j'te saute comme mes nems réchauffés

- la tête tournée vers les étoiles -
déjà, au milieu, c'est la dinde. grand classique. enfin, elle dit "dinde" mais on sait tous que c'est un gros poulet acheté -50 à Auchan. mais on ferme tous notre gueule. parce que on sait tous qu'elle est radine. mais elle, elle sait pas que nous on l'sait.
puis t'as les assiettes. les vides, on s'en bat les couilles. mais la seule pleine, elle on s'en bat les couilles pas, parce que j'avais parié avec mon voisin qu'elle allait pas être vide. parce que, celui qui était censé la manger, déteste la nourriture de celle qui a cuisiné le -50 à Auchan. parce que lui, par contre, il espérait, comme toutes les années, une dinde. ou un foie gras poché. j'le sais, il en parle souvent de son foie gras poché qu'il a goûté à Bocuse avec son patron y'a déjà 5 ans.
après t'as les 10 verres. dont 9 sur la table. parce que à tout les coups, le dixième il est en l'air. enfin, "en l'air" dans la main féminine d'une personne qui cherche une bonne lumière, qu'elle trouvera quand son portable lui donnera quelque chose de joli. mais elle prendra aucun visage. parce que le vin, c'est pas comme les visages qui sont à ses côtés. les visages, ils sont moins beaux, ils sont moins "fancy". elle a honte de les montrer ses têtes. mais elle est tellement petite, cette fille à la main, qu'elle a dans son objectif quelques têtes. alors, elle va s'assoir et va supprimer la photo et au final, ne pas la mettre sur snap, et au final elle aura fait des efforts pour rien, et au final en fait, elle sert à rien.
donc si j'te dis que y'a 10 verres, ça veut dire y'a 10 convives. si moi j'arrive à comprendre ça, ça veut dire que toi aussi. ok, y'a 10 chaises du coup. y'a 10 gros et petits culs sur ses chaises. sauf deux. donc ça fait 8 convives du coup. les deux, ils sont pas là. pas là parce que ils sont pas encore là. on regarde la pendule et plus les heures passent, plus on commence à leur dire de loin d'aller s'faire foutre. parce que, une année de plus. une année de plus qui sont pas là. trop occuper à baiser. moi j'le sais, parce que sa nouvelle pute,
à mon oncle, elle est gaulé comme la lune. lui je l'aimais bien. mais lui, je l'aime plus.
devenu un gros beauf, comme les autres.
y'a un mec en face de moi. il m'parle. mais moi, j'le calcule pas. il fait vraiment trop pitier pour que je le calcule. lui & ses "yo-yo" avec les doigts, et ses "wesh" qui sortent de sa bouche de babtou. et à côté, y'a son daron, gros raciste sa mère, le seul de la famille qui suit sur Twitter Lepen, qui le regarde grave de travers. moi j'rigole. pas pour ça. mais parce qu'ils ont tout les deux une face de cul.
y'a un homme, dont j'fais genre je le connais jamais à ces genres de repas qui m'font chier.
il est à côté d'une femme. dont elle aussi, j'fais genre "mais t'es qui ?". j'sors de sa chatte,
et j'crois je l'assumerai jamais. mais j'fais genre j'l'aime parce que j'fais genre, comme tout les gens d'mon âge, c'est grâce à elle que j'vis. j'suis fils unique, et quand je les vois entrain de sortir des mots +18, j'me dis que si ils auraient pu faire un élevage de gosse, ils auraient pas dit non.
d'ailleurs ma tante bouche les oreilles de son fils. de mon petit cousin. et elle, elle est si pathétique. dans sa poche, à lui, on voit son paquet de clope se dessiner dans sa poche droite.
et y'a ma chaise, mon verre, mon assiette. et moi. et surtout, ma grand-mère que j'aime parce que elle, elle est comme moi.
et l'année prochaine, mamie, promis, y'aura la "dinde" -18 achetée à Auchan rien que pour nous deux.