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 does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo

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Bo Hayes
- shake ton milfshake -
Bo Hayes

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ciel merveilleux où mes fantasmes éveillés venaient se lover.

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Identité : anna.
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Crédits : ava- sarasvati / sign- anesidora / gif- pizza planet, solosands

Âge : 20 ans de complexité.
Occupation : note après note, titre après titre, les écouteurs toujours enfoncés dans les oreilles, il pense à tout, à n'importe quoi, mais surtout à son idée de radio. et puis aussi un peu à elle.
Côté coeur : spectateur.
Quartier : orange grove, cité de glace et de diamant.

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MessageSujet: does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo   does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo EmptyJeu 19 Juil - 4:23


IT’S NOT FINE.
BO HAYES + ZACHARY MURPHY-LLIERES

Chiant. oignons, oreo« lubrif... oh. » Nonchalant, un rictus dessiné sur ses lèvres, Bo attrapa un tube, lançant quand même quelques coups d’œil par dessus son épaule, histoire d’intercepter  les possibles regards amusés -ou répugnés. Faire les courses, c’était vraiment pas son truc à lui. Lui qui avait toujours vécu dans sa tour de diamant, où jamais un soucis matériel ne venait déranger son quotidien. Tous ses besoins étaient assouvis, toutes ses envies exécutées. Bo il savait même pas qui s’occupait de faire toutes ces choses Ô si détestables à ses yeux quand il était gamin. Il s’était jamais posé la question. Et maintenant il était là, à la caisse, derrière une quinzaine de personnes, toutes blasées au possible ; avec sa carte gold scotchée dans la main droite et la gauche tenant ses oignons, ses oreos et sa touche secrète du chef pour plaisir personnel. Un écouteur dans une oreille, l’autre se balançant le long de son tee-shirt trop grand. Un air de synthé estompait un peu ses pensées monotones. Le synthé c’était pour les jours heureux. Et aujourd’hui, les choses étaient plutôt ok. Tolérable. Sa tête commençait à bouger toute seule et ça dansait dans ses pensées. Ça faisait du bien. Bo qui avait d’habitude toujours l’esprit agité mais pas d’la bonne manière. Rafraîchissant. Ses mains s’y mettaient aussi et bientôt, sans qu’il y porte vraiment d’attention, sa carte gold se faisait battre en rythme par ses doigts empressés. Emportés dans leur heureux élan, ils viennent effleurer par accident une paire de fesse se trouvant malencontreusement devant. « op...pardon, ‘xcusez moi. » La dernière chose dont il avait envie, là, tout de suite, c’était d’un scandale à la caisse. Là, tout de suite, il avait juste envie de rentrer et d’se faire plaisir… Non sans touche secrète. Un regard prolongé pour le propriétaire de cette paire de fesse salie par ses doigts malhabiles. La propriétaire. De dos, une masse de cheveux dont Bo aurait pas vraiment pu en définir la couleur. Puis une peau fine. A gauche de ces fesses, une main lasse et un poignet fin. … - Meurtri. Un avant bras tacheté de mauve et de jaune vieillit. En dressant le portrait de la propriétaire de la paire de fesses, au fur et à mesure que ses yeux montaient le long de son corps ; Bo se rendait compte que ces mêmes bleus qui avaient fait tilt dans sa tête, se multipliaient partout où son regard se posait. Beaucoup trop pour une simple chute. Comparable à ce qu’il avait vu tout les jours pendant 17 ans sur le corps chétif de sa mère. Inévitable. Un élan de dégoût puis de compassion. Il aurait voulu tout lâcher pour serrer ses bras autour d’elle. Serrer mais pas trop fort. Se grandir et pouvoir entourer tout son être de son corps à lui. Il serrait son abris hermétique aux coups et aux cris, elle pourrait s’y réfugier. Les plaintes de sa mère lui revenait. Frisson. La rage et la haine de son père faisaient échos aux bras fanés de la fille de devant. Les pleures et les implorations de sa mère aussi. C’était trop. Malaise. Son déni et son ignorance durant ces longues 17 années frappèrent Bo violemment.  Peut être qu’il aurait pu changer quelque chose. Il aurait du changer quelque chose. Terriblement coupable.
« Eh… Excuse moi. On peut parler ? ...2 minutes ? » une main douce et aussi légère que possible sur son épaule. Il essayerait.

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Dernière édition par Bo Hayes le Mer 25 Juil - 13:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo   does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo EmptyJeu 19 Juil - 5:41

longue balade du samedi matin parmi les rayons du bazar discount préféré de la brunette. l’enseigne lumineuse aux néons cassés n’attire pas le petit peuple bourgeois de crescent heights, c’est sûr. de même que le bordel qui reigne dans la vitrine, où des légumes en promotion côtoient des voitures télécommandées pour enfants. et puis, c’est pas tout à côté de chez zach. mais on y trouve les meilleurs deals de la ville et en plus la propriétaire est l’une des vieilles dames les plus aimables qu’il lui ait jamais été donné de rencontrer, alors ça vaut bien le quart d’heure de vélo que lui coûte le trajet. zach, elle cherche un cadeau pour l’anniversaire d’ina, le surlendemain. tout petit budget – fins d’mois pas faciles – et grande envie de faire plaisir ne font pas la paire, mais elle est sûre qu’en s’obstinant elle trouvera bien quelque chose. du lubrifiant, par exemple. un sourire fugace révèle ses faussettes alors qu’elle jette un coup d’œil malicieux au jeune homme qui vient de faire ce très intéressant choix de consommation, avant de se détourner. l’absence de jugement n’empêche pas un peu d’amusement. elle laisse courir sa main sur les étalages exposant des babioles colorées en tout genre, regrettant l’absence de ventilateur dans le magasin par cette chaude journée de juillet. faut la comprendre, zach, elle peut pas enlever son blouson. elle a osé le short parce qu’il ne reste qu’un tout petit bleu sur le haut de sa cuisse, mais vu le gros hématome qui s'étale sur son bras droit il est hors de question de se découvrir. c’est aussi pour ça qu’elle ne fait pas les courses dans son quartier, zachary, dans les jours qui succèdent à une crise de nerfs de presnel. cela dit, elle ne s’inquiète pas trop du regard des autres clients qui ont l’air bien trop absorbés par leurs problèmes pour s’intéresser aux siens. demi-tour direction le rayon maison, où elle attrape trois minuscules plantes de bureau aperçues plus tôt. ça ne l’a pas empêchée de faire le tour de la boutique, elle qui adore caresser du regard les étalages – les courses, c’est son truc. son choix est fait et c’est avec un grand sourire aux lèvres qu’elle laisse passer devant elle un senior armé de son déambulateur avant de se placer derrière lui dans la file d’attente. cadeau trouvé, ciel dégagé, que de bonnes augures pour cette journée. plans bien vite contrariés, alors que zach fouille méthodiquement dans son portefeuille, en sortant les diverses cartes de fidélité qu’elle est toujours trop gentille pour refuser, sans pour autant mettre la main sur sa visa. zut. presnel a dû oublier de la lui rendre et elle n’aura pas le temps de repasser la chercher, elle travaille dans l’après-midi. elle est interrompue dans sa réflexion par une main baladeuse qui vient s’aventurer sur son fessier, se retourner alors que ses longs cheveux bruns balayent le visage du malheureux coupable qui se tient dans son dos, comme électrisée. c'est l'homme au gel intime - elle l'a baptisé. réaction excessive qui s’explique par le fait qu’elle a encore trop vivement en mémoire les mains de presnel qui se resserrent sur son poignet, trop longtemps, trop fort. appréhension du contact masculin, son cœur bat la chamade alors qu’elle esquisse un hochement de tête muet, l’air de dire j’vais pas t’embrouiller, ça va. eh… excuse moi. on peut parler ? ... deux minutes ? légère surprise alors qu’elle le laisse poser ses doigts sur son blouson, pas certaine d’où il veut en venir. son visage l’inspire, cela dit. et puis elle manque d’amis dans cette ville, zachary, alors elle va pas envoyer s’faire voir le pauvre garçon. "oui, bien sûr…  mais avant, t’as pas trois dollars ?" elle pointe les plantes du menton, s’il pouvait la dépanner ça serait vraiment cool. après, elle le suit où bon lui semble, pas de souci – elle a toujours été imprudente, zachary. trop de confiance dans les inconnus. imprudente dans ses sentiments, aussi. elle rajoute comme pour s’excuser de s’être retournée aussi brusquement un petit "n’aie pas peur de moi, j’suis pas méchante." comme si qui que ce soit pouvait penser le contraire.
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Bo Hayes
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MessageSujet: Re: does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo   does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo EmptySam 21 Juil - 4:19

IT’S NOT FINE.
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Regard incertain et souriant. Bo il la trouvait drôle, cette fille aux bleus. Elle avait accepté sans méfiance, aucune, sa proposition. Même lui avec ses gros bras et sa tête dure l’aurait pas fait. Un sourire puis un regard vers les 3 pauvres plantes. Bien sûr qu’il allait les lui payer ses plantes. Tout ce qu’elle aurait demandé au monde il l’aurait payé : un gun, d’la mort aux rats, un mac pour finir le gars qui lui avait fait ça si elle le voulait. Les yeux bienveillants de Bo viennent se reposer sur les siens. Un sourire bancale et quelques billets verts posés dans la main de la fille.  « Prends tout, flemme de compter. » Maintenant il se sentait con avec son lubrifiant. N’aie pas peur de moi, j’suis pas méchante. Les yeux bruns de Bo s’écarquillent, joueurs, un grand rire s’échappe de lui. Il était pas moqueur, ce rire. Pas du tout. Juste surpris. Audacieuse cette fille aux bleus. Puis décidément bien surprenante. Un grand chapeau sur son visage. Bo se demanda une seconde ce qu’elle cachait là dessous et puis il se rappela les dizaines de bouteilles de fond de teint dans la salle de bain de ses parents. Une grande ombre sur ses yeux à elle, lui pouvait pas vraiment lire son regard, savoir si elle était sérieuse ou ironique, heureuse ou malheureuse. Déconcertant. Elle avait du prendre le sourire maladroit de Bo comme méfiant, et lui avait peur qu’elle lui fasse pas confiance.  « J’en doute pas, t’as pas l’air bien impressionnante » . Regard détourné mais voix ensoleillée. Il voulait se montrer sous on meilleur jour. Doux et apaisant qu’il s’éfforcait d’être. bip les oignons. bip les oreos bip le lubrifiant. 5$80. D’un coup de carte magique, Bo paye le tout. En espérant qu’elle n’ait pas remarqué sa touche secrète : y’avait mieux niveau sérieux. D’un coup de tête vers la porte vitrée, Bo l’entraîne au dehors de la boutique. Sonnette enjouée annonçant leur départ sous le soleil plombant de l’été. Elle était belle sous le soleil. Belle mais frêle. Frêle mais belle. Puis elle avait l’air heureuse. Malgré ses blessures. Mais Bo doutait pas qu’un mur était a grimper avant de pouvoir passer aux dessus des à priori et des premières impressions. Il doutait pas de tout le mal qu’il devait y avoir dans sa tête comme il avait pas douté une seule seconde des raisons derrière son corps meurtri.  « Bo… Au fait. » Une main tendue vers elle. Trop solennel ? Trop étrange ? Aussi, Bo il avait pas l’habitude d’attraper des étrangers à la volée pour essayer de les faire se confier à lui sur leurs démons intérieurs. Il savait plus vraiment quoi avoir comme approche… Il est face à elle, une brise légère les agite. Une main sur sa tête, un blizzard dans sa tête. Elle va sûrement pas apprécier. Elle va s’braquer et m’gifler. Pis’ c’est vrai… C’est pas à moi de lui dire tout ça, j’la connaît pas. Mais il voulait l’aider malgré tout. Plus que tout. Il se disait que c’était le destin, et lui il y croyait au destin. Dur comme fer. Il pouvait pas repartir, pas maintenant, pas comme si de rien n’était. Il s’en voudrait. Il pouvait plus lâcher quelqu’un comme il avait lâché sa mère. Puis ça faisait quoi si il connaissait pas cette fille ? Il était là, elle était là. Devant lui. Leurs yeux se jaugeaient. Milles et une questions.  « J’suis désolé, c’est indiscret, j’sais, mais j’ai pas pu m’empêcher de remarquer tout ça. des doigts fatigués pointent vers ses mains à elle, puis sa cuisse, puis son visage. …et j’peux vraiment pas laisser ça passer. Écoute j’vais être direct… C’est quelqu’un...? Un énième regard qu’il voulait si sincère. Si sincère que si elle essayait assez fort, elle pourrait peut être voir au creux de ses yeux à lui et tout savoir, tout lire. Tu peux m’faire confiance, j’vais rien balancer, j’veux juste essayer..." De la raisonner ? De l’aider ? De la sortir de tout ce merdier ?
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MessageSujet: Re: does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo   does she know it's not fine if she cries at night? - honey + Bo EmptyDim 22 Juil - 7:54

zach elle reste là à le regarder droit dans ses yeux sombres sans se départir de son sourire tranquille, se demande un instant fugace s’il cherche à la séduire à grands coups de lubrifiant – technique peu conventionnelle, il faut l’avouer. elle se masse le poignet machinalement alors qu’il lui répond, sans prêter attention au fait que ce geste trahit les douleurs musculaires qu’elle essaye d’atténuer depuis que presnel l’a un peu trop violemment dégagée de son passage pour sortir de l’appartement, la semaine précédente. l’envoyant valser en la tirant brutalement par le poignet, laissant une marque bleue qui s’est atténuée depuis mais est toujours visible. l’homme-au-gel-intime accueille sa dernière réplique avec un rire qui la transperce, vif, trop soudain. j’en doute pas, t’as pas l’air bien impressionnante. elle se trompe sur ses notes qui s’échappent de la bouche ouverte dans un sourire amusé, pense qu’il rit d’elle peut-être. de son petit gabarit, de sa carrure frêle, de son vieux blouson, qui sait. elle écarquille les yeux, un peu prise de court par ce soudain accès de bonne humeur qui peut être innocent comme moqueur. arrondit la bouche de perplexité, elle ne sait pas vraiment si rire en cœur la rendrait encore plus ridicule. tente de se redonner une contenance, les joues un peu rouges. zach, elle est comme ça. l’absence de poker face est à la fois un handicap et une qualité – son expression ne ment jamais. et puis elle décide de présumer qu’il ne veut pas rire d’elle, mais avec elle. accepte les dollars qu’il lui tend avec un gentil mot de remerciement, avant de lui répondre sans se démonter. elle a repris contenance et décidé qu’il lui voulait pas de mal, le garçon. "méfie-toi, j’ai été championne de boxe dans ma jeunesse." traît d’humour qu’elle laisse planer alors qu’elle salue chaudement la caissière et se saisit du petit sac en papier kraft qui contient ses plantes. elle fera un joli paquet, nœud brillant et tutti quanti. retrouve la fraîcheur relative du trottoir, l’argent que la dame lui a rendu à la main, se sentant comme une enfant envoyée faire une course. un peu hésitante. bo... au fait. elle tend la main à bo, elle aussi, sans donner son prénom. elle lui rend simplement la monnaie et un sourire muet, poli, s’excusant muettement de ne pas pouvoir lui donner son identité. pas envie de lui mentir, à ce gentil garçon qui lui accorde de l’attention. elle aurait pu dire nina, alice, manon. mais elle ne peut pas prendre le risque de lui dire comment elle s’appelle, maintenant qu’il pose son regard sur son poignet amoché. parce qu’elle est pas bête non plus, zachary. elle se doute de ce qui va venir, même si elle fait semblant de rien. et pour rien au monde elle ne voudrait donner un indice qui puisse le mener à presnel. elle s’appuie au mur en lui faisant signe de poursuivre d’un léger signe de tête engageant, s’efforce de ravaler le sentiment d’appréhension qui vient de lui serrer l’estomac alors qu’elle s’est rendue à l’évidence. il va lui parler de son bras, probablement entraperçu alors qu’elle tentait d’atteindre l’étagère la plus haute du rayon maison, dévoilant un peu de sa peau nue en tendant la main. alors elle essaye de lui montrer que tout va bien. qu’elle est heureuse, épanouie, qu’elle a glissé dans les escaliers, c’est tout. elle attend, se recoiffe rapidement en le suppliant muettement de laisser tomber le mystère, de parler, qu’elle sache à quoi s’attendre. peut-être qu’elle veut entendre des paroles rassurantes, au fond. ou des mots qui lui prouvent qu’elle n’a pas à culpabiliser de la situation. que si son couple ne va pas, que si presnel passe ses nerfs sur les murs et parfois ses bras, c’est pas parce qu’elle a fait quelque chose de mal, la gamine. bo, il la regarde avec une telle compréhension qu’elle se demande si elle ne l’a pas déjà vu quelque part. il a l’air de savoir ce qui se cache derrière cette veste, d’être au courant de ses peurs les plus intimes. peut-être qu’il l’a suivie au magasin pour lui parler de ça. ses yeux sont trop perçants, pénétrants. ça ne peut pas être une simple rencontre hasardeuse. le cœur de zachary, il s’affole, elle ne relance pas la conversation parce qu’il y a encore une chance qu’il tourne les talons, bo. qu’il ravale les questions qui se bousculent visiblement dans sa tête, qu’il… trop tard. j’suis désolé, c’est indiscret, j’sais, mais j’ai pas pu m’empêcher de remarquer tout ça. la bouche du garçon s’est ouverte et la boîte de pandore avec. "on peut toujours tourner la tête, on a toujours le choix." elle sait pas trop ce qu’elle veut dire par là, zach. qu’il aurait dû s’abstenir, peut-être. ou au contraire qu’il a bien fait de prendre sur lui pour l’aborder. …et j’peux vraiment pas laisser ça passer. écoute j’vais être direct… c'est quelqu’un...? tu peux m’faire confiance, j’vais rien balancer, j’veux juste essayer... elle le quitte plus du regard, zach, alors qu’il continue de parler, de l’interroger, de lui demander de le laisser l’aider. elle peut pas répondre, la belle. il doit le savoir. par fierté, par loyauté envers presnel, par amour, elle peut pas répondre. et ça lui bouffe l’estomac, parce qu’elle le voit maintenant, dans ses yeux, qu’il n’est animé que par des bonnes intentions – qu’il en connaît probablement, d’autres filles qui se regardent dans la glace certains matins en examinant les vestiges de coups donnés la veille. mais elle peut pas, zach. elle est devenue sauvage, la petite – elle se confie moins, elle taît les mots qui voudraient sortir. les maux qui voudraient sortir. elle écrit ses soucis dans un petit carnet, elle en fera peut-être un roman autobiographique dans cinquante ans, ils auront surmonté tout ça avec presnel, ils auront trois enfants et une maison de campagne. elle pourra tout lâcher, alors. raconter à son entourage les moments difficiles qu’ils ont eu à passer, avec le détachement d’une épouse heureuse. elle se réfugie dans l’art, en ce moment, zachary. elle va à des expos de peintres abstraits qui extériorisent pour elle ce sentiment de flou qui a envahi son être. mais elle ne dit pas à qui que ce soit ce qu’il y a. paumée dans un univers trop grand pour son petit être. alors elle fait signe à bo de s’asseoir près d’elle sur le banc qui leur fait face, lance un petit "je suis désolée, j’t’ai pas demandé ce que tu faisais dans la vie ! les codes sociaux et moi, ça fait deux en c’moment ! j'ai un peu trop le nez dans mes bouquins, faut croire." et elle attend sa réponse, rayonnante, souriant un peu trop largement, comme s’il n’avait rien dit. désolée, bo, tu peux pas guérir mes bobos.

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