animaux nocturnes / nevan

À ses mots, il sent l'ambiance de glacer. Nevan se retourne dans un dernier mouvement de grâce, les yeux ardents. Il hausse un sourcil à son tour, déçu de la voir arrêter en si bon chemin. Mais il en devine la raison. Il a été trop vite encore une fois, trop brutal pour enfin finir par gâcher toute l'émotion du moment. Impossible pour lui de prévoir une telle réaction, mais pour la première fois depuis bien longtemps, il regrette amèrement de ne pas avoir réfléchis plus tôt. Il a parlé trop vite encore une fois, il n'a pas imaginé qu'une telle demande serait pas interprétée. Et pourtant c'était si évident. Aran aimerait lui expliquer, mettre des mots à cette simple envie de retrouver sa présence et apprécier ce corps à sa juste valeur. Pas comme les autres fois où il a posé ses mains sur elle, mieux que ça, à poser le piédestal qu'elle mérite pour lui. Les événements tournent mal cette fois encore, il sent Nevan s'échapper une nouvelle fois. Ses paroles lui sont crachés au visage, un coup de plus, violente. Elle parle des autres filles, du sinner et c'est bientôt lui qui bouillonne. Elle se retourne, éteint la musique et fouille son sac sans s'attarder. Il voit ses tremblements, bondit du canapé avant qu'elle ne fasse un pas de plus vers la sortie. C'est instinctif, bien plus fort que lui, il refuse de la regarder s'éloigner. Plus jamais Nevan qu'il crie intérieurement. Sa main agripper son poignet avec une douceur qu'il ne se connaissait pas. La volonté de ne pas l'effrayer des gestes trop abrupte le dépasse, à moins que les effets du joint ne l'empêche de démontrer toute sa force. Qu'importe. Il l'attrape, la rapproche à nouveau de lui dans un mouvement rapide, elle ne doit pas partir, il n'acceptera aucun pas de plus loin de lui. "Tu es la seule" peu de mots, mais il ne choisit pas les moins démonstratifs. Il n'a jamais été aussi sérieux, ça se voit dans son regard et ce n'est pas un jeu. Bien loin d'être un homme bavard, il ajoute un peu plus doucement dans le creux de l'oreille de la brune. "Ne pars pas" Un appel presque inaudible, et lui qui n'ose plus croiser son regard. Il en dit trop, ses lèvres brûlés sous cet aveu prématuré. Pas le bon moment qu'il se dit plusieurs fois avant de défaire le lien autour de son avant-bras. Il la laisse, se laisse ronger par une négativité débordante. Il n'a jamais fait ça c'est insensé.

sourdine, son sentiment colérique ne la lâche pas. lui colle à la peau. elle ne sait même plus où donner de la tête. ses mains tremblent, témoignent de son changement d'état. volcan en éruption. elle passe sa main dans ses cheveux toutes les deux secondes, vieille manie jamais partie. elle n'ose même plus détourner le regard de ce qu'elle fait, de peur de croiser le sien. trop dur, elle ne veut pas faire face. pas maintenant. sur le point d'exploser, de devenir flamme. elle ne veut pas risquer à ce que les choses vrillent dans le mauvais sens. alors, elle tente de s'échapper, encore. mais il n'est pas du même avis, aran. comme bien souvent, d'ailleurs. il l'a retient, d'une douceur encore inconnue jusque là, l'oblige presque à le regarder. ce qu'elle fait, nev. elle le regarde, se perd dans ses iris foncés, noires. elle n'y voit pas grand chose, au final, seulement de la sincérité. pure. inouïe. elle se mord la lèvre, se demandant si rester est une bonne idée. si partir en est une aussi. elle ne sait pas. elle est perdue, totalement. mais pourquoi, au juste? ses paroles. ça lui flanque encore des frissons, comme s'il ne lui en foutait pas assez. mais elle ne sait pas comment les interpréter. tu es la seule. c'est bien, c'est beau. mais ça veut dire quoi? elle fronce les sourcils sous l'incompréhension, gardant toujours le silence. une bataille interne se joue dans sa tête. d'autant plus que lui, ne veut pas qu'elle parte. ça ne l'étonne pas tellement. elle, elle veut partir. juste pour se calmer, se défaire de sa colère ambulante. mais elle veut rester aussi, sans savoir pourquoi. un long souffle passe la barrière de ses lèvres, puis elle relâche son sac dans un coin, grogne des paroles par-ci par-là. incompréhensibles. puis. "tu fais chier, putain." lorsqu'il relâche la pression sur son poignet, elle s'éloigne de lui de nouveau, sans un regard. sort une clope, puis se poste à la fenêtre pour la fumer. prendre une bonne dose d'air frais. souffler un coup, faire redescendre la pression.

Toujours rien qui va, c’est le bordel dans son crâne quand il ose dire ces mots-là. Pourtant, il ne sait pas ce que ça implique, il ne connait pas les enjeux ni même la définition même de ce qu’il dit. Il a tenté, mais échoue encore une fois lamentablement. Le nœud au fond de sa gorge s’accentue quand les regards se croisent, alors il se résigne et lâche son poignet sans plus rien dire. Trop fait, il ne se reconnait pas, ne comprends pas cet élan dont il a fait preuve. Et de toute façon, ça ne sert à rien, aucune tentative ne marche sur Nevan, mis à part la violence des mots et des gestes. Elle s’éloigne à nouveau, animal en cage. Mais elle ne part pas, sa volonté de s’échapper s’atténue, pour mieux ressurgir plus tard assurément. Il redoute le moment où elle se retournera pour de bon, alors il ne quitte pas ses allers venus, la regarde passer en jurant, les yeux baissés. Rien ne lui vient plus que cette envie de la rattraper à nouveau pour l’empêcher de réagir aussi brusquement. Tout aussi sauvage que lui, ses pensées impénétrables et pour la première fois elle le fait douter. Lui aussi a besoin d’air tout à coup. Expulser le malaise qui accapare son corps tout entier.  Il n’a plus les mots pour empêcher le carnage, aucunes expressions pour essayer de la ramener jusqu’à lui. Elle semble impassible comme toujours, même si ses mouvements frénétiques la trahissent. Il finit par détourner le regard, poings serrés et rage au cœur. Durant un court instant, il préfèrerait s’arracher le cœur et ne plus penser à tout ça, ne plus subir les chocs émotionnels que lui procure la présence de cette femme. Il crèverait sur place plutôt que de retourner la voir et sentir encore ce parfum qui va et qui vient. Une emprise éphémère. A jamais fumée entre ses doigts. Il abdique car Nevan ne lui appartiendra jamais. L’idée ne lui convient pas, il bouillonne un peu plus, mais l’ascension est arrêtée lorsque son téléphone sonne. Une musique criarde qui lui perce le tympan.  Il doit répondre impérativement, ce qui aura pour effet de ralentir son rythme cardiaque. Il dit quelques mots sans qu’ils ne soient audibles, avance un peu plus loin dans la pièce, à l’écart et écoute son interlocuteur le visage fermé. Il raccroche. Mis à vide, le regard qui se tourne vers la danseuse à nouveau. Comme un second souffle, il respire intensément avant de s’avancer dans sa direction. L’incontrôlable reprend le dessus. Aran regarde le dos offert à sa vue, il approche son visage et vient poser ses mains glacées sur le ventre de Nevan. Elles glissent sous son haut tout en maintenant son corps près de lui, force imperturbable. « J’dois partir dans une heure et j’aime pas rester sur une défaite tu le sais » Il caresse la peau fragile en remontant dangereusement vers sa poitrine, attendant tout geste de recul comme réponse. « Je peux te déshabiller moi-même si c’est le seul problème » le ton est donné, dévastateur parmi les malins. Il s’enivre de retrouver son contact, fidèle prédateur sans gêne aucune.

elle tourne en rond, ne sait plus trop où donner de la tête. son esprit lui joue des mauvais tours, et sa conscience n'arrange pas les choses. elle se retrouve là, à ne pas savoir ce qu'elle veut, à partir et revenir. à s'offrir puis à fuir. elle ne comprend plus son propre comportement, doutant un instant de sa santé mentale. sa clope la fait revenir quelque peu sur terre, et elle retrouve un rythme cardiaque correct, bien qu'elle reste sûr que cela ne va pas durer. pas avec lui dans la même pièce. pas avec lui, tout court. mais sur le coup, elle ne se préoccupe pas de tout ça, préfère penser à autre chose, pour se calmer. lui, il semble faire pareil de son côté, car à part sentir son regard puissant sur elle, elle ne l'entend pas venir vers elle. comme s'il était conscient qu'il venait de faire une connerie. ou pas. dans le fond, elle ne sait pas, en doute même. parce que lui, il ne fait jamais attention aux choses qu'il peut dire, ou même faire. c'est comme ça, elle l'avait déjà remarqué. mais soit. il revient toujours, et elle, elle craque toujours. se demande si un jour les choses finiront par changer. mais en doute fortement. ses pensées sont interrompues par une sonnerie stridente, qui la fait presque sursauté, surprise par ce bruit soudain. machinalement, elle se retourne en haussant les sourcils vers aran, qui répond bien vite. elle le voit changer de posture, prendre sa voix habituelle. brute, dure. curieuse, elle se demande qui peut être à l'origine de cet appel, mais fait mine de rien et retourne de nouveau vers la fenêtre. lui, il s'éloigne encore un peu plus, de façon à ce qu'elle n'entende pas la conversation. et ça la fait tiquer, car même si elle se fiche bien de ce qu'il peut faire ou dire, elle comprend rapidement qu'il a bien des choses à cacher. elle l'a toujours sû, de toute façon. car elle avait déjà entendu les murmures, les 'on dit'. le mec n'est pas fréquentable, c'est tout ce qu'elle sait. et cet appel confirme bien les rumeurs. dans sa tête, un bazar monstre se produit. et s'il faisait parti d'un gang lui aussi, ennemi des gars du sinner? et s'il était comme ça avec elle pour mieux atteindre sa famille? tout une myriade de questions comme celles-ci se mélangent dans sa tête. et tout d'un coup, elle ne sait plus quoi penser. encore une fois. puis, elle n'entend plus rien du tout, mise à part ses pas revenant vers elle. et rapidement, son souffle derrière elle. elle sent ses mains atteindre le bas de son ventre, glacées. un frisson la parcoure sous l'effet de cette froideur. intense. son toucher à lui rend la rend toute chose. elle souffle du nez, fortement, fermant les yeux sous la sensation de ses mains caressant sa peau. de nouveau, elle tique sous sa révélation. il doit partir. en pleine nuit, seulement quelques heures avant que le soleil ne se lève. mais elle ne se pose pas de question, ne veut pas. ce sont ses affaires, pas les siennes. à sa deuxième phrase, elle sourit. monsieur a donc compris. alors elle rouvre les yeux, se colle à lui, balance sa clope par la fenêtre. ses mains rejoignent les siennes, dans le but de suivre chacun de ses mouvements. sensuels. elle pose sa tête sur l'une de ses épaules, puis tourne un peu son visage de façon à être près de son oreille, toujours dos à lui. ''si tu me déshabilles, tu ne partiras pas dans une heure.'' elle chuchote, tout en entraînant leurs mains un peu partout sur sa peau. elle aurait aimé lui dire qu'il ne partira pas tout court, mais ne préfère pas tout gâcher encore une fois. nouveau virement de situation.

Il arrive à passer outre, changer de sujet de conversation quand deux minutes auparavant elle était prête à s’enfuir loin de lui et de ses phrases trop abruptes. Heureusement qu’il ne sait pas que les choses peuvent se dérouler plus normalement, sinon il ne saurait pas comment appréhender les situations. Il ne sait pas faire autrement que hurler, dominer, taper du poing ou même rabaisser par les mots. Il n’a jamais appris à courtiser et encore moins aimer. Alors avec Nevan il tâtonne sans essayer de faire bien, il nage dans un vide considérable alors qu’elle le nargue de sa présence à chaque instant. Rien n’est facile pour lui, alors pourquoi choisir un femme trop docile quand on aime avoir des sueurs froides ? C’est ce qu’il ressent lorsqu’elle est là, l’inconnu, le gouffre, le danger qui se pointe à tout moment. Il pourrait l’enfermer à jamais pour qu’elle n’ai plus la possibilité de s’enfuir, mais mise à part la prison, il n’en tirerait pas une entière satisfaction. Il veut jouer au chasseur, se complait dans la quête de nouvelles sensations tout comme cette nuit. Ce soir ou il l’a retrouvé, où elle l’a giflé, embrassé, suivi puis quitté et tout ça en quelques heures. Ça lui plait, et en même temps le fait qu’elle reste le réconforte un peu. légèrement. Ouvre la porte à de nouvelles expériences émotionnelles. Cette femme est une montagne russe en puissance, indomptable malgré la sécurité qu’elle lui procure. Quand il reprend contact, c’est toute son âme qui souffle, respire le champ sensoriel autour de sa personne. Il referme à nouveau l’étau, prend les devants pour avoir une partie de ce qu’il demande à Nevan. De l’attention. Un peu de chaud dans une vie de balafres et autres membres endoloris. Elle frissonne sous sa peau, agréable tentation que de la sentir d’éveiller à nouveau entre ses doigts. Il va repartir et il ne lui cache pas, bientôt, il le doit. Ses paroles le font sourire, mais si seulement elle savait qu’il n’a pas le choix. Aucune réponse à apporter derrière ce sourire revenue. Toujours le même, loin d’être adorable, un rictus satisfait, harpon dans la chair de sa comparse d’un soir, de demain, de toujours. Ils s’assemblent pour une nouvelle étreinte, elle entraine ses mains sur tout son corps. Il s’y brûle, en redemande, presse un peu plus sa peau sous ses phalanges, rien de plus parfait que de la savoir à lui encore une fois. Mais cette fois il na la lâchera plus, ne brisera le lien sous aucun prétexte, trop décidé à en finir avec ces allers retours incessant. Une nouvelle vague de chaleur l’inonde, déborde et sans plus de patience, sa main droite descend moins doucement sous le tissu qui entoure sa taille. dangereuse tentation qu’il met à exécution, accédant à la naissance de son intimité qu’il vient caresser impunément. Son autre main domine son ventre pour mieux rapprocher leurs corps, Aran penche son visage près du sien, pose ses lèvres contre sa joue pour y suggérer à son tour « du moment que je n’attends pas plus longtemps » tout ira bien. Tout se passera bien. Emprisonnée dans ses bras, il se réjouit de la tournure des choses et rêve encore un peu plus de la voir tressaillir sous sa joug. Il prend les devants comme à son habitude, domine même si c’est pour peu de temps.

rien ne va plus dans sa tête. elle se retrouve là, à se penser dingue. complètement folle. avec des changements d'humeur et sentiments toutes les deux minutes. c'est lui. il l'a rend comme ça, dingue. elle veut s'en éloigner, mais ne s'en sent pas capable. impossible. trop d'emprise. trop de pouvoir, sur elle. elle s'en rend bien compte, même si ça lui fout une rage inimaginable. pour autant, elle se laisse aller au rythme de ses envies, de ses ressentis. bien malgré elle, elle veut le sentir. ressentir son toucher, sa chaleur, lui. tout entier. se perdre un peu plus, oublier tout le reste. le travail, le sinners. après tout, que risque-t-elle réellement? briser sa vie? déjà fait. se perdre dans un tourbillon? déjà fait. alors autant se perdre dans quelque chose de concret, et prendre du plaisir en même temps. le débat dans sa tête dure quelques secondes, assez pour lui faire finalement lâcher prise. s'abandonner, craquer une bonne fois pour toute. il se rapproche d'elle, comme un prédateur prêt à attaquer. elle sent sa respiration prendre un nouveau rythme. plus fort, plus rapide. les frissons parcourent entièrement son corps, résultat d'un simple toucher de la part du brun ténébreux. elle pince les lèvres, se mord même la lèvre inférieure pour ne pas lâcher un râle rauque. ses mains collées aux siennes, suivant le moindre de ses mouvements, même lorsqu'il descend dangereusement. elle ne le lâche pas pour autant, trouvant ce moment bien trop érotique pour arrêter. trop fort, trop bon. elle place quelques paroles, pour lui faire comprendre les choses. il peut faire ce qu'il veut d'elle, à présent. et apparemment, il n'attendait plus que ça. et elle, elle s'autorise encore une fois à répondre. à l'encourager. "alors pourquoi tu attends encore?" elle hausse les sourcils, penche légèrement la tête sur le côté pour pouvoir lancer un regard espiègle à aran. provocatrice. elle aussi, maintenant, elle n'en peut plus. et ne veut plus attendre. fini, le jeu du chat et de la souris. pour ce soir, en tout cas.

HS: