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 hands still shaking (nikos)

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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyMer 4 Juil - 5:26

my hands are still shaking from
nights spent not knowing
how to want you.


Sa fierté poliment pliée en huit, rabattue sur les coins, lissée comme un mouchoir et avalée comme un antidépresseur. Un peu d'eau, beaucoup de désespoir. Ça aurait été plus facile avec de la vodka. Tout est toujours plus facile avec de la vodka, nonchalance amère qui scintille sur les lèvres mais en même temps que son ego grand comme la ville, imposant comme la distance Crescent-D.C., profond comme le mois qui s'est immiscé entre eux, Gemma a décidé de faire un trait (temporaire, selon toute probabilité) sur l'hypocrisie. Ce flou confortable, cotonneux, et lâche dans lequel il s'est drapé, elle le lui a trop reproché - même à demi-mot, même silencieusement - pour se permettre la réciproque. Lui qui éprouvait plus d'affection pour sa bouteille de Jack que pour Gemma. Lui, jamais foutu de s'apercevoir que lorsqu'elle lui arrachait le goulot des mains, c'était pas par souci pour son foie. Elle voulait simplement, désespérément, récupérer sa place entre ses paumes. Aujourd'hui plus que jamais, elle a besoin d'une lucidité quasi chirurgicale. Elle a besoin de la confiance en elle brute comme de la roche qu'elle possédait autrefois en toute circonstance, avec ou sans éthanol dans le système sanguin. Cette assurance qu'elle portait tour à tour comme de l'armure ou de la lingerie, celle avec laquelle elle lui a adressé la parole pour la toute première fois, celle des étreintes dans la réserve, avant que le dédain amusé ne soit remplacé par un foutu gouffre dans lequel elle a chuté. Elle chancèle déjà suffisamment à la perspective de se retrouver dans la même pièce que les fragments de Nikos qu'elle a laissés derrière sans oser ajouter ivresse à vulnérabilité. Retrouver sa silhouette la grise, retrouver ses yeux lui fait peur.  Les iris en acier trempé, cotte de mailles derrière laquelle il n'a même pas conscience de se cacher. Sa mâchoire solide comme une enclume, démentie par une fossette dotée d'un pouvoir dont il a bien trop conscience. Qu'il utilise tantôt comme une arme, tantôt comme un aimant. Ridicule la vitesse avec laquelle un visage s'oublie. Même après l'avoir tant parcouru, même après s'y être frayé un chemin, tout s'efface. Elle aurait pourtant juré mordicus le connaître par cœur. Faut croire qu'elle a oublié l'entité Nikos mais sait en invoquer la moindre facette individuellement dans un clignement de paupière. Peut-être que c'est la seule ficelle qui la maintient attachée à son courage, le fait qu'elle soit incapable de se souvenir de lui grandeur nature, dans tout ce qui brise et tout ce qui borde. Si elle le pouvait, y aurait aucune foutue chance qu'elle se trouve là.

, c'est sur le pas de la porte. Dans ce début de soirée moite et scintillante, car elle sait qu'elle l'y trouvera. Car elle a jeté un coup d’œil à travers la vitrine et n'y a vu que Deva. Gemma n'ose même plus mettre les pieds à l'intérieur, elle se terre dans l'ombre de la devanture, craignant que sa simple aura prévienne Nikos et le fasse fuir à la seconde où son orteil passera le seuil. Ayant fait le tour jusqu'à la porte qui mène au premier, elle sonne à l'interphone sans se laisser le temps de réfléchir. Elle est cependant forcée de voir, une fois que son index se pose sur la sonnette à hauteur de son visage, à quel point celui-ci tremble. Fucking hell. Son SMS de la veille, un "can we talk?" aseptisé est resté sans réponse. C'est bien mal la connaître de s'imaginer qu'elle se contentera du silence. Elle connaît trop bien le chemin jusqu'au Lion pour s'empêcher de traverser la ville jusqu'à lui, appel magnétique auquel elle répond chaque putain de fois. Ça lui retourne l'estomac de s'apercevoir à quel point ce bloc insignifiant au milieu de Night Falls est devenu son phare. Si proche d'un chez elle sans qu’elle n’y ait jamais la moindre vraie légitimité. Bien plus familier pour elle que la belle résidence de bord de mer où elle vient d'emménager avec ses mères. La porte se déverrouille dans un buzz sourd, la prenant par surprise. Elle s'attendait, au strict minimum, à un grognement dégoûté dans l'interphone. Au pire, à devoir s'acharner sur le bouton jusqu'à ce qu'il choit au creux de sa paume. Tête baissée, son obstination est entièrement alimentée par ce nœud dans sa poitrine qu'elle a besoin de desserrer au plus vite si elle espère survivre. Il s'est créé à son départ, n'a fait que devenir de plus en plus tendu avec le temps. Gem n'y comprend rien, ignore comment son propre corps peut lui avoir échappé à ce point et en est affligée. Par contre, elle sait mystérieusement qu'il est le seul à pouvoir le dénouer. C'est pas le troisième œil qui parle, c'est une vérité élémentaire, organique, inexorable comme la gravité. Peut-être plutôt comme la soif. C'est pas la raison qui lui fait grimper les marches, déglutir, remettre ses cheveux en place sur une épaule, lisser le coton vermillon de sa robe d'été. C'est la physiologie. Et à quel point est-ce pathétique que Gemma, toujours tirée à quatre épingles, se soit apprêtée doublement plus qu'à son habitude pour lui qui, selon toute probabilité, la recevra en sirotant son whisky au goulot ? Elle grimpe les marches avec empressement, pousse la porte entrouverte au moment où le dos de Nikos traverse la pièce. L'évidence la frappe de plein fouet; il ne l'attendait pas, elle. Il paraît ne même pas vouloir saluer son visiteur. L'effet de surprise devient douloureux lorsqu'elle s'éclaircit la gorge et qu'il darde dans la micro-seconde un regard dur (incrédule ? furieux ?) sur elle. Instinct de préservation, elle fuit son regard, accroche ses yeux à la base de la gorge de Nikos, là où le col de son t-shirt rencontre ses clavicules. "I asked Billy to pretend to be my boyfriend that night at the country club so Edna wouldn't try to set me up with her grandson. We had kissed once before that, nothing more." Il y avait une structure à ce qu'elle veut lui dire, prévue avec soin dans l'avion, ressassée pendant l'emménagement, révisée dans le taxi, mais comme toujours, ça déborde de ses lèvres et dégringole aux pieds de Nikos dans un grand fracas de non-dits. Le déjà vu est amer. Elle, venue chercher la rédemption entre ses bras à lui. Lui qui les garde croisés sur la poitrine. Il entrouvre les lèvres, sourcils froncés, mais elle refuse de se laisser interrompre car elle sait que c'est maintenant ou jamais, qu'elle ne se laissera pas de rattrapage. "I had sex with Adam twice. Both times at his place. Kitty and Mila had a fling, and I was worried. So I looked her up at the Sinners and we talked. When Kitty left, Mila showed up at the manor to ask me about her. That's it, we've only talked twice." Malgré elle, Gemma esquisse un pas en avant et est prise de nausée quand, presque imperceptiblement, Nikos... recule ? Elle déglutit, toujours occupée à fixer sa gorge par peur de l'expression qu'elle rencontrera plus au nord. "I still wish it had been me instead of Cece on the other side of that bullet. I probably always will and, honestly, I don't really give a fuck how unhealthy that is. Also, I never forgave you for the cage fights." La pièce de résistance frappe à la porte, arrive beaucoup trop vite, trébuche sur sa langue, ne demande qu'à éclore sur ses lippes car putain, peut-être qu'ils auraient pu s'éviter un peu de douleur si elle avait eu le courage de s'en apercevoir plus tôt. "But it doesn't change anything because the heart of the matter is I love you. As much as I dislike the fact, doesn't make it less true. It's embarassingly obvious. I love you and I'm sorry I couldn't say it earlier. There. No more secrets." Beat. Quelques secondes de silence se changent en une éternité et elle serre les poings le long de ses cuisses, souhaite empêcher au regret de lui lacérer les flancs. "Oh, and... no middle name. I'm just Gemma." Quelques mots anodins, prononcés sous l'influence du Jack et de la colère - "busy keeping secrets." Dans le champ de ruines qu'est devenu le crash de leur existence, elle a blâmé ces trois mots de tous les maux qu'il était possible de leur imputer. C'est peut-être naïf, peut-être trop tard; elle a envie de croire que c'est courageux. Elle a toujours fait dans le commerce de mystère et, enfin, elle dépose sa richesse à ses pieds. Better late than never, right?
Right?


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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyMer 4 Juil - 7:07

"Haven't you heard? Edna's special consultant is back in town. I ran into her at Whole Food. I might get in touch with now she isn't Edna's slave anymore." Pause. Disparition simultanée de son rythme cardiaque et de ses organes respiratoires. Assez longtemps pour qu'il se demande s'il ne va pas mourir là tout de suite, vêtu de ce pantalon beige trop serré et de cette chemise bleu ciel qui lui donne ce petit air bgbg tellement bankable. Un. Deux. Trois. Lecture. Cerveau en ébullition. Il ne peut pas rester ici sous peine de perdre la raison devant toute la crème de la crème d'Orange Grove. Sa cliente se lance dans un long discours sur Elle. Elle ne prononce pas son nom une seule fois mais Nikos sait évidemment de qui elle parle. Les deux quinquas échangent vivement sur les dons divinatoires de celle qui était encore il n'y a pas si longtemps sa raison de tenir bon, sa raison de respirer. Sa lumière, même dans le noir le plus profond. Celle qui réinventait ses nuits et rythmait ses jours. Chaque adjectif qu'elles emploient pour la décrire et vanter ses louanges fait écho à ce qu'il ne peut oublier. Chaque mot provoque un flash. Son sourire, ses cheveux doux, sa façon de secouer la tête lorsqu'il tente de lui faire comprendre qu'elle ne peut pas toujours avoir raison. Son parfum, sa lingerie. Tout. Ca fait des jours qu'il parvient enfin à envisager une vie sans elle et voilà qu'elle est de retour. Comme si tout ce temps elle était simplement partie en vacances. Il pense à tous les messages qu'il a envoyé. Plus pathétiques les uns que les autres. Tous ceux qu'il a failli envoyer dans un élan de haine et d'agressivité. Et voilà qu'elle est de retour. Il sait pas ce qui est le pire. Son indifférence ou le fait qu'elle soit revenue. Sans doute les deux. Lui qui avait pensé qu'elle avait déserté la ville parce que plus rien ne la retenait, seule excuse presque valable à ses yeux n'en était pas une. Il venait de le réaliser : ce n'était pas la ville qu'elle avait fui. C'était lui. Il lui faut une excuse pour quitter immédiatement cette garden party à la con. Sur le chemin qui le mène jusqu'à sa voiture, il renverse un vase de fleur en crystal et manque de faire tomber un serveur. Il ne se sentira en pseudo-sécurité qu'une fois au sommet de la falaise, à côté du planétarium. Tout le trajet il aura l'impression de suffoquer jusqu'à ce qu'un joint roulé avec des droits tremblants se faufile un chemin entre ses lèvres. Il passe les jours d'après à errer autour de Crescent, part visiter son père dans son nouvel appart avec sa copine à quelques heures d'ici. N'importe où mais pas ici. Tant qu'il reste en mouvement elle ne peut pas le rattraper. C'est du moins ce qu'il croyait. Finalement il finit par revenir au Lion, parce qu'il y a une limite à ce que Deva peut supporter que le voir déserter le Lion ce dernier mois n'a pas été bon pour les affaires malgré la disparition de la concurrence que représentait le Sinner. Alors aujourd'hui il est là, rasé de près, les cheveux encore humide de la douche. D'ici quelques heures il ira rejoindre Ike pour fêter une grande nouvelle : son père lui a vendu sa part du Lion pour son anniversaire. A 25 ans, il est l'heureux propriétaire du bar le plus flingué de la ville. L'argent servira en parti à régler une partie de leurs dettes, maintenant il n'appartient qu'à lui de faire ce qu'il veut de ce bar qu'il gère comme le sien depuis des années déjà. D'ailleurs, son père doit passer lui donner les papiers signés. Il passera d'une minute à l'autre, après quoi Nikos descendra l'annoncer à la clientèle du Lion. Ce soir il paiera sa tournée plusieurs fois. C'est la première fois qu'il se sent un peu heureux depuis... Depuis, des mois. Il a presque oublié qu'elle était quelque part par là. 

Il en a presque retrouvé l'appétit. Pour l'occasion il a décidé de concocter quelques gyros qu'il descendra pour les filles une fois que la viande d'agneau aura fini de mariner. Les pitas attendent en rang sur le comptoir de la cuisine et tout l'appart sent la bouffe. Les oignons fraîchement coupés et le tzatziki frais attendent dans le frigo. C'est presque s'il sifflote pas en remuant la viande dans la poële. Il jette un coup d'oeil à son téléphone, son père devrait pas tarder. Il éteint la plaque chauffante au même moment même où l'interphone buzze. Il part ouvrir la porte puis décide de se laver les mains avant de toucher les papiers qui le désignent comme nouveau propriétaire lorsqu'il entend un raclement de gorge. La silhouette qu'il aperçoit du coin de l'oeil n'a rien avoir avec la carrure trapue et musclée de Stavros. Oh que non. Cette silhouette là il la connait par coeur, il pourrait la dessiner les yeux fermées jusqu'à sa mort. Cette silhouette là, il aurait préféré jamais la revoir. Elle est presque iréelle, là dans sa petite robe rouge. Lorsqu'il pose les yeux sur elle, il a l'impression de voir une étrangère l'espace d'un instant. Une femme qui avait compté il y a une éternité, dans une autre vie. Quand il n'était pas celui qu'il était aujourd'hui. Elle est évidemment terriblement belle. Elle est la seule qu'il connait qui possède une beauté dangereuse, qui fait mal. D'habitude ça lui aurait sûrement fait mal au ventre, d'ailleurs. Ou il aurait ressenti cette sensation de piqûre étrange au creux de sa nuque qu'il avait fini par associer avec regret à une peur bestiale particulièrement machiste qu'un autre homme que lui puisse un jour la toucher. Mais rien de tout ça aujourd'hui. Juste une haine sous-jacente pour le moment dissimulée par une indifférence totale. Il n'essaie même pas de parler parce qu'elle semble avoir quelque chose à dire. Billy. Un baiser. Rien de plus. Ce fils de pute lui avait ôté le sommeil pendant des semaines pour un baiser, rien de plus. Tout ce temps elle avait laissé planer le doute, il s'apprête à lui répondre qu'il n'en a plus rien à foutre maintenant mais elle l'interromps. Adam. Deux fois. Chez lui. Kitty et Mila. Deux fois. Quoi ? Il recule, comme si la distance physique pourrait amoindrir l'impact de ses paroles. Kitty et Mila ? Mila ? Vraiment... Mila... Et là il se rappelle que lui aussi. Et Mila. Une fois. Chez elle. Mais ce n'est pas fini. Ce putain de calvaire n'est pas fini parce qu'elle ouvre à nouveau la bouche et elle prononce le nom qu'il s'interdit de prononcer. Puis la cage... Les combats. Il se souvient de la larme qui a dévalé sur sa joue ce soir là, et le désarroi infini que ça avait provoqué chez lui. Il a besoin qu'elle se taise à présent car c'est beaucoup trop. C'est surtout trop tard, c'est ça qu'il se répète en boucle à chaque fois qu'elle termine une phrase c'est beaucoup trop tard. C'est plus qu'il ne peut le prendre et pourtant, elle finit par l'achever. Elle le dit. En toutes lettre. Deux fois. Les mots qu'il crevait d'envie d'entendre, elle lui sert sur un plateau d'or, tête baissée et Nikos n'aurait jamais cru qu'un jour ça arriverait. Jamais. Même pas dans ses rêves les plus fous. En temps normal, il aurait réfléchi à la manière la plus diplomate et la plus douce de lui répondre, pour ne pas l'énerver, ni la provoquer, par peur qu'elle parte ou qu'elle l'abandonne. Mais après tout, n'était-ce pas ce qu'elle avait déjà fait ? N'était-ce pas la seule chose qu'elle avait toujours parfaitement réussi ? No, 'just Gemma'. Il marque une pause, puis rajoute. You don't love me. C'est incroyable la facilité avec laquelle ça sort.  Tous ces mois à lui courir après, à essayer de lui faire comprendre qu'elle comptait pour de vrai et qu'il était là pour elle. Tous ces mois à tenter de la raisonner, à tenter de faire taire ses démons. En vain. Il les avait cru plus fort, carrément indesctructible et il s'était planté sur toute la ligne. Leur union était une erreur cosmique, ils avaient forcé les étoiles et cela avait résulté en un gigantesque KO astral. You love to hate, you love to leave. You love to be free. You love yourself. But you don't love me.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyMer 4 Juil - 17:28

L'évidence est presque violente d'inattendu. Un regard dérobé à travers le décor suffit pour s'en apercevoir. Une seconde à peine car la vision de la cuisine en ébullition est, contre toute attente, encore plus douloureuse que lui. De la nourriture est étalée sur le comptoir tandis que de la graisse grésille vaguement dans une poêle. Gemma ne prétend pas comprendre comment une simple odeur de bouffe peut revêtir le noir du deuil mais ça la frappe comme une perte. Elle le dérange. Sa présence n'est pas un point d'orgue, tout juste une nuisance. Sans s'être posée la question, par simple principe d'inertie, Gemma s'attendait à le trouver affalé dans son statut de brume alcoolisée. Un coping mechanism qu'elle ne pourrait jamais lui reprocher tant qu'elle décline l'hypocrisie. Il se tourne vers l'oubli artificiel comme elle grimpe dans un avion. Pour mettre de la distance entre plaies et poumons. Depuis Cece, c'est devenu tellement habituel qu'elle a fini par imaginer le brouillard intrinsèquement lié à Nikos. Elle l'a cru définitif. A l'évidence, à tort. Faut croire qu'elle était l'hiver et, dans l'appart à l'étage du Lion, il a suffi qu'elle s'en aille pour que la vie reprenne. Face à elle, Nikos est immobile, olympien dans son indifférence. S'il a toujours été grand, c'est bien la première fois qu'elle se sent petite. Les yeux qui papillonnent timidement le long de ses traits, Gemma espère une réaction visible à sa tirade autant qu'elle la craint. Rien. Sa grande épiphanie s'échoue dans le no man's land dressé entre eux, quatre pas exactement entre ses mains à lui et ses hanches à elle. Rien. Pas même un haussement de sourcil. Pas même un tressaillement des lèvres. Elle est tellement certaine que son cœur vient de chuter mollement sur le plancher qu'elle jurerait en avoir entendu l'atterrissage moite et spongieux. Ses poings se referment fébrilement contre l'ourlet de sa robe pour empêcher à ses phalanges de trembler trop visiblement. Il n'y a pas si longtemps, si elle avait le temps pour quoi que ce soit d'autre que le déchirement, ça l'aurait dégoûtée d'avoir été réduite à ça. Désormais, quelque part entre lassitude centenaire et espoir enfantin, elle a abandonné sa prétendue supériorité en même temps que le manoir. Le message est clair ; elle l'aime et il s'en fout. Ses lèvres carmin forment un "oh" penaud  et silencieux. Le son reste enchevêtré dans sa gorge, il y a un foutu nœud coulant dans ses cordes vocales. Il la détrompe dans la foulée. Y a même pas d'indifférence qui tienne, il ne la croit pas. Malgré la sévérité de la sentence prononcée, la voix de Nikos est un shot d'adrénaline, du caviar pour une affamée. Elle ferme les paupières une longue seconde, le temps de la savourer, mais le choc de sa réponse la prend aux tripes. Elle ne peut pas croire qu'il s'imagine la détromper. Comme si elle, of all people, serait susceptible de prononcer cette formule à la légère. Sans être absolument certaine que c'est son dernier recours. Sans savoir qu'il ne reste que ça à dire car c'est la foutue vérité, aussi dangereuse soit-elle. Instinctivement, elle serre la mâchoire. "You don't get to -" Toujours sur la défensive, et c'est bien ce qui l'a menée dans ce foutu cul-de-sac. Elle s'interrompt avant d'émettre un nouveau dictat, avant de redevenir tyrannique dans la possession de ses propres sentiments. Les yeux rivés sur ses chaussures, elle prend une inspiration brève, rejette le masque de froideur avant qu'il ne s'accroche à ses traits. Elle lui doit tellement plus que ses murailles coutumières. Elle lui doit la vérité. "You know what, that's true." Paradoxal, en fin de compte, que rester sincère lui demande un tel effort. Elle déploie des trésors de résilience dans le simple fait de laisser ses émotions danser à fleur de ses traits. Elle ouvre sa voix aux tremblements qui la cisaillent, laisse l'humidité malvenue s'amasser sous ses cils.  'Just Gemma' sans masque, sans filtre, sans armure. "All of that's true and we both knew it all along, but I'm here, aren't I? I do love to be free, and I love myself, but I'm here telling you even though this is scaring the shit out of me. What does that tell you?" Sa voix se brise sur les derniers mots et c'en est trop. La fragilité est physiquement insoutenable - ses poings s'ouvrent en paumes rigides, ses genoux tressautent, et elle balaie une larme du coin de l'index avant qu'elle ne roule contre l'arrête de son nez. "Can we sit down for a minute? Please?" Elle balaie la pièce des yeux à la recherche d'un radeau où halter son naufrage - ou peut-être est-ce juste une méthode comme une autre de masquer la flotte nébuleuse en bordure de ses paupières. Elle n'est pas suffisamment forte pour se montrer entièrement faible. Son regard frôle la nourriture sans la voir jusqu'à ce que les rouages se mettent en place. La joyeuse occupation de la cuisine suit des schémas qu'elle connait bien. Il avait pris l'habitude de cuisiner pour elle, avant. C'est ça qui fait tilt, et elle esquisse un pas en arrière. "Do you have someone over?" Elle ravale l'horreur, se force à ne laisser pointer qu'embarras de mauvais timing. La deuxième réalisation la frappe avec une seconde de retard : il a ouvert sans s'enquérir de son identité. "Were you waiting for a girl? I can - I can come back later." Avant de pouvoir s'en empêcher, elle bredouille un "don't wanna be in your way" empressé, le regard perdu quelque part sur le comptoir. Ce n'est ni vrai (no way in hell), ni adroit. C'est officiel, ses balbutiements de diplomatie sont un échec retentissant.
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyJeu 5 Juil - 3:58

Dans son esprit, elle était cette sorte de divinité aux manières outrancières et au visage froid. Elle se transformait en incendie dans ses draps mais demeurait l'incarnation de l'inaccessible. Elle était tout ce qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir frôler du bout des doigts un jour. Elle matérialisait le privilège, la richesse, la culture, la sophistication, l'intelligence, le pouvoir. Et lui n'avait pas hésité à venir la tacher de ses mains ensanglantées, où se dessinent des entailles de tout les verres brisés dans l'évier, mal éclairées par les néons crasseux du Lion. C'était comme déverser un bidon de cambouis sur des draps de soie rose. C'était ce qu'ils étaient. Et pourtant, ce soir, devant lui, ce n'est pas la diablesse érratique et arrogante qui lui fait face. Elle lui parait fragile, vulnérable, prête à capituler. Lorsqu'il la voit se tendre l'espace d'une seconde pour finalement s'auto-censurer, il hausse les sourcils. Elle va à l'encontre d'elle-même, tout chez elle le désigne. De sa manière de s'accrocher à sa robe à sa façon de cligner des yeux. La vérité, c'est qu'au fond de lui, il tressaille un instant. Une partie de lui a envie de tout relâcher, de la prendre dans ses bras et de la serrer fort à lui en briser les os. L'autre partie rêverait de la voir s'évanouir dans les airs comme une mauvaise apparition fantomatique. Mais le pire reste à venir car au moment où il s'attend à ce qu'elle vrille et qu'ils repartent dans leurs vieux schémas, elle commet l'impensable. Elle abdique. Gemma de Salm, déesse des idées toutes faites et muse de l'orgueil abdique. Il tente de rester imperturtable mais il est surtout largué. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'elle vienne jusqu'ici pour lui dire tout ça ? Tout ce qu'il avait toujours rêvé d'entendre ? Pourquoi, maintenant ? Alors qu'il a retrouvé un semblant d'équilibre grâce à Mila, sur qui il s'est endormi il y a trois jours sur son canapé devant un vieil épisode de Malcolm ? Pourquoi ? Il pense à Mila maintenant, à comment elle va réagir lorsqu'elle saura qu'elle est de retour. Tout ce qu'il s'est passé pendant son absence. Le nouveau lien indescriptible qu'ils avaient construit sur les vestiges d'un amour passé. Mais surtout ce timing de merde. Incroyable. Il arrive même pas à lui répondre parce que quoi lui répondre ? Ils avaient passé un an à régler leurs comptes constamment, à lui hurler dessus, à se faire mutuellement peur, à attendre qu'il lâche pour qu'elle puisse l'accuser de tout dont elle l'a toujours soupçonné injustement et à attendre qu'elle parte pour pouvoir l'oublier. Rien n'avait jamais été simple entre eux et il avait eu le temps de s'en rendre compte au contact d'une autre. Mais il sent que ses vieux démons portant son nom reviennent. Lorsqu'elle chasse une larme il sent son coeur se contracter, prêt à se névroser et inévitablement son visage se relâche un peu. Make yourself at home. Il n'a pas envie de s'asseoir car il ne veut pas qu'elle croit que cette conversation a lieu d'exister. Elle est partie, il est resté. Fin. Mais le regard qu'il intercepte achève de lui retourner l'estomac. Il regarde à son tour la pièce, l'agneau fume encore dans la poêle et les pitas sont en train de refroidir sur le comptoir. Il se doute d'à quoi ça peut ressembler. Et le simple fait qu'elle puisse penser que quelqu'une fille pourrait être ici et qu'elle le verbalise le retourne plus que tout ce qu'elle a dit. Car Gemma ne s'est absolument jamais enquit de savoir qui pourrait la 'remplacer'. Jamais. Elle s'était toujours comporté comme si personne d'autre qu'eux n'existaient dans ce monde. Et c'était surtout un aveu d'humilité complètement inattendu de sa part, à tel point que Nikos en est ébranlé. Lui aussi aurait besoin de s'asseoir mais pour ça faudrait déjà qu'il n'oublie pas de respirer. Il n'a pas envie de lui donner une réponse trop brutale. Le fait est qu'aucune fille n'est censée monter ici mis à part Deva déjà surexcitée à l'idée de manger grec et qui lui envoie des "is it ready yet?" toutes les 10 minutes depuis trois heures. Le problème est, qu'il pourrait y avoir une fille ici. Et que surtout, elle ne mérite pas d'être assurée aussi facilement en lui avouant immédiatement qu'il cuisinait en réalité pour son staff, dans le but de se faire pardonner pour ses absences répétées et son manque d'intérêt pour le Lion ces derniers mois. No one's here for the moment, you can stay. Parce que bien que ça l'emmerde terriblement, qu'il tente de lutter de toutes ses forces mais le fait est qu'il commence à ne plus avoir envie de la voir partir. Elle était comme un shot d'héroïne, un tout petit peu une seule fois suffisait à faire complètement replonger. C'était ça le fond du problème. Le choc passé de la voir dans son appart, il remarque que ses cheveux ont poussé et que ses tâches de rousseur sont plus visibles qu'avant, sûrement à cause de l'été. Time has passed Gemma. Peut-être que c'est mieux de le dire maintenant, peut-être qu'au moins en lui disant ça, elle allait partir pour de bon, qu'il n'aurait jamais à croiser son regard ou entendre sa voix et qu'il ne ressentira plus jamais cette tristesse infinie à chaque fois que son visage pop up dans son esprit ou que sa silhouette rentre dans son champ de vision. Peut-être qu'en lui balançant ce qu'il s'apprête à lui dire, ça lui apportera la garantie de savoir qu'elle n'essaiera plus jamais de revenir et de foutre le bordel dans sa vie. Things happened while you were away. Mila and I are kind of on again. En vrai il n'en sait rien, s'ils sont on. Mais il sait surtout qu'ils ne sont pas off. Qu'ils ne vont pas se cacher. Qu'ils sortent souvent et que les gens ici parlent beaucoup. Surtout à Orange Grove. Ce n'est qu'une question de temps avant que ça ne lui revienne aux oreilles ou qu'elle les aperçoive dans le quartier. Au moins maintenant s'est dit. Et le pire, c'est que c'est pas du soulagement qu'il ressent à l'idée de lui avoir balancé que la vie avait continué sans elle. C'est la déception immense de lui donner raison là où il avait tant insisté pour lui donner tort : envers et contre tout, il avait fini par abandonner.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyLun 9 Juil - 9:11

Tout est lourd. L'air, les mots de Nikos, ses propres épaules, jusqu'au poids de sa robe pourtant inconséquente autour de ses hanches. La main de Gemma grimpe instinctivement jusqu'à sa poitrine. Machinalement, elle en enfonce le talon sous sa clavicule afin de stopper les lancements qui étreignent ses côtes. Alors que l'aveu de Nikos résonne à l'infini contre son tympan, elle frotte la zone blessée pour en atténuer la douleur, réflexe enfantin de celle qui connait mieux les blessures physiques que les chagrins d'amour. Parce que c'est ce dont il s'agit et, in true Gemma fashion, elle le réalise avec une dizaine de secondes de retard. Son coeur se brise. Ça aura pris vingt-deux avant qu'il se mette à battre, presque une année avant qu'elle n'admette entendre le son dans ses tempes et, selon toute probabilité, seulement huit mots pour qu'il s'arrête. Maintenant qu'elle est en position de le constater, elle peut reconnaître que la métaphore est mal choisie. Il ne se brise pas. Ce n'est pas une fracture mais un étau. Que le myocarde se fissure impliquerait qu'il soit délicat et volubile, façonné d'une matière noble, cliquetant comme du verre et scintillant comme du cristal. Ce serait trop romantique. Debout dans l'entrée, Gemma prend au contraire conscience de l'élasticité de l'organe, étiré douloureusement d'une épaule à l'autre. C'est mou et faible. Y a rien d'aristocratique dans la sensation. Gemma entrouvre les lèvres avant même de savoir ce qu'elle va répondre ; tout ce qu'elle sait, c'est qu'il lui faut une réaction tout de suite, immédiate, avant que le silence ne s'étende, avant que le plomb qui se déverse dans sa poitrine ne l'englue entièrement. Rolling with the punches. Après cette démonstration embarrassante de faiblesse, elle doit prouver qu'avoir posé un genou au sol ne l'empêchera pas de se relever. Elle est la première surprise lorsque de sa bouche déboutonnée s'échappe un éclat de rire. Maladroit et trébuchant au début, mélodie d'un trousseau de clés qui roule sur le plancher, il prend en assurance dès qu'elle se rend compte d'à quel point l'hilarité est appropriée. L'ironie est grosse comme un semi-remorque et en a toute la subtilité. Comment elle a bien pu s'éviter de voir que l'histoire finirait ainsi, Gemma n'en a pas la moindre idée. Ça ne demandait pas de carte du ciel, pas de paume offerte, pas de troisième œil. À peine un peu de jugeote. "Of course." Sans amertume, sans ressentiment, l'affirmation trouve le chemin de sa bouche avec une candeur qui ne lui ressemble pas. C'est la seule stratégie qui conserve un rien de crédibilité. Elle vient littéralement de lui faire une déclaration et si chaque fibre de Gemma lui crie d'ériger les barrières, le choix entre sa distance et sa dignité est vite fait. Par amour propre, elle embrasse sa propre naïveté - car il s'agit de ça en fin de compte. D'un aveuglement presque enfantin. Qu'elle ait pu croire une seconde que le dénouement porterait un autre nom que celui de Mila est d'autant plus risible considérant que Gemma en a l'avertissement dans son sac à main, soigneusement rangé dans une poche intérieure. Nikos parle de temps mais il se trompe sur toute la ligne. De derrière sa cécité, elle possède au moins toujours cette clairvoyance là. Elle n'est pas partie si longtemps, pas suffisamment pour que l'interstice - à peine plus long que la dernière fois qu'elle a fuit à D.C. - puisse justifier son remplacement. Peut-être que Nikos choisit d'être dupe car c'est plus facile, car c'est plus moral. Grand bien lui fasse. Elle, elle sait que ce n'est pas une question de temps, mais une question de pesanteur. Tout ce dont il avait besoin était une poussée. Parce qu'il est grand temps qu'elle soit affable, parce qu'elle a l'impression de lui devoir au moins ça et qu'elle a besoin d'un clap de fin symbolique si elle veut un jour parvenir à se le sortir du crâne, Gemma plonge la main dans son sac. Elle en ressort la gourmette gravée à son nom, offerte sur un lit d'hôpital entre le cauchemar et l'aube. Cette même gourmette qui semble avoir passé une seconde à son poignet et une éternité au purgatoire, tandis qu'elle ne parvenait pas à en déchiffrer la signification. Faut croire que ça n'a plus d'importance désormais. Pour s'éviter de franchir l'espace entre eux, Gemma esquisse quelques pas jusqu'au plan de travail de la cuisine et dépose le bracelet sur la surface. Le contact du métal contre ses doigts la rendrait presque nostalgique de cette sensation fraiche et inconnue dans le creux de son bras, nostalgique des fins fébriles aux nuit noires. Nostalgique d'un autre retour de la capitale, quelques mois auparavant, tremblante dans la même entrée du même appartement, mais drapée à l'intérieur de son étreinte et des promesses destinées à être brisées. Nostalgique de cette minute de calme avant que tout n'explose - Cece, Fiedler, Mila. "She'll want this back." Elle sait qu'elle devrait s'arrêter gracieusement sur cet adieu. Mais elle ne résiste pas au besoin insidieux de prolonger le générique de fin. De s'ériger en savante - elle a beau avoir foncé droit dans le mur, au moins, elle l'a vu arriver. Dans le fond, elle le savait dès le début. Pour la première fois, la tristesse point. "I guess it never stopped being hers." Tout se résume dans l'expression qu'il a lâchée avec désinvolture pour lui dire qu'elle pouvait rester... for the moment. La lucidité ne laisse aucune place à l'incertitude. Ils avaient une foutue date de péremption depuis le départ. Gemma était une doublure, une remplaçante, un pansement fragile sur une plaie profonde. Rien d'autre qu'une solution temporaire. Ça l'avait frappée lorsqu'elle a adressé la parole pour la première fois à Mila, dans la torpeur moite du Sinners, à quel point elles étaient similaires toutes les deux. Ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille plus tôt - avant de se laisser convaincre par un sentiment dont elle n'a jamais voulu. Peut-être qu'en retour, c'est ça que Nikos a été pour elle : une expérience. Une ligne à barrer sur la bucket list avant de retourner à celle qu'elle était avant lui. "Hope you found some peace of mind. You deserve it." Dans un élan artificiel de relativisme, elle sourit. Il n'y a pas de plus belle fin à eux deux que celle-là. Miroir parfait de la manière dont tout a commencé. Debout dans l'entrée, souffle court et valise dans la paume, elle lui rendait son pull et il lui arrachait un contrat voué à l'échec. Aujourd'hui, ils jouent la scène à l'envers, se serrent la main et s'en vont dans leurs trajectoires opposées, sans rancune. Ils y trouvent chacun leur compte : elle a toujours respecté les symboles, il a toujours aimé l'ordre et peut-être que si elle se concentre là-dessus, cette minutie rendra la fin moins laide.
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyLun 9 Juil - 14:24

La détester lui demande une concentration infinie. Chaque neurone de son cerveau est attelé à la tâche ingrate de ne pas retomber dans ses travers. Chaque parcelle de sa personne se contraint à casser les habitudes de son coeur qui s'étaient installées le temps d'un baiser contre l'étagère de la réserve. Il essaie de se concentrer sur toutes les raisons pour lesquelles il a décide de ne plus lui accorder l'ombre d'une pensée. Il essaie d'énumérer minutieusement chaque argument en sa défaveur. Le besoin de compartimenter n'a jamais été aussi vital qu'à cet instant précis. Il n'y avait rien de naturel dans ce qui était en train de se passer, aucune logique dans leur manière de procéder. Ce ton dur, froid, de sa part. Cette abnégation, ce calme de la sienne. Aucun putain de sens et pourtant ils continuent sur leur lancée. Elle romp la tension dramatique par un de ses rires quasi-reptiliens qui a le don de lui hérisser le poil. Il contracte sa mâchoire, impatient. Il attend la provocation qui le fera sortir définitivement de ses gonds tandis qu'il s'oblige à ne pas perdre le contrôle de la situation, juste par fierté. La sentence est annoncée, il s'attend à ce qu'elle balaye du revers de la main cette nouvelle mais elle fait pire. Il la voit glisser sa main dans son sac et il ignore pourquoi mais il n'est pas étonné lorsqu'elle en sort la gourmette. Il aimerait dire que ça ne lui fait rien, de voir ce bracelet pendu à ses doigts mais ce n'est pas le cas. Il sent sa cage thoracique prise dans un étau. Les mots qui accompagne cette vision l'obligent à baisser le regard une demi-seconde, pour ne pas qu'elle aperçoive dans le fond de ses pupilles un faible éclair de détresse. Quand il relève le regard vers elle, c'est de manière franche, teintée d'indifférence. It's funny because she never wore it. Il ne savait pas d'où elle tenait l'information que Mila avait un jour porter cette gourmette car c'était particulièrement faux. Certains de ses t-shirts oui, certaines de ses casquettes clairement mais jamais il ne lui avait confié cette gourmette. Cette gourmette était son bien le plus précieux et il lui avait donné car elle lui avait sauvé la vie ce soir-là au Lion. Il savait qu'au fond d'elle elle l'avait toujours un peu vu comme sa manière à lui de marquer son territoire alors que ce n'était tellement pas ça. Mais soit, encore une idée toute faite de Gemma, un de ses scénarios tordus qu'elle seule est capable de se faire dans sa tête. L'idée que Mila ait pu lui planter cette graine dans le cerveau ne l'effleure pas une seule seconde. Si Gemma et Mila pouvaient sûrement se montrer similaires sur certains points, la relation qu'elles avaient eu avec lui n'étaient en rien comparable. Absolument rien. Malgré ce que sous-entendait Gemma de manière parfaitement odieuse. Parce qu'il aurait préféré qu'elle l'assassine d'une de ses réparties cinglantes plutôt que de choisir la facilité en se dédouanant de ce crash non-maitirsé. Parce que oui, c'est facile de dire et de croire que la partie était perdue d'avance, que de toute manière l'échec de ce qu'ils avaient été était écrit depuis longtemps dans les astres. Oui c'était facile, tellement plus facile que de s'avouer qu'ils s'étaient perdus à cause d'un trop plein de fierté. Ou d'un manque de courage. Rien de tout ça n'était vrai, et Nikos ne la laisserait pas enclencher ce mécanisme de défense bancal et si éloigné de la vérité. Ce qui s'était passé avec Mila était le résultat d'une expérience beaucoup trop Elle lui souhaite la paix d'esprit et cette fois-ci c'est lui qui s'esclaffe avant de secouer la tête. Elle a osé. Abandonner aussi facilement. Don't you dare make this about Mila. You know it has nothing to do with her. You're trying to make things look less harsh just so you can guilt-free move on with your life. Mettre le blâme sur son histoire passée avec Mila était tellement plus facile que d'avouer qu'elle avait abandonné le navire alors qu'il était en train de couler. Il l'imaginait déjà se draper de toutes ses fausses idées pour réussir à trouver le sommeil la nuit. Il refuse de la laisser réussir à le faire culpabiliser. Il sait ce qu'il ressent, il sait ce qu'il a vécu et il refuse qu'elle réécrive l'histoire pour se donner raison quand elle avait tellement tort. Ce n'était pas ce qu'il avait vécu. Et la regarder dénigrer leur histoire, aussi chaotique soit-elle, était insupportable pour lui. À ce moment-précis, il sait qu'il devrait lui demander de partir car il est sur le point d'en dire plus qu'il ne le voudrait. Il sait qu'elle est sur le point de gagner. La pression monte. Elle monte tellement fort et il sent qu'il bouillonne, il a besoin de casser quelque chose. Il se retourne, dos à elle, il tente de se calmer, se passe les mains dans les cheveux avant de shooter dans la porte qui mène au couloir. Son pied passe à travers la plinthe, naturellement. Il a craqué. Devant elle. La pression est déchargée, il ose même pas se retourner. Il attend un temps, tente de se remettre les idées en place  puis lui fait face de nouveau. Il a l'impression d'être de nouveau ce gosse de 16 ans incapable de contrôler sa force et tellement en colère. Cette colère... Il s'approche d'elle, tellement proche que c'est presque si les semelles de ses Doc touchent pas celles de ses chaussures. Ses yeux plantés dans les siens, il y puise paradoxalement ses dernières forces. Y a de grandes chances que ce soir soit la dernière fois où il se trouvera aussi proche d'elle. Au moment même où il ouvrira la bouche, il sait qu'il enterrera tout ce qu'ils avaient été du même coup de pioche qui avait enseveli Fiedler. Il prend son menton dans sa main, un peu brusquement. Presque violemment. Il sent les os de sa mâchoire fine et fragile à la naissance de sa paume et contre ses doigts, il a la sensation malsaine que si il serre un tout petit peu plus fort, il pourrait briser ce visage pour qui il tuerait encore et encore. Ce n'est plus lui. Ce n'est plus le type qu'elle a connu derrière le comptoir. Il phase, entre presque en transe tandis que ses pupilles passent de l'ambre à un noir profond, inquiétant. Mortifère. Ce qui a prit possession de lui ce soir-là dans la ruelle pendant que le sang de Fiedler inondait son pull vient de reprendre ses droits à cet instant précis. Peut-être qu'elle peut le voir, peut-être qu'elle peut le sentir. Lui en tout cas n'arrive à penser qu'à tout le mal qu'elle lui inspire. Keep feeding yourself with your filthy little lies you make in your sick head if that's what you want. But deep down we both know I loved you so hard that you'll have to deal with my ghost your entire life. Good luck living with that.
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyMer 11 Juil - 8:28

Satisfaite dans son impression d'avoir asséné le point final parfait, Gemma retourne à son emplacement initial après avoir déposé la gourmette sur le comptoir. Jambes jointes, épaules redressées, tout en maintenant le port de tête un rien plus bas qu'à son habitude. Elle plie gracieusement. Personnification de la dignité aux traits paisibles, ou divinité mineure de l'humilité en robe bain de soleil. Elle joue sa symphonie sans la moindre fausse note. S'il est vrai qu'elle aurait préféré apprendre qu'il est passé à autre chose - plus précisément, à quelqu'un d'autre - avant de s'humilier dans sa tirade des aveux, ce qui est fait est fait. Elle ne tirera aucune élévation en pleurant sur le lait renversé et Gemma possède le sang froid nécessaire pour s'apercevoir que tout ce qu'il lui reste à faire, c'est incliner le menton et lui souhaiter tout le meilleur. Y a pas une once de sincérité dans le geste. Il est trop tôt pour cela. Peut-être que l'altruisme se pointera plus tard, une fois qu'elle aura pansé ses plaies à l'abri des regards, une fois que son cœur déformé aura récupéré ses dimensions initiales. Peut-être qu'avec le recul viendront les bons sentiments et elle ne doute pas une seconde qu'une fois le laps de temps nécessaire écoulé, elle finira par le penser. Par lui souhaiter réellement d'être heureux, d'être apaisé, ou autant que faire se peut dans la mesure des conditions houleuses qui l'entourent désormais. Pour l'instant, cela dit, la mansuétude placardée sur les traits de Gemma n'est qu'instinct de préservation. Ou comment s'extraire de cette situation avec un amour-propre plus ou moins intact. La retenue de nonne qu'elle manie est tout sauf un mensonge - justement, elle est d'autant plus vraie, d'autant plus intense qu'elle nait de sa fierté. Lorsque Nikos lâche que Mila n'a jamais porté le bracelet, Gemma tique mais parvient à garder sa surprise sous l'épiderme, à la rendre presque imperceptible. Ni territoriale, ni compétitive, et surtout morte de peur à l'idée de se conformer un jour à son propre stéréotype de furie, elle refuse d'impliquer Mila plus que strictement nécessaire dans cette conversation qui ne leur appartient qu'à eux. Lever un sourcil étonné en raillant que "c'est pas ce qu'elle m'a dit, pourtant" ne ramènera aucun profit. Elle refuse de penser à la brune, à lequel des deux ment, entre elle et Nikos. Encore moins au fait qu'à l'époque de Kitty, Mila était en couple, ce que cela signifie aujourd'hui, et surtout, elle refuse en bloc de réfléchir à toutes les implications fucked up d'imaginer Kitty et Nikos dans les bras de la même fille. Gemma balaie ces pensées sous le tapis, ni appropriées maintenant ni jamais. Hell hath no fury - elle veut contredire le dicton. Elle n'est pas une victime, pas en colère, elle a la paix tranquille d'un foutu moine bouddhiste parce qu'au final, ça ne la concerne pas. Tout ce qu'elle a jamais été dans ce scénario, c'est une figurante dans l'histoire de quelqu'un d'autre. Cette hypothèse lui plaît car elle est digne. Car personne n'y perd des plumes. C'est sans compter sur Nikos qui, pas foutu de lui laisser cette bribe d'honneur intacte, la lui arrache d'entre les doigts. Gemma serre la mâchoire mais reste immobile, silencieuse, droite. Il n'y a que de la laideur dans ce qu'il lui dit et, qu'elle soit légitime ou non, Gemma n'en veut pas. Il lui tourne le dos, elle s'apprête à en faire de même, fermer la porte derrière elle avec délicatesse malgré l'envie de la claquer et de réduire le bâtiment en poussière. Son foutu script idéal, tout en douceur. S'en aller avec la tête haute. Sauf qu'il envoie son pied dans le mur et elle est rendue physiquement incapable de mettre les voiles. Elle ignore s'il a fini par comprendre ça, la fascination magnétique qu'elle entretient pour sa colère. Son crash autoroutier personnel, et elle ralentit pour se régaler des dégâts. Il s'approche, presque prédateur, et elle lève le menton, gonfle la poitrine, revêt son rictus reptilien. Mère Teresa a volé par la fenêtre. Histoire qu'il sache qu'il ne l'intimide pas. Lorsqu'il lui agrippe la mâchoire, le sac de Gemma tombe au sol dans un claquement sec qu'ils ignorent tous les deux. C'est ça, très bien, qu'il déverse son impétuosité sur elle. Elle n'a jamais cherché à la combattre. Au contraire. Elle s'en nourrit. "Oh, I'll be fine. I'm sure you can teach me one thing or two about moving on. How long did it take you? Four seconds? Five?" Le venin s'écoule des ourlets relevés de sa bouche, sourire mauvais en place. Piégée dans l'emprise de Nikos, claquemurée dans sa propre amertume, elle est presque nostalgique de leurs pires moments - son flingue dans l'entrepôt, son dédain dans le garde manger du country club - les souvenirs atroces ou atrocement récréatifs avant qu'ils ne décident tacitement de devenir meilleurs l'un pour l'autre. Une cause perdue d'avance si elle en a jamais vue une. Elle s'abandonne à sa main, n'essaie même pas de faire un pas en arrière. A l'inverse, elle se rapproche. Qu'il soit aussi proche que possible de ses canines. "The worst thing is you still believe it was love, when all it ever was is good sex and trauma." Il y a un rire sombre quelque part dans ses voyelles, les paroles relativistes démenties par la cruauté dans sa voix. Gemma ignore ce que ça implique puisqu'elle vient d'admettre pour la toute première fois qu'elle l'aimait une poignée de secondes plus tôt. Elle ne reprend pas ses mots puisqu'elle aime (à tort) s'imaginer plus cohérente que ça. Elle choisit de se reposer sur son inexpérience. Il est le premier - le dernier - homme à qui elle ait jamais fait la moindre promesse. Qu'est-ce qu'elle y connaît à l'amour, hm ? Sans Cece, sans la cicatrice qu'il a sur le flanc, ils auraient disparu de la vie de l'autre depuis longtemps, ou du moins c'est ce en quoi elle choisit de croire. Gemma décide qu'elle sera toujours hantée par un putain de fantôme, fair enough. Mais il n'aura jamais son visage à lui.
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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyDim 15 Juil - 5:27

Quelque part c'était rassurant. C'était peut-être ça le pire. Que le chaos bel et bien de retour se propage aussi vite et que ça ait l'effet dingue de le soulager. Au début c'était trop calme, trop romantique, trop lisse. Pas assez eux. Puis le vent a tourné et leurs vieilles habitudes ont repris le dessus. Violence, haine, regards noirs. Un peu plus eux. C'est malheureux. Tous ces mois à apprendre à s'aimer pour finir par se détester en un quart de seconde. Oh comme c'est triste, comme c'est malheureux, comme c'était prévisible. Là debout dans son appart, son menton dans sa main il réalise à quel point tout est fragile. Beaucoup trop fragile. Sur sa peau il pourrait retracer le chemin de tous les baisers qu'il y a déposé, du coin de sa bouche jusqu'à son front. Il connait tous les emplacements de ses grains de beauté, a passé des heures a admiré sa tâche de naissance en forme de lune sous sa dernière côte du côté gauche. Il sait qu'elle aime bien manger son dessert avant son plat principal, il sait qu'elle serait capable de se nourrir uniquement d'oranges sanguines et de jus de grenade. Il connait sa tolérance contre le sommeil, environ un épisode et demi de Game of Thrones. Et pourtant quand il la regarde, là tout de suite, il a l'impression d'avoir tout oublier. Son serveur mémoire a été effacé pour laisser place à une haine sourde, lancinante, profonde comme un couteau qui s'enfonce dans la chair. Il connait cette sensation, mais il préferait ressentir cent fois le couteau de Fielder s'enfonçant dans son haine plutôt que de ressentir ce qu'il ressent à cet instant précis : un besoin viscéral de la faire taire pour qu'elle arrête de piétiner ce qui se cachait sous son pec gauche. Fini les "I love you", les "Stay", tous les mots chuchotés dans la lumière tamisée de la lampe à lave. Même ceux hurlés dans une chambre réfrigérée. Tous ce qu'ils étaient, tout ce qu'il avait chéri malgré les obstacles et les non-dits. Les nuits à l'hôpital, les promesses avortées. Ils étaient pourtant parvenu à aller bien plus loin qu'ils ne l'auraient tous les deux soupçonnés et pourtant ça n'avait pas été assez. Ça n'avait pas tenu. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas elle qui décidait que le jeu était fini, c'était lui. Il allait totalement à l'encontre de lui-même mais il ne le savait pas encore. Sans un bruit elle était passée dans le camp ennemi et il comptait bien l'y faire rester. Combien de temps a t-il mis pour passer à autre chose ? Oh you really wanna know? It took exactly one one-way ticket to Washington DC. Son sourire mauvais ne fait qu'empirer les choses. Il aimerait dire qu'il est constitué à 100% de haine à cet instant précis mais la vérité c'est qu'une partie de lui tend lentement vers le désespoir. Il devrait se taire, ne rien dire, lui demander de partir. Ne pas s'aventurer sur ce terrain-là avant de dire quelque chose qu'il pourrait regretter. Il en vient à regretter le départ sans un mot de Mila il y a des années. C'était finalement tellement plus facile que de regarder la femme qu'il aime lui cracher au visage. Il sait qu'il devrait tout stopper ici, annoncer la fin du match et la proclamer gagnante pour rééquilibrer la balance mais il n'y parvient pas. Il est possédé et le démon de l'amour noir n'en a pas fini avec eux. Elle l'achève finalement, se colle à lui pour lui compliquer la tâche et cette fois-ci elle parvient à lui couper le souffle. L'idée de la jeter par la fenêtre l'effleure un instant, la voir morte serait plus facile que de la voir partir mais il se raisonne. Serait-il en train de devenir fou ? Est-ce que la douleur si elle était trop forte avait ce pouvoir là ? Il finit par lâcher son menton et lâche un rire bref de maniaque. Oh my god Gemma you're so delusional. It was not good sex, it was amazing sex and sorry but it wasn't trauma. It was passion. It is true passion. And you hate that. You hate that I'm the only one to make you feel alive but that's okay. I'm used to your bullshit. And-- Son champ de vision rétrécis jusque là s'agrandit à nouveau lorsqu'il aperçoit son père dans l'embrasure de la porte. Stavros est là, un peu emmerdé, un dossier à la main. Il regarde son fils avec un air étrange. What the fuck did you do to the door? What's going on here? Sans doute que le tableau est pas franchement joyeux. Stavros connait son fils et ses accès de colère. Sans doute parce qu'il avait les mêmes. Ils se rejoignaient tous les deux dans la fureur. Et Stavros sait reconnaitre un champ de mine quand il en voit un. Il jette un coup d'oeil à Gemma, Nikos est certain que son père le croit capable de lever la main sur une femme. Il ignore à quel point son fils ne s'abaisserait jamais à son niveau. Pourtant il doit avouer que la volonté de lui faire mal il l'a eu. Une envie épidermique, rouge comme le sang, noire comme la nuit. Il doit son salut à ce qui contre-balance sa haine, un sentiment profond et hémorragique qu'il tente tant bien que mal de dissimuler sous des couches de fierté mal placée. Nothing, we're done here. Il n'ose même plus la regarder, il se tourne, dos à elle car sa bulle de colère a éclaté au moment même où la voix de son père a retenti. Maintenant c'est une tristesse infinie qui s'empare de lui. Il ne veut pas en entendre plus, il ne veut plus la voir, il veut réussir à oublier son existence. À la nier même. Quoiqu'il lui en coûte. Même si ça signifiait aller trop loin dans ses mots, dans ses gestes, n'importe quoi qui pourrait le vacciner d'elle à tout jamais. Il voulait croire qu'il était capable de se désintoxiquer qu'elle complètement malgré qu'un battement de cil de sa part suffirait à le faire replonger. Inexorablement. Il voulait croire que ce qui le tuait pas pouvait le rendre plus fort. Mais il finissait par se demander si finalement, il n'était pas déjà mort.
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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: Re: hands still shaking (nikos)   hands still shaking (nikos) EmptyMer 18 Juil - 10:51

L'histoire l'a démontré : Gemma souffre de l'incapacité récurrente de reconnaitre ses propres torts. Ce qui était un standard infranchissable s'est amélioré avec le temps, s'effritant au fur et à mesure que ses murailles tombaient. Ne vivant à l'aise que dans les extrêmes, elle considère la mort de Cece comme entièrement sa propre faute, prête à brandir un silice dès que ce prénom apparaît dans une conversation. Cette fois-ci, cela dit, Gemma est catégorique ; elle n'a rien à se reprocher. Les mots de Nikos qui évoquent son départ ont beau ne laisser aucune place à l'ambiguïté, ils ne trouvent pas leur cible. Elle a fait ce qu'elle devait faire. D.C. n'était pas une fuite cette fois, mais un mécanisme de survie. Elle a été mise à la rue. Sans Edna, sans Nikos, perdus coup sur coup dans une vague de solitude d'une violence rare, Gemma s'est aperçue qu'elle n'avait personne à Crescent. Une à l'hosto, l'autre muré dans son mutisme, le verdict était sans appel. Elle pourrait crever dans son sommeil et il n'y aurait personne pour s'inquiéter de son absence. Ce manque là, viscéral et suffoquant, elle n'est prête à l'endurer pour personne. Pas même pour lui. Surtout pas pour lui. Surtout pas pour quelqu'un qui est capable de l'effacer si vite, sans un regard en arrière. En une chevelure brune et un ticket aller. Elle est entrée avec une certitude, elle repartira avec une autre. Pragmatique jusque dans la chute, l'important c'est qu'il n'y ait pas d'indécision. Aucune zone de flou. Elle est aussi déterminée à laisser cramer dans son rétroviseur le Lion et tous les souvenirs qui s'y accrochent qu'elle l'était à mettre toutes ses vérités sur le tapis il y a une poignée de minutes. Baignant dans un optimisme inhabituel, elle voit l'agressivité qui suinte des articulations de Nikos comme une bénédiction. La closure dont parlent les histoires, apparemment si salutaire, offerte sur un plateau. Quatre pas en arrière et une porte claquée. Elle va faire trembler les fondations du bâtiment avec passion - le crime précis dont il l'accuse. Elle est céleste, Gemma, elle est sophistiquée, loin au dessus de contraintes humaines aussi bas de gamme que la passion. Pour s'en donner la preuve, elle reste éthérée, traits parfaitement sous contrôle, même lorsque le père de Nikos fait irruption et qu'elle sent la mortification se battre contre l'indifférence sous ses clavicules, cherchant à se faire une place dans sa gorge. Plutôt mourir que de rougir, d'hausser un sourcil, de balbutier. Ni le fait que Nikos lui tourne le dos, ni son "we're done here" prophétique ne laissera de marques sur le marbre dont elle se couvre. Elle était forte avant lui, un foutu monolithe au dédain dégoulinant. Elle leur prouve à tous les deux, autant Nikos qu'elle-même, que la reine des glaces a eu beau prendre des vacances, elle était toujours destinée à revenir. Son regard voyage entre les deux hommes, deux générations d'Avergopulos qui ont toujours eu à cœur de la chasser. Sauts de puce d'un visage buriné à une paire d'omoplates noueuse. Un foutu pile ou face père-fils. Les commissures des lèvres carmins de Gemma se retroussent en un sourire acide. "Uncanny, how you two look so much alike. Never noticed it before." Deux secondes de blanc, le temps que ça imprègne la pièce, que les gencives de Nikos baignent dans le sous-texte. Il sait toute l'aversion qu'elle porte à son père. Il saura désormais que la répugnance s'étend jusqu'à lui. Elle se réjouissait de claquer la porte dans son sillon et pourtant, après avoir ramassé son sac au sol et fait volte-face, elle la laisse grande ouverte. Petty bitch satisfaite, il n'aura qu'à traverser la pièce et la fermer lui-même. Quand la serrure cliquètera, elle sera déjà loin. Impériale sur la banquette d'un taxi, et dans son dos, à travers le pare-brise arrière, le Lion part en fumée.
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