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 SIN & REED - Consonance du silence

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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMar 17 Juil - 11:36

Consonance du silence
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Malgré la dangerosité de l'instant - ou peut-être est-ce justement à cause ça ? - la pénétrer reste un acte de pur plaisir qui tu contractes le bide et te fait grogner de satisfaction. Première fois que tu la sens sans latex ; que tu la touches vraiment ; que ses parois épouses parfaitement tes formes, sans remparts pour la protéger. L'impression de conquérir une nouvelle part de son royaume tandis que tu chasses de ton esprit que d'autres y sont probablement passés sans capote avant toi. Ses coups de reins te perturbent, augmentent la pression à rythme exponentiel. Te sentir au fond d'elle a quelque chose de si grisant que tu deviens incapable de te rétracter et de mettre un terme à ce poker menteur aux enjeux dégueulasses. Ton corps frémit à son annonce, conscient du pouvoir qu'il a sur le sien, brutalement ramené à la réalité de la procréation. Quand papa rentre dans maman sans capote, ça ne peut que mal finir. Immobile, tu soutiens son regard, analyse la complexité de son comportement tout en vrillant salement de t'imaginer liquide entre ses cuisses. La tentation est trop forte de la marquer autrement que par un goût de plastique et de lubrifiant. Puisque tu ne l'embrasses pas, il devient presque vital de la remplir d'un autre fluide que de ta salive. C'est pourquoi tu laisses aller ton bassin contre le sien, observes sans baisse d'attention l'expression de son visage lorsque tes coups de reins deviennent si lents et si profonds que chaque mouvement se passe au ralenti.

D'abord tu recules, sensuel, ta peau reste collée à la sienne mais désunit ces endroits de vous qui semblent fait pour rester imbriqués. Puis tu reprends ta place, toujours plus sauvage à l'allée qu'au retour, gagnant un peu plus de terrain à chacun de tes assauts. Elle peut y voir ce qu'elle veut : de l'orgueil d'essayer de la faire jouir, de l'inconscience de la prendre malgré la possibilité qu'elle te mente ou du j'en foutisme d'avoir a assumer les conséquences de tes actes. A cet instant tu n'es plus d'une énigme, un point d'interrogation qui lui fait passionnément l'amour et la regarde en silence, le regard plus profond que jamais. C'est le moment qu'elle choisit pour pousser l'un de ses faux gémissements, de ce ceux qui font vriller tes bonnes manières inexistantes. La tendresse s'efface. Cette fille a beau simuler, certains sons deviennent de véritables détonateur pour ta libido. Soudain, tu lui fais payer ses faux semblants en lui choppant les cuisses, te redressant sur les genoux pour tracter son bassin jusqu'au tien.Sa tête s'enfonce dans le canapé, ses fesses se posent sur tes cuisses, tu n'as plus qu'à te retirer pour changer de porte, cracher là où il faut et la remplir d'un seul coup de reins si fougueux que tu plaques une main contre sa bouche en prévention. Le revirement de situation fouette avec malveillance les plus avides de tes démons, ceux contre lesquels la bienséance n'a jamais su lutter. Ton échine se courbe, tu viens murmurer à son oreille comme elle murait à la tienne ne pas prendre de contraception. J'ai des solutions à tous les problèmes. Ce qui est vrai, pourquoi ne pas en profiter ? Lâchant les fauves, tu t'empares de sa fesse de ta main libre et redeviens ce sauvage qui lui casse le cul sans retenue. Les yeux fermés, le nez dans son cou, tu lâches toute ta frustration sur elle sans rien garder pour toi. Une déferlante implacable, qui ne s'arrête que lorsque l'orgasme sonne à la porte. Haletant, fébrile, tu reviens chercher son regard, entrouvres la bouche pour capturer son souffle lorsque ton plaisir explose en elle. Moment intense où plus rien d'autre n'existe que le vide abyssale qui s'ouvre pour tout avaler sur son passage. Harris est un vide qui se nourrit de ton trop plein. La faire déborder de toi te perd dans une sérénité rarement égalée si bien que tu finis par t'effondrer, la respiration en vrac. La tête de tourne, tu retombes dans l'habitude de ce baiser déposé sur sa tempe, en silence, chaste et respectueux dans toute sa retenue et son caractère presque inconscient. Quel putain de pied. Harris a à nouveau eu raison de toi.


Dernière édition par Reed Taylor le Mar 17 Juil - 14:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMar 17 Juil - 14:17

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ELLE HABITE UN LIEU QUI A MAL A L'ESPOIR.

Sin se doute qu'il ne se laissera pas faire, qu'il reprendra le dessus sur une môme qui le menace de pouvoir garder une part de lui dans son ventre pour neuf mois. C'est pour ça qu'elle profite du moment trop court où Reed agit comme un type normal qui veut la sauter et pourquoi pas la faire jouir au passage. Elle écarte bien les cuisses pour mieux le sentir contre son bas ventre. Avec ou sans capote, rien ne change, son visage reste le même, froid, méprisable. Une connasse comme une autre, enveloppée dans le corps d'une gamine, non, d'une orpheline qui se fout de tout. Bandante du recto au verso, Sinéad sait qu'elle peut se permettre son manque d'amabilité et de classe, ce qu'elle trimbale sur sa peau est rare, déroutant. Un érotisme qu'elle ne contrôle pas, qui était là déjà lorsqu'elle avait quinze piges et qu'elle se désapait dans les vestiaires du lycée sans une once de gêne sous le regard ébahit de ses copines de classe. Aujourd'hui elle fait la même chose avec des types dont elle est persuadée qu'ils la boufferont des yeux pour ensuite la bouffer tout cru. Ce jeu de viande crue anime ses démons, réveille une part d'elle, bien cachée, quelque part entre ses ovaires et sa vessie, dissimulée, insupportablement attirante parce qu'on sait qu'on ne la trouvera jamais. Il pourrait s'enfoncer entièrement dans son être qu'il ne mettrait jamais la main dessus.

Sa lourde main sur sa bouche recouvre la moitié de son visage alors qu'elle s'enfonce dans le canapé en laissant le temps lui glisser dessus, passer doucement. Sa queue lui laisse une seconde de répit avant de s'enfoncer ailleurs, là où elle se met à grimacer, peu habituée à la pratique. La douleur lui chauffe les joues, les rendent rouges tandis que Sin contient au fond d'elle ce gémissement de douleur qu'elle voudrait lui cracher à la gueule. Les paupières mi closes, la bouche entrouverte, elle le sent se pencher sur elle, lui parler sale. Gamine tordue, le moment est si dégradant qu'elle se met à l'apprécier, à l'encercler de sa mémoire pour y penser les jours froids de solitude. Elle se fiche des barrières, de son accord qu'elle n'a pas donné, ne prend pas conscience de la violence de ce qu'elle endure, se contentant de vivre l'instant en simulant un plaisir alors qu'il fouille en elle comme s'il était chez lui. Sinéad redresse le bassin, laisse la marque de sa main sur ses fesses le ramener plus contre lui, rendre la douleur plus saisissante. Ce n'est qu'en croisant son regard qu'elle analyse cette notion d'urgence dans leur partage charnel ; aucun des deux ne s'y étaient préparés. Ne reste entre eux que l'empressement d'atteindre le soulagement. L'orgasme de Reed, son liquide entre ses fesses est un relâchement presque mystique qui la fait soupirer elle aussi.

Son baiser marque comme à son habitude la fin. Plus que quelques minutes avant que Taylor ne remballe la marchandise, reprenne sa queue et disparaisse dans la nuit. Le corps de la môme se détend brutalement sous le sien, aussi moite que lui, pleine de sa colère, de ses questionnements ; elle est la poubelle dans laquelle Reed vient de balancer son surplus de sentiments pour la journée. Sans ça, peut-être aurait-il passé une mauvaise nuit, à chercher le sommeil comme s'il était légendaire. On dit que t'as la gâchette facile, je vois que ça se confirme. Humour aussi sale que ce qu'ils viennent de faire alors qu'elle se dégage de son emprise pour retrouver l'air de l'appartement, boire elle-même le verre d'eau qu'elle se descend de moitié et se retirer d'un pas lent dans sa chambre qui n'a même pas de porte. Ses draps frais accueillent sa carcasse qu'elle écrase sans essayer de se couvrir, une envie de clope au bout des lèvres. Glisse entre ses jambes le foutre de Reed qu'elle gardera jusqu'au petit matin pour se convaincre que c'est réel. A travers les murs, elle ose à nouveau parler, sa voix porte. Claque bien la porte derrière toi quand tu pars, elle ferme pas bien. Sa main navigue sur sa table de chevet, ouvre le tiroir pour y attraper un bonbon à la menthe, se défaire de cette haleine lourde de clope et de sexe. Elle en prend un, laissant le paquet traîner à côté de celui de capotes qui repose là depuis des semaines, au cas où.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMar 17 Juil - 16:37

Consonance du silence
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Sa référence à la gâchette t'arrache un soupire dégaineux tandis qu'elle s'échappe d'entre tes bras, reprend tout ce qu'elle a offert aussi vite qu'elle s'est donnée. Elle ne te fera pas culpabiliser d'avoir jouis quand tu sais que, de toute façon, elle ne prend jamais son pied. Tu la soupçonnes de se distraire de tes soupires, de les garder pour elle et de s'en nourrir avec plus de gourmandise que d'autres quémandent des mots d'amour. Chaque fois tu l'invites à monter avec toi, chaque fois elle refuse et préfères continuer à faire du stop sur le bas côté. Sa frigidité ne regarde qu'elle.

Abandonné sur le canapé, tu tournes sur toi-même pour la regarder boire. La lueur de l'ampoule creuse des ombres imaginaires sur ses courbes si rondes et si parfaites que tu supposes ne jamais te lasser de leurs faire rencontrer les tiennes. Lorsqu'elle s'éloigne, tu te redresses sur les coudes, la regardes partir en tendant distraitement le bras à la recherche d'une cigarette. La clope après la baise, c'est sacré. Laissé seul dans le salon, tu la fumes en silence, le regard accroché au papillon qui continue de courir après son ombre. Les lattes du lit craquent sous son poids, tu la devines à plat ventre, les fesses à l'air, encore gluantes de vos ébats. Tu t'imagines la caresser du bout des doigts et passer ta main dans ses cheveux pour l'aider à s'endormir. Tu l'obligerais à se mettre de profil pour venir te coller en cuillère dans son dos, enivré par l'odeur de ses cheveux, prêt à te laisser couler dans le soleil avec elle, la remerciant de t'avoir apaisé.

La rêverie est terminée. Une fois debout : remise en place de la braguette. Dans ton dos, l'arme de service colle à ta sueur, tu ne t'en es même pas délesté pour tirer ton coup. Un comble, quand on y pense. Lorsque tu quittes le salon, éteignant la lumière derrière toi, tu tiens le verre d'eau à la main, vidé de son contenu d'une seule traite pour te réhydrater. Y'a pas de porte. Son visage étant tourné dans le même sens que le tien, tu te retrouves à parler à ses fesses mises en valeur par la lueur de la lune baignant la chambre. Le silence semble assourdissant maintenant qu'elle ne gémit plus, que tu n'existes plus à ses yeux. Sans un mot, tu t'avances et t'allonges à ses côtés, remarquant le paquet de capotes, analysant ce qu'il vient de se passer. Le vide de l'orgasme rend ton esprit plus clair, plus intuitif que jamais. Tu aimes ces moments de calme après la tempête. C'est quoi l'excuse ? Y'a pas l'option " capotes " quand tu baises sur le canapé ? Le ton est détaché, plus neutre qu'accusateur en réalité. Tu marques une pause, tournes ton regard dans sa direction et reprends avant qu'elle ne réponde : T'auras moins de temps pour te faire sauter si tu tombes enceinte. Franchise qui transcende tous tes filtres. Tu te fous qu'elle n'aie pas besoin qu'on s'occupe d'elle. A ta façon et dans toute ta connardise - probablement maladroit dans le choix de tes mots et de tes approches - tu le fais quand même ; parce que tu ne penses pas que cette gamine soit prête pour vivre une expérience de mère et parce que tu ne te vois pas devenir père non plus, à vrai dire. Ta plus grande crainte serait d'être un aussi mauvais exemple que ne l'a été le tien. Ce genre d'héritage familial qui coule dans tes veines et te donne honte d'être le portrait craché d'un connard battant son fils.

Faudrait qu'elle comprenne que tu ne la prends pas pour une conne mais que son inconscience des dangers auxquels elle s'expose est tout bonnement aberrant. Que c'est pour ça que même après avoir pris un pied d'enfer grâce à elle, tu tires encore la gueule. Sombre au point de te montrer sincère :Ca me déplairait d'avoir à te conduire à la morgue, Harris. Je pourrais pas m'empêcher d'aller buter ce fils de pute. Alors épargne-moi d'avoir à le faire, OK ? Si tu lui demandes de ne plus le revoir ? A elle d'en juger.


Dernière édition par Reed Taylor le Mar 17 Juil - 17:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMar 17 Juil - 17:38

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ELLE HABITE UN LIEU QUI A MAL A L'ESPOIR.

Elle refuse de lui donner de l'importance, reste tournée vers sa fenêtre ouverte où la lune les observe silencieusement. Le poids de Reed fait bouger le matelas alors qu'il s'installe à ses côtés. Sin serait presque terrifiée, finalement, de le sentir si proche d'elle quand c'est autre chose que pour la démonter. Le bruit de la chair qui claque la calme, met à terre ses peurs et ses vérités qu'elle cache avec une férocité quasi possessive. Lorsque Reed remarque les capotes, la gamine ne se sent pas coupable ni même honteuse. Qu'il mette le doigt sur ses magouilles la plonge encore plus profond dans sa mesquinerie. La seule chose qui parvient à quitter ses lèvres en premier, c'est un profond soupir. Bloqué sur ce coup qu'elle s'est reçue, elle crève d'envie de remuer le sale, de mettre sur le tapis ces doigts dans sa culotte dans cette ruelle l'autre soir contre lesquels elle n'avait pu lutter parce qu'une main serrait fermement sa gorge mais se tait. Sinéad laisse de nombreuses minutes de silence avant de daigner lui offrir son attention, le faire à nouveau exister à travers ses pupilles. Son corps se tourne mollement sur ses draps alors qu'elle lui fait face. Bien à sa place, ses pupilles caressent son profil, sa mâchoire saillante, son nez, ses sourcils mais aussi ses cheveux dont elle a encore la sensation sous les doigts. Elle remarque à peine sa musculature. Jusqu'ici, Sin n'avait jamais pris le temps d'analyser son corps, d'en remarquer la véritable beauté. Sa main se tend, reste un instant au dessus de son ventre sans le toucher avant de remonter vers sa bouche pour se saisir de sa clope, en tirer une longue latte et lui rendre.

Avec toute la merde qu'on ingurgite, ce serait pas de veine si j'étais fertile. Toutes les gamines de son âge ou un peu plus vieilles sont stériles. Les eaux sont bourrées d'hormones qu'elles boivent depuis leur naissance et les détraquent comme des vieilles machines qui perdent la boule. Leurs ovaires n'ont plus rien dans le bide et ne servent à rien. Bientôt, tomber en cloque sera encore plus difficile que gagner au loto. La noirceur de ses mots n'est qu'un ricochet de ce que la société a fait d'elle. Après avoir été mise à l'avant des médias, s'être trimbalée comme un trophée, Sinéad ne supporte plus rien ni personne. Si Reed est dans son pieu, c'est avant tout parce qu'il sait la détruire comme aucun autre et qu'il est, sans se le cacher, peut-être le plus séduisant de tous. Sa connerie l'enlaidit souvent mais Sin se sait faîte du même bois. Ses pensées sont aussi usées et crades que les siennes ; pas un pour rattraper l'autre et pourtant, elle a la sensation qu'il lui tend la main, qu'il pourrait l'arracher à ce monde qu'elle affronte seule depuis toujours. Le visage de son oncle traverse sa tête, un connard qui la prenait pour son esclave, un homme de plus qui faisait d'elle la bonne à tout faire. Tu peux pas grandir et te développer correctement quand ton unique utilité est de soulager le travail d'un adulte. On a fait d'elle ce monstre.

Tu penses que je suis le genre de filles à aimer se faire taper sur la gueule ? Elle le méprise, lui montre comme il ne sait rien d'elle. Qu'importe que la réciproque soit vrai, que Reed se couche dans son pieu ne veut pas dire qu'elle lui ouvre d'autres portes. Ses coups de rein et son foutre sont là pour lui rappeler qu'il est de ce genre à ne pas demander son accord. La seconde fois était un hasard. La gifle que l'inconnu lui a foutu a marqué sa joue tout le lendemain, lui fait encore mal à la mâchoire mais elle sait dissimuler la douleur. Tailler une pipe correcte à Taylor était en réalité un enfer. Elle hausse les épaules, Sin a ces airs de pute fatiguée par leur boulot alors qu'elle n'a jamais gagné un centime après ces longues heures de simulation. Toi qui est flic, tu dois le savoir ça. A partir d'un certain nombre de mecs qu'on baise, les autres pensent qu'on a plus le droit de refuser quoi que ce soit. Je le laisserai plus abuser de moi. Et c'est pareil pour toi. L'orpheline redresse légèrement son torse au milieu de ses coussins, l'arrière de sa tête part se caler contre le mur, une moquette bleu foncée atroce qui aspire toutes les odeurs et qui étaient déjà là avant son arrivée. Son cœur bat mollement sous sa cage thoracique alors qu'elle se tourne enfin vers Reed. Ses yeux dans les siens, deux mers sans fond qui s'affrontent, des courants contraires qui cherchent en vain une tranquillité qui ne viendra jamais. Son regard jusqu'ici noir de sincérité et de colère sourde dissipe un peu le brouillard de ses pupilles qui se dilatent à sa vue. Ce signe d'affection, au cœur de la nuit, est trop discret pour la trahir. La prochaine fois que tu te ramènes sans prévenir, te fatigue pas à toquer, va directement te faire foutre. Je suis pas ta pute. Sin se doute que ses mots doivent le refroidir, le dégoûter un peu plus d'elle mais c'est le prix à payer pour espérer un jour voir autre chose que sa colère vulgaire : il faut avant tout l'écouter, la traverser, la supporter.
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMar 17 Juil - 19:04

Consonance du silence
@Sinéad Harris & Reed Taylor


Sa bonne excuse accentue le froncement permanent de tes sourcils. Les problèmes sanitaires ne sont pas une raison valable pour se mettre à ce point en danger, même si tu acceptes l'idée qu'elle soit libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Paradoxe étrange entre tes valeurs et tes besoins. L'envie de lui répondre qu'elle s'en remet un peu trop à la chance et le fait de te taire parce que tu respectes son choix, malgré tout. J'ai pas dit ça. Quoique ça réglerait bien des choses. Sûr que tu tracerais ton chemin si tu avais la certitude que c'est ça son kiff : se faire offrir des coquards. Mais tu ne l'as pas et l'amertume avec laquelle elle crache son venin te laisse deviner que c'est loin d'être ce qu'elle apprécie. Elle te violente lorsqu'elle te compare à ce type qui a abusé d'elle, dessine des nuages sombre dans le ciel dégagé de ta nuit entamée par l'orgasme. Te faire comprendre qu'elle ne veut plus que tu l'encules de cette manière est un coup de griffe qui t'attaque directement l'ego et t'incite à te redresser, toi aussi. Tu sais que tu ne resteras pas la regarder dormir lorsqu'elle clôt le débat d'un " je suis pas ta pute " qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, fait naître ton premier vrai sourire depuis que vous vous connaissez. Un sourire que tu ne lui adresses pas directement, perdu dans le vide de la chambre que tu contemples en silence, conscient d'être en train de te faire mettre dehors, toi à qui toutes reprochent de toujours partir trop vite. Doucement, tu t'extrais du matelas et la regardes de toute ta hauteur ; elle reine de sa couche, toi amant remercié. Trop fier pour demander à rester malgré tout, tu sais que tu ne mérites pas mieux que la façon dont elle te traite. C'est presque une gymnastique, entre vous, d'être aussi directs. T'as raison, t'es au dessus de ça, toi. L'ironie n'est là que pour la forme car tu n'entreras pas dans le jeu de qui a plus raison que l'autre, ne lui dira pas que tu n'étais pas venu te la faire, à la base. Elle vient de te donner ce que tu espérais : qu'elle promette de faire plus attention et prévoit de recadrer l'autre comme elle te recadre, même si tu regrettes d'avoir à faire partie de sa liste d'infréquentables pour que ce soit le cas. S'y serait-elle décidée si tu ne l'avais pas brusquée ce soir ? Tu restes persuadé que tu ne lui veux aucun mal, que tes méthodes sont musclées mais pas mauvaises. C'est peut-être que vos notions de ce que sont le bien et le mal diffèrent tellement qu'elle ne te comprend pas ? Il faut dire que vous ne vous connaissez pas, que ce verre n'était pas assez pour deviner ce qu'il se cache derrière vos murailles ; les siennes de glaces, les tiennent de regards sourds muets.

Au moment de franchir le seuil, tu remarques une pile de livres sur une étagère. L'idée te vient tandis que tu t'arrêtes face aux ouvrages puis jettes un oeil à Harris. Lentement, ton index appuie sur une couverture pour faire tomber le livre sur le dos. On n'entend que ça dans le silence de la chambre. Je t'emprunte ça. Ça, le moyen plus conventionnel de ne pas te faire envoyer chier lors de ta prochaine visite. Tu n'as pas regardé le titre, disparais en claquant la porte suffisamment fort derrière toi.

En bas, la bécane est saine et sauve. Tu paies les gamins et leur confisques leur herbe que tu balances dans les égouts, quelques rues plus loin, rentrant sans avoir enfilé ton casque, appréciant l'air frais de la nuit sur ta peau encore moite de vos échanges houleux. Dans les fibres de ton t-shirt, il y a encore un peu de son odeur lorsque tu passes la porte de ton appartement et laisses le chien te sauter dessus. Lui aussi aime l'odeur de Harris, chaque fois que tu rentres de la bibliothèque il fait la fête. Baillant à t'en décrocher la mâchoire, tu entres dans la douche la tête baissée, le regard rivé au sol tandis que le jet percute ta nuque. La fraîcheur de l'eau chasse la sueur, fait glisser sur ton corps les preuves de ta violence une fois de plus mal contrôlée. Demain ou dans une semaine, tu auras oublié qu'elle ne veut peut-être plus te voir. Le livre dans ta poche sera toujours là pour te ramener à elle. Elle est un corps au bout du fil qui te rattache à la vie. Cette existence solitaire qui, dans son égoïsme, souffre qu'on que l'on s'en prenne au peu de liens capables de la mettre en pause, pour quelques minutes où quelques heures, si Harris le voulait. La poupée qui dit non est en sécurité cette nuit, le loup n'a plus rien à foutre dans les parages. Tu t'endors dans la canapé, le bouquin à la main, le pouce calé derrière la couverture. Tu n'as même pas eu le temps de lire la première page.


Dernière édition par Reed Taylor le Mer 18 Juil - 7:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SIN & REED - Consonance du silence   SIN & REED - Consonance du silence - Page 2 EmptyMer 18 Juil - 6:05

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ELLE HABITE UN LIEU QUI A MAL A L'ESPOIR.

Elle le chasse parce qu'elle n'a rien d'autre sous la main pour tenter de reprendre le contrôle, lui prouver qu'elle est bien seule, qu'elle l'est depuis ses huit ans et que ça ne changera certainement jamais. Pas de raisons que ça change non ? Si la gamine commence à s'attacher, à se penser dépendante du premier venu alors elle commencera à mal vivre sa position d'être humain. Elle n'a jamais été plus en paix que maintenant, alors qu'il se redresse pour vider son lit de sa présence. Son bateau à elle, perdu sur l'océan de sa solitude où elle rame seule depuis des années. Le cynisme de ses paroles la fait sourire, méprisante, mauvaise comme la gale. T'as raison, t'es au dessus de ça, toi. Le timbre de sa voix la fait vibrer mais Reed est trop loin pour s'en rendre compte, tourné vers cette pile de livres qu'elle garde pour d'autre mais dont elle le laisse se servir sans essayer de l'empêcher, de faire le moindre commentaire. Pas de bonne nuit, pas de rentre bien, pas de politesse qui ne lui ressemble pas. Sin se tourne dans son lit, fixe à nouveau la lune alors que son corps porte la noirceur de Taylor entre ses fesses. Elle savoure la violence de ses coups de reins, jurerait le sentir encore en elle alors qu'elle s'endort, incapable d'éprouver le moindre remord face à sa cruauté. Sinéad se dit que tout cela est mérité, qu'il n'avait qu'à se comporter autrement avec elle sans pour autant avoir la solution. Et s'il avait été tendre ? L'aurait-elle plus gardé à ses côtés pour la nuit ?

Au réveil, la première chose que Sin fera consistera à effacer toutes traces de son passage sur son corps mais aussi dans cet appartement. Elle transformera les mégots, rangera précieusement l'appel de la forêt comme si c'était un livre comme les autres, qui n'a jamais subit le regard dur de Taylor sur lui. Sin redeviendra vierge de tout passage, redeviendra la gamine d'un autre qui lui rendra visite à la bibliothèque en pensant pouvoir changer son existence, faire naître chez elle un quelconque sentiment tandis qu'il se heurtera à ses mensonges. Même le paquet de capotes, fermé, terminera à la poubelle. Elle ne veut plus rien entendre qui lui rappelle ce regard dur, ces muscles trop bien taillés pour ne pas être capable de lui faire mal.
La sécheresse de son coeur lui donnera des gerçures sur l'âme.
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