Kala ♦

( la tête tournée vers les étoiles )
Après une enfance passée à Ladakh dans la région tendue du Cachemire, pour le bien de leurs enfants, ses parents décident de partir vivre en Ecosse, à Glasgow. Arrivée là-bas au début des années 90, elle peine à s'intégrer malgré ses efforts et son aisance à apprendre l'anglais en enlevant son fort accent indien, qu'elle est habituée d'entendre de la bouche de ses parents. A la maison, ses parents font tout pour joindre les deux bouts. Sa mère est assistante sociale pour les jeunes en difficultés et quand elle ne travaille pas, elle est occupée dans un centre où ils aident les jeunes expatriés en difficulté ; puis son père est chauffeur de taxi. A l'âge de 16 ans, Kala se trouve un travail en tant que serveuse dans un café de la ville. C'est là qu'elle fait la rencontre de Alan Woods. D'abord réticente devant ce jeune homme prétentieux, elle finit par tomber sous son charme. La première année, leur relation est secrète, sauf qu'un jour, ses parents interceptent un appel du jeune homme et les embrouilles commencèrent. Jugée trop jeune pour une telle relation, étant majeure de sa classe, ses parents l'interdirent, elle et ses soeurs, de sortir. Elle se sentait comme les jeunes femmes de Virgin Suicides, elle étouffait, elle n'en pouvait plus de ce paternalisme toxique. Ses deux frères avaient toutes les libertés du monde, mais elle et ses jeunes soeurs étaient condamnées à leurs chambres. Plusieurs fois, elle les affronta en vain. Elle espérait au fond d'elle qu'il l'attendrait. C'est ce qu'il fit. Patiemment, il attendait que la jeune femme prenne son indépendance et finalement, il n'eut pas à attendre si longtemps. Un soir, exaspérée par ses parents, elle avait précautionneusement préparé un sac avec quelques affaires, l'essentiel, et elle partit sans regarder derrière elle. Elle alla retrouver celui qu'elle aimait et ils partirent rejoindre la mère de celui-ci à Brighton, dans le sud de l'Angleterre. Tout se passait parfaitement bien. Puis un jour, elle avait dix-huit ans, le A-level en poche et les études qui commençaient, elle découvrit qu'elle attendait un enfant. Elle avait toujours voulu avoir un enfant, mais n'était-ce pas trop tôt pour elle ? Apeurée par la réaction de son petit ami et de sa mère, elle cacha la nouvelle pendant quelques semaines avant de craquer. La nouvelle fut bien prise par les deux partis, mais petit à petit, leurs comportements changèrent. La mère les força à se marier, car il ne serait pas juste de faire naître ce petit être hors mariage, de faire de lui un bâtard comme elle le lui répétait sèchement chaque jour. Alors elle céda. Elle abandonna les études, se maria et l'enfant naquit. Peu de temps après, sa nouvelle belle-mère prit soin de s'occuper de l'enfant dont le prénom était Aditya, mais que celle-ci préférait appeler Harry. Etant constamment en arrêt de travail pour d'obscures raisons. Kala se trouva un travail de femme de ménage, tandis que son mari allait à l'université. Petit à petit, son côté garçon charmant s'évapora et laissa apparaître une autre facette de l'homme. Elle se mit à regretter ses parents, leurs décisions, même si l'enfermer n'était pas une solution, finalement, ils avaient eu raison de ne pas faire confiance aux hommes. Même s'il ne la frappait pas, la violence psychologique était tellement forte, qu'elle craignait le pire pour la sécurité de son bébé. Alors au début, elle ne disait rien, se disant que cela passerait au fil du temps, qu'il se calmera, mais ses mots étaient de plus en plus violents, soutenu par sa mère qui l'encourageait, elle se faisait prisonnière de ces deux êtres sombres. Ces mots teintés de racisme, il commença à lui jeter des objets à la figure, à l'enfermer avec le bébé en pleurs. Elle était pétrifiée, mais malheureusement, personne n'entendait, car elle n'avait personne. Mais un jour, elle prit son courage à deux mains et alla porter plainte. Un avocat lui donna les papiers du divorce qu'elle donna au monstre de mari. S'ensuivit une suite de menaces toujours plus violentes, la menaçant de prendre son enfant et pleins d'autres mots sordides. Finalement, il signa les papiers, mais lança une requête afin d'avoir tous les droits sur l'enfant. Heureusement, Kala eut le temps de faire ses valises et put fuir aux Etats-Unis. Arrivée à 26 ans à New York, elle fit son maximum pour se faire des économies, sauver les apparences comme elle le disait, afin de pouvoir offrir le meilleur à son fils. Au bout de quelques années, ils déménagèrent ensemble à Crescent Heights, en espérant pouvoir se poser et tourner une nouvelle page à leur livre.