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 apply pressure to wounds (nikos) terminé.

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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyLun 15 Jan - 7:00

you learned to apply pressure to wounds
when you threw your lover angrily against a wall,
but you don’t know where to push down
now that your entire body feels numb.

Les filles sont parties depuis plusieurs heures. Gemma a hoché la tête, haussé les épaules, agité le poignet, sourire de madone au bord des lèvres façon allez-y, allez-y, je suis sur vos talons. Les adieux routiniers. La dernière verrouille le cadenas derrière elle. Dans la chaleur générale des au revoir - Gemma, étrangement attachée aux traditions pour quelqu'un de si drastiquement anticonformiste, insiste chaque soir pour leur psalmodier une à une les bendiciones de buenas noches en leur déposant un baiser sur le crâne - personne n'a fait attention au fait qu'elle était immobile. Pieds nus, en tailleur, au centre exact du tapis persan jeté sur le béton ciré. Personne ne s'est aperçu qu'elle ne s'en allait nulle part. Car de toutes, de loin, elle est celle qui a le moins de raisons de ne pas vouloir rentrer. Chez elle, Gem a le confort, la chaleur, le luxe, la place, la compagnie de toutes ses possessions matérielles, le silence d'un requiem entrecoupé du tintement rassurant des grigris. Pourtant, elle reste. Il va bien falloir qu'elle rentre un jour. Elle le sait. Pas encore, pas tout de suite. Cela va faire vingt-quatre heures qu'elle hante l'entrepôt. Elle ne pourra pas vivre éternellement de vin mousseux et d'oranges sanguines, tout ce qu'elle a cru bon d'acheter à la supérette 24/7 de l'autre côté de la rue sur le coup de cinq heures du mat', les épaules lourdes sous son manteau de fausse fourrure rose poudré. Pourtant, il y a tout ce dont elle a besoin, ici. L'électricité hésitante, une douche, l'eau courante, un tapis persan, du mousseux, des oranges sanguines, ponctuellement les filles, leurs voix qui résonnent contre les plafonds nus, les rugissements et les ronronnements de sa farouche meute. Les souvenirs de sa vie d'avant, aussi - le tapis décorait le bureau de maman Juana, avant qu'elle ne parte à Washington D.C. Le sofa de velours et le matelas double sur lesquels les filles s'entassent en rentrant de soirée sont ceux sur lesquels Gemma a grandi, mobilier dont elle a hérité lorsque la maison des de Salm a été vendue. Qu'elle a absolument voulu installer ici, dans une tentative désespérée d'offrir aux filles une portion de son enfance à elle, comme si un tapis et un sofa pouvaient irradier à leur tour un peu du bonheur dont ils ont été inondés. Elle pensait l'avoir fait pour elles, mais peut-être qu'en fin de compte, la manoeuvre n'avait été rien d'autre qu'égoïste. Elle voulait perpétuer son cocon. Garder les souvenirs physiques superflus pour les jours de pluie. Car en quittant l'appartement d'Adam aux aurores, drapée dans sa dignité et ses atours de la veille, lorsque le chauffeur lui a demandé "vers où, mademoiselle ?" l'entrepôt est la seule adresse qui lui a dégringolé hors des lèvres. Leur royaume désassorti, cimetière de bouteilles de picole vides où Gemma dépose les tiges des roses sombres soutirées au jardin Koch. Table basse faite de casiers de bière, où dorment la batte de Riley et la veste de Cece. Le gigantesque miroir à la feuille d'or, "emprunté" au grenier d'Edna où il a été remisé car il était fendu - reflet lucide des filles brisées, devant lequel quinze versions de Kitty appliquent leur eyeliner en même temps.

Vingt-quatre heures qu'elle l'a entrevu. Lui. À la soirée anniversaire d'une association caritative lambda où elle a accepté d'accompagner Edna. Rendu méconnaissable par l'environnement cristal. Par les fringues. Par la compagnie. Elle aurait dû s'en foutre; elle n'aurait même pas dû mettre un nom sur ce visage, deux semaines qu'il a claqué la porte, exactement seize jours qu'elle l'a chassé de son pieu, et dieu sait qu'il n'a jamais fallu à Gemma plus que quelques heures pour effacer définitivement une paire de bras de sa mémoire. Sauf que hier, elle l'a deviné de dos et l'a reconnu de profil. Rien qu'à l'angle de sa mâchoire, elle était certaine - et si les filles savaient, les filles comprendraient que Gemma n'ait pas envie de rentrer au boudoir. Là où, seize jours plus tard, elle est toujours certaine qu'il y a une indentation dans son lit qui a sa forme à lui, que ses draps, changés cinq fois dans cinq tentatives bornées d'exorciser la pièce, ont toujours son odeur, qu'elle sait que c'est impossible mais que c'est néanmoins vrai. Les filles comprendraient. Ce que les filles comprendraient sans doute moins, c'est ce que la mâchoire a suscité comme réaction en elle. Elle s'est levée, a inventé une migraine, a pris la porte puis un taxi. Jusqu'au Roaring Lion, où elle savait qu'elle tomberait sur Adam car c'était jeudi. Elle l'a trouvé au bar, juste avant la fermeture. S'est abattue sur lui comme le tonnerre. Les filles ne comprendraient pas comment elle a cru pouvoir remplacer une mâchoire par une autre, ou comment elle a pu oublier son pendentif de tourmaline derrière le bar entre une bouteille de vodka et une pile de verres à shots, distraction que Gemma serait prête à appeler un acte manqué si seulement elle avait jamais cru en Freud. Il fait nuit noire, les filles sont parties depuis plusieurs heures. Gemma est toujours assise en tailleur au milieu de la pièce, dans ses bijoux de la veille, sa sous-robe et sa fausse fourrure. La robe fourreau a été abandonnée sur le dossier du sofa, les escarpins quelque part près de l'entrée. Le rouge à lèvres 63-Nightfall de Chanel s'est dissout depuis belle lurette contre le goulot du mousseux à ses pieds. Elle lève les yeux vers le miroir et croise le regard de quinze Gemma fatiguées. Elle est des paillettes sur le marbre, elle est une bouteille de Veuve Clicquot vide dans une baignoire dorée, elle est un pendentif de tourmaline parmi les verres à shots - elle est l'écho du luxe, les lendemains mat des veilles glamour. Machinalement, elle replace une mèche rousse derrière son oreille et baisse les yeux sur l'écran de son iPhone, ouvert sur une page d'achat de billets d'avion pour Washington. Elle s'apprête à valider la transaction, a le pouce à deux millimètres de l'écran lorsqu'elle entend le fracas de tôle dehors. En une seconde, elle est sur ses pieds. La suivante, elle enfouit les doigts dans la veste de Cece. Lorsque la lourde porte coulisse, laisse apparaître un pan de nuit et une silhouette inconnue, Gemma a déjà les deux paumes enroulées autour d'une arme de poing, brandie droit en direction de l'intrus. Il fait un pas en avant, elle déglutit. Il fait un autre pas et entre dans le halo de lumière projeté par l'abat-jour déchiré. Il a cette mâchoire, et il a tout le reste. Découvrir qu'il ne s'agit de nul autre que Nikos devrait pousser Gemma à relâcher les épaules, à baisser le flingue, sauf que sous l'emprise d'un instinct de protection qui lui échappe, elle serre les doigts autour du plastique noir. "Qu'est-ce que tu fous-" la réponse lui apparaît, claire comme l'eau de roche, avant qu'elle ne finisse de poser la question et ça ne devrait pas être douloureux car putain, qu'est-ce qu'elle espérait, t'es pas le centre du monde Gemma, pas du mien en tout cas, mais elle ne s'est nourrie que d'oranges sanguines, de mousseux et de remords ces dernières vingt-quatre heures et elle fournit déjà un effort colossal pour empêcher à ses bras de trembler sans devoir en plus feindre la nonchalance. "Elle est pas ici. Dégage." Elle s'accroche à ses dernières onces d'autorité comme une noyée à la bouée de sauvetage. Car la dernière fois qu'elle lui a dit de se barrer, il l'a fait. Il a obéi. Qu'est-ce qu'il avait dit exactement ? Si j'avais voulu te faire mal Gemma, j'aurais pas procédé comme ça. Elle ignore ce qui a frappé plus fort, ce qui a entaillé plus profond, si c'est la présomption qu'il possède la capacité de lui faire mal - elle a décapité des types pour moins que ça -, le putain de point d'interrogation caché, la menace implicite qu'elle est la seule à entendre, ou la façon dont il avait glissé son prénom, Gemma jeté du coin des lèvres comme il le faisait toujours, deux syllabes familières qu'il rendait inconnues, qu'il ne prononçait jamais que comme prélude aux déversées d'acide.


Dernière édition par Gemma de Salm le Jeu 1 Fév - 6:50, édité 2 fois
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Nikos Avergopulos
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Nikos Avergopulos

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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyLun 15 Jan - 12:48

La lumière des lampadaires qui défilent, hachée, fait grâce à l'angle de sa mâchoire serrée. Regard dur, Kings of Leon qui agonise en fond sonore et le vent qui siffle. Des veines courent dans son cou, furieuses et l'écran de son iPhone reste désespérément noir comme son âme. Soit les notifications affluaient comme les gouttes de pluie actuellement sur le pare-brise de sa voiture, soit le silence digital se faisait assourdissant. Ce soir était un soir assourdissant. Injoignable, il aurait pu réciter le speech de sa messagerie vocale en tenant exactement le même ton qu'elle. Mais voilà, c’était sa voix qu’il avait besoin d’entendre. S’assurer qu’elle allait bien, qu’elle tenait le coup, qu’elle avait ré-inventé son quotidien en l’absence de son frère. Elle lui avait envoyé une pluie de messages en fin d’après-midi qu’il n’avait pas vu, trop occuper au Roaring Lion pour consulter son téléphone, lui qui ne calculait jamais le troisième bras des générations Y & Z avait regretté immédiatement son manque d’intérêt lorsqu’il avait vu les trois appels manqués et les six messages de Cece. Il avait deux heures de retard, et évidemment, elle n’avait pas répondu quand il avait rappelé. Au début, il avait décidé de ne pas s’en préoccuper, puis voyant qu’elle ne rappelait pas, l’angoisse avait commencé à le mordre aux chevilles. Cette responsabilité pesante qu’il pensait avoir vis à vis d’elle avait enfoncé la porte de ses certitudes et maintenant il était là, tas de mental fonçant dans la nuit d’encre à la recherche de celle qui passait son temps à mettre sa tolérance à l’épreuve. Tandis que ses pneus mordent l’asphalte, il énumère mentalement tous les endroits où il pourrait croiser ses yeux bleus. Il passe à l’appartement, vide, puis passe en bas de chez Kitty à la recherche d’une trace de celle qui se blottit dans ses bras depuis ses 13 ans. Il se refuse d’aller à l’entrepôt pour le moment. Il refuse d’approcher un endroit où il pourrait humer son parfum ou affronter la vue de ses jambes de trois mètres de long. L’affrontement de la chambre de velours reste ancrée dans son crâne comme une mauvaise chanson de Katy Perry. Sa colère, sa haine, son mépris. Cocktail rouge explosif qui est venu se répandre sur son âme malmenée. Il avait presque failli s’en vouloir, d’avoir succomber. D’avoir rien fait pour la repousser, ou au contraire tout pour l’attirer. Il regrettait d’avoir tout fait pour la mettre en sécurité, pour lui faire comprendre qu’avec lui c’était safe, qu’elle pouvait s’endormir à côté de lui, qu’il ne lui passerait pas les menottes. Pour qu’au final elle agisse comme si il l’avait voulu l’apprivoiser pour mieux la mettre en cage. Puis, évidemment, il a fallu qu’il la croise. Dans cette putain de soirée huppée, où les femmes se maquillaient pour cacher le temps qui passe. Elle ne l’avait pas vu, il l’avait reconnu de dos, et s’était arrangé pour partir rapidement par la suite. Evitant ainsi le regard qui aurait gâché sa soirée. Comme si la vue de sa cascade de cheveux caressant sa peau d’ivoire n’était pas un supplice en soit.

Non. Il veut pas prendre le moindre risque de la croiser mais Cece avant tout. Il est tard, peu de chance qu’elle y soit alors il prend la direction de l’entrepôt, les lampadaires se font plus rares. Les arbres immenses et menaçants semblent lui faire signe de rebrousser ce chemin, des branches violentées par le vent roulent sur le bas-côté dans le chaos de la nuit et finalement, à travers la pluie battante se dresse l’entrepôt. Il n’a jamais compris pourquoi elles avaient choisis de se retrouver dans un endroit aussi glauque et déglingué, il avait raisonné Cece un million de fois sur la dangerosité de ce repaire mais c’était comme hurler contre la pluie. Vain. Nikos éteint le moteur, tente de l’appeler une énième fois. Pas de réponse. Il jette un coup d’oeil à l’entrepôt et sort finalement de sa voiture sous la pluie battante. Puis il rerentre, récupère quelque chose dans la boite à gant. L’occasion de lui rendre ce qu’elle a semé. Il semble y avoir de la lumière, il se jure de l’engueuler comme il faut et il fait coulisser la porte. Il a à peine le temps de laisser son regard s’habituer à l’obscurité de la pièce que l’image d’un canon de flingue rivé devant lui s’imprime sur sa rétine. Il a pas le temps de lever les mains, son coeur fait un triple salto dans sa poitrine. Wow, t’es dingue ou quoi ? L’air rentre et ressort de ses poumons, l’adrénaline circule à la vitesse d’un guépard dans son corps. J’comprends que ça soit interdit aux mecs mais putain Gemma, un gun. Il est même pas étonné de les savoir équipée. Bizarrement, il ne doutait même pas de sa capacité à pouvoir le magner. Quelle charmante petite américaine. Qu’est-ce que vous mijotez dans ce putain de hangars ? Il se l’était toujours demandé mais ce soir plus que jamais.  Quel genre d'affectivité nécessitait un tel accessoire ? Nikos se doutait que les filles ne se faisaient pas des tresses en chantant du Britney Spears sur l'énorme tapis persan mais... Un gun, putain de gun. Ces tarées avaient un gun dans leur planque. J’sais que tu me détestes mais de là à me descendre. Il l’a entendu, quand elle a dit qu’elle n’était pas là. Celle qu’il cherchait. Ouais je vois ça. Elle lui ordonne de dégager mais il l'ignore, au lieu de ça il glisse sa main dans sa bomber et lui jette un pendentif. T’as oublié ça la dernière fois que t’es venue. J’suppose que Nejma ou Adam a du le déposer dans le bar après l’avoir trouvé par terre. T'as pas un truc à medire ? Il est loin de s’imaginer que la nana qui est capable de susciter une flamme au fond de son coeur noir pourrait se glisser dans les draps de quelqu’un qu’il connait. Trop loin de s’imaginer ça. Jamais. Il attend qu'elle s'explique sur le fait qu'elle se ramène au Roaring Lion après ce qu'elle a fait, la manière dont elle s'est comporté. Il s'attend naïvement à ce qu'elle formule des regrets, elle qui pointe un flingue sous son nez. Quelle ironie. N'était-ce pas leur jeu préféré ? Une putain de roulette russe.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyMer 17 Jan - 8:16

Elle n'était pas préparée hier, elle ne l'est toujours pas aujourd'hui. Seize jours et seize foutues nuits, laps de temps soit beaucoup trop long, soit clairement trop court. Elle sent l'arrivée brutale de Nikos comme un courant d'air le long de ses vertèbres, comme des aiguilles entre ses omoplates. Gemma a envie de passer une main dans sa nuque pour y chasser l'inconfort mais cela voudrait dire baisser le flingue et elle n'est pas décidée à sacrifier ce pouvoir , pas tout de suite, aussi superficiel et temporaire soit-il. Nikos est abasourdi et elle dévore la brève terreur sur ses traits. Putain Gemma, un gun. Le voila, ce prénom. Celui auquel elle ne répond pas car il est utilisé comme un reproche, limite infantilisant dans son incrédulité. L'emploi du singulier est presque mignon. Oui c'est ça, un gun. Comme si c'est tout ce qu'elles possédaient, un gun. Comme si ce n'était pas celui de Cece qu'elle braque sur lui, inconnu mais délicieusement lourd contre sa paume. Comme si le sien ne l'attendait pas chez elle, dans un tiroir de sa chambre, lascivement glissé entre deux nuisettes, le seul amant qui reste la nuit. Comme si les furies n'utilisaient que leurs mots hachoirs pour se défendre. Comme si Gemma allait inviter des inconnus chez elle sans avoir à portée de main un moyen de leur faire foutre le camp s'ils deviennent trop brutaux ou trop insistants, lorsqu'ils font taire l'humain et laissent le mâle parler. Il ignore probablement comment elle a rencontré Cece; pourquoi le saurait-il, Gemma a beau tout ignorer de la nature approximative de leurs conversations, elle est quasi certaine que c'est le genre de choses que Cece préfère taire. Il ignore comment sa petite princesse à lui est devenue sa reine à elle. Cece qui n'a jamais mis un pied au lycée, encore moins à Orange Grove, Cece qui, selon toute probabilité, n'était jamais supposée croiser le chemin de Gemma. Acte héroïque dans une ruelle sombre et après cette nuit, deux réalisations se sont imposées. Gemma s'est fait le serment de protéger sa louve, de lui rendre la pareille, un. Le flingue est devenu une évidence, deux. Flash-forward quelques années plus tard, et elles possèdent désormais une véritable collection d'objets contondants anti-monstres, outils de réassurance nocturne qui sont aux filles modernes ce qu'une veilleuse est à un gosse. Alors oui, c'est interdit aux mecs, et non, il ne saura jamais ce qu'elles font ici car il serait déjà incapable de comprendre le besoin d'un pareil sanctuaire. Réceptacle religieux de leur revanche, leur cathédrale du ressentiment grandiose. Elles bâtissent leurs vies en en ruinant d'autres, et s'il ne fait pas attention, s'il ne s'applique pas à marcher sur des oeufs, il pourrait bien finir un jour au sommet de leur liste. Le flingue dressé entre eux est une menace vide, une contenance, un pêché mignon, la seule partie d'elle à qui elle donne le droit de s'approcher de lui. Bien qu'impétueuse, elle n'est pas écervelée; Gemma lâcherait l'arme et lui enverrait son poing dans le visage longtemps avant d'appuyer sur la détente, elle a son self-control fermement en main, elle n'en doute pas une seule seconde, sauf qu'à l'instant où "j'sais que tu me détestes mais de là à me descendre" quitte les lèvres de Nikos, lèvres jusqu'auxquelles elle se donne un mal fou à empêcher son regard de basculer, elle s'agrippe au flingue avec plus de ténacité. Son esprit de contradiction a toujours été la partie la plus puissante d'elle et, l'espace d'une fraction de seconde, elle a envie de tirer. Juste pour lui donner tort. Lui apprendre une leçon, à jouer avec le feu, on se brûle. Juste pour en être débarrassée - de lui, des aiguilles dans sa nuque, de la crevasse dans son estime d'elle-même qui a ses contours à lui, du simple fait qu'elle sache le nombre exact de jours qui se sont écoulés depuis la dernière fois qu'ils ont respiré le même oxygène, sans jamais avoir eu à faire le compte. Avant que Gemma ne puisse contempler le fait qu'ils se tiennent sur un tapis, à savoir la mise en scène optimale pour pouvoir dissimuler un cadavre - confortablement installée dans la certitude que son amitié avec les filles couvre sans aucun problème le fait de disposer d'un corps et qu'elle leur renverrait l'ascenseur sans hésiter une seule seconde - il lui envoie un objet léger, métallique. Pas encore décidée à abaisser le canon du flingue de Cece, elle garde ses deux mains autour de l'arme, ne fait aucun geste pour l'attraper mais reconnaît son pendentif avant qu'il ne touche le sol. Un cadeau de sa mère, tourmaline, sa pierre de naissance, probablement sa possession la plus précieuse et, au fond, elle est forcée de reconnaître que si elle l'a oublié au bar, c'est uniquement car elle savait qu'il lui serait revenu tôt ou tard. Quelque chose à lui dire ? Elle laisse échapper un rire froid. "Vraiment ? Demander des comptes à la fille qui braque un flingue chargé sur toi ? T'es sûr que c'est la stratégie que tu veux adopter ?" Elle pourrait s'y habituer, à avoir cette force contre les doigts. Pas plus mortelle qu'elle ne l'est habituellement, le danger est simplement plus visible. Explicite. Malgré cela, son épaule se dénoue lentement, se relâche petit à petit, elle garde le gun en main mais le laisse tomber contre sa cuisse. Arque un sourcil arrogant, se régale des mots avant même de les prononcer. "T'as pas sérieusement cru que t'étais le seul... J'ai pas le droit de me distraire pendant que tu roucoules avec tes bourgeoises ?" Non, il ne lui a pas fallu longtemps pour faire le calcul. Lui, là-bas, dans ce milieu auquel il n'appartient pas, qu'il semble mépriser religieusement, vêtu d'un sourire de location, d'une posture qui n'est pas la sienne. Nikos en costard, version de lui venue d'un univers parallèle dans lequel elle ne veut jamais foutre les pieds. Ça lui est revenu au visage de plein fouet. J'fais payer pour ça. Lâché du bout des lèvres, alors qu'il enfilait ses pompes dans sa chambre. Et peut-être que Gemma, elle, elle veut le faire payer pour ça.
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyMer 17 Jan - 11:40

Le truc à dire c’était un désolée. Un désolée Nikos de t’avoir foutu à la porte comme une merde. Désolée de tout foutre en l’air tout le temps parce que j’ai la haine des pénis. Désolée de faire partie de ta galaxie et de pas être foutue de t’ouvrir mon monde. Le truc à dire c’était je suis venue jusque dans ton putain de bar et mon ego buté m’a fait faire marche-arrière. Sauf que son truc à dire fit l’effet d’un torchon imbibé d’alcool sur une plaie ouverte. Un mal nécessaire hein ? Son cerveau est à deux doigts de la saturation, quelque part entre l’instinct de survie qui le supplie de négocier avec Gemma la disparition de cette arme de son champ visuel et sa fierté qui refuse d’imprimer ce qu’elle vient de lui délivrer. Impossible. Y’a deux secondes il avait la certitude de tout avec l’espoir de rien et soudainement il avait un goût métallique dans la bouche, le gout de l’embrouille, le goût de « plus rien ne sera jamais comme avant. » C’est pas possible. C’est ce qui lui dit le petit ange adossé à sa nuque, pendant que le petit diable susurre : en même temps c’est Gemma, tu t’attendais à quoi ? Sa mâchoire se contracte, ses muscles se bandent sous sa Canada Goose et soudainement tout autour d’elle devient flou. Un putain de flou gaussien comme si son cerveau voulait qu’il identifie formellement la source du problème, qu’il oublie pas, qu’il intègre que l’irruption qui faisait rage dans sa poitrine, elle en était la seule à l’origine. Le gun pointé sur lui passait encore mais ce qu’elle venait de dire. Le bijou trouvé entre deux verres à shots. Les sourires entendus d’Adam. Tout s’éclairait, tout s’éclairait avant de devenir noir. Clap de fin. La salle se rallume. Les gens se lèvent et se dirigent docilement vers la sortie de secours. Le film de Gemma est fini alors qu’il avait l’impression de s’être à peine installé. Et là, à ce moment précis il se demande pourquoi il l’a laissé rentrer là où il n’avait jamais laissé personne passer. Là à ce moment précis, il sent que les trésors de patience qu’il a déroulé pour elle s’éclatent contre le murs de ses certitudes. Les mêmes avec lesquelles il était rentré il y a exactement quatre minutes. Il se rend même plus compte que le flingue n’est plus braqué sur lui. Dis moi que t’as pas fais ça. Il sent son coeur danser la samba dans sa poitrine, tous les signaux en alerte. Tu me ferais pas ça. Il imagine Adam, il le voit. Il le visualise dans sa tête avec son putain de sourire en coin de merde, en train d’écouter Gemma le charmer, minauder, jouer, se dérober. Reproduire ce qu’elle a fait pour l’attraper. Il imagine leurs corps s’enrouler et ce qu’il refuse de voir lui brûle quand même la routine. Parce que la vie a jamais finit de lui montrer à quel point elle peut être chienne. Adam et elle. Dans son putain de bar. Sous ses putains de yeux. Alors qu’il était sûrement en haut en train de rêver à d’autres horizons. A composer de la musique tandis que son employé la prenait peut-être contre le mur dans la réserve. Tu me ferais pas ça parce que je t’ai jamais rien fait de mal. Il pense à haute voix maintenant, il pense que c’est pas juste. Qu’il avait enfin trouvé quelque chose qui lui faisait du bien. Autre que des notes de musique sur son clavier. Qu’il a pas mérité. Que les bourgeoises sont qu’un moyen d’atteindre ses rêves tandis qu’Adam avait été un moyen de l’atteindre lui. Nikos sentit ses jambes se mettent en marche, droit sur Gemma. Comment t’as eu l’idée, hein ? C’était le second choix ? Ou peut-être même que c’était le premier. Tout son corps est en proie à la colère, ça se distingue à ses veines gonflées et immanquables dans l’éclair de la lune. Il passe son bras derrière et la saisit par la nuque, pas doucement, fermement. Sans jamais lui faire mal. Parce que lui. Il ne faisait pas de mal. Lui, il ne venait pas sur son territoire pour lui montrer qui commande. Lui ne tente pas de mettre son coeur de pierre à l’épreuve. Lui n’allume pas d’incendie là où les fleurs se meurent déjà. Il sent le poids de la crosse du flingue contre sa cuisse, mais ne songe même pas une seconde qu’elle pourrait la retourner et le dissuader de créer le contact. Pas assez rapide, et elle commence déjà à se débattre alors il l’oblige à regarder d’une vive pression sur sa nuque. Droit dans les yeux. Ambre entre ambre. Regarde moi bien Gemma, regarde moi bien. J’espère que t’a joui. J’espère que t’a joui fort et que c’était incroyable. Parce qu’à partir de maintenant, je vais t’ignorer tellement fort que tu vas douter de ta propre existence. Il lui en veut, il lui en veut tellement fort que pendant un instant il sent qu’il va vriller. Il la sent monter, sournoise et vindicative. Comme une hyène qu’on a laissé trop longtemps en cage. La raison pour laquelle il évite les émotions fortes, se réduit lui-même à la condition d’automate pour éviter de commettre l’irréparable. La crise. La crise qu’il l’a mené en GAV plus d’une fois, la crise qui lui avait valu sa réputation au lycée lorsqu’il avait foutu un mec qui l’avait emmerdé dans le coma. La crise qui fait que son père ne s’amuse plus à hausser le ton si souvent. Sauf que voilà, elle est là, aussi fragile qu’un verre de Crystal. Et qu’il pourrait la serrer comme un cobra autour de son cou et la faire taire à tout jamais, cette putain de souffrance qui l’étreignait comme des vagues s’échouant aux pieds d’un phare dans la nuit noire. Déchainée. Irréductible.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyVen 19 Jan - 10:40

Gemma qui lit dans tout - les astres, les paumes, les cartes, jusqu'aux foutues démarches - se plaît à croire qu'elle lit la race humaine avec une facilité franchement frustrante, mais lui là, cette plaie qu'elle empêche de cicatriser, il lui est trop souvent flou. Hermétique. Elle n'a jamais su dire si Nikos est impassible ou apathique. S'il ne montre jamais rien ou s'il n'a simplement rien à montrer. Amas rocheux de forme humaine, dont le coeur bat sous le coup de l'effort et rien d'autre. Et c'est moche, dans le fond, qu'observer le tourment se répandre sur ses traits comme un incendie criminel soit si jouissif, mais elle a depuis longtemps arrêté de masquer son goût pour les flammes. C'est l'assurance qu'elle espérait, aussi basse soit-elle : la certitude que malgré le silence radio, malgré la porte claquée et les invectives, elle parvient toujours à lui rentrer sous la peau. Elle s'y est creusé un sillon. Il peut se barrer. Quitter la ville, prendre sa caisse, ses lèvres et sa fierté, disparaître avec. Il ne lui enlèvera jamais ça. La vision de sa mâchoire contractée, tellement affilée que Gemma pourrait y affûter ses griffes, la tension qu'elle voit grésiller le long de son cou, qui bourdonne sous ses tempes. Elle est amatrice d'art et, encadré par la lumière orangée du luminaire faiblard et le bleu de la nuit pluvieuse qui s'infiltre à travers la porte restée entrouverte, il est un putain de Caravage. Peut-être qu'elle devrait garder ses traits neutres, peut-être qu'elle ne devrait pas ajouter délectation à son expression déjà narquoise, mais elle est bien trop occupée à se gaver du spectacle pour se la jouer de marbre. Il est incrédule dans un premier temps, et ça la prendrait presque de court. Parce qu'il est loin d'être con, Nikos, mais il se trompe sur toute la ligne. Si, elle lui ferait ça, bien sûr que si, plutôt deux fois qu'une, elle l'a fait et continuerait allègrement à le faire, enfonçant le poignard à répétition jusqu'à toucher un organe vital. Elle est désespérée de récupérer sa domination. Elle est prête à tout pour retrouver son ascendant, sa précieuse indocilité. Elle est souveraine, elle a tous les droits et il serait bon qu'il s'en rappelle. S'il pense vraiment qu'il ne lui a rien fait de mal, il est plus naïf qu'elle ne l'aurait soupçonné. Elle a même pas besoin d'y réfléchir une seule seconde pour savoir qu'elle préfère de loin un mec qui laisse des marques sur la surface de sa peau à un type qui laisse ses empreintes en dessous. Qui lui souffle dans la nuque, y glisse des épines même quand il est à l'autre bout de la ville. Même quand il est à l'autre bout de la pièce. Il a même pas idée du mal qu'il a fait. Tant mieux. Il a jamais intérêt à savoir. Un foutu secret, un de plus, qu'elle emportera dans la tombe. C'est risible, à quel point elle est devenue faible, car même maintenant, même après lui avoir glissé avoir fait un tour dans les bras d'Adam, elle ne supporte pas la distance. Elle le veut plus près d'elle ou à l'autre bout du pays. Comme invoqué, il se met en branle. Fonce droit sur elle, et y a un truc qui se brise. Dans la pièce, dans l'angoissant calme, en lui, entre eux. Elle l'entend s'écraser au sol et l'espace d'une seconde, elle met le moment sur pause, se demande à contre-temps ce qu'il entend par "tu me ferais pas ça", ce qu'est le "ça" signifie entre ses lèvres à lui; ça ne peut résolument pas être coucher avec un autre, car il n'a pas pu croire une seconde qu'elle lui serait fidèle, il est pas si candide, elle se répète qu'il savait exactement dans quoi il s'embarquait à la seconde où ses doigts ont trouvé la hanche de Gemma pour la première fois, elle se demande si le réel affront c'est qu'elle ait osé toucher à un de ses employés, ou si c'est le fait d'être venue chasser sur son territoire à lui, à son insu. Elle cligne des yeux et il est sur elle, contre elle, derrière elle, tout devient Nikos et le reste chute. Instinctivement, elle lutte, tente de glisser hors de son emprise mais il resserre l'étau, l'oblige à basculer la tête jusqu'à planter ses yeux dans les siens. La paume de Nikos enroulée dans ses cheveux est fiévreuse, mais c'est aux mots qu'elle se brûle. Connard connard connard. S'il croit qu'il peut l'intimider avec la force, il va devoir reconsidérer. La pression qu'il exerce contre sa nuque, c'est rien qu'une autre danse, différente de celle dont ils ont l'habitude ensemble. Tout aussi provocatrice, à peine moins voluptueuse. Ouais, elle est amatrice d'art. Elle aime le Caravage. Et là, tout de suite, là, toujours, elle est Judith. Elle décapite, minutieuse, concentrée. S'assure que son couteau se fraie un chemin dans les os. Gemma esquisse un sourire insolent et, bonne petite fille obéissante, laisse ses yeux courir le long du visage de Nikos. "Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Nikos ? Tu veux quoi comme mensonge ce soir ?" Fausse ingénue, yeux de biche et bouche en coeur. Son poignet, épinglé entre eux deux, pivote doucement. Quelques centimètres à peine. Juste assez pour lui enfoncer le canon du flingue dans la cuisse, menace silencieuse. "Vas-y, dis-moi. Tu veux entendre que je suis désolée ? Que je m'excuse d'avoir brisé les promesses qu'on ne s'est ja-mais faites ? Que je t'appartiens ? Que ça ne se reproduira plus ? Que j'ai pas arrêté de penser à toi tout le temps que j'étais avec lui ?" Elle plisse les lèvres, retient un rire espiègle, angélique dans son hostilité. "Remarque, ça c'est qu'à moitié faux." S'il espère que sa fureur lui fasse peur, il se plante royalement. Elle l'engloutit, la dévore; sans se l'avouer, elle préfère tout à l'indifférence. Elle approche son visage de quelque centimètres, frôle de sa joue celle de Nikos tandis que l'arme s'enfonce un peu plus dans son jean et, dans le creux de l'oreille, souffle "tu veux peut-être que je m'agenouille, aussi ?" Franchement, elle le tuerait. Orienterait sa main et presserait la détente. Juste pour lui faire payer de l'avoir habituée à ça. Aux terminaisons nerveuses qui craquèlent, à l'électricité dans sa nuque, bien plus dévastatrice que l'orage qui gronde de l'autre côté des murs.
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptySam 20 Jan - 13:52

Son aventure avec Gemma était semblable à un accident de voiture. Impossible de détourner le regard quand on passe devant, on sait que ce qu'on va voir est sans aucun doute très moche, sanglant, peut-être traumatisant. On sait que rien de bon ne se trouve sous la bâche argentée et pourtant on ne peut s'empêcher de regarder les uniformes s'affairer. On se demande comment c'est arrivé, on culpabilise de regarder mais c'est plus fort que soi. On regarde. On imagine. On espère que l'issue sera favorable. C'était le pari fou qu'avait fait Nikos. Et il avait loupé le putain de crash test. Comme une merde. Il s'était demandé si c'était une bonne idée, la première fois qu'elle avait fait glissé sa robe en velours sur ses hanches. Il avait un soupçon de doute. Pendant un millième de seconde, il s'était demandé si cette peau diaphane méritait de serrer la main du diable avant de tout oublier dans ses bras. Hypnotisé, il n'avait pas voulu voir l'évidence. Tout était censé resté simple comme une journée d'été : quelques instants ensemble, le retour à leurs vies respectives. Jamais de débordements. Jamais de textos, jamais d'attention particulière. Un désintérêt poli pour tout ce qui attrait à autre chose que sa mâchoire carrée ou sa taille menue dans le fond de son lit, réchauffant ses draps froids. Juste le strict minimum. Celui de la chair, de la luxure. De sa bouche entre-ouverte au moment du climax, et de sa mâchoire serrée quand il sent qu'elle vient enfin. Tout le reste mis de côté, il ne restait que son parfum sur son oreiller et un fermoir de boucle d'oreille sur sa moquette. Maintenant qu'il sent le gun contre sa cuisse, il se demande comment il a fait pour être aussi con. Comment il avait pu croire que les choses seraient simples avec une déesse des enfers dans son genre. Jamais il n'aurait soupçonne qu'elle tenterait de lui infliger le mal là où il n'existait que pour satisfaire son plaisir. Il se demande quand est-ce que ça a foiré, à quel moment elle a décidé de vriller et de tout foutre en l'air par pure misandrie. Est-ce que c'est quelque chose qu'il a dit, qu'il a fait. Ou est-ce que c'était destiné à arriver peu importe ce qu'il aurait fait. Elle le provoque, et il sent la haine l'étreindre. Ses mots agissent comme du verre pilé enfoncé dans sa gorge. Il ne sent même plus sa main qui enroule l'arrière de sa nuque. Son regard ambré dans le sien, la lune qui éclaire dramatiquement son visage. Elle s'approche de lui pour susurrer dans son oreille, la bouche qui dégouline de son venin de veuve noire et il songe instant à la projeter au sol pour qu'elle s'éloigne de lui, de son âme qu'elle saccage à grand coup de griffe. Il se pensait fucked up, il avait trouvé aussi amoché qu'elle. Il a même pas les mots pour décrire son dégoût envers elle. Il sait à quoi elle joue, il sait qu'elle attend qu'il craque. Qu'il lui donne une excellente raison de le détester à tout jamais. Un geste de trop, mais Nikos ne lui donnera pas. Bien que l'idée que Adam ait parcouru ce corps et ce visage le plonge dans les abysses d'un besoin de vengeance viscéral. Bien que son audace, son insolence, lui donne un millier de raisons de recourir à la violence pour soulager la pression qui l'enlise, le cloue au sol. Donne moi la haine, je t'en ferais de l'amour. C'était ça, sa philosophie. C'était pour ça qu'il faisait de la musique. Pour transformer toute la toxicité du spectre des sentiments de l'Humain. Alors il réponds à Gemma par le silence, même si ça lui coûte, laisse sa main glisser doucement, au ralenti, de sa nuque à sa colonne vertébrale, sensiblement alors qu'elle est encore perchée à son oreille pour jouer à qui a la plus grosse. Il descend sa main là où ses hanches se meurent et s'arrête avant la naissance de ses fesses. Audacieux mais pas suicidaire. C'est à son tour de susurrer alors qu'il la tient fermement contre lui, l'obligeant à coller son corps contre le sien et par la même occasion à enfoncer le flingue dans sa cuisse. Il sait qu'il suffit d'un geste de folie de sa part pour lui faire regretter d'avoir coulisser cette porte mais s'il devait mourir aux pieds de la météorite qui avait baisé ses certitudes une par une alors pourquoi pas ? Je sais ce que tu veux. Tu veux que je te déteste, tu veux que je te fasse mal. Tu veux une bonne raison de m'oublier, de me gicler de ta vie parce que je me suis insinué sous ta peau comme tu t'es insinué sous la mienne. Il laisse ses mots s'infiltrer dans esprit tordu. Imaginer le bordel que ça fout dedans le soulage un instant des couteaux tranchants qu'elle vient de lui envoyer avec véhémence. Ça lui fait du bien de se dire qu'elle pourrait flancher, comme lui il y a quelques secondes. Quand un flash de Gemma en train de jouir dans les bras de son barman l'avait étreint, avec la répartie acide de la sorcière en guise de bande originale. Il glisse son autre main dans ses cheveux, comme s'il cherchait à la réconforter de sa folie douce. Il la rencontre à mi-chemin, il lui avoue qu'elle n'a pas besoin d'avoir peur puisqu'ils sont tous les deux au même endroit au même moment. Mais vas-y descend moi. Si l'idée de ressentir quelque chose pour quelqu'un, autre que de la haine, du dégoût ou du mépris t'est si insupportable, appuie sur la gâchette. T'attends quoi ? J'ai toujours été fasciné par le concept de la roulette russe. Il sourit maintenant, il sourit car il se sent mieux. Parce qu'il a rien à perdre à quitter cette terre, cet endroit miteux. Ici, il était certain que personne ne l'attendait quelque part. Contrairement à là-haut. Là où où les étoiles se frôlent. Mais pour le moment il est là, bien là. Il sent que c'est ce genre de moment. Où chaque millième de seconde est décisif. Ou tout peut changer. Pour toujours. À jamais.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyDim 21 Jan - 6:58

Elle ne sait pas ce qu'elle espère. Quelle réaction elle souhaite. Quelle issue elle préfère, les crocs, le flingue ou la porte. Elle n'en a pas la moindre fichue idée - tout ce qu'elle sait, c'est qu'ils sont sur le précipice de quelque chose, et elle l'espère violente, la chute. Elle la veut cathartique, tranchée et toute-puissante. Une solution, n'importe laquelle pour la sortir de ces foutues limbes dans lesquelles Nikos la maintient. Car oui, Adam c'était un test, clairement. Même si son esprit ne s'était pas résolu à regarder la vérité en face, son corps a agi seul, laissant le pendentif derrière comme une traînée de poudre qui finirait par mener Nikos droit sur elle. Elle voulait qu'il sache. Elle a laissé rouler les sous-entendus sur le tapis en scrutant le visage de Nikos, prophétisant la foudre. Il la lui a tendue, l'a abattue sur elle en traversant la pièce, lui donnant exactement ce qu'elle attendait. C'était un test, et Gemma n'a aucune idée de s'il l'a réussi haut la main ou s'il a échoué misérablement. Alors bien sûr qu'elle s'accroche au flingue comme si c'était une bonbonne d'oxygène, car c'est tout ce qui lui reste de stable. Le dernier symbole de ses remparts, l'extension dangereuse de ses doigts tremblants. Lentement, la main de Nikos relâche la pression qu'elle exerce sur sa nuque, s'abaisse, et elle est certaine qu'il rend les armes. Qu'il abandonne. Ce seront les derniers mots qu'ils échangeront jamais et la prochaine fois qu'elle le croise, une cravate nouée autour du cou et une quinqua autour du bras, elle ne détalera pas comme un animal de proie. Elle éteindra le brasier derrière son nombril d'une grande lampée d'eau glacée, reposera son verre d'un claquement sec sur le plateau du serveur, à qui elle accordera autant d'attention qu'à Nikos, ou qu'à la rampe ouvragée de l'escalier néo-classique à sa droite. Rien de plus que du mobilier, esthétiquement plaisant mais inanimé. La masse informe de ce sur quoi ses yeux ne s'arrêteront pas lorsqu'ils balaient la pièce. Elle a enfin obtenu ce qu'elle espérait - ou le diamétral opposé. Sauf que sa main, au lieu de s'éloigner, glisse le long de ses fringues, se pose au creux de ses reins. Il la presse contre lui et elle perd pied. Littéralement. Le bras de Nikos autour de sa taille est le seul support qui la fait tenir debout. Et putain, vraiment, elle fait de son mieux pour ne pas y voir l'image de quoi que ce soit, elle ferme les yeux une longue seconde, ne voit que du rouge sous ses paupières closes. A parts égales vin, oranges et rage chauffée à blanc, elle chancèle, vacille, gronde. Scorpion ascendant cocktail molotov, s'il la laisse percuter le sol, elle explose. Elle ne sait pas ce qu'elle espère. D'habitude certaine de tout, bloc humain sans concession, avec lui, elle ne sait plus ce qu'elle veut. Naturellement, renforçant nonchalamment tous les préjugés qu'elle entretient sur les hommes, il le lui dit. Les phalanges fatiguées de Gemma, tressaillant autour de la crosse du gun de Cece, se referment sèchement. Elle serait incapable de pointer du doigt ce qui la met le plus en rage; qu'il ose lui dire ce qu'elle veut, qu'il ait raison, ou l'implication terrifiante de la réciproque, "parce que je me suis insinué sous ta peau comme tu t'es insinué sous la mienne". Ce qu'elle veut, la seule chose qu'elle soit absolument certaine de vouloir, c'est qu'il la ferme. Instinct de protection, sa paume libre remonte jusqu'au torse de Nikos, prête à le repousser, à la mettre à l'abri là où il ne peut pas l'atteindre, mais il a déjà une main dans ses cheveux et ça la paralyse. Il lui susurre de tirer, il sourit, et ce putain de sourire lui est tellement étranger que ça la prend par surprise. Elle connaît son indifférence, son regard noir ou carnassier, amusé ou trouble, mais elle connaît pas son sourire, ou du moins pas ce sourire-là. Aussitôt, elle a froid. "Me tente pas. T'as même pas idée de ce dont je suis capable." Parce qu'il bluffe, ça peut être que ça, sa déclaration d'abandon. Il croit qu'elle fanfaronne, qu'elle joue aux gangsters alors qu'elle n'est rien d'autre qu'une gamine qui grelotte entre ses bras. De loin, alors que sous-entendre qu'elle ressent quelque chose pour lui est du pur blasphème et passable de peine de mort dans son empire du dédain absolu, c'est ça qui la fait le plus enrager. La condescendance qu'elle croit lire dans chaque mot. S'il savait. Elle n'a encore jamais enfoncé du plomb dans un type, mais elle a fait pire. Plus délicat, plus mélomane. Elle préfère les assassinats symboliques, ruiner une vie sans laisser aucune trace sanglante derrière, histoire de ne pas risquer de tacher une coûteuse paire de pompes. Et si elle entrouvre les doigts, laisse chuter le flingue millimètre par millimètre au creux de sa main jusqu'à ce qu'il s'écrase à leurs pieds, c'est pas parce qu'elle a pas le cran nécéssaire pour appuyer sur la gâchette. C'est parce qu'elle a bien trop peur de l'avoir. Nue de toute menace visible, tout ce qu'il lui reste sont ses mots et alors qu'elle s'apprête à laver l'affront, à retrousser les lèvres et lâcher, reptilienne, "bien sûr que j'ai des sentiments pour toi, ils s'appellent les endorphines" ses poings en décident autrement. Vont se nouer dans le col de la veste de Nikos et poussent, l'obligeant à reculer la nuque jusqu'à ce qu'elle puisse balayer son visage des yeux, jusqu'à ce qu'elle puisse formuler une seule pensée cohérente. En théorie. "Depuis quand t'en as quelque chose à foutre des mecs avec qui je couche ?" C'était pas prévu, cette question. Encore moins l'intonation basse, entre accusation et terreur. Ça ne respecte pas le script établi, c'est contraire au protocole, mais puisqu'il a tout foutu en l'air avec son sourire, ses mains, la douce fermeté là où elle attendait l'éruption volcanique, elle n'a plus rien à perdre. Elle compte laisser ses doigts courir partout jusqu'à trouver une faille. Jusqu'à y enfoncer la main, le bras, disparaître toute entière à l'intérieur. Parce qu'entre eux, y a jamais eu aucune fichue promesse, même tacite, si ce n'est celle de s'oublier dès qu'ils posent le pied à terre. Elle a jamais failli à ça, n'a jamais émis le moindre jugement ou sentiment de possession alors que, putain, lorsqu'elle l'a vu il y a à peine plus de vingt-quatre heures, il avait une pétasse haineuse de l'âge de sa mère pendue à son cou.
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyMar 23 Jan - 14:10

Est-ce qu'il s'était déjà imaginé la mort ? Sans nul doute. Lorsque sa mère avait du se résigner à rejoindre les étoiles, Nikos n'avait eu de cesse que de s'imaginer pour quel endroit sa mère avait abandonné leur appartement miteux et leur vie merdique. Peut-être que finalement, le paradis n'était qu'un lieu où on revivait en boucle la vie qu'on aurait aimé avoir. Elle qui ne s'était jamais faite à l'Amérique, qui avait toujours regretté sa terre natale aux pierres blanches et la nature régnante en maître. Bizarrement, Nikos avait pensé que tout devait être mieux que la vie qu'ils menaient. Même la mort. Alors le gun qui était en train de s'enfoncer de sa cuisse était une promesse tentante. Caresser l'idée d'arrêter de lutter dans ce monde de tarés pouvait paraitre terriblement cliché mais c'était surtout un doux réconfort. Imaginer que tout pouvait s'arrêter. Que le cliquetis métallique à l'intérieur de son crâne puisse s'arrêter était une formidable idée. Il se demande où est-ce qu'elle décidera de cacher son corps, si même elle aura la force de le pousser pour le cacher sous le canapé, sous le tapis, derrière les murs. Il se demande si Cece aura la force de la protéger. Il se demande ce qu'elle dira aux flics quand ils viendront l'interroger. Parce que contrairement à ce qu'il laisse paraitre, Nikos sait Gemma tout-à-fait capable de mettre fin à ses jours, là sur ce tapis persan au clair de la lune blafarde. Après tout, de quoi n'était-elle pas capable ? Son coeur semblait noir et froid comme un jour d'hiver. L'idée d'être tombée sur plus fort que lui l'effleure un instant avant de le quitter à nouveau. Ce n'était pas un combat. Il ne voulait pas se battre contre elle. Au contraire. Il voulait apprendre à la contourner, à la renverser, à la déséquilibrer. Pour mieux la rattraper. Je te crois capable de tout. souffle t-il, toujours avec ce sourire presque malsain sur ses lèvres. Il commence à comprendre la logique. Sa logique. Il commence à comprendre que pour réussir à l'atteindre, il faut accepter de s'approcher. Au plus près, le plus près possible. Il marche sur des oeufs, il attend. En suspens, qu'elle lui dicte la suite des événements. Elle a son destin entre ses mains. Fragile. Inéluctable. Finalement il sent la crosse du flingue dévaler le long de sa jambe. Il est hors d'atteinte. C'est du moins ce qu'il croit lorsqu'elle répond à sa provocation par une autre. C'est un collé-serré dangereux. Le tango de la dernière chance, celui après lequel il faut compter les morts. Inévitable. Gemma. Ce type bosse pour moi. Il ne comprend toujours pas ce qu'elle n'a pas compris. Je me fous que te tapes d'autres mecs, mais pas des mecs dont je connais le visage. Et la voix. Et le rire. Pas... Pas des gens que je peux m'imaginer avec toi. S'il te plait. Il sait qu'elle se servira de son ton presque suppliant pour lui faire remarquer à quel point il se montre faible mais il s'en fout. Il se fout de ce qu'elle laisse sortir de sa bouche car il sait qu'au fond tout s'imprime, tout s'ancre en elle et le remord lui soulève peut-être un peu le coeur. L'idée qu'un autre l'est étreint comme il est en train de le faire, lui fait brusquement lâcher prise. Le contact se perd dans un mélange de panique et de frustration. il a besoin de s'éloigner pour que son cerveau puisse recommencer à marcher. Le temps, comme s'il venait de s'arrêter, se remet à défiler de nouveau à toute vitesse. Le genre de moment où on sent que tout pourrait changer, qu'il suffit d'un mot, d'une parole. Il contourne l'évidence. Il se retourne, dos à elle il se passe les mains sur le visage. Il se demande ce qu'il fout là, peut-être qu'il devrait partir. Elle le déteste. Pourquoi rester ? Avant de réaliser qu'il n'a jamais eu envie de partir. Ni de la voir partir. C'était pourtant le destin qui leur était réservé non ? Quoi d'autres comme issue ? Elle venait de faire preuve de pragmatisme. Un pragmatisme implacable qui lui faisait douter de tout.  Alors c'était la dernière fois ? Il se retourne à présent, la distance entre eux est redevenue raisonnable. Elle lui parait minuscule soudainement, beaucoup plus frêle que d'habitude. Il n'arrive pas à sonder son regard, impossible d'imaginer ce quelle ressent. Ses yeux sont un océan noir. Dans ta chambre, dans tes draps en satin. C'était la dernière fois ? Il veut être sûr. Il veut l'entendre en toutes lettres. Il veut être sûr de pouvoir mettre en marche le processus d'oubli de son visage, de sa bouche, de son corps, de son parfum, de sa façon de prononcer son nom et son regard de biche la première fois qu'ils s'étaient déshabillés lentement face à l'autre. Il veut être sûr qu'il n'y aura pas de marche-arrière. Car il ne supporterait pas son retour.
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyMer 24 Jan - 3:53

Parce qu'elle n'est plus certaine de rien, Gemma ne sait pas ce qu'elle attendait comme réponse à sa question impulsive, interrogation boulet de canon qu'elle regrette à la seconde où elle lui tombe hors des lèvres. Elle ignore quelle réponse elle espérait, mais ce n'est certainement pas celle là. Pas celle que Nikos lui donne, qui débute sur un revers de main qui la blesse et continue sur une caresse qui l'irrite. Qui finit par un s'il te plait, un mot qu'elle connait à peine, qui remonte à loin, qui ne percute plus sa langue depuis longtemps. Qui, venant du baryton de Nikos, lui est totalement inconnu. Elle l'aime pas, cette réponse, elle la garde complètement dans le noir, parce que qu'est-ce que ça change, merde, qu'il les connaisse ou pas, cette série d'hommes interchangeables. Elle la comprend pas, cette possessivité sélective. Elle n'a aucun sens. Elle devrait rire à gorge déployée, Gem, attraper cette faiblesse au vol et l'emprisonner entre ses doigts, prête à la modeler pour lui faire dire ce qu'elle souhaite. Elle devrait se moquer ouvertement de son s'il te plait - quelle putain de naïveté, comme si elle était le genre à être convaincue par la politesse, comme si elle préférait la courtoisie à la violence - elle devrait répondre à sa supplication à lui par son cynisme à elle. Lever les yeux au ciel, la voix suintant le sarcasme, "très bien, si c'est demandé gentiment". Elle devrait, ce serait de loin la réaction la plus caractéristique, la plus digne, la seule qui ne lui laissera pas un odieux goût d'humiliation au réveil, sauf qu'avant d'avoir réussi à conjurer la moindre once de mépris, son corps la trahit. Elle bascule le menton très doucement, le redescend avec la même précaution. Elle hoche la tête. Comme si le s'il te plait s'était fait tellement rare dans sa vie qu'il avait revêtu des airs d'incantation mystique. Une formule mystérieuse, disparue, absolue, dont elle doutait de l'existence réelle jusqu'à ce qu'il l'invoque. Tellement élusive qu'elle est contrainte de lui obéir. Son signe de tête est flou, faible, à peine perceptible mais il signifie oui. Il signifie je comprends, il signifie tout ce que tu veux. "Ça vaut aussi pour la petite brune ou c'est un truc purement masculin ? Parce qu'elle me plaît bien." C'est dit avec un air faussement ingénu, le sarcasme en filigrane, mais il n'est certainement pas dupe à ce point. C'est destiné à alléger la reddition, à s'ébouriffer les plumes pour prétendre avoir du poids. C'est fait pour amortir la chute de ce qui suit. "Ok. Plus d'Adam. À une condition." Gemma de Salm ou la défaite honorable; si elle se rend, elle emporte une part de victoire avec elle. "Ta bourgeoise de hier, Honeycutt. Je veux plus que tu la voies." Elle n'y met pas les formes, pas de s'il te plait qui tienne, c'est une exigence et elle est claire dans ses ellipses. S'il refuse, qu'il en soit ainsi. Libre à lui, 'free country' et tout cette idéologie infecte, mais elle mettra les voiles, traversera la nuit noire en ligne droite et ne s'arrêtera qu'une fois dans les bras de son barman. Parce qu'elle s'en fout, dans le fond, de ses bourgeoises, de ses à-côté. Il y a droit. Mais le jour de ses treize ans, Gemma, elle effaçait ses premières traces de mascara de ses joues froides, chassée de cette prétentieuse villa dans laquelle elle avait jamais voulu foutre les pieds, celle avec un paon doré sur le heurtoir, les larmes de Gemma sur le tapis crème et 'Honeycutt-Perry' sur la sonnette. Cette connasse ne mérite pas Nikos et c'est aussi simple que ça. Et putain, probablement que Gemma non plus. "Alors c'était la dernière fois ?" Elle chancèle, fait trois pas en arrière jusqu'à ce que son dos rencontre le mur en béton. Il l'a lâchée et malgré la fatigue, malgré l'alcool et l'heure, c'est pas normal que tenir debout lui demande tant d'efforts, requière une concentration monstrueuse. Il lui tourne le dos, a mis quelques pas entre eux, et pourtant c'est ces mots là qui creusent un fossé. Elle a froid, elle a la gorge sèche, et instinct de protection tout aussi physique que mental, elle ferme les bras autour de son manteau. Rapproche le tissu de sa peau, le referme obstinément autour d'elle dans une tentative ridicule de garder tout à distance, le froid, la nuit, lui et le souvenir toujours bourdonnant de ses bras autour d'elle. Le feulement claque comme un coup de fouet, l'accusation assourdissante qui s'échappe d'une voix faible. "C'est toi qui t'es barré." S'il veut qu'elle le congédie, réponde par l'affirmative et lui ordonne, roc dans sa détermination, de prendre la porte, il faudra repasser. Alors ouais, avant qu'il claque la porte de sa chambre et la laisse seule avec cette fichue bouteille de Jack, sous le coup de la peur, elle lui avait dit de s'en aller - mais depuis quand il faisait ce qu'elle dit ? "Si tu veux plus me voir, sois un putain d'homme et dis-le-moi toi-même. Je ferai pas ton job à ta place, Nikos." Prénom soufflé comme un plaisir coupable. Comme si c'était la dernière fois qu'il lui roulait sur la langue. Il veut s'en aller. Soit. Elle le retient pas, la porte est derrière lui. Mais s'il veut qu'elle le chasse, devienne dragon et crache le feu pendant qu'il se tire au volant de cette caisse dont l'habitacle est tellement bourré de leurs souvenirs à deux que dès qu'il ouvre la portière, certains s'écrasent sur le bitume, hors de question. Tout ça pour qu'elle continue à être la fautive, entièrement responsable de chaque seconde dysfonctionnelle de leur aventure brumeuse, la psycho à qui il a su échapper à temps. Plutôt crever que lui donner cette satisfaction.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: apply pressure to wounds (nikos) terminé.   apply pressure to wounds (nikos) terminé. EmptyMer 24 Jan - 7:14

Interdiction d'interdire. C'était leurs maitres mots, avant qu'elle ne l'attire dans les abysses de l'addiction à sa peau. Avant qu'elle ne vienne rythme ses nuits même celles où il aurait préféré rester seul. Nikos se sent à l'étroit à présent, il étouffe, il cherche une bouffée d'air frais. Un point de repère dans le noir d'ancre dans lequel il avance avec un mélange malsain d'hésitation et de résignation. Quelque chose qui lui permettrait de se raccrocher alors que Gemma le pousse sur le pont, la mer déchainée à leurs pieds, prête à l'engloutir, l'entrainer. Pour le recracher inanimé sur les berges. Nikos refuse. Nikos lutte dans cette version glauque revisitée de Titanic. Ce soir, il n'est pas le maitre du monde. Il n'est même pas le maitre de lui-même. Quand elle sous-entendu son attirance pour Nejma, il ne relève pas, car ça serait lui insuffler de la force et c'est absolument tout ce qu'il ne veut pas. Il ne relève pas non plus sa condition. Elle n'est pas en position de négocier, elle n'est pas en position d'espérer de lui un certain comportement quand elle s'amusait à le pousser sur les braises brûlantes. Elle ne mérite pas. Il a besoin de s'écarter d'elle pour reprendre ses esprits, pour reprendre pieds. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle desserre la laisse, au contraire, elle le ramène à lui de force. Il sent la colère monter en lui à nouveau alors qu'elle ose lui dire que c'est lui qui s'est barré, que si il ne veut plus la voir il suffit d'assumer. Son regard ne laisse aucun doute sur le spectre de sentiment qu'il lui porte. On dirait qu'elle fait exprès. Ils ait. Qu'elle fait exprès de l'emmener au bout de lui-même, comme pour se prouver quelque chose. Il sent qu'il flirte avec la limite du supportable malgré toute la bonne volonté dont il a fait preuve jusque là. C'est peut-être ici que sa volonté flanche, qu'il rend les armes. Il pensait avoir esquiver les balles jusqu'ici mais c'est finalement l'inverse qui se produit. Le retour de flamme est violent, inattendu et il en reste les bras ballants. Tu fais exprès de pas comprendre c'est ça ? Il sent ses veines se gonfler, il sent qu'il va lui donner ce qu'elle veut et il en est déçu d'avance. Il aurait aimé être plus fort, il aurait aimé avoir assez de poids pour réussir à la faire changer d'avis, la faire réaliser que tout ce qu'elle faisait était de l'auto-sabotage, qu'elle pouvait être plus sage que ça et que le livre ne méritait pas d'être refermé maintenant. Elle voulait le faire partir alors qu'il n'était même pas revenue la chercher, signe évident qu'elle ne voulait plus de lui dans sa vie. L'arroseur arrosé. Un simplet jouet dont elle s'était lassée. Et alors qu'il sait qu'il n'a rien à rajouter, Nikos rajoute. T'es une putain de voie sans issue Gemma, y'a rien à retirer de toi. On avait un truc cool, simple. Quelque chose qui nous faisait du bien et il a fallu que tu viennes tout gâcher avec tes conneries. Tout ça parce que t'as paniqué, t'as paniqué parce que pour la première fois de ta vie un hétéro cis ne te donnait pas envie de gerber et de courir te réfugier derrière tous tes principes féministes. Ta misandrie n'a d'égal que ton besoin de tout foutre en l'air. T'assumes pas ce que tu ressens, ça te fait chier d'en redemander encore. Et comme tu préfères crever plutôt que d'admettre un truc que je t'ai jamais demandé de dire à haute-voix... Tu te rends compte à quel point la situation est ridicule ? T'es allé jusqu'à baiser avec un de mes serveurs pour te prouver que tu t'en foutais de moi. Tout ce que t'as fais jusqu'ici prouve que t'étais déjà foutue. T'as pas aimé apprécier dormir dans mes bras, t'as pas aimé que je prenne soin de toi, que je rabatte la couverture sur toi quand t'as froid et que je rapplique au moindre. Il se retourne à nouveau, passe sa main sur son visage. Il sait qu'il doit prendre la décision lui-même. C'est une impasse, il n'y a rien à faire, rien à rajouter. Il aurait beau utiliser toutes les techniques, la vérité, le mensonge, la manipulation, la psychologie inversée. Y'avait rien à faire, rien à sauver. Il ferait mieux de rentrer chez lui, d'oublier. De faire ce qu'il a à faire et de mettre tout ça derrière lui. Tu sais quoi Gemma ? Va te faire foutre. T'as raison, je vais prendre la décision moi-même. Je veux plus jamais te voir. T'avises même pas de remettre un pied ou Roaring Lion ou j'te ferais sortir par Adam. Puisque visiblement t'aimes son contact. La boule dans sa gorge, il aimerait pouvoir lui cracher au visage. Gemma a éveillé en lui une flamme qui ne s'éteindra pas de si tôt. Celle qui brûle leurs souvenirs et le monde qu'ils avaient créé.
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