stranger in strange place (luca)

la musique qui pulse, pas si loin de son antre. il n'a pas bougé de son siège en cuir de toute la soirée. ambiance un peu glauque, un peu sombre, il n'a pas envie de sortir de là, il n'a pas envie d'affronter le monde tout de suite. il attend d'avoir l'idée du siècle, il attend d'avoir ce qu'il faut pour sortir de ce plan merdique. tim. sil. et la petite dernière nora. puis ike. il ne comprend pas ce qu'ils ont a tout foutre en l'air ces derniers temps. ça l'énerve, le brun, mais il ne le montre pas. jamais. pas tant qu'il n'aura pas la solution à tout ça. il pense à nora, un peu. petite poupée qu'il aimerait briser. c'est pas sa faute à elle, ni aux autres, c'est juste que c'est une petite garce. à ses yeux en tout cas. il faut la faire partir, au plus vite. depuis ce type que zian a dû faire disparaître, il a décidé de passer à l'étape supérieur. un soupir qui s'efface, il laisse la fumer s'échapper de ses lèvres avant de finalement se lever pour affronter le monde extérieur. il a une idée, il a un plan. il va faire ce qu'il faut pour qu'elle s'en aille. point. il passe les portes, s'engage vers la musique et se perd rapidement sur les courbes féminines qui se balancent d'un côté puis de l'autre. le sinners, c'est chez lui sa maison depuis des années maintenant. il connait les lieux, comme personne alors quand il s'aperçoit de la petite âme perdue qui se faufile vers une porte uniquement ouverte au personnel. il tique. il aime pas. à la regarder de plus près, il arrive à la reconnaître bien trop facilement. petite brune qui a déjà été aux côtés de tim. encore une femme dont il faut se méfier, aucun doute aux yeux du brun qui se charge de la poursuivre. petit moment tout calculé à ses yeux quand il fait exprès de lui rentrer dedans avant de fondre son regard dans le sien. tiens... tu n'es pas une danseuse toi, même si... il la regarde, il a bien le droit, après tout. il remonte sur ses yeux, l'instant d'après. danseuse, strip-teaseuse, c'est pareil à ses yeux. alors, dis-moi, qu'est-ce que tu fais par ici ? qu'il veut savoir. est-ce encore une nana qui compte venir le faire chier dans ses affaires ou une petite poupée qu'il va plutôt utiliser ? bonne question. la réponse ne se fera pas attendre, il espère.

rien de vibrant pour elle, elle scrute les regards ahuris de ces hommes imprégnés par la danse langoureuse. elle ne comprend pas. dépenser de l'argent pour un tel spectacle. bien qu'elle n'est rien contre ces femmes aux corps luisant de sensualité, luca n'y prête guère attention. elle devrait pourtant, peut-être qu'elle reposerait un peu son cerveau pour un court instant. mais elle n'est pas ici pour le loisir, elle est bien là pour quelque chose et peut-être croiser tim au passage. ses yeux inspecte le lieu, tente d'imprimer les quelques recoins contre ses opales malignes. un nouveau terrain de jeu ? non, la concurrence y est bien trop dur, simplement s'imaginer connaitre le sinner comme sa poche. une vraie enquêtrice, vile, manipulatrice. s'échappe des mains d'un homme bien trop pressant. elle pensait pourtant ne pas passer pour une strip-teaseuse dans cette tenue, mais qu'importe. le gars remballe sa main baladeuse d'un revers de coude dans les côtes, accompagné d'un sourire provocateur. « oublie », qu'elle grogne la princesse avant de partir dans la direction opposée. la curiosité la pousse à découvrir un recoin un peu plus sombre, éloigné de la scène. la gamine ne se méfie pas du loup, elle n'y pense même pas. incapable de se douter qu'un des défenseurs du site la suivait depuis un moment pour la stopper avant qu'elle n'aille trop loin. il la bouscule volontairement et elle fait quelques pas en arrière, choquée par l'action inattendue. ses sourcils se froncent instantanément avant de toiser l'homme au sourire assuré.  tiens... tu n'es pas une danseuse toi, même si... ses yeux sur elle et luca sort de ses gonds. elle aimerait l'ignorer, l'insulter ou même lui dire de partir, mais il est trop impressionnant pour oser faire la maligne de cette manière. son immaturité se voit sur son visage, malgré son imprudent stratagème, elle réfléchit à sa réponse en l'écoutant attentivement. alors, dis-moi, qu'est-ce que tu fais par ici ? un mensonge ? ses lèvres en brûle d'avance, alors elle fait mine de coopérer. son visage s'adoucit, un léger sourire se trace contre sa lèvre. « rien, j'me suis perdue probablement » enjôleuse, joueuse, peu importe, la douceur ne se fera pas réprimander ce soir. elle ne veut pas parler de tim, au cas ou cela lui causerait des problèmes. quelques souvenirs lui reviennent en étudiant son visage, elle l'a déjà croisé ici, mais son statut lui est encore inconnu. « t'es le videur c'est ça ? » elle s'approche, se laissera t-il envahir par le jeu ? toi  luca, t'y crois un peu trop.

petite chose égarée, où juste une nouvelle princesse à faire disparaître du tableau. zian ne sait pas encore comment se positionner par rapport à cette brune. seulement, elle n'a pas de chance, parce qu'il a bien assez d'une brune envahissante et pesante. il maudit souvent ike et compagnie pour avoir ramener nora, mais il ne pensait pas qu'il devrait un jour ressentir la même chose pour tim. qui est cette nana et qu'est-ce qu'elle veut au sinner. voilà tout ce qui l'intéresse, le reste n'a aucune importance. il se déplace, tel un prédateur prêt à sauter sur sa proie et l'attrape avant qu'elle ne décide de s'enfuir ou partir. découvrir l'envers du décor du sinner n'est pas sans conséquence et ça elle ne semble pas le savoir. alors il l'arrête zian, avant qu'elle ne commette l'irréparable. parce qu'il pourrait jurer que si le sinner coule, tous les concernés couleront avec. c'est tout. il croise ses bras et attend une réponse de la petite brune. il n'en perd pas une miette. il ne peut nier le fait qu'elle est désirable. elle a ce petit quelque chose, mais zian ne saurait dire quoi. ses pommettes ? son regard ? ou peut-être ce sourire qu'elle est en train de faire. elle lui sort le mensonge qu'il attend. c'est terrible. il adore. il ne devrait pas, mais encore une fois, il a raison. il approuve, elle approche et il attend la suite. videur ? oh ça, il l'a été il y a quelques années, mais elle n'avait sûrement pas l'âge et l'envie de traîner dans le coin à cette époque. videur... videur.. qu'il répète, en s'approchant à son tour. le couleur est sombre, exiguë, peut-être rien de rassurant pour elle. c'est son territoire à lui. il s'approche encore. qu'est-ce qu'un videur ferait dans ces conditions... laisse-moi réfléchir.. j'pense qu'il devrait te mettre dehors pour avoir franchi délibérément une porte interdite. non ? il rentre dans le jeu, à son tour, il balance ses cartes et voir ce qu'elle va sortir. il a encore quelques atouts en poche, il a de quoi faire, zian. jamais à court de ressources, bien au contraire et c'est sûrement pour ça qu'il ne perd jamais la face.

aucune échappatoire et c'est pas faute de jeter quelques regards aux alentours, piégée par sa curiosité maladive. elle pense pouvoir compter sur son éternel bagout, sans savoir qu'elle touche à une porte brûlante. comment peut-elle s'avoir qu'il se trame des choses aussi insensés derrière ces murs ? certes, le lieu n'est pas des moins louches. pourtant, tim l'avait prévenu, pour la protéger peut-être ? elle entend encore ces mots et mises en garde, il ne veut pas qu'elle vienne le chercher au sinner il le lui a pourtant répété. bien trop tentant pour ne pas casser ces règles anarchiques. mila y est bien aussi, qu'est-ce qu'ils ont tous ces gens à venir ici ? c'est sûrement ce qu'elle voulait découvrir, mais elle ne pensait pas être arrêtée aussi rapidement par la main du mal. son regard dur sur les traits enfantins de son visage, luca veut lever la tête pour ne pas paraître impressionnée, elle ne peut pas détourner le regard bien longtemps parce qu'elle sent qu'il lit entre les lignes. elle lui ment sans le regretter car après tout, rien n'est normal par ici. des mots qui sortent trop vite et c'est la menace qui tombe. luca finit par reculer et s'adosse au mur sombre, ses jambes se croisent et remontent un peu sa jupe, elle ne le quitte pas des yeux en attendant sa sentence, prise à la gorge. « sûrement, mais j'en déduis que tu n'es pas là pour ça » il est bien plus qu'un simple videur à ses mots et ça l'inquiète encore un peu plus. mais elle veut cacher ce sentiments qui l'inonde d'un frisson incontrôlable, alors elle continue, sa bouche sourit malgré la peur. « sinon, tu pourrais me faire visiter ? » le visage angélique, nymphe interrogatrice, bipolaire, tenter le tout pour le tout et se jeter dans la gueule du lion. aller toujours plus loin malgré l'évidence de son inconscience, un second souffle qui la pousse à agir contre la menace. elle délire la pauvre fille, à moins qu'il ne lui demande quelque chose en échange, jamais il n'acceptera. « on raconte plein de choses sur ce lieu » ajoute-t-elle dans la foulée pour appuyer sa volonté d'en savoir plus. curieuse cantatrice touchant ses cheveux frénétiquement. ses yeux dans les siens, luca retrouve un semblant de force pour faire face au prédateur, joue la séduction ultime. « enfin, juste comme ça » désires-tu autre chose ?

elle reste plantée là, à le regarder et toi, t'aimes bien ça. tu restes là, toi aussi, et tu essaies de creuser un peu plus pour obtenir une information que tu aurais loupé, manqué, quoique ce soit. tu ne saurais dire quoi, tu ne saurais dire comment. tu sais juste qu'il y a bien des choses à trouver sous ce joli minois. hum.. non, j'suis pas là pour ça, non. tu ne vas pas la mettre à la porte, non. tu ne vas pas non plus la ramener dans la pièce d'à côté avec les danseuses et les mecs un peu trop perdus qui ne savent pas laquelle choisir. tu hausses doucement les épaules. non. tu vas la garder un peu avec toi, tu vas la garder avec toi, ici, et trouver ce qu'il se passe. elle enchaîne et ça te plaît, sans te plaire. elle veut visiter. visiter ? et puis quoi encore, il y a écrit guide sur ton front ? t'es sûrement pas le type qui fait visiter, mais tu pourrais lui faire visiter ton bureau. étrangement, tu la verrais bien allongée sur ton bureau. c'est pas déplaisant. visiter ? comme si le sinner était un lieu qu'on visite. le sinner, c'est tellement plus qu'un lieu qu'on visite. c'est tellement plus que ça. alors tu attends, elle continue. on raconte des chose. hum, ça t'en doutes vraiment pas. des choses, il doit s'en dire. sur le sinner. sur les gens qui y sont tous les jours. sur toi, peut-être ? tu le saurais, si c'était sur toi, parce que tu sais bien des choses. ses doigts qui se perdent dans ses cheveux, tu fais un pas en avant. juste comme ça. j'fais rien juste comme ça. donne moi ton prénom et je t'emmène dans les coulisses. tu commences. tu vas le faire, tu vas essayer, tu vas tenter et tu verras bien ce qu'il se passe. son prénom, tu le connais. luca. tu le connais. t'en sais pourtant pas plus sur elle. tu comptais prendre du temps pour des recherches, mais elle a pointé le bout de son nez, pour ton plus grand bonheur. tes doigts se soulèvent et glissent à leur tour contre sa crinière brune. un instant, une seconde. pas plus.

elle n'a jamais eu affaire avec ce genre de gars, ces types tellement surs d'eux, les mauvais, méchants et viles comme si satan lui même les avait fassoner. elle s'imagine le genre de sales histoires dans lesquels ce lieu peu bien trainer, et tim qui vit dans tout ça. c'est effrayant et grisant à la fois. être ami avec ceux qu'on appelle tyrans, têtes brûlées ou bourreaux. mais elle se mêle de choses qui la dépasse assurément, des draps souillés contre ses mains trop blanches. même écraser une mouche, elle n'a jamais fait. luca est consciente de ne pas être un enfant de coeur, ce gars, enfin ex-mari qu'elle a décidé de pouiller du moindre centime, il sera son jugement face à dieu. alors parfois, elle pense qu'elle est un peu comme eux, qu'elle a ce fond du vilain dans ses veines. mais tu joues dans la cour des grands chérie. et lui, cet inconnu qu'elle ne reconnait que par ce regard noir, il sait ce qu'il fait contrairement à elle. une fierté déplacée qui inonde son visage, ses mains tremblantes face à son rapprochement furtif qu'elle n'avait pas vu venir, elle a l'impression que les rôles s'inversent et ne sait plus comment réagir pour se protéger. ses habitudes disparaissent en entrainant son souffle avec elles. mais elle doit aller jusqu'au bout à présent, sinon pour qui passera t-elle ? une fouine de plus ? ça réponse l'étonne, enfin, son ordre plus précisement. un prénom, c'est ce qu'il a l'air de demander en échange d'une porte ouverte, c'est presque trop facile. « mon prénom ? » répète t-elle étonnée. « pas d'épreuve ou de rituel sacré ? » son sourcil se lève et son sourire le rejoint, la lèvre inférieure mordue par ses dents, elle jubile d'être aussi proche de l'entrée. le ton est presque amusé, joueur. luca mime son prénom du bout de ses lèvres en avalant le son, dans un souffle chaud alors qu'il est encore trop prêt. un aveu timide avec lequel elle joue, ses maniaqueries de tentatrice reviennent un court instant. luca, prénom le moins féminin du monde, prononcé sans le son, il pourrait peut-être paraître plus sensuel. « tu m'ouvres maintenant ? »

un prénom, c'est tout ce que tu demandes en échange d'une petite visite mais vas-tu vraiment lui faire visiter ? et puis quoi encore. sûrement pas. t'es pas du genre à faire ce qu'elles veulent, au contraire. t'es pas négatif, t'es juste pas l'homme le plus humain sur cette terre. tu veux lui faire peur, tu veux qu'elle tremble à en rentrer chez elle et ne plus jamais revenir ici. elle n'a rien à faire là, et il faut qu'elle le comprenne. qu'elles le comprennent toutes, même. ici, on bosse, on joue pas, on se fait pas une place par ici en gardant les bras croisés. un joli minois ne suffit pas. elle repète tes mots, semble abasourdi et perplexe par ce que tu lui demandes. un prénom, juste un prénom pour voir si elle se dévoile un minimum la brune, voir si ses manières et ses envies sont muettes ou belles et bien là, à te chercher. tu souris, finalement, un peu, à sa proposition de rituel sacré, ou presque proposition. une idée qui germe, c'est vrai que ça pourrait être une belle idée, une bonne idée aussi. tu veux un rituel ? ou tu veux visiter ? tu tentes, doucement. tes sourcils qui se haussent, un peu dédaigneux, un peu supérieurs. tu ne te considères pas comme autrement, de toute façon. un souffle, tu soupires. tes yeux ne perdent pas ses lèvres, pas une seule seconde pendant qu'elle mime son prénom que tu connais déjà. petite luca, qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire d'elle ? t'en as des idées, qui germent encore et encore. mais avec plaisir.. luca. tu laisses entendre en finissant par t'écarter. tu lui laisses un peu d'espace pour prendre les devants et la conduire vers une porte parmi tant d'autres. tu l'ouvres, tu la pousses rapidement avant de la regarder. tu lui laisses le passage, tu la laisses passer en première. une grande pièce. ta grande pièce. plein de choses dont des tableaux qui servent à rien. une antre, ton antre. elle entre. tu souris. qu'est-ce qu'on dit sur le sinner. raconte-moi. t'en viens à demander, rapidement, la porte qui se referme. prise au piège, elle ne t'échappera pas, cette fois. et tu auras tes réponses. ces réponses. ses réponses qui, tu l'espères, seront les bonnes.

qu'est-ce qu'elle cherche au final ? il n'y a rien que le danger qui viendra frapper à sa porte. cette manie de toujours en savoir plus sur son monde, luca pouvait bien régir sa vie précédente, mais aujourd'hui, elle n'a pas la carrure pour affronter l'ombre qui semble l'accaparer. un jeu de séduction qu'elle connait pourtant par cœur, elle se demande un instant si elle ne devrait pas faire marche arrière. tourner les talons avant de glisser dans les méandres du sinner. ce gars là, il ne lui veut pas du bien même si elle n'a pas l'air d'en être convaincu. après tout luca, c'est bien toi qui le pousse à s’ouvrir, toi qui est venu fouiner jusqu'ici et qui le regarde avec ton insistance légendaire. quand elle pose des questions à tim, il évite le sujet, détourne ses interrogations pour mieux renverser la balance, elle ne saura rien de lui. elle a la naïveté de croire que l'inconnu en face d'elle saura lui en dire plus. les sentiments qui se mélangent dans un brouhaha immense qui tambourine dans son crâne. manipulée sans le savoir, proie facile. tu veux un rituel ? ou tu veux visiter ? ni l'un ni l'autre en fait, partir serait bien la meilleure solution, et tout ce qu'elle trouve à faire luca, c'est de jouer. l'imprudente excelle sans se rendre compte de la teneur des évènements à venir. son cœur bat un peu plus vite, au rythme des basses qui résonne dans ce fameux couloir, les néons affaiblissent ses yeux, elle les ferme quelques secondes, peut-être qu'il ne le remarquera même pas. c'est en entendant son prénom, luca, qu'elle tressaille un peu, soulève ses paupières surprises d'entendre son patronyme dans la bouche de l'inconnu. elle l'a pourtant caché de la meilleure façon qui soit, sans le son, c'était presque impossible de découvrir la réponse en une seule fois. troublant. percutant. luca, comme si il la connaissait déjà. elle le voit plus grand, plus impressionnant au fur et à mesure que les paroles s'échangent et bien trop vite, il ouvre la porte. il se détache un peu et elle pense à s'échapper. mais le fait qu'il connaisse son nom, luca, ça finit par la terrifier. et puis, c'est pas la première fois qu'elle traine par ici, si il sait ce détail, alors il a peut-être d'autres informations sur son compte. tim ? impossible. elle passe, avance machinalement en jetant un coup d'œil en arrière. puis une pièce qui s'ouvre devant elle, sans pouvoir s'en détourner. porte fermée. quelques regards autour d'elle, peu sûre d'elle, sa bouche annonce finalement, pour tenter d'oublier ce piège qui se referme. elle fait quelques pas en arrière avant de buter contre le bureau qui bouge légèrement, ses mains se lèvent doucement pour ne pas toucher autre chose. « on parle de business, des affaires qui n'ont rien à voir avec ces greluches qui dansent ou jouent au poker » une dédicace pour mila au passage, joueuse pourrie par l'argent -sale apparemment-. « c'est tout » ce qu'elle sait. le reste ne sont que des suppositions fantasques qu'elle imagine. « j'veux pas de problème, je m'en fous de tout ça » à moins que tu puisses t'enrichir un peu plus d'une façon ou d'une autre ? mauvais, très mauvais bail. « et ton prénom à toi ? » elle aimerait l'appeler dracula, là tout de suite, ça lui conviendrait mieux que n'importe quel nom.

la laisser tranquille ? impossible, impensable. tu la tiens, enfin. tu n'as même pas eu besoin d'aller à sa rencontre, d'aller la comprendre, l'apprendre. non. elle est venue jusqu'à toi. tu n'as eu qu'à la cueillir. c'est presque trop facile. presque. tu ne craches pas sur la facilité non plus. tu souris, doucement alors qu'elle entre dans cette pièce. un bureau. l'un des bureaux du coin. il y en a pas beaucoup, celui là il n'y a rien qui craint, mais quand même. tu refermes la porte, doucement. un bruit sourd, qui coupe court à tout ce brouhaha qu'on entendait encore. le bruit de la musique qui bat, ici et là, un peu partout. il n'y a plus rien, si ce n'est vous deux. ton regard perçant dans le sien, et tu cherches. tu taquines et tu vas trouver ce qu'elle cache. ce qu'elle veut. tu vois bien qu'elle est à cran. son prénom, prononcé, et ce bureau. c'est fini. que va-t-elle choisir maintenant ? elle essaie de trouver, elle recule encore et encore jusqu'à buter contre le bureau. tu ne souris pas, t'en as pourtant envie. tu t'imagines déjà avancer vers elle, tu t'imagines déjà t'approcher, tu ne le fais pas. pas encore. le bureau bouge à peine, elle retire ses mains et te regarde. elle commence. elle parle business. à ce point ? quel business ? quoi ? t'aimes pas. ça doit se lire sur tes traits. dis-moi plus. business, t'as entendu quoi ? par qui. c'est presque pas des questions, plutôt des ordres. c'est con, mais t'es prêt à beaucoup pour protéger ce lieu, c'est chez toi. c'est pas autrement. elle continue, assure qu'elle ne veut pas en savoir plus, pas de problème, qu'elle te chante. tu hausses les sourcils et tu finis par r'approcher cette fois. tu réduis la distance entre vos deux corps. tu pourrais presque sentir la peur du sien à cette distance. presque. tu t'en fous, t'es certaine ? t'es pourtant là, luca. t'es là, dans ce bureau, dans les coulisses. alors peut-être qu'il serait temps de me dire ce que tu sais, parce que j'te laisserai pas sortir d'ici tant que t'auras pas parler. vaut mieux être clair, et précis. vaut mieux qu'elle se rende compte que t'es pas un videur mais sûrement le diable de ces lieux. encore qu'elle a de la chance. entre d'autres mains, ces dernières auraient pu être bien plus baladeuses que les tiennes, même si tu n'as encore rien fait. tes pas qui t'approches d'elle jusqu'à presque la coincer contre ce bureau. je t'écoute. luca.

elle commence à trembler luca, enfin, un peu plus quand il ferme la porte derrière eux. c'est trop sombre pour être chaleureux, trop impersonnel pour donner envie de rester. des meubles simples, une décoration presque inexistante et c'est le malaise qui s'impose dans tout son être. un malaise qui perturbe tous ses sens. les yeux qui divaguent, passent d'un élément à un autre pour tout analyser; dans quel but ? aucune idée, c'est mécanique. ses mains se lèvent comme un aveu de son innocence, si elle avait su, jamais elle ne jamais allé plus loin que la porte d'entrée. son air sévère devient accusateur, luca sent l'étau se referme lentement. il met un malin plaisir à rendre la situation de plus en plus tendue en s'approchant petit à petit.  dis-moi plus. business, t'as entendu quoi ? par qui. l'interrogatoire commence, il voudra entendre le moindre détail. il ne lâchera pas l'affaire.  tu t'en fous, t'es certaine ? t'es pourtant là, luca. t'es là, dans ce bureau, dans les coulisses. alors peut-être qu'il serait temps de me dire ce que tu sais, parce que j'te laisserai pas sortir d'ici tant que t'auras pas parler. elle boit ses paroles pour se noyer, pesantes, ses yeux foudroient son visage d'un millier de lames acérées. elle veut partir, s'enfuir et ne plus jamais revenir. mentir ne lui servirait pas, voir pire, cela envenimerait les choses. complètement perdue, chancelante sous la pression qu'il assène, elle manque de tomber et finit par s'accrocher au bureau. luca fronce les sourcils, méfiante, avant d'oser répondre ces mots sans ordre. « j'en sais rien. merde. j'ai rien à dire » elle s'agrippe trop fort, sa respiration ne décélère pas. tout à coup, comme un appel  au jugement dernier, elle ajoute. « tu vas me faire quoi hein ? » un chaton en cage, apeuré et provoquant l'autorité par ses dernières forces. son instinct tente de prendre le dessous sur cette faiblesse qui l'anime. elle aimerait avoir assez de force pour lui tenir tête, comme avec tous ces hommes qu'elle a manipulé avec une facilité déconcertante. pourquoi n'est-il pas réceptif ?  il n'a même pas pris la peine de répondre à sa question, son visage restera peut-être sans nom jusqu'à la fin, mais après tout elle s'en fou et n'aspire qu'à la délivrance. « tu dois avoir plein d'autres choses à gérer que de t'occuper d'une fouineuse » elle attaque, le regarde droit dans les yeux et scrutant les traits significatifs de son visage. une allure sombre qui semble  lui faire un tout autre effet sous la lumière blafarde de la pièce.