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 chat noir. (ezra)

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MessageSujet: chat noir. (ezra)   chat noir. (ezra) EmptyMar 31 Juil - 12:46

le tourbillon des âmes. elles s’élancent, s’entrechoquent. avance rapide. tout bouge si vite. une fin d’après-midi bondée comme il y en a souvent, à la jetée. à croire qu’ils ne prennent pas le temps d’observer. regarder autour d’eux. le lac qui se profile ou bien le haut du phare, qui éclaire déjà jusqu’à l’autre bout de la forêt lointaine. non, ils n’observent pas. mais rient. parlent. courent sur la promenade qui absorbe le bruit assourdissant et le recrache un peu plus loin. du coin de l’oeil, nora observe tout. fait partie du tout sans vraiment en être, à l’écart sans pourtant être en retrait. elle se mélange et pourtant, on pourrait presque la voir, à privilégier les espaces moins occupés, les mètres carrés où on grapille encore un peu d’air, avant de s’enfoncer dans l’agonie. c’est qu’elle se fondrait presqu dans la masse, nora. en tailleur sur un rocher, près de la promenade, un peu en hauteur, ce qui lui permet d’avoir une vue panoramique sur presque tout ce qu’il se passe. ce qui s’avère assez utile, quand on sait qu’elle n’observe pas, elle repère. elle n’attend pas, elle calcule. un nouveau hobby pour passer les après-midi. pas assez lucratif pour quitter le job de nuit à la station essence, mais qui lui permet d’enfin payer ses pépitos, plutôt que d’les glisser dans la poche de sa veste difforme avant d’s’enfuir comme une voleuse. comme si le shot d'ecstasy que lui provoque le danger n’était pas aussi plaisant. c’est qu’elle finirait par prendre goût à sa nouvelle activité la gamine. presque douée dans l’art du vol discret, elle s’entraîne, se découvre de nouveaux talents. qui aurait pu croire que nora clarke savait faire quelque chose de ses dix doigts. alors quand elle repère la victime parfaite sur le côté de la jetée, elle s’élance presque tête baissée. les poings serrés, jouant des épaules comme elle le fait toujours si bien, jusqu’à rencontrer celles de l’homme en question qu’elle incendie immédiatement. un tour de passe-passe et c’est dans la poche - littéralement. comme une gamine capricieuse, elle voudrait déjà déballer son cadeau. ouvrir le portefeuille et ne récupérer que ce qui l’intéresse, les quelques billets verts pour balancer le reste sur le bas-côté. elle a le palpitant des enfants impatients et y a presque l’aube d’une fossette fière qui se réveille, trop longtemps endormie. et alors même qu’elle s’apprête à découvrir son propre cadeau, y a quelque chose qui semble attirer son regard un peu plus loin. quelque chose, ou quelqu’un. une prestance comme elle en a rarement vue avant. une âme qui brille même dans le noir. et nora l’sait plus que n’importe qui, puisqu’elle n’est qu’ombre là où il est soleil. elle oublierait pas quelqu’un comme ça aussi facilement, lui ou son portefeuille. des billets comme elle en avait jamais vue avant, une masse couleur chance qu’elle s’est empressée de dilapider, et de cacher dans une boîte flanquée sous son matelas, pour quand elle se décidera à enfin s’barrer de ce trou à rats. n’empêche qu’il scintille encore, de l’autre côté de la jetée, et qu’elle s’empresse de jeter vulgairement le porte billets pour traverser la promenade. elle a été chanceuse et une fois et peut-être bien qu’elle a envie d’voir si la chance lui sourit encore. il s’rait peut-être enfin temps que la putain de roue tourne. elle s’avance encore, jusqu’à le percuter, renversant en passant la limonade qu’il tenait dans la main. pourvu qu’elle n’ait pas mouillé les billets. « oh, non! quelle maladroite. » elle prend ses grands airs nora, de ceux qu’elle occupait des années plus tôt, quand il fallait jouer au roi et à la reine, avec sil, avec wes, avec les gamins de l’orphelinat. c’est sulfureux, presque malicieux. c’est qu’elle s’amuserait presque, nora, à jouer celles qu’elle n’est pas, à porter si bien le visage de quelqu’un d’autre quand elle peine à être juste elle. nora. vient l’acte étonné, désolé, embarrassé. c’est plus dangereux comme ça encore, peut-être ce qui l’attire autant. « si je ne venais pas de m’embarrasser complètement, je pourrais jurer qu’on s’est déjà vu. » les yeux ronds qui s’accrochent aux siens, et le vent intrépide qui enveloppe la gamine. nora charme maladroitement, pas encore la plus à l’aise sur ce nouveau terrain de jeu. mais le frisson la transporte. et au-dessus des mers, elle ne risque rien. pas même de sombrer.
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MessageSujet: Re: chat noir. (ezra)   chat noir. (ezra) EmptyJeu 23 Aoû - 17:43


chat noir
into the sea, you and me, all these years and no one heard
la mer roucoulait sous mes yeux, lente, prenant son temps et allongeait les heures avec chacun de ses roulis, prolongeant le temps qui me séparait de l’arrivée du chat noir. depuis que je l’avais vu la dernière fois, j’avais rêvé d’elle cent fois et imaginé son histoire mille fois plus encore. elle était belle, la voleuse. chance embrassée d’infortune, je l’avais rencontré sur ce même quai, les yeux plongés dans l’écume moussante au bord des docks et alors que je buvais l’air iodé de l’océan, elle m’avait percutée – plus malicieuse que maladroite – pour me dérober mon portefeuille. à vrai dire, le vol ne m’intéressait pas le moins du monde. l’argent n’avait jamais été ni un problème, ni une obsession. et même s’il l’eut été, je n’aurais pu me concentrer sur autre chose que la silhouette féline de ma criminelle, disparaissant dans la foule et mon regard éperdu tentant désespérément de la nommer. je dois l’avouer, je n’avais aperçu qu’une portion de toute sa personne mais cette esquisse qui m’avait été offerte avait été bien suffisante à la savoir hors du commun, ravissante de tous genres de beauté. aussi, il me fallait la revoir. et puisque j’étais poète, l’hyperbole me caractérisait autant la rime. je savais que je connaitrais pas le paix sans avoir pu lui parler ; lui raconter, au moins, à quel point sa joliesse dépassait l’espérance. chat noir ne pouvait décemment pas continuer d’exister sans être complimentée sur l’incendie brûlant au fond de ses yeux. aussi, j’étais revenu sur la scène du plus exquis des crimes tous les jours aux alentours de la même heure, espérant la revoir passer par là, à faire les poches – peut-être – d’un autre artiste qui s’enticherait tout autant que moi de son charme. j’étais donc là aujourd’hui, face à l’océan, à attendre mon chat noir qui ne viendra probablement jamais plus. dans ma main, une limonade achetée dans l’hypothèse de sa présence faisait jaillir son éclat pétillant et ses bulles ; son odeur chimique citronnée se battant de tout son poids contre celle, bien plus entêtante, de la mer. quand, au bout d’une interminable attente, quelqu’un finit par me percuter, je commençais déjà à m’ennuyer au sein de mes propres pensées. j’ai tout de suite changé d’avis quand j’ai baissé les yeux sur l’élu de la maladresse et que, amoureuse, ma pupille a découvert les cheveux d’un chat noir et son sourire séraphin. je n’avais jamais cru aux coïncidences. le hasard était simplement le langage que dieu utilisait pour communiquer à ses fidèles. à cet instant, l’évidence m’apparaissait plus claire encore que la flamme dans ses yeux : ma mignonne m’était – littéralement, je dois le préciser – tombé dans les bras. comment aurait est-ce pu autre chose qu’un signe divin? « c’est dommage, je l’avais prise pour toi. » j’ai dit en remarquant la boisson renversée. je lui sourit tout de même puisque dorénavant, je n’avais que ça à lui offrir. sur mon pantalon, trônait une trace du passage de chat noir ; collante et humide au toucher. ce n’était rien pour m’offusquer. car elle a ouvert la bouche et sa voix m’a ensorcelé. ses mots ont flotts autour de mois un instant, tout de rouge d’andrinople vêtus. j’ai cru rêvé quand ils sont retombés entre ses lèvres. elle était si belle. elle était si belle. « on s’est déjà vu une fois. ici, exactement. tu avais volé mon portefeuille. depuis, je n’ai pas arrêté de penser à toi. j’espérais que tu reviendrais. » dans l’exaltation de l’instant, je ne me suis pas inquiété de la façon dont elle pourrait interpréter ce que je lui disais. je n’ai pas pensé à la possibilité qu’elle veuille fuir ou me rejeter. je ne me suis soucié de rien, sinon du pressant besoin de lui faire savoir que mon jugement l’avait inscrite au panthéon de toutes choses douces au regard. il n’y avait que deux catégories pour chaque élément de ce monde : la grâce et la laideur. chat noir brûlait d’impétuosité dans la première. « tu es magnifique. il fallait que je te le dise. » je pouvais respirer à nouveau. « tu es très jolie. » j’ai répété, plus pour moi que pour elle, cette fois-ci. mes compliments sonnaient comme des constatations parce qu’ils n’étaient jamais subjectifs : jamais erronés et toujours sincères. pas une seule fois je n’avais menti en matière de beauté. pas une seule fois je ne m’étais trompé, non plus. c’est pour ça que je savais qu’elle avait quelque chose de particulier. plus je m’abreuvais de sa vue, plus j’avais envie de la peindre. je voyais déjà des roses encercler la courbe de son nez et embrasser la naissance de ses cheveux. j’imaginais une lune épouser ses hanches et sous un ciel nocturne dessinée sous son sein, un chat noir se pavanant entre ses côtes. je dramatisais mes sentiments, je le savais – c’était mon quotidien en tant que poète. en revanche, mon exubérance n’était pas si extravagante quand je disais vouloir la transformer en chef-d’œuvre, la ranger sur mon étagère ou à l’abri dans ma mémoire et enfin la contempler pour toujours.

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MessageSujet: Re: chat noir. (ezra)   chat noir. (ezra) EmptyDim 2 Sep - 12:56

l’âme légère. elle danse au-dessus des nuages, nora, sans doute qu’elle a jamais été comme ça. sournoise, presque joyeuse. elle en aurait presque un frisson de dégoût d’voir que y a peut-être un sourire taquin qui vient déformer ses lèvres si elle s’était pas prise au jeu d’un piège qu’elle s’amuse bien trop à tendre. sale gosse des bas fonds, les stratagèmes elle connaît, elle en a inventé plus d’un. aujourd’hui le schéma se répète, se dessine dans l’esprit de la gamine qui prend l’habitude des manigances. et ça en devient presque un jeu d’enfant, pour elle, qui voit les quelques dollars remplir ses poches, sans que jamais les conséquences ne la rattrapent. le plan est simple la cible trouvée.  ce soir elle tire le gros lot, et elle s’imagine déjà au fast-food du coin à dévorer tous les plus gros menus, ceux qu’elle peut jamais s’offrir. ce soir y a qu’à feindre la maladresse. ce soir y a qu’à être jolie, peut-être sympa aussi. des trucs qu’elle a jamais vraiment été avant, trop têtue pour s’y ployer, égo surdimensionné refusant de s’abaisser aux ruses qu’utilisent toutes les autres filles. ne voyant pas les mêmes attributs chez elles que sur elle-même, nora se pense différente, noyée dans un jean difforme, une veste trop large. trop de noeuds dans la tignasse, et l’air trop chiant méchant pour seulement attirer l’oeil de qui que ce soit. mais au coucher du soleil, sur le port, avec le gros lot à la clé, peut-être bien que nora peut changer. peut-être bien qu’elle a plus besoin d’être nora, quelques secondes, qu’elle peut être quelqu’un d’autre. qui elle veut. le fantasme d’une vie, celui qu’on ne réalise jamais vraiment mais qui nous fait dormir, le soir. combien de fois elle l’a rêvé, nora ? s’barrer ailleurs, sur les routes pendant des mois, à vivre de rien d’autre que de liberté. plus d’emmerde à gérer, plus de démons à endormir. plus d’problème, plus rien qu’elle et la vie. la vraie. l’idée est fascinante, encore plus lorsqu’elle la touche du doigt, là. des plans échaffaudés sans vraiment ni queue ni tête, collision immédiate. et voilà, la machine est lancée. y a qu’à voir comment elle se débrouille, nora au bras d’un homme, elle qui s’est jamais embarrassée des mondanités avec qui que ce soit.
faut dire qu’il a ce quelque chose qui attire l’oeil. qui donne presque l’envie de faire un effort, à son côté. il irradie d’un truc solaire et elle est pas capable de décrocher l’oeil, fascinée par la silhouette fantasque. y a leurs pupilles qui s’accrochent et ça devient réel, alors. sûrement plus compliqué que ce qu’elle n’avait imaginé. ça la laisse désarmée, trente secondes, les rouages de l’esprit en court-circuit. et puis comme s’il l’avait entendue, fallait qu’il se mette à parler. et là, évidemment, c’est pire. parce qu’elle s’attendait à tout nora. à tout, mais certainement pas à ça. « pour moi. » ça la laisse dubitative. elle a l’oeil plus méfiant, soudain, les membres crispés comme le chat crissant des coins de rues. comment ça, pour elle ? ils se connaissent pas, putain, et la gamine se d’mande soudain s’il y a une infime chance pour qu’il sache que c’est elle. pour qu’il se souvienne d’elle. ce serait pas possible, si ? si. et ça la fait baliser comme une débutante. « n’importe quoi, j’ai jamais volé ton portefeuille. » ça sort comme un réflexe, espère qu’il s’en fichera assez pour passer au-dessus. mais ce n’est généralement pas de cette façon que les choses se passent et nora s’attend déjà à mordre ce qui tenterait de l’attraper, à frapper ce qui tenterait de s’approcher ou bien même à fuir tout ce qui ferait un pas de trop vers elle. à la recherche de la moindre excuse pour se défendre et surtout, la première porte de sortie sans qu’elle parvienne à penser à quoi que ce soit cependant. immobilisée par le coup d’avance qu’il vient de prendre sur elle, comme s’il avait vu clair dans la partie d’échec qu’elle venait de commencer. et comme si ce n’était pas suffisant, comme s’il ne pouvait pas déjà la laisser se débattre avec sa nervosité, il fallait qu’il dise la chose la plus horrible de toute son existence.
la chose qui fait court-circuiter son cerveau et cogner ses pupilles contre les siennes.
« dis pas ça. jamais. c’est bizarre. » sèche et sans équivoque. jamais de toute l’existence de nora clarke quelqu’un n’a daigné s’adresser à elle de cette façon. à tel point que ça la laisse immobile, oscillant entre colère et dégoût. ça la laisse comme ça, les bras ballants, sans savoir quoi répondre. et nora clarke n’est pas d’ordinaire celle qui se tait. celle qui n’a rien à dire. nora est celle qui mord, celle qui hurle, celle qui se débat jusqu’au dernier souffle. et putain qu’elle déteste être dans cette situation. à croire qu’elle est vraiment pas douée pour choisir ses victimes, qu’il lui reste encore du travail à faire, avant de gagner la reconnaissance qu’elle mérite. ça lui fait reconsidérer l’homme qui se tient devant elle, qu’elle jauge de haut en bas sans la moindre gêne. « y a que les psychopathes qui disent ça. » et sans doute qu’elle est dure nora, mais elle l’est tout le temps. adieu le visage de charme qu’elle pensait vouloir offrir à son interlocuteur, les emmerdes semblent encore sur le point de lui tomber sur la tête et nora se tient déjà prête à les repousser de toutes ses forces. pour finir par nager les deux pieds dedans, comme elle le fait tout le temps. « t’en es un ? » elle a les yeux courroucés braqués sur lui, comme s’il menaçait de faire un geste brusque d’un instant un l’autre. il pourrait très bien répondre oui que ça ne la surprendrait pas. s’il y a bien quelque chose qu’elle peut apprendre d’aujourd’hui, c’est que même les proies les plus faciles lui laissent du pain sur la planche.
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