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 amours mutilées // jack

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Artyom Dolokhov
Artyom Dolokhov

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Messages : 20
Identité : la métamorphose d'hermès, nastasia.
Avatar : timur simakov.
Crédits : afanen (av).

Âge : vingt-quatre coups de grâce.
Occupation : il a les mains blanches mais n'a pas de mains ; vendeur de mort.
Côté coeur : mes amours d'un instant valent des amours d'un siècle.

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MessageSujet: amours mutilées // jack    amours mutilées // jack  EmptyJeu 16 Aoû - 8:24

personne dans la librairie (et c'est très bien comme ça).
il est trop tard, personne n'a envie de lire à six heures du soir. l'industrie du livre est en perdition après dix-sept heures – artyom le sait, s'en formalise pas. c'est dans ces deux heures de mort commerciale, lorsque les gens se pressent dans les bars, dans les restaurants, chez eux, qu'il se permet de vagabonder entre les rayons. par la vitrine poussiéreuse se glisse la lumière du soir, et artyom, il fait tout ce qu'il peut pour la voir. il fait tout ce qu'il peut pour perdre la notion du temps, réifier son âme ennuyée – c'est le seul moyen qu'il a de converser avec ses livres. et dans le silence, il s'entend penser, il s'entend exister, c'est presque effrayant, mais il aime avoir peur. il est assis par terre, maintenant (même s'il ne se rappelle pas s'être assis), et il regarde les titres sur les tranches des bouquins. regarder, c'est pas le mot – il les dissèque. il observe les mots, se les répète jusqu'à ce qu'ils n'émettent plus aucune mélodie phonétique. et il se perd dans ses divagations, comme un bateau se perd en mer, comme un souvenir se perd dans les années. il aime s'égarer dans ses propres bulles, s'y enfonce jusqu'à ce qu'elles éclatent. jusqu'à ce que le monde extérieur, cruel, les fasse éclater. sans la moindre compassion.
la porte s'ouvre.
il rouvre les yeux, et il se ferme. les pensées libres, les électrons de l'âme, ils sont glissés sous le tapis, piétinés pour paraître plus plats. il sait de qui il s'agit, il a même pas besoin de regarder – parce que tout s'accélère un peu, parce que la tension dans la pièce elle devient pesante, elle tombe sur ses épaules comme un manteau tout mouillé. mouillé de ses larmes et de sa rancune. il veut pas se retourner, se retournera pas, qu'il se jure. il veut feindre la surprise (mais il trouve pas le masque adéquat – les mots restent coincés dans sa gorge) ou la colère (trop fatigué, la colère spontanée c'est bon pour les matinées), mais la vérité vraie, c'est qu'il l'attendait. jack – le prénom, il est tranchant, incisive, avec ses consonnes explosives et son unique voyelle. jack, c'est comme le couteau dont il s'est servi pour mutiler leur histoire d'amour, pour abroger les souffrances de sentiments névralgiques. jack, ça résonne sur tous les murs de son dédale intérieur, et ça fait mal – mais ce qui fait encore plus mal, c'est que c'est pas seulement au prénom qu'il doit faire face.
jack, elle est derrière lui.
l'espace d'un instant, il regrette. ça veut pas dire grand chose, parce qu'il regrette beaucoup de choses, mais l'intention est là, tout de même. forcer la porte de l'appartement de jack, c'est moche. verser du sang de cochon sur le sofa, c'est méchant. mettre des cadavres de rats sur son lit, c'est nul. sur le moment, ça lui avait paru romanesque, presque tragique, peut-être parce que la colère lui était montée à la tête. et il s'était dit (c'est stupide, il y repense, et il voit à quel point c'est stupide) que la médée du vingt-et-unième siècle, elle tue pas ses enfants, elle nique les draps des gens. mais là, là il est pas prêt pour la confrontation. là, il est petit, et elle est grande. faut le comprendre aussi – les rumeurs, ça l'insupporte. il est presque sûr que c'est elle qui parle, qui murmure dans les conduits d'aération pour propager ses mensonges comme on souffle sur les pissenlits. pour assassiner sa réputation.
pour assassiner sa dignité.
et les gens, ils murmurent, puis ils parlent, puis ils crient. c'est déjà bien assez quand ils hurlent la vérité. mais quand les gens s'époumonent sur des mensonges,  lui, il perd pied. quel idiot. mais alea jacta est comme disait l'autre, et avant même qu'il se soit rendu compte de ce qu'il a fait, les conséquences sont à sa porte, comme des enfants accidents dont il doit s'occuper.
le sang de cochon, ça part à l'eau de javel je crois.
aucune émotion. parce qu'artyom, il navigue entre deux émotions dans la tempête ; culpabilité et fierté, comme charibe et scylla, elles sont là, imposantes, effrayantes (terrorisantes). et dans le sein de la fierté il s'apaise, il ferme les yeux, parce que c'est tellement plus facile de dire c'est de la faute de cette salope que de constater à quel point les fondations de sa position sont pourries, bouffées de termites.
on est fermé, tu devrais pas être là.
c'est un mensonge, flagrant en plus, parce que les horaires de la librairie, ils sont affichés en rouge sur le comptoir, sur la vitrine (probablement dans la mémoire de jack aussi). mais c'est juste un mensonge qui tombe comme une goutte de sirop dans un océan de sang. le sang versé par leurs fiertés, leurs amertumes, ce qu'ils sont et ce qu'ils ont été. et artyom se noie dedans, mais il se promet de pas crever avant jack.
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MessageSujet: Re: amours mutilées // jack    amours mutilées // jack  EmptyJeu 23 Aoû - 12:57

hantée. c'est qu'un mot, et pourtant tellement plus.
parce que jacqueline, elle a perdu son temps à penser que ça pourrait réellement durer. que l'amour – un mot barbare qu'elle s'est souvent empressée de scarifier pour ne surtout pas le ressentir – qui les unissait serait plus fort que les différences… et oh, peut-être – malgré le travail particulier – attendait-elle uniquement un genou posé sur l'asphalte et un romantisme exacerbé qui brillerait dans les opales d'artyom lorsqu'il lui demanderait sa main.
mais jamais elle n'avait murmuré aux commères environnantes son souhait… ou même pensé à divulguer de fausses informations pour le pousser à accélérer sa demande et à prouver son attachement. habituellement, jacqueline attrape un paquet de cartes où séjournent des informations compromettantes dénichées ça et là sur les habitants et les use jusqu'à la corde pour son intérêt personnel.
jamais elle ne se retrouve dans la situation inverse, la fierté souillée, le dégoût de ses méfaits peints en rouge sang sur le minois de ceux qu'elle apprécie. et pourtant, c'est ce qu'il s'est passé avec art. du jour au lendemain, c'est son gang qu'il a préféré, et c'est le sentiment d'avoir été humilié dans lequel il s'est noyé. jacqueline s'est retrouvée trahie et abandonnée du jour au lendemain, coupable d'un méfait jamais commis.
alors ça a débarqué d'un peu nulle part, quand jack est rentré d'une journée à vendre des bonbons au porte-à-porte, tout ce sang déversé dans son appartement. toutes ces choses écoeurantes qui ont violé son intimité et la porte close d'un endroit qui lui inspirait un chez elle si pas une maison accueillante.
y'a pas fallu réfléchir davantage. c'était lui. c'était toujours lui. la vengeance exacerbée, la haine farouche. jacqueline aurait pu se laisser aller à une indifférence totale si ce n'était pas artyom qui s'était chargé de la souiller une fois de plus… parce qu'il ne comprenait pas, ce sombre crétin, que jacqueline n'avait jamais rien voulu de plus que son amour.
alors elle le retrouve, dans cette vieille librairie qui sent le refermé. et y'a tous ses poils qui se hérissent sur sa peau de se retrouver si proche – et le palpitant qui saccade, l'œsophage qui refuse de laisser passer trop d'air pour gonfler les poumons. elle se sent faible, comme toujours, en sa présence. les sentiments d'antan viennent déchirer les organes vitaux comme autant de couteaux.
le sang de cochon, ça part à l'eau de javel je crois.
elle hausse les épaules. changer les meubles serait une meilleure idée que de s'abîmer les ongles et les mains à frotter comme une forcenée sur des objets auxquels elle n'apporte aucune valeur.
la rage est paisible. la rage est passive. pour le moment, jack analyse plus qu'elle n'assassine.
on est fermé, tu devrais pas être là.
le palpitant bat furieusement quand la rage revient, insidieuse, pernicieuse. du poison dans les veines et des rougeurs sur les joues, elle s'exclame.
- chez moi aussi c'était fermé, et t'avais rien à y foutre.
elle se place maintenant face à lui, les opales tempétueuses, les mains sur les hanches. elle a envie de le forcer à se lever pour mettre à profit les quelques cours enseignés par timofeï pour lui témoigner de toute cette amertume et cette rancœur – et cette énième trahison sur son cœur ! – qu'elle ressent encore pour lui.
- t'es vraiment qu'un gamin, artyom. et qu'un sombre con.
elle balance froidement.
- j'en reviens toujours pas que t'aies préféré tes couillus à nous… mais c'est une bonne chose ; au moins je sais maintenant que tu es dénué d'intérêt.
elle se passe une main dans les cheveux, allume délibérément une clope aromatisée au cannabis. fumer au milieu des bouquins, quelle bonne idée… une alarme incendie va sans doute crier et les arroser, mais jack s'est enfermé dans un je-m'en-foutisme absolument décadent.
le pire dans toute cette histoire, c'est qu'artyom ne lui a jamais vraiment dit ce qu'il en était. qu'il la quittait avant tout parce qu'il était outré qu'elle ait fait courir des rumeurs sur un fait qui aurait pu arriver, mais qui avait abîmé sa fierté. mais qu'en est-il de jack ? qui a dû assumer les rumeurs qui couraient sur son compte, sur son abandon de son fiancé… alors que la réalité n'était qu'un inverse absolument outrancier ? ce n'est pas jack qui a abandonné son fiancé à l'autel – ou un peu avant. c'est le fiancé qui a préféré piétiner quelques mois étirés d'un amour parfait pour une question d'égo masculin.
- recommence un coup comme ça, et c'est de tes dents dont tu devras te priver.
elle menace dans un grondement sourd. jack n'est pas la femme la plus violente qui soit, mais s'attaquer sans celle à elle n'est pas une bonne idée. si elle ne peut plus compter ni sur clyde ni sur semyon, il y a toujours l'anaconda et le cobra qui sont des alliés de choix. et jacqueline est très assidue sur ses cours d'auto-défense, aussi prendra-t-elle un malin plaisir à essayer de mettre ses idées à exécution.
au fond, artyom et jack ne sont-ils pas qu'une version low cost d'un mr. and mrs. smith ?
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