coming back to life (teddie)

Invité

il a un trou dans l'cœur, qu'il a essayé d'combler avec de la vodka. il n'a pas dessoûlé d'la veille - ou l'avant veille ? même qu'il a dégueulé au milieu d'la rue - il n'saurait dire laquelle, fuck, mais maint'nant il s'sent juste vide. il n'sait pas ce qu'il fout là, il n'sait pas comment il a réussi à traîner sa carcasse jusqu'à son trou. l'chemin jusqu'ici est plongé dans l'néant, pourtant il n'a pas d'mal à s'imaginer titubant et s'ramassant la gueule dans les ruelles. p'tain, il n'sait même plus où il a crécher la veille. il a vendu quelques grammes à des gamins aussi paumés que lui, il sait au moins ça, parce qu'autrement, il n'aurait jamais trouvé de la thune dans la poche d'son jean troué. échoué sur la moquette autrefois beige d'sa piaule, pantin désarticulé, il a l'regard vague, l'esprit brumeux. le soleil de l'après-midi réchauffe son visage d'gosse trop vite grandit.
pourtant, il s'rappelle d'pourquoi il s'est foutu la tête à l'envers, et bordel, il aurait tellement voulu oublier. après-demain, c'est une date importante. après-demain, c'est l'anniversaire de m'man. ouais, l'foutu anniversaire d'sa mort. p'is y a ava qui a disparu, ava qu'il a cherché partout, qui n'a rien laissé sauf quelques mots, vides de sens. il ne reste plus qu'lui, abandonné. plus de avaetoz. juste lui, tout seul.
ses paupières se ferment, l'monde est avalé, il sombre dans un sommeil troublé.
c'est le ronronnement des bécanes qui l'réveille alors qu'la nuit est tombée. woaa, c'comme s'il y avait des singes jouant d'la cymbale dans son crâne. la première chose qu'il capte, c'est l'odeur. un parfum style baraque d'vieux alcoolo' imprègne ses vêtements, son corps, et ça lui rappelle d'mauvais souvenirs d'enfance, de ceux qui sont plutôt marquant. dès qu'la pièce a cessé de tourner, il s'lève. l'corps fracassé, engourdi, il se traîne jusqu'à la minuscule salle de bain. c'est avec soulagement qu'il retire ses fringues, mais c'est seulement alors qu'l'eau glisse sur sa peau qu'il s'laisse aller. des larmes brûlantes viennent noyer ses joues. des larmes qu'il a retenu depuis ce qui lui semble être toujours. l'rythme saccadé, il sanglote comme un mioche - et il a l'impression qu'il n'pourra jamais s'arrêter. il se savonne furieusement, comme pour laver les excès de la nuit, chasser la douleur.
il s'fige quand il entend du bruit dans l'appart'. c'beaucoup trop tôt pour que qui que ce soit rentre - les colocs bossent tard ce soir. il s'essuie rapidement, enfile un boxer, puis un short, tel un automate. arrivé au salon, il a cet espoir dingue d'voir les cheveux bubble gum de sa petite sœur, mais l'intrus a tout sauf l'air d'une nana. ouais, y a teddie et ses jolis yeux, là, planté devant lui. ah, c'est toi un sourire étire ses lèvres. il espère qu'il n'a pas trop l'air d'un déterré - pas plus que d'habitude quoi. il espère aussi qu'il n'a pas l'air du morveux qui vient d'chialer. p'is il n'a pas vraiment envie de parler, en plus. anyway, oz est content d'le voir, genre vraiment. tout seul, la solitude l'aurait bouffé. il a prit l'habitude de voir teddie squatter le canap quand il rentre et de leur p'tit rituel jeux vidéos-bières. pizza/fifa ? lance t-il, en cherchant un t-shirt propre dans l'bordel. surtout pour s'donner une contenance, en fait.

comme chaque soir, il vient l'heure de la décision. indécision. besoin d'un instant pour prendre toute direction. le chemin impossible qui s'enfonce vers le lointain, obscure promesse d'un soir sans rien. sans lumière et dans le doute que peut-être l'écho frappera encore et encore. toujours. plus fort. chemin ignoré que t'aimes tant délaissé, que t'aimes tant abandonné au profit de ces promesses de tranquillité. de ces promesses de grandeurs que tu ne fais que frôler. Teddie un jour il te faudra choisir. pour de vrai, pour de bon; mais encore une fois tu délaisses ça pour plus tard. remit à un lendemain qui ne viendra pas encore. tu te le jures qu'un jour... mais pas ce soir. pas maintenant, pas pour de suite. parce que t'es pied t'amènent encore plus loin, encore plus vite. fuir le néant obscure d'une vie planifié, violentée. fuir vers ce lieu d'adoration que tu t'es forgé. incrusté par hasard sur des instants volés, ils n'ont rien dit, ils ont adopté. ce quotidien que vous vous êtes forgé, des aller-retour sans promesse, des sommeils légers, des réveils animés, des pizzas qui arrivent entre tes doigts et parfois des soirées qui ne se terminent jamais vraiment. ça foutrement drôle d'vous voir de l'éxtérieur, l'air si bien, si simple, clopes au bec pour certains, bières entre les doigts pour d'autres. sereins, chacun faisant sa vie dans cet appartement juste tout bonnement pourri. vous avez l'air franchement bien, avec vos gueules si différents, entre les tatouages et la provocation qui frôle la vulgarité, entre les gueules de cons et les gueules trop sages. un beau troupeau de bras cassé, sans même le savoir. et toi tu sembles régner comme un petit être égaré, celui qui a une vie un peu trop calme pour pouvoir y entrer... et pourtant ils t'ont toujours gardé. encore et encore. alors tu demandes même plus, alors ta clef tu l'as eut, et le soir sans prévenir, te voilà voleur de canapé ou ami de soirée.
ce soir ne sera pas différent. ce soir ne verra pas cela autrement. il te suffit que de quelques instants pour grimper les étages, tourner la clés et y rentrer. jardin secret et refuge contre la vie qu'on t'a construit, contre l'image que tu t'es battit. sourire aux lèvres, airs si simpliste du gars qui n'a rien qui le chagrine. visage trop simple Teddie, visage façade et pourtant. soupire, confort, solitude et réconfort. mais c'est mal penser alors que l'un des coloc débarque sans même t'y être préparé. tu te pensais seul, tu te pensais délaissé. et pourtant il est là, l'visage un peu maussade et un air froissé. Oz et ses muscles, Oz et son sourire rassuré. t'hausses les épaules, ouais c'est toi. juste toi, seulement que l'bon vieux Teddie qui débarque comme toujours sans même s'annoncer. il est déjà habitué. tu t'mets à l'aise, tu vires ton blouson comme si tu y vivais. mais c'est un peu l'cas Teddie non ? pizza/fifa ? sourire qui se dessine sur des lèvres toujours en action, direction ton royaume imprenable canapé de soirée, canapé de nuité. tu lis dans mes pensées, j'suis partant. tu commandes. avec trop de délicatesse y'a ton corps qui rencontre le sofa avec grâce et volupté pour s'y écraser. ça va ? qu'est-ce que tu fiches ici ? t'sais Teddie, il vit ici, bien plus que toi lui. mais pourtant tu pensais être seul, tu pensais comme souvent les voir rentrer après. t'es pas tellement mécontent, plutôt le contraire, Oz il sait bien occupé tes pensées, déconner et occuper le temps entre conneries et parties.

» he had it coming / deva&mila&cash
» i want to come back with you guysssssss
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» (29/07) teddie