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 Outlaws _(Nora)

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MessageSujet: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyJeu 5 Juil - 8:36

Outlaws
Nora & Tim
I AM A MAN

Il est six heures du mat’. Le réveil pousse sa gueulante en bon p’tit soldat parfaitement programmé. Et finit par valser au travers de toute la piaule. C’est un vieux modèle à cloches et non pas mon téléphone parce qu’il y a que ce genre de sonnerie stridente qui me sort du coma.
Une brève seconde j’oscille entre le sommeil avec les paupières qui refusent de se dessouder, et me mettre debout. De toute façon j’ai pas l’choix : c’est la deuxième solution qui prime.
Je grogne, jure entre mes dents avant de venir y coincer la première clope – mais certainement pas la dernière – de la journée. La nicotine s’imprègne déjà dans mes cheveux et les fringues que j’suis en train d’enfiler en se répandant dans toute la pièce. Le soleil filtre par les fenêtres et la chaleur est à peine supportable.
Saison de merde.
La porte se claque dans mon dos et j’saute dans ma voiture de loc’.

L’avantage d’être aussi matinal c’est qu’il y a personne sur la route. On est samedi matin et la majorité de la population est encore en train de roupiller bien peinarde. C’qui n’est pas mon cas. Et ne va plus l’être non plus pour une certaine brune mal lunée de ma connaissance.
Je jette à peine un coup d’œil sur la circulation et pianote sporadiquement sur mon portable. « Besoin 2 toi aujd. Prend des afaire pour 2 j. La dans 10m ». Elle a intérêt à poireauter quand j’arrive putain.

J’suis enfin garé et évidemment c’est moi qui attend. J’éteins la radio qui diffuse un vieux tube des années cinquante d’un geste sec pour me mettre à cogiter. Sous mon crâne repasse en boucle le plan de route pour le week-end.
Depuis que le Sinner n’est plus que le synonyme d’un tas d’ruines y a un boulot monstre. On a bien trouvé un nouvel endroit où s’échouer dans les bas-fonds avec ce vieux sous-sol, mais clairement y a du pain sur la planche. Avec la disparition des têtes pensantes du Gang, les stocks d’armes, le matos du casino… tout reste à rebâtir. Et pour ça il nous faut du fric.
On est pas complètement sur la paille faut dire, grâce aux planques maigrichonnes qu’avaient eu le bon sens de prévoir Zian, mais on a dû tout siphonner. Pour l’instant on a pu donner l’illusion d’être remis sur pied aux autres bandes rivales qui nous ont plus ou moins laissé tranquilles, mais on sait bien comment c’est : toujours avoir un coup d’avance. Et c’est là que j’interviens. Que Nora intervient.
Sans la tête comme garde-fou – et surtout par nécessité – faut croire que j’ai pris un peu d’galon. C’est moi qui suis chargé d’aller récupérer une cargaison d’armes que nous devait depuis un bail un cousin éloigné du corps. On a reçu son appel peu d’temps après l’annonce officielle du drame qui nous promettait le remboursement de sa dette en gage de bonne foi. Tu parles, il veut surtout sauver son cul en s’mettant bien avec les nouveaux dirigeants… Bah, j’aurais fait pareil.
Quatre cents bornes à s’frapper dans l’arrière-pays, une nuit dans un motel pouilleux, bref, rien qui n’me fasse rêver. Et comme il est hors de question que j’aille me foutre dans un éventuel pétrin tout seul, j’embarque la gamine avec moi. Elle va enfin pouvoir s’acquitter. Partiellement.
P’t’être même qu’elle arrivera à rendre plus agréable le voyage.
La bonne blague.

Un quart d’heure maintenant que j’fais l’piquet comme un con. Ça m’fout sur les nerfs. Et il est beaucoup trop tôt pour ça. Je farfouille à la volée dans la poche-arrière de mon jean. En sors triomphalement un sachet de poudreuse. Un rapide coup d’œil à droite puis à gauche m’informe de l’absence de quelconques spectateurs. Alors je m’envoie un rail généreux dans le pif, juste histoire de pouvoir supporter la nana qui s’fait désirer.
Bordel !
C’est vachement mieux qu’un café c’truc là.
Je range le matériel tandis que mes doigts traînent sur le klaxon en hésitant à lui faire donner d’la voix. Mais une silhouette fine se découpe enfin dans les rayons orangés de l’aurore. Elle a la mine des mauvais jours et la crinière toute ébouriffée.
J’sens que ça va être un chouette trip.


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MessageSujet: Re: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyJeu 5 Juil - 14:52

il est six heures du matin. ça fait déjà un petit bail que le jour a commencé à se lever et qu’elle entend ces putains de moineau chantonner comme si la vie était belle. il est six heures du matin et y a déjà les premiers rayons du soleil qui traversent la piaule qu’elle a squatté pour la nuit. une truc lugubre, presque insalubre. pas grave, elle y s’ra plus demain. ou peut-être que si, mais eh, c’est pas faute d’avoir trouvé mieux. il est six heures du matin et nora commence à peine à fermer l’oeil, tenue éveillée par une panoplie de démons qui viennent la chatouiller chaque fois que les néons s’endorment. les nerfs la dévorent à petit feu et elle a des valises qui lui mangent le dessous des yeux. c’est ce qui arrive quand on la prend à jouer à la grande, à vouloir se mélanger aux autres rien que pour avoir ce sentiment d’appartenance. un endroit où aller. une famille chez qui rentrer. elle touchait presque tout ça du doigt avec le gang. y aller à tâtons et osciller entre les rejets. ike voulait pas, zian encore moins. mais elle savait qu’elle allait finir par les faire céder et peut-être bien qu’elle y serait arrivée si le sinner avait pas été réduit à cendres. un problème de plus qui s’ajoute sur la pile déjà bien lourde, un truc de plus pour la garder éveillée la nuit. surtout quand elle sait, nora, qui a foutu l’feu et pourquoi. elle le snt jusque dans ses entrailles, une certitude qui lui retourne le bide. ça lui coûterait trop cher d’en parler, pourtant, d’mettre enfin des mots dessus. mais elle le sait qu’on se rapproche de la vérité et que pensant qu’ils cherchent à mettre le doigt sur les connards qui ont voulu leur cramer la queue, d’autres s’approchent aussi du but. du but, et du secret qu’ils se sont jurés de garder, comme tous les autres avant ça. ça aurait sûrement pas dérangé nora autant si elle en avait pas fait partie. si elle avait pas vu ce mec tomber de ses propres yeux. une seconde collée contre son torse, l’arme contre la tempe. et la seconde d’après le connard se vidant de son sang, sans qu’elle n’ait eu rien à faire. ça l’empêche pas de porter le fardeau de la culpabilité autant qu’sil. d’avoir autant de sang sur les mains que lui. ils ont tué. ils ont menti. ils ont caché. et ils n’en n’ont plus jamais reparlé.
alors faut pas s’étonner qu’la gamine ne ferme plus l’oeil avant l’aube. elle y serait presque arrivée, si son portable avait pas sonné et qu’elle y aurait pas vu le nom d’tim s’afficher. dix minutes, c’est le temps qu’il lui aurait fallu d’ordinaire pour prendre la porte et atterrir en bas. dix minutes, c’est pas le temps qu’il lui faut aujourd’hui pour se sortir du pieu, s’jeter de l’eau sur le visage et prendre un sac au hasard en espérant pouvoir tenir deux jours. quand elle dévale enfin l’immeuble, il est déjà là, le klaxon tonitruant réveillant la cité de si bon matin. elle l’accueille d’un doigt d’honneur levé fièrement à son encontre, avant de s’affaler sur le siège passager en prenant soin d’claquer bien fort la porte derrière elle.« putain, c’est quoi ton problème madder ? » elle détale les syllabes avec minutie, le visage fatigué entre les mains. y a l’air débraillé et les cheveux ébouriffés qui ne la trahissent pas plus que d’habitude. « on va où ? j’sais pas si tu sais mais y a rien d’ouvert à c’t’heure-là. les gens normaux dorment encore - c’que j’serai en train de faire moi aussi si t’avais pas décidé de te pointer ici sans raison. » y a surtout une pointe d’amertume à l’idée qu’elle aura finalement pas pu fermer l’oeil de la nuit - en plus de la bonne humeur légendaire de la gamine, j’veux dire. elle pose pas clairement la question d’savoir pourquoi elle a le cul coincée dans cette bagnole - au fond elle s’en doute bien. y a les restes d’une promesse faite dans l’ombre du planétarium, des semaines plus tôt, quand elle a juré devoir payé son dû. elle s’imagine bien que tim vient pas la chercher pour une balade de santé et si elle a la curiosité dévorante d’savoir ce qu’il peut bien lui réserver, elle sait aussi qu’il va sans doute se faire un malin plaisir de pas tout lui dévoiler - rien que pour la faire mariner un peu. une promesse qu’ils ont tout intérêt à garder secrète s’ils tiennent à la vie rien qu’encore un peu. une promesse qui se colle à une autre de bien des façons. pas la sienne, cette fois. la promesse qui l’élève au rang des leur. enfin. à condition de tout faire ensemble. ça gratte un truc au fond de l’âme. peut-être l’un de ces bons neurones qui crie que le titre qu’elle vient juste de gagner risque de lui filer sous le nez bien vite quand ça finira par s’apprendre. putain de conscience, toujours là quand il faut pas. « tu m’as ramené du café j’espère. » changement de sujet, pour pas se perdre dans les interdits. elle peut pas penser à ça nora. pas quand elle touche enfin l’objectif du doigt.
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MessageSujet: Re: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyLun 9 Juil - 8:56

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Le majeur en étendard au devant de la jeune femme me fait sourire. Si y a un truc que j’apprécie chez Nora c’est cette propension à l’agressivité. A condition évidemment qu’elle me soit entièrement dédiée : j’aime pas partager.
La voiture vibre quand elle referme la portière et qu’elle se jette littéralement sur son siège. Ça m’fait sourire.
« Oh, doucement elle nous coûte une blinde cette caisse. »
Tu m’étonnes. Un challenger aux courbes parfaites, avec le moteur qui ronronne à la moindre sollicitation et tout le confort qu’on peut espérer. Autant vous dire que j’suis ravi du choix.
J’enclenche aussitôt le contact en mettant l’pied dans l’accélérateur en faisant crisser la gomme. Mon dos se colle au dossier et j’apprécie d’un plissement des yeux la sensation de vitesse.
Je lui sors le pochetard et le balance sur le tableau de bord.
« Y a d’la C. T’as qu’à en prendre s’tu veux, sinon tu pieutes ou tu la fermes. »
On rejoint l’artère principale en un temps complètement indécent. J’me sens d’assez bonne humeur pour pas laisser Nora complètement dans l’flou.
« Y a pas d'problème Clarke. Tu m’accompagnes parce que tu m’en dois une, c’est tout. »
La ville défile vite – trop vite - par les vitres et on la laisse derrière nous pour déboucher sur l’autoroute. Je slalome entre voitures et camions sans daigner jeter un coup d’œil aux limitations. Une fois notre vitesse de croisière trouvée j’me décide à informer Nora. Et tant si elle essaie de rattraper ses heures de sommeil.
« On va à Dugway dans l’Utah. Une course à faire pour l’gang. J’suis sûr que ça va t’rappeler de bons souvenirs… »
J’en profite pour lui glisser un rictus presque doux. J’espère qu’elle va avoir assez de cran, parce que si c’est pas l’cas j’vais devoir lui mettre les dents sur le tableau de bord et taper fort. J’guette voir si elle change de couleur à cette annonce. Ou si elle est prête à se former dans les entrailles de la brute.

Au bout de quelques minutes j’essaie vainement de trouver un sujet d’conversation, n’importe quoi qui puisse me faire passer le temps.
« T’es allée au Sinner depuis… »
Évidemment c’est le seul truc qu’on a en commun à part Ike. Et comme c’est un terrain moins épineux que celui-ci il sort en premier.
« ‘Fin tu vois quoi. On a même pas pu aller le déblayer correctement, les flics étaient déjà sur l’affaire en foutant leurs cordons de merde ! Quand j’pense à toute ma réserve de dope qu’est partie en fumée… »
Mes jointures se crispent dangereusement sur le volant. J’suis sincèrement contrarié par ces mille dollars et quelques de came évanouies dans le brasier. Plus que pour la décoration cradingue et les vestiaires vintage des danseuses où j’allais m’envoyer en l’air. Plus que pour son bar qui parvenait à avoir l’air aussi classieux que miteux. Plus que pour la cage – rouillée par endroit mais tant de fois acclamée.
Ça m’fait chier aussi, mais dans un second temps seulement.
« J’te jure que si j’mets la main sur l’enfoiré qu’a fait ça j’le bute. »
La phrase roule entre nous. Reste en suspension. Parce que j’suis sincère, même si j’ai jamais tué quelqu’un. Pas faute d’en avoir eu l’envie mais y a toujours un sombre connard pour m’en empêcher.
Aussi parce que Nora elle sait. A quoi ça ressemble une carcasse qu’on vient de priver d’futur.


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MessageSujet: Re: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyVen 13 Juil - 15:51

ça n’annonce rien de bon. nora et tim dans une voiture, c’est peut-être aussi mauvais que l’orage qui approche, que les portes de l’enfer qu’on s’apprête à ouvrir. cerbère aboie déjà, en vain. l’ouragan est déjà lancé et ne s’arrêtera sous aucun prétexte. elle grogne à la remarque sur la voiture, parce qu’elle y voit rien de particulier à cette caisse. pas méga confortable. certes ça roule vite. ça les amène sur l’artère principale en un rien de temps et peut-être que si elle prie assez fort, ils pourront être revenus avant qu’il ne lui soit pris l’envie d’égorger tim de ses propres mains. elle en a peut-être pas envie maintenant, mais ça fait partie de ces certitudes. nora et tim vont pas ensemble, à se foutre des bâtons dans les roues. ou bien peut-être que si. peut-être que justement ils vont trop bien ensemble, duo tout droit sorti des enfers, à garder les secrets et à s’foutre en l’air. y a quelque chose chez tim qui lui donne envie de creuser un peu. comme un petit con à qui on aurait pas le choix que de faire confiance. il lui faut pas longtemps avant d’trouver le dit paquet dans la boîte à gants. la poudre qu’elle a jamais vu d’aussi près, qu’elle regarde avec un intérêt détaillé. à défaut d’avoir du café, il y a ça. c’est peut-être pas plus mal finalement. et comme attirée encore et encore par le noir, elle y plonge sans trop se poser de questions. en route vers la chute libre, il lui faut pas longtemps pour imiter tim, poudre au nez, les sens décuplés. « si j’dois passer deux jours dans une bagnole avec toi j’espère au moins que t’as ramené de la bonne musique. » pas même impressionnée par le sous-entendu qu’il lui fait. le rappel dur à la réalité, celui qui lui paraît un peu plus lointain maintenant. elle trifouille l’auto-radio et augmente le son, espère pouvoir baisser celui des voix dans sa tête qui murmurent en riant qu’elle a fauté. bientôt il n’y a plus que le vieux rock qui défile et les voix qui se taisent. manque de sujets de conversation ou bien simplement d’intérêt : impossible de trancher, sans doute un peu des deux. en tout cas ils restent un long moment sans échanger quoi que ce soit et elle est un peu surprise du tournant que prend la conversation. « nan, ça a jamais été mon endroit après tout. et toi ? » réalisation décevante, de n’avoir jamais réussi à faire partie des leurs. d’essayer sans succès, de s’battre encore et encore pour une cause qu’était peut-être pas la sienne. se vanter d’appartenir à quelque chose d’plus grand et s’ramasser à voir qu’en fait, il n’y a rien. pas d’appartenance. pas d’oeil bienveillant. pas d’un pour tous, tous pour un. dans le monde de nora ça a toujours fonctionné que d’une seule et même façon : la loi du plus fort, à celui qui se battra le plus longtemps pour rester debout. elle est restée debout, nora, mais aujourd’hui elle arrive plus à savoir si la guerre fait encore rage. l’âme fatiguée d’avoir trop bataillée, peut-être enfin prêt à laisser les autres combattre leurs propres démons. eux qui n’ont jamais voulu d’elle. eux qui, en la rejetant, ont peut-être amené ce sort sur leurs épaules. « la dope, c’est ça qui t’inquiète ? » sourcil arqué dans sa direction, l’air curieux qui le questionne, comme pour s’assurer qu’il a pas vraiment dit ça. ou qu’il le dit sur le ton de la plaisanterie, pas sur le ton complètement sérieux qui la dévisage plutôt que d’regarder la route. la dope, pas ceux qu’il aurait pu perdre dans les flammes, les armes fondues, le coffre parti en fumée. peut-être bien qu’elle peut comprendre au fond. après tout la came est plutôt revigorante, et elle a pas d’mal à s’imaginer qu’on puisse y prendre goût facilement. et vouloir se sentir comme ça tout le temps. « j’peux peut-être t’aider. » le sourire se fait discret, mâlin presque, avant d’replonger les deux pieds dans le cauchemar qui l’a tenue éveillé si lngtemps. « y a quelque chose que j’ai pas dit. » regard en biais. « je l’ai dit à personne. » pas même sil. pas même ike. un secret gardé pour elle, dans l’ombre des regrets. et de la honte, peut-être. d’être l’aimant qui attire indéniablement les malheurs. un coup d’oeil vers tim, le poids de la confession qu’elle ne peut finalement plus garder pour elle. « je sais qui a brûlé le sinner. » et ça ne soulage même pas. ça soulève le coeur et le garde en suspend d’une réaction qui semble mettre une éternité à venir.
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MessageSujet: Re: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyDim 22 Juil - 12:25

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J’suis sur le cul qu’elle s’envoie une ligne dans les narines. C’est maladroit – un grammage énorme pour cette heure matinale de la journée – mais elle le fait sans hésitation, parfaite imitation du sale vice. Nora a un vrai potentiel pour les mauvais travers, j’le savais. C’est maintenant confirmé.
Ses iris d’obsidienne s’obscurcissent encore, dévorées par les pupilles en soucoupes qui risquent d’être malmenées par la luminosité ambiante. Charitable, j’lui balance une vieille paire de Rayban sur les genoux pour lui éviter le mal de crâne.

La poudre fait son effet. Elle se montre plus bavarde qu’elle l’a jamais été en ma présence. Autrement que pour m’envoyer des insultes à la gueule j’veux dire. Là-dessus elle a toujours fait preuve d’une imagination sans bornes en charmant mes oreilles.
Étonnamment donc, j’lui réponds de manière presque courtoise.
« Bah, fallait t’imposer No’. J’comprends pas pourquoi tu t’acharnes à rendre des comptes à Ike. J’veux dire, okay, vous vous kiffez, mais ton mec a pas à t’imposer quoi que ce soit nan ? »
L’hôpital qui s’fout de la charité. Si j’avais une nana…
Et évidemment c’est l’odeur du lilas qui me prend les narines, la douceur d’une chevelure sombre. Le goût d’une peau d’ivoire et les mots d’acier qui m’transpercent la poitrine.
… si j’avais une nana elle pourrait à peine sortir de la maison.
Ike a certainement le même réflexe. Il sait à quoi ça ressemble dehors. Que sous les paillettes et l’soleil brillant y a des marécages infâmes prêts à vous engloutir et plus vous lâcher. Foutez-y un pas – ne serait-ce qu’un orteil – et plus jamais vous en sortirez pareil. J’crois pas à ces conneries sur la rédemption : une fois qu’t’as merdé c’est fait. Pas d’retour en arrière et la seule chose qu’il te reste c’est assumer.
Enfin… Passer à côté de Nora ce serait du gâchis. Puis elle est grande. Puis c’est pas ma gonzesse. Puis à la voir là, désinvolte avec des grains discrètement collés sous l’nez, qui m’suit sans véritable retenue, c’est absolument jouissif.

J’envoie un revers de main dans le vide quand elle me parle de la came.
« Ben c’était quand même un paquet d’thunes. Puis c’était mes affaires… »
Je marque un arrêt en m’souvenant brusquement, comme un cheveu sur la soupe, de la disparition du corps. C’est l’genre de choses que j’ai pour habitude d’effacer de ma mémoire. Les trucs désagréables ça vous collent à la peau puis ça vous bouffent. J’ai déjà assez morflé comme ça, si en plus je me flagelle à chaque fois que quelque chose d’horrible m’arrive j’aurais plus que mes os à fouetter. « Mais non. J’y suis pas r’tourné. J’suis pas non plus allé aux obsèques. »
Pas envie de chialer devant les autres. Pas non plus la force de constater c’que j’pourrais devenir si je m’acharne. J’me suis souvent dit que l’patron était « trop cool ». Que « quand j’serais grand j’voudrais être pareil ». Tu parles : tout ça pour obtenir une mort dans d’atroces souffrances et finir six pieds sous terre à un âge précoce ? Faut croire qu’il était trop gentil.

Nora continue son babillage. Au début j’l’écoute histoire d’être poli, que d’une oreille parce que concentré à pas nous emplafonner contre un des poids lourds qui slaloment sur l’asphalte. Puis ça m’interpelle. J’assimile les mots qu’elle vient de prononcer et m’arrête dans un crissement de pneus sur la bande d’arrêt d’urgence, indifférent au concert de klaxons que je déclenche.
« Quoi ? »
Ça bug là-haut. J’la regarde avec insistance en essayant de déterminer si elle se fout de moi ou non. Je scrute les tics, ses coins de bouche, à deux doigts de lui arracher les lunettes et accessoirement sa calotte crânienne pour en extraire les informations.
« C’est qui Nora ? »
Et comment tu sais ça, putain.



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MessageSujet: Re: Outlaws _(Nora)   Outlaws _(Nora) EmptyJeu 2 Aoû - 8:01

une ligne maladroite de poudre et le monde se dévoile outrageusement. des couleurs claires, très claires. trop claires. la pupille dilatée et déjà, le regain d’énergie, le courant d’air frais. tout va si vite. trop vite. elle accueille la paire de rayban avec une impatience démesurée nora, quand elle cache son visage du soleil tapant, quand elle s’enfonce dans son siège, la glissant sur ses yeux éblouis comme un vampire cherche l’ombre. c’était sans doute pas une bonne idée ouais. sur l’instant ça lui importe pas vraiment à la gosse, avare de pouvoir s’échapper de quelque moyen que ce soit. et celui-là de moyen, faut dire qu’il est pas si mal. l’espace d’une seconde elle s’dit que tim est peut-être pas si idiot à s’bousiller à la came. elle y trouve un certain intérêt, peut-être fugace. pas l’genre pourtant à proner ce genre de merde, elle dit rien quand c’est elle qui en fait les frais. ça lui semble pas si horrible sur le moment, peut-être même un peu soulageant. y a qu’une impertinence qui prend place et un je m’en foutisme qui depuis trop longtemps voulait sortir. elle doit être plus agréable comme ça la gamine, sans colère à cracher, sans insultes à jeter. mais elle s’défait pas pour autant de son humeur de chien quand ça la prend et faut dire que la remarque, si elle était bienveillante, est reçue les membres tendus. « j’rends des comptes à personne. » surtout pas à lui. elle trouve l’égo toujours là où il le faut, grognon de passage encore. tim la pique sur le sujet qu’elle aborde bien souvent avec personne. ike terrain interdit, c’est comme si y avait rien entre eux, c’qu’elle aimerait faire croire au reste du monde, c’qu’elle aimerait bien croire, elle aussi, quand ça l’arrange seulement. ignorant que y a que les aveugles qu’elle berne et encore, ignorant que y a des choses plus fortes que le mensonge encore, que y a des choses qu’on efface pas, peu importe à quel point on frotte pour le faire partir. imprimé à l’encre indélébile. malédiction de son existence, ike pèse sur chacun de ses choix, chacun de ses actes. s’impose partout là où elle le veut pas, ferme les portes qu’elle voudrait ouvrir, l’empêche de faire partie de la seule chose qu’elle a toujours voulu. de la seule chose dont il profite quand il lui en prive, à elle. la famille. alors qui il est, ike ? des mots interdits, une signification qu’ils rejettent autant qu’elle leur paraît absurde. « et puis c’est pas mon mec d’abord. putain t’es chiant non ? » nervosité exacerbée, elle cherche la porte de sortie pourtant, aboie plutôt que d’avouer qu’il a raison, peut-être, un peu. parce que la gamine a souvent l’impression que y a que lui qui la comprend vraiment, sans trop qu’il essaye, sans trop qu’elle ne l’avoue non plus. tim et nora s’ressemblent plus qu’elle n’aime y penser et y a quelque chose dans la façon dont leurs neurones connectent au cerveau qui fonctionne de la même façon chez l’un et chez l’autre. peut-être dans leur façon d’s’accrocher au mal. peut-être dans leur attirance pour l’apocalypse, là où les cafards comme eux s’en sortent. là où les gens comme eux sont rois. jusqu’à ce qu’on leur montre que tout finit par se payer. parfois même au prix de leur vie. « tu t’es jamais d’mandé si c’était peut-être mieux comme ça ? » un regard curieux lancé dans sa direction, elle ose pas vraiment tourner la tête vers lui nora, parce que c’est pas vraiment le genre de discussions qu’ils ont d’habitude, parce que c’est pas leur genre d’parler à coeur ouvert et d’être honnête sur quoi que ce soit qu’ils puissent dire. mais c’est quelque chose qui triture nora depuis trop longtemps pour pas mettre le sujet sur le tapis, pour pas lancer l’idée et voir si elle résonne chez lui, à défaut d’raisonner chez quelqu’un d’autre. jamais le bon oeil sur les livraisons, les armes, tout ce qui pourrait leur coûter la vie, tout ce qui a failli le faire, quelques semaines plus tôt. et ça non plus, elle s’en remet pas nora. trop occupée à faire face à ses propres démons pour réaliser c’que ça pourrait impliquer. tout ce qu’elle voit nora c’est qu’on est sur ses traces, ses traces à elle, et qui qu’il soit c’t’enflure acceptera pas de tomber tout seul. « je sais pas ! » réponse nerveuse aux hurlements de tim qui pile soudainement, sur le bas-côté et nora qui perd un peu l’contrôle de ses émotions. ça lui échappe aussi facilement que l’eau entre ses doigts. « j’sais pas qui c’est. » elle s’passe les mains sur le visage, incapable de dire si c’est la poudre qui la rend aussi aveugle ou si c’est juste qu’elle réalise qu’on tire enfin ses ficelles, sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. c’est plus elle la maîtresse des actes. c’est plus elle qu’a le contrôle. et y a rien de plus effrayant pour elle, la gamine qui prend enfin conscience de ses actes. « j’sais juste que quelqu’un est au courant. » d’ce qu’on a fait. de ce qu’on cache. un haut-le-coeur, soudain, un pâlissement qui en effraierait plus d’un quand elle repense aux sceaux de sang qu'on lui a laissé. les traces indélébiles, les mots carrément flippants et tout ce qu'on lui envoie depuis des semaines déjà. y a un regard alerte qui s’cogne au sien. elle a jamais rien dit d’aussi important nora. « et il veut me voir payer. » moi, et peut-être tous ceux qui sont avec moi.
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