mystery (jill)

Des basses douces qui donnent un rythme sensuel et des filles sur la scènes qui se trémoussent dans l'ambiance tamisé sur Sinner. Encore. Toujours. Il a vu les lieux cent fois ike, six ans qu'il fait partit des murs, qu'il en connaît chaque recoins, qu'il a assimilé chaque visages. les filles dont on connait déjà les courbes, les inconnus qu'on garde à l'oeil parce qu'on sait pas qui ils sont, ceux qu'on connaît bien à qui on lâche un sourire. Ceux qui vont en dessous quand vient les heures tardives, dans un coin réservé à ceux qui ont du fric à donner et de la violence a offrir. Il est toujours dans le coin, comme une ombre indissociable des lieux, c'est facile de combler le vide d'une existence en l'occupant avec tant de rien, à avoir des discussions vide d'intérêt et des sourires qui ne vont jamais jusqu'aux yeux. A remplir des verres qu'on boit à peine ou qu'on descend trop vite, attendant l'heure de descendre dans l'obscurité du sinner, pour une ruelle bien connue qui porte encore les traces de sang séchés de la veille. Y a les tic tac de l'horloge glisse trop lentement, l'ennui au fond de l'âme quand il se décide enfin à y aller. Et y a les doigts sur la poignée qui lui échappe, qui s'ouvre devant lui sur le visage doux de jill. et c'est drôle comme ça l'apaise il a toujours passé sa vie essoufflé, ike. a courir après le néant. A se couper le souffle à force d'avancer ici, là. nulle part. fuir pour pas se faire choper, pour trouver le bon chemin. Des courses effrénées qui ne mène à rien. Pour pas être seul. Y a que jill dans le tumulte pour apaiser un peu le rythme cardiaque. Baume à l'âme. C'est une rive, celle de l'autre côté du néant, celle ou il n'y a personne à part elle et lui. Havre de paix loin des répercussions des ouragans qui bousculent son existence. Il compte plus les années accompagnées de jill, comme si elle avait toujours été là. Une part intégrante de lui, la plus belle sans doute. Celle qui est douce parfois, qui sourit et qui vit. bien plus que toi. y a un sourire qui éclot sur les lèvres, sincérité unique qu'on octroie pas à n'importe qui. « t'aime tellement le bar que tu viens même quand tu bosses pas ? » rictus-éphémère. Il se dissout dans un froncement de sourcils et un regard sombre posé sur le type qui suit jill, dégaine trop grisonnante pour être un ami proche, sorti de nulle part, trop inconnu. Y a l'oeil qui tarde jill, puis lui, qui fait des allers retours en posant une question silencieuse à laquelle elle semble pas vouloir répondre, que l'autre semble même pas voir. Une fraction de seconde pour un milliers d'idée qui envahissent l'esprit comme un raz-de-marée, il en a le souffle coupé, ike. La rage qui arrive par vagues violente dans son estomac. « j'peux savoir ce que tu faisais ? » qui sait, pourquoi t'étais avec lui., comme s'il avait le droit de savoir, de tout connaître. Si jill est une part de lui, il en accepte rien d'inconnu. Surtout pas son visage rougit et un inconnu qui la suit. Alors il s'approprie le droit de savoir, de décider, de demander.

Mystery

Les mêmes personnes qui défilent dans ce bar louche, les mêmes types qui se ressemblent sans pour autant se connaître. Des gueules de pervers ou de drogués, des mecs sans histoire, ou trop surmenés qui veulent se lâcher loin de leur petite vie de famille rangée. N’importe qui partirait en courant devant ce spectacle sinistre de loubards imbibés d’alcool jusqu’à l’os qui ne demandent qu’à ce que les filles se foutent entièrement à poil. Mais t’es bizarre Jill, et t’aimes bien être là. Parce que t’as toujours le sourire et un petit coup de hanche à donner pour qu’ils soient heureux de mater ton cul, ces couillons. Au moins, les clients du bar se contentent de peu, d’une bière, d’un sky, d’un poppers, même d’un peu de coke qu’ils prennent à même le bar. Mais qu’est-ce que t’en as à faire, du moment qu’ils te donnent un petit pourboire pour la « gêne occasionnée ». Ce soir, c’est que du plus. Ce sont les clients qui ne demandent pas juste à regarder ton décolleté quand ils sont ivres morts. T’as joué sur le camouflage et la discrétion, histoire que toutes les personnes – bien trop nombreuses – que tu connais ici ne remarquent même pas ta présence. Bon, on repassera pour les talons que t’as oublié de changer et qui font une symphonie à eux seuls dans toute la pièce – faut pas oublier que t’es blonde aussi. T’as pas eu à chercher longtemps le prochain mec qui te filera un billet pour passer quelques minutes avec toi derrière le Sinners. "Ça ne durera qu’un temps", tu te l’ais promis silencieusement, le premier soir qu’on t’a demandé de faire "plus" que de danser devant des mecs à moitié endormis par l’alcool. C’est pour toi, c’est pour elle. Elle, que t’as trop oublié ces dernières années. T’as même pas le temps d’y réfléchir à chaque fois, parce que c’est déjà fini. Putain de précoce. T’en demandes pas plus, au contraire, surtout quand tu vois l’énergumène que tu viens de te taper. Les liasses au fin fond du soutif, dont t’espères pouvoir en garder une bonne partie après être passer dans le bureau de la direction, tu veux partir au plus vite d’ici pour en trouver un autre. Parce que bon, t’es pas assez payée pour leur tenir compagnie toute la nuit, faut pas déconner. Et tu t’attendais à un autre justement, quand t’as capté une présence derrière la porte. Dans les microsecondes qui te restent avant d’ouvrir totalement la porte, t’as pensé à un gars pas farouche qui a compris ton petit manège et qui attendait sagement son tour. Mais c’est Ike. Putain, juste devant toi, alors que t’es pas recoiffée et à peine refroquée. Que l’autre con est juste derrière toi, tellement près pour en redemander encore. Y’a tout qui tourne trop vite dans ta petite tête. T’es heureuse de le voir habituellement, mais là, c’est vraiment pas le moment. Tu veux à tout prix cacher ton côté te-pu à tes potes. Encore plus à Ike. Il ne peut pas savoir lui, ça te briserait autant le cœur qu’à lui si il était au courant. Y’a une bonne partie de ton passé avec Ike, y’a un bout de vie que tu ne regrettes pas à ses côtés. C'est la famille bordel. T’as plus peur de l’autorité de Ike que de tes parents, c’est dire. Et t’as que quelques secondes pour lui répondre franco, t’as que quelques secondes pour reprendre ta respiration et paraître la plus naturelle possible, trouver une réponse à lui donner sans qu’il ne puisse se douter de quelque chose. T’es terrifiée au fond, mais tu lui lâches un large sourire sorti de nulle part. Un bisou à la volée sur sa joue pour gagner un peu de temps. « Tu sais que j’aime bien voir du monde, et y’avait personne à l’appart’. » T’en sais rien en fait, alors c’est pas vraiment un mensonge, pas vrai ? T’as pas oublié l’autre qui est toujours derrière toi alors qu’il aurait pu filer rapidement pour que t’évites cet interrogatoire. Le regard de Ike toujours aussi sombre qui te rappelle l’urgence de ta réponse. Merde Ike, mêle-toi de tes fesses. « J’prenais un peu l’air dehors, avec… Michel ! On est assez, proche, si tu vois ce que je veux dire…» Putain, Michel, genre t’aurais pas pu trouver meilleur prénom qu’un blaze de vieux. Et une meilleure excuse aussi. Au moins, t’as pas menti. T’as juste omis de lui dire qu’il te payait pour te baiser. Un détail. D’ailleurs, tu le prends par le bras, ledit prince de tes nuits, pour le faire rentrer, un petit signe gentillet au passage pour lui faire comprendre qu’il doit vite dégager d’ici. T’espères qu’il ne va pas broncher et la fermer ; heureusement pour toi, il te sort juste un clin d’œil dégeulasse avant d’enfin partir, fier comme un coq. Merde, il se fait des idées dans sa tête de nœud, t’en es sûre. Il aura beau revenir à la charge, tu lui feras pas gratis. T’es un peu plus soulagée sans être trop sereine non plus. Tu retournes le regard vers Ike, appréhendant sa réaction, espérant qu’il arrêtera ses questions. « Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu pars encore casser des gueules de cons ? » Tu détournes la conversation, priant pour que ça fonctionne, même si Ike c’est pas le gars qui se fait entourlouper comme ça. Mais t’essayes, on sait jamais. En vérité, t’aimes pas quand il revient le visage en sang et les poings lacérés. T’aimes pas qu’on fasse du mal à Ike. Donc dans un sens, si tu peux le retenir quelques minutes ici, pour éviter qu’il soit là-bas. Putain, vous allez bien crever un jour, vous deux, à cause de vos conneries.

Ceux qui n'ont pas de famille crée la leur. Ike, il a composé la sienne au fil des années. Et avant même les gars du sinner y a eu jill. Prémices d'un arbre généalogique inventé. Le début de tout. C'était ces soirées qui ne finissaient jamais, à imaginer un monde qui leurs conviendraient. Ces journées de galère à compter l'un sur l'autre. Des souvenirs par milliers. Il a regretter longtemps, jalouser souvent ces gamins trop chanceux d'avoir une famille qu'il n'aurait jamais, d'avoir la vie dont il rêvait. Puis y a eu jill et finalement, ça suffisait. Elle était amie, elle était sœur, elle était tout, elle l'est encore. De celle pour qui il donnerait sa vie, en enlèverait d'autres. Alors ce type, peu importe qui il est, le dérange. Besoin tenace de toujours la protéger, même maintenant qu'elle est assez grande pour le faire seule. Sûrement. Mais jill, elle passe de la surprise à la gêne, de la gêne à la joie. Il a pas le temps de saisir ou se trouve l'émotion qui prédomine dans son regard assuré, cachée derrière un sourire qui semble aussi sincère que vacillant. Elle embrasse sa joue comme si y avait rien de grave, et peut-être que c'est le cas après tout. Qu'est-ce qu'il en sait ? « Et c'est ici que tu viens? » Il a du mal à comprendre Jill parfois, son attachement pour le sinner alors qu'elle ne fait qu'y travailler. Alors que dehors, y a mille chose à vivre, bien plus belles que celles qu'on voit ici. Des gens qui l'aiment. Une sœur. Elle vient toujours se réfugier au seul endroit ou le soleil ne brille jamais, ou le temps vous file entre les doigts et vous fait louper le monde qui continue de tourner. sans vous. Elle en loupe trop, jill, des instants qui comptent à force de rester ici, il voudrait lui dire de s'en aller parfois, de vivre mieux. Mieux que lui, mieux qu'eux. Égoïstement, il dit rien pourtant. Trop content de l'avoir vers lui, de lui avoir offert un job, de toujours la voir dans son quotidien. Il a peur qu'elle finisse par s'échapper si un jour elle trouve mieux que tout ça. reste. Part. Vit. Mais pas trop. « Michel » il répète, perroquet à la langue venimeuse. Il a envie d'attraper jill par le bras et l'emmener loin d'ici, la secouer si fort qu'elle comprendrait que c'est stupide, tout ça. S'enticher d'un mec qui passe trop de soirées à mater les filles du club. Ou sans doute d'abuser du peu de pouvoir qu'il a ici pour faire dégager ce type et l'empêcher d'y revenir un jour. Il a le temps de rien faire, jill l'incite déjà à s'en aller, laissant comme au revoir un clin d'oeil dégueulasse qui fait grincer des dents. sérieusement jill ? il savait pas qu'elle avait aussi peu de goût en matière d'homme, du genre à aimer les plus vieux, plus bedonnant et plus écœurant. Il la dévisage, comme pour tenter de comprendre, attendre la chute de la blague qu'elle doit être en train de lui faire. C'est forcément ça, non ? allez jill, rigole, dit que tu m'as bien eu. mais elle dit rien de tout ça, elle change de sujet. Pirouette prévisible qui ne le dupe pas une seconde. Il laisse un silence s'étirer en la fixant, encore, sourcil haussé avec perplexité. « si ça t'intéresse, j'pense même commencer par la gueule de michel. » cynisme grinçant qui n'en est pas vraiment. C'est une idée qui lui traverse l'esprit malgré tout, un peu trop tenace à son goût. L'envie de le coller contre un mur et de le faire assez flipper pour qu'il fasse pas n'importe quoi avec jill. ça a aucun sens tout ça. « T'es au courant qu'il est là presque tout les soirs ? Et pas pour te mater toi. » bien sûr, elle doit savoir, elle est là souvent elle aussi. Elle connaît les visages des habitués, les gueules baveuses des mecs qui passent leurs soirées à mater, rêvant de les peloter, prêt à donner bien trop de billet pour les voir encore danser. « sois pas idiote, choisi mieux tes mecs. » c'est presque un ordre, craché avec un peu trop d'irritation. C'est pas son sourire qui suffira à lui faire oublier qu'elle choisi un pauvre type pour passer du bon temps. Qu'elle préfère des bras dégueulasse plutôt qu'un mec bien. Le mec qu'elle mérite. Sûrement pas celui-là, ni aucun de ceux qui viennent ici, d'ailleurs. Dans le fond, il est pas certain que quelqu'un la mérité vraiment, elle est trop bien pour eux jill. Trop bien pour tout le monde, même si elle le voit pas.

Mystery

Le Sinners, on t'en a toujours dit du mal. On t'a toujours prévenue que c'était malfamé, et qu'un jour ça finira mal pour toi. Et toi, t'es peut-être un peu trop bizarre pour le reste de la populace, mais t'aimes bien cet endroit. Déjà parce que c'est le premier job que tu réussis à garder jusqu'ici. Et c'était pas gagné. Puis c'est grâce à tout ça que t'as une vie un peu plus convenable. T'oublies pas qu'il n'y a pas si longtemps que ça, t'étais dehors avec Ike. Dans la rue, dans le froid, sans rien. Juste lui qui te sortait de la solitude, des mauvaises passes et des soirées un peu trop tristes où vous vous amusiez à rêver d'ailleurs. Et vous êtes là tous les deux, là à faire un peu n'importe quoi pour récupérer un peu d'oseille. A la différence que lui, il ne sait pas tout. Et que maintenant, t'es piégée dans ta connerie, dans les mensonges qui grandissent à mesure que tu passes tes nuits ici. Mentir sur ta venue ici, mentir sur ton emploi du temps, mentir sur un mec dont tu ne connais même pas le nom, et que t'as pas été foutu de lui trouver un prénom qui sonnait un peu plus vrai. "Je voulais voir du monde, puis c'est la famille ici, pas vrai ?" Faux et vrai. Faux car il est évident que tu n'es pas là pour ça. Vrai car tu penses réellement que la majorité des personnes qui travaillent ici font parties de toi, de ta vie, que t'as réussi à construire toute seule. Ce qui fait d'ailleurs énormément de monde à qui cacher ton secret. Tu pourrais tout lui balancer à Ike, essayer de le convaincre que c'est pas si grave et finir par picoler toute la nuit avec lui pour oublier tout ça. Seulement Ike tu l'aimes trop. Il est trop important dans ta vie pour que tu le déçois, trop pour que tu le laisses s'éloigner de toi à cause de cette malheureuse histoire. Il en impose en plus, quand tu le vois devant toi, prêt à te sauter à la gorge de ce pauvre type qu'a rien demandé à part tirer son coup. Oh que non, t'aimerais pas être la cause de sa colère. "On dirait pas comme ça, mais il est sympa, je te jure." Il m'a quand même filé 60 dollars ! Mais quand tu le regardes partir au loin, c'est vrai qu'on dirait pas du tout. Mais alors vraiment pas. C'est vrai qu'en fait tu ne serais même pas capable de décrire cet énergumène en un mot. Ou alors si. Précoce Mais c'est pas tellement classe de le dire à Ike. T'as même l'idée de trouver un autre prétexte pour pas qu'il croit que tu coucherais volontiers avec ce type, alors que tu ne l'aurais même pas remarqué à la base. Mais tu risques de t'embrouiller l'esprit et de cramer ta couverture déjà pas très solide. "Tu t'inquiètes de ceux qui me baisent maintenant? J'ai juste un peu fumé, c'est venue comme ça, je choisirais mieux la prochaine fois. Ou alors trouve moi un mec bien et promis, j'arrêterais de fréquenter des mecs louches." T'aimerais bien qu'il te trouve ce mec qui serait pas trop con et qui te donnerait l'envie définitive d'arrêter ce petit jeu d'argent dangereux. Mais d'ici là tu resteras avec des Michel et des Marc. "J'ai envie de prendre l'air, je t'accompagne?" Tu préférerais l'emmener à un autre endroit, là où t'es sûre qu'il restera en vie quoi qu'il arrive. Mais c'est comme une excuse et une conclusion à cette gênante conversation, même si t'as pas perdu ton sourire tout le long. T'espères qu'il oubliera ça, ou qu'il en rigolera juste plus tard, sans comprendre vraiment tout ce qui se passe derrière tout ça. Même si avec Ike, tu t'attends toujours à des interrogatoires sans fin.

la famille, ça lui arrache un sourire. Elle sait choisir ses mots jill, elle est pas si différente de lui. Composant une famille-patchwork pour palier au manque de celle qu'elle a pas. Qu'elle avait, qu'elle a plus. L'ombre d'une sœur abandonnée, de parents oubliés. « Ce mec, c'est pas la famille non. » et ça le sera jamais, il a fini sur liste noire rien qu'en sortant de cette pièce derrière jill, rien qu'en étant un client du bar, rien qu'à sa gueule aussi. Délit de faciès. Il fronce un instant les sourcils, quand elle dit qu'il est sympa, elle insiste un peu trop, ou peut-être qu'il veut pas y croire. Comme ces grands frères pas prêt à voir s'envoler une petite sœur aux amours qui surgissent trop rapidement. Toujours trop tôt. Peut-être qu'il sera jamais prêt, qu'il imagine pas vraiment jill ailleurs qu'ici, juste avec lui. comme avant, quand ils traînaient sur les rails, qu'ils dormaient dans un wagon abandonné avec l'autre pour seule compagnie et leurs conversations pour toutes joies. Peut-être qu'il est pas prêt à perdre tout ça, à partager. « pas jusqu'à maintenant mais j'devrais sûrement. » pieux mensonge, dans le fond il a toujours fait attention, souvent maladroit, pas toujours vraiment discret. Mais jill elle est femme sacralisée qu'il chérit un peu trop, qu'il couve de ses ailes abîmées. Il aurait pu lui trouver un boulot ailleurs après tout, la faire venir au sinner que pour un temps. Ça fait des années pourtant qu'elle traîne sa carcasse ici, près de lui, là il la voit toujours. Trop attachée pour la laisser s'en aller, l'aimant trop pour ne pas l'étouffer parfois. « j'connais aucun type sur qui tu devrais te retourner. » il grommelle presque, elle sait bien jill. qui il pourrait bien lui présenter qu'elle ne connaîtrait pas déjà ? Qui serait, en plus, quelqu'un de bien ? Ici y a qu'un tas d'âmes cassées, fissurées de partout, prête à exploser. Des bouts qui entailleraient la peau blanche de jill, qui la blesserait forcément un jour ou l'autre. Personne de fiable en somme. « tente plutôt le couvent » murmuré du bout des lèvres, brin de sourire qui éclot. Une blague mais pas vraiment. et pourquoi pas? ça arrivera jamais, il le sait, mais ça lui effleure quand même l'esprit, savoir jill en sécurité, loin des chiens qui traînent dans le coin. Elle a beau avoir sur la peau des dessins indélébiles qui parsèment son corps elle est cent fois plus douce que tout les gens qui gravitent autour d'elle. Même lui, il la mérite pas vraiment, il le sait. Il a juste eu plus de chance que les autres, un hasard qui les a mit sur la même route quand ils avaient besoin de quelqu'un. Amitié bâtit sur la tristesse et la colère, de ce genre de lien qui – heureusement – ne se brise jamais. Il se contente de hocher la tête et de la suivre quand elle parle de prendre l'air, trop content de s'éloigner de la porte, qu'il verra plus jamais de la même façon et du type, qu'il appréciera jamais. Il se presse presque pour atteindre l'extérieur, inspirant une grande bouffée d'air frais, les bruits de pas des jill derrière lui. Il voudrait dire un truc pour passer à autre chose, trouver la phrase qui aplanirait les choses. Il voudrait juste en rire, parce qu'après tout elle a vingt-cinq ans, l'âge de s'envoyer en l'air dans les arrières salles si c'est ce qu'elle veut, de fumer si elle en a envie, ou même de finir ivre jusqu'à plus se souvenir de la veille. Il voudrait, il est prêt quand il se retourne, sourire avortés sur les lèvres. Parce qu'il peut pas simplement arrêter de s'en soucier. « tu fais ça souvent ? » il saurait pas dire pourquoi ça l'intrigue seulement maintenant, pourquoi même il a besoin de savoir. Peut-être pour comprendre toute l'étendue de ce qu'il a loupé, pas su voir. Combien de Michel elle a déjà eu ici. Il c'était pas imaginé Jill comme ça, trop pure, trop idéalisé. C'est sans doute l'heure d'accepter qu'ils ont grandit, les gamins des wagons abandonnés.