sunday aux dragons (rex)

prénom et nom: rex. il a la même appellation que le féroce dinosaure, celui qui tient la tête des affiches de films qui mettent pleins d’étoiles dans les yeux. sauf que lui il ne fait pas peur, c’est un dinosaure aux dents de lait. rex c’est une usurpation d’identité que lui a attribué sa soeur, son vrai prénom c’est alexander. comme l’autre mégalo qui s’est fait faucher par des éléphants. il a rien d’un conquérant dont l’empire s’étend des colonnes de marbre glacées aux palais ochrés où tombent des pétales duveteux. et il veut pas être assimilé au roi d’un royaume qui porte le nom d’une salade. en plus il déteste la salade macédoine. banks. tous les jours y s’fait dévaliser le corps et l’âme par bonnie and clyde, ils raflent tous les billets verts et le laisse dépouillé, nu sur le carreau. il trouve son nom trop lisse,  c’est fade comme des yaourts nature. on fait des grimaces avec le nez qui plisse et les papilles qui foutent le camp. âge et date de naissance: le 3 décembre 1996. c’est un sagittaire aux instincts nomades, avec une rage centaurine qui lui creuse les flancs lorsqu’on l’enferme dans un carcan de soumissions. comme un escargot baroudeur qui laisse derrière lui des traînées aqueuses d’indépendance. il a 21 ans et se sent vieux. il peut pas s’empêcher de dire à remie qu’elle doit profiter de sa jeunesse. qu’on glorifie les jeunes de vingt ans en leurs balançant des paillettes dorées dans leurs iris éclatées, mais après on les laisse périmer lorsqu’ils gagnent un an de plus. jeunesse consommée puis jetée dans le caniveau. la preuve, les vingts-cinq ans sont nommés les quarts de siècle pour leur rappeler que la mort les fauchera tous.  il est à peine à l’aube de sa jeunesse qu’on le voit déjà caduc. lieu de naissance, origines: né dans un cratère cosmique au milieu d’une mer lactée. c’est ce qu’il inscrivait sur les fiches de renseignement à l’école parce qu’il n’aimait pas dire qu’il était né à crescent heights. cette ville l’écorche et l’accroche à elle, il la déteste. c’est un tyrannosaure moderne aux origines norvégiennes et béninoises. sa mère est une vénus de glace à la peau opaque et recouverte d’une pellicule de givre. son père, il ne le connait pas mais il le voit comme un hermès solaire, ses pas embrasent le sol et y laissent une marque calcinée. il préférerait porter le nom de son père mais il ne le connaît pas, sa mère lui a seulement dit qu’il venait du bénin. alors rex va sur google et tape “nom d’origine béninoise”, pioche le plus joli, le plus astral, celui qui laisse des pétillements de délices sur la langue lorsqu’on le prononce et se dit que son père porte surement le même. occupation: squatteur ambulant de petits jobs. il a d’abord roulé sa bosse de jeune dromadaire utopiste du côté de boston pour finalement revenir à crescent heights lorsque la réalité du marché du travail lui est tombé sur le coin du nez. il est comme un couteau suisse, son côté débrouillard lui permet d’enchaîner les boulots pour rafler quelques billets qu’il garde de côté dans son cochon-tirelire. c’est un caméléon urbain, il ne peut pas changer de couleur mais il sait se fondre dans son environnement et s’adapter à chaque situation. un jour il est caissier anonyme, la machine humaine auxquels les clients ne prennent pas la peine de dire bonjour parce qu’ils ont le cellulaire greffé à l’oreille, le lendemain il est ramasseur de fruits dans les zones agricoles à la périphérie de la ville. il cueille les pêches juteuses ou le raisin pétillant, il se cache derrière le camion de ramassage pour déguster sa récolte. il se persuade que c’est une situation temporaire, le temps d’économiser avant de se catapulter pour de bon dans sa nouvelle vie chimérique. statut, orientation sexuelle: célibataire. il préfère se contenter de regarder plutôt que d’engager la conversation. ou les engagements tout court. il a surtout peur de décevoir ou de blesser. s’il est sincère sur le moment et promet, il passe vite à autre chose. l’amour c’est tenir ses engagements et lui, il a du mal à tenir les siens. c’est peut-être pour ça qu’il est encore un pauvre t-rex puceau, quand on sait pas, on fait pas. lui il sait rien de l’amour alors il ne l’fait pas. hétérosexuel. il aime les filles qui possèdent des courbes que les garçons n’ont pas. c’est comme regarder une carte postale de collines beiges et moelleuses. mais au fond tout ça lui importe peu, et ça l’étonnerait pas de tomber amoureux d’une personnalité enfermée dans une carcasse masculine. traits de caractère: il adore porter des habits orange ou jaunes, ce sont des couleurs solaires, flamboyantes, qui épousent à la perfection sa peau de terre brûlée. elles représentent bien son côté chaleureux et optimiste. indépendant, il n’aime pas qu’on empiète sur sa liberté, au risque de devenir un chardon piquant et égoïste. langue de verre acérée lorsqu’il dit les choses franchement, il crache sur la diplomatie et embrasse volontier l’insolence. il ne peut pas s’empêcher de revêtir son chasuble moralisateur et faire la leçon aux autres mais devient susceptible si on lui colle le nez dans ses propres contradictions. protecteur, peut-être un peu trop, il jongle entre son envie de protéger sa demi-soeur et ses besoins d’émancipation. il a souvent le rire au coin des lèvres, rex reste un enfant de la balle. groupe: stella.