devise devices (ike)

ça fait déjà un quart d'heure qu'il le cherche et l'homme perd patience. il ne devrait pas, ça ne lui arrive pas, mais il en a assez d'être pris pour.. pour quoi au juste ? pour le dernier au courant des plans débiles des gamins. sûrement quelque chose dans le genre. ils ont fait n'importe quoi, une fois de plus, une fois encore sauf que cette fois ike est en parti responsable. si zian ne le blâmera pas devant les autres, il ne s'est pas fait prier en catimini pour lui expliquer ce qu'il pensait. personne ne l'a mis au courant, il y serait allé, il aurait gardé les gamins, mais non. il a été obligé d'apprendre tout le contenu après. il n'apprécie pas. vraiment pas. il a une cible ne tête, bien définie, il sait qu'il fera ce qu'il faut pour la faire tomber, tout ce qu'il faut pour qu'elle tombe et n'arrête pas de tomber jusqu'à ce qu'elle s'écarte enfin du sinner. c'est pas chez elle, c'est chez eux. il arrive au sinner, d'ailleurs. le seul endroit où ike a bien pu se cacher ses derniers temps, il imagine. il traverse la salle sans faire attention aux gens. la musique est là, les basses exaltent et accompagnent les danseuses qui s'élances sur le podium. il y est habitué, il n'y fait plus attention. il arrive derrière, l'envers du décor et met enfin la main sur ike. en parlant de main... comment elle va ? qu'il lui balance, sans même prévenir, sans un bonjour, rien. à quoi ça sert ? déjà, il demande des comptes, pour ses cinq doigts qui rapportent de l'argent uniquement quand ils sont refermés et qu'ils cognent. zian se demande quand est-ce que l'homme sera remis. à temps ? est-ce qu'il va devoir le remplacer ? se jeter dans la foule et l'arène des combats illégaux pour garder les droits et l'argent du sinner ? il n'en a pas envie. il faut se débarrasser d'elle. il passe d'un sujet à l'autre, il se démène, vrille et parle en même temps. c'est pas un ordre, mais presque. il n'acceptera plus la présence de la brune. il est calme, zian, il expose juste ce qu'il pense et il est certain qu'on le suivra, parce qu'on le suit toujours. parce qu'il sait toujours ce qu'il faut faire pour garantir la sécurité de tous. nora est un problème et une faiblesse.

Pas de pendule, on ne laisse a personne le soin de remarquer le temps qui passe. Pas d'heure butoir, ici, une nuit ressemble à une heure et une heure à une nuit. Ça dépense les billets sans les compter, le temps dans le voir. Ike il compte chaque seconde avec l'envie tenace de se barrer. Effet récurent depuis quelques semaines qu'il avait pourtant pas l'habitude de ressentir avant. Lassé de jouer les spectateurs, pas capable de se battre, pas capable non plus de jouer les videurs avec une main en moins. Il pense un instant à filer en douce, personne le remarquerait mais c'est seulement quand il se décide que la voix sèche le coupe dans son élan, tout le corps tendu avant même qu'il ne se tourne vers lui. Pas le genre a passer par quatre chemins, pas le genre non plus à se soucier de l'état d'esprit qui résulte de sa blessure. Le business, surtout. Le reste, après. Et il regarde ça main comme si elle allait fournir une réponse, autre chose que l'insulte qui lui vient aux lèvres chaque fois qu'on lui rappelle sa main, injure qu'il retient uniquement parce que c'est zian et que malgré les années à se cotoyer y a encore une forme de respect qui plane entre eux, une limite qu'il ne franchira pas pour si peu. « encore quelques semaines et j'y retourne. » pas tout a fait le diagnostic annoncé, légèrement enjolivé pour plaire à zian, pour plaire à lui-même aussi. Lassé d'être lion en cage, déjà prêt à y retourner même si la douleur est encore lancinante. Il dit pas qu'il tiendrait sans doute pas le choc, quelques coups de poing avant de trop souffrir pour continuer. Préfère mentir – un peu – pour donner une échéance, faire comprendre à Zian qu'il est pas foutu – pas encore – que sa place elle reste ici malgré tout. même si ça en a plus vraiment l'air ces derniers temps. Il planque quand même sa main dans la poche de son sweat comme s'il pouvait lire la vérité sur la plaie en train de cicatriser et y a  un sourire qui ourle le coin des ses lèvres quand il saisit le sens de ses mots. Délaissant déjà la main pour un sujet autrement plus important, la présence qu'on ne tolère pas, qu'on veut voir dégager. ce même point ou ils se retrouvent toujours, leurs intérêts communs. Et qui mieux que ike pour vouloir mettre des bâtons dans les roues de nora ? Rien que pour se venger. Pour l'éloigner de tout ça ? Pour la protéger. « j'arrête pas de le dire. » il nargue presque, comme un sale gosse. Point du doigt les erreurs, inévitables. Celle qu'il voyait déjà venir la première fois qu'elle a poussé la porte du sinner avec la ferme intention de pas rester à l'écart de leurs histoires. « faudrait commencer par plus la laisser rentrer ici. » il est presque hautain quand il lâche ses mots, comme si zian avait mal fait son job. C'est plus fort que lui, parce qu'il avouera jamais que si nora traîne dans leurs pattes c'est un peu à cause de lui aussi. Souvent. « ou la mettre hors jeu. sans se salir les mains. » il précise, plus pour lui que pour zian, pour fixer une limite qu'il comprendra entre les lignes. Il veut pas de nora ici, il en voudra jamais. Il veut pas non plus l'enterrer dans une plaine pour plus jamais la revoir. Prêt à blesser assez fort pour la faire fuir mais jamais mortellement. Faire couler le sang, mais pas trop. C'est toujours le même conflit quand il s'agit de nora, mais dans le fond quelques blessures pour la faire disparaître de ce paysage, ça lui ferait pas si mal.

quand il tombe enfin sur ike, la première chose qu'il fait, c'est de regarder sa main. c'est con, c'est peut-être même déplacé, mais il est comme ça zian. il ne passe pas par quatre chemins pour arriver à son but. et puis quoi encore ? à quoi ça servirait ? à rien, évidemment. il veut savoir comment va ça va et il le lui demande, simplement. il comprend rapidement et lui répond dans la foulée. il hausse les épaules, le plus vieux avant d'essayer de comprendre ce que ça veut bien signifier. le soucis, c'est qu'ils perdent de l'argent, sans ike et ça, zian, il aime pas. il déteste même. ouais, il déteste, on peut le dire. alors maintenant, il faut trouver comment refaire de l'argent. ça, il n'a pas encore la solution. il a des idées mais rien de très concluant pour le moment. il en parlera quand il aura tout en tête. ce n'est pas encore le cas. non. mais ça ne devrait pas tarder. ok. quelques semaines qu'il répète, comme pour se faire à l'idée qu'il y a encore quelques semaines de perte, quelques semaines sans combat. est-ce que zain va devoir y retourner ? ça ne pourrait pas faire de mal, rien que pour rappeler à tous ces gamins qu'il est pas là pour rien. qu'il n'est pas là, parce qu'il a des passes droits ou quoique ce soit. il est là parce qu'il sait réfléchir, avant tout, mais il n'a pas non plus peur de se salir, bien au contraire. il fait juste les choses plus simplement pour leur attirer le moins de problème possible. pas comme la présence de la brune. il l'évoque et ça tilte immédiatement. il relance, il semble le narguer, il apprécie pas zian, mais ne répond pas de suite. rappelle-moi pourquoi elle est là, rappelle-moi qui c'est qu'elle suit comme un chien ? t'aurais au moins pu ramener une nana qui sert à quelque chose. il lui balance, direct, comme toujours. froid aussi. pas un sourire, pas un regard alors qu'il s'est mis à observer la foule comme s'il essayait de rester discret par rapport à la suite. la suite, les idées qui germent pour la faire déguerpir, la brune. on va la mettre hors jeu. parce que lui interdire l'accès c'est temporaire, c'est pas utile. tu sais que c'est pas utile. ça ne servirait à rien. ça ne serait qu'un temps, infime. quand à se salir les mains, on verra. je salirai les miennes pour qu'elle prenne suffisamment peur pour ne jamais revenir. tu lui expliques, simplement. tu feras ce qu'il faut, comme toujours, comme tu l'as toujours fait. t'es prêt à suivre ike. c'est une demande, sans en être une non plus. pourquoi demander ? évidemment qu'il va suivre, parce que c'est le sinner avant tout, c'est eux avant tout. ça a toujours été comme ça et ça le sera toujours d'ailleurs. il n'y a aucune question à se poser. non ?

Le regard de zian sur sa main, il le loupe pas. Comme un jugement sur ses mauvais choix, un investissement soudain beaucoup moins rentable. Il en serait presque à s'excuser d'avoir merdé s'il était pas aussi persuadé d'y être pour rien. Convaincu que tout est de sa faute à elle, qui ne sait jamais s'arrêter. Oubliant un peu trop vite qu'il a cherché, dépassé les limites, prit le retour de bâton en pleine gueule que, dans le fond, il attendait. Ça l'empêche pas de se crisper et de planquer sa main comme un gosse prit en faute. « t'as qu'a prendre ma place en attendant. » sourire amusé, un peu sec peut-être, pour se défendre. Faire oublier que des deux, c'est lui le plus inutile en ce moment. mais il aimerait bien l'y voir depuis le temps. Le grand retour du combattant. Pressée de ramasser les billets de ses paris sans plus jamais mettre le pied sur le ring de bitume. Et peut-être qu'il lui en veut un peu, juste un instant, en se rendant compte qu'il se soucie toujours de cette main pour ses bénéfices mais beaucoup moins de lui. L'âme d'un gosse en manque de reconnaissance. Ou il est juste mal luné, pour pas changer. « j'y peux rien si elle peut pas se passer de moi. j'crois qu'elle est dépendante. » autant que lui au moins, mais il préfère l'humour grivois typique des hommes qui fanfaronnent pour combler le vide. Sourire de connivence comme s'il pouvait comprendre. Il peut pas vraiment, sans être mis aux parfums des conquêtes de zian il a pas le souvenir de l'avoir souvent vu avec une même femme, aucune assez marquante pour être là depuis longtemps. Nora elle le lâche plus depuis un moment maintenant. Et la plupart du temps, il le veut bien, il l'espère même. Sauf ici, entre les murs du sinner ou elle attire autant les regards que les problèmes. Mais il se crispe quand même quand zian parle, détaché de la scène, presque surpris qu'il s'adresse a lui pour un plan comme ça. Il parle de se salir les mains comme il parlerait de la météo, user de n'importe quel moyen pour la faire partir, de ceux, sans doute, que même ike n'aurait pas envisagé. Des limites bien plus proche qu'il ne le pensait que ça la concerne. Et ça a pas l'air d'une question quand il lui demande s'il est prêt à suivre, s'en est sans doute pas une. Y a un non qui effleure un instant ses lèvres, ravalé aussitôt. Il peut pas dire non a Zian mais il peut faire du mal à nora. Sous certaine limite, dans une certaine mesure. celle que zian n'a sans doute pas. Sans savoir exactement jusqu'ou il est prêt à aller la concernant. Trop loin à son goût sans doute. Il oscille une seconde entre ce qui doit être fait et ce qu'il peut faire, jusqu'à ce que l'égo vienne corrompre son esprit, insuffler l'idée qu'il peut pas avouer une faiblesse devant lui. Une main suffit. Qu'il peut pas accepter de le voir demander a quelqu'un d'autres, qui obéira sans doute jusqu'au point de non retour s'il le faut. Il peut gérer ike, convenir aux deux parties. Pas trop amocher nora mais l'éloigner quand même. Rendre service à zian, autant qu'à lui, autant qu'à elle. il peut gérer. « toujours. » le ton affirmé, convaincu soudain de pouvoir tout gérer, d'être le bon employé, le bon copain, le bon gars. Marionnette qui se pense marionettiste. « t'avais quoi en tête au juste? » il tente l'air intrigué, teinté sans doute d'une pointe d'inquiétude. De celle qu'il devrait pas ressentir pour nora, plus maintenant du moins. Mais il peut pas s'en empêcher, comme si c'était ancré dans ses gènes. Et il se maudit pour ça, il maudit zian aussi, pour lui rappeler ça.

il n'est pas inutile le gamin, mais presque. et ouais, il pourrait se poser des questions zian, des questions autres que le fric. parce qu'il n'y a pas que ça dans la vie. il le sait bien, et pourtant, il est là, à se demander quand est-ce que ike pourra de nouveau combattre et gagner des billets. un sourire à peine visible quand il lui propose de prendre sa place. c'est qu'il y a pensé, zian, vraiment, il a pensé à le faire, mais il n'est pas bien sûr que ce soit l'idée du siècle. il faudrait, pourtant. il faudrait qu'il fasse quelque chose, pour le sinner au moins. pas seulement. il y a de la concurrence, ou presque. il y a des bruits de couloirs, des on dit qui ne lui plaisent vraiment pas. des choses qu'il a envie de faire taire, des choses qu'il n'arrive pas encore à faire taire. lui, ne pas savoir se défendre ? c'est évidemment des gens qui ne le connaissent pas. j'y songe.. qu'il lui souffle simplement. ouais, il va finir par le faire, oui, il va finir par retourner sur le ring, le t-shirt sur le banc et cogner. parce qu'il sait le faire, et normalement, il sait bien le faire. seulement, l'home change de sujet, rapidement. il n'a pas envie de trop parler de l'argent qu'ils sont en train de perdre de jour en jour. non, il préfère parler de pourquoi ils en perdent et évidemment, il n'y a qu'une seule et unique coupable. des cheveux bruns et une petite tête que zian déteste. nora. il n'y peut rien, il n'a aucune confiance. elle est là pour foutre la merde depuis le début et elle ne cesse de le prouver au sinner. peut-être. mais ça n'empêche qu'elle est inutile. il rajoute, sûr de lui. non, elle ne sert à rien au sinner. ike est sûrement trop gentil avec elle, il ne voit que ça. il doit lui permettre mille et une chose, ce n'est pas possible autrement. pourtant, le peu qu'il a déjà vu, il n'a jamais remarqué un ike trop gentil. alors, qu'est-ce qu'elle veut vraiment, la brune ? finalement, il faut la faire déguerpir mais zian a compris une chose. pour qu'elle parte, il faut lui faire peur, il ne semble pas y avoir d'autres alternatives, malheureusement.. il essaie de le faire comprendre à l'homme à ses côtés, la main plongée dans sa poche. le temps passe, les secondes s'écoulent et l'hésitation se fait presque entendre. il ne lui laisse pourtant pas le choix, zian. c'est le sinner avant tout le reste, c'est eux avant une nana. il apprécie pas. ça lui plaît pas. les sourcils qui se froncent devant un silence qui devient de plus en plus pesant jusqu'à ce qu'il accepte. jusqu'à ce qu'il dise ce qu'il faut dire. il était temps.. hum.. pas de détail pour l'instant. tu sauras en temps voulu. t'expliques, simplement. aucune raison de lui en dire plus, c'est con, mais t'as un manque de confiance soudain. c'était jamais arrivé, pas envers ike. il faisait parti du trio, de la tête. mais si tu t'inquiètes, dis le de suite. y'a pas de place pour ça. elle dégage, c'est tout. les bras croisés, zian observe les gens, sans préavis. non, pas de place pour l'hésitation.

il oscille entre colère et gêne, ike. Coincé entre ce qu'il veut, ce qu'il devrait vouloir et ce qu'il pense vouloir. Des nuances subtiles qui dessine un truc abstrait sur le tableau de ses envies. Retourner combattre. Rester terrer chez lui. Ne pas décevoir zian. Ne pas perdre nora. Tout faire pour le gang, tout faire pour lui. Les désirs contradictoires qui serrent les entrailles, c'est un combat intérieur qui fait rage, bousille son esprit a petit a petit. « j'lance les paris. » qu'est-ce que ça donnerait maintenant, zian les poings serrés sur le ring improvisé ? Il a l'air tellement loin de cette époque maintenant, presque inaccessible quand on le voit, visage fermé, ton froid. À la tête d'un micro-empire qu'il ne pense qu'a faire fructifier. Il devait être différent, avant. Ces années ou il ne le connaissait pas encore, ou le sinner n'était qu'un club pourri sans envergure. Peut-être qu'il aurait aimé le connaître en ce temps-là, peut-être qu'il l'aurait mieux compris grâce à ça. Réussir enfin a déchiffrer ses airs lointains et les ombres dans ses yeux. Parvenir a deviner ses pensées, les informations cachées entre deux mots bien choisis. Et il se contente de hocher la tête a sa réflexion, sans vouloir ni pouvoir nier. Si y a bien un point sur lequel il contredira pas zian c'est sur la place de nora ici. Inexistante. Il voudrait la voir n'importe ou sauf ici, avec n'importe qui sauf avec eux. S'il pouvait, il l'enfermerait a double tour, loin des problèmes qu'elle attire ou pire, de ceux qu'elle provoque sans cesse. C'est pas le but de zian qui l'inquiète, ça, il le soutient. Ce sont ses méthodes qui l'intrigue, crée un sentiment de malaise comme s'il pouvait dépasser une limite sans savoir qu'elle existait jusqu'ici. Parce que celui qui lui fait du mal, ça a toujours été lui, jamais zian, jamais personne d'autre que lui. « tu m'fais pas confiance ou quoi ? » c'est grinçant, vexant. Logique aussi, il le sait dans le fond. Fallait pas s'attendre a mieux quand il sait que l'incertitude le guette quand il songe à ce qui pourrait arriver à nora. Zian fait juste preuve de bon sens mais le savoir suffit pas a l'accepter. Parce qu'a une époque pas si lointaine, y aurait pas eu de place pour ça. Avant nora, y avait aucun doute a émettre sur sa loyauté. Elle était sans faille. elle l'est toujours? il l'avait pas remarqué avant aujourd'hui, avant ce moment ou elle devient un problème sur lequel on pose des mots, contre lequel on cherche une solution. mais peut-être qu'elle s'est légèrement effrité. Une micro-faille, invisible a l'oeil nu qui porte le nom de son fléau personnel. « non c'est bon, j'en suis. » un mensonge qui glisse du tac o tac, parce que c'est ce que zian veut entendre, parce que ike a jamais voulu le décevoir dans le fond. Il a toujours été et est toujours la main tendu dont il avait besoin y a plusieurs années, celui qui lui a donné un boulot, des gens sur qui compter, des gens pour qui il compte. Sur l'instant, l'image de nora s'efface presque au profit de cette fierté de faire partie d'un tout. des conséquences qu'il gérera plus tard, quand le moment de faire un vrai choix arrivera – sans doute bien trop vite -

des paris sur sa tête, il y en a déjà eu, et ce, bien avant que ike ne foute un pied au sinner. zian était là, dès le début et c'est sûrement pour ça qu'il a cette place si respectée entre les murs de l'établissement. un peu moins en dehors, et encore. ça dépend de qui on parle. zian, il marche ici et là, comme s'il était chez lui et quelque part c'est bien le cas. il en a vu des gens défiler, ici et là. il en a vu des personnes se perdre un peu partout. il a vu le vice s'insérer dans les entrailles des clients pour ne jamais en ressortir. il n'est pas le mal, c'est le sinner, qu'il l'est, et il aime ça. des paris, il les prendrait et il sait qu'il ferait tout pour gagner. zian, il est habité par cette rage de vivre mais également par cette fierté. il est fier, de son parcours même si beaucoup diraient que c'est qu'un criminel. peut-être, mais au moins il est toujours en liberté, lui et ses alliés, ils sont là et peuvent se pavaner sans avoir peur de finir derrière les barreaux. c'est son oeuvre, son esprit qui a fait en sorte qu'ils soient tous toujours là alors forcément quand une ombre débarque, zian il déteste. il veut s'en débarrasser au point de douter qu'ike le suive dans la démarche. qu'est-ce qu'il pourrait faire ? la protéger, la brune ? qu'est-ce qui les relie vraiment, au fond ? peut-être qu'il devrait faire attention à ça, zian. il prend ça sur la rigolade, ike et en même temps, pas tellement. une pointe de quelque chose. des années qu'ils bossent ensemble et il suffirait qu'une nana débarque pour tout foutre en l'air ? hors de question. j'sais pas, à toi de me dire. je dois douter ? t'es franc, tu l'as toujours été. les vérités, tu les balances sans les emballer. aucun packaging, à quoi ça sert, ça pourrait porter à confusion, rien de plus. autant qu'il soit honnête. tu t'en fiches pas, tu le retiendras même, mais au moins tu tombes pas dans un plan qui ne se passera pas comme tu le souhaites. évidemment, t'as toujours mille idées pour te sortir de là.. alors ?  alors il en est, il plaide coupable, dans un sens.   c'est le genre de question que j'aime pas poser ike. j'te tiendrai au courant du reste. il rajoute, simplement avant de conduire la conversation vers un autre sujet bien moins risqué pour eux. et encore.   t'as vu sil ces derniers jours ? parce que lui aussi, il a quelque chose de louche.

Il est sûr de pouvoir gérer ike, assez confiance en lui pour pouvoir trop maîtrisé. Des oeillères qu'il fait mine de pas voir quand il pense que tout est sous contrôle quand y a tant de détails qui peuvent lui échapper. Mais il a pas peur quand il dit qu'il en est, quand il accepte de suivre le plan de zian – quel qu'il soit – pour évincer nora. Il brode une scène ou il pense pouvoir tirer les ficelles en secrets comme s'il en avait toujours eu l'habitude. C'est qu'une nouvelle preuve de sa lâcheté, il oublie trop vite que son truc à lui, c'est les poings, la baston et le sang, pas les tactiques et les plans fait en douce. Zian en est le roi et il lui arrivera jamais a la cheville a ce niveau-là. Mais il veut quand même s'en persuader aussi longtemps qu'il peut, se convaincre qu'il peut virer nora tout en la protégeant et faire tout ça sans décevoir zian en prime. Un échec courru d'avance sur lequel il ferme les yeux.« j'pensais que tu me connaissais mieux que ça. » acide quand il balance ses mots, il botte en touche pourtant. Se vache derrière l'égo vexé pour pas répondre clairement, pour ne pas avoir a y réfléchir surtout parce que ça se verrait sûrement sur sa gueule. Alors il tente de décrisper ses traits, de prendre l'air tranquille qu'il n'a absolument pas intérieurement. Il hoche la tête, assentiment évident, prend dans les dents le reproche sans les desserrer. Il a pas matière à se défendre et l'impression que quoiqu'il tente d'ajouter ça ne fera que renforcer un peu plus les doutes de zian a son sujet. ce sujet. mais celui qu'il aborde ensuite n'est pas moins glissant, juste différent. Ca remue autre chose en lui, pas un sentiment de protection mais le retour de sa culpabilité sous-jacente. Se rappeler sil, son mal-être surtout, ça le renvoi sans cesse à l'abandon, quand il l'a laissé tombé. Ce truc dont il ne parle jamais, surtout pas au gang. La défection d'un ami qui aurait du être là pour lui, qui s'est réveillé trop tard pour venir le sauver. Le soutenir. « j'suis passé le voir, y a quelques jours. » c'était nécessaire pour bien des raisons, pour zian c'est sans doute qu'un autre investissement qui devient branlant ces derniers temps. Et ike, lui, il se sent obligé de le protéger un peu, fournir une réponse apaisante. Sans doute pas celle escomptée mais qui mènerait au moins sur la bonne voie. « il tient le choc. » pieux mensonge, il se laisse emporter par le courant, ni mort ni vivant. Vivotant a peine, ressassant ses remords et sur son visage y a encore l'ombre d'un cadavre dont il arrive pas à se débarrasser. « faut lui laisser le temps, c'est qu'un gamin. » pas majeur et déjà du sang sur les mains. Pour la première fois. C'est sans doute pas quelque chose dont on se remet après une bonne nuit de sommeil. Ca, il est sûr que même zian peut le piger. faire preuve d'humanité.

le reste ouais, mais quel reste ? zian n'a pas encore tout en tête, il est même loin d'avoir toutes les solutions en tête. pourtant, il n'y a qu'un seul objectif, un seul oui. la faire partir, déguerpir parce qu'elle mélange tout, comme une nana le ferait si bien. les affaires ne la concernent pas et pourtant elle met son nez dedans. à côté de ça, elle ruine les affaires. leurs affaires. elle est là et elle fiche tout en l'air, comme toujours. comme ce moment avec sil. en parlant du chat, il en est où ? zian n'en sait rien, l'homme n'a pas de nouvelle en réalité, comme s'il avait disparu de la surface de la terre, pourtant.. de ce que tu en sait, tout va bien. de ce que tu en sais, il n'y aura pas de problème avec les flics. alors.. alors pourquoi est-ce qu'il ne passe plus vraiment au sinner ? la réponse ne tarde pas trop. il demande à ike, l'homme aux poings qui semblent montrer de plus en plus de sentiment. bien étrange, aux yeux de zian qui fronce les sourcils. il tient le choc, qu'est-ce que ça veut dire ? il est serein, il est hors de danger alors qu'est-ce qu'il a encore ? il aurait sûrement dû laisser le type tuer nora, tous les problèmes seraient aux oubliettes. c'est certain. ouais.. un gamin. il répète un peu lâche, avec cette impression d'être entouré de gamin, comme s'ils ne se rendaient pas compte que le sinner était au bord du précipice. il est là et il suffit de peu pour qu'ils se jettent tous dedans s'ils ne sont pas précipités dedans, évidemment. pourtant, il ne dit rien zian, il ne montre rien zian, parce qu'il attend le moment opportun. le moment qui démontrera que c'est inévitable. y'a des trucs qui vont pas. beaucoup trop d'choses et il va falloir que ça change. je passerai le voir à l'occasion. parce qu'il peut faire partir de ce plan pour détruire nora, t'as aucun doute là-dessus. tu en as des cartes dans ta main. et tim ? il rajoute. ike, il a des informations, sur beaucoup de choses.

Il se sent en garde à vue, interrogatoire interminable quand zian demande des nouvelles de chacun, un part un. Comme s'il était garant des actes de tout le monde quand il a toujours l'égoïsme de s'en soucier si peu. Tente malgré tout d'arrondir les angles, ne pas éveiller les soupçons de zian, ni sa colère. surtout, ne pas être responsable des répercussions qu'il pourrait y avoir s'il connaissait les petits problèmes de chacun. Zian c'est un bon chef, veillant sur ses troupes, sur son business mais beaucoup moins bon dans le social. « y a eu pas mal de merde en ce moment, tout va se remettre en ordre. » il sait pas s'il parle pour lui, sil, ou les gars en général. Les affaires ou la vie simplement. C'est peut-être qu'une histoire de karma, après tant d'années à tremper dans les sales histoires ils devaient finir par attraper le retour de bâton, souffrir un peu pour expier leurs fautes. Tous en même temps. bientôt le tour de zian? « c'est tim. » il rit comme si c'était la seule réponse a donner. Le seul qui n'ai pas vraiment changé, le même électron libre, l'indépendance au fond des pupilles et le danger qui fourmille partout en lui. « j'crois pas qu'il y ai à s'inquiéter. » il souffle, voudrait rajouter pour l'instant, n'est toujours pas certain qu'il n'ai rien à voir avec la disparition de l'arme, celle qui est tombé dans les mains de nora. Et c'est autant pour le protéger toi que pour se laisser le loisir de le choper que t'en parles pas. Quoiqu'il arrive, si tim a merdé c'est toi qui t'en occupera, une vengeance octroyée sans rien demander a personne. Surtout pas à zian. « t'as a t'inquiéter de rien, ça reviendra vite comme avant. » avant quoi ? Il sait plus, il sait même pas si c'est réellement possible. Peut-être que tout change, que bientôt rien ne sera plus pareil.