t'es bonne mais t'es débile. (nana)

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

la gamine, elle a réponse à tout. vraiment à tout. une putain de plaie cette meuf. parce qu'elle fait tout ce qu'ali déteste. il déteste qu'on lui tient tête. elle le fait. il déteste ne pas avoir le dernier mot. elle lui répond toujours. et c'est sûrement pour ça qu'il est toujours là lui. toujours assis, l'épaule comme oreiller pour sa cadette. les yeux dans les yeux avec cette fille qu'il ne connait que de vue. vague connaissance de sa sœur. quelques rencontres hasardeuses. ali, il l'écoute. parler. parler. encore et encore. une migraine. elle pourrait lui donner mal à la tête. mais tout ce qu'elle fait, c'est l'énerver. l'énerver. encore et encore. la gamine, elle lui balance qu'il n'a visiblement que ça à faire. et au fond, c'est peut-être vrai. parce qu'il n'a pas vraiment de chose a faire en rentrant. coucher sa sœur. évidement. inutile de retourner au boulot, vraiment. ça ne servira à rien. avoir loupé quelques heures, une grande partie. il devra surveiller sa cadette avant tout. veiller sur elle. la sermonner au réveil surtout. il lui répond pas. pas la peine. il hausse les épaules, simplement. pas la peine de gaspiller de la salive bêtement. une première pour ali. comme quoi tout peut arriver. mais le silence ne reste pas bien longtemps. l'un comme l'autre qui contre-attaque. conversation de sourds. qui ne mènera à rien. mais ali, il sait ça depuis le début. parce que c'est sûrement l'plus doué pour poursuivre ces échanges. le genre de conversations qu'il a le plus souvent surtout. jamais décidé à laisser l'autre avoir raison à ses dépens. la gamine, elle le cherche. vraiment trop. y'a l'ironie qui s'mêle à tout ça. elle s'moque de ce qu'il dit. d'la vérité qu'il lui balance. alors y'a sa mâchoire qui se contracte. parler dans l'vide, il déteste ça. mais parler pour qu'on s'foute d'sa gueule, c'est sûrement pire. ah ouais, et c'est quoi tes problèmes à toi ? papa et maman qui n'te prête pas assez d'attention ? qu'tu doives attendre encore un mois avant qu'tes parents ne t'offre le dernier iphone ? vos galères, c'est des conneries. qu'des trucs sans importance au final. il ment pas ali. parce que pour lui, c'est réellement le genre de problèmes qu'ils peuvent avoir. n'pas être à la dernière mode. voir d'autres personnes avoir c'qu'ils n'ont pas. ça n'peut être que ça. réellement. confrontations d'idées reçues. colportées par les médias. tous. les infos. jusqu'aux films débiles. quelle grosse blague. j'suis quasi sûre qu'une majeure partir des personnes de ton milieu mériteraient plus d'aller en taule qu'nous. mais nous, on paie personne, pas pour sauver notre cul. on assume nos conneries. nous on l'fait pour s'en sortir. par pour s'enrichir davantage. le ton qui monte. la vérité criante. la gamine, elle enchaîne. ne lâche pas l'affaire. comme lui. lui balancer qu'ça ne devrait pas tarder. t'en fais pas, si j'dois commencer à voler quelqu'un, j'commencerai par toi. j'suis persuadé d'trouver des trucs sans aucun intérêt mais qui s'vendront bien. c'est une certitude. et ils se regardent. dans les yeux. deux animaux qui essaient de se tester. d'évaluer les capacités de l'autre. la gamine qui cherche. qui cherche à ce qu'il la frappe. pour de vrai. lui, il ne le veut pas. pas s'abaisser à ça. alors il s'contente de la pousser. avec son pied. et elle recule. loin. comme s'il y avait mis de la force. sauf que c'est pas l'cas. ça l'énerve, elle. il le voit. et ça suffit à l'rendre fier de ça. de son geste. les sourcils qui se froncent. évidement. quand elle reprend. c'toi qui cherche à ce que je te frappe et tu m'balance ensuite qu'c'est humiliant pour moi ? t'as un problème toi. vraiment. il ne la comprend pas. et n'essaie même pas de le faire en fait. elle va pour lui répondre. sauf que ses potes arrivent. des abrutis. réellement. elle s'tait là au moins nana. et ça l'repose presque ali. sauf que ses potes prennent le relais. s'acharnent un peu. essaient d'rajouter une couche. sauf qu'ils n'arrivent même pas à la cheville de nana quand il s'agit de balancer des remarques assassines. les choses s'enchaînent. ali, il les envoie chier. à tour de rôle. chacun son tour. alors il finit par s'adresser à nana. lui balancer quelques mots. et finalement, c'est le copain de la gamine qui prend parole. comme si elle ne pouvait pas parler d'elle-même. nana, qui lui dit gentiment, de la fermer. elle sait parler t'sais. et ils s'éloignent. les uns après les autres. nana qui dit qu'il n'en vaut pas la peine. ça ne l'étonne même pas d'elle. si j'en valais pas la peine, tu n'aurais rien ajouté. mais continue d'te monter la tête solo. vas-y. c'est la vérité. s'il n'en valait pas la peine, elle n'aurait rien ajouté. elle n'aurait pas gaspillé sa salive pour lui. pas pour ça. pas pour si peu. et sinon, c'ton mec ou ton chien ? la question peut s'poser. pauvre mec qu'il s'dit. il dit rien. il la laisse lui parler comme ça. agir comme ça. ali, lui, il ne supporterait pas. pas l'quart de tout ça.

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

nana la princesse, elle vit dans son monde, dans sa bulle. perdue entre strass et paillettes. princesse nana elle craque jamais. elle gère toujours. tout. tout le temps. en façade sûrement. sauf là. elle arrive pas à avoir le dessus. il veut pas s'taire, ali. et ça l'énerve la gamine. quand nana exige, les autres s'inclinent. c'est tout. elle est à mi-chemin entre la colère et l'excitation. c'la première fois qu'elle s'trouve face à quelqu'un qui a assez de répondant pour le déstabiliser. touchée la gamine. elle perd pied. pourtant elle laisse rien paraître. visage de poupée. l'menton relevé, elle fait face sans faillir. nana est enragée. nana c'est l'pouvoir. l'arrogance. nana c'est surtout la fierté. elle refuse de montrer qu'il a touché l'point sensible. l'manque d'attention d'papa et maman. l'monde qui semble s'effondrer autour d'elle sans qu'elle puisse rien n'y faire. la vérité c'est que nana elle sait plus où elle va et elle déteste ça. les poings qui s'serrent. elle s'imagine presque l'assommer pour qu'il se taise. pour qu'il arrête. quelle perspicacité. l'vrai problème c'est que j'sais pas de quelle couleur l'iphone. j'le voulais rose mais j'ai peur qu'ça fasse trop fifille t'en penses quoi ? dilemme hein, un vrai problème de riche tu dois pas avoir d'avis là-dessus. sarcasmes. sa meilleure arme, sa meilleure cachette. nana qui s'cache derrière les sourires mesquins et les regards assassins. un rire s'échappe d'entre ses lèvres et elle lève les yeux au ciel. d'puis qu't'es arrivé t'arrêtes pas d'pleurer sur ton sort mais t'as déjà essayé de t'en sortir au moins ? elle hausse les épaules mesquine. j'suis sûre que non. tu préfères vivre dans la merde comme ça tu peux continuer à t'plaindre et à cracher sur les autres parce qu'ils ont de l'argent. et pas toi. bras croisés sur la poitrine, langue acérée, regard perçant. nana qui roule des yeux encore une fois. tu peux y aller y'a jamais personne. les mots qui s'bousculent dans sa tête. à part moi. elle sait pas pourquoi elle a dit ça nana et elle le regrette aussitôt qu'c'est sorti. ça sonne presque comme une invitation et elle a envie d'lui dire d'oublier. mais elle reste stoïque. comme d'habitude. l'air serein. deux pas en arrières, à son insu. elle fulmine maintenant. c'est les montagnes russes, l'adrénaline pure pour la princesse. jusqu'à c'que les autres débarquent. elle entend même pas ses derniers mots. c'est flou, lointain. y'a l'bras de son mec autour d'sa taille qui s'veut protecteur. ils aboient, les uns, les autres. s'renvoient la balle. s'crachent au visage. nana spectatrice. c'est rare. éphémère. elle finit par l'ouvrir, sa bouche, pour envoyer bouler son mec. un peu trop sec. plus que ce qu'elle aurait voulu. et ali qui en rajoute une couche. elle s'rend compte nana, qu'sa fierté a du en prendre un coup. qu'elle a étouffé sa virilité. mais c'est son combat. son moment. elle veut pas qu'on lui vole la vedette, princesse nana. mais son mec il veut pas bouger, pieds plantés dans l'herbe humide. les muscles qui s'contractent mais nana elle veut pas qu'il tente un truc débile. elle veut pas qu'il s'fasse démolir. elle plonge ses prunelles dans les siennes, l'suppliant du regard pour qu'il fasse pas quelque chose qu'il pourrait regretter. l'groupe se divise. la plupart tourne le dos. pas intéressés. trop bien pour lui parler, à lui. nana elle veut partir aussi. elle veut pas en fait. elle doit. elle repousse son mec, l'bras toujours autour d'elle. faut pas rester là. ils commencent à tourner les talons, l'temps d'faire trois pas et la voix d'ali qui arrive à ses oreilles. encore. elle a presque envie d'acquiescer parce qu'il a raison mais au lieu d'ça y'a un sourire qui étire ses lèvres. elle est d'dos, il peut pas l'voir mais nana elle est presque contente qu'il lâche pas l'affaire. elle enroule ses doigts autour d'son bras qui entoure sa taille et s'détache. mais il attrape ses doigts, l'copain, il veut pas qu'elle y retourne. à quoi tu joues nana ? ses prunelles qui s'assombrissent. il comprend pas. il veut pas comprendre. mais y'a rien à comprendre. même nana elle comprend pas. tu t'la joues princesse des pauvres ? l'regard noir, c'est pour lui maintenant. nana elle voudrait l'gifler. y'a qu'la vérité qui blesse. il parait. ne m'dit pas que t'es jaloux ? elle roule des yeux, n'importe quoi. jaloux ? d'ali ? c'pas un mec qui l'intéresse. jamais. impossible. pas l'même monde, pas l'même univers. elle finit par s'détacher. t'as raison reste avec ton nouveau copain, t'as pas l'air d'vouloir t'en aller. il lui tourne le dos, prend le large. nana elle le regarde. elle regarde ali. elle hésite. elle sait pas. mais y'a la voix d'ali qui arrive à ses oreilles. c'plus fort qu'elle, elle revient sur ses pas, s'plante de nouveau devant lui. regard assassin. ses prunelles qui accrochent les siennes encore une fois. l'palpitant qui s'accélère. mais elle n'y prête pas attention la gamine. putain mais t'en a pas marre ! princesse qui fulmine. tornade. elle sort d'ses gonds. tu pouvais pas t'la fermer et rentrer chez toi ? ça y est elle a disjoncté. y'a un truc qui a pété dans l'cerveau. nana elle a foiré. elle a choisi. pas l'bon choix. elle aurait pas dû rester. t'mêle pas d'mes histoires de couple j'suis sûre qu'tu sais pas d'quoi tu parles. l'amour c'est un concept étranger pour les gens comme toi. elle crie presque, la voix qui porte, qui grogne. elle va finir par exploser. une cocotte minute. et toi t'as pas une chienne qui t'attends sagement dans ton quartier ? elle s'renseigne. non. oui. peut-être. certainement pas.

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

ça parle. dans tous les sens. ça part dans tous les sens surtout. guerre de fierté. deux mondes opposés qui s'rencontre. brutalement. ils s'foutent sur la gueule, clairement. rabaisse le monde de l'autre pour valoriser l'sien. ça n'fonctionne pas vraiment. pas du tout même. mais ils continuent quand même. se tiennent tête. en permanence. aucun ne veut lâcher. laisser l'autre gagner. impossible à imaginer. vraiment pas. ils essaient de viser là où ça fait mal. ali, il essaie vraiment. trouver une faille. même minime pour s'y appuyer. alors il teste l'bon vieux cliché. celui de la fille délaissée par sa famille. le manque d'attention. sauf que rien ne transparaît sur son visage. pas non plus quand il balance que son seul souci, c'est la dernière nouveauté qu'elle n'a pas encore en sa possession. elle relève même ça. juste ça. alors ali, il s'dit que y'a un truc à tirer avec ses parents. forcément. qu'en grattant encore un peu, il trouvera un truc. un petit truc au moins. totalement. moi j'préfère les voler les portables. au moins j'ai pas d'choix à faire pour la couleur. l'ironie qui pointe le bout de son nez. tes parents t'donnent bel et bien pas assez d'attention, c'est ça ? il pouvait pas laisser l'occasion passer. pas là. pas comme ça. pas alors que la gamine continue de lui tenir tête. c'est l'occasion en or, il l'sait. il s'sent. il manque plus que sa réaction. les bras encore croisés contre son torse. le regard plongé dans celui de la jeune femme. ne pas baisser les yeux. jamais. ali, il ne s'abaisse jamais à c'niveau là. face à personne. alors surtout pas face a elle. parce qu'elle ne lui fait pas peur nana. y'a rien d'imposant chez elle. si on retire sa fierté, sûrement. et sa grande gueule. mais rien d'bien dérangeant. sauf qu'elle ne la ferme jamais la gamine. elle parle. parle. parle. relève qu'il s'plaint depuis tout à l'heure. sauf qu'c'était même pas vraiment des plaintes. juste des putains d'constatations. j'me plains pas sur mon sort. il m'va très bien. j'préfère largement n'pas avoir un rond plutôt qu'finir comme vous. à s'penser centre du monde. comme si l'argent faisait tout. elle roule des yeux la gamine. une énième fois. comme s'il l'ennuyait. sauf qu'c'est pas le cas, sinon elle aurait déjà déserté l'coin. ça l'amuse d'rester là. d'se confronter à ali. il l'sait ali, parce que c'est pareil pour lui. il pourrait s'barrer, là. de suite. sans aucun mot. emmenant sa soeur avec lui. mais non, il reste. s'amuse des réactions d'la gamine. rien d'plus. l'sujet dévie. la gamine qui dit qu'il n'y a jamais personne chez elle. personne d'autre qu'elle surtout. et ali, il prend ça comme une invitation. clairement. un truc qui s'voulait un peu subtil mais qui ne l'était pas tellement. tu m'invites chez toi maintenant ? et le reste s'enchaîne vite. trop vite. les potes d'nana qui arrivent. qui repartent. son copain qui reste. qui l'attire contre lui. ali, il l'voit juste essayer d'marquer son territoire. lui faire comprendre qu'elle est prise. comme si ça l'intéressait. possessivité qui n'a pas lieu d'être. nana et son mec qui s'prennent la tête. pour la gueule d'ali en plus. ça l'fait marrer d'les voir se battre comme ça. ça lui fait presque plaisir d'voir le chaos régner après ses paroles. voir le tout vriller. juste là, sous son nez. et y'a un sourire presque fier qui vient étirer ses lèvres. et elle observe le tout. tout en restant à sa place. il bouge pas. ne dit rien pour le moment. et il suit l'gars qui s'éloigne. visiblement énervé. la gamine, elle revient. énervée. elle vrille. complètement la gosse. comme si tout s'passait par la faute d'ali. elle gueule. fort. et il fronce les sourcils ali. tu t'fous d'ma gueule ? j'ai dis quoi au juste ? juste la vérité. pas d'ma faute si ton mec prend tout mal. petite pause. le temps d'reprendre son souffle. rien d'autre. j'ai pas besoin d'me mêler d'tes histoires de merde pour qu'tout foire. tu t'démerde très bien sans moi. tu pouvais partir avec lui, là. tu pouvais sauver l'image d'ton pseudo couple. mais t'es là. t'es encore là alors qu'ton gars est partit. alors qu'tes potes sont partis. alors vient pas mettre tout ça sur mon dos. nana, elle reprend parole. s'défoule. tout simplement. dit qu'il n'y connait rien à l'amour. c'pas faux. mais c'pas vrai non plus. et elle continue. lui demande si y'a pas une fille qui l'attend. une chienne si on reprend ses mots. ali, il hausse les sourcils. tu t'pense mieux qu'elles ? tu n'les connais même pas et tu t'permet d'les traiter d'chiennes ? y'a pas une putain de solidarité féminine normalement ? il répond pas à la question. pas encore. et qu'est-ce que ça peut bien t'foutre d'toute manière ? en fin d'compte, il n'y répond pas. pas du tout.

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

tout ça c'est n'importe quoi. ça a pas d'sens. aucun sens. tout les deux ils auraient jamais dû s'rencontrer. jamais. y'a rien à en tirer, qu'du mauvais. tout ce qu'ils arrivent à faire c'est s'aboyer dessus, toujours plus fort. ça fuse, d'tout les côtés mais ça veut rien dire. nana elle s'embrouille les idées, elle sait plus quoi dire pour gagner. tout ce qu'elle veut c'est l'mettre à terre. mais elle y arrivera pas. et ça la motive encore plus. gamine capricieuse. les mots qui arrivent à ses oreilles et l'rire qui s'échappe entre ses lèvres. évidemment. c'est logique. les vols et tout ça c'est leur truc à eux. les mecs de là-bas. du sud. pour nana la princesse c'est un autre monde, un truc qu'elle connait pas. l'inconnu. là, elle s'croit au-dessus d'tout. elle croit pouvoir tout affronter. puis y'a ces quelques mots. rien d'bien méchant mais nana ça lui fait l'effet d'un coup d'poing dans l'estomac. il aurait pu frapper. ça aurait fait moins mal. c'bien ça l'problème. papa et maman qui n'la voient pas. petite dernière coincée dans sa prison dorée. elle ferme les yeux quelques secondes, l'temps d'se calmer. mêle toi de c'qui t'regarde. elle veut reprendre le dessus nana. elle veut pas flancher. rentre chez toi et retourne terroriser des gosses dans ton quartier, t'as rien à faire ici. l'ton qui monte légèrement. nana elle pourrait presque pleurer, si sa fierté n'comptait pas autant. c'est un jeu. c'est qu'un putain de jeu. pire qu'deux chiens qui s'battent pour un os. y'a ni l'un ni l'autre qui veut lâcher l'morceau. nana elle défend son monde. elle défend les riches. mais même elle elle a du mal à croire à ce qu'elle raconte. c'est que faux-semblants et hypocrisie. toujours. mais elle lâche rien, la gamine. têtue. trop. quelle ambition. t'as raison reste dans ta merde c'est mieux, j'te prédis un avenir radieux. elle siffle, arrogante. il a raison sur un point. nana elle s'prend pour l'centre du monde. nana c'est la reine. elle gère toujours. sauf là, maintenant. les mots s'échappent d'entre ses lèvres sans qu'elle ne puisse les contrôler. c'trop tard, c'est sorti. c'pas ce qu'elle voulait dire. pas ce qu'elle voulait qu'il croit. elle aurait préféré qu'il relève pas. qu'il laisse passer en faisant comme si il n'avait rien entendu. mais il n'en est rien. au contraire. il appuie un peu plus et nana elle en rougirait presque. presque. elle garde la tête haute. n'dévie pas le regard. faut pas être déstabilisée. jamais. n'prends pas tes rêves pour la réalité. elle s'rattrape comme elle peut la gamine. mais elle a pas vraiment l'temps de s'en préoccuper plus. parce que y'a les autres qui débarquent, l’œil accusateur. tout ça nana ça la dépasse. elle sait pas quoi dire. pas quoi faire. elle sait pas d'qui elle doit prendre le parti et c'est totalement irréel. tout s'enchaîne très vite et ils repartent aussi vite qu'ils sont arrivés. il reste que son mec, à nana. lui, il voudrait qu'elle parte avec lui. mais elle, elle veut pas partir. pas maintenant, elle doit finir ce qu'elle a commencé. et lui ça lui convient pas, ça l'énerve même. et quand il s'en va, nana elle sait qu'elle a merdé. elle sait qu'elle devrait l'suivre et retourner faire la fête avec les autres. l'vrai problème, c'est qu'au moment où elle va partir, tout ça va s'arrêter. elle va retourner avec les autres, là où personne n'ose la contredire. la bousculer. mais d'un autre côté, elle est pas encore prête à voir son monde s'écrouler la princesse. elle a besoin d'se raccrocher à quelque chose. à des certitudes. et son monde c'est une certitude. nana elle a l'cerveau en vrac, tout s'chamboule. c'est l'bordel. c'pour ça qu'elle lui crie dessus. sûrement. et l'pire, c'est qu'ali, il remue l'couteau dans la plaie. il appuie la où ça fait mal. remue les incertitudes. elle sait pas ce qu'elle fait encore là la gamine. première erreur. la ferme ! elle serre les dents, c'trop tard, y'a plus d'calme et d'sang froid qui tienne. et toi pourquoi t'es pas parti hein ? tu préfères rester là plutôt que d'ramener ta sœur dans son lit. pourquoi ? hein ? ça t'sert à quoi ? elle serre les poings, l'cerveau qui bouillonne. y'a plus rien d'connecté. tout qui s'embrouille. elle perd les pédales, princesse. j'me pense mieux que celles qui passent dans ton lit ouais. nana elle s'met à rire, c'est nerveux. incontrôlé. incontrôlable. faut vraiment être tombé bas pour s'taper un mec comme toi. sans pour autant le lâcher du regard, elle descend d'son perchoir, laisse ses talons dans l'herbe et s'retrouve pieds nus. c'est froid, humide. et y'a frisson qui lui parcourt la colonne vertébrale. juste le froid. rien. j'en ai rien à foutre de c'que tu peux faire d'ton cul. c'est vrai après tout. elle sait même pas pourquoi elle a posé cette question la gamine, pas besoin d'savoir. j'essaye juste de comprendre pourquoi t'es encore là. c'est même plus une pique. c'est presque une vraie question. elle veut savoir nana, pourquoi il est là. pourquoi il est pas parti. et elle, pourquoi elle est pas partie ?

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

la gamine, elle le gonfle. à ne pas s'taire. à ne pas l'laisser avoir le dernier mot. à n'pas être déjà repartie en pestant en silence. mais en même temps, elle l'amuse. à montrer les crocs. à râler. encore et encore. essayer d'le rabaisser toujours plus. alors au final, c'est qu'une putain de confusion qui s'empare de lui. n'pas trop savoir ce qu'il doit en penser. d'tout ça. réflexion qu'il laisse de côté. pas l'temps pour ça. faut s'concentrer pour ne pas perdre le fil de la discussion. parce que les sujets se suivent. et n'se ressemblent pas. on passe du coq à l'âne. en un rien d'temps. ali, il finit pas conclure qu'il vole les téléphone pour n'pas devoir choisir la couleur. choix cornélien que la gamine est censé avoir en ce moment. évidement. c'est l'seul truc que j'suis censé savoir faire, non ? le ton qui s'fait froid. il aime pas qu'on lui dise ça. mais il en joue, parfois. ali, il déteste qu'on puisse l'voir comme un voleur. parce que c'est bien l'une des seules choses qu'il ne fait pas. il vend la mort. balance des types ivre mort dehors. livrés à eux-mêmes. mais pas ça. et en c'moment, son activité préférée, c'est essayer d'trouver la faille de la gamine. plus simple que prévu au final. puisqu'elle lui dit d'la fermer quand il insiste un peu plus sur la famille d'la gamine. sur ses parents. ça l'fait sourire. il cache même pas l'fait qu'ça lui fait plaisir d'trouver cette putain d'information. alors c'est donc ça. paroles qui flottent dans l'air. comme une douce mélodie. donc ... tes parents s'en tapent d'toi et c'pour ça que tu t'pense tout permis ? mal placé pour parler. clairement. parce que ali, lui, il n'a besoin d'aucune raison pour s'penser tout permis. il s'tape de ce qu'on peut bien lui dire. ça lui passe au-dessus d'la tête. il s'tape d'enfreindre une dizaine de règles, de lois, juste pour s'amuser un peu. la gamine, elle essaie de piquer encore un peu. d'lui dire de s'tirer. de retourner chez lui s'amuser à terroriser les gosses. t'as rien à m'dire, gamine. si j'veux rester ici, j'reste ici. ali, il appuie bien sur l'mot qu'elle doit tant détester. gamine. histoire d'lui dire qu'elle est plus jeune. qu'au final, c'est elle qui n'a rien a faire là. qu'elle lui doit l'respect aussi, il est plus âgé après tout. mais l'sujet dévie. encore. elle balance encore quelques mots. comme ça. juste comme ça. il écoute ali. met un petit temps avant d'répondre. t'es d'venue voyante maintenant ? j'me tape totalement d'ce que tu peux bien penser d'moi, d'mon futur. j'fais c'que j'veux. si demain j'veux m'en sortir, j'm'en sortirai. t'en fais pas pour moi, j'sais très bien m'démerder tout seul. l'habitude. de toujours se débrouiller seul. de n'jamais demander d'aide. à personne. trop de fierté pour ça. et depuis toujours. la solitude qui lui colle à la peau. même quand il est entouré, ali, il est dans sa bulle. dans son monde. n'intervient que peu dans les discussions. écoute plus qu'autre chose. mais là, il n'peut pas s'en empêcher. d"répliquer. en permanence. discussion de sourds. écoutent ce que dit l'autre, sans essayer de comprendre le point de vue. plus facile de descendre l'autre quand on ne sait pas. quand on ne veut pas savoir. quand on s'base juste sur les stéréotypes. sur les putain d'idées reçues véhiculées par les divers médias. pourtant, tout l'monde sait que ce n'sont que des conneries. créé dans l'unique but d'accroitre une haine inutile. mais on peut pas s'empêcher d'y croire. au moins un peu. d'croire que ce monde, c'est vraiment de la merde. qu'tout n'est que lutte de classe. d'origine. de croyance. et pourtant, la gamine, elle lâche comme une invitation. invitation à ali d's'introduire chez elle. parce qu'elle est seule. toujours. il relève. évidement. elle l'envoie chier. ça va de soit. j'suis loin d'rêver d'ça. si ali, il commençait à rêver d's'introduire dans une maison d'bourge pour rejoindre une fille comme elle, il faudrait commencer à s'inquiéter. réellement. ali, il sait qu'il n'aurait rien à faire là-bas. rien à faire avec une fille comme elle, seuls. et pourtant, c'est ce qu'il se passe ce soir. parce que c'est pas sa soeur, à moitié comateuse qui va les interrompre. seuls pendant un bon moment. avant qu'les potes de la gamine n'arrivent. avant qu'le ton ne monte. entre ali et eux. entre nana et son copain. ali, il se délecte du spectacle. et y'a de quoi. ça l'a toujours fais marrer de foutre la merde dans des couples. draguer une fille, sous le nez de son copain. pousser le gars à draguer une fille sous l'nez de sa copine. idées malsaines, clairement. mais ce soir, il n'a rien eu à faire. nana, elle s'est démerdée d'elle-même. comme une grande. sauf qu'elle n'assume pas. elle n'assume pas que c'est entièrement de sa faute si son copain est parti. visiblement contrarié. qu'ali, il n'a rien fais. rien fais d'mal. il a juste dit un petit truc. rien qui n'aurait pu le pousser à réagir comme ça. ça l'impressionne presque d'le voir partir. d'l'entendre lui parler comme ça. parce que pour lui, c'est nana qui domine dans l'couple. lui qui suit. qui cède à tout et n'importe quoi. au moindre caprice. il porte ses couilles ce soir. pour pas grand chose, faut se l'avouer. mais c'est un début. il aurait pu en rajouter une couche. demander à nana si elle allait réellement lui laisser lui parler comme ça, sans rien dire. mais il dit rien. pas l'temps. parce qu'elle enchaîne la gamine. l'agresse. directement. parce que moi, personne ne m'attend. c'est vrai. ali, il est censé bosser. alors personne n'peut savoir qu'il peut être libre ce soir. et ma soeur, elle dort déjà. alors qu'elle soit dans son lit ou ici, ça n'change rien pour le moment. ali, il est quasiment certain qu'sa soeur pense même être actuellement allongée dans son lit. parce qu'elle dort profondément là. paisiblement surtout. nana, elle continue. blâme les filles qui sont censées l'attendre. celles qui finissent dans son lit. elle s'pense mieux qu'elles. parce que c'est un pauvre type ali. qu'il faut être tombé bien bas pour céder. alors y'a un sourire en coin qu apparaît sur ses lèvres. oh t'en fais pas, elles n'ont vraiment pas l'air d's'en plaindre. et j'te rassure, j'préfère nettement passer la nuit avec la plus crasseuse d'entre elles qu'avec toi. à part gueuler tu sais rien faire t'façon. ali, il laisse finalement ses yeux quitter ceux d'la gamine. l'analyser. rapidement. passer en revue ses courbes. y'a rien d’intéressant de toute manière. foutaise. elle est bien foutue la gamine. c'est ça l'pire. mais plutôt crever la gueule ouverte qu'l'avouer. ali, il remonte finalement son regard dans celui de nana. le sourire qui a disparu de ses traits redevenus neutres. les sourcils froncés. si j'reste, c'est qu'j'me demande juste si tu vas courir après ton pseudo copain, ou si tu vas t'enfoncer un peu plus en restant là à m'gueuler dessus. parce que ali, il s'marrerait comme jamais en la voyant courir après c'type. mais encore plus en voyant l'gars les observer de loin en espérant vainement qu'elle le rejoigne. quelque soit l'issu, il va s'marrer ali. l'avantage d'être célibataire. de n'avoir personne dans les pattes. pouvoir faire c'qu'il veut. quand il veut. sans devoir rendre de compte à qui que ce soit.

Invité

t'es bonne mais t'es débile.

nana elle lâche pas. elle veut pas. elle veut pas être celle qui a abandonné la première. elle peut pas. c'pas son genre. mais à lui non plus c'est pas son genre. alors ils vont faire quoi ? combien d'temps ils vont rester là ? elle s'demande nana. lequel des deux va capituler l'premier. lequel va fuir. elle s'dit que ce sera pas elle mais rien n'est moins sur. elle acquiesce. il a tout comprit. voler y'a sûrement qu'ça qu'il sait faire. racketter. agresser. elle sait pas trop la gamine. exactement. mais continue ça fait au moins un domaine où t'es doué. léger rire entre ses lèvres. gamine qui cherche, qui provoque. si ça s'trouve il travaille en plus. comme tout l'monde. sauf elle. parce qu'elle elle travaille pas. elle en a pas besoin. y'a papa et maman qui font des chèques. papa et maman qui l'achètent pour qu'elle marche droit la gamine. papa et maman qui croient qu'ils peuvent la payer pour qu'elle s'la ferme. et il l'a comprit ali. qu'ses parents ils servent à rien. et il en joue. nana elle fulmine, elle veut qu'il s'taise, qu'il arrête. mais au lieu d'ça il continue. il remue l'couteau dans la plaie et il la regarde souffrir, l'sourire aux lèvres. connard. mais elle aurait fait pareil nana, elle aurait appuyé elle aussi. trifouillé jusqu'à ce qu'il cède. elle essaie d'se reprendre. écoute ses mots qui la font doucement sourire. non. nana elle s'croit tout permis parce que c'est une princesse. et les princesses elles font ce qu'elle veulent. les princesses elles ont d'compte à rendre à personne. surtout pas à lui. non. juste ça. j'me crois tout permis parce que y'a rien, ni personne qui peut m'empêcher d'faire c'que j'veux. faux. mais nana elle essaie d's'en sortir comme elle peut. elle veut pas flancher. gamine. il insiste en plus. y'a ses doigts qui s'crispent. les phalanges qui blanchissent. nana c'pas une gamine. enfin si mais elle acceptera jamais. qu'est-ce tu fais encore avec moi si j'suis une gamine ? y'a que ça qu'elle relève nana, parce que y'a que ça qui l'intéresse. elle sait même plus où donner d'la tête, quoi dire, quoi faire. si on lui demandait d'raconter ce qu'il s'est passé, elle en serait incapable la princesse. parce qu'elle se rappelle presque pas d'quoi c'est parti tout ça. il lui demande si elle est voyante, elle a envie d'rire. pas besoin d'être voyante pour savoir qu'ta vie c'est d'la merde. elle croise les bras, elle a l'impression d'finalement s'en sortir. d'remonter la pente. d'égaliser. si tu t'en tapes tant que ça, pas besoin d'te justifier. l'sourire qui étire ses lèvres, l'regard planté dans l'sien. nana elle est prête à enchaîner, prête à s'battre. mais y'a tout qui s'emmêle dans sa tête et les mots, ils sortent pas tout à fait comme elle le voudrait. elle s'en rend compte, mais c'est déjà trop tard. il a déjà rebondi. l'espace d'une seconde, elle s'demande si c'était pas un lapsus révélateur. n'importe quoi. elle lui proposerait jamais d'venir chez elle. c'pas ça qu'elle voulait dire. pas ça qu'elle voulait qu'il comprenne. peut-être. c'est ce qu'ils disent tous. elle souffle. assez fort pour qu'il entende, mais pas assez fort pour les autres l'entendent. les autres qui viennent d'arriver. les autres qui jugent, qui murmurent. ils sont sûrement en train de s'demander pourquoi elle est là nana. pourquoi elle a pas répondu au téléphone, pourquoi elle est pas retournée dedans avec. elle s'pose les mêmes questions à vrai dire. c'est dur c'qui s'passe. nana elle s'sent coincée. ultimatum silencieux. mais elle voit bien dans ses yeux, à son mec, qu'elle fait pas l'bon choix quand il tourne les talons. c'est sûrement là qu'ça a vrillé dans sa tête. quand elle s'est rendu compte qu'elle avait choisi d'rester là à s'embrouiller avec ali plutôt que d'partir avec ses potes. son mec. pas étonnant que personne en t'attende. nana elle est crispée et elle arrive pas à s'calmer. les pensées qui s'bousculent. y'a plus rien qui va. mais elle essaye, elle essaye d'tenir l'choc. d'être à la hauteur. et y'a ses mots, ses mots qui la font rire. un rire nerveux qui sort des entrailles. j'm'attendais pas à ce que t'ais du goût d'toute façon. les crasseuses ça t'va bien. et nana, elle sent l'regard d'ali sur elle. il la détaille, sans ménagement. y'a rien d'intéressant, c'est ce qu'il dit. mais c'pas vrai. si ça peut t'faire plaisir. et quand elle croit qu'elle va s'en sortir. qu'elle va y arriver. il assène le coup final. quelques mots qui foutent l'bordel. les mots qui l'embrouillent plus que tout l'reste. nana, elle jette un regard vers l'ailleurs. il est là son mec. à l'entrée d'la maison. les bras croisés, la clope à la bouche, il observe. nana, elle voit pas ses yeux mais elle sait qu'ils sont noirs. mais elle peut pas s'permettre d'y aller, elle peut pas donner raison à ali. elle a envie d'tenir mais elle a l'cerveau qui a grillé. alors elle s'baisse pour ramasser ses chaussures. provocante sans même s'en rendre compte. elle les remet même pas à ses pieds. pas la peine, sa voiture est garée qu'à quelques mètres.ni l'un ni l'autre. elle commence à marcher, l'dépasse. j'cours après personne et j'ai assez perdu mon temps avec toi. sans même un dernier regard, elle accélère jusqu'à sa voiture. elle veut pas qu'il enchaîne, qu'il en rajoute une couche. sinon, elle sera obligée de rester. elle s'assoit sur l'siège conducteur. portières fermées à clé, elle peut enfin souffler. elle prend sa tête entre ses mains, essaie d'se calmer. elle veut comprendre la gamine. elle aurait du partir quand ils sont arrivés, à quoi bon rester. pourquoi faire ? elle a besoin d'dormir. d'oublier. demain tout sera effacé. ou pas. elle démarre et appuie sur l'accélérateur. fenêtres ouvertes, vent dans les cheveux. elle a abandonné, ali 1, nana 0.

» nana kidds.
» battlelines (nana)
» Amitié et mondanité feat. Nana
» shattered (nana)
» princesse éphémère (nana)