after the night, still the darkness (sil)

j'sais pas couperet sur les espoirs, déception dans le creux du ventre alors que la curiosité se pique. Il voudrait en vouloir à sil, garant d'une sécurité qu'il délaisse trop souvent, celui qui, dans toutes les situations, savait ce qu'elle ne disait jamais à ike. La certitude que même loin, même absent, quelqu'un veillait sur elle. mais plus maintenant. « tu sais toujours. » tu devrais toujours savoir et c'était rageant, c'était rassurant. Jalousant la relation plus douce qu'ils avaient en appréciant paradoxalement de la savoir toujours a l'abri quelque part avec lui. Mais si même sil ne sait plus, qu'est-ce qu'il reste d'eux ? Trio détruit, éparpillé en trois pôles qui ne parviennent pas à se rejoindre. Comme des astres qui ne se croisent qu'en de rare éclipse, jamais en même temps, toujours si loin les uns des autres. « ça te surprend ? C'est nora. » il songe à peine que sil voit beaucoup moins que lui cette facette d'elle. Celle qu'il sait si bien attiser, qu'il chercher souvent, aime un peu trop et haït tout autant. Que c'est pas sil qu'elle cherche à rendre fou de rage, encore moins à lui qu'elle plantera un couteau. Faculté incroyable à être douce quand l'homme s'y prête et ike n'est jamais assez conciliant pour la voir exprimer plus de douceur qu'un serpent prêt à l'attaque ou si peu qu'il oublie parfois que nora n'est pas que hargne et violence. « j'ai pas dit que j'avais pas répliqué » mais ça, il le tais volontairement à sil plus qu'a aucun autre, ligne invisible tracé depuis longtemps entre eux, certain que s'il fallait faire un choix ce serait toujours nora. La vérité brut le rend coupable, pour les plaies de nora autant que pour les siennes, refusant de finir sur le banc des accusés sous le regard de sil. La prise de partie et évidente et sa lâcheté tente de l'éviter par tout les moyens. Il saura sans doute bien assez tôt. Verra la peau malmenée, les cloques de son bras cicatrisées qui laissent un patchwork de peau de la plus saine a plus abîmée. Épiderme dégradée par l'oeuvre d'un artiste violent. Et pas une once de regret dans le fond, seulement la certitude qu'il n'y a qu'eux pour comprendre le sens de leur histoire, rien qu'eux. Pas même sil. « c'est toi qui bosse au bar ce soir » décision venue de l'instant, prise de risque contrôlée, persuadé que sil ne trouverait un peu de paix que dans l'énergie des journées remplies ou l'esprit encombré sera occupé à autre chose que ressasser le tableau sanglant qu'il à dessiné d'un doigt appuyé sur la gâchette. « t'as intérêt à être là, m'oblige pas à venir te chercher. » paternel foireux, conscient de ne pas faire ressentir le respect qu'il lui faudrait avoir pour donner du poids à ses mots. Certain pourtant qu'il le laissera pas se terrer plus longtemps dans son esprit torturé, ne le regardera pas glisser dans les sables mouvants desquels il ne réchappera pas. Il le laissera pas tomber, pas cette fois.