(ezio) La vie est belle aussi belle que toi, elle te ressemble parfois, moi je suis né pour n'être qu'avec toi

- la tête tournée vers les étoiles -
Assis dans la salle de bain, c'est comme s'il ne voulait plus aller dans les autres pièces de la maison. Tout lui rappelle celles qui vient de perdre. L'odeur de sa conjointe est encore présente dans toute l'habitation. Même ici, dans la salle de bain. Elle a oublié de prendre son parfum, quelques fois, il appuie une fois dessus pour que l'odeur soit présente dans cette pièce. Il a toujours l'impression qu'elle va revenir alors que non. Elle le pourrait si elle le voulait, mais il doute de sa volonté pour le revoir. Pourtant, il n'a rien fait. Au contraire, il a été le compagnon exemplaire. Lui aussi avait hâte d'avoir un enfant. Ezio, il a toujours voulu avoir un bébé qu'il pourrait porter contre lui, sentant leurs cœurs battent au même rythme, avoir un enfant avec qui il pourrait jouer au football américain, son sport préféré. C'est bizarre la façon dont tout s'est écroulé d'un coup, en quelques jours.

Il se rappelle de la fois où, souriante, un peu nerveuse, Naomi est venue jusqu'à lui, lui annonçant sa grossesse. Elle avait peur, ça se voyait dans ses yeux alors il l'a pris dans ses bras, il était heureux, elle allait réaliser son rêve et surtout, c'était elle, celle qu'il aimait plus que tout au monde. L'arrivée du bébé a été prévue. Ensemble, ils ont repeins la chambre d'amis avec du bleu alors qu'elle attendait une petite fille. Ezio, il est du genre à faire le contraire de la norme. Naomi, elle aurait voulu plus de rose, alors, il en a mis dans les meubles. Aujourd'hui, il serait incapable d'ouvrir à nouveau la porte de la chambre. Il y a là-bas des peluches, des habits pour nouveau-né, qu'il pourra jeter, refusant de les garder et de se rappeler ce triste événement.

En pleine nuit, elle l'a réveillé, affolée, complètement perdue après ses premières contractions et il a toujours été là, lui disant les bons mots pour la rassurer. Il l'a amené à l'hôpital, il était fou de joie à l'idée de tenir son bébé dans les bras quelques heures après leur arrivée. Sauf que rien ne s'est passé comme ils le souhaitaient. Au fur et à mesure des contractions, elle a perdu des forces jusqu'à tomber dans les pommes. Inquiet, il a prévenu les infirmières qui l'ont privé de celle qui l'aime. Dans le couloir, il a fait les cent pas comme s'il prévoyait d'y faire une tranchée pour s'y cacher. S'il avait su, il aurait disparu pour ne pas entendre ce que le médecin lui a annoncé. La mort d'un bébé synonyme d'un avenir en tant que familier. Ce qui pouvait le soulager, c'était que Naomi était en vie bien que faible. Il a redouté le moment où il devait lui dire, mais il tenait à ce que ce soit lui qui le fasse. En entrant dans la chambre, il a pris une grande inspiration, il ne souriait pas, à quoi bon lui mentir ? Il s'est assis, a tenu la même de sa compagne et lui a annoncé la nouvelle. Naomi est le genre de femme qui ne pleure que très rarement, essayant de garder sa fierté, mais cette nuit-là, elle a pleuré, laissant couler toutes les larmes qu'elle aurait pu retenir depuis leur rencontre. Impuissant, il l'a pris dans les bras.

Naomi est restée quelques jours à l'hôpital pour des examens. Elle avait changé. Lui a repris le travail pour essayer de penser à autre chose, c'est peut-être ça qui l'a fait changé. Il n'était présent qu'une heure le soir avant d'être pris dehors pour la nuit. Le retour à la maison était déjà horrible, sans sa fille, sans sa femme. Il aurait tout cassé, mais il ne voulait pas tout ranger, alors en rentrant, il s'essayait sur le canapé et pleurer, seul. Elle est rentrée à la maison et elle n'a même pas tenue une journée. Elle l'attendait un soir en rentrant. Il n'avait pas encore pris sa douche, qu'elle se tenait devant lui, lui annonçant qu'elle partait, qu'elle avait besoin de temps pour elle. Comme lui, elle ne pouvait pas voir la maison. Bien sûr, il a essayé de la retenir, mais la volonté de partir de Naomi était bien trop forte. Il l'a laissé partir et voilà que ça fait quatre jours qu'il est seul dans la maison. Il pleure toujours, il tourne en rond. Il lui écrit de longs messages qu'il finit par effacer. Il a besoin de sa compagne, il se rend compte qu'il ne peut pas vivre sans elle, maintenant qu'elle est partie.