas être vue, elle sait même ou il pose les siens pour rentrer. Elle est tellement sûr que ça se passera comme ça qu'elle fait pas attention a l'ombre qui s'approche d'elle. Soudain fébrile, maladroite, l'oeil aussi lumineux que suspicieux. Ca fuse dans son esprit, elle cherche un moyen de fuir. Un moyen de rester aussi, de parler. Enfin. Tant mieux ou tant pis, il la devance. Carton à l'odeur de pizza tendu sous son nez, sourire aux coins des lèvre et le temps semble suspendu. Elle a imaginé cent possibilités, un millier même, depuis toutes ces années. Elle imaginait pas qu'une seule d'entre elle deviendrait réelle, certainement pas comme ça. Mais elle peut pas s'empêcher de sourire aussi, moins discrètement. De toutes ses dents, gamine devant un cadeau de noël. C'est la pizza – ou c'est solal. « merci. » elle se cale contre le mur sale de la ruelle, pas réellement gênée par la pluie, elle la subie depuis plusieurs heures déjà. Et c'est presque goûter au graal que de mordre dans la part de pizza chaude. Et le regard, du coin de l'oeil, posé sur solal. « je passais par hasard. »  ça semble peu crédible, mais elle se sent obligée de mentir, comme s'il pouvait partir en courant s'il savait qu'elle est là souvent. Trop peut-être. Depuis si longtemps. Elle pourrait même pas citer toutes les fois ou elle était là sans qu'il le sache. Elle s'en excusera pas pourtant, difficile de justifier l'inexplicable. De lui dire qu'un jour, dans la cour d'école, il a marqué son esprit et que son ombre la poursuit depuis tout ce temps. Mais elle connait assez les gens pour savoir qu'ils comprennent pas ces choses-là. Qu'ils la comprendront jamais, elle. « t'en veux un bout ? Je sais que tu dois en manger pas mal comme tu bosses là mais bon. » haussement d'épaule, il peut bien manger toute la pizza si ça le fait rester un peu. Quelques minutes. Quelques heures. Ou pour toujours.
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMer 11 Avr - 17:03



(deva & solal)
la nuit étoilée de van gogh.

Il n’a pas conscience du roman sans parole qui se dresse juste sous ses yeux. Elle a le coeur qui se reflète dans les iris, elles scintillent de mille feux lorsqu’il s’approche, lui et sa drôle de dégaine. Il a l’air de lui en falloir trop peu pour lui faire plaisir, après tout, ce n’est que lui et une boite de pizza déjà passée tiède. C’est un regard à tenter un poète, celui qu’elle lui lance pourtant. Il y aurait de quoi en coucher sur le papier, en écrire des lignes entières traversant les années. Il ignore qu’elle sait tout de lui, qu’elle est entrée dans sa vie par une minuscule porte, l’observant toujours en silence, toujours à distance. C’est une presque-histoire, celle fissurée en deux, ni amorcée ni récente, il a quelque chose de tellement paradoxal dans ces ombres dans la nuit où les non-dits sonnent mieux que les mots. Lui n’en a pas conscience, il a l’esprit soluble et il pleut déjà trop sur les deux inconnus de Fair Haven. 

Il n’a pas de parapluie. Parce qu’il n’en a jamais, parce qu’il ne pense pas à ces choses là. Solal n’est pas du genre prévenant. Il est toujours surpris, s’adapte à grand coup de sourire à l’humanité, s’invente des légendes pour réparer le mauvais temps. Ce soir là il n’a pas d’histoire à raconter, c’est lui qui est presque suspendu aux lèvres de l’inconnue qu’il ne reconnaît définitivement pas, l’observant croquer à pleines dents dans sa part de pizza. Elle a vraiment faim. Et c’est lorsqu’elle plante ses crocs dans une tomate qu’elle semble soudain réaliser les convenances, lâche soudainement une excuse. Mais il ne semble pas en attendre, acquiesce même, comme s’ils ne savaient pas tous les deux à quel point cela pouvait être artificiel. Leurs mots n’ont aucun poids dans la conversation, devenue bavarde par le regard. « Bien évidement, par hasard. » Il fait d’un air entendu, avec ce petit sourire en coin, la regardant manger en attrapant son paquet de cigarettes. Ils savent bien que c'est faux, cette vérité universelle donne aux traits du brun une expression taquine. Elle passe par hasard, dit-elle, ce hasard c’est lui, il ne l’a que trop remarqué. Au début il ne voulait pas y croire, se persuadait de paranoïa, questionnait sa raison déjà bien craquelée. Il s’était mis à inventer des histoires pour cette silhouette toujours aperçue de loin, il cherchait des réponses dans son propre imaginaire, il se demandait au fond qui était le plus flippant. Lui sans doute, parce que malgré toute l’absurdité de la situation, le voilà en train de piocher une part de pizza, la portant à ses lèvres en inspirant lentement. « Celle-là c’est celle que je préfère. » Il affirme toujours dans un surréalisme pur, souriant comme un enfant, confiant ces micro-détails comme s'il pouvait encore y avoir des choses qu'elle ne sache pas sur lui. Mais le goût en bouche ne l'en rend pas moins heureux, il n'y a pas le moindre jeu de scène dans l'impulsivité de Solal. Ils sont là sous la pluie, sans question ni réponse, ça le démange pourtant, mais il n’en fait rien. Son prénom oui, il voudrait savoir son prénom. Il y a tant de mots qu'il voudrait mettre sur cette fleur de la nuit, ne poussant jamais au grand jour, un genre de pensée car muette, aux couleurs nocturnes et toujours discrètes. « Est-ce que je peux te raccompagner ? » Il fait en désignant du menton sa moto toujours garée. Il est peut-être assez fou pour aimer ce petit jeu malsain, se plaire encore dans cette absolue brume qui les entoure tous les deux et les unit si férocement à la fois.


Dernière édition par Solal Jenkins le Ven 13 Avr - 5:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyJeu 12 Avr - 12:01

Est-ce que c'est l'air ? La date ? La phase de la lune ? Est-ce que quelque chose a changé soudainement ? Peut-être qu'elle l'a espéré si fort que c'est arrivé. Un bon karma peut-être, elle a été gentille après tout. et ses yeux plissés glissent sur solal, presque éblouie même sous la lune. Son sourire comme une chandelle entre leurs deux corps. Elle a jamais été si proche, suffirait de tendre la main et elle le palperait là, du bout de ses doigts. Elle ose a peine, il risquerait de s'évaporer. Ou c'est elle qui va se réveiller. Pourtant ça a l'air bien réel, quand elle tend la main jusqu'à ses lèvres, assez proche pour sentir sa chaleur mais sans toucher sa peau, attrapant du bout des doigts la cigarette. Douce proximité, elle se dépêche d'aspirer pour la lui rendre, l'approcher encore. Et elle sourit, presque idiote, elle se dit pas qu'il sait déjà qu'elle est là trop souvent. Impossible. Elle se persuade qu'elle a toujours été discrète, meme quand elle voulait pas l'être. Parfois, elle venait sous son nez en espérant parler, commandait une pizza, un verre, achetait un truc, suivant l'endroit ou il travaillait. pur hasard juste pour le plaisir fugace d'échanger des banalités d'usages, mais de se parler quand même. Il faisait son travail, c'était que ça. Pour deva c'était mille fois plus. Mais dans la flopée de visage qu'il devait voir chaque jour, elle s'est jamais inquiétée d'être démasquée. Elle s'imagine parfois invisible, capable d'être partout sans jamais être vu. « ouais je sais. » elle répond du tac au tac, sans réfléchir, comme une évidence. Bien sûr qu'elle sait, et qu'est-ce qu'elle sait pas ? Elle compte plus le nombre de fois ou elle l'a vu manger cette pizza là. Le nombre de fois ou elle l'a commandé elle aussi, juste pour voir si elle allait se mettre a l'aimer aussi. « c'est la préféré de beaucoup de monde. » elle tempère sans conviction, c'est sans doute pas un mensonge même si les autres, elle s'en fout. Elle retient pas la pizza préféré de tout les habitants de cette ville, elle connaît même pas celle de sa mère. Mais elle connaît celle de solal. Elle l'observe du coin de l'oeil, grave les détails dans son esprit, s'accroche aux quelques minutes qu'il lui accorde. Presque suspendu a ses lèvres, espérant qu'il dise quelque chose puisqu'elle trouve pas les mots. Ou plutôt, elle en a des tas qui se font bataille dans sa gorge, si nombreux qu'aucun ne parvient a sortir. Elle peine même à déloger son sourire pour ouvrir les lèvres et lui répondre. « là-dessus ? » doigt pointé vers la moto. Elle avait jamais pensé a monter un jour sur une moto, mais avec solal, ça a soudain l'air d'être la meilleure idée du monde. « je peux conduire ? » elle est déjà redressée, à remettre ses cheveux mouillés un peu comme elle peut. Elle a pas le permis mais c'est pas grave, ça doit pas être si compliqué. Un genre de vélo avec un moteur en fait, pas plus compliqué. y a ses doigts froids qui viennent se mêler a ceux de solal dans un geste qui lui semble naturel. Petite fille euphorique. elle l’entraîne jusqu'à la moto en trépignant d'impatience. « ça va peut-être t'obliger a faire un détour. » elle en est même sûre, puisqu'elle sait ou elle habite. Elle sait ou il habite. Et elle a pas envie de le déranger, pas envie non plus de le laisser. Elle veut le suivre sans être un poids, le garder vers elle sans l'enfermer. Mais dans le fond, elle rêve que de ça, qu'il rentre pas , qu'il reste avec elle. Elle brodera des histoires toute la nuit s'il le faut, se perdra dans la ville, oubliera son chemin.
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyVen 13 Avr - 5:38



(deva & solal)
la nuit étoilée de van gogh.

C’est trop dur de ne pas aimer. C’est trop dur de ne pas se laisser porter par cette ombre mystérieuse, cette histoire digne d’un roman, cette mystérieuse inconnue au coin d’une rue qui a un sourire plus grand qu’un quartier de lune, qui semble scintiller encore plus fort que lui. Lui qui se plait tant, à longueur de journée, à lire des poètes aux grandes envolées, à se briser le coeur au gré de vieux papiers, comment se méfier ? Il s’emporte lui aussi, c’est toujours comme ça, il est prêt à la suivre. Solal n’a jamais vraiment été prudent, il ne le sera pas plus ce soir. Pas une question pour le moment, pas un pincement de lèvre ou regard appuyé. Juste la pluie, encore et encore, sur ses cheveux trempés, sur son visage trempé, sur ses cils trempés. Il ne sait même pas quoi lui dire, elle semble tout savoir. Il l’ignore et pourtant quelque chose dans son regard le lui indique. Elle ne s’étonne pas, parce qu’elle a toujours été là, il n’y a que lui, cet idiot, qui vient de le remarquer. Il a l’impression de ne pas avoir été à la hauteur. De ne pas avoir été voyant, comme doivent l’être tous les poètes. Au contraire, il a volontairement été aveugle et cela n’a fait qu’embellir le mystère. Fermer les yeux, c’est rêver encore. « Moi y’a beaucoup de choses que je ne sais pas. » Il fait alors, la fixant. En vérité, c’est pire que ça, il ignore tout d’elle. Tout ce qu’il sait se dresse devant lui, qu’elle est brune, qu’elle est douce, qu’elle sourit, qu’elle est belle, mais alors ? Si ça tout le monde peut le voir, il n’est rien d’autre que tout le monde. Et bizarrement, sans aucune explication, sans aucune logique, ça lui fait mal de penser ça. Alors il lui propose de la raccompagner, lui désigne sa seule richesse du menton. Et il ne peut s’empêcher de rire en l’entendant dire. C’est bien, elle est folle en plus. Il ne répond même pas et lui lance les clés, souriant en coin de son éternel air espiègle, avant de lui emboiter le pas, mais bat lentement des cils en sentant sa main se frayer un chemin dans la sienne. Elle a les mains glacées. Depuis combien de temps est-ce qu’elle attend là ? Des heures peut-être. « Bien, la nuit est à peine tombée après tout. » C’est faux, elle est déjà bien installée, depuis plusieurs heures au moins. Pour lui pourtant elle vient de prendre ses reflets noirs, ceux qu’il préfère, il dessine, peint, qu’il essaye de coucher sur du papier à l’écrit. Il se perd parfois à les contempler pendant des heures, à oublier de dormir, à en souffrir le lendemain tout en songeant qu’au fond, ce n’était pas pour rien. Minuit sonne bientôt et c’est mieux comme ça, au clair de lune il se sent bien, étrangement avec elle aussi. Alors il la laisse grimper sur la moto et inspire, d’un geste protecteur, il vient lui mettre le casque à elle, prenant place juste derrière. Il l’observe de ces cils aussi longs que les siens, il y a quelque chose de presque féminin chez lui, tandis qu’il rit en la voyant hésiter un peu. « Est-ce que tu as déjà conduit quelque chose comme ça ? » Il lui fait pourtant sans la moindre crainte. « Attends. » Il fait en prenant délicatement ses deux mains, les lui posant sur les poignées, les gardant au dessus des siennes en lui montrant où mettre son pied. Il n’y a chez lui aucune angoisse, il est prêt parcourir les rues la nuit, à toute vitesse parce que c’est toujours mieux, à deux.
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyLun 16 Avr - 2:25

Elle sait rien non plus, elle a inventé beaucoup. Façonné avec des détails volés à sa vie une image qui lui ressemble mais qui n'aura jamais sa consistance. Pas la vrai. Pas celle qu'elle palpe là, ses doigts emmêlés aux siens. Si semblable et a la fois si différent de tout ce qu'elle avait imaginé. La réalité est plus éclatante que le reflet qu'elle avait rêvé. « en général, il suffit de demander. » avec elle en tout cas, il suffirait de ça. Rester inconnue ou devenir connue, ça la gêne pas deva. Elle pourrait bien rester ombre brumeuse dans son existence qu'elle s'en contenterait sûrement. Elle a grandit avec ça, comme ça. avec lui Cachée derrière ses rêves desquels elle ne sort que trop rarement. Et s'il ne connaît que son visage, ça lui suffira. Porte ouverte pour grappiller avec un peu plus de légitimité toutes ces parcelles de lui qu'elle a déjà volée. Qui qu'elle soit désormais, elle pourra revenir. S’immiscer. Prétendre le connaître assez pour en avoir le droit. Ils sont devenus ces gens-là, que le hasard fera peut-être se croiser dans la rue, qui permettra qu'elle s'arrête dire bonjour et parler. Et l'atteindre. la nuit vient a peine de tomber elle ne nie pas, il a peut-être raison, elle sait plus vraiment. Peut-être que c'est encore hier, ou déjà demain. deva, elle, elle a l'impression qu'il fait jour. Comme si un halo lumineux les entourait, c'est pas le soleil, non. C'est solal. Elle a toujours été ébloui, déjà y a dix ans. Mais c'est encore plus évident maintenant qu'elle l'a sous les yeux, si proche d'elle. C'est presque douloureux de le regarder en face, alors elle préfère se concentrer sur la moto, monter dessus maladroitement, se sentir presque adulte, presque puissante. Elle a l'euphorie des gamins a qui on laisse faire un tour de manège, l'empressement qui brûle sa main, a peine rafraîchit par celles de solal qui se pose sur les siennes.  Elle a jamais rien conduit du tout. elle n'en a jamais vu l'utilité. Elle préfère marcher dans la ville, voyager dans sa tête, pas besoin de savoir conduire quand on ne cherche pas a s'enfuir de la ville et que la lune n'est atteinte que par la pensée. « non » murmure mal assuré maintenant que l'instant arrive. Elle écoute religieusement la marche a suivre, elle inspire trop fort. Ça lui donne le tournis. Les effluve de son angoisse apaisée un peu trop de celles de solal. « mais j'te fais confiance »  pour l'aider a apprendre, pour pas la laisser les envoyer dans le murs. Pour lui faire un bout de son univers, de ces parcelles qu'elle a vu sans jamais les comprendre. Elle a pas pu tout apprendre seulement en observant de loin, et maintenant qu'elle est si proche elle a l'impression de ne rien savoir d'important. D'avoir encore mille choses a connaître de lui, des détails infimes aux évidences qu'elle n'a jamais saisie. Et elle se sent presque protégée entre ses mains, comme s'il allait éviter une catastrophe. Un à-coup trop abrupt qui les lance sur la route, ses gestes saccadés, crispés adoucis par solal qui pare ses mouvement. Elle oublie de regarder la bonne direction, son chez-elle elle y va sans le voir, elle l'a déjà oublié. Y a que la route, le vent, la sensation de sa peau contre le froid, contre lui. C'est plus important maintenant qu'elle a la liberté. Cette sensation grisante de pouvoir aller ou elle veut, quoiqu'elle soit pas sûre de vraiment diriger. De ça non plus, elle s'inquiète pas, y a ses mains a lui pour les maintenir a terre pendant qu'elle a l'impression de s'envoler. Sans savoir si c'est le trajet ou sa présence, peut-être un peu des deux. Elle sait plus quand elle cherche a s'arrêter, quand les contours de la maison sortent de l'ombre, a la lueur d'un lampadaire, à celle de la lune. La route s'achève, mais deva elle bouge pas. Sourire figée dans le temps, les doigts qui ne se détachent pas, le regard posé partout sauf là ou elle devrait aller. chez elle. loin de maintenant. Elle resterait bien suspendue ici pour toujours si c'était pas si incongru. « tu fais ça souvent ? » un souffle. Un question qui ne veut rien dire. Elle sait pas de quoi elle parle, de la moto ou de l'instant. Emporter les gens dans sa bulle à lui, les faire s'envoler eux aussi. C'est une habitude ou un privilège ?
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptySam 21 Avr - 5:45



(deva & solal)
la nuit étoilée de van gogh.

La nuit leur appartient. C’est le rêve de toute gosse et il semblerait que le temps d’une brise nocturne, ils le soient tous les deux redevenus. C’est une excitation d’enfant qui leur influe leur souffle court et leurs petits rires alors que Deva lance enfin la machine. L’air vient faire des pirouettes dans les cheveux déjà mal coiffés de Solal. Le paysage file alors qu’ils quittent les rues sombres pour en atteindre d’autres, d’autres encore, parcourir la ville dans le noir. Dès lors l’heure n’a plus d’importance. Il n’y a plus de loi ni d’impératifs, ni le temps, ni le froid ne semblent pouvoir les arrêter. C’est ça, il l’a compris, être libre à deux. Alors il serre un peu ses mains autour de siennes pour maintenir leur cap : deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin. Ce sont tous les deux des gamins et sur leurs visages ne se tord encore qu’un sourire empressé. Ils ne se connaissent pas, il s’aiment déjà.



Elle a dit qu’il suffisait de demander, pour savoir. Il ne sait pas ce qu’il veut en vérité. Veut-il vraiment connaître la moindre réalité dans leur monde imaginaire ? Il est un peu Peter Pan lorsqu’elle est Lily la tigresse, elle en a jusqu’au physique. Pas de Wendy dans cette figure pas sage. Tant mieux, il n’a jamais trop aimé ce personnage. Il est de ceux qui lorsqu’il réfléchissent, se plongent dans une triste mélancolie. Alors il ne réfléchit pas trop ce soir, il rit, ça lui suffit. « Quoi, embarquer des filles sur une moto sans savoir où je vais ? » C’est peut-être l’image qu’on aurait de lui. Solal est proche des gens, il les colle, les étouffe presque. Il les aime avec une passion dévorante et n’arrive pas à s’en défaire. Parfois ça gêne les autres alors il s’excuse. Il ne pense jamais à mal, il aime juste parce que c’est dans sa nature. C’est toujours celui qui aime le plus. « Non. » Il fait en riant légèrement. Solal vit de l’instant mais il n’est pas dragueur. Jamais. Il est taquin plutôt, il appuie là où ça tangue un peu parce qu’il trouve que ça fait ressortir les gens tels qu’ils sont, ça montre beaucoup de choses et ça crée une vrai complicité. Être taquin, ça montre les limites de l’être humain, d’ailleurs il en a beaucoup froissé. Jamais pour longtemps bizarrement, on ne résiste pas au sourire triste d’un Solal désolé. « Mais avec toi ça me fait plaisir. » Pas qu’il soit pudique Solal, loin de là même, tellement bavard et doux qu’il offrirait son monde à qui voudrait bien l’aimer. Mais il y a de ces choses un peu exceptionnelles et différentes et cette balade nocturne en est une. Il inspire un peu en se penchant vers elle, sentant l’odeur de ses cheveux planer jusqu’à lui à cause du vent. C’est une odeur douce et fruitée. Quelque chose de presque apaisant. Ils filent de quartier en quartier, passent même devant son propre immeuble. Il la laisse filer, saisir les routes qu’elle veut, il se laisse emporter. « ça fait combien de temps que… Tu m’observes ? » Il demande finalement d’une voix douce, à un feu rouge, alors qu’un silence sans la moindre lourdeur s’est glissé entre eux. En vérité il est plutôt apaisant, leur permet de reprendre un peu leur souffle alors qu’elle s’engage dans un quartier qu’il ne connaît pas. C’est par là le pays imaginaire ?
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMar 24 Avr - 10:15

Rouler longtemps, mais pas assez. La ville est trop petite pour la course éternelle qu'elle leur imagine. presque la fin. fin du monde annoncée,  Elle écoute ses mots, murmures doux à son oreille, ou des cris étouffés par le vent et le casque, elle sait pas. Naïvement ravie qu'il offre pas les ballades nocturnes et des éclats de rêve à toute celles qui passent. Mais combien sont elle, gamine des ombres a l’œil affûté qui poursuit son visage depuis tant d'années ? Elle a bien le droit au privilège de se sentir reine un instant, pour tout les jours qu'elle lui a déjà offert sans qu'il le sache. Ou peut-être le sait-il trop bien. Et elle a pas besoin de lui dire qu'a elle aussi, ça lui fait plaisir, tant ça lui semble évident. Ça se voit, ça se ressent. Ce qu'elle a toujours attendu dans le fond, poignée de seconde dans son univers.  « j'pourrais être une folle et te kidnapper. » ça la fait sourire. Et réfléchir. Seconde fugace qui laisse un goût de pourquoi pas?, folie subtile qu'elle étouffe avec un éclat de rire. Un joli son étouffée par l'horizon. Elle voit les murs connues d'une maison aux volets clos. Déjà trop proche, lui, soudain trop loin. et leur soirée est passée. C'est pas assez. Plus qu'un feu rouge et c'est terminé. Plus que quelques mots murmurés, les derniers peut-être. La mauvaise question. Rassurée d'être cachée par le casque qu'il lui a fait enfiler, les oreilles qui bourdonnent mais c'est pas le son du moteur, c'est l'écho de la peur. Elle a rien a caché mais beaucoup a perdre. Solal. C'est déjà trop en jeu. Trop pour abandonné si facilement aussi. Elle s'arrête au bout de la rue, sa maison derrière, le silence devant. Il est trop tôt pour retrouver son lit à l'odeur de solitude. Trop tard pour avoir envie de rentrer maintenant qu'elle est vers lui. Elle s'engonce dans le silence le temps de descendre de le moto, de s'éloigner, d'avancer jusqu'au parc qui borde sa rue en faisant mine de savoir ou elle va.  Le casque sous le bras, elle se retourne pour le voir. Jauger les millions de possibilités  « ca dépend, quelle réponse te ferais fuir ? » parce qu'alors, elle préfère mentir. Par par honte, elle n'en n'éprouve pas une seule seconde, y a que la peur, cette amie angoissante qui susurre qu'il serait pas plus normale qu'elle s'il trouvait une logique à tout ça. Qu'il pourrait filer entre ses doigt avant même qu'elle ai eu le temps de l'attraper, la haïr avant qu'elle ai eu le temps de l'aimer.  Elle marche a reculons, le regard sur lui comme s'il allait s'enfuir alors qu'elle n'attend que d'être suivie. « c'était pas tout le temps. mais depuis longtemps. » la moitié d'une vie, de la sienne. Elle a grandi avec lui, comme un ami imaginaire vers qui elle trouvait toujours du réconfort. Apaisement chaque fois qu'elle le trouvait, un baume sur le cœur. « le gamin qui a fini a l'hôpital, tu te souviens ? c'était le tout début. Mais peut-être que tu t'en souviens pas, t'avais l'air ailleurs ce jour-là. » elle, elle l'oublie pas. Enfant avec une rage d'adulte, l'air hagard, le gamin par terre. Plus obsession que traumatisme. Deva, elle voulait juste savoir. mais savoir quoi ? Même elle, elle l'explique pas, curiosité ou habitude. Intérêt ou folie. C'est juste devenu un bout de sa vie avant qu'elle s'en rende vraiment compte, un besoin avant de réussir a passer a autre chose. Ca semblait si évident qu'elle s'est laissé porter là ou elle trouvait ses pas à lui. Et si aux prémices ça ressemblait à une curiosité morbide, aujourd'hui c'est un maelstrom d'un millions d'autres choses. D'un tout. « tu vas pas partir ? » ce soir ou un jour. jamais Elle a l'âme trop grande pour son corps, deva. Si grande qu'elle vit plus souvent en elle-même qu'en dehors. Le monde est hostile quand il se conforme pas a ses rêves. Solal, c'est un des siens depuis si longtemps qu'elle tremble presque de l'imaginer partir sans se retourner. L'abandonner là, elle et ses névroses envahissante. elle s'accroche, maladroite. les doigts agrippés aux siens pourtant pas suffisant à la rassurer. il peut pas lui en vouloir pour ça, ils se connaissent depuis si longtemps. elle du moins, elle le connait. si peu mais tellement. et elle veut plus être la fille dans l'ombre maintenant qu'elle a approché le soleil.
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMer 16 Mai - 10:23



(deva & solal)
la nuit étoilée de van gogh.

Elle est belle avec ses grands yeux noirs qui cherchent la lumière. Elle les baisse tantôt dans une petite moue, tressaille un peu lorsqu’il pose la question, puis les glisse de nouveau dans les siens pour le retenir autrement qu’avec les mains. Ils pèsent lourd tout en semblant insaisissables, drôle de paradoxe pourtant parfaitement envisageable lorsqu’il s’agit de son regard à elle. Elle sort de nul part, n’a ni nom ni adresse, il l’a oublié alors qu’elle semble tout savoir sur lui. Elle le retient du bout de ses pupilles noyées par ses iris plus sombres encore, avec leur légère courbe en forme d’amande, son air qui dit je tiens à toi sans qu’ils ne se soient jamais parlé. Elle semble tout juste sortie d’un roman, alors comment fuir ? Elle est belle comme une nuit d’hiver, mais douce comme une journée d’été. Tellement qu’il ne songeait même pas à partir, malgré la fatigue et malgré le froid, à minuit passé. « J’sais pas. Toujours ça me va, mais même moi j’me suis pas depuis toujours. » Il avoue avec un petit rire. Il n’a aucun souvenir de sa vie d’avant, du moins c’est ce dont il s’est convaincu. Le temps efface même les traumatismes, heureusement d’ailleurs, c’est ce qui lui permet de briller encore. Le poids du passé l’aurait définitivement plongé dans le noir. Au fond, il a encore beaucoup de questions mais n’est même pas sûr de vouloir connaître les réponses. Solal vit de mystère et d’eau douce, c’est pour ça que Deva lui plaît tant, sans doute. 

Mais soudain elle parle et le soleil perd de sa lueur, la terre est le temps d’un passage de nuage, privée de chaleur. À peine une seconde, juste le temps d’un cumulus dans ses yeux clairs. Ce n’est pas sa voix, c’est le souvenir qui le heurte en pleine tête. Oui, comment oublier cet instant ? Évidement qu’il s’en souvient. C’était un de ses moments de rupture où l’ange avait quitté son corps, il s’était comme métamorphosé. Ce souvenir c’est l’une des preuves qu’il tente si bien de cacher, qu’il n’est pas l’ange qu’il paraît être. Qu’il y a quelque chose à l’intérieur, quelque chose de froid, sombre, violent et assassin qui demeure et demeurera toujours. Impossible à cacher tout à fait, il suffit d’une brève fois pour que de sa douceur et sa tendresse on ne retienne que le sang giclant de la bouche d’un petit garçon, le teint pâle des surveillants, l’impuissance des autres élèves aux alentours. Un beau diable caché dans les pâquerettes, Solal ne se résume que dans cette pauvre métaphore indigne même du plu mauvais des poètes. Alors il tressaille à son tour mais serre un peu plus sa main. Dans ses oreilles résonnent les cris du gosse au sol, appelant sa mère parce qu’il avait osé parler de la sienne. Il avait suffit d’un mot à peine pour voir apparaître deux poings comme deux météorites prêtes à assommer quiconque se trouverait sur leur passage. Mais tout ça, le poète était bien loin de pouvoir l’expliquer. Alors le temps d’un cumulus encore, son visage s’était vidé de tout expression avant que le soleil ne vienne de nouveau le réchauffer, un sourire se glissant sur ses lèvres roses. « Non ça ne me dit rien. » Il fait doucement, relevant les yeux vers elle, même si il sait qu'elle n'en croira pas un mot. « Mais je me souviens de toi. De tes deux couettes  que tu détachais à chaque récréation. » C’est la seule image qu’il a d’elle. Celle là puis celle de son regard, le même, noir d’encre, posé sur lui alors qu’il se relevait la gueule en sang et les poings rougis par les coups qu’il avait donné. Mais ce regard là, non, il ne voulait plus jamais y penser. Évidement qu’il se souvient de tout, de tout sauf de ce qu’elle avait pu lui dire, ce qu’elle avait pu penser. Tout ça lui semble inutile désormais, il préférait se rattacher au souvenir de ces deux élastiques roses noués serrés dans ses cheveux bruns, sur lesquels elle tirait dans une grimace pour les libérer, avant de secouer largement la tête. Ça c’était un souvenir auquel il pouvait se raccrocher. « Non. » Il répond d’une voix douce sans le moindre doute lorsqu’elle demande s’il va partir. Il se laisse tomber dans l’herbe fraiche, légèrement humide, définitivement condamné à un rhume certain, juste au réveil du lendemain. Tant pis, demain est un autre jour. Il lui fait signe de l’imiter, admirant de nouveau les mèches sombres qui habillent son visage de poupée. Alors il vient doucement poser sa tête contre son épaule en fermant les yeux, écoutant le bruit de la nuit dans le parc vide, un spectacle digne d’un de ses poèmes ratés.
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MessageSujet: Re: (sola) la nuit étoilée de van gogh.   (sola) la nuit étoilée de van gogh. EmptyMar 22 Mai - 7:36

Un bout de rêve qui s'accroche a sa réalité, elle a pas souvent vécu ça, deva : la réalisation d'un rêve. Pourtant, elle a désiré mille choses depuis tant d'années, un milliards de fantasmes qui s'essoufflaient au réveil, disparaissaient au fil des jours. Et dans sa voix fébrile, la crainte que ce délire là aussi, il s'en aille une fois qu'elle avouera que ça dure depuis longtemps, que c'est pas normal pour le commun des mortels. Qu'elle avance à l'aveugle, chemin fait de poussière de fée qui rend la réalité opaque. Et quand il ouvre la bouche, elle voudrait déjà mentir pour pas le voir partir sans se rendre compte qu'il a déjà passé la limite. De son rêve à sa réalité. La légèreté de sa réponse comme si ça n'avait aucune importance et ce souffle coincé dans sa gorge qui enfin s'extirpe de ses lèvres. Du soulagement. Ça ressemble a une histoire déjà écrite, quelque chose d'évident. Trop facile pour être vrai, trop tangible pour le nier pourtant. Une décennie à attendre, c'était peut-être trop. Combien d'années perdues à l'épier quand elle aurait pu le trouver ? Se couler, déjà, dans le cocon de plénitude qui l'entoure quand l'atteint enfin. A agir comme si ça coulait de source, avec la facilité de ceux qui se connaissent depuis toujours. Mais peut-être qu'elle le rêve seulement, quand elle croit que sa main glisse parfaitement dans la sienne. Et si c'est une chimère, elle vivra bien comme ça, Deva. Glissant dans les songes ou tout semble si réel et ou même la nuit, le soleil brille. Si elle pouvait voler, ça ressemblerait à ça. L'impression de survoler l'instant, d'être bien plus haut, les pieds loin de la terre. Sans le poids de son esprit lourd d'idées folles qui ne semblent pas compter avec lui. Et elle voudrait tout demander comment il peut prendre ça avec autant d'indifférence, pourquoi il semble aussi étincelant. Voudrait tout savoir. De ces journées sans être proche, et de ce jour-là elle en parle comme on tendrait une perche, ouvre les vannes des souvenirs sans voir son erreur. des yeux triste, un soleil sous la pluie. Elle voudrait ravaler ses mots, enfouir la vérité pour pas lire le trouble sur son visage. Et elle tendrait presque la main pour le tenter de le sortir des eaux troubles de ses souvenirs mais déjà, il revient. Non. Il dit non. Et deva hoche la tête, pour dire oui. oui j'sais bien. que tu mens elle sourit parce qu'il n'y a que ça à faire, parce qu'elle se souvient de son visage ce jour-là . Gamin dans un autre monde, trop obscurité pour être atteignable. et elle voit ses yeux orageux cette nuit – ce matin – quand elle en parlait. Ses traits solaires soudain durcit, sombre comme un nuit sans lune. Et c'est trop tôt pour blesser, trop tôt pour insister. Elle savoure encore de l'avoir près d'elle. « c'est pas grave » pas grave de mentir. Et ses doigts comme souffle qui passe sur sa joue, voudrait chasser la tristesse et les nuages. elle sait bien deva, comme c'est facile de modeler la vérité, elle y passe sa vie. Et y a un sourire aux coins de ses lèvres parce qu'au moins il se souvient d'elle, même un peu. Le souvenir d'une gamine qu'elle n'est plus, ou qu'elle est encore un peu trop peut-être. Juste un détail auquel elle donne des allures d'aveu incroyable, comme s'il avait donné dix ans de sa vie a songer à elle aussi fort qu'elle l'avait toujours fait. Elle voudrait se refaire des couettes et coller à l'image qu'il a d'elle, revenir dix ans plus tôt et s'avancer au lieu d'observer. Prendre sa main comme elle l'a fait ce soir et se rendre compte que le soleil ne brûle pas, il réchauffe. Elle se contente de suivre sa course jusqu'au sol, atterrissage en douceur, le silence agréable. Trois lettres prononcés et elle se détend entre ses bras. Un mot magique et un sourire caché dans son cou. « moi je me souviendrais de ça. » c'est a lui qu'elle le dit, ou au monde entier peut-être, dans un murmure comme une promesse. Parce qu'elle pourra pas oublier cet instant, il se grave déjà dans son âme. Il a le goût d'une nouvelle ère, un changement dans l'univers. Et personne s'en rendra compte au matin, sauf elle. elle sait qu'elle s'est pas trompée deva, que courir après solal c'était pas vain. Même si ça dure qu'une nuit, y avait quelque chose au bout du chemin. Morceau d'espoir qu'elle chérira quand elle reprendra ses rêves, avec dans sa paume la chaleur enfuie de solal. Quand elle le recroisera encore, qu'elle continuera à le chercher. Toujours. Ça s'arrêtera pas au levé du jour. Triste que ce soit la fin. Heureuse que ça commence tout juste.  
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