safe place / cece

C’est pas souvent qu’on peut la voir dans cet état là Kitty, difficile de voir cette fureur en elle qui se cache au fin fond d’son âme. Trop percutant pour son petit palpitant, mais c’est surtout l’incompréhension qui domine. Elle comprend pas pourquoi l’homme peut être aussi violent, ni pourquoi elle reste cette femme. Le dégout qui s’est arrêté trop longtemps au creux de ses lèvres lorsqu’elle a vu cette personne d’apparence si fragile, se faire frapper par une main dominante, en plein rue, à la vue de tous. Qu’est-ce qui lui a prit ? Pourquoi réagir ainsi ? Ça l’énerve, rempli son coeur de doute en ce qui concerne les gens qui l’entoure. Pourquoi ces chiens ne sont pas destinés à crever à la première menace ? C’est tout ce qu’elle n’a jamais su interpréter quand on lui inculquait les règles religieuses, les serments de silence au sein de la famille, tout n’était que pure atteinte à la liberté. Elle a toujours sur que le monde était fait autrement si elle dépassait les frontières de sa cellule familiale, tout serait probablement plus beau. Les femmes ne seraient peut-être plus à la merci des hommes, la vie paraissait plus saine. L’envie de liberté à laissé place à la désillusion et même si elle ne retournerait jamais dans sa ville natale, Kit garde cette amertume au fond d’elle, revenu la hanter certains jours.
Elle n’a rien su faire, s’est retrouvée complètement désarmée face à cette violence gratuite de la part d’un mari assez décidé pour montrer sa haine aux yeux de tous. Des inconnus se sont interposés, secourant la femme qui elle le sait, retrouvera bien vite le chemin de son foyer.  Insensé, Kitty a reculé, choquée et honteuse de n’avoir rien fait. Elle a vu défiler les visages de ses amies, comment auraient-elles réagit à sa place ? Sûrement mieux. Dylan se serait interposé bien avant pour donner le premier coût, Cece l’aurait injurié tout en aidant la jeune inconnue pour protester. Peut-être même qu’elles l’auraient passé à tabac, laissant Kitty toujours béate devant la conviction de ses partenaires. l’impression d’être rien, pas indispensable à leur vie, à la vie des citoyens aussi, ça vient lui brûler les veines d’une chaleur toxique. Au pire, elle trouvera le nom du mec à bousillera son pc à coup de virus surchargé. Non Kit, tu sers à rien à par faire régner une terreur invisible, secondaire.
Elle prend le chemin de l’entrepôt les yeux cernés de larmes, mais le regard trop noir pour en sentir l’écoulement sur ses joues. Énervée, révoltée, jalouse, la fureur dans ses poings qu’elle jettera sûrement sur le seul objet qu’elle pourrait soulever et briser. elle sent les battements s’affoler dans sa cage thoracique, créant des vagues sous son derme, veines battantes. Kitty pousse la porte de l’établissement désaffecté, leur qg, la deuxième maison, avance vers le fond du lieu, immense pour aller ouvrir une pièce fermée au cadenas. Ses doigts tremblent en composant le code, mais elle y arrive, entre dans la pièce où sont entreposés toutes leurs affaires. Enfin en sécurité, enfin dans un environnement connu, elle tente de retrouver une respiration normale, s’affalant dans le fauteuil le plus proche.

Rien n’est plus déroutant que la torpeur dans laquelle elle se noie quand elle laisse ses émotions s’échapper plus loin que ses pensées. Il y a bien sur ces larmes qui tentent de fuir l’angle de ses yeux, la hargne qui écarquille ses pupilles et maltraitent son humeur auparavant agréable. Depuis qu’elle squatte ce lieu, depuis qu’elle les connait elles, kitty n’est plus si douce que le chaton qu’elle était. Souvent muette, pas moins déterminée à venger le genre de comportement qu’elle supporte tous les jours, toutes les nuits, au sinners, dans la rue, tout le temps. Son corps lâche s’effondre sur le tissu rembourré, le bruit est le plus indiscret du monde, mais elle n’a pas la force de faire attention et subit le poids de la colère qui s’oppresse sur son abdomen. Elle ne devrait pas se mettre dans cette état, sauf qu’elle prend tout, saccage son aura parfois en voulant prendre les problèmes des autres, souhaite depuis toujours au fond de sauver les orphelins et pourrir la vie des monarques. Rien de moins négatif. Ça passera, comme à chaque fois, la rancœur délaissera son cœur encore et encore jusqu’à ce qu’elle agisse trop brutalement sûrement. Jusqu’à ce que l’impulsivité arrive enfin jusqu’à ses mains trop frêles. Elle pansera pas les plaies ou dévorera la peau par les griffes. Un jour peut-être, la haine s’emparera de son âme pour mieux brûler et tout ravager sur son passage. En entendant le jour frabieux, elle restera là kitty. Terrée dans la pénombre de l’entrepôt, pâlit par les lumières artificielles et rongée par la culpabilité. Sa tête part en arrière et joint le dossier, elle ne fait plus qu’un avec la toile maronnée, la mousse abimée, l’assise presque sale. Le corps devient vide, alors que la pression contre sa poitrine s’accentue. Le besoin d’air, de changer d’idée qui se pointe, elle suffoque à l’intérieur et sa boite crânienne qui menace d’imploser. Elle sursaute tout à coup en entendant son nom résonner dans la salle. Une voix familière qui adoucit le bourdonnement dans ses oreilles, la fait respirer à nouveau avant que les larmes ne coulent. Elles ne sont que deux sur chaque joue, à dévaler la pente épiderme, seulement deux petites, infimes, pourtant cece les a vu. Longue inspiration, cece est là, s’approche à une vitesse folle et enferme ses mains contre son visage l’air inquiet. Son cœur se serre de la voir, comme à son habitude, comme depuis qu’elle l’a vu pour la première fois. Kitty cœur fragile, redevient enfant sous le contact de la brune, les questions fusent et elle ne trouve plus les mots pour décrire ce qu’elle a vu ni même les émotions qui entourent son comas social. Elle aimerait lui dire que tout va mal, que les émotions prennent le dessus et qu’elle s’embourbe dans une spirale de détresse chronique comme à chaque fois que la colère s’empare de ses opales assombries. Sauf qu’elle ne peut pas, elle ne veut pas passer pour plus fébrile qu’elle ne l’ai déjà. Alors kitty fait mine de, garde cette joie de vivre et l’hurle à tout bout de champ pour soigner leurs blessures à elles avant la sienne. Ses femmes, les âmes sœurs de sa vie probablement, collée à elles jusqu’au bout, toujours, dernière arrivée, néanmoins la plus dépendante. « non, rien à moi… il ne m’ait rien arrivé ne t’en fais pas » jamais elle ne lui mentirait, mais ses lippes terrent la véritable raison de ses larmes, ne préférant pas attisé l’émotion empathique qu’elle lit dans les yeux de cece. Loin d’elle l’idée d’envenimer la flamme naturellement révoltée omniprésente qui définit sa belle, pas à cause de ses sentiments débordants de tous bords. « je n’ai pas vu que tu étais là, désolée, je serais venu te voir. Tu vas bien toi ? Dis-moi que oui » ça me rassurera cece, dis-moi que toi tu vas bien, que la vie sera belle un jour, quand tous ces salauds seront exterminés sûrement. Sa main vient se poser sur la sienne, entrelace ses doigts fins pour mieux sentir le poux brulant et s'apaiser un peu à nouveau.