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 catharsis (nike)

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MessageSujet: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyLun 13 Nov - 5:09

C'était l'accalmie, le silence. C'était douloureux, c'était doux. Les silences de nora, savoureux comme des couteaux bien aiguisés qu'on planterait dans sa chair. Douleur coutumière qui lui laissait au moins un répit, subir sans combattre. Éphémère. Des messages comme un nouveau souffle, comme un carcan qui étouffe. Nouveau battement de cœur loupé. La colère encore, qui rythme chaque pulsation. Les doigts serrés autour du téléphone, prêt à imaginer sous cou sous ses doigts. Même sans être là, elle provoque le tumulte, elle irrite, elle fait lâcher des soupirs. Des remarques acerbes écrites maladroitement, les doigts qui ne reconnaissent sans doute plus les touches. Mots mêlés, il tente a peine de les déchiffrer, d'un froncement de sourcil qui dure une demi-seconde il s’énerve encore de ne rien comprendre, nora jamais clair, qu'elle soit ivre ou à jeun et comme toujours il tente de deviner, essaye vaguement de saisir ce que les mots ne disent pas. et comme toujours il saisit pas grand chose, ike il y va pourtant, il décrypte entre les lettres, secoués dans un shaker grisé par l'alcool, le roaring lion. Quelques rues plus loin, juste le temps de ruminer, de s'énerver, de la trouver enfantine, de se dire qu'elle lui a manquer. De le nier  soi-même en avançant encore. Le temps de s'inquiéter, rien qu'un peu, de soupirer encore et encore. Le temps d'arriver, de la chercher tout en voulant déjà s'en aller. Idée avortée par son visage au milieu du bar. Heureuse, comateuse. grimace enivrée au bout des lèvres et l'oeil vitreux qui ne semble plus rien discerner. Elle doit à peine se souvenir de l'avoir contacter, déjà elle oublie son nom au rythme des verres avalés cul sec. Jambes flageolantes qui la porte à peine. Elle tient par miracle, embrouillée, embrumée, perdue dans les effluves d'alcool trop ingurgitée. Cerveau noyé. fait demi-tour, ike, y a qu'a prendre la porte, se casser et oublier. Effacer l'image pathétique de son corps a demi-mou qui ne parvient plus à se mouvoir correctement. Oublier la tristesse de l'instant quand elle semble se divertir seule comme ces piliers de bar pathétiques qui passent les mêmes soirées monotones à boire et reboire. Juste s'en aller parce qu'après tout, tu lui dois rien. Elle n'est rien. Il a encore le goût des paroles amers de leur dernière rencontre, la rancœur pernicieuse qui l'empêche de l'aider et des boum-boum d'un myocarde qui l'empêche de partir. Une inspiration. Un soupir. Un pas, deux trois quatre jusqu'à elle, le regard déjà las d'observer sa chute. Il la voit plus, la glorieuse guerrière, y a plus qu'une fille trop petite pour une vie bien trop grande, déjà prête à crier de sa voix pâteuse avec son élocution maladroite, brouillée par l'ivresse. « tu fais pitié. » et c'est l’inquiétude. c'est l'ennui, c'est l'irritation, sa façon de faire attention. De dire je vois, j'te vois. sans jamais dire qu'on l'accepte, sans jamais montrer que c'est pour ça qu'il est là, pour elle. Non, c'est le ton sec, la remarque mesquine, j'te vois, c'est pathétique. mais il regarde pourtant, toujours. Ici, ailleurs, il observe encore, il se lasse jamais de la fixer, même quand c'est stupide, même quand l'oeil est noir, quand l'âme est fragile. Et il suffit d'un signe pour qu'il soit là encore, que les engrenages se remettent en route. jamais proche, jamais loin.  « allez bouge toi, c'est l'heure de rentrer. » du bout des doigts il repousse le verre, l'éloigne des mains trop avide de nora et glissent jusqu'à son coude avec fermeté, trop doux pourtant. Il serre assez pour pas la voir s'échapper, il connaît l'oiseau fou, l'oiseau ivre, qui appelle et qui chante et qui s'enfuit à son approche. Il la voit déjà s'enfuir, rêver de lui filer entre les doigts. Ça marche toujours comme ça.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyDim 19 Nov - 22:20

c’était eux et puis soudain, c’était plus. comme toujours non ? du venin et puis, le silence. qui dure, qui dure. et qui ne s’arrête plus. à qui la faute ? ça fait longtemps que y a plus de coupables. ike et nora, encore une fois au devant du front. armes en mains, en poches. prêts à jamais s’laisser abattre. c’est ensemble qu’ils se détruisent, ensemble qu’ils en viendront à bout. ensemble qu’ils partiront, parce que y aura qu’elle pour tirer le dernier coup, que lui pour enfoncer la dernière lame. et c’est toujours comme ça, le silence qui s’éternise. sans qu’aucun fasse le premier pas, qu’ils sont aussi cons l’un que l’autre et que jamais ils se trouveront, pas vrai ? nora la première. elle laisse les jours s’écouler, les heures s’égrainer. c’est à peine si elle se souvient du texto alcoolisé qu’elle a envoyé, une heure plus tôt. au fin fond de ce bar miteux, à enchaîner les shots et tout ce qui lui passe sous la main. l’alcool heureux. y a les sourires balancés au grand vide et les rires déchaînés sans la moindre raison. l’accalmie de l’âme, anesthésiée. ce soir, nora elle a pas mal. ce soir, nora elle est presque jolie dans ses sourires ivres, avachie sur le comptoir, à en oublier le monde. nora vaillante n’est plus, repos bien mérité. nora colère s’en est allée, pour quelques heures au moins, reviendra bien assez tôt. y a que ce sentiment bizarre qui tourne au fond de son estomac, qui la fait se sentir plus nauséeuse que la vieille vodka encore. la tristesse, qu’il paraît que ça s’appelle. et ça la prend de plein fouet, au moment le moins opportun, celui le moins attendu. parce que ça fait des années qu’elle l’a oubliée, maya. des années que la gamine ne lui a plus parlé, à maya, pour des querelles qui ont laissé s’emporter la colère. et la plus importante des querelles, celle qui l’aura tuée. celle qui fait se révolter la colère, au creux du bide de la gamine, celle qui réalise qu’elle a fait une erreur. de tous les gens qu’elle a vu partir, elle en fait désormais partie. elle aussi, a tourné le dos. elle aussi, a laissé tomber. et ça fait quoi d’elle, nora ? rien qu’une lâche. maya c’était la famille, à une autre époque et ça rend nora furieuse de ne le réaliser que maintenant. de s’en rendre compte, toujours quand c’est trop tard. de voir qu’on lui prend encore quelqu’un de force, sans qu’elle n’ait eu le temps d’arranger ses erreurs. sans avoir la possibilité de le vouloir, seulement. alors elle erre, nora. incapable de rentrer chez elle. incapable de lire l’écho de sa rage sur le visage de son jumeau. elle veut pas lui faire face nora, pas ce soir. parce qu’il est trop dévasté et qu’elle sait pas comment être là pour lui. parce que la colère de sil est certainement pire que n’importe laquelle et qu’elle reviendra nora, demain. mais ce soir, elle veut juste oublier. juste se laisser aller, au fond du vieux bar, à laisser les heures glisser sur elle. alors c’est la surprise qui la prend de court quand elle sent qu’on lui attrape le bras. ike. il est venu, et il lui faut une seconde pour comprendre pourquoi, parce qu’elle se souvient à peine des évènements de la dernière heure et que même si elle s’en souvenait, elle aurait pas pensé qu’il vienne la chercher. mais elle a changé d’avis, nora. le sourire joyeux de l’alcool s’efface quand elle pose les yeux sur lui, lui qui lui rappelle tout ce qui ne va pas dans la vie de nora, tout ce qui cloche dans son monde. lui qui la renvoie tout droit là où elle voulait justement ne pas être ce soir. le deuil. la colère. y a la mine qui se renferme, comme un film qu’on passerait au ralenti. et les yeux qui noircissent, quand elle l’entend. les insultes toujours sur le bout de la langue, toujours prêt à blesser, jamais à se réconcilier. la guerre ne sera jamais vraiment finie, pas tant qu’ils seront encore debouts. personne a demandé ton avis. et nora, elle contient sa colère à l’intérieur, ça tremble dans ses poumons, ça boue comme dans un volcan. elle le déteste tellement. plus que toutes les autres fois réunies. elle le déteste de lui rappeler ce qu’elle aimerait oublier, elle le déteste de pas comprendre, pas même essayer, de passer à côté de ce qui compte. elle le déteste de pas se rendre compte qu’elle a pas la force pour un autre round, nora, pas ce soir. que y a le poids du monde qui lui écrase les épaules et qui l’enfonce six pieds sous terre. lentement, mais sûrement. jusqu’à ce qu’elle ne se relève pas. c’est pas la guerrière à laquelle il fait face ce soir ike, c’est la version éreintée, la version affligeante d’une nora-flamboyante qu’il connaissait autrefois. non, j’ai pas encore fini. elle fronce les sourcils nora, quand elle s’entend parler. quand les mots sortent avec difficulté, pas dans le bon sens, le pâteux de la bouche agissant comme barrage. nora, elle a trop chaud de rester dans cet endroit moite, l’alcool lui monte à la tête et l’empêche de réfléchir correctement. elle rattrape le verre qu’il éloigne d’elle comme un drogué aurait besoin de sa dose, avide de quelques gouttes de plus pour lui faire tourner la tête et lui faire retrouver son sourire abruti, repousse ses mains des siennes pour l’éloigner du verre, et la laisser en paix. qu’est-ce que tu veux putain, tu pouvais pas rester chez toi ? qu’elle grogne, l’air maussade reprenant ses marques sur le visage. la situation inversée, comme si elle ne l’avait jamais appelé. comme si elle ne l’avait jamais souhaité à ses côtés, sans querelle ni déchirement. juste lui, sur la chaise à côté de la sienne, sans parler ni se toucher, juste savoir qu’il est là et qu’elle est pas toute seule, nora. mais non, ça aussi c’est trop demander. ike ne comprend pas, parce qu’il comprend jamais rien de toute façon. parce qu’elle a pas envie de lui expliquer, non plus. et elle veut plus rester là, nora, faible sous son regard dur. elle veut pas être cette fille, celle qu’il voit en ce moment, plus même un adversaire de taille. rien que nora, fatiguée. rien que nora, qui dépose les armes. elle glisse de sa chaise, pour se relever, trébuche à moitié sans même qu’il ne s’écarte. nouvelle montée de colère, la mâchoire serrée, et elle finit par s’en éloigner, non sans terminer les toutes dernières gouttes du verre qu’il lui restait. la marche du funambule jusqu’à l’extérieur, effort surhumain. t’es content ? elle aboie encore, nora, les mots emmêlés, la lassitude de l’ivresse de fin de soirée. y a l’air frais qui la gifle de plein fouet et la nausée qui la reprend de plus belle. dehors, tout est réel. impossible de faire semblant. le monde est rude, le monde est moche, encore plus maintenant qu’il compte une âme en moins, la plus joyeuse de toutes.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyMar 21 Nov - 1:40

Inspire. Expire. soupir. nora à l'ivresse enfantine, les crocs sont tombées, elle sourit quand il est pas là. Elle sourit seule dans les vapeurs d'alcool. Sourire triste mais sourire quand même. Et c'est joli, dans le fond, nora qui sourit, inattendu mais beau. Désagréable aussi, que ça n'arrive jamais quand il est là, finalement. Que ça s'efface dès que son visage entre dans son champ de vision, qu'elle se referme dès qu'il ouvre la bouche. Présence nocive qui la renvoi à ses premiers instincts. La défense. Et nora sourit plus, elle crache. Déjà, trop vite. Elle l'envoi balader d'une phrase, puis deux. Trois. Elle l'appelle et se plaint de sa présence, il vient et a envie de s'en aller. Mais ils sont là quand même, elle s'éloigne pas, il reste ici. Ca change jamais, finalement, cette façon de s'envoyer valser sans jamais se quitter. Les quelques jours de silences ont rien changé, c'est comme une habitude bien ancré en eux, une danse au pas bien orchestré, toujours la même. Valse éternelle ou on se marche sans cesse sur les pieds. « J'crois que si » et il est déjà prêt à regarder de travers le serveur qui s'approche d'un verre vide, a lancer des regards noirs en réponse à ceux de nora, vacillant. Irrité par sa voix pâteuse qui ne lui fait pas honneur. Y a pas grand chose d’impressionnant dans ses remarques acides qui butent contre ses lèvres engourdies. Le débit trop lent pour devenir uppercut et des mots mal articulés qu'on discerne parfois trop mal. Il a pas l'impression d'être face à Nora, celle qui sert les poings, qui est prête à se battre. Non, il voit plus la fille trop jeune, celle qui du haut de ses vingts ans prétend être une femme, celle qui n'a pas l'âge de boire et qui abuse en défiant les lois. Gamine maladroite, autant dans ses gestes que dans sa propre peau. Il demanderait, s'il en avait le courage, pourquoi elle fait ça, pourquoi ce soir elle a l'air si triste, pourquoi sa colère à des relents de mélancolie. Est-ce qu'ils ont déjà été doux, un jour ? Il se souvient pas, ike, de la dernière fois ou il s'est intéressé à ses sentiments sans finir en colère, ni de la dernière fois ou elle a eu besoin de quelqu'un. Peut-être que c'est même jamais arrivé, jamais quand il était là du moins. « si tu me cassais pas les couilles avec tes messages alcoolisé, je serais pas venu. » mais dans le fond c'est sûrement ce qu'elle voulait, qu'il vienne. Il sait qu'elle serait incapable de le dire alors il l'espère, besoin d'y croire pour pas se sentir con de venir la trouver. la sauver. faux héro. Plus égoïste qu'altruiste, ça l'ennui ike, de la voir comme ça. De pas avoir le monopole sur sa douleur. Il inflige si facilement les coups sans jamais accepter qu'elle en reçoive de quelqu'un d'autre. Main-mise sur sa tristesse, aussi. Il s'octroie le droit de lui faire mal, lui, pas celui qu'on lui en fasse aussi, que quelqu'un d'autre la blesse aussi. Il s'en veut jamais de la torturer pourtant. Juste lui. Personne d'autre. « j'ai jamais été plus heureux. » ton condescendant, suintant d'ironie alors qu'elle s'éloigne, le pas chancelant. Il sait pas comment elle parvient à la porte sans tomber alors que ses jambes vacillent et semblent s'entremêler, comme si elle marchait sur un fil mal tendue alors que le sol est solide. Et elle tombe, elle tombe à l'intérieur d'elle-même, si bas qu'on discerne à peine de l'extérieur celle qu'elle est d'habitude. Mais elle tombe pas vraiment, elle tient dehors, trop peu habillé pour l'air du soir et il est encore là Ike. Dehors, à attendre sans savoir quoi. Qu'elle crie, qu'elle pleure ou qu'elle s'en aille, qu'elle fasse quelque chose. qu'elle dise quelque chose pour expliquer et pour comprendre. Mais y a pas de conversation a cœur ouvert entre eux, pas s'il prend pas la peine d'ouvrir lui-même la cage thoracique pour discerner se qui se cache à l'intérieur. Tout est fait de non-communication. Alors il dit rien non plus, pendant trop longtemps, les yeux fixés sur son visage, à faire ce qu'il sait faire de mieux : essayer d'y lire les réponses sans jamais y parvenir et se contenter de croire que c'est pas si grave, que rien n'est important et que demain tout ira mieux. C'est plus facile d'éviter tout ça, cette personne qu'il reconnaît à peine, trop fragile pour être nora même si elle en porte les traits. « gerbe pas. » l'ordre lancé comme si elle pouvait vraiment y faire quelque chose, elle a l'air encore plus pâle à la lueur du soir que dans le bar, sans savoir si elle supporte mal l'alcool ou si c'est la journée qui lui a fait perdre ses couleurs. Il sait rien de nora dans le fond. Il sait tout aussi. Jamais ce qu'il faut au bon moment. Ce soir c'est pas différent, il est là sans savoir quoi faire, sans trouver quoi dire sinon les mêmes piques qu'ils savent si bien se lancer. Mais la guerre perd a saveur quand l'adversaire à déjà à l'air à terre. Et là, il a l'impression de devoir creuser rien que pour la trouver. Elle est loin, nora. Très loin de lui. Il aura beau tendre la main, il est pas certain de savoir la rattraper. peut-être même qu'il a jamais su « tu fais ta crise d'ado? » humour bancale pour combler le vide, pour faire taire le silence. Pour poser une question qu'il ose pas vraiment formuler, bien caché derrière la stupidité et la lâcheté. qu'est-ce qu'il t'arrive? et la présence, même hostile et maladroite, qui murmure je suis là.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyDim 26 Nov - 18:59

elle titube, nora. funambule. surprise encore de réunir assez de force pour se traîner sans se rétamer jusqu’à l’extérieur. l’alcool à bout de forces, la gamine papier mâché aux gestes maladroits qui se retient à n’importe quoi. poupée malléable, on en ferait presque ce qu’on veut, l’inconscience à bout de doigts, incapable de comprendre. elle est forte nora, se dit-elle. prête à s’défendre, encore. contre tout, même dans cet état pitoyable qu’elle ne remarque à peine. elle tait cette petite voix, au fond, qui souffle que ça ne lui ressemble pas. elle omet volontairement les regards, les siens, surtout, qui la rendent transparente. faible. et elle le déteste, nora, d’oser poser sur elle des yeux pareils. elle est capable de sentir qu’il ne voit plus la guerrière, juste la gamine. elle est capable de sentir, l’attrait qu’il a pour elle, se refermer un peu plus sur elle. jusqu’à devenir minime, presque inexistant. elle est capable de sentir, l’impatience et l’agacement, de ceux qui voudraient bien pouvoir se débarrasser d’elle. elle est pas la colère qui tape sur le système ce soir nora, pas l’électricité qu’on veut quand même toucher du bout des doigts. elle est juste la gosse paumée, repoussante presque dans ses gestes maladroits, elle est l’enfant capricieuse qui demande trop d’attention tout en geignant du contraire. elle grogne, encore, comme toujours. sans savoir après quoi. peut-être juste parce qu’il est là. parce que sa présence arrache ses sourires entre les hoquets et qu’elle la renvoie directement à tout ce qu’elle essaye pourtant d’éviter. ce qu’elle voulait oublier, en se perdant au fin fond de ses verres. raté. nora, il lui faut pas bien longtemps pour trouver le coupable, peu importe le chef d’accusation. nora, elle est toujours certaine qu’il porte à lui seule toutes les fautes du monde entier, y compris les siennes, celles qu’elle n’a jamais aucun mal à rejeter sur lui, parce que c’est plus simple. parce qu’il a les épaules pour porter tout ça ike, parce qu’elle a besoin de lui, avec qui partager le blâme, quelqu’un d’aussi horrible qu’elle, pour pas se sentir seule. et sans être capable de l’avouer, il est là quand même, la silhouette imposante face au corps d’enfant, le pilier solide et bancal à la fois. y a les piques qui reprennent de plus belle, même dehors, maintenant que l’air frais lui fait reprendre un air de sobriété momentané, maintenant que la colère reprend le dessus, presque comme si elle n'avait jamais vraiment disparu. ok. équilibre inégal du corps qui tente tant bien que mal de se tenir droit, quand elle sort le téléphone de l’une de ses poches. elle tangue, encore, la gamine, quand elle pianote sur les touches, à la recherche de son numéro. elle doit se concentrer plus que nécessaire, les sourcils froncés, la moue boudeuse sur le visage anesthésié sur l’écran qu’elle tourne vers lui, quand elle supprime le contact, la remarque acerbe sur le bout des lèvres assoupies, les mots à moitié mangés par le shot de trop. comme ça j’te casserai plus les couilles. et elle lui colle le téléphone contre le torse, comme s'il n'avait plus d'importance maintenant. qu'il le prenne, le jette, le brûle. elle s'en fout, nora. elle sait pas pourquoi elle sent le besoin de le piquer, nora. à force d’habitude ou bien juste par mécanisme de défense, tous boucliers levers. piquer avant de se faire piquer. lever les armes plutôt que tendre la main. ils savent pas faire autrement, ike et nora. dans toutes les situations ils sont là, à s’déchirer, à s’enfoncer. détruire pour le simple plaisir d’être les seuls à recoller les morceaux. eux et personne d’autre. combien de fois ont-ils brisé, cassé, martelé, rien que pour le plaisir malsain d’être celui qui reconstruirait ? là encore, il pique ike, attise quand il plante le fer rouge dans son dos, la remarque à peine drôle qui la fait rouler des yeux, dans le noir. ouais, ça doit être ça. quoi d’autre, hein ? nora, elle n’a le droit qu’à ça, la crise d’adolescente rageuse et capricieuse, la blague de mauvais goût qui pourrait vaguement expliquer son état. et ça l’énerve d’autant plus nora, d’avoir à expliquer. de pas être prise au sérieux, jamais avec lui, avec qui elle doit sans cesse faire ses preuves. bataille sans fin. ce soir, c’est à peine si elle lutte, le cynisme grinçant comme seule arme de défense. y a que toi qui a des problèmes, j’oubliais. nora, elle supporte pas son ton condescendant, jamais quand c’est comme ça. elle supporte pas qu’ike sache pas y faire, supporte pas non plus pas savoir lui dire. en venir à bout, pour éviter tout ce qui les sépare d’habitude. les silences, les quiproquos et les non-dits. y a la rage qui réchauffe les entrailles de la gamine et les poumons qui se soulèvent difficilement, abrutis par l’alcool. y a tout qui se mélange, là, dans sa tête, devant ses yeux. la colère perpétuelle contre lui et celle plus vieille, adoucie, qu’elle portait à la gamine il y a de ça bien longtemps. ike, maya. maya, ike. elle fait plus vraiment la différence, nora. elle est prise d’un coup de chaud soudainement, quand elle écarte lâchement les mèches de son visage, quand elle stoppe brutalement sa marche chancelante pour lui faire face. ça doit même rien te faire, alors, qu’elle se soit foutue en l’air. y a la colère tremblante, là, coincée au fond de la gorge. celle qui s’interdit de laisser s’échapper les sanglots, parce que nora campbell ne pleure jamais. c’est étrange de le dire, comme ça. à voix haute. c’est pas vraiment justifié, de le lui reprocher, à ike, parce que probablement qu’il n’a qu’un vague souvenir de la gamine, s’il l’a un jour connue. mais pour nora c’est pareil. elle n’est plus capable de faire la différence entre les deux et ça lui suffit, à l’effrontée, pour l’accuser de tous les maux, pour rejeter sa haine et sa peine. alors elle se tient là, chancelante elle aussi, le monde entier qui lui file le tournis. elle se tient là, à batailler avec elle-même, l’intérieur en champ de bataille qui sait pas comment faire, pour gérer tout ça. parce que nora elle a vu les gens partir mais jamais vraiment de cette façon, elle les a vu s’en aller toujours avec l’espoir qu’ils reviendraient. y a pas d’espoir, pour maya, parce que la gamine a merdé certainement plus que nora le comprendra jamais et ça laisse un trou quelque part, au fond d’elle, une abysse noire et terrifiante qui l’aspire sans qu’elle puisse se retenir d’y sombrer. elle est comme tous les autres, maya. ils disent tous qu’ils seront là et le jour d’après, ils sont plus là. y a les insultes qui se muent au silence et elle a le souffle lourd, nora, quand elle réalise la trahison. quand elle réalise l’abandon. elle a le menton haut nora, mais elle dupe personne, surtout pas lui. elle a le menton bien haut et le regard bien droit, sans pourtant que l’oeil vitreux ne brille de son éclat éternel, sans pourtant que les poumons ne se gonflent de fierté. elle persiste à faire croire en vain qu’elle va bien, nora, mais elle devrait bien l’savoir, nora, que même elle n’y croit pas.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyVen 1 Déc - 7:03

Corps chancelant et l'esprit tout aussi bancal, il est spectateur ike. Public ennuyé devant le spectacle de nora, à l'ivresse colérique qu'elle déverse sur lui, de ses gestes mal assurés qui tape sur le téléphone, de sa voix pâteuse qui enrage. De ses mains aux doigts qui s’empêtrent les uns dans les autres et lui colle l'objet sur le torse qu'il prend pas la peine de retenir. Ca s'écrase sur le bitume, fracas qui fend le silence, œil las posé sur elle. Tragédienne irritante. Il compte pas les secondes qui s'égrènent avant qu'enfin il attrape l'appareil échoué au sol dans un soupir aussi condescendant que ses adultes qui souffle devant les caprices de gamins. « arrête de faire l'enfant » c'est pas nora, cette fille qui s'énerve sans hurler, qui lance des regards noirs troublés par la mélancolie, aux gestes brusques vide de cette hargne qui l'habite d'habitude. Il l'entend encore crier, mais ça sonne faux, il la voit encore bouger, mais ça tangue, il scrute encore son regard noir mais l'éclat est perdu. Éclaté dans la pupille qui laisse apparaître qu'une inconstance troublante. « c'est pas ce que j'ai dit » c'est presque un grondement, elle repousse les limites de sa patience, tourne autour du pot, tacle sans jamais aborder le vrai problème. Il sent le sang qui commence a bouillir, fourmis dans les mains qui rêvent de la faire taire, dans les jambes qui se rêvent déjà loin. Des problèmes elle en a des tas nora, sûrement comme la plupart d'entre eux. Ces gamins partis de rien qui enchaînent les mauvais choix, ils ont plus souvent des ennuis que des joies. Ce soir il comprend pas ce qui la tourmente autant, ce qui cause un tel fouillis dans ses émotions, abîme sa fierté et la fait plier. Et comme un gosse, ça le ferait presque flipper ike, nora à fleur de peau, a deux doigts de sombrer sans savoir de quel côté elle tombera. Il a jamais eu à faire attention à ça, à elle. pas comme ça. Nora-tempête qui s'essouffle comme les arrives. Des pieds d'enfants dans des chaussures d'adulte alors qu'elle s'approche avec son air sombre qui ne dupe personne, les gestes maladroits qui replacent les mèches de ses cheveux et qu'elle crache l'accusation comme s'il devait comprendre. Lire entre les lignes. Il est aveugle ike, ou idiot, ils parlent pas le même langage, dialecte primaire qui ne se répondent jamais. Elle assassine du regard, il reste stupéfait. « mais de quoi tu m'parles? » il est excédé cette fois, énervé d'être la cible sans comprendre le motif. Nora qui appelle puis qui veut fuir, qui lui en veut a lui, parce qu'il est là et au monde entier, juste parce qu'il existe. Il connaît les guerres qu'ils savent si bien mener, il connaît chaque coups, chaque conséquences et ce soir il sait que c'est différent, que c'est pas contre elle qu'elle se bat mais sans savoir contre quoi. Contre qui. contre elle peut-être incapable de la pousser a s'expliquer mais pas capable non plus de la laisser passer ses nerfs sur lui. Il voudrait la secouer si fort que ses émotions se remettrait en place, comme une personne normale. Qu'elle pleure si elle a envie, qu'elle hurle si c'est vraiment ce dont elle a besoin, qu'elle se taise si elle a rien d'intéressant à dire. Mais elle a pas fini de parler nora, ignorante de ses propres sentiments elle balance maladroitement ses mots qui forment des phrases qu'il tente de décoder. ils seront là, le jour d'après ils sont plus là. Foutue en l'air. Maya, maya, maya. il a le regard fixé sur elle mais l'esprit ailleurs, il cherche dans ses souvenirs poussiéreux un indice, un sens. Il se souvient vaguement d'un nom, il discerne à peine le visage. Quelqu'un avec sil et nora, avant. Ce temps lointain ou ils étaient encore enfants, l'âme moins vieille. Il se rappelle, peut-être, une silhouette. Inconnue à l'image hologramme qui s'efface déjà de son esprit. « tu la voyais encore? » l'air un brin hagard et la voix trop basse, pas certain de comprendre. Stupide aussi, parce que c'est pas vraiment important, qu'elle l'ait vu hier ou y a dix ans, qu'elle pense souvent à elle ou non. Maladroit en tentant de briser le silence, ce mutisme assourdissant qui leur ressemble pas, tentant vainement de réagir à la douleur qui brille dans le regard de nora, pas coutumier de sa peine. Y a un élan de tristesse pour cette fille qu'il connaît à peine, pas la peine des amis endeuillés mais la mélancolie des gamins qui venaient de nul part et se retrouvaient quelque part, ceux qui ont pas eu de chance mais qui méritaient de s'en sortir. De la nostalgie pour les années ou tout était encore possible et le chagrin pour ceux qui n'auront pas réussis à sortir de la tête de l'eau. Ceux qui ont fini par se noyer dans les eaux sombres, salis par leurs idées noires. Y a les mots qui se bousculent dans sa tête, le désespoir de nora un peu trop visible, contre lequel il peut pas grand chose. Y a plus que des formules convenues, de celle qu'on sert a tout le monde, qui lui viennent en tête. « j'suis désolé. » c'est pathétique, insuffisant, c'est trop peu. Tout ce qu'il trouve a dire pourtant. Il ressent pas la même peine que nora face à cette disparition, il ressent que la sienne soudain, un peu trop virulente, de celle qu'il imaginait jamais voir dans ses yeux. Les feux de la rage éteints par les torrents de tristesse. Combien de larmes contenus avant aujourd'hui ? Qu'elle tente encore de garder, tenait de toute ses âmes les derniers barrages déjà fissurés qui l'entour. Il approche, lentement, craignant sans doute de faire fuir l'animal trop sauvage, comme s'il avait un jour su comment l'apprivoiser. Une main tendue aussi mal assurée que ses paroles qui glisse sur son bras, la tire un peu trop vers là, l'enferme dans la cage brut de ses bras. pour la rassurer, ou parce qu'il est pas prêt à la voir pleurer. sauveur ou lâche. « j'suis vraiment désolé. J'suis là. » ça sonne atrocement faux pourtant et à la fois terriblement vrai. Parfois celui qui est le plus loin mais toujours celui qui voudrait être près. Et l'étreinte un peu plus ferme, pour la convaincre elle. Ou se convaincre lui.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyDim 3 Déc - 23:26

il comprend pas. et elle s’y attendait nora. évidemment qu’il ne comprend pas. parce qu’elle est ivre et qu’il est à côté de la plaque. parce qu’ils ne se comprennent jamais, jamais vraiment.. il manque toujours quelque chose entre eux, sans pourtant savoir quoi. sans pourquoi mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas. qu’est-ce qu’ils attendent, alors ? ils essaient pourtant, d’arrêter. de s’éloigner. de laisser la haine les consumer, jusqu’à ne ressentir que le dégoût dans les entrailles quand ils se voient. et ce serait tellement plus simple, s’il n’y avait que le dégoût pour les dissuader. y a tout ce qui les persuade, aussi, tout ce qui les amène à se retrouver, quand tout le reste s’effondre. tout ce qui est plus fort qu’eux et sur ce qu’ils seront jamais capables de poser le doigt dessus. c’est à peine s’ils ont conscience de ce qu’il s’agit, les aimants attirés l’un par l’autre, comme des astres, par la force de gravité. alors ils attendent, sans trop savoir quoi. que les étoiles soient alignées, sans doute. pour qu’enfin, ils se voient. pour qu’enfin, ils se trouvent, vraiment. peut-être pour la première fois. ils ne font que se passer à côté nora et ike, trop stupides dans leur colère pour se rendre compte de quoi que ce soit. ce qu’ils ratent. ce qu’ils manquent. ce qu’ils foutent en l’air, par la seule force de leur stupidité. fierté bête qui les empêche d’avouer quoi que ce soit. et là encore, dans les plus mauvais des temps, ils se décrochent, bons qu’à se laisser tomber. elle parle, il s’énerve. ne comprend pas. tout ça, c’est dans le vent. rien. laisse tomber. exaspéré. et il lui faut si peu de temps pour se rétracter, nora. se dire que tout ça, c’est stupide. que des rares personnes qu’elle aurait pu appeler, ike se place certainement tout en bas de la liste. il ne veut pas être là et nora regrette de l’avoir appelé, lui plutôt que quelqu’un d’autre. alors qu’ils ne s’entendent jamais et que leur dernière altercation n’a pas laissé entendre qu’elle pourrait faire appel à lui, comme toujours cependant. elle est lasse, nora. exaspérée. d’elle-même et du monde, de se laisser aller si facilement, faible presque quand c’est toujours lui qu’elle finit par appeler. la boucle bouclée. jamais elle ne s’en lassera, nora, peu importe ce qu’elle aimerait croire, peu importe ce qu’elle semble penser. il y a des choses qui ne changent pas. et nora et ike, aussi bousculés par les bourrasques de vent, aussi malmenés par la violence de leurs propres sentiments, n’y échappent pas. de tout ce qui s’effondre, ike et nora ça reste en pilier, château de cartes ciblé par les canons. détruit, déjà, mais toujours là. et elle le voit, enfin. l’éclair de compréhension sur son visage, celui qui retrouve maya, du fin fond de ses souvenirs. elle tangue un peu, la gamine. elle tente de rester debout, de pas penser à son portable fracassé. de pas s’dire qu’elle pourra jamais arranger les choses, peu importe à quel point elle essaye. qu’est-ce que ça change ? elle a l’air boudeur sur le visage engourdi nora, quand elle tente de se dire que c’est pas si grave. que c’est pas sa faute, comme rien n’est jamais sa faute d’ailleurs. nora campbell est innocente. c’est comme marcher sur des oeufs. vouloir éviter ce qui ne peut pas être évité. non. et elle abdique enfin, parce que ça ne sert à rien de le cacher. parce qu’elle est fatiguée de mentir, encore et contre tout. parce que l’honnêteté aurait peut-être pu la sauver, maya. y a pas que nora qui souffre ce soir. elle a peut-être perdu une amie qui n’en était plus vraiment une mais c’est tous les gamins des rues qui pleurent ce soir. tous ceux comme elle qui savent ce que ça fait. perdre l’un des leurs. ils sont pas tous dans leur cas, à s’en sortir. certains restent derrière. d’autres s’en vont de la pire des façons. et ils ont pas le choix, eux, de dire qu’ils s’en remettront. la vie continue, pour ceux qui ont le courage de se battre. ceux qui veulent s’en sortir, coûte que coûte. alors elle montre que masque de fierté, nora, déjà étiolé par la peine, la haine et l’alcool. elle sait bien qu’elle trompe personne. mais peut-être qu’avec juste assez d’effort, ils finiront l’un comme l’autre par y croire. et c’est comme s’il pouvait voir à travers. y a le j’suis désolé qu’elle déteste plus que tout, qui fait bondir le palpitant d’une colère triste loin d’être aussi flamboyante que les précédentes. tais-toi. elle aurait voulu être plus sèche nora, le stopper dans son élan de condoléances stupides. parce qu’on fait pas d’excuses à nora campbell, elle est incapable de les assimiler, encore moins de les comprendre. jamais capable de les retourner, non plus. on ne fait pas d’excuse à nora campbell, surtout pas quand elle est comme ça, quand elle secoue la tête vivement pour cacher le menton tremblant et y a toutes les murailles qui semblent lui faire défaut une à une. effondrement en canon de toutes les défenses qu’elle avait construites, pour être certaine que rien ne l’atteigne jamais. jamais de trop près, en tout cas. c’est rien qu’un échec de plus. et elle se retient, nora. de toutes ses forces. jamais elle craquera devant lui, ni qui que ce soit d’autre. et elle trouve le temps de lutter à nouveau, quand elle le voit s’approcher, la crainte de l’animal sauvage prêt à être capturé. y a le corps qui penche doucement vers l’arrière et elle tente en vain de retrouver l’éclat de colère pour le dissuader de le faire. mais non. y a son bras qui l’attire et il lui faut pas une demi-seconde pour refermer l’étreinte avec la force de ses poings, les corps basculant sous le poids du désespoir. y a la chaleur des corps qui fait rougir ses joues et qui réchauffe ses entrailles et elle ignore ce que ça veut dire, nora, elle qui n’a jamais rien connu d’autre que les cris et la violence. y a pas de douceur dans le monde de la gamine, pas de répit. aucun temps mort accordé. et c’est étrange, elle qui pensait qu’on la fusillerait à la moindre faiblesse. non. seconde chance. c’est comme ça qu’on se sent, alors ? grisée et chevrotante. les idées à l’envers. et un terrible besoin, de tout garder auprès d’elle. c’est pas vrai. murmure étouffé dans la veste, les poings qui resserrent l’étreinte. y a pas personne qui veut de toi. quelqu’un, n’importe qui. sans dire qui pour autant. elle ou quelqu’un d’autre. peut-être moi. et ça n’a aucun sens, bien sûr. ça sort de nulle part au fond, ou peut-être l’inverse. peut-être que c’était là, depuis tout ce temps, résonnant bien trop fort avec les derniers évènements. peut-être qu’elle sait, qu’elle va toujours trop loin nora, que y a que là qu’elle brille, au-delà des barrières. là où ça fait le plus mal. avec maya, déjà. et elle veut pas revivre ça, nora. elle veut pousser, toujours en sachant que ça reviendra. toujours en sachant qu’on pardonne, d’une façon ou d’une autre. et qu’on oublie, toujours pour mieux se détruire. elle sait pas combien de temps s’écoule, nora, surmenée par ses émotions. mais y a le malaise qui se fait sentir, celui d’être à la place inhabituelle qu’on les petites amies et elle panique un peu nora, elle qui a jamais vraiment été préparée à ça. j’crois que je vais vomir. marmonné dans la veste, encore, sans savoir si l’alcool est à la source du haut le coeur ou si c’est le sarcasme habituel qui revient. pas adepte du contact. pas préparée aux embrassades non plus. l’animal sauvage qu’on n’apprivoisera jamais vraiment.
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MessageSujet: Re: catharsis (nike)   catharsis (nike) EmptyMer 13 Déc - 10:58

« tu fais chier. » reflexe puéril, fierté un peu blessé. Oser s'intéresser à elle enfin pour mieux l'entendre dire laisse tomber. des gamins sans maturité qui savent pas faire mieux que passer l'un à côté de l'autre sans jamais s'arrêter vraiment. Qui parle la même langue mais pas le même langage. Des nuances dans les intonations qui rendent agressives toutes les tentatives – vaines – de se comprendre enfin. Il voudrait que ce soit plus facile parfois, ike, la comprendre d'un regard. Il aurait pu s'il avait su que parfois nora s'effondrait. Château de carte fragile sous les assauts des vents tristes. Ça a pu arriver peut-être, mais il l'avait jamais vu. Manque d'attention ou nora trop pudique. Ca lui ferait presque peur de se rendre compte de tout ce qu'il sait pas finalement. Persuadé de connaître nora sur le bout des doigts, de pouvoir la décrire sans faire un seul faux pas. Ce soir pourtant y a rien qu'il reconnaisse chez elle, même pas sa colère. Étrangère aux larmes salées à laquelle il ne sait pas parler. Nora animal blessé, encore prête à attaquer. qu'est-ce que ça change ? Tout. Rien. Il aurait mieux comprit, peut-être, que ça lui semble si douloureux. Elle a jamais parlé de maya, jamais à lui en tout cas. Un jour elle était avec sil et nora, puis le lendemain elle avait disparu. Disparue des rues, disparus de leurs vies, même dans les conversations, il entendait plus son nom. Vieux souvenirs oubliés, effacé par le temps ou par la rancune. parce que ça aussi, il connaît bien chez nora cette tendance à en vouloir longtemps. Toujours. Il sait que la rancœur qui l'habite parfois reste imprégné au fer rouge dans ses chairs. Jusqu'à cet instant ou elle s'enivre et pleure un fantôme qu'elle avait laissé mourir bien avant sa mort. Il pourrait lui dire que c'est stupide, que sa peine il l'a comprend mais qu'elle aurait pu avoir mal différemment. Que si maya et elle s'étaient pas perdus de vue, si elle l'avait retrouvé, si elle avait su chercher, parler ou peut-être pardonner, elle sentirait pas ce gouffre dans sa poitrine, elle aurait eu mal de perdre un être cher sans avoir mal pour tout les actes manqués qu'elle pourra plus jamais vivre avec elle. Il pourrait le dire, il voudrait. Pourtant ce soir, c'est une trêve, celle que sa peine impose. Il se délecte souvent de sa peine, de sa rage, quand c'est lui qui la provoque alors pas ce soir, y a qu'un sentiment de pitié dont il peut pas lui parler, un fond de tristesse qu'il partage à la voir aussi désemparée. Et peut-être que ça a toujours été comme ça, finalement. Son âme qui fait écho à celle de nora. La rage qui répondait à la sienne, la violence qui communiquait avec la sienne. Et ce soir, sa peine qu'elle communique encore. Et cette empathie qui ne le quitte pas, comme un besoin viscéral d'être là pour elle, de la retenir de pas s'effondrer malgré toute ses fois ou il voulait la mettre a terre. encore hier alors il réprime les remarques acerbes qui lui viennent en bouche quand elle lui dit de se taire, de ce ton qui ne la convainc pas elle-même. Il approche de l'animal blessé, sans savoir s'il se fera mordre ou adorer. A serrer trop fort un corps prêt à sombrer, à aimer peut-être un peu trop d'être enfin celui qui peut la consoler. Ce serait le moment de dire tout ce qu'ils se disent jamais, des mots doux à réchauffer le cœur, de la tendresse pour calmer la tempête. Le moment pour toutes ces choses qu'ils ne savent pas se dire, pas même ce soir. Il se contente de le signer dans ce langage inventé, entre les bras qui ont entourés nora. Peut-être qu'elle s'en souviendra, peut-être que ça suffira. Que ça exprime assez bien toute la vérité qu'ils s'évertuent à nier. Le lien plus profond qui les lie, plus fort qu'ils ne sauraient l'assumer. Ce même lien qu'ils oublieront demain, pour de nouvelles guerres, l'instant fugace de tendresse oublié pour des combats amers. Pour lui aussi, il veut croire qu'il s'en souviendra dans ces moments douloureux ou il rêvera de la mettre en pièce, ou elle parviendra a arracher des bouts de son âmes déjà amochés. Que tout ça, eux, ça vaut la peine. Pour ces instants-là ou l'évidence frappe fort. ensemble, toujours. « y a des gens qui veulent de toi aussi. » il comprend pas toujours pourquoi, elle accumule les défauts nora, aussi fatigante qu'énervante, sans demi-mesure. Toujours trop. mais y a cette aura sûrement, cette façon de crée l'attachement malgré toutes ses tares, ce quelque chose qui la rend douce même avec les épines. Ce côté d'elle, impalpable mais présent, qui suffit à oublier tout ce qu'elle brise autour d'elle. Qui suffit à l'aimer, comme lui l'aime, souvent trop « moi j'veux de toi. » tout le temps, même quand j'dis l'inverse. Même quand je mens. grimace du bout des lèvres qu'elle peut pas voir, le nez contre son torse. C'est pas des mots qu'il a l'habitude de prononcé, il compte sur les évidences, sur les non-dits qu'elle est censé déchiffrer. Ces choses douces à l'oreille qu'ils ont jamais besoin d'exprimer. Ça ressemble à un je t'aime qu'il sera jamais capable de dire. Par lâcheté, il espère presque qu'elle oubliera ça demain, emporté par les effluves de sa gueule de bois. Il restera le souvenir d'une chimère, de mots qu'elle croyait avoir entendu mais qui sonne si faux à la lueur du jour, de leur normalité, qu'elle les balaiera d'un revers de main. Ou peut-être qu'il veut qu'elle s'en souvienne, qu'elle le marque a l'indélébile sur son âme pour se sentir mieux les mauvais jours. il en sait rien., il a pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, reculant d'un pas trop rapide avant même qu'elle est terminé sa phrase, les mains encore sur ses bras, mais le plus loin possible du reste de son corps. « me dégueule pas dessus ou j'te met la tete dedans. » fini la douceurs des déclarations à demi-mot, il rigole pas vraiment. Il a pas envie de terminer la soirée comme ça et il espère que son regard noir suffit à lui couper l'envie de gerber alors qu'il est encore bien trop proche d'elle. Elle et sa mine fatiguée, perdue, abattue. Et son visage à lui qui se radoucit, malgré lui. « on devrait rentrer. » on ike et nora devenu une entité. Brièvement, le temps d'être ce tandem qui ne fonctionne qu'ensemble, à l'unisson. Avant que demain les engrenages ne déraille et que le duo deviennent duel. Il lui tiendra les cheveux pour une soirée si elle en a besoin, et demain, il en fera une arme, sûrement.
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