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 queens of the killing (ina)

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MessageSujet: queens of the killing (ina)   queens of the killing (ina) EmptyMar 24 Juil - 11:38

Une gangrène. Trois appendices tous plus nauséabonds l’un que l’autre. Le i d’une infinité nacrée dans le topaze des nuits bleues, le n pour les noctambules qui se mélangent à la pénombre pour maculer les trottoirs de leurs infectes passions, a pour l’anarchie âpre qui fait de leurs coeurs son temple. La maladie est suppurante, monticules ignoble de furie charnue qui s’entasse sous les côtes. A travers les plaies, elle suinte d’une mixture hétérogène de fiel et de concupiscence abjurée. Ina pour tout l’ignoble qui lui susurre au creux des veines, pour le remède éphémère qui transforme l’hémoglobine en or juste une fraction de seconde, juste avant de se changer en plomb. La légèreté attachée à son âme est factice, trimballée de mains en mains, oubliée dès que la tempête s’était laissée glisser dans le ciel pour importuner un autre. Aussi vite que l’obsession crade s’immisce à travers les pores, elle se dilate dès qu’une autre paume daigne bien la recueillir dans son creux pour la choyer de nouvelles émotions moins tachées. Le mécanisme était simple, une entente silencieuse cramée sous l’aurore, que les bouches n’articulent pas. Parce qu’on ne s’engonce pas la trachée de vérités indigestes, elles restent miroitantes dans le fond des entrailles et passées sous silence. Et à l’instant même où son tortionnaire avait changé de visage, qu’elle s’était enchaînée à même les viscères à un autre être, elle s’était imposée chimère qu’elle ne pourrait plus effleurer qu’au royaume des songes. Un point final tracé sur les débris qu’elles consumaient ensembles, comme une brûlure de clope apposée à l’intérieur du poignet : souvenir éteint, caché à la plupart des regards, mais irréfutablement indélébile. Tout du moins elle l’espérait, échos crade de ses espoirs égoïstes cloitrés contre les tympans. Toujours la même obsession nauséabonde d’abandonner un petit fragment d’elle chez tout ceux qu’elle effleurait. Faire d’eux le mémorial à sa superbe, carte humaine de sa propre existence. Transformer les visages en épitaphes, les peaux en marbre froid et morbide. Et continuer de vibrer à travers eux, pour que jamais son halo ne s’étouffe pendant les nuits ternes. Pourtant, alors qu’elle vient d’elle-même devenir tombeau aux sentiments charcutés, c’est l’envie tenace de souffler sur la poussière et réouvrir des plaies jamais réellement cicatrisée. Celles qui portent son nom à elle, et la forme de ses pulpeuses. Mais elle ignore tout d’elle à présent. Jamais réellement une connaissance, à présent une vague copie grossière d’une étrangère qui jalonne les dédales d’une mémoire dysfonctionnelle. Sans savoir avec certitude ce qu’elle cherche, elle ignore même où trouver ce rien. Plongée vertigineuse dans des souvenirs crasseux, où elle se ressasse des paysages où elle pourrait y apposer son visage sans qu’il ne contraste. Et c’est l’écume céleste, la morsure flamboyante du soleil, la ligne d’horizon frémissante. L’orangé qui se dillue dans l’étendue marine apeurée par le déclin du jour, et le triomphe des ombres. Puis l'ascension éreintante noyée dans les squelettes d’une nature fossilisée par le manteau de la pénombre rampante qui dégouline le long de leurs nervures. Trop habituée au bourdonnement de la ville, aux émanations miasmatiques qui s’échappent de toutes ces silhouettes, la plénitude lui retourne l’estomac aussi vite qu’elle se retrouve suspendue dans cet univers utopique. Le voyage en vaut déjà la chandelle, même si elle ne parvient pas à refermer les doigts autour du présupposé butin qui l’attends de l’autre côté. Dans un au-delà où les coeurs continuent de saigner. Une éternité qu’elle sent lui grignoter les semelles, les premières stries de la fatigue qui secouent le corps, mais la fièvre prodigieuse qui lui coule dans les artères est bien plus transcendante. Alors que rien ne lui assure qu’au bout, elle y trouve de quoi colmater temporairement les fissures qui zèbrent le thorax. Finalement, perles d’efforts piquées dans la nuque et le coeur menaçant de s’échapper des lèvres, c’est la vue qui s’imprime sur sa rétine. Et les contours effilées de la providence, ou bien sa damnation. Qu’importe, tant que les deux prennent toute la place dans l’esprit pour amenuiser les échos tortueux. Elle s’approche doucement, fait chuter son corps juste à côté d’elle sans quitter des yeux l’aurore cramoisie qui fane les cieux au loin. J’espère que c’est pas ta mauvaise semaine du mois. La détonation est silencieuse, mais elle sait qu’elle vient de percer une demi-éternité de mutisme et d’oubli d’une simple réplique grossière. Majestueuse nouvelle entrée en matière, ou tout simplement le spectacle ridicule de sa propre bêtise. Et juste là, le doigt simplement déposé sur le détonateur, elle attends qu’elle prenne elle-même la décision de déclencher l’implosion. Brûlant presque de redécouvrir le souffle de l’explosion contre son épiderme, et la saveur acidulée de son venin.
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Ina Altunes
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MessageSujet: Re: queens of the killing (ina)   queens of the killing (ina) EmptySam 28 Juil - 16:49

 
queens of the killing
@mila rojas

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Ce soir, le ciel est rouge. Rouge sang, comme son cœur en sang. Sang dessus, sang dessous, sans dessus dessous. Le silence de ses lèvres contre le vacarme de sa tête et l'envie de se réfugier loin des tempêtes. Cet endroit comme sanctuaire pour venir faire taire son cœur qui crie colère. Pour disperser ses orages dans ce ciel inanimé, là où les lignes de son propre horizon semblent être repoussées. Cet endroit comme havre de paix pour les blessés, les écorchés, les malmenés. Pour panser un peu les éraflures et venir soigner les déchirures, et elle profite autant qu'elle peut de ces bienfaits pour soulager son esprit torturé. Ça rend son être plus léger, même que parfois elle arrive à s'envoler – mais à trop prendre de hauteur elle finit par en avoir le vertige, et c'est souvent qu'elle vacille à mesure qu'elle avance dans un équilibre fragile. Cette peur dominatrice qui rend la chute d'autant plus destructrice. C'est ce spectacle un peu répétitif auquel elle vient se confronter lors de ses soirées solitaires, mais
il fut un temps
où ça en était autrement.
Parfois, ça lui revient. Les fantômes d'un passé presque oublié, les chimères d'un présent indompté et le spectre d'un futur qu'on lui a arraché. Par l'une de ces disparitions inexpliquées mais que le temps a réussi à balayer, départ qui s'avère plus salvateur que dévastateur ayant malgré tout amené son lot de rancœurs. Celles qui restent coincées en travers de la gorge et qui ne veulent pas en sortir, ces immondices grandissantes qui ne cessent de s'étendre tant qu'elles n'auront pas crié revanche. Les plaies répondant au nom de Mila et qui ne cicatriseront qu'à l'aide d'une vengeance bien menée et d'une lutte acharnée. Parce que c'est à l'acide qu'elle veut laver son cœur pour avoir laissé leur bouche orphelines de toutes saveurs. Parce que c'est une guerre qu'elle s'apprête à mener et que toutes les batailles doivent être gagnées – aucune exception ne sera acceptée. Et ce qui la rattrape ce soir c'est cette malédiction. Châtiment auquel elles seront toutes les deux confrontées, pour avoir emprunté le chemin de leur condamnation et pour avoir répondu à l'appel de leur abjectes passions. Le bruit d'une carcasse qui vient s'échouer près de la sienne, puis plus rien, quand soudain. « J’espère que c’est pas ta mauvaise semaine du mois. » C'est cette voix qui vient percer son crâne comme des milliers de lames
silence brisé sans état d'âme
sans se douter qu'Ina ce soir elle est en état d'arme.
C'est les poings serrés et les braises dans ses veines qui menacent de s'enflammer à mesure que son sarcasme s'incruste dans ses pores. Celle qui autrefois était l'objet de toutes tentations s'avère maintenant n'être plus que celui de sa révulsion. Celui qui fait s'enflammer la folie de son poison et l'animosité de sa passion.  « Cherche pas. Y aura toujours quatre mauvaises semaines du mois, avec toi. » Elle tourne sa tête vers elle mais elle la reconnait plus, ses traits devenus méconnus à force de rester trop longtemps hors de sa vue. Et c'est l'envie de frapper qui brûle, celle d'appuyer sur les plaies mal refermées mais y a rien qui se passe, Ina elle laisse rien se dévoiler – à part sa carotide maintenant faite d'acier et son cœur devenu glacier. Un iceberg que même les propositions allumeuses de Mila ne parviennent plus à réchauffer. Mais elle oublie pas qu'c'est la confrontation auquel elle n'a pas le droit de renoncer alors elle attend qu'l'autre fasse encore plus s'enflammer le brasier, pour le laisser exploser. Pour qu'il ne reste rien après elles, à part peut-être un désert calciné. C'est ce que l'Histoire va leur enseigner
pour que même le ciel continue d'en saigner.


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MessageSujet: Re: queens of the killing (ina)   queens of the killing (ina) EmptyDim 29 Juil - 15:14

Voie lactée en simulacre céleste de son coeur : de larges coulures d’amarante cramoisi qui slaloment entre les quelques bouts de nébuleuses platines. Un mélange composite d’épaisses strates de passion en éruption, contreplaquées avec des pellicules frêles de légèreté molletonnage. La solution est instable, contenue dans son réceptacle en cristaux éraflés, à chaque ballottement du ventricule c’est l’implosion qui se découpe à l’horizon. La perspective est presque alléchante, de remuer le tout et de voir quelle réaction chimique viendra lui dissoudre les entrailles. Laisses les écumes des vieilles idylles à usage unique remonter jusqu’au balcon de ses lèvres, pour venir lui repeindre la face opaline de toutes les couleurs de son âme. Les prunelles s’imbibent du coucher de soleil sanguinolent, jusqu’à en déborder presque, saturées par un spectacle aux apparences chimériques et délicates, tout en sachant au fond de ses entrailles qu’il ne s’agit que d’une prosaïque distraction. Alors que les trésors les plus grandioses sont juste là, à sa gauche, emmurés dans un silence qui fait office de plomb injecté dans la tempe. Pendant un froissement d’éternité, elle évite avec l’impétuosité propre à cet or qu’elle se badigeonne si souvent contre le corps le moindre contact visuel avec elle. Persuadé que ses prunelles embrassant les siennes pourraient faire office de supernova, éclater avec toute l’intensité des deux dernières années consumées dans un faux-semblant d’oubli. Avec toute la vigueur suprême des vieilles chimères qui se retrouvent, en ayant désappri à s’effleurer sans y abandonner des lambeaux de chairs, de viscères, d’âme aussi peut-être. Mais elle ne sait plus réellement, ne cherche pas à se replonger dans les abysses minées de ses souvenirs perchés au creux de son souffle, ni dans la mémoire corporelle de l’empreinte de ses doigts contre elle. Que ça soit pour y creuser des stries de plaisir, ou pour y apposer le fer rouge de l’animosité courroucée qui tonnait entre elle. Tonnait, ou tonne toujours. Elle va très vite le savoir, ne s’est jamais torturée à la manipuler avec la moindre précaution pour tenter de contenir la tornade qui lui pullule dans les entrailles. Au contraire, à l’instant où c’est l’écho de sa voix qui s’engouffre à nouveau au creux de ses tympans, comme des griffes qui charcutent la membrane déjà atomisée par l’altitude et les soupirs puissants des vents, elle a cette envie vorace de tout faire pour libérer toutes les tempêtes entassées là dessous. Sous les couches d’indifférence, sous cette distance suffocante - soit parce qu’elle est trop démesurée, soit parce qu’au contraire elle est bien trop intime - elle veut faire éclater les chaînes de cette furie qui trône si parfaitement le long de son visage. Et c’est ce qu’elle fait, sous couvert d’une motivation purement charnelle et tribale, elle commence à gratter pour écailler, la retrouver chair à vif et coeur brasier. Ses mots, bien qu’ils plantent les premières lames dans le plexus, ne sont pas encore assez infusés au poison qui luit dans sa salive pour la dépecer de cette ferveur joueuse. Ah bon? C’est pas ce dont je me souviens pourtant... Alors qu’elle affronte les intempéries perchées au fond de ses pupilles au goût lancinant de déjà-vu mélangé à un reviens-y corrosif, elle plonge les yeux fermés. La phrase vient mourir contre l’angle de sa mâchoire où elle rapproche son visage, juste là où toutes les fragrances de sa peau sont les plus prononcées et enivrantes. Toujours une copie bâclée de sourire pour déchirer la commissure des pulpeuses, et d’une impulsion inattendue elle se redresse brusquement pour venir encadrer son corps de ses jambes. Retrouvaille délicieuse avec cette supériorité qu’elle cherchait éperdument à grapiller sur elle avant. Avant qu’elle en perde de sa saveur, ou que ce soit elle qui se ternisse. Qu’est-ce que t'as, t’es pas contente de me voir? Rhétorique qu’on balbutie juste pour la forme, les doigts venant glisser contre sa mâchoire légèrement, apposer leur sceau maudit en espérant y nécroser les tissus. L’affront semble déjà colossal et l’anticipation du retour de flamme commence à lui allumer l’oeil d’une flammèche puissante. Mais elle veut continuer à jeter de l’huile sur le feu, les mains comme combustible qui agrippent ses épaules pour les écraser au sol. Elle a des airs de trophée comme ça, allongée au sol avec les reflets du crépuscule qui tailladent le faciès. Je t’ai pas manqué? Nouveau bouton enfoncé dans le détonateur, et les muscles qui se tendent déjà en attendant qu’elle implose, juste là sous ses yeux, alors qu’elle est perchée au dessus d’elle de sa factice tour d’ivoire pour ne manquer aucun crépitement d’étincelle.
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MessageSujet: Re: queens of the killing (ina)   queens of the killing (ina) EmptyLun 13 Aoû - 16:54

 
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@mila rojas

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Y a le chaos qui s'amène dès que les sentiments s'en mêlent, dès que les ressentiments s'emmêlent. Ça fait un nœud qui reste coincé au niveau de sa trachée, l'enchevêtrement d'un passé auquel elle ne voulait plus se confronter avec le pressentiment d'un futur de mauvais augure – et elle arrive tellement pas à le digérer qu'elle serait prête à en dégueuler. Comme une métaphore pour montrer à Mila tout le dégoût qu'elle lui inspire ; elle et ce à quoi elle aspire, Mila qui la répugne rien que pour lui avoir encore rappelé qu'elle existe, Mila qu'elle exècre rien que pour avoir encore réveillé tout ce qu'elle attise, tout ce qu'elle préférait mieux voir enterré et tout ce sur quoi elle avait pensé avoir tiré un trait. Le réveil douloureux des souvenirs qui transpercent le crâne et qui rongent l'âme, qui font trembler les viscères et qui brûlent l'épiderme. Elle en porte encore les cicatrices sur sa peau, stigmates qui sillonneront à jamais l'ivoire de ses os, qui se font théâtre de leurs passions destructrices sur lequel elles n'arrivent pas à tirer le rideau. Et y a Mila qui se rapproche, et elle peut le sentir, cette aura aussi brûlante que menaçante, son odeur aussi vivifiante qu'enivrante, elle peut le ressentir, cette haine qui gonfle, la bête qui ronfle et qui menace bientôt de sortir, l'animal qui feule en remuant les barreaux de sa cage, celui prêt à laisser exploser toute sa rage. Mais c'est Mila qui lui coupe l'herbe sous le pied et elle devient comme une putain d'condamnée à qui on aurait foutu les chaînes aux poignets – c'est ce qu'elle ressent quand elle se fait prisonnière et que l'autre devient sa géôlière. La renaissance de la collision de leurs peaux, lutte qui laisse leur chairs à feu et à sang, comme deux volcans qui s'élèvent ensemble pour ne laisser qu'une terre dévastée, leurs cœurs brasiers et leurs corps calcinés. L'étau de ses cuisses qui se referment peu à peu contre ses côtes à mesure qu'elle ressent chacun de ses muscles se contracter autour du tissu trop maigre qu'elle porte, l'étreinte de ses mains qui contraigne son dos à cogner le sol froid alors qu'elle se retrouve obligée de jouer le pantin désarticulé entre ses doigts. Et à Mila de se jouer d'elle, elle le reconnait parce que y a toujours cette même arrogance dans ses prunelles – celle qui semble lui être éternelle. Un tableau qui reste inchangé, qu'elle arrive pas à effacer, comme figé à travers le temps, impassible malgré les années.  « Je t'ai pas manqué ? » Les mots qui martèlent le crâne et qui dans leur chemin jusqu'à l'encéphale réveillent la fièvre qui faisait fondre une à une ses artères ; c'en est définitivement trop pour elle et elle a plus qu'une envie c'est de la mettre à terre. Y a l'enveloppe glaciaire qui se fissure et elle a plus qu'une envie c'est d'appuyer sur ses blessures pour laisser aux siennes le temps de cicatriser parce que ça fait bien trop mal quand elles ne cessent de se réanimer. Alors c'est son bassin qui ondule sous le sien pour venir permuter les positions et échanger les rôles avec cette nouvelle distribution – mais ça se veut plus langoureux que coléreux et dans cette douceur insoupçonnée la pulpe de ses doigts se promène, sur ce corps qu'elle n'a jamais réussi à dompter, sur tous les reliefs qu'elle avait autrefois pourtant appris à apprivoiser. Et peu à peu c'est tous ces souvenirs qui s'impriment sur sa rétine, et d'un coup c'est la violence brute qui renaît et avec elle cette envie d'écorcher, meurtrir sa peau et y imprimer sa douleur pour qu'elle ressente enfin toute son ampleur. Les ongles qui s'incrustent dans la chair fine de son cou pour y dessiner les sillons écarlates dévorant l'épiderme dans ce pourpre bien trop propre à leur univers. « Faudrait être conne pour imaginer que ce soit l'cas. Des meufs comme toi y en a des tas, tu t'imaginais être irremplaçable ou quoi ? Tu penses vraiment qu't'es quelqu'un, Mila ? » C'est craché comme si ça lui brûlait un peu trop la trachée, son prénom comme synonyme de tout le mépris qu'elle peut lui porter. Ce soir, cette nuit, à cet instant précis – et pour tout le reste de sa vie.

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MessageSujet: Re: queens of the killing (ina)   queens of the killing (ina) EmptyVen 17 Aoû - 3:34

Dans ses opales elle trouve l’abysse fuligineuse, la fournaise sulfureuse et les tribulations suffocantes d’un crématoire mortuaire. Elle se sent crever, une nouvelle fois. Une énième fois, avec elle. Des limbes aux effluves souffreteuses de châtiment divin qui ondulent dans le nacre de ses yeux, joyaux éthéré aux allures d’agonie. Parce que c’est tout ce qu’elle représente, une décomposition alanguie, une chute sans possibilité aucune d’entrevoir ni d’estimer à quel moment le sol viendra briser le squelette. Elle sait juste que c’est inévitable, qu’elle éclate en fragments d’étoile morte contre l’asphalte. Elle sait juste que pour elle aussi son souffle est fatal, des griffes épaisses qui s’enfoncent dans ses chairs pour l’enfoncer un peu plus dans des ténèbres voraces. Tout ce dont elle se soucie, imprudence emboîtée sous les ongles, c’est de jouir avec une euphorie maladive des bourrasques d’enfer qui s’engoncent dans ses poumons. Trip particulier à la chute libre, et des particules infinies d’infinité tronquée qui se mélangent aux mèches ébène de sa crinière. Elle a ces attraits de chimère Ina, cette faculté fugace à se dissiper dans les songes aussi vite qu’elle est venue coloniser son royaume. Dès que ses doigts s’échappent de son épiderme, le contact devient vaporeux, comme une illusion trop bien avalée. Et c’est naturellement que le système demande plus. Regoûter à un eden ravagé qui ne reste jamais bien consistant dans les couloirs sinueux de la mémoire. A ce stade, avec des années lumières creusées sciemment entre la dernière fois que leurs atomes se sont éclatés l’uns contre l’autres, elle ignore presque s’il ne s’agissait pas simplement d’une affabulation éveillée de son encéphale. Le produit lustré et synthétique de ses neurones viciées. Même quand elle l’a coincée contre le sol, acculée par sa silhouette et que son visage se découpe d’une lueur orangée d’un jour qui suinte dans son déclin, elle hésite. Se demande si elle n’est pas déjà coincée dans l’illusion exhalée par ces vapeurs toxiques qu’elle a d’épousées aux lèvres. Juste le temps de s’égarer dans un périple stérile entre les parois de son crâne où ça hurle des milliards de mélodies toutes dissonantes entre elles, et la statue étalée au sol reprend vie. Trop vite, trop fort. L’horizon se tord dans ce changement brusque d’atmosphère qu’elle sent s’enfoncer dans sa trachée souffreteuse, se distiller dans ses veines corrodées par sa présence. Elle avait oublié la fureur délicieuse de cette putain de drogue, et la vitesse fulgurante à laquelle elle pouvait replonger dans la spirale infernale de ses passions kamikazes. Parce qu’avec elle, elle le sait : c’est l’implosion qui l’attends. Ses mains retrouvent les contours de son corps, son corps lui retrouve le brasier fétide et libidineux qu’elle abhorre autant qu’elle adore. Pour parfaire les effets secondaires, ce sont ses pupilles qui s’enlacent, se cousent l’une à l’autre pour se concentrer sur les formes fantasmagoriques que ses doigts creusent à travers sa peau, jusqu’à ses viscères. Des soupçons de douceur pourtant, étrangère à tout ce qu’elle anticipait. Mais une fois de plus elle croit à une fantaisie atrocement réaliste, parce qu’aussi vite elle sent ses griffes fendre sa gorge. Le retour de la violence épaisse et carnassière qui dévore. Le retour de ce culte mutin qu’elles vouent toutes les deux à la destruction programmée. Ses pupilles retrouvent les siennes, un crash toujours plus féroce à chaque fois. Et ce mélange troublant qui lui teinte le palpitant, une douleur cinglante qui se mélange à des soupçons de plaisir malsain. Pourtant quand le venin quitte le berceau de ses lèvres pour l’éclabousser, ses mains écartent les siennes de son cou. Elle imagine déjà les sillons pourpres, nouveau Styx tatoué sur les tissus pour dégueuler sa présence sur elle. Pas de traces s’il te plaît. Pour l’instant, elle écarte les lames qu’elle vient d’enfoncer dans son plexus, impose sa propre cadence. C’est à elle de suivre son tempo pour ne pas s’égarer, et certainement pas l’inverse. Un froissement de seconde et ses doigts toujours enroulés autour de son poignet sévèrement. L’étau se veut sévère, impérial. Si j’suis pas irremplaçable, pourquoi t’es encore là Ina? J’suis peut-être personne, mais toi t’as besoin de moi. Qu’est-ce que ça fait de toi alors dis-moi? Les mots étouffent d’une maîtrise écoeurante. Pas une seule note plus élevée que l’autre, pas un seul froissement de voix pour trahir les tumultes qui bouillonnent au creux de ses entrailles ravagés par la simple proximité avec ce fantôme ranimé. Elle se rapproche, épuisée par cette prise de hauteur futile où les deux cherchent à prendre l’ascendant. Elle se rapproche jusqu’à ce que sa poitrine s’écrase contre la sienne et que les souffles se retrouvent comprimés dans les poumons éraflés. J’ai un cadeau pour mes remplaçantes.Le souffle vient s’échouer dans son cou, juste contre sa clavicule où ses lèvres viennent apposer une pression saupoudrée d’une succion vigoureuse. Juste assez pour la maculer du sceau indélébile de cette emprise qu’elle se plaît imaginer avoir sur elle. Celle qu’à l’instant présent elle se fustige silencieusement de vouloir désespérément être la seule à détenir.
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