je ne suis pas l’antidote, je suis le poison. c’est là tout mon charme.

- la tête tournée vers les étoiles -
riley, c'est un peu la cendrillon des temps modernes. au lieu d'avoir une belle-mère affreusement odieuse, et deux demies-soeurs complètement hystériques, elle a une mère complètement dépravée, et une fratrie qui ne demande qu'à ce qu'on s'occupe d'eux. elle fait tout à la maison. enfin, si on peut appeler ça une maison. c'est plutôt un squat. après s'être tapée une putain de longue journée de cours, la voilà à courir partout. faire la vaisselle, le ménage, le repassage, il faut aussi qu'elle aille chercher les petits, certains chez la nounou -faute de moyen pour les envoyer en crèche-, d'autres à la maternelle, et le dernier en primaire. riley, c'est la plus grande, elle n'a que douze ans, quand elle se retrouve à courir partout. très vite responsabilisée, elle essaie de tout faire pour sauver le navire. elle rame tant bien que mal pour se sortir de là. pour sortir tout le monde de cette merde. elle donne des cours. pourtant,c'est tout ce qu'elle déteste. l'école. le problème de riley, c'est qu'elle est trop intelligente, et qu'elle se fait littéralement chier en cours. en primaire, tandis que certains ne comprenaient toujours pas comment faire des divisions euclidiennes, riley, elle, était déjà aux produits en croix. mais même si pour elle, l'école ne lui servait à rien, elle donnait quand même des cours, aidait des copains de sa classe, gagnait dix dollars, par-ci, par là, de quoi acheter une baguette de pain, du jambon et des pâtes pour nourrir les petits. parfois, elle se la jouait kitty pattes de velours, et chipait un paquet de gâteaux, ou une tablette de chocolat, juste pour retrouver ce sourire et ses yeux pétillants sur le visage de ses petits amours. quand elle rentrait parfois, elle retrouvait sa putain de mère en train de baiser sur le canapé. mais ça ne lui faisait pas peur à riley, elle n'avait pas froid aux yeux, elle n'hésitait pas à choper une touffe de cheveux du sale connard qui était en train de se la taper pour lui demander de déguerpir illico-presto.

« qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi putain ! » elle s'exclame, les sourcils froncés, le visage fermé.
« ne me pa.. parles pas comme ça riley » elle titube, à la recherche d'une bouteille de whisky, qu'elle ne tarde pas à porter à sa bouche.
« je te parle comme tu mérites qu'on te parle » elle est toujours aussi fermée riley, elle en a assez de voir sa mère dépérir, de voir des têtes différentes chaque semaine, et encore, chaque semaine, c'est pour être gentille.
« c'est pas un bar à pute ici ! » reprend riley. elle n'a jamais mâché ses mots avec personne. mais avec sa mère, c'était la première fois. elle venait clairement de l'insulter de pute. aussitôt les mots étaient sortis, aussitôt... non en fait, elle ne s'en voulait même pas, elle aurait aimé que sa mère ait un électrochoc. qu'elle réalise l'enfer qu'elle faisait subir à ses enfants. mais au lieu de ça, sa main vint violemment claquer la joue de riley.
« je t'interdis de me reparler comme ça » pas même une once de culpabilité sur son visage. quant à riley, elle reste de marbre, face à sa mère. sa joue est rouge. elle sent cette vague de chaleur. mais elle ne la touchera pas, hors de question de ne laissait paraître quoi que ce soit. sa mère veut jouer la dure, riley en fera de même.
« je pensais qu'on comptait un minimum pour toi, qu'est-ce que tu fais de lexa, jonathan, clarke et ely ? moi au pire, tu en as toujours eu rien à foutre. mais eux putain, ils n'ont pas demandé à subir tout ça. t'aurais mieux fait de t'arrêter à moi, au moins, tu serais débarrassée maintenant. mais eux merde! t'imagines si jonathan avait débarqué dans cette putain de pièce, à voir sa mère se faire troncher par un espèce de connard qui serait capable de la foutre en cloque ? t'imagines la scène pour lui ? t'es qu'une pauvre traînée, et tu l'as toujours été, ça ne m'étonne même pas qu'il t'ait quitté peu de temps après que je sois née » elle lâche tout ça d'une traite. sans aucune expression. elle paraît tellement impassible. son regard plongé dans celui de sa mère, injecté de sang.

riley, elle a toujours essayé de tout faire pour garder la tête haute, pour faire en sorte que ces petits frères et soeurs aient une vie à peu prêt normal. riley, ça a toujours été la petite maman finalement. combien de fois elle a ramassé sa mère sur ce putain de carrelage, la gueule en sang, parce qu'elle avait trop bu et qu'elle avait fini par tomber, et s'éclater l'arcade contre la table basse. au plus profond d'elle, elle est brisée. son coeur, c'est à se demander si elle en a vraiment un. ça bat dans sa poitrine, mais dans le fond, ce n'est qu'un simple organe qui lui permet de vivre dans cette putain de vie de merde qu'est la sienne. être née sous la bonne étoile. c'est surement pas pour elle ça. elle, elle est née le soir d'une tempête qui a tout ravagé sur son passage, oui. mais malgré ça, elle a toujours su faire preuve de maturité en toute circonstance. elle s'est construit une putain de carapace en béton armé. le genre de truc indestructible. la seule personne qui parvient à la détruire, c'est elle-même. bien qu'elle paraisse être une personne au caractère fort, que rien ne peut atteindre, sa seule faiblesse, c'est elle-même. elle aime à s'auto-détruire. se retrouver dans des situations dangereuses, qui pourrait la réduire en cendre, mais elle aime ça riley, c'est dans ces moments-là qu'elle se sent vivante. et heureusement qu'il a ces filles là. son gang. on choisit ses amis, pas sa famille. ou encore il a les amis qui deviennent la famille. ce sont les deux citations qui qualifient les membres de son gang. avant de quitter le squat, elle a fait en sorte que sa mère perde la garde de ses petits frères et soeurs, afin qu'ils puissent être placés dans un foyer, voir même des familles qui seraient en mesure de les rendre heureux. après ça, riley s'est cassée elle aussi. heureusement qu'elle a rencontré cece, alors qu'elle n'était qu'une enfant. cece, c'est son alter-égo, c'est son évidence. cette fille, elle est apparue au moment de sa vie, où elle aurait été prête à appuyer cette putain de lame de rasoir pour ouvrir ses veines et mettre fin à ses jours. elle était au bord de le faire, et elle était si jeune, mais cece, c'est comme si c'était la main qui l'avait aidé à sortir de ce gouffre dans lequel elle vivait depuis sa naissance. puis elle a rencontré toute la bande au fur et à mesure. et maintenant, elle ne vit que pour elles. ce sont elles contre le reste du monde, ce sont elles, avant le reste du monde. riley, elle est prête à tout pour ces filles. ce sont ses meufs. elle les aime d'un amour inconditionnel. elle serait même prête à donner sa vie pour les sauver s'il le fallait. malgré tout ce qu'elle a vécu, c'est à leurs côtés qu'elle se sent véritablement elle, qu'elle se sent vivante.
riley, c'est devenue une putain de féministe. si elle pouvait détruire la gente masculine, elle le ferait. elle ressent un profond dégoût pour les hommes quels qu'il soit. il y a quelques exceptions, ceux de son entourage finalement, sinon le reste, elle les méprise, leur crache dessus, les enterre six pieds sous terre. elle a vraiment un problème avec l'image de l'homme, et ferait tout pour défendre les femmes. quitte à brandir sa banderole, et déambuler dans les rues pour défendre les femmes. riley, elle rêve d'un monde où les femmes domineraient, et où les hommes ne seraient que poussière. elle peut remercier sa mère pour l'image si négative qu'elle a de l'homme, et de son père qu'elle ne connaît même pas, qui s'est tiré avant-même qu'elle ne puisse mettre un visage à ce mot. lâche, violent, acerbe, calculateur, pervers, versatile, imbu de lui-même, narcissique. voilà ce que l'homme dégage pour riley. elle ne trouve rien de mélioratif à leur égard. il faut dire qu'elle n'a jamais essayé, car tous les homme qu'elle a vu défilé chez elle, ne lui aspirait rien de bons. des baiseurs, qui se servaient de sa mère comme d'un objet sexuel. pour elle, les hommes n'ont aucune utilité sur cette terre, si ce n'est à la reproduction.