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 choke on the silence (cece)

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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: choke on the silence (cece)   choke on the silence (cece) EmptyLun 29 Jan - 8:43

Too often we pretend to ignore
the glass shards that fill our lungs
with every breath we take—
smiling as they puncture our throats
and we swallow the blood down,
content to choke on the silence.

Elle coupe le contact en bas de l'immeuble et pousse un soupir. Sans en avoir aucunement pris la décision, le front de Gemma rencontre le cuir du volant, rendu douillet par l'usure. Se convaincre que c'est maintenant ou jamais, qu'elle a assez attendu, qu'elle est à cours de temps est une bataille de tous les instants. Depuis qu'elle a quitté l'entrepôt à bord de la Chevrolet de Nikos """empruntée""" pour la matinée, elle a réussi à se convaincre une soixantaine de fois qu'elle n'est bonne à rien dans son état présent. Chancelante, exténuée, drapée dans une robe fourreau à mille quatre cent dollars et ce qu'il lui reste d'égoïsme. Le chant des sirènes qui, pernicieux, tente de se faire passer pour bon sens alors qu'il n'est rien d'autre que lâcheté, lui susurre au creux de l'oreille de rentrer. Retourner enfin dans son cocon du confort absolu, faire tourner la clé dans la serrure après trente-six heures de fuite en avant, se glisser entre les draps, remettre le jugement dernier à plus tard, dormir douze heures et se réveiller reposée, se réveiller rationnelle, se réveiller en se souvenant que le mensonge est pieux, que c'est pas si important, qu'en le cachant à Cece elle l'épargne, cette gosse qui en a déjà bien trop bavé, lui fait cadeau d'une délicieuse bribe d'ignorance qu'elle voudrait récupérer elle aussi si elle en avait la chance et - "merde." Ses doigts se ferment autour du volant, ses ongles s'enfoncent vicieusement dans le cuir. Faire payer quelque chose, n'importe quoi, pour le chaos dont elle est seule responsable. Elle pousse un râle en relevant la tête contre le dossier et ses yeux tombent sur la banquette arrière reflétée dans le rétroviseur. Electrochoc, les secrets brûlés contre la rétine. Ça suffit à la mettre en branle, elle attrape la pile d'affaires sur le siège passager, son sac, la veste de Cece à la poche droite lestée par son colt, le sac en carton fumant. Ouais, elle apporte des offrandes, et ce qui est pourtant son signature move, toujours mu par rien d'autre que le besoin pathologique de faire sourire ses soeurs, revêt des allures de pot-de-vin à la lueur de la confession qu'elle est venue faire. Elle claque la portière, traverse la rue, pousse la porte d'entrée métallique, monte trois volées d'escaliers. La porte est verrouillée, comme toujours, mais elle sait où trouver la clé de secours, aimantée sous le cadre du conduit d'aération. Comme toujours, elle la glisse dans la serrure et tourne la poignée avant de reconduire la clé à son emplacement initial. Comme toujours, elle s'annonce à la cantonade en pénétrant dans l'appartement, refermant la porte derrière elle. "C'est Gem. J'apporte le petit déj." Elle se retourne et tombe nez à nez avec Cece, lovée sur le canapé. Gemma savait qu'elle la trouverait ici, qu'après avoir hanté l'appart de son connard de déserteur de frère et avoir laissé les flammes dévorer toute trace de lui, Cece aurait besoin des bras de son âme soeur. Ça a beau être son appart, aucune trace de Riley dans la pièce. "T'es seule ?" Le ton est nonchalant, routinier, mais derrière cinq ans d'amitié confortable, il y a l'écho des mots laids, ceux qui, maintenant qu'est prise la décision de les laisser s'échapper, ont du mal à lui rester un peu plus longtemps sous la langue. S'affairant pour éviter à ses yeux de rencontrer trop franchement ceux de Cece, elle dépose sa veste qu'elle est venue lui rendre sur le comptoir de la kitchenette et va la rejoindre sur le canapé avec son sachet de commissions. Son regard balaie les jambes nues de Cece comme une accusation tandis qu'elle déballe la nourriture qu'elle a apporté. "Tu devrais te couvrir. Mars est dans ta constellation, tu sais bien que t'es vulnérable cette semaine." Elle dépose les viennoiseries devant les longues jambes de sa soeur et sort deux tasses en carton du sac. Un chocolat chaud pour Cece, dont le visage est bouffé de telles cernes depuis le départ de Sony qu'elle a clairement besoin d'un truc sucré, duveteux, qui ne la tiendra pas plus éveillée la nuit que le chagrin ne s'occupe déjà à le faire. Un café noir pour elle-même, tout est bon à prendre si ça empêche la fatigue de la mettre en joue et de l'abattre. Gemma rabat ses jambes contre elle, ôte ses pompes odieusement inconfortables et s'enfonce contre le dossier du canapé, complètement déplacée dans sa fausse fourrure et sa robe cocktail froissée après avoir découché deux nuits d'affilée. La présence de Cece est tiède, l'odeur des pâtisseries enroule du coton autour des angles de la pièce, et lorsqu'elle cligne des yeux, les paupières de Gemma refusent de se relever. Elle veut dormir. Elle veut mettre fin à cette journée interminable qui a démarré deux jours auparavant et n'a pas vu bon de s'achever. Il y avait le gala caritatif jeudi soir, l'appart d'Adam, le taxi au petit jour, la journée passée à se terrer à l'entrepôt jusqu'à ce que les filles la rejoignent, le choeur de leurs voix qui s'est remplacé par les silences de Nikos, leur nuit tourmentée sur le sofa, l'orage qui se déchaînait dehors et à l'intérieur du crâne de Gemma, jusqu'à ce que la pluie cesse, jusqu'à ce que le soleil se lève, jusqu'à ce qu'elle se barre avec sa caisse en le laissant seul dans leur entrepôt. Elle a merdé sur toute la ligne. Elle a minutieusement soulevé chaque règle qui délimitait avec succès son existence, a donné une forme à celles qui étaient toujours restées flouées pour mieux les écraser entre ses molaires. Elle a fait autant de dégâts que résolument possible, et là où une telle réalisation devrait enchanter son naturel cruel, sa passion destructrice, ici, tout est différent. Elle arrive à peine à avaler son café. Sa gorge est du verre pilé, ses paupières sont du plomb, et peut-être que tout sera plus facile si elle n'a pas à affronter visuellement son champ de ruines. Les mots lui échappent avant qu'elle ne puisse les ravaler, avant qu'elle ne puisse s'endormir, avant que le besoin impérieux d'absolution ne s'achève en même temps que la double nuit blanche. "Cee, faut que je te parle." Les yeux toujours clos, trois battements de coeur. "De Nikos." Peut-être qu'elle veut que Cece comprenne, peut-être qu'elle veut s'éviter de prononcer les mots. Elle porte les mêmes fringues que celles dans lesquelles les filles l'ont vue la veille. Le prénom à lui seul est un aveu, une déchirure dans leur réalité bien personnelle. Parce qu'elle sait comment est Cece, putain, elle est exactement identique. Elles compartiment, toutes les deux. Refusent que les différentes facettes de leur vie ne cohabitent, de peur que cet alter ego puissant et divin qu'elles se sont créées au sein de la bande n'aille se crever contre les angles de leurs à-côtés bordéliques. Ne perde de sa superbe devant les réalités moins lisses, moins glorieuses qu'elles enfouissent sous leurs rires féroces.
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MessageSujet: Re: choke on the silence (cece)   choke on the silence (cece) EmptyJeu 8 Fév - 13:54

C'est Nikos qui l'a recueillie et pourtant, c'est contre Riley qu'elle se love, c'est sa présence qui parvient à lui alléger le coeur sans réussir tout à fait à crever l'abcès atrophié qui prend toute la place à l'intérieur. Cece, elle souffre. Physiquement. Le poids de la rancoeur écrase ses entrailles, la haine comprime ses poumons et la peine, cette détresse sourde qui hurle d'avoir été trop tue devient dingue. Elle saccage de ses griffes, érafle, mord et dévore son palpitant de verre aux éclats éparpillés partout. C'est le chagrin, le plus difficile. Parce que Cece, elle n'a jamais su gérer ses émotions, les plus fortes, celles qui la percutent au lieu d'éclore docilement contre sa peau. Elle a trop souvent rejeté la tristesse pour se concentrer sur la colère, construit des barricades pour se préserver des déceptions amères et Sony, c'est ses fondations branlantes écroulées une seconde fois. Elle se déteste d'être ainsi, terrée en elle-même, incapable d'exprimer ce qui déraille à l'intérieur autrement qu'en se taisant ou ou au contraire en aboyant. Elle a toujours été dysfonctionnelle, Cece, guerrière qui refuse de colmater les failles, qui préfère se convaincre qu'elles n'existent pas. Jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. Elle est ingrate la môme, à bouffer la main qui cherche à la caresser, à rechercher tout et son contraire. Ce qu'elle sait, c'est qu'il n'y a qu'auprès d'elles qu'elle peut se réparer, essayer de se reconstruire à la va-vite jusqu'au prochain séisme. Parce que c'est facile, auprès de ses amazones. Naturel, organique, c'est le confort d'un univers ouaté qui ne lui demande rien mais qui reste là. Toujours. Évoluer à nouveau avec Nikos en circuit-fermé, c'était bon les premiers jours, un retour en arrière régressif et apaisant. C'était avoir à nouveau treize ans et se convaincre que la vie serait facile tant qu'il serait là. Mais c'est des conneries tout ça. Nikos aussi, il est parti. Il est un homme et même si dans ses yeux vertueux, il n'en sera jamais tout à fait un, Cece craint le spectre de l'abandon qui a déjà revêtu ses traits. Riley, elle, n'est jamais partie et ne la traite pas comme une petite soeur à protéger, une petite chose vulnérable et fragile, ce qui lui donne souvent envie de se comporter comme la môme égoïste et capricieuse qu'elle sait être. C'est chez Riley qu'elle a donc trouvé refuge, qu'elle cherche à construire le foyer qu'elle n'a jamais eu, sur les braises d'un passé au goût de cendres. Riley n'est pas là, elle est sortie avant que Cece ne se réveille, elle qui a passé une bonne partie de la nuit les yeux grands ouverts, rivés les tâches du plafond. Elle a laissé un mot, soucieuse de ne pas inquiéter la belle au bois dormant et sa prévenance arrache à la môme un simulacre de sourire. Prostrée sur le canapé du salon devant la télé allumée sur une connerie débilitante à laquelle elle ne prête aucune attention, Cecilia n'est pas tout à fait là. Son esprit égaré court jusqu'à lui, le frère honni, et elle tente de contrôler ses pensées qui dégoulinent sans se soucier d'elle. Elle se recentre sur le grand brasier, sur les flammes supposées la purifier et puis c'est finalement le Sinners qui s'impose. Elle n'a envie de rien mais ce qui est certain, c'es qu'elle n'est pas prête pour les regards concupiscents et les moues appréciatrices qui lui filent toujours la haine. Cece ne veut pas arrêter ce qui n'était pourtant qu'une vague plaisanterie, une provocation supplémentaire visant à énerver Sony. A le faire sortir de ses gonds, à lui rappeler qu'elle existait, même de la pire des façons. Elle veut continuer à veiller sur Kit, trop pure pour un tel lieu. Le bruit de la porte d'entrée qu'on ouvre termine de siphonner ses pensées éparses et Cece tend l'oreille, experte dans l'art de reconnaître Riley au moindre souffle, au moindre pas. Difficile d'ignorer les talons conquérants, la voix tonitruante : Gemma. Les flammes qui réchauffent et protègent sans jamais consumer. Elle déboule dans le salon, terriblement vivante à côté du spectacle que Cece offre et ses prunelles accrochent son amie ... Anomalie. La déesse semble terriblement humaine, traits brouillés et robe froissée. La même que la veille. Elle s'agite, trop pour ses prunelles fatiguées de fureter, et Cecilia se tue à la tâche pour composer un pâle sourire, suffisamment présent pour monter aux yeux. Elle hoche ses traits défaits et fronce déjà les sourcils. Rien ne colle dans cette visite surprise, de l'allure de Gem à cette tension au fond du timbre, une dissonance sur laquelle Cece est bien incapable de mettre un mot, mais qui lui hérisse la nuque. "J'ai pas peur de Mars." réplique l'impétueuse, tout en couvrant pourtant ses jambes nues, parce qu'elle a très vite compris que Gemma possédait ce pouvoir quasi-cosmique contre lequel toute lutte est vaine : elle a toujours raison. La môme range ses gambettes interminables pour laisser Gemma se lover à ses côtés, retirer ses pompes et faire corps avec le sofa comme si c'était son trône. C'est un autre de ses pouvoirs, à la rouquine. Être chez elle partout, emplir tout l'espace mis à sa disposition et l'éclairer sans jamais, jamais, créer la suffocation. "Merci, c'est exactement ce qu'il me fallait." ronronne Cecilia dans un sourire en cueillant le chocolat chaud, encore brûlant contre ses paumes froides de se ronger les sangs.
Malgré la douceur du cacao, la chaleur prodigieuse de Gemma, il subsiste ce truc lourd dans l'atmosphère, suffisamment moite pour coller à la peau. Cece n'a peut-être pas l'intuition de sa soeur mais elle est à fleur de peau et sa vulnérabilité éphémère la rend plus sensible. Moins concentrée sur son joli nombril. Gemma semble mal articulée. Elle est là et en même temps, non, pas tout à fait, pas comme elle aimerait. Elle clôt longuement les paupières, ne prononce pas un mot ... et il y a dans ses non-dits quelque chose d'effrayant. "Gem ... ça va, t'as l'air bizarre ? Tu peux aller t'allonger un moment si tu veux." Elle propose, Cece, et s'attend à tout. Littéralement, à tout sauf aux mots qui viennent la percuter. Le courant alternatif qui a gelé sa nuque revient serpenter autour de sa colonne et glace tout à l'intérieur. Sur ses traits poupins, rien ne bouge. Rien ne dévoile le cataclysme à l'intérieur parce que Cece, elle refuse de comprendre. "Pourquoi tu voudrais parler de Nikos, ça n'a aucun sens." Elle rationalise pour éviter à ses réflexions un cheminement qu'elle déteste d'avance. Et putain, elle s'écarte Cece, spontanément. Juste un peu. Se retranche dans son côté du canapé, derrière ses murailles et refuse de la toucher, de laisser les flammes de Gem la brûler au-delà du réparable. Le chocolat chaud tombe dans sa manoeuvre et s'écoule lentement hors du récipient cartonné. C'est sur lui qu'elle dépose son attention. Pas sur elle. "Y a rien à dire. Je veux pas en parler. Je veux rien entendre, je veux pas savoir, tu vas ravaler tes mots et ce sera comme s'ils n'avaient jamais existé." Elle rationalise Cece, pour ne pas se laisser dévorer par ses émotions bouillonnantes, par la rage hystérique qui sait si bien flamboyer autour d'elle. Elle se contient de toutes ses forces, car il s'agit d'elle et c'est nouveau. Cece ne s'est jamais disputée avec la famille qu'elle s'est choisie. Jamais. Elle ne sait pas faire, refuse d'apprendre. Alors elle rejette brutalement la couverture qui couvrait ses jambes parce que Gemma le lui avait conseillé, la même Gemma qui abat ses dernières résistances et protège ses jambes, tu parles d'une ironie. Elle se lève Cecilia, ignore superbement la présence de la rouquine qui l'écrase, qui l'étouffe. C'est le chocolat chaud qui l'absorbe, la tâche qu'elle éponge rageusement tandis que les images mentales la colonisent. Est-ce que c'est pour ça que Nikos ne lui parlait plus ? Est-ce qu'il a cherché le Sinners comme excuse parce qu'il n'osait pas lui dire qu'il fréquentait Gemma, parce qu'il savait qu'elle ne le tolérerait pas, parce qu'il savait que ça la blesserait et qu'il l'a choisie elle, plutôt qu'eux ? Et putain, est-ce qu'ils étaient ensemble hier, pour réveiller la culpabilité de Gemma ? C'est interdit, ça. C'est leur entrepôt, leur endroit, l'unique foyer où battent leurs coeurs à l'unisson. Nulle place pour un homme dans l'équation, pour venir souiller ce qui relève du sacré. Mais la question n'effleure pas ses lèvres : elle a la réponse, tatouée partout sur l'épiderme tendu de Gemma, son maquillage estompé et ses fringues froissées. "T'es qu'une putain d'égoïste, Gem. Tu peux plus supporter ta culpabilité alors tu viens me la jeter à la gueule au moment où j'en ai le moins besoin en sachant très bien ce que ça me fera. C'est dégueulasse." Elle ne s'énerve même pas, Cece, enragée devant l'éternel. C'est ça, le pire. Elle est obstruée par les sanglots, par la lassitude, par tout ce qui déraille dans sa putain d'existence au point que même se raccrocher à elles a le goût de l'espoir déçu. Elle a la mâchoire serrée et les dents qui tremblent comme si elle avait froid alors qu'elle se relève, les restes du cacao entre les mains et son coeur échoué sur le tapis, quelque part entre les tâches. "Tu sais que je te pardonnerai tout. Tu sais précisément que je te laisserai jamais, c'est pour ça que t'aimes tellement danser avec les flammes, hein ? Tu le faisais déjà avec Sony, flirter avec la ligne rouge. Je le voyais très bien votre petit manège, je voyais très bien ce qu'il y avait derrière les litres de haine féroce." Du désir. Un truc primitif et indomptable qui l'a toujours effrayée parce que son frère, c'est la seule chose qu'elle n'aurait pas su pardonner. Lui qui l'excluait de tout, lui dérobait tout, il ne pouvait pas lui arracher ses amies, celles qui avaient su recoller les morceaux bousillés par ses soins. Incapable de ne serait-ce la regarder dans les yeux, Cecilia s'agite, s'évapore dans la cuisine pour jeter ce qui jonche ses phalanges. Elle tente de composer avec le palpitant qui cogne jusqu'à ses tempes et de maîtriser la colère qui grimpe. Alors elle se lave les mains, longuement, sous l'eau brûlante pour réchauffer ses os de glace. Le silence l'apaise un peu, juste un peu, même si au fond de sa gorge, l'âpreté de la trahison brûle encore. "Je veux juste savoir une chose. Est-ce que tu le traites comme les autres ?" Parce qu'il n'est pas comme les autres, Nikos ce n'est pas un homme à détester, à combattre, à soumettre. Ce n'est pas un homme, point, juste une catastrophe magnifique qui marche parmi eux sans en partager les travers. "Parce que dans ce cas, le débat est clos : T'arrêtes de le voir. " Malheureusement, les hommes ne manquent pas ici, elle aura qu'à remplacer son service trois-pièces par un autre, ça ne l'a jamais dérangée outre mesure jusqu'à présent.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: choke on the silence (cece)   choke on the silence (cece) EmptyMar 13 Fév - 7:07

Quel lamentable duo elles forment. Les divinités vengeresses chiffonnées au réveil, l'une refusant de prononcer les mots grenades, l'autre refusant de les réceptionner. Elles sont des créatures de la nuit, toutes les deux. Elles vivent parmi les ombres, évoluent respectivement à la lumière des étoiles ou celle des néons. Elles sont bien peu de choses le lendemain matin. Chocolat et cernes, une étude en violet. Elles font plus peur à personne, si ce n'est l'une à l'autre. Il y a un millier de raisons pour lesquelles Gemma ne s'est pas confessée plus tôt et, preuve qu'elle aurait dû avouer dès le début ou se taire à jamais, elles la frappent toutes tour à tour dans les vingt secondes qui suivent l'invocation du prénom masculin affilé comme une aiguille, perçant immédiatement leur bulle. Ces raisons, elles dansent sur le visage de Cece avec la grâce digne de celle qui tente de rester impassible. Cee, son petit soldat de plomb aux grands yeux de poupée de porcelaine. Si le regard est bel et bien la fenêtre de l'âme, elle se met en vitrine, exposée de toute part par ses iris gigantesques qui lui bouffent le visage et absorbent la pièce. Gemma, supposée n'avoir peur de rien, est terrifiée par les mines qu'elle y trouvera. Elle ne s'aventure sur le regard de Cece qu'une brève seconde qui lui dit déjà tout ce qu'elle a besoin de savoir. Tout y est placardé en caractères gras, foutu billboard de sa honte. Bien sûr qu'elle refuse d'y croire. Bien sûr que l'incrédulité volontaire prend moins de quatre secondes pour se dissoudre comme une aspirine dans la réalité de l'instant - parce que ça n'a rien de surprenant, pas vrai, elle porte les mecs comme des teintes de rouge à lèvres, Gemma, même indolence, même temporalité, pendu à ses lèvres pour une poignée d'heures, effacés contre quelques baisers et l'arête d'un verre à pied. Finissant par rouler dans le fond de son sac à main, oubliés dès les premiers signes de sécheresse. Bien sûr que Cece refuse d'entendre l'assourdissant, bien sûr que c'était sous son nez dès le départ si seulement elle avait daigné baisser les yeux. Bien sûr qu'elle recule. Bien sûr qu'elle met de l'espace entre elles, façon la plus simple au vu des limites de la pièce pour rouler sur la poitrine de Gemma avec un semi-remorque. Gemma qui a besoin de proximité, qui a fait du soutien une expression littérale. Tactile, créature de contact qui l'utilise pour enterrer les hommes et élever ses filles. Le chocolat tombe au sol et ça aussi, ça fait mal, la facilité avec laquelle Cece laisse les soins de Gemma lui glisser entre les doigts. Elle utilise la flaque boueuse comme un accessoire pour fuir la conversation - elle ne veut rien entendre. Si elle n'était pas dans une position si délicate, Gem aurait reniflé. Elles ont eu cette conversation des dizaines de fois; que Cece se plaque les mains sur les oreilles ne rendrait jamais le bruit moins vrai. En grimpant les escaliers, Gemma avait cru naïvement que le seul fait d'informer Cece allègerait les kilos de culpabilité qu'elle porte à bout de bras mais, à l'évidence, elle faisait fausse route. Il n'y a rien d'apaisant ni d'apaisé dans la façon dont Cece refuse de regarder la vérité en face. Au fond, aucune d'elles deux ne veut réellement de ces oeillères, elles sont flammes et ont besoin de cramer. Gemma cligne des yeux, la poitrine serrée, la gorge sèche derrière l'amertume du café noir. Elle prend une inspiration. Attend une poignée de secondes. Trois, deux, un - tout s'embrase. Il y a la colère qu'elle attendait. L'insulte qu'elle espérait, tout ce que Cece est capable de lui donner et sur quoi elle peut essuyer ses paumes noires de suie. Elle courbe l'échine, accepte en silence. Son cilice et sa rédemption. Elle réclame le courroux divin, Gemma. La foudre s'abattant sur sa colonne vertébrale offerte. A la place, elle est saluée par des sanglots étouffés et c'est l'électrochoc. Si Cece souhaitait lui faire payer, elle ne pourrait pas mieux s'y prendre car dès que Gemma détecte la vulnérabilité courbatue qui crisse dans les mouvements de son amie, sa gorge s'obstrue. Enfoncée dans son sofa, elle est précautionneuse de prendre aussi peu de place que possible, de se faire toute petite, marquer en majuscules son intention de repentance. Même si ses réflexes lui ordonnent de se lever, de lui venir en aide, de tout prendre à sa charge, le cacao, les taches, les erreurs, elle sait que ses gestes feront plus de mal que de bien. Mademoiselle arrogance connaît sa place. S'y cantonne. Il n'y a rien que Cece puisse penser, que Cece puisse dire, aussi acéré et strident que cela soit, au sujet de quoi Gemma ne s'est pas déjà morigénée des dizaines de fois. Sony. Elle s'y attendait. Deux syllabes et une guillotine. Elle peut tout accepter, encaisser tous les coups mais pas celui-là. Jamais celui-là. Comme giflée, elle détourne brusquement le regard. Se lève. Nourrie par l'offense, elle en a oublié toutes traces de fatigue. "Non, t'as pas le droit. Ça n'a rien à voir avec Sony." Sa voix est un lit de braises, gronde, siffle, la fumée avant les étincelles. "J'ai rien à me reprocher avec Sony et tu le sais parfaitement. Ton frère est un lâche, un pauvre con qui t'as abandonnée et qui a eu le culot de pas supporter que t'aies réussi à devenir quelqu'un sans lui. Y avait rien derrière la haine à part plus de haine, celle que toi tu te refusais. Quel petit manège, hm ? Tu crois sérieusement qu'un abruti pareil a une chance avec moi ?" Si tout n'est pas strictement exact, Sony avait beau avoir été beaucoup de choses, ennemi public numéro un restera à jamais son identifiant par défaut. C'est ce que Gemma a besoin de dire et, surtout, c'est ce que Cece a besoin d'entendre, bien qu'elle ne s'en rende pas encore compte. Bien qu'elle continue à s'enfoncer les doigts dans les oreilles, gamine tyrannique qui les force toutes à marcher sur des oeufs, leur empêchant un diagnostic qu'elle est pourtant habituellement la première à décerner. Elle se rapproche, ampute l'espace entre elles tandis que Cece se lave les mains du chocolat et de la conversation. Sa question suivante l'atteint en plein sternum. Est-ce qu'elle traite Nikos comme les autres ? "Non." Pire. Cent fois pire. Elle a quelque chose de plus profond à lui faire payer que ses foutus chromosomes. De plus personnel. "Est-ce que ça change quelque chose ?" Elle a perdu le fil. Serait entièrement prête à dire ce que Cece veut entendre si seulement elle avait une idée de la nature exacte de la chose. Qu'est-ce qui est honnêtement pire ? Que son précieux Nikos ne soit qu'un numéro, une mâchoire intéressante qui a sérieusement intérêt à rester fermée à tout moment lorsqu'elle n'est pas contre la sienne, ou qu'il soit un putain de danger, une plaie béante à sceller avant que tous les principes majeurs de Gemma ne s'échappe à travers ? L'élan de colère s'est apaisé, la lionne est redevenue chaton, elle vient se frotter contre les jambes de Cece, espère une caresse et craint un coup. "Je suis tellement désolée, si tu savais. Je sais pas quoi te dire, j'ai perdu le contrôle." Elle se fait murmures et excuses. Elle devient ronronnement. Parce que oui, elle n'est qu'une putain d'égoïste, Gemma, elle est prête à tout, absolument tout pour se faire pardonner, pour faire taire les hurlements dans sa poitrine qui réclament l'attention fière de deux yeux bleus cerclés de violet. Prête à s'allonger sur le plan de travail, face à Cece, lui tendre pinceau, burin, et la laisser la recréer à son image.
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