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 SIN & REED - Last kingdom

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MessageSujet: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyDim 8 Juil - 17:24

Last kingdom
@Sinéad Harris & Reed Taylor



17 heures.

Il s'était passé plus d'un mois avant que tu ne repenses à elle. La chaleur de l'été déjà bien installée sur la ville, la moiteur de ta peau dans tes draps solitaires. Pas de gonzesse pour partager ton lit en ce moment, pas le temps de baiser. Une grosse affaire, dossier merdique à propos d'un gang de gamins si irresponsables que leur culot paie, fait que leurs activités subsistent. Le genre d'affaires sur lesquelles on missionne des gars comme toi ; qui n'ont pas peur de tirer sur des poussins à peine sortis de l'oeuf. Gosses où adultes, c'est du pareil au même : un coupable est un coupable.

Lendemain d'une nuit sans sommeil, fin d'une journée particulièrement pourrie ; ton air morose et toi-même poussez la porte de la bibliothèque, un bouquin sous le coude. Ce bouquin que tu choisis toujours au hasard pour avoir un prétexte à revenir l'échanger. Le jeu est bien rôdé, il dure depuis plusieurs mois déjà et tu l'assumes sans sourciller, fidèle à toi-même, expressif comme une carpe quelque soit l'émotion qui t'anime. C'est un code comme un autre, une façon courtoise de ne pas se draguer, voilà tout. Encore un chef d'oeuvre de la littérature ... La voix est grave, comme toujours. Ostensiblement, tu retournes le livre et ne caches pas que tu en découvres la nationalité à l'instant Anglaises. Bruit de couverture qui claque contre le bois du comptoir lorsque tu y laisses tomber l'objet, le regard sale encore habité des souvenirs de votre dernière soirée passée ensemble : un verre au bar du coin après un coup tiré vite fait dans sa salle de pause.

Si tu n'avais jusqu'alors jamais pris la peine de t'intéresser à elle, le moment agréable passé en sa compagnie à refaire le monde t'a poussé à faire quelques recherches. Tu la regardes sans rien ajouter, affichant clairement tes inttentions dans toute la virilité dont tu rayonnes dès qu'il s'agit de prendre ton pied. L'espace d'un instant, tu l'imagines plus jeune et revois défiler les images de ces vidéos trouvées aux archives du commissariat. Interviews, reportages, reconstitutions ... Ce que tu sais désormais ne change pas ce que tu penses d'elle. Quand tu penses avec ta bite, tu oublies si tu apprécies où non la fille en face de toi. Elle était une inconnue jusqu'à il y a peu et tu la considères encore comme telle quand tu l'envisages, à genoux, en train de te sucer derrière cette porte sur laquelle est placardé " réservé au personnel ".

Parfois, des liens se créent mais jamais ils ne surpassent ton j'en-foutisme sexuel. A cette heure, elle n'est que des lèvres parmi tant d'autres, des cuisses à écarter et du plaisir en perspective. Après, peut-être qu'elle redeviendra cette nana qui t'intrigue plus que tu ne veux bien l'admettre.


Dernière édition par Reed Taylor le Mar 10 Juil - 12:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMar 10 Juil - 8:54


JE VEUX QUE MA DOULEUR REJAILLISSE DES AUTRES. JE VEUX QUE PERSONNE N'Y ÉCHAPPE.

☆☆☆

La petite cloche de la bibliothèque sonne tandis qu'elle redresse son regard qui tombe mollement sur sa large silhouette. Dans le contre-jour, Sin peut deviner sans difficulté ce pourquoi Reed est là. Communication primitive qui ne regarde qu'eux tandis que personne ne remarque le jeu sournois installé entre un flic et une Harris. Chat noir de la ville, choléra que l'on évite d'approcher par peur de se recevoir les répercutions de son passé sordide. Elle redresse un sourcil lorsque le livre se pose sur son bureau. Sa main se pose délicatement sur celui-ci tandis qu'elle note la date de retour sur une affiche en carton et qu'elle barre le nom de Taylor sur son listing. Tout ici est à la main, manque cruel de budget et de visiteurs. La société actuelle veut que les jeunes s'abrutissent sur internet. Demandez à Google et il vous le dira. Elle se questionne souvent sur ce que cela peut bien leur faire, à tous, d'avoir entre les mains ou dans la poche un appareil plus intelligent qu'eux. Ne ressentent-ils pas un sentiment flagrant d'infériorité de savoir qu'une machine pourrait les mettre au tapis ? La chance a voulu que la pauvreté flagrante de Sin depuis son enfance la prive de technologies trop avancées.

L'orpheline n'est pas difficile, s'exécute comme une putain sans pour autant demander le moindre billet. Derrière son enveloppe, elle sent des années de solitude s'éveiller et réclamer la chaleur d'un autre. Son âme, si vieille et si seule lui donne ce visage dénué d'expression, ses épaules lourdes et sa nonchalance naturelle. Dans le minuscule couloir qui la mène jusqu'à sa salle de pause, Sin redresse les mains pour se défaire les cheveux, donner à l'un de ces démons le droit de lui arracher la tignasse s'il le désire. Elle ne se rebellera pas, pas un instant, se laissera sombrer dans la facilité d'un moment charnel qui lui donnera la sensation d'être autre chose qu'une copie douteuse d'un être humain. La gamine en a les airs, les expressions mais sa capacité à ressentir la moindre compassion est annihilée, comme ses sens, consciencieusement anesthésié. Elle a un jour lu dans un magazine qui parlait d'elle que son corps avait trouvé comme unique arme de défense le détachement, la dépersonnalisation. Depuis, elle se donne cette excuse. Son regard se pose en arrière, Reed est là, dans l'encadrement de la porte qu'elle prend soin de fermer derrière eux pour éviter aux visiteurs présents le son de leurs respirations saccadées.

Par devant ou par derrière ? Ses seins ou son dos, ses cheveux ou son visage. Qu'importe, Sin ne le regarde pas, vire ses nike, baisse son pantalon et sa culotte. Elle garde le haut, plus par mécanique qu'autre chose ; qu'il soit là ou non, ça ne change rien. Reed n'est pas là pour faire de son corps un temple qui n'en mérite pas un. Elle qui met tant d'application à le cacher sans en avoir honte pour autant. Sinéad a juste besoin de se faire disparaître, de se rendre fantôme pour hanter les lieux plutôt que de les vivre réellement. Si son frère n'a pas su la tuer, elle s'est donnée la mort d'elle-même. Et tandis qu'elle lui tourne le dos pour lui montrer sa chute de reins, une part de l'orpheline espère la seconde option pour ne pas avoir à faire face à son visage. Pas maintenant qu'elle l'a vu en dehors de cette bibliothèque.  Dépasser le stade de la porte de cette pièce a fait naître chez elle une amertume incontrôlable.
Elle ne veut plus rien savoir de lui.
Plus rien entendre à son sujet.
C'était ça le deal : se décharger pour lui et simuler pour elle, combler le vide.
Rien d'exceptionnel.
Sa voix résonne dans sa tête. Pas celle de maintenant, celle de l'autre soir, du bar, plus légère, toujours agressive, mélangée à celle de Sin, masculine, colérique.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMar 10 Juil - 10:41

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@Sinéad Harris & Reed Taylor


C'est toujours fascinant de la regarder trier ses fiches et rayer les noms comme ont rature une liste de courses. A Chicago, pas de bibliothécaire mais une borne sur laquelle scanner les livres pour ensuite les laisser dans une urne verrouillée ; pas de personnel dans les rayons mais des tablettes vous indiquant où vous rendre et comment trouver votre livre ; pas de contact humain, en somme, seulement du papier surveillé par du numérique - caméras de sécurités inclues. Ce que tu étais venu chercher en pénétrant ces lieux pour la première fois ? De la tranquillité. Mais tu avais vite constaté que rien ne se fait comme ailleurs, à Crescent Heights. Dans ce bled, le temps s'est ralenti ; tout arrive avec un train de retard ou marche encore à reculons. La plupart des choses, tout du moins. Votre deal, lui, s'était rapidement mis en place. Tacite, informel, immoral.

Ce fut lors de ton deuxième passage que les choses sérieuses ont commencé. Elle t'avait fait remarquer ton retard dans le retour de l'ouvrage - un bouquin de mécanique pour t'aider à retaper ta bécane - avec cette voix grave qu'aucun ordinateur n'aura jamais et qu'on ne peut qu'imaginer en train de feuler. Son franc parlé s'était confronté à ton répondant frigorifique si bien que tu t'étais appliqué à être encore plus en retard dans les délais la fois suivante, histoire d'enfoncer le clou. L'entendre te demander ta carte d'identité pour en faire une copie avait fait frémir la commissure de tes lèvres. A croire que cette bibliothèque a son propre registre de délinquants fichés auxquels ne surtout pas faire confiance. Comme une évidence, tu l'avais suivie jusqu'au local du fond, trop habitué à faire partout comme chez toi pour demander la permission. Premier coup tiré sur la photocopieuse, plaqué à son dos, brûlant d'une excitation qui ne s'expliquait alors que par la pulsion soudaine, l'instinct non jugulé et le désir que seule la contrariété peut faire éclore en si peu de temps. Il avait suffit de quelques pas dans le couloir pour mater ses fesses et choisir d'agir plutôt que de laisser faire, pas plus.

Quelques pas que tu franchis à nouveau, les narines chatouillées par l'odeur émanant de ses cheveux lorsqu'elle les lâche avec nonchalance. Ses attitudes froides et distantes ainsi que la façon qu'elle a de désacraliser le sexe te plaisent plus que ce lap dance offert quelques jours plus tôt par une strip-teaseuse que tu étais venu interroger. Tu n'aimes pas les filles qui ne jurent que par ton insigne où le pouvoir que tu pourrais avoir sur le cours de leur existence. Les faux semblant t'agacent, les mensonges des jeux de séduction aussi. Pour te satisfaire, il te faut du vrai, du brut, de la chair offerte et qui coopère dans la violence partagée. Une violence charnelle, pas agressive pour autant ; plus animale qu'humaine, en réalité. L'abandon de ton corps contre celui d'une autre, de ce que tu es dans ce qu'elle accepte de recevoir. Du cul qu'on prend comme on boit de l'eau lorsqu'on a soif et qui ouvre des portes sur des paradis perdus, des endroits où tout converge pour se perdre dans le néant comme ta main se perd sur la fesse qu'elle te tend tandis que l'autre défait la boucle de ta ceinture. Difficile de ne pas toucher son joli petit cul pendant que tu enlèves ta veste et poses ton armes de service. Cette dernière est comme la capote que tu sors de ta poche : toujours sur toi, au cas où. Dégageant ses cheveux en pagaille pour plonger tête la première dans son cou, tu humes l'odeur de sa peau de pêche, fermes les yeux et descends ton boxer avant de passer les mains sous son haut. Tes doigts englobent ses seins, les pressent et la ramènent contre ton torse pendant que tes jambes s’immiscent entre les siennes. Tu les écartes comme tu le ferais avec celles d'un suspect pour une fouille au corps sauf qu'avec eux tu ne prends pas le temps d'embrasser leur peau, d'en saisir la saveur sur le bout de ta langue. Lèvres contre son épaule, tu te dis qu'elle n'est pas mauvaise, se contente d'être tiède faute d'être brûlante. Harris n'est jamais brûlante. Contrairement à toi, elle a toujours froid. Un froid interne et profond que les plus ardant de tes coups de reins ne parviennent pas à réchauffer mais ce n'est pas pour autant que tu t'abstiens de revenir à la charge chaque fois que l'envie de te prendre de venir la prendre.

Depuis le bar, depuis que tu sais qu'elle a une âme et une histoire, elle aussi, cachée derrière tout ça, tu te dis qu'une fille comme elle est une chose aussi rare que précieuse. Elle ne roucoule pas, ne rit pas faux, ne pose pas de questions. Quand tu as finis de la caresser, tu l'immobilises contre la porte, le front collé à sa nuque, la respiration plus lourde que celle d'un ogre. C'est peut-être parce qu'elle n'aime pas ça que c'est excitant, où parce qu'elle le fait dans l'oubli total d'elle-même, qu'est-ce que tu en sais ? En tout cas ça marche à tous les coups sur ton désir et tes envies : tu pourrais la baiser pendant des heures. Malheureusement vous n'avez en tout et pour tout jamais plus de quelques minutes pour finir votre affaire. Pas le temps de tergiverser, de chercher à lui donner plus de plaisir où de faire les choses avec délicatesse. Tes dents se plantent dans son épaule, tes mains immobilisent ses hanches tandis que les tiennes entre en action. Pénétration : tu plonges dans son corps comme on plonge dans l'océan, en apnée, prêt à te laisser dériver là où le courant voudra bien te mener. Le sexe, ça ne se réfléchit pas, ça se fait. Et quand ça claque contre ses fesses, c'est encore meilleur.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMar 10 Juil - 18:33


JE VEUX QUE MA DOULEUR REJAILLISSE DES AUTRES. JE VEUX QUE PERSONNE N'Y ÉCHAPPE.

Elle le sent dans son dos. Pas son corps, pas tout de suite. Il y a en premier son regard, tellement lourd que Sin pourrait le sentir, redessiner la trace qu'il fait sur sa peau. Ses fesses en premier, sa main qui en claque une alors que ses pupilles naviguent jusqu'à sa nuque. Elle le sait pour ressentir trop souvent son front contre celle-ci. Les moments qu'ils partagent ensemble sont identiques et toujours grisants. Pour lui parce qu'il atteint l'orgasme, pour elle parce qu'elle se sent moins vide, pleine de sa présence, hantée par sa violence et sa colère qui se lit jusque dans la façon dont il fronce les sourcils. Chaque pore de son corps est un appel délicieux à la haine viscérale qui l'avait frappée alors que de l'autre côté de l'évier, son frère tuait de sang-froid ses parents. Dans l'humidité de ce minuscule placard, le souffle coupé, les cheveux en bataille, son corps avait été percuté de plein fouet par une rage aussi douloureuse qu'enivrante. Douloureuse parce qu'elle savait qu'il ne lui resterait plus jamais rien à quoi se raccrocher après ça. Enivrante parce qu'elle s'en souviendrait jusqu'à la fin. La même situation se passe avec Reed, ses coups de reins, ses dents, ses lèvres ne font qu'éveiller cette part d'elle morte ce jour là sous cet évier. Il n'y a pas de fenêtre dans cette pièce à l'image de ce placard, comme lorsqu'elle avait tout juste huit ans.

Sin ne réagit pas lorsque ses mains intrusives viennent se saisir de sa poitrine. Elle lâche seulement un soupir plus profond, plus rauque que les précédents tandis qu'il s'enfonce dans cet univers sombre et caverneux qu'est son âme. La nymphe ne se tourne pas pour vérifier qu'il ne la lui fait pas à l'envers avec le préservatif. Elle sait que ces hommes là prennent leurs précautions, qu'ils préféreraient qu'on leur coupe un bras plutôt qu'engrosser une gamine. Les types mariés, les flics, les adultes en général sont suffisamment blasés de leur vie pour préserver une âme innocente de leur refiler ce virus. Ils gardent en eux ces possibles futurs gamins paumés et les balancent ensuite à la poubelle. Ses jambes deviennent aussi solides que du béton pour supporter au mieux ses coups de reins qui lui laissent tout juste le temps de prendre sa respiration. Sa joue contre la porte, Sinéad prend conscience qu'une simple planche de bois les sépare du reste. Une planche de bois, une poignée, des gonds, rien de plus. Ça ne tient qu'à ça pour que leur bulle explose et qu'elle devienne traînée et lui pervers. Sans le jugement des autres, ils ne sont que deux morceaux de chair se percutant, des sans visages qui ne pensent qu'à leur bien avant de se fier à la morale.

Sa conscience lui joue des tours, ramène à son cerveau des images du bar. Son regard à peine éclairé par la lumière basse de la pièce, ses vêtements ce jour là. Elle se souvient de son pull épais, de la fraîcheur qui les avait frappé en sortant de cette soirée, emméchés mais pas suffisamment pour terminer la soirée ensemble. Une clope, quelques minutes, juste le temps d'échanger quelques mots, des regards bruts et sans valeur pour mieux se quitter. Sin ose un instant se demander ce qu'il a bien pu foutre pendant tout ce temps. Elle le voyait dans le coin parfois sans jamais lui accorder d'importance. La brune lui offrait ce regard muet avant de continuer sa route, pas émue, pas nostalgique, même pas fiévreuse. Même ici, elle sent que son corps tempère, qu'il ne se laisse pas pousser au maximum pour des questions dont les réponses sont si hostiles que personne ne s'est jamais attardé dessus. Elle entend la sonnette de la bibliothèque,se mord l'intérieur de la joue lorsqu'elle entend son prénom de l'autre côté. Colérique, Sinéad le repousse d'un mouvement de main brusque. La froideur de la pièce la saisit et la ferait presque gémir. Sa solitude agonise tandis qu'elle lâche un Bouge autoritaire et agacé. Non pas contre Reed mais par cette situation qui la prend à la gorge. La brune enfile son pantalon en vitesse, laisse ses nike au sol pour se rendre derrière le comptoir et finaliser une inscription qu'elle bâcle. Personne ne vient jamais à cette heure-ci, trente minutes avant la fermeture. A croire qu'ils le savent, qu'ils l'ont vu entrer dans l'établissement et ne pas en sortir. Taylor, le connard de Crescent, la bête sur laquelle on ne veut pas tomber lorsqu'on foire sa vie. Un concentré de testostérone et de coma sentimental qui lui donne sur l'échelle de Sin l'un des premiers rangs. Avec lui, elle est au moins persuadée de ne pas finir à la ramasse.

Sin ne s'excuse pas, referme la porte derrière elle. Lui ne ferait pas exception si on venait à l'appeler pour une urgence et ne compte finalement pas lui faire une fleur même si un livre et un crime n'ont pas le même poids. Dans sa vie, cette bibliothèque est un temple dont elle est l'unique reine. Ses fidèles viennent, font de leurs corps des offrandes qu'elle ne déguste même pas. Cette fois, ses mains se posent sur son torse tandis qu'elle pousse Reed à prendre place sur cette minuscule table où elle mange chaque midi avant de retourner derrière son bureau qui la délave. Elle recommence, mécanique, se défait de son pantalon, grimpe avec agilité sur la table, pose un pied de chaque côté de son corps avant de fléchir ses cuisses et le sentir à nouveau en elle. Cette fois, la brune enlève son haut, le laisse s'échouer par terre pour ramener son visage contre son torse. Sentir son souffle contre ses seins, s'échouer le long de son épiderme et rejoindre le bas de son ventre l'incite à jouer de son bassin. Il n'y a qu'en sentant la fièvre monter chez lui que Sin saura déconnecter d'elle-même un instant.
Ses mains se crispent sur ses cheveux courts. Ses yeux se ferment. Leur fusion tumultueuse commence petit à petit, égraine lentement leur raison pour les embarquer au coeur de leurs abysses respectives. Se raccrocher à Reed lui permet seulement de ne pas se perdre.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMer 11 Juil - 6:19

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@Sinéad Harris & Reed Taylor


Le sexe, c'est comme la chasse. On observe, on écoute, on agit en conséquence. Si t'en branles pas une, t'attends pas à rentrer satisfait. Il faut s'investir pour prendre son pied, donner de sa personne afin que le coup parte et tape dans le mille. Contrairement à ce que l'on dit d'elle, Harris n'a rien d'une biche facile à atteindre. Elle se laisse approcher, vous regarde droit dans les yeux, accepte d'être tenue en joue mais, une fois les choses sérieuses lancées, c'est tout une traque qui recommence pour la faire participer à la confrontation. Elle survole la scène, n'est là que pour faire acte de présence et t'encourager dans une entreprise qui, tu le sais, est vouée à l'échec : la faire jouir. Jouir vraiment, s'oublier et toucher le ciel du bout des doigts pendant une poignée de secondes. Tenace, tu t'y essayes quand même, à chaque fois, persuadé que ton orgasme n'en sera que meilleur si tu as la satisfaction d'avoir bien fait ton job. Quand bien même ce n'est jamais le cas, il ne t'en faut pas plus pour te dire que tu as rempli ta part du marché, que tu t'es donné bonne conscience et que si cela ne convient pas, alors tu iras tirer d'autres gibiers. Peut-être moins compliqués à approcher, moins séduisants à tes yeux mais qu'importe, le chasseur chasse avant tout pour assouvir sa faim. Le râle d'agonie extatique de la proie n'est qu'une cerise sur le gâteau et tu n'es pas du genre à exiger que l'on te serve une pièce montée. Une pièce montée ne survivrait de toute façon pas à la façon dont tu la tringles, sans pudeur ni mépris, seulement avec la fougue que tu refoules le reste du temps. Quand tu la baises, tu n'es plus seulement le connard de service ; il y a tout un pan de ta personnalité qui s'éveille. Un homme plein de passion et de hargne, véritable volcan qui en irruption. C'est peut-être aussi pour ça que tu aimes la prendre par derrière ; dans son dos, tu deviens qui tu veux aussi bien que qui elle souhaiterait que tu sois. Peut-être aussi est-ce pour l'empêcher de penser à un autre que tu la démontes avec autant d'application. Des choses à se prouver autant que d'autres à faire taire, se concentrer sur le plaisir ressenti et sur les bruits de sa respiration caverneuse pour ne penser à rien d'autre ça son corps qui accompagne le tien. Cela reste assez confus, finalement, car tu ne réfléchis pas plus loin que ce que tes instincts te dictent. Ces mêmes instincts qui grondent lorsqu'elle te repousse pour aller répondre au dernier client de la journée. Colérique, tu prends sur toi afin de ne pas ouvrir cette porte et d'envoyer chier cet intrus, les fesses à l'air et le regard si sombre qu'il dissuaderait n'importe qui de jamais plus t'interrompre en pleine montée.

Sans la chaleur de sa peau contre la tienne pour alimenter le feu, enfermé seul dans ce bureau hostile au désir lorsqu'il est vide de sa présence, tu passes une main sur ton visage et te masses les tempes entre le pouce et l'index. Ton esprit d'analyse connait le lieu par cœur. Ici, il n'y a rien à découvrir pour passer le temps. Alors tu te mets à cogiter, le regard fixé sur sa culotte restée par terre. Elle est nue sous son jogging quand elle répond à ce client ... Des souvenirs du bar refont surface. Ses mots durs, sa vision du monde pas plus reluisante que la tienne, ses quelques rires échangés parce que tu avais bu et que tu ne tiens pas l'alcool, en mauvais fils d'alcoolique que tu es. Inexorablement, ton cerveau sort de sa torpeur sexuelle et commence à s'interroger : qui est vraiment la fille que tu baises depuis des mois dans cette bibliothèque ? Même à cette question, Harris ne semble pas vouloir donner de réponse. Lorsqu'elle revient et qu'elle te pousse contre la table, tu observes son visage, te laisses faire calmement, subjugué par son détachement, attentif au moindre de ses mouvements qui finissent par te replonger dans les eaux troubles de la luxure. Ta tête s'échoue entre ses seins, tes mains parcourent son corps puis viennent saisir ses fesses pour l'accompagner dans ses mouvements. Une danse bien rodée, que tu la soupçonnes de connaître sur le bout des doigts et de peaufiner avec beaucoup d'autres que toi pour être certaine de vous faire perdre la tête. Ca fonctionne, évidemment. Dans la moiteur de vos ébats et l'humidité de vos souffles qui se confondent, tes grognements deviennent plus rauques et plus profonds. Tes bras finissent par encercler sa taille, la plaquer à toi pour un ultime rodeo, plus suave que violent, dernières marches à gravir sur l'escalier du désir avant de se jeter dans le vide et de profiter de la chute libre. Sans réfléchir, tu l'invites à passer ses bras autour de ton cou tandis que tu te lèves, désireux d'être celui qui donnera le dernier coup de reins. Votre duo emmêlés titube, l'une de tes mains cherche le mur tandis que l'autre passe sous sa cuisse pour la garder autour de toi. Lorsque son dos rencontre le battant de la porte, tu t'écrases contre elle dans un grondement animal qui accompagne l'extase. Ton souffle brûlant s'échoue contre son oreille tandis que tu restes figé, le bassin et la sangle abdominale pris de spasmes de plaisir. Si tu ne l'as pas embrassée une seule fois durant l'étreinte, c'est cet instant précis que tu choisis pour poser tes lèvres contre sa tempe. Une pression chaste, délicate, malmenée par le bruit de ta respiration et des grognements encore présents dans le fond de ta gorge. Les yeux fermés, tu ne bouges plus, savoures le calme qui naît de la tempête et rend ton corps ainsi que ton esprit plus vides qu'une cartouche qui tombe au sol.

Le sexe, c'est comme la chasse.
Il faut respecter la proie pour qu'elle aie de la valeur.


Dernière édition par Reed Taylor le Ven 13 Juil - 2:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMer 11 Juil - 15:20


JE VEUX QUE MA DOULEUR REJAILLISSE DES AUTRES. JE VEUX QUE PERSONNE N'Y ÉCHAPPE.

reed&sin

Par devant ou par derrière, qu'est-ce que ça change.
Comme une pièce de monnaie qu'on jette à pile ou face. Seule l'enveloppe change sinon le reste est pareil. Sin est la même, un cadavre ambulant, une féline douloureuse dont on a du mal à se décrocher parce qu'elle a compris depuis longtemps que les hommes désiraient ce qu'ils ne pouvaient jamais réellement saisir. Si elle leur donnait tout, si elle en avait seulement la capacité, aucun d'eux ne reviendrait. Reed pour la bestialité. Isaak pour l'extravagance. Leon pour la douceur. Rust pour les remords. Vincent pour la passion. Tous ont une saveur différente qui la font vibrer toujours à même allure. Aucun ne se détache du lot, ne hante ses pensées lorsqu'elle rentre chez elle et qu'elle n'a rien à faire. En réalité, il n'y a qu'à son frère que Sin parvient à offrir des sentiments sincères et dévoués. Les autres ne sont que secondaires, des bouées de sauvetage qu'elle attrape pour mieux les crever ensuite. Elle a pas envie d'être sauvée, arrachée à son monde noir et sexe. Elle aime entretenir cette image d'elle, cette idée fascinante que l'homme n'est qu'un exutoire.

Aveuglée par sa fuite psychique, Sin accepte ses coups de reins sans ciller. Ses bras autour de son cou, elle se concentre, s'accroche à lui, resserre la prise de ses jambes sur sa taille jusqu'à ce que son dos rencontre la porte. Son bassin part instinctivement vers le sien pour se cambrer dans l'air qui semble la faire flotter alors que tout cela n'est que l'oeuvre de Reed et ses bras solides. Pendue à sa silhouette imposante, Sinéad n'a rien de ces gamines désespérées, malgré son petit gabarit, elle inspire une force qui pousse au respect. En dehors de quelques cons uniquement là pour tenter de l'électriser, on ne vient pas l'emmerder, jamais. Sur son visage, alors que ses cheveux partent vers l'arrière, qu'ils caressent ses épaules, tombent légèrement sur ses traits, on peut voir que la moiteur de sa peau laisse couler le peu de poudre qu'elle a tenté de s'appliquer pour dissimuler le coup que ce connard lui a asséné la dernière fois. Son visage lui est parfois douloureux alors que sa peau jaunâtre chasse au fil des jours l'hématome qui déformait jusqu'à ses traits.

Lorsque son souffle se fait plus rauque, que ses lèvres se posent sur sa tempe, Sin enfonce ses griffes dans son dos, à travers son fin t shirt qu'elle pourrait déchirer juste pour être certaine de le marquer. La chimère gronde, passe ses mains sous son vêtement pour avoir meilleure prise, sentir ses peaux mortes se glisser sous ses ongles, la rassurer quant à la réalité de ce moment. Elle inspire, laisse son corps accepter la jouissance de l'autre sans pour autant prendre le même chemin que Reed. Tout ce que Sin désire à cet instant, c'est être l'unique raison de sa montée en puissance, de ce déversement de désir dans un morceau de latex qu'elle imagine dans un élan d'érotisme incontrôlé. Leurs corps se figent ensemble, le temps pour eux de se ressaisir, de revenir à l'endroit où la réalité opère. Ses muscles se relâchent, ses pieds retrouvent le sol alors qu'elle se dégage de lui, moite, assoiffée sans avoir eu besoin de l'embrasser. La gamine se saisit de sa bouteille d'eau, en boit quelques gorgées et lui balance en même temps qu'elle attrape sa poubelle à papier pour la lui mettre en vue. Maintenant, Reed sait que Sin ne supporte pas lorsqu'il laisse traîner ses déchets ; elle l'a déjà pris en grippe pour une capote retrouvée à côté de la photocopieuse.

L'orpheline enfile à nouveau ses vêtements comme on se lave de ses péchés, chaque couche est une confession faîte à un monstre invisible qui l'écoute et la pardonne d'être si poisseuse de l'âme. La culotte, je reconnais devant mes vices que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Le pantalon, oui j'ai vraiment péché. Le t shirt, c'est pourquoi je supplie mes névroses, les anges et les fantômes et vous aussi mes frères. Les chaussures, de prier pour moi. Sin s'incline face à ce vide qui revient aussi vite à la charge. Elle sent que ça grouille en elle, que la moisissure est telle que les plus traces les plus laides de vie y naissent et tentent de transpercer sa peau. Impassible, elle ramène ses cheveux en une queue de cheval qu'elle attache avec application. T'as besoin d'autre chose ? Qu'elle demande, comme s'il s'agissait d'une simple course, d'un coup de main, d'un service à rendre. Tandis qu'elle s'avance dans la bibliothèque vide, Sin la ferme à clé pour empêcher des retardataires de venir la déranger. Sur les horaires aussi elle reste intransigeante.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyMer 11 Juil - 17:29

Last kingdom
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Le retour à la réalité est toujours une pitié. Avec elle comme avec les autres ; à part que les autres attendent généralement de toi que tu fasses semblant du contraire. Tu ne supportes pas ça. Se murmurer des je t'aime après l'orgasme pour rendre le retour à la crasse du quotidien plus supportable c'est se mettre de la poudre aux yeux et faire l'autruche. T'es pas ce genre de mec à te voiler la face. La routine dans laquelle vous vivez elle comme toi est de toute façon trop terne pour tenter de la cacher. Elle l'accepte, tu l'acceptes, c'est parfait comme ça. On ne peut pas rêver mieux en terme de femme. Péniblement, tandis qu'elle se dégage, tu finis de refaire surface, déchargé d'une part de tes tensions, mais toujours aussi sombre. Probablement que tu continues à faire la gueule parce que, de la fougue, tu n'en décharges jamais assez.

Alors que tu attrapes la bouteille d'eau en plein vol, la voilà qui te tend la poubelle. Silencieux, tu hausses un sourcil, poses la bouteille sur la photocopieuse puis retires la capote en la regardant dans les yeux. Tes mains s'élèvent pour faire le noeud à hauteur de vos regards puis lâchent le déchet avant de partir à la recherche de ton paquet de clopes. Tu boiras plus tard : la clope après la baise, c'est sacré. Un véritable rituel ; comme un grigri pour se donner le courage de repartir dans le brouillard en espérant ne pas s'y perdre. Parfois, tu te dis qu'elle est un phare pour les mecs comme toi. Toujours présente, à la même adresse, aux mêmes horaires, dans ce même rôle d'indifférence rassurante. Pas étonnant qu'ils soient nombreux à toquer à sa porte. Tu es probablement comme eux, à vrai dire tu ne te poses pas ce genre de questions. La question que tu te poses, toi, c'est de savoir d'où lui vient ce coquard. Une curiosité beaucoup plus personnelle que professionnelle mais tu ne te gêneras pas pour la dissimuler derrière l'insigne et le statut de policier, s'il le faut. Tandis que tu finis de te rhabiller en rangeant ton flingue, la clope derrière l'oreille, tu gueules à travers la pièce pour te faire entendre. Plus personne pour vous espionner maintenant qu'elle a fermé boutique. Qui c'est ? Ce connard qui lui a tapé sur la gueule. C'est plus fort que toi : ceux qui battent les gamines, tu ne supportes pas.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyJeu 12 Juil - 5:32


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Elle attrape le livre, caresse instinctivement la couverture. Même si elle ne lit pas, l'odeur du papier, le contact du carton sous ses phalanges l'apaisent. Elle s'imagine un instant Reed la tête plongé entre les pages, les sourcils froncés à tenter de se concentrer pour finalement le balancer dans un coin de sa chambre et le lui ramener. Ce sont tous les deux de bons menteurs qui savent ficeler entre eux les bonnes raisons de se revoir, de se partager et s'oublier. Sin y lit alors le titre, s'avance d'un pas lent à travers les étagères jusqu'à le remettre à sa place et le laisser se reposer au milieu de ses semblables. Elle inspire, caresse du bout des doigts les rangées tandis que les dernières particules de Reed se dégagent d'elle. L'orpheline les laisse dégringoler tandis que certaines restent coincées dans ses cheveux attachés et sans mouvement. Elle termine alors derrière sa vitrine, les bras croisés, attendant que le flic termine de se rhabiller pour le laisser sortir et quitter à son tour les lieux. Son regard se pose sur la rue sous un ciel gris qui menace de tomber sur la ville. L'atmosphère lourde lui rend la peau moite tandis qu'elle croise ses bras contre son torse. Ailleurs, elle vit une énième fois le choc post charnel. Un grand vide, une tornade insupportable qui la ferait se taper la tête contre les murs. Cela dure toujours quelques heures jusqu'à ce que tout retombe d'un seul bloc et que le calme revienne en elle. L'enfer est un caprice qui tape du pied pour tenter d'en avoir toujours plus. Heureusement, Sinéad est plus forte que ses démons.

Qui c'est ?
La réalité se confronte avec ce qu'elle se construit dans cette bibliothèque. Le bleu sur son visage est en train de faire tomber des barrières, d'arracher des chaînes sans que Sin ne puisse réagir. Son visage se tourne instinctivement vers la porte menant à la salle de pause. Elle l'observe, un instant, sent que son âme n'est pas d'accord avec sa tête, qu'un conflit interne la pousse à se taire pendant que l'autre lui demande d'en parler sous prétexte que ça ne coûte rien. Elle fronce les sourcils, s'attarde sur une voiture qui passe à ce moment, devine le volume de la musique aux vibrations qui se dégagent d'elle. J'en sais rien. A ce jeu là elle ne ment pas, ne connaît rien de lui, ni de son prénom, ni de sa vie, ni de ce que cache son regard. Tout ce que Sinéad est capable de ressentir à son égard est ce mépris qui la hante. Dans un soupir, la gamine quitte sa place, bouge à nouveau dans la boue de ses pensées pour se rendre jusqu'à son bureau, s'appuyer contre l'encadrement de la porte et fixer la silhouette de Reed. L'autre est pire si ça peut soulager ta conscience. Elle n'est pas certaine que ce soit une question de conscience à ce stade mais qu'importe ; elle au moins ne se retrouve pas avec une balafre sur la joue. Il doit en voir à la pelle des connasses comme elle, avec la gueule à moitié cassée par la faute des types. L'idée d'être considérée comme une pestiféré lui décroche un sentiment de colère et de nostalgie brûlante. Elle se souvient de son visage dans les journaux, à la télévision : môme qu'on se trimbalait comme une poupée pour être certain de toucher l'audience. Aujourd'hui elle ne se touche même pas elle-même, à croire que tous les spectateurs n'ont fait que pomper ses larmes et ses émotions durant des mois pour finalement l'abandonner lorsqu'il ne restait plus rien à en tirer. Les flash qui éblouissaient ses pupilles d'enfant ne lui manquent pas mais ont laissé derrière eux un aveuglement dont elle peine à se sortir.

Au fait. Sa voix grave se souvient de quelque chose, s'éveille tandis qu'elle s'avance vers lui, fouille sur un petit tas de livres laissés là, préparés tranquillement depuis des semaines sans savoir s'il reviendrait, si les autres tenteraient de venir la voir ou non et en attrape un. Là, elle lui tend en silence, la couverture décorée d'un loup hurlant attire son regard tandis qu'elle profite une dernière fois de l'avoir entre les doigts. Ce livre, un des seuls dont Sin a été capable de lire et qu'elle propose aujourd'hui à Reed en sachant qu'il le laissera certainement tomber comme les autres. Elle n'a pas la prétention de le faire plonger dans un bouquin, seulement l'élégance de lui offrir une réelle raison de revenir cette fois. Si tu dois vraiment lire un livre. L'appel de la forêt. Lecture jeunesse, roman d'aventure animalière, ode au grand nord, bourré de nuances qui te foutent des claques. Dans son regard, on peut dire que l'orpheline ne lui laisse pas le choix. Si elle lui autorise la totale liberté de ses mouvements contre son corps, elle fait ressentir à Reed que ce serait un affront pour elle de se voir refuser son présent.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyJeu 12 Juil - 9:52

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Sa réponse confirme tes soupçons : elle écarte à qui lui demande. Plus qu'on ne le raconte à son sujet, apparemment. Il faut dire que les maris infidèles et les connards comme toi aiment que leurs petits secrets soient bien gardés. Le fait qu'elle soit une salope notoire ne dépend que de la rumeur, personne n'a de preuves. C'est bien ça qui fait jaser. Tu t'imagine qu'après toutes les images d'elle petite que les habitants du coin ont connu, tous s'indignent de son comportement. Les médias semblent avoir bien fait leur rôle de broyeur de victimes innocentes, exposées comme dans un zoo. En devenant l'enfant rescapée et adorée, elle déçoit en tant qu'adulte dont on s'est désintéressé. Le monde est ingrats, à lui demander des comptes d'être comme il voudrait qu'elle soit alors que lui n'a rien fait pour elle. Si tu t'en fous d'assumer de venir la tringler comme  beaucoup d'autres, tu dois bien reconnaître que parler de ta vie privée et de la façon dont tu la considères ne t'intéresse pas. Il est préférable que les soupçons des autres restent des soupçons. Pour elle comme pour toi. Tu n'as pas envie que tes collègues obtiennent des détails sur ta sexualité, par exemple, même si certaines d'entre elles s'en souviennent encore. A Chicago, aucune ne résistait à ton charme, tu n'avais pas de Sin à venir voir régulièrement : elles se jetaient dans ton plumard. Les mères célibataires à la recherche d'un modèle pour leur enfant, les fraîchement divorcées en manque de badboy, les carriéristes, les nympho du service, celles sauvées sur le terrain lors d'interventions musclées. Parfois même des témoins de tes enquêtes, reconnaissantes de ton travail. Toutes attirées parce que tu représentes de masculin et de violent, d'aussi rassurant qu'inquiétant.

Inquiétant comme le regard que tu lui lances lorsqu'elle parle de ta conscience. Tu n'aimes pas qu'on s'imagine mieux savoir que toi ce que tu ressens. Mais tu n'aimes pas forcément non plus démentir et te griller tout seul. Être mystérieux ce n'est pas un style que tu te donnes ; tu es avant tout pudique. La réputation agressive qui te précède partout vient en partie de là : tu es un mur contre lequel se fracassent autrui lorsqu'il essaye de savoir ce que tu penses. C'est pour cela que tu ne réponds rien quand une affirmation de ce genre en inciteraient d'autres à la jouer mielleuse. Dire que tu t'inquiètes et que tu n'aimes pas que l'on frappe une chair sur laquelle tu apprécies poser tes lèvres ne te rendrait pas service. Tu te contentes de prendre le livre et d'inspecter la couverture en silence. Ton regard, si elle pouvait le saisir, lui dirait que tu vas suivre son conseil et le lire parce que tu es curieux d'en apprendre plus sur elle ; que ses choix de lecture s'avéreront peut-être plus intéressants que cette connerie de littérature anglaise à la mords-moi le nœud, mais tu ne relèves les yeux vers elle qu'après avoir repris ton attitude renfermée. Celle qui ne s'efface jamais vraiment en fin de compte, du moins c'est ce que laisse croire ta réplique lorsque tu ranges le bouquin dans ta poche intérieure et lui sors une carte sur laquelle est écrit ton nom et ton numéro de téléphone, accompagnés du logo de la police de Chicago. On n'offre pas de cartes de visite aux inspecteurs qui débarquent au commissariat de Crescent Heights : Si tu dois vraiment te défendre. Regard animal, probablement le même que celui du loup sur la couverture. On devine les dents prêtes à mordre derrière les babines, l'impulsion sauvage qui fait qu'un gamin de douze ans tue son père de sang froid après avoir été se faire retirer le plâtre de son avant bras cassés trois fois en deux ans. Ton visage se rapproche du sien, l'intimide et la domine de toute ta haute taille. Ce genre de visage que tu arbores avant de presser la détente. " Perdu ". Un connard de moins sur cette planète.

Sans prévenir, tu te redresses et la contournes, te barres sans un bonsoir parce que tu viens de lui laisser dans les mains est bien plus important à tes yeux qu'une formule de politesse qui ne veut rien dire. Tu parles d'un " bon soir " ... A peine as-tu refermé la porte derrière toi que l'orage craque et laisse tomber sur ta gueule les premières gouttes de pluie depuis des semaines. Sans te presser, tu allumes ta clope et avances en reniflant l'odeur du macadam mouillée. Ta moto t'attends dans une rue perpendiculaire mais tu préfères remonter le trottoir jusqu'au bar qui fait l'angle du croisement. Une bière là-dessus et tu rentreras te coucher ; claqué mais paré pour dormir car vidé d'une partie de ta fougue et grisé par l'alcool que tu consommes trop peu souvent pour y être résistent. Tout le monde ici trouve ça suspect, un flic qui boit de l'eau. Par chance, personne n'est assez con pour le relever où tenter une blague à ce propos. Faudrait pas contrarier Taylor, on ne sait jamais quand ça mord ces bêtes là.

La porte poussée, tu t'enfonces dans la pénombre. Le ciel est si gris dehors que l'on croirait qu'il fait déjà nuit dans le bar. Signe de tête pour saluer le barman, geste du doigt vers la pression du jour pour lui signifier que tu veux une pinte et tu pars t'asseoir au bout du comptoir, loin des piliers de bar qui risqueraient de te les briser en venant faire connaissance. Retirant ta veste, le t-shirt encore moite de transpiration et de vos odeurs mélangées, tu en extrais le livre et commences ta lecture par la fin ; fidèle à ce gosse qui n'a jamais eu la patience de faire les choses bien comme il faut.


Dernière édition par Reed Taylor le Ven 13 Juil - 2:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Last kingdom   SIN & REED - Last kingdom EmptyJeu 12 Juil - 17:38


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Ce n'est que lorsqu'il attrape le livre qu'elle se rend compte qu'elle le sent toujours en lui. Sin devrait le remercier pour ça mais reste murée dans son silence. Elle ne dit jamais rien, ou presque, en réalité on lui a jamais vraiment donné le choix. Avant on lui demandait sans cesse de parler, on voulait l'écouter des heures puis sa crasse est devenue vénéneuse. Plus personne n'a voulu l'entendre une fois que son visage d'enfant a pris des airs de femme. Les mômes, on les trouve toujours attachant mais les femmes ... ce sont les pires créatures qu'il existe. Elles peuvent rendre fous les hommes, c'est à cause de ça qu'elles sont si mal traitées. On est jaloux de leur pouvoir de persuasion, de leur aura. Reed ne dit rien lui aussi, les dialogues, ils dépassent jamais un t'as une capote ? oui, non, moi j'en ai t'en fais pas. Elle est surprise malgré tout de le voir lui tendre une carte, de la traiter comme une jeune fille en détresse qu'elle se refuse d'être. C'est même pas une force chez elle, limite un don, une beauté fascinante de la voir garder la tête haute même dans sa déchéance, de rester reine de son âme alors que tout en elle est en cendres. L'héroïsme de la décadence qu'ils appellent ça, les autres, les sous-payés qui écrivent encore des articles sur elle parfois. Ses doigts moites, tâchés d'encre attrapent la carte en silence, Sin acquiesce, lui rend sa soumission comme il vient de le faire avec le livre. C'est un accord entre eux : celui de ne pas chercher les puces à l'autre.

Reed se recule, bouge l'air de la pièce, la rend plus chaude et immédiatement plus froide à son départ. Elle a l'habitude de tous les voir déserter, garde la friction de leur peau contre la sienne dans son imagination. Il a toujours été celui qui partait avec le moins de manières. C'est un esprit borné et peu inventif, ses émotions sont menottées comme ceux qu'il arrête chaque jour. Sin lâche un soupir, enfonce la carte dans sa poche en étant persuadée qu'elle terminera par la perdre.
Lui comme elle n'ont aucune raison de s'attarder dans ce lieu, ce temple à l'oubli. Les pensées de Reed sont constamment tournées vers le sexe, c'est un fonctionnement à part entière de son être, comme ses poumons respirent, comme son coeur bat, comme ses reins filtrent.
Une fois déchargé de ses tensions, ne lui reste qu'à partir.

[...]

Si elle passe la porte du bar, c'est avant tout parce qu'elle n'a pas supporté les murs gris de son appartement, le vide qui se dégageait de chaque objet le composant. Son regard se pose sur les tables, les visages affalés depuis des heures déjà. Elle remarque aussi son dos, le visage légèrement plombé vers le livre qu'elle lui a tendu trente minutes plus tôt, tout au plus. Sinéad fronce les sourcils, s'avance dans ces mêmes vêtements qu'elle avait enlevé pour lui. Ses fesses se posent sur le siège, ressentent encore la claque de sa main lourde contre sa peau. Son regard se redresse sur elle, cette-fois Reed a perdu le filtre de son érotisme. Il est le flic, le type terne qu'elle aime moins que lorsqu'il est en train de la prendre. Ses abdos contre son dos sont la sensation la plus agréable qu'elle puisse ressentir ces derniers temps. L'orpheline plante ses  yeux dans les siens ; elle se doute qu'il la trouve vulgaire mais qu'il n'en dit rien parce qu'on évite d'attaquer les gens déjà vidés de leurs émotions. Ses coudes se posent sur le bois froid du bar alors que ses cheveux trempent par l'orage se collent à ses épaules et dans son dos. La musique ambiante est douce, un brin mélancolique, une guitare qui l'enivre et la rend moins froide. Les notes la réaniment en apparence. Sin se contente du strict minimum. Elle aurait pu s'asseoir seule à une table mais remarque que son corps est mieux auprès de celui de Reed. Ce doit être chimique, moléculaires, une science qu'elle ne contrôle pas, qu'elle ne comprendra certainement jamais. Son coude effleure le sien, ce n'est pas fait exprès, pas de jeu de séduction qu'elle ne connaît pas. La gamine s'adresse en premier au barman pour commander un whisky sans dissimuler ses penchants pour ce qui est fort. Comme avec le sexe, elle se tourne vers ce qui la comblera immédiatement.

Dans son silence, Sin est sincère, en rajoute même dans la médiocrité qui accompagne son monde, se vautre dans le vomi de ses pensées telle une alcoolique en fin de soirée. Elle remarque alors son sens de lecture, redresse un sourcil. Alors comme ça, tu la fais à l'envers à notre vieux Buck aussi. Elle ne sourit pas, jamais, incapable, tourne son verre délicatement entre ses doigts. Ses yeux fixent le liquide ambré qui tourne dans la transparence du récipient. Elle se sent tellement rigide, pire qu'une barre de fer incapable de céder à la pression de ses sentiments. Et si elle avait seulement perdue la clé de la bonne porte et qu'elle venait à s'ouvrir un jour d'elle-même ? Elle croulerait sous le poids, son âme étoufferait, habituée au vide, à l'espace perturbant de son corps sans émotion profonde. C'est pas un loup, la couverture est juste un leurre. Comme elle, c'est un leurre, son corps est un magnifique appât pour attirer les hommes et les faire sombrer dans la noirceur de sa tête. Lui aussi est un de leurre, chaque être humain en est un, là par imposture. C'était rien de plus qu'un bâtard à la base, un chien habitué aux caresses que le monde a endurcit à coups de bâtons et d'estomac creux. Son instinct s'est développé au fil des épreuves jusqu'à répondre à l'appel de la forêt ... Mais tu sais, je crois pas qu'il se soit vraiment réalisé. Rien n'est jamais terminé. Sin sait parler, elle le veut juste pas en général, utilise plus facilement les mots crus que ceux des livres qu'elle voit passer chaque jour. Enfin ... Elle soupire, détachée, fatiguée de ses propres mots qui sonnent creux et s'enfile cul sec son verre de whisky en pensant à l'ironie du sort. Son frère lui avait offert ce livre qu'elle dédie aujourd'hui à la bestialité de Reed. D'assassin à victime le voilà qui passe aux autorités. Eux aussi prennent les choses par la fin. Dehors, l'orage gronde, fait clignoter les lumières, plonger un quart de seconde le bar dans l'obscurité. Temps de chiottes.
Elle se sent aussi lourde que ses nuages.
Ses mouvements vont lentement, dans un ralenti fiévreux tandis que ses cheveux s'égouttent sur son t shirt qui pompe la pluie et dégueule sa transpiration. Sin regrette déjà de perdre l'odeur du flic mais refuse de se rabaisser aux regrets.
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