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 reed & sin ) monstres invisibles.

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MessageSujet: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyDim 26 Aoû - 16:05

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si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.
Le ranch est une terre désolée sur laquelle elle n'est plus revenue depuis qu'elle a eu l'âge de fuir, de quitter ces sentiers de terre pour plonger dans les tours sombres de la ville. Sinéad n'a jamais aspiré à devenir un mouton, un être perdu dans la masse. Si elle était restée ici, elle serait devenue aussi transparente que la fumée de sa cigarette, aussi inutile que ces derniers rayons de soleil qui caressent au loin les montagnes d'une couleur rosée. Assise sur un rocking chair qui fait trembler sous son poids le plancher de la terrasse, le silence environnant calme les démons qui la brusquent. A l'arrière, dans une minuscule chambre se trouve son oncle, dormant déjà après avoir picolé des litres d'alcool. Dans sa salopette en jean, elle n'a plus rien de la traînée de Crescent. Il la tuerait s'il connaissait sa réputation. Une clope au bec, un livre sur les genoux, il n'y a qu'ici qu'elle peut prendre le temps d'en lire un. De l'autre côté des montagnes, au bout des routes sinueuses, trop de tentations existent pour lui laisser le temps d'alimenter son cerveau plutôt que son corps sans cesse affamée. Une semaine que Sinéad est perdue au milieu des pâturage et des forêts qui l'entourent. Rien ici ne laisse entendre qu'elle est aussi démoniaque que ses coups de reins. Son oncle n'a pas remarqué le changement lorsqu'il est allé la récupérer à la gare. Aveuglé par son besoin de la garder môme et soumise, il lui est impensable de voir cette gamine grandir, devenir une femme que les hommes puissent désirer. Dans son regard dur, Sin ne perçoit aucun désir. Et si elle le méprisait en partant, elle se rend petit à petit compte qu'il y a quelque chose de réconfortant de n'être rien de plus qu'une indésirable à ses yeux. Ici, elle ne peut plus jouer de ses charmes, ne s'y tente même pas. Le matin, elle se lève suffisamment tôt pour aller curer les box des chevaux, rendre visite au troupeau de vaches qu'elle observe de loin tandis qu'elles broutent sans se soucier de l'existence de Harris qui était pourtant là durant toutes ses années de mise bas et d'hiver rude où elle leur ramenait du foin. Personne ne l'a remercié de revenir, même pas sa grand-mère à l'autre bout du fil qui passera malgré tout les voir dans quelques jours. Depuis son arrivée, Sin n'a bougé qu'une fois du ranch et de ses annexes pour se rendre à l'épicerie du coin en compagnie de son oncle histoire de faire quelques courses, lui racheter des bières, l'attendre dans le 4x4 en sirotant un jus de pommes tandis qu'il pariait au bar. Le village duquel dépend la propriété n'est qu'un lieu de passage où seules quelques maisons y trônent. La plus grosse partie de l'économie locale vit encore grâce aux routiers qui s'arrêtent pour manger dans le coin, passer la nuit et repartir.

Le son des oiseaux, particulièrement celui d'une chouette en avance sur son heure la berce tandis qu'elle gobe les mots un à un. Les pieds posés sur un tabouret, les cheveux attachés dans un chignon mal fait, la gamine redresse brutalement la tête lorsque le craquement d'une branche l'arrache à son moment de solitude. Ses sourcils se froncent, son regard balaie les environs sans rien n'y voir. Les rayons du soleil l'aveuglent tandis que la nuit tente déjà de poser son voile sur la grande bâtisse qui leur sert de maison. Vieille grange réaménagée ; belle en apparence et pourtant aussi pourrie que tout le reste. Le toit menace de s'écrouler à tout moment. Son oncle lui a d'ailleurs interdit le grenier et lorsque la pluie tombe, des traces sont dessinés au sol : l'endroit ou poser des bassines pour les fuites. Ce n'est qu'au bruit des pas qu'elle entend s'approcher que Sin se redresse, féline. Elle n'a qu'à ouvrir la porte moustiquaire pour se saisir du fusil de chasse de son oncle et enlever le cran de sécurité. L'arme sous le bras, elle se remémore la voix de Reed, ses mains sur son corps mais aussi ses conseils. Sinéad n'aurait qu'à se concentrer un peu plus pour se retrouver sur les rails, seule avec lui. L'arme pointe à l'endroit où elle regarde tandis qu'elle descend de la terrasse de bois, ses pieds nus et sales épousent la terre et les cailloux qui ne lui font plus mal. Habituée à cette vie sauvage, ses racines d'enfant peu considéré piquent son instinct de survie.

Dans l'obscurité, sa voix résonne doucement. Si elle ne parle pas fort, c'est avant tout pour ne pas réveiller son oncle qui est un véritable chien de chasse. Aussi saoul et endormi soit-il, le bourdonnement d'une mouche peut le réveiller. Les soirs sont les moments qu'elle chérit car l'orpheline sait qu'elle n'aura pas à supporter ses réflexions et son aura corrosive. Lui qui fait toujours mieux que tout le monde, lui qui sait aussi toujours mieux que n'importe qui. Son regard pointe les 4x4 où elle perçoit des pieds sous l'un d'entre eux. Quelqu'un est là, peut-être un type venu régler ses comptes avec son oncle. Allez, sors de là, j'en connais un qui sera moins concilient que moi. C'est étrange pour elle de se dire que quelqu'un serait là pour elle si les choses venaient à mal tourner. A Crescent, Sin y est si seule qu'on pourrait abuser d'elle sans que personne ne lève le petit doigt. Son oncle peut bien être le dernier des cons, il lui offre une sécurité confortable.

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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyMar 28 Aoû - 15:00

MONSTRES INVISIBLES
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Deux semaines depuis la descente du motel ; quinze jours sans la voir ni même chercher à la contacter. Quelques moments de réflexion, quelques interrogations restées sans réponses également mais surtout beaucoup de boulot suite à l'apparition d'éléments nouveaux dans l'enquête sous-marine que tu mènes depuis près d'un mois en partenariat avec un flic de la ville voisine, ancien camarade de l'école de police retrouvé lors de tes investigations et décidé à coopérer, à charge de revanche. Comme c'est trop souvent le cas, ton visage porte les stigmates d'une arrestation musclée réalisée deux jours plus tôt. Les traces de griffures sur ta joue témoignent du sexe de l'agresseur : une femme. Pas n'importe laquelle : la folle, celle dont la santé mentale te paraît suffisamment discutable pour avoir appris à la gamine à se défendre seule en cas de besoin. Folle relâchée après les quarante-huit heures de garde à vue standard, faute d'avoir trouvé de quoi l'enfermer pour de bon. Durant sa mise en cage, tu lui as bien fait comprendre qu'elle n'avait aucun intérêt à roder dans le périmètre de ta ville, tel un shérif bien décidé à faire régner sa loi et à défendre son territoire contre ce genre de brebis galeuses capables de péter un plomb sans le moindre signe avant coureur. Compte tenu du caractère pas bien légal de cette affaire et des risques personnels encourus pour servir de rempart à Harris, tu préfères prévenir que guérir, n'aurais pas su dormir tranquille si tu n'avais pas mis les choses au claire avec ton ennemie : si elle tente quoique ce soit, tu la butes. Une menace balancée en salle d'interrogatoire, texto, les yeux dans les yeux et sans témoins. Tes collègues n'ont pas compris pourquoi cette arrestation, mais ton rang d'inspecteur te donne le droit de sévir sans avoir à rendre de compte aux homologues. Swan a beau être une sacrée garce, elle sait te faire confiance quand tu lui dis que ton flaire soupçonne quelqu'un de préparer un mauvais coup. Malheureusement pour toi, passé le délai légal, plus rien ne retenait la suspecte au poste.

C'est pour cette raison que ta moto est restée garée à l'entrée de la propriété de son oncle. Vêtu de ta tenue de moto - t-shirt blanc, cuir noir et bottes assorties - tu t'avances à pas de loup, casque sur la tête mais visière relevée, gardant à l'esprit que ce mec est connu des autorités locales pour ses sautes d'humeur et les accueils explosifs qu'il réserve aux étrangers osant s'aventurer sur ses terres sans y avoir été invités. Avant de t'inquiéter de n'avoir trouvé Harris ni chez elle, ni à la bibliothèque, tu t'es décidé à poser les deux jours de congés qu'il te fallait prendre avant l'automne pour migrer dans ce bled et vérifier qu'elle se trouve bien chez lui, seul endroit mentionné dans son dossier où tu l'imagines se couper de ce monde qui n'en finit plus de la salir. Dans ta tête, le plan B est déjà prêt. Si elle n'est pas ici, tu traceras aussi sec à la prison pour parler à son frère. A lui non plus tu n'hésiteras pas à mettre la pression pour qu'il tienne sa chienne en laisse. Qu'il ait tué plus de membre de sa famille que toi ne t'impressionnes pas. Des cadavres, tu en as suffisamment à ton palmarès pour que ce sale con te prenne au sérieux et certains détenus de la taule, placé là par tes soins, pourront lui confirmer qu'on ne rigole pas avec ce fils de pute de Taylor.

Lorsque tu arrives à proximité de la grange, ton regard tombe sur son profil enfantin, ses cheveux en désordre et sa salopette en jean couleur locale. Elle lit ; tu en profites pour l'observer, approchant en silence, peut-être avec l'idée de la surprendre, qui sait ? Mais lorsque tu marches sur une branche sèche et qu'elle relève la tête, tu t’immobilises et te planques derrière un 4x4. Etre ici pour l'épauler dans la situation délicate qui est la sienne ne t'empêche pas d'être exigeant. Tu attends de voir sa réaction avant de te montrer et souris de coin lorsqu'elle t'interpelle. Sortant de derrière la bagnole, tu t'avances les mains levées ; parodie de reddition tandis que tu enlèves ton casque et secoues la tête pour chasser les mèches rebelles collées à ton front. Je vais finir par croire que tu veux ma peau, Harris. Pas la première fois qu'elle te tient en joue et pourtant ton timbre et appréciateur. Compte tenu de l'information que tu apportes avec toi, ce genre de réflexe te semble être une bonne chose. D'ailleurs, restées sous clé dans le coffre de la moto, son arme et ses munitions n'attendent plus que de faire sa connaissance. A pas lents, tu t'approches et détournes le canon de l'arme d'un revers de  casque pour t'arrêter à quelques centimètres d'elle, la dominant d'au moins deux têtes. Ta main libre s'empare de son menton tandis que tes lèvres déposent un baiser chaste sur les siennes ; une façon comme une autre de lui montrer que tu viens en paix et que tu n'es pas là par hasard, même si ton but n'est pas de la sauter. On garde une jambe en butée pour tirer au fusil, ça a plus de recul qu'un flingue. Surtout pour son petit gabarit. Tournant le regard vers la terrasse que tu désignes d'un signe de tête, tu reprends : Ton oncle est là ? Si l'on en croit sa réputation, il est hargneux et téméraire. Le chien de garde parfait. Dans ce patelin paumé, accompagné d'un cerbère, Harris est plus en sécurité qu'en ville. Quelque part, tu es content de la savoir saine et sauve.


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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyJeu 30 Aoû - 16:30

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si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.
Elle est chez elle ici plus que nulle part ailleurs. Dissimulée au milieu de grands sapins, l'annexe du ranch que son oncle a transformé en cocon est l'endroit où Sin se sent en sécurité. Quand bien même avait-elle cherché à le fuir, s'y retrouver après de longues années de combat contre la solitude est un réconfort qui la pousse à une confiance destabilisante. L'arme entre les mains, Reed a fait des flingues une sécurité supplémentaire, le prolongement de ses craintes qu'elle parvient à canaliser rien qu'en la tenant entre ses doigts. Le fusil est si lourd qu'il doit facilement peser prés de la moitié de son poids mais qu'importe. La gamine ne se débine pas, garde les yeux grands ouverts, prête à tirer à la moindre menace. Elle ne fera pas de cadeau dans ce monde impitoyable qu'est celui dans lequel elle grandit chaque jour, seule et orpheline. Surtout orpheline. Son arbre généalogique est un vieux chêne que l'on a cramé parce qu'il a fait affront à une force supérieure. Dans sa tête, le temps ralentit, ses gestes se concentrent sur ce 4x4 et sa tête sur ses pieds qui terminent par bouger derrière la carrosserie poussiéreuse. En dehors de la forêt, tout autour n'est qu'une terre fine et volatile qui s'engouffre dans les poumons des chevaux mais aussi les leur. Toutes les voitures ici sont grises, recouvertes de ce poison naturel. Le moindre coup de vent dans le coin et l'on devient aveugle. Sinéad ne tirera pas sur ce véhicule flambant neuf malgré les apparences. C'est avec son argent que son oncle se l'est payé en plus d'un tracteur avec clim. Son argent, celui gagné à sa majorité, entassements de dons d'âmes généreuses et pleine de pitié pour son histoire de gamine déchirée. En empochant le fric, la gamine n'a pas courbé l'échine lorsque l'homme lui a réclamé. Elle lui devait au moins ça après toutes ces années à s'occuper d'une gosse qui n'est même pas la sienne.

Dans sa salopette trop grande, trouée et tâchée, la gamine redresse le menton à la vue de Reed et détend ses doigts sur la gâchette. Si elle garde l'arme en position, c'est avant tout pour s'assurer qu'il ne vient pas pour l'emmerder ou chercher des noises à son oncle. Peu importe qu'elle ne puisse pas l'encadrer, Sin doit à cet homme toute sa vie, aussi merdique soit-elle, aussi traumatisants et détestables puissent être ses souvenirs. Il y a d'abord ses doigts sur son menton, son baiser sur ses lèvres qui lui font lâcher prise sur cette hargne qui lui ont causé trop de bleus par le passé. Le coup de boule de Crescent qui lui avait offert un hématome sur le visage lui revient. Elle ne craint pas les coups qu'on puisse lui donner, seulement la longue convalescence qui en suit, les heures de douleur, l'incapacité de se laver le visage sans avoir l'impression que sa tête renferme une énorme pierre sous sa peau, ses os. D'ici bas, dans la poussière, dans la crasse pauvre du ranch, dans l'odeur du purin des chevaux, dans les cris des chouettes, Sinéad trouve dans le regard de Reed une beauté qui l'électrise. Son baiser, aussi simple soit-il laisse derrière lui une sensation évidente. Comme la brûlure d'une méduse, la piqûre d'une guêpe, il lui faut quelques secondes pour remettre en place ses idées.

L'orpheline lâche un soupir, déçue de faire encore ce genre d'erreurs dans son positionnement. Son regard dégringole sur l'arme tandis qu'elle se retourne pour se diriger vers la terrasse vide où sa chaise se balance encore un peu sous l'effet du vent dans l'air. Il dort. En plus d'être rond, il se lève tôt demain. Comme elle mais qu'importe, ici, elle compte peu les heures qu'elle passe à dormir. Les cernes sous ses yeux, du moins Sin s'en convainc, sont bénéfiques. Il y a une fraîcheur discrète dans chacun de ses gestes, même son aura se modifie au fil des jours. La brune n'est pas mieux, loin de là, elle respire toujours le vice et le sexe mais elle semble seulement moins vide, plus connectée à ce monde qu'elle foule. De retour sur la terre ferme, toujours pieds nus, d'un coup de menton, Harris désigne un petite chemin obscur. Tu veux visiter ? Une façon détournée, retournée, découpée, décapitée de l'emmener loin de cette terrasse pour pouvoir discuter sans avoir à chuchoter. Une demande masquée savoir ce qu'il peut faire là après deux semaines de silence. Si son corps en a vu d'autres depuis leur nuit de perdition, ses draps, eux, n'ont voulu se défaire de leur odeur. Pas celle de Reed, pas celle de Sin, mais la leur, un mélange subtil qui donne une saveur différente, unique, spectaculairement séduisante à son univers. Elle emboîte le pas, portée par la brise du soir, détache ses cheveux pour les laisser caresser ses épaules tandis que l'odeur de son shampoing s'évade de l'élastique qu'elle passe autour de son poignet fin tel un bracelet. Les chevaux ne sont plus qu'à quelques mètres. Elle ne les aime plus, représente ce faible pourcentage de gamine peu fascinée par la vie de club et le lien qui peut se créer entre le cavalier et la bête. Sinéad sait certainement s'occuper mieux que personne de ces bêtes mais ne les monte plus depuis qu'elle a compris qu'ils avaient gâché sans le vouloir son enfance. Elle termine finalement par prendre appui contre la barrière de bois de l'enclot où se trouvent certains d'entre eux. Son regard se pose sur leur silhouette au loin. Le menton posé sur ses bras, elle devient silencieuse.
L'étalon qu'elle sent à quelques centimètres dans son dos est celui qui attire le plus son attention même si elle ne lui montre pas.
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyDim 2 Sep - 12:20

MONSTRES INVISIBLES
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Il boit.
Voilà l'information que tu retiens lorsqu'elle te dit que son oncle dort à l'intérieur. Si tu n'en laisses rien paraître, tu relèves tout de même la dangerosité de la situation. Il y a, dans ce ranch, un fusil chargé potentiellement manipulable par un type saoul et connu pour son sale caractère ... C'est ce qui te décide à la suivre pour visiter les alentours. Inutile de rester sur le perrin à attendre une confrontation inutile. Supposons qu'il se réveille, tu préfères t'entretenir avec lui lorsqu'il sera sobre, pas décidé à te montrer compréhensif avec cet ivrogne là comme tu l'es plus volontiers avec Ryker lorsqu'il abuse de la bouteille. Certains traîtements de faveur ne sont réservés qu'à tes potes et cet oncle n'en fait pas partie. Quant à Harris, c'est tout un mystère qui entoure la raison pour laquelle tu te trouves à ses côtés aujourd'hui. Hier, Coalman, du service des stup', s'est amusé à prétendre que ta nana était chaude comme la braise. En guise de réponse, il n'a eu le droit qu'à une empoignade solide et à un " c'est pas ma nana " des plus expéditifs. Pourtat, tu reconnaitrais l'odeur de la belle entre mille. Lorsqu'elle lâche ses cheveux, des souvenirs de votre dernière nuit ensemble reviennent te hanter. Pour toi qui chasses et vis dans le confort rudimentaire d'un bâteau qui ne t'appartient même pas, le cadre qui vous entoure à des allures de colonie de vacances. Avoir grandi en ville ne fait pas de toi un citadin pour autant. Le bétail, l'odeur de la ferme et la crasse omniprésente sont avant tout synonymes de sérénité. Ici, personne pour venir te casser les couilles, seulment toi, la nature et le silence dans lequel Harris se plonge tandis qu'elle s'accoude à l'enclos.

Tranquillement, tu poses ton casque et viens te placer aux côtés de la brune. Un sifflement que tu réserves d'ordinaire au chien suffit à faire rappliquer quelques chevaux jusqu'à vous. Tendant la main, tu caresses le museau du premier ; une grande bestiole noire à l'air farouche. Me regarde pas comme ça, commences-tu sur le ton de la plaisanterie, où tu finiras en steak. Comme s'il comprenait tes intentions, l'animal s'éloigne en soufflant d'exaspération. Cheval ou pas, si ça se mange, c'est que ça se chasse. Puis, reportant ton attention vers Harris, tu reprends avec la franchise qui te caractérise : Je suis venu t'avertir que ta future belle soeur est en ville ... Le ton est neutre, n'a pas de quoi l'inquiéter plus que nécessaire car, comme tu le lui as promis sur le bâteau, elle n'a pas de bile à se faire avec ça. Tu tiendras parole et veilleras sur son intégrité physique.

Pour ce qui est de ménager son âme, en revanche, il y a encore du boulot. Tu ne vois même pas que le moment serait propice à la prendre dans tes bras pour la réconforter de ta présence. Cette même présence dévouée, physique et mentale, qu'il y avait dans son lit au moment de la faire jouir. L'affection, un concept qui t'échappe, probablement parce que celle,à laquelle t'a habitué ton père se résumait à des claques bien tassées prétendument destinées à te recadrer l'esprit lorsque tu te plaignais de l'absence de ta mère après son décès.
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyDim 2 Sep - 15:10

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si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.
Les chevaux s'approchent. Harris est contente de les voir mais ne leur adresse pas la moindre trace d'affection. Personne n'a droit à la tendresse de la brune, pas même les animaux qui l'ont vu grandir. Elle a la rancune tenace la gamine lorsqu'il ne s'agit pas de son frère. A moins qu'elle ne joue un jeu sans en comprendre elle-même le sens. Ses pupilles intenses se posent sur l'horizon, la silhouette des canassons l'apaise tandis que la voix de Reed la fait sourire. Dans l'immensité du paysage, les mots du flic ont une consonance différente. Sans compter qu'elle possède quelque part au fond d'elle cet humour froid que d'autres pourraient trouver de mauvais goût. Même le cheval taille sa route, s'éloigne d'eux, probablement vexé par le comportement du blond. L'orpheline pourrait rester là, fixer ce point invisible qui se présente à elle sans bouger d'un cil. Les cheveux au vent, la fraîcheur de fin de journée s'engouffrant dans ses vêtements, elle tourne finalement ses yeux vers celui qui lui adresse la parole. Question de politesse. Une décharge électrique la traverse, impossible de dire si elle provient de sa belle-soeur ou bien du soulagement de retrouver son regard. Malgré la distance de son être, les yeux de Sinéad restent les mêmes, battent doucement pour amadouer son monde même quand elle n'en a pas conscience. Sa joue se pose un peu plus sur son bras. Que vont-ils faire maintenant ? Il est le flic, il sait mieux qu'elle les décisions à prendre.

Tu penses que ça risque quelque chose ?
Elle sait que la sécurité a toujours ses failles mais pose tout de même la question. Harris se redresse, abandonne l'appui dont fait office la barrière de bois pour reprendre en consistance. Je reste sur place encore une semaine. Une semaine, ce doit être suffisant pour savoir si elle en a après elle ou non. Sa main plonge dans la poche de sa salopette pour lui tendre les clés de son appartement. Si Reed veut y passer quelques nuits, l'attendre, il le pourra. Qu'importe la stratégie que le flic décide d'adopter, même celle de l'ignorance, Sin fait preuve de bonne volonté en lui confiant son trousseau. Appartement, bibliothèque, réserve (elle le regarde cette fois, pense à la photocopieuse qui n'a plus connu ses fesses depuis un moment), vestiaire du Lion. Son nouveau boulot qu'elle cumule en plus de la bibliothèque pour tenter de joindre les deux bouts. Un job de serveuse qui ne paye pas des masses mais qui suffit à se sentir un peu plus en sécurité financièrement.

Sinéad ne lui donne pas d'instruction, continue de s'avancer dans la nature, occultant par la force de l'esprit les ronces et autres saletés qui pourraient s'enfoncer dans la peau de ses pieds. La vieille grange se dessine, image de désolation dans la beauté des montagnes. Son oncle n'a jamais pris le temps de la retaper, le toit tombe en ruine alors que les balles de foin prennent la pluie lors des gros orages. La gamine ouvre la grande porte d'entrée qui grince. Tracteur et quad dorment au milieu de l'entrepôt tandis qu'elle s'assoit sur une balle de paille. Une araignée lui grimpe sur la jambe, grosse, velue, l'orpheline la fixe un moment, la laisse monter sur ses doigts avant de la mettre un peu plus loin. Lorsqu'une mouche se pose sur son avant-bras par contre, sa main claque vivement sur sa peau tandis que sans aucune classe, elle redresse son regard vers Reed. Elle n'ajoute rien, pas de mots superflus comme l'autre soir où elle était défoncée. Les menaces et la violence de ses propos étaient sincères mais n'ont rien à faire dans cette terre paisible où une part de son enfance règne toujours. Ses traits donnent d'ailleurs la sensation d'être plus jeunes, plus adolescents.
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyJeu 6 Sep - 7:28

MONSTRES INVISIBLES
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Les regards s'accrochent, Sin te demande ton opinion sur les risques potentiels. D'un signe de tête, tu lui fais comprendre que ton avis est mitigé tout en affichant clairement la couleur : cette folle ne t'impressionne pas. S'il y a des risques à prendre, tu seras l'homme de la situation, cela sonne comme une évidence même s'il n'y a rien d'évident dans le fait que tu empiètes sur ton temps personnel pour t'assurer que la dernière survivante du massacre des Harris reste en vie.

Son trousseau de clés finit dans ta poche tandis que tu sors de cette dernière ton paquet de clopes. Comme à ton habitude, tu le tends vers elle après l'avoir porté ta bouche pour en pincer une entre tes lèvres. Dès ton retour en ville, tu éliras domicile dans son appartement pour monter la garde et profiteras sûrement d'avoir la clé du Lion pour y roder après la fermeture. Qui sait ce que cachent les coulisses de ce pub réputé pour ses mauvaises fréquentations ... L'idée de la savoir employée de ce lieu t'exaspère car tu imagines sans mal les regards insistants de la clientèle masculine alcoolisée sur la courbe de ses hanches ou dans son décolleté lorsqu'elle se penche par dessus le bar. Avec ses yeux qui crient braguette à la simple évocation de la réserve, tu te dis qu'elle finira par te revenir au poste après s'être faite violée dans une ruelle par un client éconduit. Harris et son aura de perversion qui fait tourner les têtes plus efficacement que n'importe quelle biture ; qu'est ce qu'on parie que son physique lui a servi de CV pour se faire embaucher ? Soupire. Allumant ta clope, tu la suis sans faire de commentaires. Jusqu'à preuve du contraire, ton rôle est de protéger son cul, pas de le séquester.

La grange de son oncle, bien que dans un sale état, a la stature des grands monuments tout droit sortis des cartes postales et autres films de cowboys que tu regardes parfois, lorsque la météo est trop capricieuse pour tuer le temps à la chasse ou en moto. Suivant Harris à l'intérieur, tu tournes autour du quad, intéressé par la mécaninque de l'engin, avant de venir t'asseoir à ses côtés. Là paille traverse les fibres de ton jean, vient te piquer les fesses tandis que tu poses sur ta voisine un regardant perçant. Pourquoi ici ? Le choix de ce lieu pour ses vacances te semble à la fois judicieux et surprenant ; il te donne l'impression d'être à Sin ce que le foyer social était pour toi. Jamais tu n'irais passer des congès dans le quartier de Chicago qui t'a vu devenir un adolescent puis un homme après que Dane ait été enterré. A-t-elle de meilleurs souvenirs que toi dans ce lieu de son enfance ? Curieux, tu te laisses aller à la confidence, oubliant le temps de 48 heures que tu es un flic et qu'un flic qui parle trop est un con qui n'a rien compris à l'équilibre subtile de ce choix de vie dangereux. Quand j'étais gamin, on nous envoyait en Floride pendant les vacances pour ramasser les déchets dans le bayou ... L'occasion de se faire peur en croisant quelques crocodiles, premiers animaux abattus pour la chasse à 14 ans. T'as jamais pensé à partir ? De cette vie de merde qui la prend par tous les trous ; loin de cette étiquette que tout Crescent lui colle, de ce vide que tu lis dans ses yeux d'enfant à peine rentrée dans l'âge adulte et déjà pleine de desillusions, comme toi. Ecrasant ta clope sous ta semelle, tu te retournes la question mentalement. Si c'était à refaire, tu n'intégrerais pas l'école de police et partirais en Europe, à des milliers de kilomètres des cadavres familiaux et de cette vie entière dédiée à une vengence qui ne s'accompliera jamais.


Dernière édition par Reed Taylor le Lun 10 Sep - 3:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyDim 9 Sep - 5:08

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si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.
Sa silhouette s'installe à côté de la sienne. Il y a un moment de vide où Sin ne sait plus si elle est encore réellement là où si elle est devenue une hallucination. L'invisible image d'elle aux côtés de Reed, le fantasme inévitable de leurs corps qui pourraient s'entendre sans se pénétrer. Dans sa tête recule au plus profond d'elle ses vices. La raison se réanime à la question que lui balance le flic. Pourquoi ne pas partir alors que tout est si vaste ? Pourquoi juste ne pas disparaître, mourir sur l'horizon telle une enfant qui découvre enfin ce qu'est la vie au delà du purin et de la mort de sa famille, plus loin que la prison, que le regard de son frère où elle reste noyée malgré sa force. De minuscules morceaux de paille s'enfoncent dans les doigts de Sin lorsqu'elle les redresse pour les poser sur ses jambes, essuyant ses paumes contre le jean de sa salopette pour soulager les démangeaisons que cela engendre. La clope que Reed lui a filé entre les lèvres, son oncle les tuerait de les voir fumer ici alors que la grange a déjà subi de nombreux incendies. Avec la chaleur ambiante, une cendre suffirait à tout envoyer valser. La gamine sent pour la première fois qu'ils sont aptes à tenir une discussion sans se tirer dans les pattes. Elle a le coeur léger, toujours plus lourd que la normale mais pour elle c'est déjà une libération.

Bien sûr que si, j'y ai pensé. Derrière son visage impassible vit encore un être humain fait d'eau, de rêves, d'espoirs lacérés et de sentiments. Sinéad s'est déjà imaginée fuir, seule ou bien accompagnée. Surtout seule, se doutant que personne ici ne lui proposerait jamais un tel périple. Les épaules lourdes, le coeur au bord des lèvres, elle laisse entrevoir qu'elle n'y croit plus, qu'elle est foutue ; Crescent sera sa tombe, la terre qui gardera d'elle des souvenirs sombres. Ici se passera son ultime jugement, dans le regard des autres, dans l'absence de ses parents, dans les capotes laissées à l'abandon par les types qui la baisent en étant persuadée qu'elle prend son pied. Mais je pense pas que quelque chose m'attende de l'autre côté des montagnes. Toi tu viens de Chicago, c'est ça ? C'était comment là-bas ? Elle inspire, se doute bien que quelque part, une maison doit être chargée du meurtre de son père, de ses larmes d'enfant qui ne savait plus comment faire pour mettre fin à ses souffrances. Tuer celui qui nous a donné la vie, c'est aussi se tuer soi-même. Si je termine par me poser ailleurs, tout le monde finira par savoir que je suis une salope. C'est écrit sur mon front que je suis née pour me mettre à genoux. Changer le décor du problème, c'est là que Sinéad veut en venir : on reste les mêmes, ici ou là-bas. Un élan de légèreté la traverse malgré tout ; la complicité qui se dégage de ses yeux lorsqu'elle pointe d'un coup de menton le quad est évidente. Je sais où sont les clés. Elle s'imagine tout à coup partir avec lui à dos de sa bécane, ne pas se retourner, s'arrêter dans un motel miteux et kitsch en bord de route pour y passer la nuit et reprendre leur départ dés le lendemain matin. Il y aurait du vent, beaucoup de silence mais une renaissance qui leur ferait du bien. Elle voudrait s'en aller, le lui demander mais la réalité est si étouffante que Sinéad se tait, tirant sur sa clope dans une lenteur mesurée, comme pour repousser le moment où lui rentrera à Crescent.
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyMar 11 Sep - 14:52

MONSTRES INVISIBLES
@Sinéad Harris & Reed Taylor


- Là-bas ... Tu l'imagines se trouvant un job qui lui plairait, dans un quartier où aucun connard ne lui laisserait de bleus sur la gueule en la choppant dans une ruelle parce que tu serais à nouveau présent dans les rues de la ville, prêt à buter le premier qui lèverait les yeux sur elle. Reed Taylor, la terreur des voyous de Chicago. Là-bas, tous te connaissent soit parce qu'ils ont grandi à tes côtés avant l'école de police, soit parce que tu as fait coffrer un membre de leur famille pour complicité. Quand tu ne peux pas régler le problème de manière radicale, tu n'hésites pas à t'attaquer aux proches des enflures. Personne n'a hésité à buter ta mère ; partant de là, la seule conclusion qui s'impose s'articule comme une évidence : " ... tout est permis ". Tout, même d'être une salope, puisqu'elle semble persuadée de n'être bonne qu'à ça. Tu ne la jugeras pas sur ce point. D'aucuns diraient que tu n'es bon qu'à casser du délinquant, ce qui n'est pas foncièrement mieux que sa manie d'écarter les cuisses à tout va.

Tes yeux détaillent sa silhouette, devinent les courbes sous les vêtements et pourraient presque la revoir nue entre les draps, laissée à l'abandon au milieu de son lit branlant par ton départ matinal. L'odeur du café ce matin là t'avais suivi jusqu'à ce que tu n'arrives et te douches au commissariat. Avec son air mutin et ses grands yeux de biches, elle te donne des envies d'horizons et de bandes blanches défilant sous les roues de ta moto. L'ambiance ici est différente de celle de Crescent grâce aux montagnes et au soleil qui disparaît derrière leurs sommets. Les rails pourraient presque se dessiner à nouveau dans ton champ du vision et les coups de feu de l'entrepôt font écho à tes souvenirs remués comme de la vase. Soudain, tu te redresses et lui fais signe de te suivre. Ton air déterminé suffit à lui faire comprendre qu'il faut marcher vite et bien dans ton sillage. Pas besoin de lui tenir la main, tu prends de l'avance et récupères ses chaussures sur la terrasse une fois revenu à votre point de départ. Les lui lançant, tu récupères aussi ton casque que tu enfiles sans plus attendre. On se casse. Je t'emmène à Chicago. Qu'elle puisse voir par elle-même qu'être une salope n'est pas une tare. Tu connais quelque strip-teaseuses avec lesquelles elle devrait bien s'entendre. Avoir des amies, c'est important à son âge. Harris est beaucoup trop solitaire. Ca ne lui réussira pas, tu en es la preuve vivante.
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MessageSujet: Re: reed & sin ) monstres invisibles.   reed & sin ) monstres invisibles. EmptyMer 12 Sep - 14:42

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si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.
Est-il possible de changer ?
Elle imagine que non. Reed devait être le même, ici ou à Chicago, tout le monde devait le considérer comme un hystérique, un sale flic abusant de sa force et de son pouvoir sur les pauvres camés. Si l'orpheline garde le silence, c'est qu'elle sait comme la vérité peut être douloureuse. Elle comprend que les cadavres que l'on porte en soi ne périssent jamais contrairement à ceux que l'on enterre. Leurs âmes sont de grands congélateurs qui conservent chaque parcelle de peau, d'organe, de muscle, d'os et de cartilage pour empêcher ceux que l'on a perdu de partir. Sans ça le monde ne tournerait pas rond. Ne plus se souvenir de ceux que l'on a aimé sous prétexte qu'ils sont morts rendrait le monde fou. On tournerait la page sur un néant, sans un point d'attache sur ce qu'on l'a été et ce que l'on a aimé. Elle frissonne en imaginant les visages de ses parents et de ses soeurs disparaître une bonne fois pour toute. Sin prend soin d'écraser sa cloque et de mettre le mégot dans sa poche pour suivre Reed.

Elle a la sensation de vivre dans une hallucination lorsqu'il enfile son casque en lui balance ses chaussures qu'elle enfile, muette, retenue dans son envie de lui demander s'il est sérieux. Que pensera son oncle ? Oui, son oncle, elle ne peut décemment par le laisser dans cet état de détresse et remonte sur la terrasse pour attraper son téléphone et le mettre dans son soutien gorge. Vieille technique lorsqu'on a si peu de poches. L'orpheline prend une longue inspiration et enfile à son tour sa tenue de combat. Le ciel est beau mais n'arrive pas à la cheville de Reed lorsqu'il fait claquer le moteur pour démarrer l'engin. Au loin, un chien aboie, certainement le gardien des troupeaux et ses yeux en amande se posent sur les chevaux, au loin. L'allée de terre conduisant jusqu'à la maison de son oncle les laisse disparaître dans un nuage de fumée. S'il n'était pas en train de décuver, certain que son père de substitution aurait refusé de la voir partir, quitte à tirer du plomb dans les jambes du flic pour le mettre à genoux. Les Harris ont toujours eu un sale caractère, particulièrement celui-là, l'essence même de la famille. En ville, tous s'accordent à dire que le père de Sin était plus posé mais qu'il ne disait jamais rien. Impossible de savoir s'il était heureux dans sa vie, dans son mariage ou s'il la trompait, s'il chassait des idées noires de sa tête. A l'image de sa fille, il était un secret à lui seul. De ceux que l'on ne veut pas résoudre par peur d'y perdre des ailes.

Au soleil couchant, dans l'air encore chaud de la journée, recouverte d'une fine pellicule de poussière, de son front gras, d'une odeur de clopes, ses bras s'enroulent avec instinct autour du corps du blond. Elle connaît la démarche, l'allure qu'il faut avoir, les mouvements de son corps. Le paysage est si beau et calme que la nature pourrait leur faire croire que la vie est belle.
Tout cela n'est qu'une imposture.
On ne l'y prendra plus.
Sa curiosité creuse un sillon au milieu de ses organes.
Elle s'en va sans réfléchir à ses côtés. Reed monte naturellement au premier rang de ses faiblesses.
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