after the night, still the darkness (sil)

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ils ont nettoyés. comme si rien ne s'était passé. Un cadavre dans le placard, littéralement. Il reste plus rien maintenant, plus besoin d'en parler, plus besoin de s'en souvenir. Continuer de vivre, comme ils l'ont toujours fait et oublier. Parce qu'il y a plus que ça a faire. Il aurait bien voulu ike, déjà trop de poids a porter et celui-là semble trop lourd. et sil alors? il se pose la question tout les jours passés à faire comme si y avait rien eu, a le regarder en se mentant, à se dire qu'il va bien parce qu'il peut tenir le choc. Ils savaient tous dans quoi ils trempaient, ils auraient du s'attendre à ça un jour, ne pas être surpris d'y faire face. Ca rassure de croire que sil, il y était préparé d'une certaine façon. Ça rassure de raconter des conneries pour pas avoir à penser qu'il l'a laissé tombé. Et ça a même marché, un peu. Pas longtemps. La culpabilité qui parvient pas a étouffer le déni, qui l’emmène a y penser trop souvent. Penser a sil et l'emmener jusqu'à lui. Il a rarement mit les pieds au squatt, jamais de bonne raison d'y aller, un goût trop prononcé pour sa solitude. Il aurait pu souvent, on y entre comme dans un moulin pourtant il y vient jamais. Ca grouille de gamins perdus qui se soutiennent, desquels il s'est jamais senti proche malgré toutes les similitudes. Des ombres dont il a entrevus le visage parfois sans s'en soucier. La sensation d'absence pourtant, de vide, elle semble accrue. Vide de gens. Vide de nora. Vide repère. Trop plein de regrets et de culpabilité. Il se sent pas le droit d'être là, seulement le devoir. Punition évidente pour un manquement regrettable. petite erreur, gros carnage. sans rien préparé, impulsion soudaine, il est passé chez l'épicier pour finir ici. Peut-être une autre erreur. Il est pas attendu, pas espérer. Sûrement pas nécessaire en un moment si critique. Il sait encore moins si Sil en a vraiment besoin, de ce soutien venant de lui. C'était qu'une démarche égoïste, une de plus, pour se rassurer lui. Entendre que c'est pas sa faute, que ça arrive, que c'est pas grave. Entendre qu'il a pas besoin de dire pardon même si c'est tout ce qui lui vient sur la langue, l'entendre dire que ça va aller, c'était rien, c'est déjà oublié. Tout. la détonation et le sang. Le silence et la mort. « j'ai apporté des bières. » des mots maladroits et la main valide qui montre le pack comme un signe de paix. Drapeau blanc sur le rouge sang. Celui qu'il a sur les paumes pour l'avoir laissé tombé, celui qu'il voit sur les siennes pour ce qu'il a fait. Il voudrait l'inconscience. L'audace de s'en foutre, puisque l'absence c'est a cause de nora. Il y arrive souvent mais pas ce soir, pas devant Sil. Amis lointain mais toujours dans le périmètre, compagnon d'autrefois oublié au profit d'une guerre écœurante que des amants stupides ont menés. Il peut pas en vouloir a nora pour ça, pour la lâcheté qui lui colle a la peau depuis toujours. Ni pour l'air timide qu'il se traîne, trop honteux sûrement de pas être celui qui partage ça avec lui. Alors qu'il aurait dû. Alors qu'il aurait pu. « y a personne d'autre? » tant mieux. Dommage. Il aurait préféré sans doute, il aurait pu combler les blancs avec les autres, faire comme si rien n'était arrivé mais être là quand même. Rien dire, pas à lui, pour pas avoir a comprendre. Encore moins a s'excuser. Ce serait trop facile pourtant, le karma laisserait pas faire ça. Il a passé trop de temps a courir jusqu'à se retrouver dans une impasse. Il y a collé sil avec lui. Presque ironique finalement, qu'en voulant sombrer avec nora, c'est sil qui finisse par chuter. Un trio bancal qui a jamais su s'harmoniser. Il a le regard fuyant, cherchant une ombre, quelqu'un. N'importe qui. N'importe quoi plutôt que de regarder sil en face. Les mains abîmées qui se débattent avec le pack, la mâchoire crispé et la douleur fulgurante qu'il écoute pas. Là, tout de suite, il se dit qu'il la mérite bien. Il recommencera à être en colère demain, quand il sera plus ici, à ne pas savoir quoi dire. A tendre une bière comme si ça pouvait panser toutes les blessures. Il préférait rester là à rien dire, il sait mieux user des silences que des mots. « t'as l'air d'aller bien, non ? » et si ça devait ressembler a une question, c'est presque une prière. De l'ami qui s'inquiète pour sil au connard qui s'inquiète pour lui-même. Espérer entendre la seule réponse qui le soulagerait, un mensonge sûrement mais il les côtoie bien assez pour s'en accommoder.

T’as la gueule défoncée quand t’arrives dans la salle de bain. Pourtant, tu t’réveilles à peine de près de 16h de sommeil. A croire qu’il a fini par te rattraper ce con. A force de garder les yeux ouverts pour pas voir la cervelle explosée du gars. A force de lutter encore et encore pour ne plus rêver. T’as fini par te faire happer. Salement happer. Heureusement, cette fois, c’était dans un sommeil sans rêve. Dans le noir infini du sommeil de l’épuisé. Mécaniquement, t’allumes le robinet de la douche en te déshabillant. Et t’observes un instant les taches colorées qui marquent ton corps, glissant ton doigt dessus comme si tu t’attendais à les sentir. Mais non. C’est toujours aussi lisse. C’est comme si t’avais rien. Comme si quelqu’un s’était juste contenté de te dessiner sur la peau. Et comme pour être sur, tu appuies sur la plus grosse d’entre elle, t’arrachant une grimace de douleur. Quel con. C’est pas juste des dessins. C’est les souvenirs de ton accès de destruction. Les souvenirs de ton besoin de souffrir, comme une punition. Et c’est surement pas assez. Rien sera assez quand l’autre gars est en train de se décomposer en secret. Tu te détournes du miroir pour te glisser sous la douche. Soupire de satisfaction. Tu savoures l’eau brulante. Et tu t’évades juste le temps d’un instant.

T’ouvres la porte les cheveux encore mouillé. Tu viens à peine d’enfiler un teeshirt qui colle trop à ton corps à cause de l’eau mal essuyée. Tu fronces un peu les sourcils en l’voyant. C’est bizarre d’le voir là. Parce que le squatt, ça a toujours été Nora et toi. Votre univers à vous. Loin d’Ike. Loin du gang. « Nora est pas là » Nora est plus là. Tu sais même pas vraiment pourquoi c’est l’premier truc que tu dis. Peut-être parce que l’idée qu’il vienne pour toi ne te traverse même pas l’esprit. Parce que y’a plus qu’elle depuis longtemps. Et tu sais même pas si ça a un jour été différent. Si un jour, y’a vraiment eu vous trois. Où si c’était juste toi. Toi qui t’es obstiné à l’prendre pour model. Parce qu’il était plus grand. Et parce qu’il avait c’truc dans les yeux. Ce truc un peu cassé qui sonnait comme la liberté. Alors c’est surement grâce à lui que t’as commencé à jouer des poings. Surement grâce à lui que t’as parti aussi loin. Ou à cause ? T’en sais rien. Peut-être que, finalement, le model était un peu trop abimé pour donner quelque chose qui puisse fonctionner. Apparemment, ce soir c’est pour toi. Le plus drôle, c’est que tu sais même plus comment agir avec lui. Depuis qu’ils se foutent en l’air. Tu sais plus si t’es un pote ou un frère. Tu sais plus si tu dois l’aimer ou le haïr. Peut-être que c’est juste pas tes affaires. Alors tu t’contentes de te pousser pour le laisser rentrer. Comme si de rien était.

T’hausses vaguement les épaules quand il te demande si vous êtes seuls. Tu sais même pas vraiment. Y’a peut-être quelqu’un calé dans sa chambre. Peut-être pas. Et puis quoi ? Ça changera quoi ? Tu t’laisses aller sur le canapé en l’regardant ouvrir le pack. En l’regardant galérer. C’est triste à voir. Alors tu te contentes de détourner le regard. Fermer les yeux sur les trucs importants. C’est plus facile comme ça. Surement. T’attrapes la bière qu’il te tend, l’ouvrant en virant la capsule contre le bord de la petite table. Jo gueulerait si elle te voyait. Tu lèves les yeux vers lui lorsqu’il pose sa question. Question à la con. T’as l’air d’aller bien. Il voit ça à ton arcade encore pas bien refermée ou à ta gueule enjouée ? Tu préfères ignorer sa saleté de question. T’es pas vraiment d’humeur à mentir. Ni à dire la vérité. Ça va pas. C’est la guerre à l’intérieur. Ça va pas parce que t’es infoutu d’fermer les yeux sans revoir son corps sa vie. Mais t’es toujours là. Vivant. Du moins pour l’instant « Qu’est-ce que tu fous là ? » Surement là pour vérifier qu’tu t’es calmé. Que t’as arrêté d’aller jouer à frapper trop fort juste pour avoir mal. Pour vérifier que tu t’barres pas trop en couille. Ça serait suspect. Et ça t’fous en rogne qu’il soit là pour le gang. Pour te garder dans les rangs. T’as d’ja dit que tu dirais rien. Que tu ferais rien. Sur le meurtre. T’as rien dit pour lui. Rien promis. Mais personne sait. Ça devrait lui suffire. A croire qu’il reste quelque chose de la relation d’avant. Celle où vous étiez un peu frère. Sans l’être vraiment.

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Ambiance lourde, chargée de non dits. De tout les mots qu'ils ont arrêtés de se dire, de tout ceux qu'ils devraient se dire. De tout ce qui les séparent maintenant, de se qui les rapprochaient avant. Y a une époque pas si lointaine ou tout était plus fluide avec sil, presque une évidence. Facilité à se côtoyer, a se parler, à se protéger. Des frères d'infortunes qui avaient grandit sans famille. Finalement, y a plus qu'un fossé qu'il avait jamais remarqué avant aujourd'hui, des chemins un peu éloignés par le temps et les conflits. Sil prit entre les tirs croisés de nora et ike. C'était presque évidemment finalement, qu'ils s'éloignent un peu. Sil parce qu'il était pas toujours d'accord, ike parce que c'était plus facile que d'expliquer tout ce chaos. Et maintenant, y a pire. Maintenant c'est un gouffre si énorme qu'il parvient pas a le passer, le rejoindre de l'autre côté. Il aurait beau tendre la main, il est pas certain de l'atteindre. Si c'est seulement encore possible. Même sil comprend pas ce qu'il fait là, ça lui effleure pas l'esprit qu'il puisse venir pour lui. Y a longtemps déjà que y en a plus que pour nora, trop occupé à mener des guerres qui lui ont fait oublié le reste. Oublier sil. C'est devenu comme une habitude, se dire il faudrait qu'on se revoit, penser demain on ira boire un verre ensemble et jamais le faire parce qu'on se trouve des excuses, parce que c'est plus simple que de renouer avec l'ami perdu. Et sans cette nuit-là, sans doute qu'il aurait jamais fait ce pas-là. tout ça pour ça. « pourquoi j'viendrais voir nora ? » craché amèrement, un peu surpris aussi. Sil sait tout, d'habitude. Tout de nora, de sa vie, de ses déboires. Sûrement même ceux qui le concerne aussi. Mais il a pas envie de parler d'elle, ni de voir son ombre plané entre eux. Pas aujourd'hui en tout cas. Il la laisse enfermé dans le placard ou il l'a laissé, loin du présent. Un problème a la fois et nora c'est pas le plus important aujourd'hui. « j'te cherchais. » ni vrai ni faux. Il voulait le voir autant que le fuir. Une idée aussi fluctuante que son esprit. Changeant d'avis au fil des secondes. Entre devoir et envie. Crainte et besoin. Même lui il sait que ça sonne faux, que sa présence au squatt c'est déjà la preuve que quelque chose cloche. qu'est-ce que tu fous là, parce que normalement il y est jamais. Parce qu'il est étranger ici, qu'il y vient jamais. Que sil, il l'entrevoit plus qu'au sinner, comme des collègues qui discuteraient autour d'un verre pendant leur pause. Ca lui a échappé, tout ça, mais il parvient pas à savoir quand. Il se rappelle pas la dernière fois qu'ils se sont vraiment vus pour se voir, posé pour se parler franchement. Juste tout les deux. C'était y a des semaines, des mois ou peut-être des années. Si longtemps qu'il a oublié, autant le souvenir que la manière de s'y prendre. « putain j'en sais rien. » rire désabusé. Ça fait plusieurs jours déjà qu'il sait plus ce qu'il fait. Il erre en attendant de trouver. Il voudrait dire qu'il avait une bonne raison de venir mais il en est pas sûr, comme le reste c'était qu'une impulsion. Comme s'il devait le faire maintenant, sans savoir encore comment s'y prendre. Il espérait comprendre une fois arrivé mais rien. Il sait toujours pas pourquoi, ni ce qu'il doit dire ni ce qu'il doit faire pour arranger les choses. Même pas sûr de pouvoir un jour réparé tout ce qui a été cassé. « je voulais savoir comment t'allais après tout ça. » tout ça c'est si peu, pas même le quart d'une réalité bien moins glorieuse. Tout ça, c'est après l'horreur sur laquelle il posera pas de mots. après qu'ike se soit désisté, après qu'il ai du se débrouiller comme il pouvait, après la soirée, la détonation, l'ombre d'un geste sanglant planant sur lui. Après l'avoir quand même couvert alors qu'il y était pas obligé. Après la douleur de l'instant, savoir s'il reste celle du souvenir. Y a des choses, malgré tout, qui change pas. Même éloigné, sil ça reste ce qui se rapproche le plus d'une famille, de quelqu'un sur qui il a besoin de veiller pour se sentir utile. De quelqu'un qui compte, depuis longtemps déjà. « on te voit pas beaucoup. » murmure maladroit, c'est stupide tant ça semble évident, même s'il passait souvent ike en saurait rien, il évite le sinner autant qu'il évite sil. Il peut rien apporté au premier dans son état, il ose même pas regarder le second en face. Et même la bière suffit pas a masquer le goût amer de sa lâcheté.

T’hausses les épaules. T’en sais rien. Tu comprends plus grand chose à leurs histoires. T’as jamais vraiment compris à vrai dire. Tu sais juste qu’il vient plus tellement pour toi. Parce que c’est quand même vachement plus marrant d’se foutre sur la gueule avec Nora. T’es même pas en colère. Il s’est passé si naturellement cet éloignement. S’en est presque effrayant. Comme si c’était ce qui était censé se passer. Un temps vous étiez là. A échanger des conneries autour d’une bière. Et puis un jour, vous échangiez plus rien d’autres que quelques mots ici et là.

La vérité, c’est que t’as pas vraiment envie d’en parler. De tout ça. « Ça va. » Le ça va qui veut tout et rien dire. Surtout rien dire. Ça va pas vraiment. Mais t’es toujours là. Alors d’un autre coté, y’a pourrait aller moins bien. Et puis, tu étouffes le bruit infâme de la culpabilité par tout ce qui te passe sous la main. Et les efforts commencent doucement à faire leurs effets. T’enfermes ces sentiments dans une boite tout au fond. Et tu les enfermes à double tour en espérant qu’il ressortiront pas à la moindre occasion. Mais ils le font. A chaque fois que les pensées s’égarent, la cage s’ouvre. Et comme un animal sauvage en colère, ils massacrent tout sur leur passage. Et tu t’épuises à chaque fois à tout nettoyer. A les renfermer. Et à cet instant précis, la serrure vibre violemment. Prête à craquer. Alors tu cherches à changer le sujet. « Ça va ta main ? » Te concentrer sur lui plutôt que sur toi. Pour une fois. C’est quand ça t’arrange hein ? Chercher l’attention à tout prix puis la jeter quand tu l’as mais que tu la veux pas. Et puis, tu sais même pas ce qu’il a. Il était pas entré dans les détails ce soir là. Et toi, t’avais juste accepté. Comme ça. Sans vraiment chercher les détails. Peut-être parce qu’au fond, ça t’arrangeait aussi de pouvoir prouver que tu pouvais gérer. Pas besoin des grands pour te manager. Mais t’es con. Parce que personne fait ce genre de chose tout seul. Personne. T’aurais mieux fait de proposer que Tim le remplace.

Tu portes ta bière à tes lèvres, finissant déjà ta première bouteille. T’aimes sentir le liquide encore frais couler à l’intérieur. T’en récupères déjà une autre. Et tu t’arrêtes un instant dessus. C’est drôle, parce que c’est la première bière que t’as bu. Avec Ike. Y’a sacrément longtemps. Et t’étais fier. Sacrément fier qu’il les partage avec toi et Nora. « C’est marrant, c’est les mêmes bières que la première fois qu’tu m’en as filé. » C’est pas vraiment marrant. Tu t’souviens, t’avais trouvé ça dégueulasse. Mais t’avais quand même tout fini. Pour pas avoir l’air minable. T’en avais même pris une deuxième. Pour faire le grand. Là. Du haut de tes douze ans. Mais le grand avait fini par tout dégueuler dans l’caniveau. Du grand art. C’était ce temps où Ike était ce grand mec un peu impressionnant. Un modele. C’était avant de comprendre qu’en fait, il tournait pas mieux que vous. « … Pourquoi tu trainais avec nous en fait …? » Lui l’grand de dix neuf ans. A refiler des bières aux gamins. A leur apprendre des trucs pas très légaux. « J’espère que tu louchais pas déjà sur Nora, c’est glauque »

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est-ce qu'il savait trouver les mots, avant ? Il se souvient vaguement d'un temps ou les conversations coulait de source, sans temps mort, sans silences gênant. Une époque, trop proche, trop lointaine, ou ils savaient se parler sans se demander quoi dire. Et maintenant ils avancent à tâtons, phrases lâchées comme des murmures timides, maladresse de ceux qui se rencontrent alors qu'ils se connaissent pourtant si bien. se connaissaient. il ne sait plus ce qui reste du sil de ses souvenirs, ce qui se cache derrière celui qu'il côtoie tout les jours sans gratter la surface.ils utilisent des formules empruntés, des réponses attendues. Des soupirs voilés de regrets, parce qu'ils sont incapable d'être vraiment honnête. La vérité sans fard, c'est pour les amis et eux, ils savent plus très bien ce qu'ils sont. « ça va » des mots vides, aussi vide que ceux de sil. Un mensonge, comme le sien. Faire bonne figure puisque, après tout, c'est pas si grave. Pas si important que ça, que lui. Une main, une vie. Il fait pas le poids ike, même si son soucis s'appelle Nora. Et son nom flotte entre eux deux sans qu'ils osent le prononcer, ça briserait l'instant. Créerait une déchirure dans le voile qui les protège juste un instant. Le temps de se retrouver. « y a des choses qui changent pas, alors. » et beaucoup qui d'autres qui finissent par s'étioler. Ça le fait sourire quand même, qu'il s'en rappelle encore. Mélancolique quand, d'un œil presque fraternel, il repense aux années passés à se voir souvent presque tout le temps, à boire des bières sur un coin des rails, à s'imaginer une vie qu'ils n'ont jamais touchés du doigt. A un époque ou c'était facile de ne pas être malheureux, puisqu'ils étaient ensemble. Trio perdant. « j'ai jamais louché sur elle, elle m'est tombé dessus. » ou il l'a fait tombé. question de point de vue. Elle est arrivée en tout cas, pas comme une pluie d'étoile, plutôt comme une météorite. D'un coup, violemment. Étouffée sous le poids de leur histoire surgit de nulle part. Il l'a cherché sans doute, l'a rêvé un moment avant de se lancer. Ça lui paraît loin maintenant, les premiers émois qui semblaient plus doux. La drague maladroite et les débuts langoureux. Ces instants qui n'ont pas duré longtemps, déjà presque oublié. Peut-être que c'était un mauvais choix, pour tout ce qui en découlé. Le chaos, la rancoeur. Et la distance aussi, celle qui s'est instauré progressivement entre sil et lui. Barrière qui semblait infranchissable. Peut-être que c'est lui qui a tout gâché, à lorgné sur le décolleté jamais remplie de nora, à rêver de ses yeux qui lançaient des éclairs. Trop tard pourtant pour faire marche arrière, il gravite depuis trop longtemps autour d'elle pour retourner dans l'immensité de l'univers. « j'en sais rien, on était dans la même galère. » gosses perdus dans le vaste monde, abandonnés de ces figures parentales qui auraient du être là pour eux. Seuls, mais ensemble. Tellement plus facile. Des gamins sans famille qui devait bien en trouver un, ike et nora c'était devenu la sienne. avant., encore maintenant peut-être mais différemment. Cousin éloigné qui ne se voit plus qu'a la lueur d'un sapin de noël, fête de famille aux allures de défaite. « et on est toujours dans la même galère. » toi et moi, il voudrait dire. Comme une main tendue entre le gouffre qui les sépare. Des mots maladroits pour dire qu'il est toujours là même maintenant – surtout trop tard – qu'il a jamais été doué mais qu'il l'a jamais abandonné. Des paroles qu'on prononce pas, tant elles sont futiles. Parce qu'il le sait, parce que c'est un peu faux aussi. Ça aurait pu être plus, être mieux. Ne pas terminer comme ça, renouer dans un bain de sang et l'ombre qui plane dans leurs iris. Mais s'ils avaient su faire mieux, ils en seraient pas là. S'ils avaient su grandir, rien de tout ça ne serait arrivés. « j'aurais du être là » comme un excuse, pour cette nuit, pour ces années a se voir sans se trouver. Pour l'avoir entraîné là-bas puis l'avoir abandonné. Certains s'en sortent et ike, peut-être qu'il les a coincés, entraîné vers le fond. Ou peut-être qu'ils y étaient tous destinés.

Tu rigoles vaguement. Il t’fait rire. A jouer la victime de Nora. Par ce que finalement, tu l’connais bien. Il devait aimer ça que Nora le regarde. Parce qu’elle regarde pas n’importe qui. Parce que, quelque part, ça veut dire qu’il est spécial. « Mon pauvre … » Y’a un mélange de moquerie et de cynisme dans ta voix. Un mélange qui pourrait être violent mais qui ne l’est pas vraiment. C’est une étrangement taquinerie qui revient du fin fond des souvenirs. En vrai, tu comprends. Vaguement. T’aurais pu en tomber amoureux toi aussi après tout. De sa force qui t’a toujours impressionné. De sa douceur cachée, dissimulée derrière un tas d’emmerdes empilées. De ces milliers de rire que vous avez échangé. Mais non. Nora, ça a toujours été comme une soeur. De celles qu’on protège sans jamais toucher. De celles pour qui on peut tuer. A vrai dire, même toi tu saurais pas l’expliquer. C’est différent de tous les autres. C’est différent de Wes, de Sol, de Tez. C’était différent de Maya. C’est la vraie famille. Ou c’était. Son absence se fait salement sentir. Et y penser t’écrase un peu le coeur malgré toi. Détournement de sujet. Tu t’éloignes d’elle pour ne pas sombrer. « …Merde, j’aurais eu ma chance aussi alors ? » Tu lui souris vaguement. Tentative un peu raté de faire comme si de rien était. De blaguer comme avant. C’est un peu cassé et ça sonne pas tellement juste. Mais c’est pas si mal. Ça ressemble un peu à ce que t’aurais dis avant. Avec moi de jeu. Moins d’exagération. C’est comme une ancre lancée au hasard. Un moyen maladroit de te rattacher à ce qui était. A ce toi qui s’égare parfois dans des pensées trop noires.

Y’a cet étrange silence qui finit par s’installer. Un silence qu’il vient briser avec violence. Là. Armé de ses quelques mots. Il aurait du être là. Oui. Oui peut-être. Surement même. Il aurait du être là pour pallier ton imprudence et son impulsivité. Ou ton impulsivité et son imprudence. Il aurait du être là avec son calme et sa force brute. Tu lèves un instant les yeux vers lui. Tu sais pas tellement quoi lui dire. « … Ouais … Surement » T’as la voix un peu trop serrée. Cette voix bouchée par l’émotion qu’on enterre maladroitement. T’aurais probablement du choisir autre chose. Mais les mots ne venaient pas et le silence n’en était que plus pesant. « Mais c’est fait maintenant. » Tu cherches à reprendre de l’assurance. A dissimuler encore ces élans de culpabilité. Tu cherches à avancer. Maintenant, c’est fait. « … Puis ptête que ça aurait été pire si t’avais été là … » Ptête qu’il aurait directement tué. Il t’aurait probablement pas laissé le bénéfice du doute. T’étais tout seul. Avec ta gueule de gamin. Peut-être qu’il aurait tué Nora si Ike avait été là. « J’sais pas … »

Nouveau silence. Tu portes ta bière à tes lèvres. Encore. Puis la question s’échappe de tes lèvres. « … Tu l’as déjà fais ….? » Cette question qui hante les murs de ton esprit depuis que c’est arrivé. Et les autres ? Est ce qu’ils l’ont déjà fait ? Ou est-ce que c’est juste toi ?

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Ca dure qu'une seconde, peut-être une minute. Et ça lui donne l'impression qu'ils ne se sont pas totalement perdus quand sil rit, un son rouillé à son oreille tant il lui semble lointain. Pas qu'il l'ai plus entendu depuis longtemps, mais jamais comme ça. Pas parce qu'ils discutaient ensemble, avec cette ironie qu'ils connaissent bien mais qu'ils ont plus employer dans un instant de tranquillité depuis des années. Et c'est seulement maintenant qu'il se rend compte que ça lui manque vraiment ike, de l'avoir perdu en chemin, de plus avoir cette facilité à être avec lui comme avant. C'est peut-être le vide soudain dans leurs vies qui lui en fait prendre conscience. Y a plus nora, plus les combats, y a même plus vraiment le sinner ou il se sent pas à sa place avec sa main en moins et c'est sans doute égoïste mais ce qu'il a fallu pour s'en vouloir, pour saisir l'étendu d'une amitié mise au placard, presque oublié rangé entre les relations foireuses et les sales histoires. « sûrement, dommage que t'ai loupé ton coup. » ça fait sûrement pas illusion très longtemps mais ça permet au moins d'oublier un instant pourquoi ils se sont retrouvé là aujourd'hui. La satisfaction fugace d'avoir réussi a lui faire penser a autre chose, même une seconde. D'avoir encore la capacité d'être la pour lui même s'il le fait toujours de travers. Un court laps de temps qui s'achève déjà, laisse une nouvelle chape de plomb peser sur leurs épaules et il voudrait bien hausser les épaules, tendre une nouvelle bière et dire qu'ils ont qu'a laisser tout ça derrière eux. Il peut pas. Ressasse tout le chaos, regarde sil qui semble s'y noyer parfois quand ses yeux reflètent le vide. peut-être qu'il cherche encore l'absolution. Pour un péché au moins, celui-là pour pas penser aux mille autres. Et il répond rien quand il dit que c'est fait, comme si c'était qu'une broutille. Détails foireux sur une histoire qu'on aurait tôt fait d'oublier. Il termine sa bière trop vite, il a déjà plus rien a faire de sa main, déjà la bouche libre pour parler. Mais il sait pas quoi dire, et il a sans doute jamais su. Il est bien plus doué pour broder ike, mentir, user de mauvaise foi ou rire pour pas penser à ce qui blesse. L'honnêteté sans fard c'est comme un art abstrait pour lui, un talent que tout le monde ne possède pas et certainement pas lui. Même quand il s'était désisté ce soir-là, il avait volontairement évité d'expliquer pourquoi. Et s'il l'avait dit ? S'il avait su, peut-être qu'inconsciemment c'est à nora qu'il aurait demander de venir. Des milliers de ''et si''. si t'avais été là « ça aurait pu être différent » peut-être. il a un rire désabusé, difficile de croire qu'il y aurait pu avoir pire de toute façon. Il aime croire que si ça avait lui à la place de nora il s'en serait sortit sans problème. La possibilité de se défendre, sil qui ferait sans doute pas les même choix ou simplement d'autres choix, d'autres conséquences. « non, jamais. » et c'est sans doute pour ça qu'il comprendra jamais entièrement ce que ressens sil, qu'il est sans doute à des années lumières d'imaginer la douleur que cause une mauvaise conscience. Ike il a toujours été là pour jouer des poings, blesser mais pas tuer. Des coups bien placés pour mettre ko, faire passer un message pas pour semer des cadavres. Même les armes, il les touche à peine, il en a jamais eu vraiment besoin. « et j'me le souhaite pas. » il lui souhaitait pas non plus. Tentative hasardeuse de faire comprendre encore une fois a quel point il est désolé, à quel point il voudrait être là pour lui même sans savoir comment le faire. « ça finira par passer. » voix des sages qui n'y connaissent rien, c'est tout ce qui peut dire pourtant. Sans doute un mensonge, pour apaiser un peu sa peine. Laisser croire qu'un jour il oubliera et il vivra avec ça sans ressentir le poids qui pèse sur ses épaules. « quand t'arrêtera de t'enfermer ici pour y penser toute la journée. » et c'est un ton léger, une remontrance pourtant, une inquiétude mal exprimée. La seule chose qu'il peut vraiment dire en y croyant un peu. Mais ça aussi, c'est peut-être un mensonge parce qu'il sait rien Ike. Et il espère jamais savoir ce que ça fait.

Il l’a jamais fait. Tu sais pas vraiment à quoi tu t’attendais. Surement à ça. Sans savoir pourquoi, tu l’savais déjà. Bien sur qu’il l’a jamais fait. Il a beau avoir la même violence au creux du coeur, il est aussi trop intelligent pour faire la même connerie que toi. Probablement. Au final, t’es juste un peu plus seul dans l’histoire. Seul avec le sang sur les mains. « … J’te le souhaite pas non plus » D’un autre coté, c’est un chemin presque trop évident. A partir du moment où vous êtes entrés dans ce monde. Celui du Sinners. Celui de l’interdit. A partir du moment où ils ont décidé de toucher aux armes. C’était presque inévitable finalement. Toi. Mais peut-être que ça sera lui la prochaine fois. Ou peut-être qu’un de vous en crèvera. Cette pensée te serre le coeur malgré toi. Mais comme il dit. Ca passera.

Ou pas.

C’est pas vraiment l’genre de truc qui passe comme un mal de tête. Ni même comme un amour idiot. Ça passera jamais. Ça sera toujours là. Quelque part à l’intérieur de ton cerveau. Quelque part à l’intérieur de ton coeur. Mais tu finiras par y penser moins. Peut être. Surement. T’arrêteras d’avoir le souffle coupé à la penser que t’as troué l’cerveau d’un gars. Mais peut-être même pas. Comment tu pourrais oublier ça ? Son corps sur le sol et le sang qui s’en écoule. Tellement de sang. Tu pensais pas qu’il y en avait autant. Vraiment pas. « Alors quoi ? On sort et ça passera ? » Juste comme ça. Allons y alors. S’il suffit que de ça. Allons se défoncer ailleurs. Trouver des filles à baiser pendant des heures. Ou n’importe quoi qui t’arraches de ton malheur. Votre malheur. Ya dl’ironie dans ta voix. De la moquerie aussi. Il sait même pas de quoi il parle. Il en sait rien, il l’a dit lui même. Et t’as beau savoir qu’il dit ça pour te rassurer, y’a cette partie de toi qui lui en veut. Un peu. De pas vraiment comprendre. De pas vraiment savoir. Et puis de pas avoir été là. Non. Si. T’en sais rien. T’es juste en colère contre tout ça. Même pas vraiment contre lui. Bordel. C’est un sacré merdier dans ta sale tête.

« … Et toi alors ? Hum ? » Il fuit pas lui aussi ? Toutes ces conneries. Sa main qui marche plus bien. « Elle a quoi ta main ? » Haussement de sourcil. La vérité, c’est que tu sais même pas ce qui s’est passé. Tu sais juste que qu’il t’a dit. Puis ce qu’on t’a dit. Et ça se résume en peu de mot. Sa main est niqué et il peut plus se battre. T’as entendu l’nom Nora aussi. Vaguement. Comme dans une vieille chanson.

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Lèvres pincées, rictus amer. Il ne le souhaitait pas pour sil non plus mais aucune prières n'aura suffit, aucuns appels ne s'entend quand on les prononces d'une voix muette depuis les tréfonds de la ville. Personne pour entendre les complaintes, ni celle d'un meurtrier ni celle d'une victime. Un visage sans doute déjà oublié, encart minime dans la gazette journalière, des habitants grimaçant dans un quartier comme ça, fallait s'en douter. un quartier comme ça, des gens comme ça. Humains oubliés ou ayant choisi de devenir invisible. Ses mots suintant d'ironie en réponse à ceux qu'il balance, trop vide de sens. Et quelque part entre l'hémoglobine et la rédemption il voudrait trouver les mots juste pour apaiser sil, calmer la tourmente et trouver le moyen d'aller de l'avant mais il a jamais été doué pour ça, ike. Palabres creuses lancées à l'aveugle, l'écho de sa maladresse dans chaque intonation, ce sont des pierres bruts qui écorchent plus qu'elles ne brillent. « parce qu'en restant ici à ressasser ça passera mieux tu crois? » a s'étioler un peu plus a chaque heure qui passe, enfermés dans sa cage de culpabilité qui se ressert chaque jour autour de sa cage thoracique jusqu'à étouffer. « a quoi tu t'attendais, c'est pas un job tranquille. » c'est pas une vie tranquille. Trop tard pour ravaler des mots abrupt qui sonne comme un jugement, un j'te l'avais dit au bord des lèvres qu'il ne pense pas, pas aujourd'hui, pas pour ça. Ça sonne quand même comme une attaque, fourmillement dans ses doigts qui lui donnent envie de secouer sil, retrouver ce gosse insupportable à l'ironie rafraîchissante et la bêtise sans limite. Inquiet de l'avoir perdu quelque part entre un cadavre sur l'asphalte et la tourmente de ses souvenirs. Fautif aussi, pour l'y avoir entraîné comme s'il l'avait lui-même envoyé en plein dans le mur. Une chute annoncée, jamais forcé mais jamais blacklisté non plus, c'est bien lui qui a ouvert la porte aux cauchemars, a donner le dernier coup qui l'a envoyé dans le précipice. Du début à la fin, d'une entrée discrète au sinner à ce soir funeste, il a joué son rôle. Toujours de la pire des façons. pardon, coincé entre fierté et douleur, le goût d'une fatalité pipée, un destin qui aurait pu être autrement mais le destin a triché. Presque soulagé quand ils en viennent à sa main, désagréable mais moins violent, plus léger pour leurs âmes déjà accablée. « demande à ta pote, elle a trouvé ça drôle de jouer avec un couteau. » ça lui semble si évident, que ce soit elle. Toujours. Symbole d'un milliers de maux qui ont pavés la route de son existence depuis trop longtemps déjà. Son œil sur la plaie cicatrisant, cette main qui ne sert plus à rien pas plus que lui. mais il dira pas qu'il a trouvé ça drôle aussi de mettre le feu aux poudres, de lancer les hostilités. N'avouera aucunes fautes tout en les connaissant pourtant très bien. « comment elle va? » parce qu'il le demandera jamais, parce qu'il refuse de l'entendre, parce qu'elle refusera de toute façon de le lui dire. Surtout, prce que la seule personne au monde qui pourrait connaître la vérité, c'est sil. Jamais lui.

Tu relèves les yeux à sa remarques à la con. Ouais. Pas un job tranquille. T’as l’impression qu’il se fout littéralement de ta gueule. Un ’tu l’as bien mérité’ déguisé. Borel, toi t’étais juste là pour faire le barman à la base. Un job facile, sponsorisé par un vieux pote. Juste un moyen d’arrêter d’se faire virer toutes les trois secondes parce que t’es ‘ingérable’. Et puis après, c’était aussi pour casser quelques gueules. Comme ça. Pour le fun. Pour s’faire un peu d’fric aussi. T’avais jamais prévu qu’ça aille si loin. Et puis, t’as jamais été très à l’aise avec les flingues. Ni les tenir. Ni les vendre. Toi, c’est avec les poings que tu sais t’battre. Pas avec les canons.

Comment elle va ? T’en sais rien. Ça fait des jours que t’as pas eu de nouvelles. Des jours que t’en as pas donné. Tu sais pas tellement comment faire. Quoi dire. T’as pas envie d’en reparler. Alors tu parles pas. Sauf qu’elle parle pas non plus. Et vous êtes là, comme des cons. Alors t’hausses les épaules, jm’en foutiste. « J’sais pas » Tu l’diras pas que ça t’emmerde. Que tu voudrais bien qu’elle s’ramène. Parce que tu sais pas faire ça. Les premiers pas. Les excuses à la con. T’as jamais été bon pour ça. Seulement, elle non plus. Alors vous êtes là. Comme deux cons. A pas vous parlez parce que personne veut être le premier.

T’as pas envie d’appesantir sur l’absence. Alors tu te contentes de réagir à ses mots. Même si finalement, ça t’étonnes meme pas plus que ça. « Sérieusement, elle t’fout des couteaux dans la main comme ça ? » Nora, elle est un peu tarée sur les bords. Un peu comme toi. On vous a jamais appris à contrôler les impulsions ou la colère. Alors ça donne des gamins intenables. De ceux qui frappent avant de poser les questions. Qui s’énervent pour des trucs qui en valaient p’tête pas le coup. Mais finalement, il est comme ça aussi Ike. Peut-être un tout petit peu plus réfléchi. Un peu plus calme. Mais tu l’as déjà vu sa colère. Froide et terrifiante. Ike, il sait frapper où ça fait mal. Et ça a toujours été le cas. Alors forcément, lui et Nora, ça peut que faire des étincelles. Le genre d’étincelles qui finiront par tout faire cramer. Salement. « Et tu t’laisses faire poignarder tranquillou toi ? J’te pensais pas comme ça » Y’a une pointe d’humour dans ta voix. Un humour qui sonne pas très juste. Peut etre parce que vous êtes plus assez proche pour vous charier. T’sais pas. T’essayes, mais ça rend pas grand chose. Et c’est agaçant. De sentir ce truc pas tout à fait comme avant. Y’a des ressemblances. Ca sonne pas complètement différent. Mais c’est pas si naturel. Plus si naturel.

» fran + jay • call of the night
» stars can't shine without darkness. (chuck)
» Faded every night ft Nax
» nightmare night (jem)
» saturday night fever (tim)