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 Faded every night ft Nax

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MessageSujet: Re: Faded every night ft Nax   Faded every night ft Nax - Page 2 EmptySam 3 Fév - 6:40

We're so late nights, red eyes, amnesia, on ice.

Nejma & Jax

Il en était certain que ça lui plairait, poupée trop curieuse qui fonce tête baissé dans le jeu qu’il vient de lui proposer. Il sourit Jax, curieux de savoir combien de verre elle descendra car elle a l’air un peu trop sûr d’elle et de ses capacités la princesse Tâhir, trop certaine de pouvoir assouvir son cerveau en manque d’information sur son plus vieil ami. Fougueuse Nejma qui attrape le premier verre, la rétine rivé vers lui en jurant qu’il le regrettera le petit … Absallah. Et ça provoque un truc à l’intérieur d’entendre ça, il reste statique le garçon à l’entente de ce nom qu’il n’a plus entendu depuis des lustres. Le nom de famille qu’il n’a plus eu le droit d’utiliser dès qu’il a posé un pied sur le sol de sa nouvelle famille, le nom qui lui collera pourtant toujours à la peau. Car Il est né Absallah, son père est un Absallah et il crèvera avec du sang de cette sous-race dans les veines, personne ne peut changer la génétique, personne ne peut lui enlever ses racines, pas même lui.

Il ne devrait pas être étonné d’entendre son réel nom de famille et vue de l’extérieur, il n’a pas l’air bien choqué le Saoudien. C’est à l’intérieur que ça bouillonne, c’est au creux du ventre que ce forme cette boule de nerf, de haine en pensant à ce nom qui lui rappel sans grand étonnement son abandon, ce que ça implique d’appartenir à ce clan. Mais il reste statique Jax, garde son éternel sourire en coin sur les lèvres et regarde la poupée trempée son doigt dans le sel puis venir le lécher et ainsi commencer la partie. Le premier verre rapidement sifflé, c’est simple. Pas de quoi l’acclamer, il roule des yeux devant son petit air trop satisfait et il attend la question, s’en pose lui-même mille et une dans la tête histoire de pouvoir préparer ses propres réponses à celles qui lui semble évidente, qu’elle posera très certainement. Et ça arrive bien vite avec Nejma l’enquêtrice, comme si cette liste de question elle y avait déjà réfléchit depuis des siècles. Les lèvres qui s’ouvrent et le moment fatidique qui arrive, la question simple, la réponse pourtant évidente. Il est presque étonné qu’elle demande ça … C’est pourtant pas difficile d’accéder à cette réponse, c’est d’ordre publique. Il en vient même à se demander si elle n’est pas en train de tester sa sincérité.

« T’as jamais entendu à Riyad que mon père est en prison jusqu’à la fin de ses jours ? Il est incarcéré depuis que je suis parti pour à peu près toutes les peines possibles qui puissent exister, baron de drogue, mafia, tuerie… Enfin, t’as compris. Il a pris tarif, c’est ma mère qui a décidé de m’éloigner de tout ça, surement qu’elle savait que si j’restais jusqu’au procès j’aurais été placé sous surveillance, dans une autre famille en Arabie Saoudite ou alors pire, j’aurais dû reprendre de force à un moment, ou un autre les affaires familiale si mon père l’aurait souhaité. Schéma classique. »

L’émotion pas une seule seconde présente dans sa voix, il parle de sa propre vie comme si il était un élément extérieur Jax. Comme si cette histoire, il en avait entendu parler dans les journaux, vue dans un film à la télévision. Il est habitué à cette question le grand garçon, trop habitué à ce récit qu’il a déjà dû expliquer un paquet de fois à ses cousins et cousines pendant l’enfance. Alors avec elle, c’est pareil c’est pas plus compliqué d’en parler. C’est juste le début de l’histoire, la partie la moins compliqué. Il replace juste les faits dans l’ordre chronologique. Quelqu’un qui dénonce son père, sa mère qui le met à l’abri chez les Tâhir quelques temps, le petit qui s’envole vers l’Amérique et en suite, le père qui finit entre les barreaux. Il reste de marbre, pas de pétage de plomb en vue, le basané qui ne scille pas, ne montre pas un brin de faiblesse jusqu’à qu’il finisse sa phrase. Nejma qui n’a pas de temps à perdre, Nejma qui elle, à peine a-t-elle obtenue sa réponse enchaîne déjà son deuxième shot de téquila, les gestes fait à l’identique que pour le premier, du sel léché du bout du doigt, à la tranche de citron sucé.

Et elle pose une nouvelle question, un brin plus virulente. Y’a peut-être un relent de rancœur dans la voix de la curieuse. Surement qu’elle croit qu’il était de mèche avec sa mère pendant tout ce temps, peut-être même que c’est lui qui aurait pris la décision à tout juste huit ans. Et il rit dans son for intérieur, rit car si Jamal aurait pu décider à ce moment-là de ce qui était bon ou mauvais pour lui, il serait resté à Riyad, avec sa mère et les Tâhir il n’aurait certainement pas prit un foutu avion en direction d’un pays, un continent qu’il ne connaissait pas, vécu avec eux durant des années avec en tête l’espoir d’un jour revoir ses terres.

« J’ai pas choisi de partir, on m’a juste dit que j’allais quelques temps chez un oncle et qu’on viendrait me chercher quand il serait temps. J’avais que huit ans Nejma oublie pas, si j’avais su j’serai surement resté avec plaisir chez tes parents ou encore plus simple, avec ma mère. Mais non, on m’a emmené à Wyoming chez un oncle, une famille entière que j’avais jamais vue de ma vie. J’ai pas eu mon mot à dire dans cette histoire. »

Trop de blabla, ça commence à éveiller tout doucement la colère. La poigne qui se resserre contre son verre de bière, le liquide jaune, mousseux qu’il se met à fixer en se répétant qu’il doit se calmer. Elle ne pose pas les questions pour lui faire son procès Nejma, elle sait tout simplement pas l’histoire. Elle s’interroge, se demande combien et comment il est impliqué là-dedans. Sauf qu’il ne l’est pas, n’a jamais voulu de tout ça. Il a subit, p’tit garçon qui n’avait même pas encore dix ans trimballé d’un bout à l’autre du globe. Et il a besoin d’alcool Jax, ou peut-être c’est Jamal qui en a besoin, le besoin d’être saoulé pour ne pas réapparaitre. Jamal le coté trop faible, Jamal l’enfant abandonné qui n’a jamais réussi à s’y faire. Il le noie, le cache derrière une épaisse couche de rage et d’arrogance qu’il aura finie par appeler Jax. Il essaie de le faire disparaitre à coup de grande gorgée de la boisson qu’il est en train de descendre. Et elle suit la cadence bébé Tâhir, les doigts qui s’agrippent au troisième verre et qu’elle siffle dans la même cadence que ses deux précurseurs.

La question inattendue, il s’imaginait pas qu’elle se mettrait au cœur de l’interrogatoire et cette fois, y’a pas de réponse évidente, il s’était pas préparé à celle-là. Cette fois, il prend son temps. La langue qui passe lentement sur la lèvre inférieure, le cerveau en ébullition. La vérité qui brule déjà la langue, Jamal qui veut parler mais Jax qui le retient. Un combat de titan qui se joue dans sa tête. Ca le rend fou, ça le rend dingue. Sa grande main qui vient se perdre à l’arrière de sa nuque, caresse ses cheveux courts d’un air soucieux de devoir dévoiler ce qu’il a dans le ventre. Il s’est foutu dans une jolie merde Jax, la sincérité qu’il a promise et qui pourtant a du mal à sortir maintenant qu’il est au pied du mur. Y’a pourtant rien de grave à ce qu’il va dire, y’a pas de faiblesse mais lui le perçois comme tel. Foutu cœur de pierre qu’il s’est forgé en s’imaginant que ça le rendrait plus fort.

« Bah oui j’ai pensé à toi p’tite étoile, t’étais ma famille. C’est peut-être ça le problème, j’ai tellement cru que vous étiez ma famille que j’ai trop espéré vous revoir sans que ça arrive. »

Rire nerveux qui sort d’entre les lippes, l’envie de s’arrêter sur ça mais elle en attend plus, ne se contentera pas de cette maigre réponse. Ça se voit dans son regard, elle espère plus, et il détourne les yeux Jamal, le regard qui glisse le long de la foule, sur le décor. Tout plutôt que Nejma et ses questions à la con.

« J’ai pas tiré un trait sur toi ni sur rien, j’pensais juste plus jamais te revoir puisque jamais j’y retournerai à Riyad. Alors petit à petit on s’y fait, on y pense moins … Mais on oublie pas. »

Il n’a jamais cessé de penser à tous ceux qu’il n’a plus eus l’occasion de revoir, mais n’a jamais eu le courage de les recontacter non plus. Peut-être avec un peu de courage et d’audace il aurait pu arranger, se lier de nouveaux à ceux qui l’ont surement oublié depuis l’temps. Mais il ne l’a jamais fait, a préféré s’imaginer oublié, car c’est plus simple d’haïr les gens, d’avoir une dent contre eux que souffrir à plusieurs, de devoir toujours réexpliquer sa vie entière, les comment, les pourquoi on en arrive à de telle situation.

« J’aurais préféré oublier mais ça marche pas comme ça j’suppose. »

Il aurait préféré oublier sa mère, et encore plus son père. Il aurait adoré être amnésique pour ne jamais subir la douleur et la colère d’avoir perdu ce qui lui été de plus cher, les Tâhir et Nejma son amie. Et il secoue légèrement la tête, le geste si infime que la poupée en face de lui n’a rien du voir, toute façon surement qu’elle ne verrait rien vue l’état dans lequel elle commence à être, la sobriété qui commence à lui échapper, ses yeux qui commencent à fatiguer. Et il sourit Jax, satisfait.

« Tu sais quand même que t’as posé plus de question que ce que t’as bu … ? C’est bon t’abandonnes les deux derniers verres du coup ? Tu vas pas te mettre une mine pour si peu quand même … Puis tu crois pas que j’vais te porter sur mon dos pour le retour hein ? »

L’incitation à l’abandon, le basané qui commence à être éreinté de toutes ces questions, qui préférait qu’elle abandonne, mais cette fois, il emploie la tactique sage, le grand sourire amiable. Prêt à tout pour qu’elle cède.

« Tu veux plus voir le Casino ? »

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MessageSujet: Re: Faded every night ft Nax   Faded every night ft Nax - Page 2 EmptyDim 4 Fév - 17:54

guess i always push my luck when i'm with you

Nejma & Jax

Première question, première réponse. La jeune femme qui entend s’échapper de ses lèvres une histoire qu’elle a déjà entendue, depuis peu, mais tout de même. D’aucuns considèreraient qu’il s’agit là d’une question perdue, une question gâchée, envolée au vent, mais pas elle. Pas Nejma. Nejma c’était important pour elle d’entendre sa version des faits, le récit de sa bouche à lui, pas de ses parents à elle, pas de ses parents à lui. Elle elle voulait juste voir si y avait une part de vérité dissimulée, des détails qu’on lui aurait cachés mais il prétend que non, aussi elle le croit. Car ce soir il a fait serment d’honnêteté.

Un second verre de sifflé et la question allant avec. Une question qu’elle pose pas pour elle mais pour la gamine de sept ans, l’enfant qui s’est vu arracher son meilleur ami, ce frère qui ne partageait avec elle qu’un attachement fort et une enfance commune, et c’était déjà beaucoup. Cette gamine qui a passé des heures entières à pleurer dans sa chambre, parce qu’elle était trop jeune pour connaître une telle perte, qu’il y a des peines d’amitié qui font plus mal que des peines de cœur, cette gamine à laquelle on a trop longtemps promis qu’un jour ils se reverraient, jusqu’à ce qu’elle comprenne que ce n’était là qu’un tissu de mensonges. Cette enfant, elle a toujours voulu des réponses. Elle les mérite, ces réponses. Aussi c’est avec attention qu’elle écoute ce qu’il a à dire sur le sujet, le cœur qui se serre en apprenant que lui aussi, petit, il nourrissait ses propres espoirs dans son coin. Le cœur qui se serre d’imaginer son ami d’enfance, perdu sur ce grand continent inconnu, au milieu d’une foule d’étrangers, le môme qui attendait patiemment que l’on vienne le chercher, en vain. Car personne n’est venu le chercher, y a finalement eu qu’elle pour se soucier de lui, au bout de seize ans. Et cette idée qui tiraille un peu dans l’organe vital, cette idée qui importe plus, finalement, que de savoir si oui ou non il savait, si sa mère l’avait prévenu, à l’époque. Alors elle hoche la tête, et vide d’une traite le troisième shot.

Nouvelle question, nouveau terrain sur lequel elle s’engage, sur lequel elle l’entraîne même avec elle, le prend par la main pour l’attirer sur des terres minées. Car elle franchit un cap Nejma, délaisse les demandes purement théoriques, purement informatives pour plutôt s’intéresser aux sentiments, à eux, finalement. Et c’est un petit sourire touché qui se dessine sur ses lèvres à l’entente de ses premiers mots, un sourire qui se fige, agonise à peine amorcé lorsqu’arrive la suite.

- C’est arrivé… Pas tout d’suite, mais j’suis là maintenant.

Les palabres prononcés à mi-voix et sa main qui irait se refermer sur celle de Jamal s’il était un autre, si c’était pas lui, le jeune homme à l’air soudainement irrité, non, davantage blessé qu’irrité, si elle craignait pas de le voir se dérober sous ses doigts. Elle est même pas sûre qu’il l’ait entendu, les mots formulés plus pour elle que pour lui comme pour se dédouaner, effacer le passé et la douleur engendrée, la poupée qui se sent peut-être un peu coupable de n’avoir jugé bon de partir à sa recherche qu’une fois Isaac évaporé dans la nature. Et déjà il embraye, parce que Nejma elle demeure insatisfaite de sa réponse, de cet embryon de réponse qui évite tout de même à moitié sa question, elle est pas pleinement satisfaite et ça doit se lire dans son regard, ces billes chocolat qui ne le quittent plus, ce regard qui commence à se faire trouble du fait de l’alcool ingurgité. Alors il reprend, et elle elle écoute, sagement, prêtant une grande attention au moindre de ses mots, les mots qui font pas plaisir à entendre, la gamine attristée d’apprendre qu’il aurait mieux aimé oublier tout ça. Tu m’étonnes, qu’elle pense, elle sait pas trop quoi répondre à ça, un « je suis désolée » qui semblerait bien maladroit, n’effacerait en rien ces dernières années – la majeure partie de sa vie à lui, finalement – et l’envie de déjà enchaîner sur le quatrième verre, l’alcool comme bouée à laquelle se cramponner lorsqu’elle se trouve ainsi démunie.

Et pourtant elle boit pas. Elle boit plus, pas déjà, la raison qui tient en un mot, un nom : Jax. Jax qui reprend déjà la parole comme si de rien n’était, la remarque qui fait ricaner la jeune femme, l’audace qui l’amuse avant que ses traits délicats ne se plissent en une moue indignée, l’alcool qui commence à faire son petit effet, exacerber sa tendance au rire et sa théâtralité.

- Déjà c’est même pas vrai, c’tait juste des questions groupées ! Puis c’est pas « peu » pour moi, c’est important d’apprendre à connaître mon meilleur copain de tous les temps.

Sur ces mots, elle battrait presque des cils, la joue qu’elle vient abandonner au creux de sa main avant d’ajouter :

- Puis pour qui tu m’prends, comme si j’allais abandonner si facilement… C’est bien mal me connaître, mon vieux !

Les prunelles qui viennent se lever vers le plafond, faussement outrée, le rituel qu’elle répète déjà avant de lever un nouveau shot dans sa direction, trinquant contre un verre imaginaire.

- Santé !

Une seconde et le contenant qui revient taper contre le bois de la table, la gamine qui lèche machinalement ses lèvres alcoolisées, ajoute, pour gagner du temps :

- Pis au pire j’roulerais pour rentrer, t’inquiètes, j’sais que c’est pas avec tes p’tits bras que tu vas réussir à m’soulever…

Et elle se penche sur la table pour venir tâter son biceps le plus naturellement du monde, petite Nejma plus tactile que jamais lorsque le degré d’alcool monte en flèche, petite Nejma qui a bien du toupet que d’oser critiquer ainsi le physique du Saoudien lorsqu’il y a pire, bien pire dans les rues de Crescent Heights. Mais elle se rend pas compte, pas trop en tout cas, à moitié seulement, agite lentement son index fin sous son nez percé.

- Et tu crois j’suis qui pour me laisser avoir comme ça par tes combines ? J’suis pas débile encore, le Casino on aura tout le temps d’le voir une fois que j’serais venue à bout de ces deux p’tits-là…

L’index qui vient alors désigner les shots restants, l’index qui revient se lever l’instant d’après, la demoiselle qui ajoute, trop sérieusement pour les circonstances :

- Mais avant j’ai une question !

Le doigt qui vient pensivement se nicher entre ses lippes, petite brune qui s’efforce de réfléchir à la meilleure question à poser. Et enfin l’illumination divine, la lumière qui se fait dans un cortex qui commence à se faire un peu trop embrouillé.

- Y a deux minutes tu disais qu’t’aurais préféré oublier… Alors j’me demande, si c’était à refaire, tu changerais quoi de ta vie ? De ton passé, tout ça tout ça…

Bon, c’était peut-être pas la question la plus inspirée tout compte fait, l’interrogation qui semble plutôt tout droit sortie de Teen Vogue spécial été, avec psychotests à la clé. Mais sur le coup ça lui semble être la meilleure question du monde à Nejma, et c’est avec le plus grand intérêt du monde, une forme de relative excitation qu’elle attend sa réponse, jouant machinalement avec l’une de ses trop longues mèches sombres pour combler l’attente.

Réponse donnée et un nouveau verre avalé, les doses d’alcool qui commencent à s’accumuler et n’arrangent en rien son état. Mais c’est pour le mieux. C’est pour le mieux pour elle, de son point de vue, car l’alcool ça la détend, lui change les idées, garde son esprit bien loin des démons qui se dissimulent, de coutume, à tous les coins de rue. Ça lui fait oublier, aussi, oublier les douleurs et les difficultés à respirer, lui donne l’illusion que son état est parfaitement normal, qu’il est naturel pour l’Homme de s’essouffler à la moindre occasion, s’étouffer à la plus petite quinte de toux. Et les pupilles soudainement braquées sur l’homme qui partage sa soirée, le sourire qui s’étire en coin car ça y est, elle tient sa nouvelle question, les questions de moins en moins cohérentes, de moins en moins pertinentes à chaque shot ingurgité, nul doute qu’une Nejma sobre n’aurait jamais fait de tels choix, aurait usé de ces chances uniques d’honnêteté avec une plus grande prudence. Il est malin, Jax, finalement. Malin d’avoir mis sa sincérité au prix de l’alcool, il devait bien se douter qu’elle perdrait le fil avant d’avoir vidé l’intégralité des verres.

- T’as pensé quoi quand tu m’as vue à ta porte ? Genre, j’veux savoir c’que t’as pensé e-xac-te-ment. Parce que moi j’sais parfaitement c’que j’ai pensé mais j’sais pas pour toi donc c’est pas juste, t’vois ?

Et elle le fixe avec un petit air fier, curieux, les cils papillonnants et la bouche en cœur, se positionnant au cœur du débat, comme si les questions les plus importantes au sujet de son ami la concernaient elle aussi. Si seulement. Petite poupée alcoolisée qui écoute le basané avec une attention toute particulière, jouant distraitement avec une tranche d’agrume, le jus sucré venant souiller ses longs doigts. Mais elle n’en a cure, n’y prête pas le moindre intérêt, pas lorsque Jamal répond à ses questions de la plus haute importance. Et l’ultime verre dont elle s’empare, le regard qu’elle lui lance, lourd de promesses, l’air de dire « prépares-toi, cette question c’est la dernière et j’compte pas t’épargner ». Puis l’air de dire, aussi, que « tu vois, j’t’avais dit que j’en viendrais à bout de ces shots ». Le verre froid à la rencontre de ses lèvres, l’alcool dans la trachée, ça la fait un peu tousser à la longue mais elle se reprend rapidement, l’air de rien, demande enfin :

- Tu comptes te teindre en vert un jour ? Genre buisson, herbe des champs, ce serait trooop joli… Tu trouves paaas ?

Y a la voix qui transpire combien son sang est chargé et la gamine qui se penche de nouveau sur la table, s’avance vers lui pour lui tripoter les cheveux en riant un peu, les doigts rendus collants par le citron qui se perdent dans les mèches sombres.
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MessageSujet: Re: Faded every night ft Nax   Faded every night ft Nax - Page 2 EmptyMar 6 Fév - 12:26

We're so late nights, red eyes, amnesia, on ice.

Nejma & Jax

Elle est là, c’est c’qu’elle dit la gamine face à lui, celle qui le maintenait la tête hors de l’eau à l’enfance. Elle est là Nejma, mais il bien trop tard pour que les dommages ne soit pas causé. Il s’est déjà noyé Jamal, depuis un bout de temps il a perdu pied. Y’a plus rien à faire pour lui, il a coulé pour ressortir différent, plus grand, plus fort parait pour ne plus jamais souffrir mais il se risquera pas à le dire qu’il a mal vécu son enfance, qu’il avait besoin de son soutien pour s’dire que les choses allait pas si mal que ça, qu’elles allaient même plutôt bien. Elle serait arrivé quelques années plus tôt, avant qu’il ne décide de partir de chez son oncle et peut-être que tout aurait pu être différent. Peut-être ouais, mais on saura jamais, car ce n’est pas arrivé.

Jax qui sourit, plus par gentillesse que par envie. Il pourrait lui dire qu’elle a fait le déplacement pour rien, qu’elle ne trouvera jamais ce qu’elle était venu chercher à la base mais il le fait pas. Car il est pas si méchant que ça Jax, n’a pas envie de tuer trop rapidement ce sourire sincère qui habite son doux visage. Les mots qu’elle veut rassurant mais qui ne servent pas. Il a plus besoin de tout ça Jax, il attend plus rien, ni d’elle ni de plus personne. La main qu’il pose à plat sur les deux verres restant, lui empêchant d’en attraper un, l’envie qu’elle arrête de poser ses questions qui se fait présente, et il met du cœur à l’ouvrage pour l’arrêter dans sa course au téquila paf, les palabres toutes trouvées, faite pour la dissuader de continué. Car y’a pas réellement d’enjeux hein, y’a pas de quoi finir torché. C’est ce qu’il veut qu’elle pense, ce qu’il veut l’obliger à penser. Mais elle a la tête dure Nejma, comme de la pierre. Elle se laisse pas faire, passe outre les recommandations de son « meilleur copain de tous les temps. » Les prunelles qui roulent dans leurs orbites. Elle croit qu’il la connait mal mais c’est bien l’contraire, à peine trois semaines dans les parages qu’il commence à justement un peu trop la connaitre. La teigne qui bien évidemment n’est pas d’son avis, qui glisse sa main en dessous la sienne et récupère un des verres qu’il protégeait jusque-là, avant de se rétracter, l’espoir qui né dans les prunelles sombre du basané. Et il attend, patiemment, sagement pour rien. Elle a juste une question Tâhir et il soupire, hoche la tête pour qu’elle lui pose sa stupide question.

Question qui tombe, lourde de sens. Beaucoup trop lourde, et il souffle une nouvelle fois, son regard lui aussi chargé de sens vers la gamine et sa curiosité fatigante à la longue. Car la réponse est évidente non ? Il changerait surement tout. La rencontre de ses parents ; sa naissance ; sa famille ; les coups qu’il a subit car son père pensait qu’son fils se comportait comme une fifille ; son départ en Amérique. Tout. Car y’a rien qui ne se soit passé normalement dans sa vie, et surement qu’il aurait mieux fait de ne pas naître tout court ça serait allé plus vite.

« Tu poses d’ces questions Nej… Si t’étais né dans une famille de mafieux, un père qui te hait, une mère qui peut même pas s’occuper convenablement de toi tu changerais quoi toi ? Une partie d’ton histoire ou bien exactement tout ? Car moi j’ai du mal à choisir qu’un morceau à changer, y’a rien pour rattraper le reste en fait. »


Il prend un air intrigué, les doigts qui viennent caresser le bout de son menton parsemé de poil foncé et dru. Il s’énerve pas Jax d’la débilité de la question de son amie, il en rigole même. Le garçon qui pour une fois, ne se braque pas et s’montre raisonnable à la place. Si il rit, c’est parce qu’il accuse l’alcool qui commence à faire des ravages dans les veines de sa camarade. Si il se moque d’elle, c’est pour l’aider à mettre de l’ordre dans sa tête qui part à la dérive. Car ça pourrait être intéressant si elle ne tapait pas dans l’évidence. Mais p’ t’être, surement qu’il ne supporterait pas une question plus intelligente Jax. Alors il s’plaint pas et arrête de rire de Nejma qui pourrait comprendre qu’elle devrait un poil plus réfléchir avant d’ouvrir sa jolie bouche devant le méchant loup.

« Aller plus que deux verres et on bouge hein. »

Y’a presque l’index qui se lèverait pour la mettre en garde, comme le ferait un grand frère envers sa petite sœur qu’il n’a pas envie de voir déconner, franchir la limite. Car elle commence à puer sérieusement l’alcool, le souffle qui parvient jusqu’à lui quand elle se rapproche pour lui parler. L’haleine tiède, l’odeur forte quand elle ingurgite son cinquième shot. Elle commence à agir différemment Nejma, les moues un peu trop sur joués, les battements de cils qui en rendrait plus d’un fébrile. Elle joue d’ses charmes pour lâcher dans la fosse aux lions une nouvelle question à la con, forcément. Et il ricane, toujours un peu plus étonné par le chemin d’absurdité qu’est en train de prendre cette conversation. Il sait même pas quoi lui répondre le garçon. Il bloque, il se met à rigoler bêtement, trop franchement pendant qu’elle, attend sagement la réponse. Le tatoué qui rit une minute entière avant de reprendre son sérieux, la main fatigué qu’il passe sur son visage avant de la regarder et comprendre qu’elle veut réellement cette réponse et il hausse les sourcils.

« Ah mais t’es sérieuse en plus ? Tu veux vraiment savoir ? »

Bien évidemment qu’elle veut, poupée un poil narcissique qui veut l’avis d’un homme, savoir ce que dégage sa personne quand elle arrive quelque part. Et pour une fois, il est gêné le Saoudien devant une femme. Gêné de devoir lui avouer qu’il s’est d’abord fier et l’a jugé à son physique avantageux. La jeune fille qu’il a d’abord vue à la fenêtre avant de la laisser monter, la porte à peine ouverte qu’il la matait délibérément comme si elle était un gibier et lui le chasseur. Il se trouve horrible d’avoir pensé comme ça, il l’a regretté dès qu’il a su qui elle était mais on peut pas le blâmer Jax, il pouvait pas savoir à qui il faisait face à ce moment-là. Il avait juste une jolie femme sous ses yeux, et lui c’est qu’un homme, si il n’voit pas son âme, il regarde ses seins.

« Bah… J’ai vu une jolie brune à ma porte, j’pensais t’étais une témoin de Jéhovah, une nana qui allait prospecter pour je n’sais quoi. J’comptais juste te laisser parler pour mieux te claquer la porte au nez si ce que t’aurais dit ne m’aurait pas intéressé …. Après bah … Tu connais la suite. »

La vérité enjolivée, la non-exactitude des propos pour ne pas la choquer. Il s’voyait mal lui dire qu’il l’a trouvé bonne, qu’à première vue, il aurait pu la draguer pour l’emmener fissa dans ses draps. Mais y’a la notion de respect, l’ancien p’tit Absallah qui garde un brin de politesse pour sa petite sœur de cœur. Il s’en tient à des paroles sages, espérant avoir calmé Nejma et le grand brasier de curiosité maladive qu’elle est. Grand garçon qui s’avachit aisément sur sa chaise, les muscles dans le dos, les trapèzes qui se détendent tant la conversation est devenue drôle plutôt que stressante, le brun qui regarde la poupée tremper ses doigts dans le zest du citron, remonte ses prunelles sur ses poignets, les bracelets dorés. Prunelles qui glisse dans son cou jusqu’à ses mignonnes joues, le sourire qui ne lâche plus depuis qu’elle a trop bu. Les prunelles chocolat qui miroite avec fierté ô combien elle se sent forte d’en avoir presque fini, d’avoir atteint le dernier palier du « qui veut gagner des millions » du pauvre, la version mendiante, qui s’appellerait « qui veut gagner l’honnêteté de Jax ». Il la félicitera pas pour ça Jamal, certainement pas. Il ne se félicitera pas non plus lui-même d’avoir eu cette idée mais enfin, y’a clairement plus l’temps pour les regrets, pas le temps de la dissuader de prendre ce dernier verre qu’elle le repose déjà contre le bois usé de la table, poupée qui toussote, qui s’étouffe surement sous la trop grosse quantité d’alcool ingurgité en moins d’une dizaine de minute. Il est prêt à se pencher sur la table, lui tapoter sur l’dos pour la calmer mais elle en vient à bout toute seule de sa quinte de toux, alors il se rassoit, comme si de rien était écoutant ce qui semble être –enfin- la dernière question.

Il n’est pas certain d’avoir entendu Jax, le Saoudien qui s’penche de nouveau sur la table pour qu’elle vienne répéter la question au creux de son oreille et finalement si, il avait bien entendu. L’ultime question qui se tourne sur ses cheveux. Jax qui n’a jamais touché à sa crinière couleur d’ébène, la main qu’il passe systématiquement dans ses épaisses mèches brune en riant lourdement.

« Vert ? Pourquoi pas ? Pourquoi pas passer d’abord par du blond … Si tu t’occupes de me décolorer j’plonge dans le délire hein... J’suis sûr que ça plairait à des nanas les folies capillaires… »

Jax pas peureux pour un sous d’passer réellement à l’action, les cheveux bien trop épais, la crinière qui ne craint rien. Il sourit en coin, réfléchit déjà à quand passer à l’acte. Lundi ? Ou peut-être le week-end prochain ? On verra bien hein. Garçon qui remet rapidement de l’ordre dans ses idées qui attrape son verre de bien et le termine en deux gorgés avant de le reposer avec poigne sur la table. Il se lève déjà, fait grincer sa chaise sur le lino pourrave du Sinners et tend sa main à Nejma – à peine cuite – étalé sur la table.

« Aller, on a pas fini, assume ta cuite Nébula ! »

Les surnoms avec pour références les astres qui commence à se faire beaucoup trop nombreux. Le clin d’œil qu’il lui sert avant d’attraper sa main, l’attirant à ses côtés avant de décamper tout droit en direction du Casino et des tables de Poker qu’il fréquente trop souvent, qu’il dépouille de plus en plus aisément. L’homme qui se fraie un chemin en passant entre les corps, les hommes les yeux rivés sur la scène ou deux femmes s’entrelacent et jouent de leurs corps. Y’a du monde ce soir, beaucoup trop, surement plus que ce que la capacité d’la salle peut accueillir réellement et elle se détache de sa poigne Nejma, une seconde d’inattention qu’elle est plus dans son champ de vision, l’étoile filante qui joue un peu trop bien son rôle.

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MessageSujet: Re: Faded every night ft Nax   Faded every night ft Nax - Page 2 EmptyDim 11 Fév - 7:18

guess i always push my luck when i'm with you

Nejma & Jax

Le ton moqueur et la réponse trop vive. Nejma elle a pas conscience de la bêtise de sa question, de l'évidence de la réponse, ou peut-être que si, mais elle voulait juste le tester, le Saoudien. Voir si ce p'tit truc subsistait encore en lui, ou si y avait juste plus rien à en tirer aujourd'hui. Et ça ne manque pas. Elle est sans doute trop axée sur elle-même la gamine, l'alcool qui doit renforcer l'égocentrisme dont elle sait faire preuve sur les sujets qui lui tiennent à cœur, mais elle la prend personnellement, sa réponse. Si c'était à refaire, il changerait tout. Tout. Et le mot qui résonne dans son petit cerveau embrouillé, un peu douloureusement, il est vrai, c'est jamais agréable de se voir effacée du tableau, emportée par la vague d'éléments à oublier. Comme si elle aurait pu redorer la vie du gosse de Riyad. Comme si la petite gamine aurait été suffisante pour rattraper, contrebalancer le merdier dans lequel il évoluait. Elle est naïve de croire ça, peut-être un peu conne, aussi, bébé des sables bercée d'illusions qui fait son grand retour, de temps à autre. « Y a rien pour rattraper le reste, même moi je rattrapais pas le reste, hein ? » La question qui brûle les lèvres mais qu'elle retient de justesse, parce qu'elle veut pas l'entendre sa réponse, pas si explicitement, que ce serait un peu déplacé, aussi, de demander ça après tout ce qu'il vient de lui dire. Alors elle la garde pour elle, prend plutôt un nouveau shot pour mieux ravaler la question malvenue, crachant par ce geste sur les mises en garde fraternelles de Jamal.

Et la cinquième question, petite Nejma qui enchaîne sans plus se formaliser, sans se laisser intimider par le fou rire qui agite le corps de son voisin. Qu'il rit donc, tant mieux si ça l'amuse ; elle, elle veut sa réponse, elle y tient et elle l'aura. Aussi elle hoche vivement la tête lorsqu'il demande si elle est bien sérieuse, les mèches sombres qui volent autour de son visage lorsqu'elle acquiesce avec entrain, le regard rivé sur lui et le sourire impatient aux lèvres. Et elle éclate de rire, trop fort, plus fort encore que lui quelques instants plus tôt lorsqu'elle entend sa réponse, la comparaison qui ferait presque perler des larmes aux coins de ses grands yeux bruns. Et elle se calme enfin, secoue doucement la tête, répétant, la voix qui peu à peu commence à ne plus laisser de doute possible quant à son état :

- Une témoin de Jéhovah, hein... J'avais pourtant pas tout l'attirail qu'ils se trimballent, leur dégaine, si ? Réponds pas oui ! Réponds pas oui ou j'pourrais mal le prendre...

La p'tite brune qui se penche vers lui pour lui écraser son index sur les lèvres dans le but de mieux l'intimer au silence, la p'tite brune qui vise mal, lui enfonce plutôt le doigt dans la joue, glousse avant de recommencer, l'index qui atteint cette fois-ci la destination souhaitée. Et vite, très vite elle se recule, cale plutôt son visage rond au creux de ses mains, retour du regard de biche et des cils papillon, le sourire goguenard, un peu trop satisfait qui trône sur ses lèvres.

- Alors comme ça tu me trouves joliiie ?

Elle fanfaronnerait presque Nejma, gamine un peu trop fière de recevoir un compliment de celui qui, fut un temps, il y a bien trop longtemps, était le garçon le plus important de sa vie, encore mieux que son papa. Et la lueur fière qui subsiste dans son regard lorsqu'elle s'empare de l'ultime verre, il la prenait pour qui, Jax, pour s'imaginer qu'elle saurait pas vider six pauvres shots ? Elle sait pas pour qui il la prenait, mais certainement pas pour Nejma. Car Nejma elle en a pris le pli de la fumée âcre du tabac et de la brûlure des boissons fortes, Nejma elle sait faire, elle a appris, et quoi qu'il puisse en dire, elle demeure intimement persuadée qu'il ne la connaît toujours pas si bien que ça. Grand garçon un peu trop sûr de lui, grand garçon qui serait probablement bien déçu de savoir combien elle a pu changer, l’enfant saoudienne. Alors heureusement qu’il était pas là, ces dernières années. Heureusement qu’il était pas là pour voir la poupée des sables sombrer dans la déchéance, voir sur ses doux traits se peindre les ravages de mauvaises fréquentations. Mais ça, de toute manière, il le verra bien assez tôt, qu’elle le veuille ou non ; la retenue qu’elle s’efforçait d’afficher à ses côtés pour épargner la vision sans doute idéalisée qu’il avait d’elle qui fond comme neige au soleil.

Et elle sourit, le débit ralenti tandis qu’elle se risque à une nouvelle question. Nul doute que sobre, elle n’aurait jamais gâché son ultime chance pour une question aussi pétée ; mais sobre elle ne l’est plus, clairement plus tandis qu’elle se vautre à moitié sur la table pour s’approcher de lui. Et les doigts fins qu’elle glisse sans gêne dans ses mèches de cheveux épaisses, le regard subjugué par ses mots qui se relève vers lui, suit le mouvement de ses lèvres tandis qu’il lui répond, comme s’il lui révélait là les plus grands secrets de ce monde, lorsque la réponse formulée est tout aussi éclatée que la question posée. Et elle hoche la tête, l’air très sérieux et les prunelles empreintes de promesses, empreintes d’une certaine solennité, aussi, derrière le filtre brillant des effets de l’alcool.

- Ah oui oui oui, bien sûr que j’peux te décolorer heeein. J’peux même te faire des p’tites tresses, pis une couleur arc-en-ciel s’tu veux… J’suis sûre qu’un dégradé bleu et mauve ça t’irait trooop bien. LÀ tu ferais des ravages, toi qui veux plaire aux filles !

Y a un grand sourire qui fend son visage, la gamine un poil trop enthousiaste, le sourire qui se fige l’instant d’après, l’index qui vient se glisser entre ses lèvres pulpeuses, sourcils froncés et l’air soudain bien concentré.

- Atteeends… Un arc-en-ciel, y a quoi dedans déjà ? Du bleu, du mauve… du orange ?

Elle compte les couleurs sur ses doigts la p’tite brune, comme s’il s’agissait là d’une question existentielle, relève les yeux vers le Saoudien qui ne lui est d’aucune aide ; et l’instant d’après, la poupée qui abandonne avec un soupir, un « pff, pas grave… » lâché à mi-voix, se laisse doucement tomber sur la table, les mèches trop longues qui s’éparpillent sur le plateau à la propreté plus que douteuse. Mais pas de répit pour les éponges, déjà Jax se relève avec un grincement qui lui fait serrer les dents, la main qu’elle voit se tendre sous son petit nez l’instant suivant. Et elle le regarde sans rien dire, l’œil vide durant quelques instants avant de se décider à se redresser, referme ses doigts sur les siens, se laissant tirer de sa chaise comme une masse.

- Pff, t’es nuuul… Tu m’fais boire et après c’est à moi d’assumer hein…

Elle lui jette la pierre sans vergogne comme s’il lui avait mis un couteau sous la gorge, Nejma rendue plus chiante que jamais dès lors que l’alcool s’immisce dans son sang. Et elle se laisse traîner sur le linoléum de mauvaise facture, petite poupée volubile dont les yeux s’égarent partout et nulle part, où ils peuvent, avides de trouver un intérêt à avoir quitté la table. Puis elle voit la scène. La scène où elles évoluent ces filles, au rythme de la musique lascive qui résonne trop fort au creux de ses tympans, et ça lui semble soudainement être la meilleure idée du monde que de les y rejoindre. Les barrières qui tombent au contact de l’alcool, elle aussi elle veut faire le show. Alors elle s’évade, trop vive, loin de son ami d’enfance, la main lâchée et l’instant d’après l’étoile perdue dans la foule. Elle se presse, Nejma, car elle le sait qu’il viendra la rattraper, évolue difficilement dans la masse grouillante, en bouscule certains, par mégarde ; jusqu’à atteindre la scène. Et les grands yeux sombres qui se relèvent vers l’étendue, glissent sur les murs néons et les demoiselles payées pour être là. Elle est même pas sûre de vouloir le faire, vouloir se mêler à elles et se plier à ça, mais on n’a qu’une vie, elle raisonne bien trop souvent comme ça la gamine des sables, ça a plus d’une fois fait des dégâts mais elle apprend pas. Et les petites mains qui viennent se poser sur la scène crasseuse, elle essaie fort peu gracieusement de se hisser là-haut pour les rejoindre, la p’tite brune qui peine sous l’effort, est accueillie par les sifflements d’un public avide de voir le spectacle s’intensifier. Elle tente de monter, a déjà un genou posé sur la scène lorsqu’elle sent une poigne se refermer sur son bras, l’attirer en arrière, retour sur le sol, dans la fosse aux lions. Et y a le cœur qui s’accélère durant une fraction de seconde, la peur panique qui l’envahit le temps qu’elle se retourne, ne reconnaisse Jax, le sourire un peu trop heureux qui illumine alors son visage tout en rondeurs.

- Jaaax… Allez, lâche-moooi, tu veux quoooi ? T’veux venir avec moi ? Viens !

Et elle tente déjà d’attraper sa main, sans succès, sourire éphémère qui s’estompe en quelques instants, le temps qu’il ouvre la bouche, lui exprime clairement qu’elle a intérêt à s’ôter ces idées de la tête et à plutôt le suivre. C’est une moue indignée qui se peint alors sur ses traits, elle est pas contente Nejma, déteste qu’on lui dicte sa conduite, qu’on lui pose des interdits, et elle tire sur le bras qu’il tient toujours pour tenter de se dégager, sans succès.

- Mais t’es chiaaant… J’veux danser moooi laisse-moi danseeer, alleeez…

Puis y a ce truc qu’il dit, cette phrase qui la convainc de lâcher l’affaire, okay, très bien, elle se laisse traîner sans trop de bonne volonté pour autant vers la sortie de la salle, le jeune homme qui reprend aisément le chemin initial. Et y a la lumière qui s’fait dans sa p’tite caboche, les étoiles qui miroitent dans les yeux et la gamine qui se cramponne soudainement à son bras, demande avec un peu trop d’excitation :

- On va au casino là, c’est ça ? On va au casino ???
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MessageSujet: Re: Faded every night ft Nax   Faded every night ft Nax - Page 2 EmptyLun 12 Fév - 13:52

We're so late nights, red eyes, amnesia, on ice.

Nejma & Jax

Le brun qui tourne successivement de gauche à droite sa tête depuis qu’il a perdu le contact de la petite main de Nejma de la sienne, le garçon à l’allure svelte qui ne sait même pas dans quelle direction aller pour commencer à chercher la fugitive. Il n’est pas bien grand Jax, le mètre soixante-quinze des plus banal, qui n’a jamais posé de soucis mais qui ce soir le saoule. Là, tout d’suite, il aimerait être de ceux qui touchent presque le plafond. Car au moins d’en haut, il aurait une large vision des lieux, reconnaitrait ses frêles épaules, sa dense et sombre chevelure. Et il pousse les gens Jax, pas un brin civilisé il s’en fout des grognements, des insultes qui fusent dans son dos. Il fouille la foule l’habitué d’la salle, les épaules qui cognent celles des autres, la mâchoire contracté, les yeux qui passent au peigne fins les filles présentent dans l’assemblées, souffle dès qu’il attrape une fille, la force à se retourner pour finalement constater que ce n’est pas celle qu’il aurait aimé apercevoir.

Les secondes qui s’égrènent sur son passage, il commence à regarder d’travers les gens le petit Absallah. Les prunelles assombris, les yeux qui filtrent chaque bonhomme qu’il dépasse comme si l’un d’eux lui avait volé son amie. Ça commence à bouillonner, l’agacer d’pas retrouver la petite poupée. Et plus il avance, plus y’a le sang qui s’met à battre dans les tempes. Garçon qui n’pense même pas à l’appeler, trop accaparé par l’idée de la retrouver de ses propres yeux. Elle peut pas être bien loin d’toute façon. Surement que ce petit manège dure depuis moins de cinq minutes, et pourtant il a l’impression que ça fait un siècle qu’il la cherche. Garçon qui tourne un instant sur lui-même, désemparé par la rapidité d’la gamine des sables à s’être volatilisé. Il sait même plus où aller jusqu’à l’entente des sifflements, des vieux loups qui s’mettent à grogner comme si ils voyaient un morceau de viande. Et il regarde dans la même direction que tout le monde, la p’tite ombre qui tente vainement de monter sur la scène. Nejma prête à faire son show, le cœur de Jax prêt à exploser dans la seconde. Il fonce, tout droit, pousse de nouveau tout le monde. Serpent qui se transforme en taureau, tête baissé il fend la foule, se faufile jusqu’à celle qui compte faire son show sur la scène.

Tornade de colère qui arrive juste à temps au-devant d’la scène, la main qui vient se poser sur le poignet de la brune ; il la tire, l’attire contre lui. Jax qui ne ménage pas la p’tite garce qui s’est fait la malle. Il s’en fiche de lui faire mal, s’en fiche si elle retombe mal sur ses pattes. Elle avait pas qu’à faire ça, c’est pas d’son ressort si elle se brise une cheville fragile comme elle est. Les pieds à peine posé contre la terre ferme, qu’il est prêt à partir dans l’autre sens Jax. Sous la huée de sifflement mécontent, des hommes qui ne font qu’aggraver la situation, le faire grincer des dents prêt à éclater des visages si ça continue encore. Il est à deux doigts de faire une connerie, la main libre qu’il serre de toutes ses forces au point d’en trembler, de voir ses jointures éclater. Mais y’a Nejma, qu’il tient de son autre bras, qui lui parle et n’peut pas se permettre d’lancer une bagarre avec elle au milieu de tout ça.

« Ouais ouais c’est ça, on va ensemble s’éloigner d’là surtout. »

Jax il a juste d’la colère dans le regard, de la haine dans la voix quand il s’adresse à elle comme si elle n’était qu’une petite de trois ans qui ne comprend rien. Il n’comprend pas ce qui a disjoncté soudainement dans sa tête. Il saisit pas comment elle a pu en venir à cette idée-là, et ça l’énerve plus qu’autre chose d’l’entendre elle se plaindre, gesticuler, tenter de se sortir de son emprise pour filer de nouveau avec les danseuses de charme. Peut-être qu’l’entendre elle, c’est même énervant que les piaillements des mécontents derrière eux. Et il ressert sa poigne Jax, devient surement même douloureux tant il tire fort pour qu’elle s’bouge d’avancer, mais elle continue de geindre, tirer sur son maigre poignet et cette fois, il s’tourne méchamment, le regard virulent, la hargne qui siffle entre les dents quand il lui dit :

« Vas-y Nejma ferme là avant que j’pète un plomb, ferme ta putain de bouche maintenant. »

Méchanceté mérité, l’agressivité qui s’empare de lui trop rapidement, naturellement pour qu’il puisse contrôler quoi que ce soit. Et cette fois, elle dit plus un mot Nejma. Elle se contente de suivre, se laisse emporter sans chercher une seconde à contredire le garçon qui se fraie un chemin rapide jusqu’au loin d’la scène, dépasse les casinos ou l’ambiance est bien plus calme, intimiste à ceux qui sont là pour ressortir les poches remplies. C’est là qu’ils auraient du atterrir de base, si Nejma n’avait pas commencé à devenir incontrôlable, mais là, ils passent juste devant les tables et Jax il ne répond même pas à la poupée des terres de sable. Il la laisse dans sa joie, son euphorie. Il s’contente juste de la tirer jusqu’à la sortie, sans même récupérer son fric.

Porte arrière qu’ils ont empruntée une heure plus tôt pour entrer qu’ils empruntent de nouveau pour filer dans la nuit. Elle piaille Nejma, mécontente de se voir déjà à l’extérieur quand il lui avait promis d’aller voir les tables de poker avant de partir. Mais il s’en fout Jax, il répond toujours pas, marche les poings ferme dans les poches de sa veste, les traits du visage si ferme qu’ils donnent l’impression qu’il va exploser d’un moment à l’autre. Le chemin qui se fait dans un silence de mort. Dans les rues de Crescent Height, seul le bruit des voitures, des sirènes de police se chargent de mettre de l’animation. Ça palie à la froideur qui règne entre les Saoudiens au moins. Jax qu’a pas le cœur à parler, vraiment fatigué, l’air las qui règne en main de maître sur le faciès. Le grand garçon qui se joue en boucle la scène du Sinners en se demandant si les gens qu’il connait ont vue tout ça, les ont remarqués. Ça le taraude, ça le fait chier de se faire remarquer.

Les deux jeunes qui se bougent, rentrent à la hâte dans le bâtiment avant de finir frigorifié. Jax qui passe en premier, pas un brin poli, l’aide même pas à gravir les trois étages jusqu’à la porte de son appart’ tant pis si elle s’essouffle, si elle vacille la faute à la téquila qui dirige sa cervelle ramollie. Il se contente d’ouvrir la porte et d’la laisser ouverte derrière lui. La laissant se charger d’la refermer. Grand garçon qui s’étale sur son divan, les yeux rivés vers l’écran d’son portable. Et il entend que la porte se referme, enfin elle est là. Les prunelles qui vont se perdre sur elle, ses joues rosies, sa respiration haletante et le voilà qui s’exprime l’ultime et dernière fois pour la nuit, la semaine qui arrive.

« T’as bien profité ? Car c’est terminé tu mets plus un pied au Sinners Nejma. »

Le ton froid, iceberg Jax qui s’abat sur la poupée qui peut même pas contrôler un rire, qui ne voit même pas le sérieux de la situation. Qu’a même pas l’air de se rendre compte qu’elle l’a humilier sur son lieu de travail, qu’il est déçu de voir qu’avec trois gramme dans le sang elle est capable d’faire les même puteries que toutes les filles sales de Crescent Height.

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