notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres (nova)

- la tête tournée vers les étoiles -
le vingt mai, y’a dix neuf ans, ta tête de bébé boudiné t’a toujours fait que pleurer, sans jamais pouvoir t’arrêter. tu lui as donné un sacré baby blues à ta mère. pourtant elle était forgée, trois enfants avant toi, t’as été la plus compliquée étant encore qu’un petit humain sans aucunes dents. t’es deux parents, t’ont débarqué, dans cette famille modeste, remplie, une maison qui vie. deux ans d’écarts avec ta sœur. quelques années de plus pour tes grands frères. ton père, le disquaire de la ville, star records. la femme de ta vie qui t’a donné naissance n’est que mère au foyer, avec ce rêve d’enfanter vos têtes de morveux énervants. (•) un jour noir et l’autre blanc, tout va, dans votre fratrie infinie. vous vous entendez tous, chien et chat, justes frères et sœurs. famille nombreuse, sans problèmes, vous n’êtes que les américains moyens, les ricains sans problèmes particulier si ce n’est les merdes de la vie quotidienne. personne ne pense à abaisser la cuvette après avoir pissé, ni même changer le pq. votre frigo est un triangle des bermudes, les choses disparaissent, tu n’a jamais revu le reste de ton gâteau au chocolat. vous grandissez, dans votre bruit, dans votre bordel, si bien organisé, si bien adoré. (•) elle était pour toi, juste un pilier, si vite envolée, cette tumeur qui n’a fait que la ronger, petit feu, gentiment, sans même être douloureuse, seulement engloutis dans ce cercle vicieux, cet enculé de cercle vicieux. ta meilleure amie est morte, du haut des ces onze ans, sans même te dire au revoir. cancer qui l’a tué, cet enfoiré. impossible de te consoler, t’étais qu’une gamine amochée par la maladie qui t’avais comme arraché une partie de toi si bien accrochée. pour te consoler, tu mangeais, la bonne idée. ta sœur qui te ramenait du nutella pour tenir le temps de la nuit, ne pas fondre dans tes larmes, mais te noyer, dans le chocolat gavé d’huile de palme. tu n’as fait que grossir, une bombonne. tu n’étais que cette gamine obligée de s’habiller dans les tailles adultes du haut de trois pommes et demie. le chocolat c’est grave bon. ce con. (•) tu avais dépassé la limite de l’inévitable, tu n’étais que tristesse et complexes sur pieds, tu n’as jamais su t’assumer, tu n’as jamais su affronter, tu voulais qu’on puisse t’aider. la méthode radicale qui a failli te buter, ton estomac s’est vidé à l’intérieur de toi, pourquoi ? parce que t’as eu la brillante idée de te faire opérer, une sleeve ratée, ils ont commencé à couper ton estomac, tu n’as fait qu’hémorragie, t’as fait coucou à la faucheuse dans ton sommeil, charcutée. grave cool hein ? le résultat, après plusieurs mois d’hospitalisation, de suivi psy, putain de psy. ton poids est resté le même, il n’y a que ton morale qui a été touchée. écorché. cette fois tu e voulais pour t’enfoncer, tu voulais profiter, vivre, putain t’as enfin compris. (•) tu ne veux que profiter, de ta vie, dans ton cul xxl. découvrir joies que tu n’as jamais goutée. tu veux boire, te bourrer la gueule jusqu’à gerber, tu veux jouer, t’amuser, sans jamais te retourner, tu n’as que ton passé pour t’aider à avancer. mais tu as toujours cette difficulté, des années à t’enfermer dans cette case si bien rangée. tu galères à sortir ton cul, de là. tu galères, dans ta timidité à accepter, ce corps que t’as si longtemps traîné comme un boulet. tu as repris des études, au lycée, des années après.