stranger in strange place (luca)

t'essaies de l'aider, t'essaies de lui montrer la bonne voie, finalement. celle là, celle qui la laissera là, et non celle qui la fera partir en courant. parce que de toute façon, là, maintenant, elle ne peut pas partir bien loin. elle est là, sur ce bureau, en face de toi et si ses mains son contre ton t-shirt, c'est sûrement pas pour te faire fuir. au contraire. t'y crois pas une seconde. alors tu lui souffles ce que tu veux. elle. une façon détournée de lui dire, en tout cas. le coeur qui bat vite, le tien. oui, possible. c'est rare. ça arrive. c'est pas désagréable. tu plonges dans l'inconnu, tu plonges sans savoir ce qu'elle va répondre. tu testes, ses limites mais sûrement aussi les tiennes. toi qui n'aimes pas ce genre de situation. toi qui détestes être pris au dépourvu, cette fois, tu te laisses faire. tu continues, sur ce chemin et t'es prêt à voir jusqu'où il ira. ses doigts s'enroulent un peu plus et c'est dans un élan quasi sûr qu'elle te rapproche d'elle. tu t'y attends presque pas, mais putain qu'est-ce que tu aimes ça quand tu te retrouves à quelques centimètres seulement de son visage. ses yeux d'un bleu bien trop troublant. tu les regardes, tu ne les lâches pas, tu ne pourrais pas en même temps. t'es captivé par chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes, prêt à bondir. prêt à sauter dans le gouffre. un souffle. des mots. une explosion. non. elle ne fait rien. non. elle est encore là et quand elle enroule ses jambes contre tes hanches, t'imagines que c'est la décadence. t'imagines que c'est le début de la fin pour elle. pour toi ? peut-être. pour elle. c'est sûr. alors c'est parti. tu t'enflammes. rapidement. c'est argent. c'est puissant. tes mains qui agrippent ses hanches bien plus fortement, qui la rapproche de toi. du bord du bureau, du bord du précipice. mais elle ne tombera que si tu la lâches. pas autrement. pas d'une autre manière. tu n'comptes pas la lâcher. sûrement pas. tu écrases tes lèvres contre les siennes, sans mise en garde. tu l'embrasses zian, tu l'embrasses à en oublier de respirer. tes mains qui la découvrent dans le même instant, ton corps qui la réclame là, maintenant. ce n'était pas prévu et c'était peut-être bien meilleur comme ça. tes mains l'agrippent, la possèdent, la cherchent. une main qui glisse sous son haut. rencontre hasardeuse avec sa peau. une peau douce, jeune, peut-être même trop jeune, mais zian, t'as jamais eu de principes, encore moins de gêne. t'en as envie, et t'es persuadé qu'elle aussi. elle serait partie sinon. presque rien.. tu lui souffles, au creux de l'oreille avant de descendre tes lèvres contre son cou, cette peau que tu découvres, que tu marques. encore et encore. les souffles se croisent, les regards se perdent et vos lèvres se retrouvent encore et encore. t'as l'impression d'être assoiffé zian, assoiffé et la seule qui peut t'aider, c'est elle : luca.

respirer, ne pas oublier d'avaler l'air pour remplir tes poumons et ressentir chaque seconde, chaque caresse. c'est bien la première fois luca, que tu réagis comme ça. toutes ces émotions qui partent en ouragan, se mélangent pour mieux te revenir dans la figure. c'est gênant, insensé de vivre ça et tu t'emportes toute seule malgré la méfiance et cette soumission que tu n'as pas choisi. tu as joué à en perdre le nord, la droite et la gauche, tu t'évanouies dans ses bras alors que tu ne le connais pas. si, il est zian, un parfait inconnu déjà bien trop pressé de te tenir dans ses bras. tu fais la sulfureuse en le regardant, t'as l'impression de garder le cap quand tu vois l'envie dans ses yeux. tes gestes paraissent précis, mais tu trembles encore luca, t'es sur le point de craquelé sous ses doigts qui glissent sur ta peau. pourtant, tu le rapproches de toi, toujours plus, comme si tout était écrit et tu ne dis plus rien, te laisse guider par la sauvagerie de la scène. t'es à sa merci, mais ton esprit divague encore un peu, juste le temps de penser qu'avec un autre, tu ne te serais jamais laissé guider de la sorte. la barrière entre vos deux mondes se brisent en milliers de morceaux qui viennent t'écorcher les mains. ce fourmillement que tu ressens au bout de tes doigts ne sont que le résultat de la flamme qui émane de son corps à lui. il n'y a rien que tu puisses faire pour échapper à cela, alors ta bouche savoure cette nouvelle rencontre et ton épiderme se met au diapason. ils simulent la surprise et font connaître le désir. et quand il l'embrasse, tout tourne à l'orage, les gestes sont vifs comme si il avaient attendu trop longtemps, ses mains n'ont pas quitté son teeshirt et tirent un peu plus. la détente est courte, les doigts de l'homme viennent parsemer ton corps de caresses imprévisibles et toi, toi tu respires malgré le souffle court. rien de moins fragile, il reste étonnement doux dans sa manière de faire, bien plus qu'il y a quelques minutes quand il te menaçait pour en savoir plus. au final, il a abandonné l'idée et ça t'arrange bien. mais toi luca, tu sais pas faire ça sans l'envie, tu ne te fais pas payer pour ce genre de service, tu ne connais pas l'amour sans passion. t'as toujours fait en sorte de les aimer, juste un peu, ce qu'il faut pour ne pas te dégouter. t'avais l'impression qu'ils seraient là pour te sortir de la tombe que tu creusais par toi-même, que l'argent te soulagerait du manque. mais tu te trompes sûrement et c'est la première fois qu'tu aperçois l'erreur que t'as faite. t'essaies de chasser tout ça de tes pensées, tu plies sous la pression de sa bouche dans le creux de ton cou et tu souffles, désabusée, prise de court. trop jeune et pourtant pas inexpérimentée, tu te débats à l'intérieur pour ne pas paraître touchée par l'évènement, mais c'est trop tard. tes mains descendent sur le bas de son teeshirt pour l'aider à le retirer dans la foulée, l'échange est fort, les baisers intenses ne s'interrompent que pour ne pas faillir. et ce cœur qui n'en finit plus de taper contre ta poitrine rend le mécanisme encore plus troublé par sa présence et le manque de distance entre vous deux. il est beau, désirable et ce truc que tu ne saurais expliquer qui le rend encore plus mystérieux, tu te sens si frêle à côté. j'ai... les mots ne sortent pas, mais c'est surtout ce bruit qui vous arrête. un fracas derrière la porte et la voix d'un homme agité de l'autre côté de la porte. il tente d'ouvrir, mais le verrou est fermé. il gueule en frappant. zian sors on a un problème ! tu retiens ta respiration et réalises que tu ne devrais pas être là. tu le regardes presque apeurée par la tournure de la situation. il va probablement devoir partir tout de suite. tes mains lâchent l'emprise qu'elles insufflaient à son torse alors que le baiser s'arrête net. il va partir et te laisser là, ou partir et te foutre dehors et toi luca, tu restes immobile, encore secouée, les yeux qui le transperce de dizaines de questions.

échanges de bons procédés. c'est bien plus que ça. tu étais venu pour avoir des informations, tu étais venu pour avoir des secrets, mais tu te retrouves à créer un secret. un secret entre vous. un secret partagé. une passion dévorante, des baisers qui n'en finissent plus. tu n'sais même plus ce que tu fais. tes bras qui se lèvent machinalement pour faire tomber ton t-shirt. tes mains qui se reposent vivement sur son corps, ici et là, pour en faire de même et découvrir tout ce qu'elle te cache encore. peut-être que tu n'auras pas les mots voulus, les phrases attendues, mais tu auras son corps. tu ne comptes pas le lâcher. même si tu le voulais, tu ne pourrais pas. tu sens l'attraction, là, entre vos peaux brûlantes. c'est ardent. c'est précieux. c'est tout bonnement puissant. alors tu l'embrasses encore. un peu partout. tes lèvres qui se détachent pour mieux se rattacher. la naissance de sa poitrine, cette peau divine dont tu prends possession. elle est à toi et à personne d'autre. des mots que tu ne devrais même pas penser. elle ne t'appartient pas. et tu n'appartiens à personne. ça a toujours été comme ça, ça a toujours très bien fonctionné.. jusqu'à ce qu'on frappe. jusqu'à ce qu'elle tente de parler, d'abord et qu'on frappe ensuite. des coups contre la porte, le verrou qui tremble et corps qui s'arrêtent, s'éteignent pendant que vos esprits s'éveillent petit à petit. des mots balancés. on te demande. on t'appelle. un problème. sauf que voilà, la seule chose qui aurait pu t'arrêter, c'est effectivement que le sinner te réclame, parce que tu lui appartiens à lui. corps et âme. l'âme surtout. c'est chez toi, après tout. ton regard qui flanche, dans le sien, ses yeux qui te demandent mille choses auxquelles tu ne peux pas répondre. c'est peut-être mieux ainsi, peut-être le destin. peut-être que tu devais pas faire ça, peut-être que.. putain, t'en as envie, t'en as vraiment envie. tu t'écartes pas. ta main toujours contre son bras, qui remonte vers sa joue. tu veux toujours rentrer chez toi..? tu lui souffles, à peine alors que le silence prend place, laissant seulement vos deux respirations et vos coeurs agités communiquer. tu réponds pas, à la porte, à quoi bon, ils t'ont trouvé. tu remets une mèche de cheveux en place, délicatement. si tu veux rester ici, je reviendrai. si tu t'en vas.. il vaut mieux que tu reviennes plus au sinner. c'est ta chance. tu rajoutes, doucement. sa chance oui. sa chance de fuir, ou sa chance de couler, parce que tous ceux qui s'approchent du sinner coulent. forcément. t'as coulé il y a des années et t'es maintenant tributaire des lieux, comme un démon qui prendrait soin de l'enfer. mais tu l'aimes ton enfer. elle a le choix, en quelque sorte, sans vraiment l'avoir. quitte ou double. au fond, t'espères qu'elle restera, qu'elle sera là. c'est con. trop con.

tes jambes se sont déjà desserrées de sa taille pour couper le lien et tes mains sont retombées à plat sur le bureau. tu as peur. peur que l'on te voit ici, peur de regretter ce qu'il vient de faire, ce que tu viens de faire avec lui. tu essaies de te consoler intérieurement en maintenant que ce n'est rien, que c'est ta porte de sortie immédiate. tu aimerais sûrement. mais il y a le goût de ses lèvres qui restent imprimé sur les tiennes, la peau encore accrochée à la tienne et cette pensée viscérale qui aurait aimé en découvrir plus encore. pourquoi ressentir tout cela ? était-ce juste le moment, l'interdit qui t'a fais vivre ce moment aussi intensément, ou est-ce simplement lui ? tout se mélange à nouveau et sa main glissant sur son bras sur ta joue ne fait qu'empirer la situation. et c'est alors qu'il continue dans ses menaces, partir ou ne plus jamais revenir. t'as l'impression de jouer dans l'un de ces vieux films ou le héros traversera toutes les épreuves pour finalement gagner. mais dans la vraie vie luca, est-ce que tu pourrais au moins en sortir indemne ? tu penses tout de suite à partir, que t'enfuir est bien évidemment la meilleure des solutions. il va partir d'une seconde à l'autre, quitter la pièce et tu seras libre de faire à nouveau ce que tu veux. c'est instantané. oui, luca, tu veux rentrer chez toi sauf que tu ne lui as pas dit, même pas un sourire, rien ton visage est resté figé avant de le voir partir. encore un peu de peur dans les yeux, et tes bras qui se referment contre toi pour tenter de te rassurer un peu. qui te dit qu'il reviendra ? si, c'est sur même, c'est son bureau, tu l'as déduis. ton regard ne se pose sur rien, tu attends qu'il soit loin d'abord, après avoir claquée la porte en partant trop rapidement. sans jamais jeter un regard vers toi. et tu finis par descendre du bureau, prendre tes affaires et partir. la tête baissée, tes pas sont rapides et tu souhaites que personne ne te vois pour filer vers la sortie.