breakfast at the hearbreak hotel

Invité

a d r i e n
(i heard an unhappy ending, it sort of sounds like you leaving)
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prénom et nom: de l'illyrien adur, mer, océan, peut-être qu'on savait qu'il allait se noyer dans ses sentiments. prénom pas assez spécial pour mériter un surnom, on se contente d'adrien auquel s'ajoute le harris, mélange entre les langues, un peu français et un poil anglais, comme vous voulez. âge et date de naissance:né le 18 mars 1988 sous le signe du poisson. il a atteint la trentaine enfin, même s'il n'est pas assez adulte dans sa tête. lieu de naissance, origines: comportement stéréotype canadien, il est né au québec. amusez vous à vous moquer du nombre de fois où il dit "s'cusez", par phrase. occupation: père à temps plein, presque, informaticien au rythme de sommeil complètement pété. statut, orientation sexuelle: l'anneau qui pèse lourd, depuis trop longtemps, décision hâtive, un enfant et des regrets plein les bras : père, célibataire, divorcé. ; il y'a eu le placard, il y a eu la masculinité fragile, le déni, maintenant c'est l'acceptation, venue avec l'âge, il aime autant venus que mars, bisexuel. traits de caractère: isfj, comme beyoncé : introversion, sensation, feeling, judgment (le protecteur, le gardien) ; tête en l'air, roi de la procrastination, désordonné ; discret, observateur, sensible, empathique ; calme mais bon vivant, a juste besoin qu'on le mette à l'aise ; susceptible, rancunier, intériorise tout, n'aime pas parler de lui-même ; tendance au guilt-trip ; trop souvent décrit comme un golden retriever qui essaye d'agir comme un pitbull ; excès d'émotions qu'il essaye de cacher. groupe : rigel.

- la tête tournée vers les étoiles -
tu n'as de montréal que la petite écriture sur tes pièces d'identité, les histoires de maman et papa et leurs photos tâchées de café – pas si soigneusement conservées, entre les feuilles de recherches, au fond d'une poche ou d'un porte monnaie – mangées par le temps, dates précédant ta naissance collées au dos, visages inconnus, tante x et cousin germain y.

tu as surtout connu, sans ordre de préférence précis :
les siestes – inconfortables – bercé par le bruit de l'avion, de la voiture ou du train, ou ton walkman, une fois que ton père a cédé pour te le prendre – pour ensuite être réveillé par un gamin qui pleure / les pâturages flous qui défilent, parfois les nuages / les noms des villes, des pays qui se succèdent – et les pancartes parfois rouillées que tu ne prends plus la peine de lire, tellement elles se confondent / les salles d'embarquement de l'aéroport et les bouteilles d'eau au prix excessif / les cartons qu'on ne déballe plus, la couche de poussière à la maison, la valise tout le temps prête.

ta routine toujours en danger / ta colère toujours bloquée au fond de ta gorge.
traîné par tes parents – géoscientifiques archéologues ethnologues et je ne sais quoi d'autre (chercheurs, en gros, et si vous êtes intéressés, leurs diplômes sont alignés sur les murs de leur chambre à coucher, entre leur collection de papillons et d'araignées, pour rester dans le cliché. il ne manque que le crâne animal, qui lui est au salon.) – dès qu'ils voyagent.

rêve de lycée digne des films américains, loin des soirées où tu t'engueules avec ta mère parce que tu as la flemme de bosser, de l'envie qui te prend à chaque fois d'avoir des potes, sortir au cinéma et passer la journée au centre commercial – comme si tu ne savais pas pertinemment que tu allais te réfugier devant l'écran de ton pc deux secondes après, avec tes codes et tes programmes.
(parce que c'est ce que tu as fait, une fois que tes parents ont enfin décidé de passer quatre ans sans faire le tour du monde – ou sans t'emmener avec eux, plutôt, bloqué avec tes grands parents.)

(les années lycée n'étaient pas les heures les plus glorieuses de ta vie.)
c'était plutôt ton mariage, ça. ou plus spécifiquement le début. la lune de miel qui se voulait éternelle. les premiers cris de ta fille. la perspective de calme et de stabilité, avec la sensation d'être au sommet du monde – même si tu étais presque fauché dans un appartement des profondeurs de montréal, essayant d'enchaîner les jobs de support technique, programmation, sécurité informatique, tout ça – en gros, la seule chose que t'as retenue de tes années d'école à la maison / lycée / cursus d'ingénierie à la fac que tu as stoppé à mi-chemin.

mais ça ne marche pas, il y'a tes parents qui la font chier le loyer les factures tes matchs de foot trop bruyants les bières de tes potes que tu ne ranges pas la putain de porte du réfrigérateur que tu laisses entrouverte à chaque fois alors que je te dis de faire attention puis va chercher le de bébé qui pleure c'est à ton tour de t'en occuper.

et le virus de l'ennui.
cynisme qui s'installe.
tranquillité remplacée par les cris, ceux que vous essayez de faire taire d'abord par les allers-retours chez le conseiller conjugal (celui qui grimace quand vous commencez encore une fois à vous disputer dans son bureau, et qui se rend compte que vous n'êtes pas vraiment en train de suivre ses conseils parce que on est bien je sais pas ce que je fais ici c'est iel qui m'a demandé.e d'y aller je vois pas l'utilité) puis les nuits passées à dormir sur le canapé du salon, puis chez des potes, puis chez ta mère aussi.

on ne se parle qu'à travers un avocat. on ne menace plus de se barrer et prendre le gosse, de faire péter la maison. on ne discute plus assez fort pour inquiéter la voisine qui se demande si elle doit appeler les flics. c'est plus tranquille, comme ça. un nouvel ordre, une nouvelle routine. procès gagné, garde exclusive. puis y'a toi, qui se réfugie près des étoiles, depuis trois ans déjà, loin de la ville qui t'a toujours dégoûté et fasciné à la fois.

- SOYONS AMIS: