les parasites. - nala.

tu t'étais promis de passer aujourd'hui. en fait non, normalement tu voulais passer le voir hier. sauf qu'hier s'est enfui un peu trop vite, parce que la vie elle-même avance un peu trop vite, qu'ont peut pas vraiment la retenir, te toute manière. tu t'es dis qu'il serait encore là demain, simba. peut-être qu'il sera penché sur ses pantins, dans la même posture que lorsque tu es partie la dernière fois, ou peut-être pas. il est surprenant, simba. parfois c'est une étoile filant au loin, parfois c'est un cocktail Molotov attendant d'être lancé à tout vas. tes pas s'enfoncent doucement dans le mélange collant de neige et pluie, tu sors de tes pensées pour arrêter au coin de l'immeuble que tu connais comme le fond de ta poche sans même y habiter. l'immeuble de simba, t'entre comme si c'était ton autre chez toi, un endroit sur visité de nombreuses fois, cogne cinq coups à la porte dans un rythme que vous seuls connaissez, toc toc toc toc toc, comme un code secret, t'entre. encore déverrouillé. c'est pas surprenant.

tu sais d'instinct où aller, t'as même pas besoin de réfléchir que t'es déjà dans son atelier, sa pièce pantin, comme tu l'appelle souvent, parce que c'est pas vraiment un atelier, c'est pas si grand, c'est pour lui que c'est grand, parce que ça représente quelque chose, faudrait être aveugle, pour ne pas voir les choses trop nombreuses que ces pantins peuvent représenter, pour lui, pour toi. pour eux, surtout.

- je vous ai manqué ?

un sourire sarcastique qui s'installe sur tes lèvres comme tu te laisse tombée sur le canapé. les effluves que tu reconnais comme celles de simba, sans autre mot, sans autre description du parfum, parce que y'a pas. c'est le parfum simba, l'odeur confort, l'odeur maison d'égal à celle de balthazar, avec un soupçons différence. tu lèves ta main gauche dans les airs, le joint parfaitement roulé que t'avais pris la peine de préparer avant d'arriver glisser entre ton index et l'annulaire, tu l'agite doucement comme une invitation à se joindre à toi puis tu le coince entre tes lèvres pulpeuses rougies par le maquillage pendant que ton briquet laisse déjà sa flamme brûler l'extrémité du joint, papier à rouler qui brûle doucement pour laisser place à l'herbe vertes aux effluves échappatoire. tu te doutes déjà des substances qui font office dans le corps de simba, mais pour les rares fois où tu t'autorise à toucher à cette merde, pour une fois que t'ose rêver plus haut que les nuages, simba peut bien t'accompagner.

ton regard suit le mouvement des phalanges du lion. un nouveau pantin, une autre voix à extérioriser, un nouveau tracas ambulant placé sous une crinière bouclées échevelée. du sang qui perle sur ses cheveux te rappelle vaguement les films d'horreur mêlé à toutes ses fois où tu t'es battue comme une lionne, à laver le sang coincer dans tes longues mèches noires.

- comme elle s'appelle, cette fois ?

t'as toujours été curieuse des pantins de simba, t'as toujours su que ses créations renfermaient bien plus que ce qu'il laissait croire. tu reprends distraitement le joint, t'as pas vraiment l'habitude d'avoir ça entre les doigts autre que pour le vendre à tes clients. tu le colle pourtant contre tes lèvres, salissant le papier de rouge à lèvre cramoisi, laisse la fumée brouillard emplir tes poumons, une pause avant de la recracher dans l'air environnant de l'appartement, les prunelles perdues sur les nombreux pantins trônant chacun à leurs place dans un ordre que tu sais bien précis. t'aurais aimer gagner ta vie comme simba, en vendant quelque chose de mieux que tes espoirs pilules. quelque chose qui représenterais une part de toi, mais la vérité c'est que tu sais pas. tu sais pas ce que les parts de toi représentent, à l'instar de simba qui se bat contre lui-même à chaque seconde, même lorsque les rêves prennent la place des voix la nuit, tu les devines encore là, dans un coin de sa tête à attendre le réveil, patiemment, des nouvelles piques à lui lancer en réserve. ça fait bouillir le sang dans tes veines, de le savoir aussi instable, ça te met en colère, de le voir là, un peu tremblant sur le canapé, comme s'il voulait faire croire au contrôle de lui-même alors que c'est l'inverse, aujourd'hui. pour toi aussi, c'est l'inverse. t'es en contrôle de rien, le joint qui circule entre vos mains le prouve très bien à lui seul. tu fumes pas, t'en a jamais eu besoin, même la cigarette c'est pas pour toi. mais t'as vu au fil du temps, que ceux emplissant leurs poumons des rêves méduses flottant dans les airs, avaient moins l'impression de se noyer, avaient moins de souffre à l'intérieur. alors t'espère faire disparaître les problèmes, t'espère secrètement faire partir les images superflues qui se superpose dans ton crâne en flash back incessants.

tu laisse le joint retourner entre les phalange de ton acolyte lion avant de laisser ta fumée s'envoler de nouveau hors de tes poumons. tu l'observe du coin de l'oeil, tu le détailles discrètement derrière tes prunelles, comme tu fais à chaque personne de ton entourage. comme ça tu comprends mieux, t'analyse, toujours. tu vois bien que simba, il est pas dans son état normal, alors tu te lèves, doucement, comme si t'avais peur de tomber de ton nuage éphémère. t'approche de la chaîne stéréo trônant prêt de la télévision pour mettre de la musique, n'importe laquelle fera l'affaire, tant que le bruit camoufle un peu les voix, les assassine un peu. simba, il sait probablement pas que c'est pour ça que tu met toujours de la musique en sa présence, ou alors il le sait très bien, mais chaque fois que tu passe, la musique vient en même temps que toi.

- alors, tu viens ?

t'es debout, au milieux du salon comme une gamine face à la hauteur du corps de simba face au tiens. tu te laisse doucement voguer en rythme avec les sons qui s'évadent des stéréos, les autres appellent ça danser, toi t'appelles ça voler. parce que tu contrôle pas ton corps, c'est la musique qui en fait ce qu'il veut, et toi, tu te laisses emporter comme le vent emporte les oiseaux valsant dans le ciel bleuté.