- TC : Homecoming -

vous avez entendu parler de la soirée avec Sony. ça a très vite fait le tour de la ville, des affiches placarder un peu partout dans le centre, une soirée sur invitation. pour les anciens du lycée, quelque chose que vous connaissez pas tout les deux. vous avez pas été foutu d'y mettre les pieds, pas une seule fois. mais vous avez décidé d'y aller quand même, pour voir ce qu'il en est, pour profiter avec des gens que vous ne connaissez pas, ou seulement de vue. pourquoi pas vous faire passer pour d'autres que vous. vous avez mis au point un plan, un soir, au détour de plusieurs bières. le soucis c'est que tu sais plus trop ce que vous vous êtes dis. le cerveau trop embrumé par l'alcool que t'avais ingurgité. tout ce que tu sais c'est que vous devez vous retrouvez à vingt heures pétantes, derrière le gymnase. alors t'as fais la première chose qui t'es passé par la tête. t'es arrivé un peu plus tôt, t'as fais le tour du terrain, des gradins et t'as terminé dans les vestiaires. malheureusement pour rentrer il fallait les invitations, alors t'as attrapé la tenue la plus appropriée.
t'y vois pas grand chose, et putain ce que t'as chaud. c'est les pas lourds que tu t'approches de Sony qui est de dos. ta main se pose sur son épaule et tu le pousses un peu trop fort. quand il se retourne il sursaute le con et ça te fout la trouille aussi. putain, c'est moi ! que tu lâches, ta voix couverte par ton nouvel accoutrement. un costume d'ours un peu trop lourd, un peu trop puant, portant le maillot de l'équipe de foot du lycée. il est où ton costume ? j'crève de chaud là dessous. t'es même pas certain que tes paroles soient intelligibles. mais sous ce masque, t'as le regard sérieux et les sourcils arqués. c'est pas ce qui était prévu ? quand tu fouilles dans tes méninges c'est le vide, mais ça te semblait le plus logique.

le lycée, époque lointainement révolue. j'en garde pas beaucoup de souvenirs, comme si j'avais passé trop de temps à traîner dehors que sur les bancs de l'école. rester enfermée toute la journée et étudier, ça a jamais été trop mon truc. intelligente et curieuse ouais, mais certainement pas studieuse. de toute façon, j'ai même jamais été scolarisée à crescent heights, à l'époque je vivais à chicago. c'est plutôt asa qu'est d'ici, qu'a certainement parcouru ces couloirs il y a des années de cela. c'est asa qui va revivre ses années lycée et nous les faire partager. dans le fond, j'suis curieuse de l'y voir, retrouver d'anciens amis, ou pas. puis qui suis-je pour rater une occasion de célébrer. célébrer la vie, l'amour, la pluie et le beau temps, que sais-je. arriver déjà un peu éméchée, puis me prêter au jeu et verser de l'alcool dans le punch. typiquement le genre de truc que j'ai fait étant gamine. je ne perds donc pas de temps pour trouver le bol de punch et y glisser un peu de la liqueur que j'ai réussi à faire passer sous le regard des organisateurs. faut bien admettre que leur regard s'était davantage porté sur ma robe plutôt que mon sac à main. d'un rouge vif et particulièrement transparente, je me doute que j'ai certainement pas cerné ou respecté le dress code de la soirée. je transpire pas l'élégance, j'suis plutôt du genre à crever les yeux, sous-vêtements apparents et chevelure détachés en cascade.
je jette un coup d'oeil autour de moi, j’aperçois du coin de l'oeil une mascotte, puis je discerne asa et eliaz non loin de moi. la vue en vaut le détour, tous les deux dans leur beau costume, sous la lueur des projecteurs. j'en ai le coeur qui chavire. j'voudrais tellement qu'on passe une bonne soirée, qu'on en oublie nos querelles, qu'on ne cesse de s'aimer.

- verser de l’alcool dans le punch : 10 points (usage unique)

c'est aux côtés de ses deux amants qu'asa voudrait passer sa vie, traverser les âges et mourir. alors, naturellement, c'est à leurs bras qu'il décide de se rendre à ce bal - bal qui fait remonter des milliers de souvenirs, les bons comme les mauvais, toutes ces premières fois et ces conneries dont il ne reparlera jamais. jamais à quelqu'un d'autre qu'eliaz ou tekla. asa, il aurait pu ne rien leur dire, leur cacher l'existence de ce bal minable. ils auraient pu rester à l'appartement et tenter, rien que pour une soirée, de ne pas s'engueuler à cause de choses insignifiantes. mais ils sont là. il est là, à se demander quel diable a bien pu le pousser à les inviter. peut-être ce démon qui porte le nom de désir. désir de l'autre. désir de ne plus avoir de secret, de faire découvrir son monde avec l'espérance qu'il ne fera par fuir l'être aimé. peu importe. il reconnaît vaguement quelques visages, quelques pairs d'yeux qui se glissent sur la silhouette de tekla et la dévorent. lui aussi la dévore du regard. elle est belle, tekla. elle pourrait tout porter, tout mettre et toujours être la plus belle femme à ses yeux. elle n'a peut-être pas l'élégance de ces pin-up qui la dévisagent, murmurent derrière son dos qu'elle n'a aucune décence, mais elle a tout ce qu'elles n'ont pas. et asa, il ne l'échangerait pour rien au monde - tout comme il ne serait jamais capable de se séparer d'eliaz. il attrape ce dernier, toujours à ses côtés contrairement à tekla qui s'est déjà éclipsée, par le bras avant de poser ses lèvres à son cou. – viens, qu'il l'invite, murmurant à son oreille. c'est avec ses doigts fermement agrippés à son biceps qu'il l'entraîne avec lui, poussant sans gêne mais avec un semblant de délicatesse les corps qui se mettent entre eux et la table où se trouve tekla, ainsi que le punch qu'il sait déjà être aromatisé de sa liqueur magique. ça le fait sourire, l'amuse autant que quand il avait seize ans et qu'il faisait toutes les conneries possibles et inimaginables derrière le dos de ses parents. à quelques mètres de l'objectif, il termine par se heurter à quelqu'un, ne manquant pas de marcher sur les pieds de l'inconnu(e) et évitant de justesse de s'éclater sur le sol - l'alcool et sa maladresse habituelle n'ayant jamais fait bon ménage. se rattrapant au bras d'eliaz, il finit par lever les yeux vers la personne sur qui il vient, littéralement, de marcher et marque un temps d'arrêt avant de dire : merde, j'm'excuse, accompagné d'une grimace. la soirée commence bien.

Pas que les années lycée aient été savoureuses. Ça saigne, ça anesthésie, ça pue. La nostalgie était minimale jusqu'à ce qu'elle aperçoive cette boîte, jusqu'à ce qu'elle se heurte à la crevasse laissée par l'absence de cette époque là. Gemma rsvp, Gemma fait claquer sa langue, enfile une robe - d'abord sur elle-même, puis sur le corps de ses copines, tantôt soldats tantôt poupées. Elle le fait pour Cece. Elle le fait pour Dylan. Elle le fait pour la Gemma d'il y a sept piges, braise devenue brasier. Elle la prend par la main, cette gamine féroce, brouillon, intense, lui fait revêtir soie noire et sourire cannibale. Maman Louise, circa 2015; be who you needed when you were younger. Avant de quitter l'entrepôt, Gem glisse une flasque de vodka dans le fourreau de sa robe. Ce soir, les Amazones sont de sortie.

Le programme est chargé, Gem doit distiller quatre années de souffrance en quatre heures de plaisir. Game on. Cece, clairement mal à l'aise dans ce safari à travers l'habitat naturel de l'ado crevard de classe moyenne, s'éclipse une seconde. Revient accompagnée de Cyndi Lauper, feat qui lui vaut immédiatement un sifflement appréciatif de la part de Gemma. "Pour l'expérience lycée complète, quatre étapes simples. Step 1 : insurrection" elle enfonce index et pouce dans son décolleté, en ressort Madame Trojka qu'elle salue brièvement du bout des lèvres avant de faire passer la flasque dans le cercle, "Step 2 : faire chialer un type lambda. Step 3 : instant de lucidité amère sur l'insignifiance de la vie humaine. Step 4 : embrasser une fille." L'étape quatre sera affaire facilement réglée, mais l'ordre a son importance. Une fois la flasque froide retournée contre la peau brûlante, elle lance l'assaut vers la piste de danse, bien déterminée à ne pas laisser les belles interférences musicales de Cece être gâchées par l'inaction. Si le Sinners est le royaume de Cece et Kitty, ici, Gem est en terrain conquis. Elle s'est forgé un trône à base des crânes secs de tous les dudebros infâmes rencontrés en ces lieux. Prête l'oreille, écoute bien. Sous ses talons, on entend encore les ossements craquer.

j'ai absolument rien à faire là.
du haut de mes quinze ans, première année, sécheur de cours professionnel, détesté du principal ( mr. helsing, vous n'avez pas intérêt à vous pointer au homecoming, j'saurai vous le faire regretter. - et ben s'il savait mec s'il savait ) presque inconnu des profs, de mèche avec les surveillants.
et puis y a que des beaux grands mecs,
y a que des filles aux formes de femme,
d'habitude j'serais déjà parti.
assis sur un banc sagement à attendre que l'temps passe.
mais voilà mes darons font chier, mais voilà y a du punch, mais voilà j'croiserai peut-être mon squad, mais voilà j'tomberai peut-être sur teddie et sa belle gueule.
du haut de ma taille pas si conséquente, j'bouscule une ou deux silhouettes imposantes, j'renverse un peu de soda sur mon pantalon, je titube vers le buffet.
trop de visages connus sans nom à poser d'ssus.
trop de gens que j'ai jamais vus aussi.
faut dire si j'venais un peu plus souvent, j'aurais pas ce problème.
mais j'vois cece là-bas, sa bande à elle,
et j'me dis putain enfin quelqu'un.
elle est jolie cece on dirait vraiment une reine ou une sorte de grande soeur idéale, et puis j'sais pas trop ce qu'elle fout près de la sono mais la connaissant c'est forcément cool ouais ouais tavu.
hééé cece. ouais mais non j'suis un peu trop loin. ceceeee c'est dani. et j'rigole de moi-même un peu, en train de tanguer comme un bateau en naufrage au milieu des ados adultes trop grands pour moi, on dirait que j'suis en train de galérer à attraper une bouée de secours.
cool.

- s’incruster alors qu’on est pas invité : 10 points

le plan était pourtant simple. vous pointer au bal des anciens et aviser. ça a toujours marché jusqu’à présent, des années d’expérience derrière vous. les sales gosses qui font jamais rien comme il faut, c’est vous. jamais invités nulle part, ça vous a pourtant jamais arrêté de vous incruster partout où il fallait. desi à tes côtés, t’as l’impression d’être capable de tout, c’est bien ce qui t’inquiète. alors quand ça fait dix minutes que tu poireautes derrière le gymnase comme un con, tu t’poses des questions. votre plan est peut-être pas aussi infaillible que vous le pensez. t’entends pas le bruit qu’il fait, l’ours, avant de te taper sur l’épaule. t’es déjà prêt à lui envoyer ton poing dans la sa gueule en peluche quand il te pousse, et puis tu la reconnais, au fin fond de ce costume. la voix de ton frère. desi ? tu fous quoi là-dedans ? t’as la gueule inquiète et menaçante qui laisse place au grand sourire con. déjà, les moqueries s’échappent et tu te retiens même plus de te marrer. quel costume ? le plan, c’était d’passer par la fenêtre du fond… non ? c’est ce que tu croyais, en tout cas. t’as du mal à comprendre comment “on va s’incruster” a pu devenir “on va s’faire passer pour la vieille mascotte” mais tu cherches pas à comprendre, t’es encore trop occupé à te foutre de sa gueule d’ours mal léché pour reprendre ton sérieux. allez viens baloo, j’espère que ton p’tit cul passera par le fenêtre quand même. y a ton bras qui passe par dessus son costume, les vieilles chamailleries des deux gosses turbulents qui reprend comme au bon vieux temps. finalement y a même pas besoin d’escalader la fenêtre, parce que tu reconnais votre ancienne prof de maths, celle de dix ans plus tôt, qui fume sa clope avant de rentrer par la porte de service. et vous la suivez, pour vous faufiler avant que la porte ne se referme. trop facile. tu passes une seconde à inspecter la pièce, c’est pas trop mal pour un bal du lycée. t’as jamais connu le tien évidemment, vous étiez déjà sur les routes, à fuir comme des voyous. mais t’imagine que si t’avais pu y assister il ressemblerait à ça, avec les filles en robe courte presque désespérées qu’on les invite à danser. ça te fait rêver, déjà à la recherche de ce que vous pourrez vous mettre sous la dent ce soir, et y a les longues jambes de gemma qui t’apparaissent comme une illumination, au loin. gemma, et ta soeur, évidemment. t’imagines déjà leur groupe de filles se réunir, dans le vieux gymnase, et ça te fout la rage de les savoir ensemble. alors t’avances, une tape contre l’épaule de ton double pour l’inviter à te suivre et déjà, tu traverses la salle, jusqu’à leur rencontre. j’vois qu’on a encore trouver un connard à draguer pour être invitée. sourcil levé dans leur direction, inquisiteur. ce serait bien leur genre, manipuler jusqu’à ce que l’un de ces pauvres abrutis craque sous la beauté superficielle d’une nana qui ne lui appartiendra jamais. amateurs. un coup d’oeil vers les platines, qu’elles viennent de bidouiller, sans commentaire. tout ce que t’es capable de penser, c’est que les chiens ne font décidément pas des chats, et cece suit ton chemin les yeux fermés, sûrement trop stupide pour tracer le sien. vous prévoyez encore de jouer à la dinette, ce soir, ou vous passez enfin aux choses sérieuses ? y a ton regard qui scrute une à une les filles, comme pour les empêcher de rejoindre leurs copines. t’as jamais vraiment aimé l’influence qu’elles avaient sur ta soeur et chaque minute qu’elle passe loin d’elles est une victoire, cartwright.

qu'est qu'il fout là Ezio ? il s'le demande à chaque seconde qui passe. il subit l'pauvre gars. il tente de survivre face à cette stupidité. pourquoi il a accepté ? pourquoi il a fait mine de s'y intéresser ? un bal. quelle idiotie. revoir des gens qu'on a pas envie d'revoir. se mettre sur son 31 on ne sait pour quelle raison. donner des faux sourires à tout va juste pour qu'on nous lâche mais ez', il est pas comme ça depuis son arrivée, il est tendu, droit comme un piquet, à consommer à tout va de l'alcool. peut être qu'ainsi, la soirée pass'ra plus vite. peut être qu'avec cette aide, il arrivera à étendre ses lippes dans un rictus presque convaincant. parce que clairement, il s'fait chier. ezio, c'est pas l'gars à apprécier ce genre d'évènements. il préfère les fuir. alors il n'y met pas du sien, au contraire. il a déjà fait l'effort de venir bien habiller, c'est déjà assez. d'ailleurs, il s'trouve ridicule dans ce déguisement. il a pas l'habitude ez' et il veut pas l'avoir. il est bien mieux dans sa veste en cuir, dans ses jeans troués. pas dans ce pantalon classe, retroussé aux chevilles. pas avec cette chemise bleue ciel et les bretelles qui vont avec. il en a horreur. il est même prêt à s'foutre en caleçon pour ne plus continuer à vivre ce calvaire. mais au lieu d'ça, il s'tire ezio. et en voulant partir, on lui écrase radicalement le pied (@asa ziegler). alors il grogne, placarde son regard haineux vers le fautif. « j'espère pour toi que tu vas pas danser..» qu'il lâche d'une voix sèche avant de s'éloigner sans rien attendre en retour. parce qu'ezio, l'gamin, il a autre chose en tête. il voulait patienter, mais il ne tient plus. en sortant du bâtiment, il s'approche de sa voiture pour récupérer l'arme du crime. du pq. qui dit bal pourri dit forcément blague pourrie. et ez', il s'met au travail en se fichant royalement que les gens puissent le voir. il s'éclate l'gosse. il y met de la conviction se prenant presque pour Picasso. plaisir, coeur conquis, ezio, il est content d'sa connerie.

Elle l’a prise dans l’armoire de dylan cette robe, comme l’idée de sortir le soir du homecoming. Une mauvaise idée parmi tant d’autre, mais elle a décidé d’elle-même d’aller jouer avec l’adrénaline un peu.
Kitty entend encore la douce voix de sa colocataire lui soufflé que les casiers des lycéennes lambda sont bourrés de tablettes et autres gadget électronique pouvant remplir son casier d’objet volés déjà bien remplis.
Alors elle a pris le chemin du lycée pour la première fois.
Comme une rentrée scolaire ratée, elle sait que Cece et Gem se trouvent déjà à l’intérieur, mais ces derniers temps, t’as pris l’habitude de faire tes preuves toute seule.
Au fond, t’aimerais enfin faire un truc qui mérite le respect et mise à part taper sur un clavier plutôt que sur des gueules qui le mérite, elle a pris l’habitude de voler.
Pas n’importe quoi évidemment, des trucs qui pourrait lui servir, servir à Cece et ses bombes aussi. Pourtant, elle pourrait demander à Gem de lui acheter des trucs, mais elle reste muette devant les propositions de la belle.
Aucune invitation, elle vient de passer en s’immisçant dans un groupe d’élève qu’elle ne dépasse pas d’un centimètre. Passée inaperçu, Kitty avance le regard surpris de découvrir l’intérieur du bâtiment.
Ça sent le gymnase ou les toilettes aseptisées elle ne saurait choisir entre les deux.
En tout cas, il n'y a rien d'émouvant à voir tous ces anciens élèves se retrouvés en accolades pour une orgie amicale.
Son attention se disperse, tentant en vain de retrouver un visage familier.
Alors elle visite, se perd dans une porte mal fermée à la recherche de couloirs abandonnés par la foule.
Et là, le graal devant le fourbe minois, des rangées de casiers bleus défilent sous ses yeux.
Elle ne sait pas où commencer, mais sa main se laisse démanger par la goupille savamment cachée dans son soutien-gorge. Outil de bonne fabrication qu'elle a apprit bien trop tardivement à utiliser.
Elle jette son dévolu sur un casier un peu plus loin, enfonce l'objet dans la serrure qu'elle essaie de crocheter avec patience.