jeux de masques. (mila)

ça n’a pas duré longtemps. ça ne dure jamais longtemps, entre cash et mila. il est la flamme et elle est l’allumette. il la regarde s’embraser si facilement, adore tout autant qu’il déteste venir la provoquer. il met le feu aux poudres par ennui de la voir s’enflammer, regrette instantanément le souffle de l’explosion qui l’emporte à son passage. aime quand ça pique mais redoute quand ça pique trop fort. sait pourtant qu’avec mila il n’y a pas d’entre deux, que ce sont les montagnes russes qui les emportent. jamais vraiment maître de la situation, il aime pourtant se dire que c’est lui qui décide quand commencer et quand arrêter. ce soir, il n’en est rien. trop vite embourbé dans un pétrin dans lequel il s’est mis tout seul - et duquel il ne parvient plus à s’échapper. les flammes s’étendent trop vite, trop tard pour mettre de l’eau sur le feu. y a que l’huile qui embrase un peu plus le bûcher, la seule qu’il soit capable de générer. toujours pousser, jamais se calmer. y a la colère du gamin abandonné qui ravive ses tripes, fait se raidir les membres. c’est dans ces moments là qu’il cognerait le premier venu, incapable de canaliser la colère. ça lui échappe trop souvent, comme les débutants. c’est pourtant cette même rage au creux des poings qui lui fait valoir toutes les victoires. ce soir pourtant c’est pas la médaille qu’elle lui apportera. ça dépend d’toi. maxillaires crispées, il a l’oeil méfiant cash. menaçant. le poing serré autour de son poignet. elle aime trop le mettre dans de sales situations pour qu’il y fasse quoi que ce soit. pas ici, pas en spectacle devant tous ces vautours. qui ? elle est tout aussi douée pour provoquer la colère soudaine, celle qui remonte le cours des veines en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. coup d’adrénaline droit au coeur. il a la jalousie soudaine qui se crispe au creux d’un rictus malsain, le rire sec pour accorder peu d’importance à ses propos, quand il n’attend que le nom du premier de ces connards pour aller rendre des comptes. t’as qu’à commencer par ceux autour de la table. il n’en fait rien cependant, mila s’amuse trop à son tour, se plaît à le pousser à bout. bousculé du bout des doigt, il se raccroche à elle, ne la laissera pas s’en sortir comme ça. les doigts appuie sur les hanches, sans doute qu’il les serre un peu trop fort. te gêne surtout pas pour aller te faire sauter dans tous les sens. c’est plus la colère qui le prend de court à présent, c’est un mal d’une autre nature. plus moche, plus malsain aussi. il a l’oeil noir des hommes jaloux, presque dédaigneux. il sait très bien de quoi il parle, ce serait mentir de dire qu’il voit pas l’oeil des affamés à son passage. de ceux du sinner comme tous ceux d’ailleurs, ils sont partout, parce que mila aime ça. mila se donne en spectacle, récolte les regards envieux et s’en nourrit, comme si elle avait besoin de ça pour vivre. ce serait mentir aussi de dire que ça ne lui fait rien, qu’il a beau s’en amuser, parfois, qu’il préfèrerait plutôt coller des pains dans la gueule de tous ces abrutis qui ont la langue pendue à son passage, oubliant trop vite qu’il a été l’un de ces pauvres malheureux, une fois aussi. qu’il l’a volée à quelqu’un d’autre, sans importance pour en retenir le nom. à croire que ce qui la définit, c’est ça. t’es bonne qu’à ça de toute façon. et sans doute qu’il va un peu trop loin pour l’obtenir, crache les mots en pensant bien faire, se contente de faire tout l’inverse à la place. il se veut vipère à son tour, blessant quand il veut, s’en va un peu trop loin tout en sachant très bien qu’il finira par payer pour ça. ce soir ça n’a pas d’importance, perdu dans le feu de la colère il la repousse brusquement, incapable de supporter une seconde de plus d’avoir à lui faire face.